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Lecture de programme : #4, Marine Le Pen

 

Nous y voilà. Un des programmes les plus décisifs hélas, bien que l’apparence compte souvent plus que les idées (en témoigneront les succès du Front National et de En Marche).

Poussé par ma curiosité et guidé par une démarche à la frontière entre subjectivité et objectivité, me voici donc à analyser le programme du Front National. Les racines de gauche de Philippot vont-elles influencer le programme économique ? Le parti serait-il devenu respectable ? (questions presque rhétoriques) A noter que mon analyse se basera uniquement sur le programme de 144 mesures annoncées récemment.

 

Je ne m’étendrai pas longtemps sur le personnage de Marine le Pen et du Front National ; nul besoin de les présenter, car en dépit d’une présence médiatique qu’ils sous-estiment eux-mêmes, leurs actions politiques sont parlantes. Malgré l’opportunisme de Florian Philippot qui se solde parfois par des positions à gauche, le Front National se situe cependant bien à droite, et oscille entre extrémisme et positions plus modérées. (Pour un parti de droite dure j’entends). Cependant, comme j’ai pu le rappeler dans ma réflexion sur le Front National, une part de l’électorat FN est là car personne ne leur propose mieux ailleurs (ou du moins, ils en sont persuadés). Mais l’illusion d’un parti frontiste antisystème fonctionne très bien, et pendant que Marine le Pen se perd en ennuis juridiques et financiers, le parti se porte plutôt bien en popularité, si tenté que l’on accorde du crédit aux sondages.

Pour l’habituel graphique, son hypocrisie et son art de la manipulation me pousse à beaucoup moins nuancer :

 

Fn2

1° Slogan

 

« Au nom du peuple »

Un slogan qui pourrait s’apparenter à une onomatopée, appropriée lors d’un discours, mais avant tout mensonger et insuffisant pour la fonction qu’il est censé occuper. Le Front National ne parle pas au nom du peuple, mais au nom de préceptes souvent rétrogrades et d’une France qui tente encore de survivre au 21ème siècle aux crochets du système qu’ils prétendent combattre. Ajoutez à cela un symbole sorti de nulle part et destiné à embrouiller la populace.

 

2° Les 144 mesures

 

A. France libre

 

Le FN propose un référendum sur l’appartenance à l’Union européenne. Sur cette question, je suis contre une sortie, et le fait de proposer un référendum, bien que cohérent avec le programme, reste un risque si une politique de désinformation précède. Cependant, on ne peut pas le reprocher de faire cela avec une consultation populaire.

Autre référendum, celui qui permettrait une révision de la constitution. Là-dessus, je ne peux pas critiquer, c’est ce que je ferai moi-même de mon côté de toute manière. Enfin, la proposition de référendum d’initiative populaire est aussi là, et ici aussi, je n’ai rien à redire.

 

Un scrutin proportionnel serait démocratisé pour les élections, ce qui est une bonne idée, mais qui se retrouve donc impacté par une diminution drastique d’élus, ce qui pourrait provoquer un déséquilibre au détriment du parlement.

 

Autre idée, la diminution du mille-feuille territoriale. Sur le papier, ça semble attirant, mais je crains que cette idée diminue la cohésion au sein de l’administration, et ne conserver que la commune et le département est clairement une mauvaise direction.

 

Le Front National s’installe aussi au niveau du numérique, avec entre autre un renforcement de la lutte contre la cybercriminalité, bien qu’aucune mesure concrète n’ait été annoncée.

Le stockage des données personnelles exclusivement sur serveur français est par contre une bonne mesure.

 

Défense des droits des femmes : lutte contre l’islamisme…Que dire de plus. Cette mesure, destinée à nous rappeler qu’il s’agit du FN, est tout simplement hors de propos. Mener conjointement une lutte pour l’égalité salariale est cependant une bonne idée, même si sa place au sein d’un parti réputé conservateur et patriarcal est assez amusante.

 

La partie sur les libertés d’association est, elle, constituée de lieux communs et de grandes idées sans grande clarté, et c’est pareil pour la liberté de scolarisation.

 

B. France sûre

 

Le point 12, qui associe sécurité et protection des libertés individuelles est à nouveau une idée générale sans développement.

Les points concernant les forces de l’ordre sont satisfaisants, bien que la police de proximité ne soit pas évoquée. La prise en main des banlieues est une idée intéressante, mais un meilleur développement aurait été bienvenu.

 

Niveau justice, le reproche de laxisme est à prendre avec des pincettes ; il faut savoir que beaucoup de mesures existantes ne sont pas appliquées, et que cela suffirait déjà pour commencer. Concernant la magistrature et l’administration, j’estime que ce point mérite autre chose qu’une critique de programme, j’y reviendrais peut-être un jour.

 

La sortie de l’espace Schengen est pour moi une erreur, mais cela constitue l’ADN du FN, donc rien d’étonnant. Mais revoir les modalités d’accueil et de répartition, au vue de la situation actuelle préoccupante, est un point à étudier ; modalités qui n’iraient pas dans le sens de Marine le Pen vu l’enjeu humanitaire. La majeure partie de leur lutte contre l’immigration, dénuée de toute considération humanitaire, n’est en rien surprenante, et je suis en désaccord complet avec cela. Les points 26 à 28 sont donc à mes yeux ineptes et extrêmes.

 

Enfin, la lutte contre le terrorisme ne présente pas de problème aux premiers abords, comme les politiques de traitement des extrémistes, mais si l’indignité nationale est une bonne idée, la déchéance de nationalité en revanche fracturerait la société et n’a rien d’efficace. Enfin, question de vocabulaire, je pense que limiter l’indignité nationale au terrorisme islamiste n’est pas une bonne idée, les dérives de l’Islam n’ayant pas l’exclusivité du terrorisme.

 

C. France prospère

 

Oui à la réindustrialisation de la France, oui à un certain protectionnisme, mais le retour à une monnaie nationale, c’est beaucoup plus discutable ; d’autant plus qu’aucune modalité n’est précisée.

Le point 36, au sujet de l’interdiction de vente et d’importation des pays ne respectant pas certaines normes, part sans doute d’une bonne intention, mais en attendant la création et le développement d’un vrai marché éthique, c’est une mesure inconsciente.

Néanmoins la priorité aux entreprises françaises est une question de logique. Bon la priorité nationale, c’est plus litigieux, car aucun fondement sérieux.

La création d’un secrétariat d’état dédié aux mutations économiques est peut-être la première idée (si tenté qu’elle soit d’eux) novatrice chez eux.

L’évocation d’une politique de la mer est, elle, un simple pompage du programme de Mélenchon, et ne dispose pas de précisions pour en distinguer les particularités.

Enfin, la lutte contre la fraude est évidemment une bonne idée, mais venant de sa part, je n’y crois que très moyennement.

 

Côté économie, beaucoup de mesures de simplification sont annoncées, et je ne peux que craindre ce qui est souvent sous-entendu derrière. Il est dur de se prononcer sur la question fiscale pour les entreprises de mon point de vue, à moins que je ne fasse une réflexion approfondie là-dessus ; à voir dans quelques mois donc.

Le reste des mesures sont des généralités lancées à la cantonade sans but précis, si ce n’est appâter le client. 

 

On pourra saluer l’idée d’une retraite à soixante ans, bien qu’elle semble juste là pour attirer les électeurs de gauche… (Idem pour la suppression de la loi El-Khomri)

Si je suis opposé à la sémantique « politique nataliste » (réservée aux familles françaises qui plus est), l’idée d’un congé parental égal est pour moi une bonne chose.

Je ne me prononcerai pas sur la question de la transmission d’héritage en raison de son côté complexe (il faudra donc attendre quelques mois ici aussi pour avoir mon avis sur la question)

 

{Passant outre les clauses réservées aux français (tout cela est d’ailleurs bien vague)}

L’idée d’une prime de pouvoir d’achat (mesure 59) est, bien qu’intéressante, sortie de nulle part et peu claire à mes yeux.

La baisse des tarifs de gaz et d’électricité est de son côté sans fondement économique, étude ou quoique ce soit qui justifierait une mesure comme celle-ci.

On arrive ensuite à une mesure paradoxale, dans la mesure où la sanction d’entreprises pour agissements frauduleux est proposée alors que les députés ont voté pour le secret des affaires à l’UE.

Le maintien des 35h est, enfin, une bonne mesure que je soutiens évidemment.

 

D. France juste

 

La garantie d’une sécurité sociale est une bonne chose (quoique les conditions de mise en place semblent assez restrictives)

Evoquer la diminution drastique du nombre de médecins étrangers est assez bête puisque le véritable problème n’est pas cerné. Des paroles uniquement là pour rassurer « le français de souche » j’ai l’impression.

Lorsque l’on enlève l’aide médicale d’états aux clandestins, le reste des mesures de santé me semble acceptable.

 

Concernant la fiscalité (vous remarquerez la dispersion des sujets dans les différentes catégories, ce qui témoigne d’une clarté minime), l’introduction est satisfaisante, avec un maintien des mesures en place, y compris l’ISF (étonnant).

Le reste est composé de mesures générales qui laissent transparaitre une volonté de lutter une nouvelle fois contre l’évasion fiscale.

 

Pour l’enseignement, l’accès à l’apprentissage dès 14 ans me semble aberrant, cela entrainera une arrivée prématurée sur le « marché du travail ».

La suppression de charges pour l’emploi d’un moins de 21ans est une mesure sur laquelle je suis mitigé.

 

Succédant de manière absurde à une mesure sur la fonction publique, la remise en question de la loi Taubira avec l’idée d’une union civile (sans effet rétroactif, c’est déjà ça) est évidemment une mauvaise idée.

La mesure suivante, à nouveau sans rapport, traite du handicap de manière plutôt bonne.

 

E. Une France fière

 

Vu le titre, je prends peur tout d’un coup.

 

« Défendre l’identité nationale, les valeurs et les traditions de notre civilisation française. Inscrire dans la Constitution la défense et la promotion de notre patrimoine historique et culturel. » Une mesure électoraliste, et surtout bien légère, car trop générale.

 

Mettre un drapeau français sur tous les bâtiments publics (je pensais que c’était déjà le cas) n’a rien d’une mesure essentielle, mais soit.

La lutte en faveur de la laïcité est chez eux hypocrite, je ne m’y attarderai pas ; du moins tant que demeureront les liens entre catholicisme extrémiste et Front National.

La promotion d’une assimilation me semble ensuite peu faisable, et surtout assez dure. L’intégration, si elle est effectuée de manière assidue, est largement suffisante.

 

Concernant l’enseignement à l’école, on retiendra la suppression de l’enseignement de la langue d’origine, sur laquelle je suis très partagé.

L’instauration du port de l‘uniforme est par contre absurde, inutile, et permet uniquement de masquer les problèmes. Un des plus gros points de désaccord que je puisse avoir.

Dans la partie université, la sélection évoquée chez eux se fait au mérite, ce qui n’est pas assez clair, surtout vu le niveau de certaines universités.

 

Le soutien du patrimoine par la revalorisation du budget alloué est une bonne chose. La fin de la vente du patrimoine à l’étranger me tient à cœur, donc je ne peux que soutenir cela.

 

La création de filières artistiques est une excellente chose, à condition que le post-université fonctionne pour ces filières.

La réforme du CSA est par contre trop floue et sans beaucoup d’intérêt.

Enfin, la lutte contre la financiarisation des milieux sportifs est aussi une idée à laquelle j’adhère.

 

F. une France puissante

 

[Ici aussi, un titre inquiétant]

 

Le départ de l’OTAN est évidemment quelque chose que je soutiens depuis longtemps, créer une offre industrielle française pour la demande militaire de même.

La hausse du budget de la défense, bien qu’intelligente, est à prendre avec des pincettes selon ce qui pourrait en être fait.

L’instauration d’un service militaire est par contre plus litigieuse, et j’y suis opposé par principe.

 

Enfin, le développement de la francophonie est une bonne idée, plutôt logique. Attention cependant à ne pas laisser entendre que rien n’a été fait dans ce domaine.

 

G. Une France durable

 

Je n’ai rien contre le patriotisme économique en faveur des agriculteurs, ni contre le refus des traités de libre-échange. De toute manière, sur ce plan-là, le Front National semble avoir compris où était l’intérêt de la France.

Des mesures telles que la priorité à l’isolation de l’habitat ou la consommation locavore sont sans reproche,  idem pour le développement d’énergies renouvelables. On pourrait cependant attendre plus de mesures concrètes et d’éventuels précisions d’ordre financier.

Sur la modernisation du nucléaire, c’est toujours moins pire que la situation actuelle, mais il est plus judicieux de privilégier l’inépuisable et le moins dangereux ; seule la recherche nucléaire doit être prolongée. Bref, le Front National est favorable au nucléaire moderne, mais c’est déjà trop.

Enfin, interdiction des OGM et protection animale viennent conclure cette partie assez satisfaisante.

 

La défense d’organismes publics et le refus de la privatisation sont évoqués.

La lutte en faveur d’une politique de logement est assez appréciable, si ce n’est qu’une simplification des normes de l’urbanisme semble faire tâche.

 

Pour finir, la renationalisation des autoroutes est tout à fait envisageable, donc rien à redire là-dessus.

 

3° conclusion

 

Alors, que penser du Front National et surtout de son programme ?

Sans surprise, la France est partout, parfois au détriment du terme « république » (j’ai compté, il y est deux fois). Le refus de l’immigration, de l’acceptation du secours à autrui est évidemment présent. De même, on retrouvera des idées conservatrices comme le port de l’uniforme par exemple. Enfin, les seuls dangers pour la France envisagés sont en lien avec l’Islam, ce qui me pousse à douter de l’authenticité de certaines mesures en faveur de la laïcité ou de l’égalité.

Pour les critiques de formes, on pourra souligner le manque de clarté sur pas mal de mesures, et la répartition hasardeuse des sujets dans les grands thèmes. De toute évidence, le programme semble avoir été bâclé, et l’absence de justificatifs sur les différentes mesures proposées laisse entendre qu’il s’agit d’idées sorties d’un chapeau et alignées par la suite.

La défiance, rationnelle, vis-à-vis de l’UE, est présente, et la sortie envisagée est bien peu précise ; comme beaucoup de mesures à portée administratives.

 

Néanmoins, il faut souligner la présence d’idées intéressantes au niveau souveraineté, idées que l’on pourra retrouver dans des programmes de gauche, comme un patriotisme économique pour l’agriculture, une nationalisation de certaines entreprises (moins ambitieux que chez l’UPR) ou un pan écologique, qui pour le coup semble emprunté chez ceux d’en face. (Hors nucléaire)

 

Enfin, il faut garder à l’esprit l’hypocrisie récurrente du Front National et sa capacité à jouer les girouettes pour satisfaire plusieurs électorats à la fois ; beaucoup d’idées pourraient donc être là uniquement pour obtenir des votes, et être classées sans suite une fois le Fn arrivé au pouvoir.

Avec ce principe en tête, voici donc mon taux d’adhésion quant aux mesures proposées (et rien que les 144 mesures)

 

Penser l’Europe

1/5

Réorganiser le travail et l’emploi

1,5/5

Une sécurité assurée

2,5/5

La réindustrialisation de la France et sa protection économique

3/5

Une réforme culturelle ambitieuse

2/5

Penser le défi écologique

3,5/5

Réguler la place des marchés financiers et des banques

0,5/2,5

Penser l’avenir spatial

0/2,5

Penser la place et le financement de l’armée française

3/5

Penser les relations internationales

2/5

Niveau d’absence de danger pour la France

2/5

 

Total : 21/50 (on remarquera que c’est grâce aux positions économiques et écologique plutôt à gauche que l’on atteint un tel score)

 

Bref, un programme sur lequel je suis donc forcément mitigé, d’autant plus que l’actualité du Front National me prive de tout regard positif envers eux. Il parait clair qu’ils persistent dans la fange d’extrême droite avec les faits, alors que leur programme est plus à cheval entre plusieurs courants. Cela me pousse donc à conclure que ce sont des hypocrites confirmés, et que tout cela pourrait très bien être beaucoup de promesses destinées à attirer la colère antisystème (surtout le côté écologique pour ameuter les déçus de la gauche).

Ce conglomérat de courants oscillant entre gauche souverainiste opportuniste (Philippot), droite libérale (il est évident qu’elle persiste au sein de cette bourgeoisie) et droite autoritaire et conservatrice ne pourra pas recevoir mon vote, car il y a belle lurette que d’autres proposent les points qui m’attirent dans ce programme, et en beaucoup mieux. J’inviterai donc tous les futurs électeurs Front National qui se disent opposés à la haine à rejoindre un candidat de gauche, afin d’être réellement en accord avec leurs convictions…

 

Etude basée essentiellement sur le programme officiel : https://www.marine2017.fr/programme/

Complétée pour la conclusion par les observations personnelles.

 

La dualité de l’action politique, théorie de l’équilibre politique

 

Il m’est arrivé à de nombreuses reprises de développer des pans de mon programme fictif, mais jamais de m’éterniser sur les moyens que j’aurai mis en œuvre. Voici donc une théorie politique personnelle à laquelle j’ai fini par arriver : la dualité de l’action politique. (Faisant suite à ma théorie sur la république et celle sur les pompiers pyromanes de la politique)

 

Personnellement, en raison de mon attachement à la réflexion personnelle, j’ai toujours eu du mal avec les thèses d’auteurs économiques ou politiques. Certains auteurs (Polony, Chevènement) trouvent souvent grâce à mes yeux, et il est inutile de préciser que les écrits de Mélenchon sont pour moi très intéressants. Mais pour autant, je préfère bâtir mes propres raisonnements, qui feront sans doute involontairement écho à des thèses déjà défendues.

 

Aperçus et introduction

Pour expliquer ce que j’entends par dualité, les exemples seront légions. Le premier qui me vient à l’esprit est sans doute l’éducation de la jeunesse.

Le rôle des parents est de préparer leur enfant au monde dans lequel il devra évoluer indépendant. Cependant, force est de constater qu’en terme d’éducation, les résultats sont décevants. Les enseignants, sont logiquement débordés, ayant à faire face à un déficit de bonne conduite frôlant la catastrophe.

En matière d’éducation, il est donc nécessaire qu’il y ait deux actions en parallèle. Une action parentale, qui inculquerait un comportement exemplaire et adapté à la vie en société, et une action étatique, qui sanctionnerait les manquements à ces devoirs, s’introduisant provisoirement dans la gestion de l’éducation via des inspecteurs sociaux. Dans ce cas précis, il n’est pas question que l’état dirige de bout en bout la manière dont l’enfant doit être éduqué, mais devra uniquement s’assurer qu’une éducation de base ait été transmise.

Autre exemple, assez lié au final, celui de la gestion des banlieues paupérisées. Ici aussi, deux actions, menées toutes les deux par l’Etat. D’un côté, une intégration irréprochable de ces banlieues, trop souvent mises à l’écart. Cv anonyme, aménagements urbains, fin des discriminations (positives ou négatives), …Et parallèlement, une justice forte mais juste, avec la possibilité d’usage de l’appareil étatique répressif. Ainsi, si l’état s’arrange pour que ces banlieues soient mieux intégrées, celles-ci doivent en retour suivre la loi, et cesser de jouir d’une impunité comme on en retrouve dans certains quartiers. On peut observer ici un des principes de cette théorie : un contrat tacite et officieux, avec une action de l’état conditionnée par une action des individus.

Enfin, dernier exemple pour la route, l’écologie : si le consommateur doit tout faire pour garantir le respect de la nature, c’est à l’Etat d’assurer le gros des efforts, en sanctionnant les entreprises les plus pollueuses.

 

Fondements

La fonction première de cette dualité de l’action politique, c’est de structurer le rôle de l’Etat et son rapport avec le peuple dont il dépend. En effet, cette dualité assure un équilibre à la manière de gouverner un pays. Puisqu’il est possible, en général, de constater un facteur étatique et un facteur populaire, l’absence d’actions d’une part et l’autre de la balance conduirait à un déséquilibre. Ces déséquilibres ont déjà eu lieu par le passé et même encore de nos jours. Au 18ème siècle par exemple, le facteur populaire étant principalement absent des décisions politiques, il n’est donc pas étonnant qu’une part de la masse populaire, la moins dévouée à la monarchie, entraine par sa révolte une révolution institutionnelle et un changement de rapport de force. (Ce qui pendant des années ne fera que se répéter). Inversement, les actes de Napoléon I et Louis-Napoléon avaient beau être teintés d’autoritarisme, le peuple était inclus dans le processus politique, que ce soit pour l’image ou par sa position dans les préoccupations du pouvoir. Ceci pourrait donc expliquer pourquoi ces régimes-là n’ont pas chuté du fait de révoltes populaires.

Le déséquilibre de la balance de l’action politique devient de nos jours de plus en plus durs à contrôler, en raison d’une politique depuis trop longtemps tournée vers le côté oligarchique, qui tend à remplacer le pouvoir légitime dans ses fonctions. Paradoxalement, en dépit des aspirations démocratiques toujours plus nombreuses, le côté non populaire de la balance continue de peser, si bien qu’un renversement total pourrait très bien arriver un jour (au point que cela conduise à l’anarchie)

La dualité de l’action politique explique aussi pourquoi il est nécessaire d’appliquer une égalité de traitement avec le peuple. Ni un régime en faveur de minorités, ni une exclusion de ces minorités, ne pourrait conduire à un équilibre de la balance, car il y aurait toute une part laissée pour compte. En effet, si le peuple doit rester hétérogène, un traitement de même nature pour ce peuple créerait des déséquilibres aussi. Cela n’influe cependant en rien aux politiques de cas par cas, qui ne créent pas plusieurs masses, mais qui traitent chaque « atome » de la masse populaire d’une façon logique et juste.

Enfin, dernière observation, l’infantilisation et la manipulation de la masse populaire ne peut pas conduire à un équilibre éternel. Il ne s’agit que d’une illusion, qui laisse penser que l’Etat ne serait présent que d’un seul côté, alors qu’il maitrise les deux. Mais sur le long terme, l’illusion s’estompe. Et la chute n’est que plus dure. Un exemple ici serait le port de l’uniforme, censé gommer les différences et une potentielle lutte des classes plus ou moins aisées. Il s’agit selon moi d’une infantilisation de l’individu, qui serait incapable de mettre fin à ces luttes infantiles. L’Etat remplacerait la volonté de l’individu, en imposant le port de l’uniforme à l’école, mais la volonté de différenciation persiste. Ici aussi, la balance est déséquilibrée. Dans ce cas, l’Etat, à travers les sanctions disciplinaires de l’école et la lutte pour les changements de mentalité dans la société, a tout à fait les moyens d’agir correctement.

 

Mise à l’œuvre de ces principes

Comme j’ai pu en faire la démonstration, les exemples sont très nombreux. Afin d’aller plus loin, en voici d’autres qui peuvent témoigner de l’utilité de ce principe.

Cette théorie explique pourquoi le libéralisme ne peut pas marcher, que ce soit un libéralisme pur. (Où la partie populaire prendrait le dessus sur la partie étatique) ou le néolibéralisme actuel (où l’Etat favorise le déséquilibre en faveur du peuple).

De même, elle explique pourquoi une oligarchie est mauvaise pour cet équilibre, au même titre qu’un faible renouvellement des classes politiques. En effet, l’Etat, alors caractérisé par cette oligarchie, rend statique les deux parties de la balance. Il n’y a aucun déplacement entre les deux « plateaux », et l’oligarchie, tandis qu’elle agit toujours plus au détriment de la partie populaire, perd le sens des réalités, car elle est coupée de l’autre plateau.

Enfin, cette théorie impose une synergie entre l’Etat et le peuple. Dérivant du peuple, le pouvoir étatique semble en effet coupé de son ancien plateau. Mais s’il est amené à adopter une position supérieure à la partie populaire, il ne doit pas pour autant se différencier au point de n’avoir plus aucun point commun avec l’autre masse, ce qui rendrait la balance inutile.

Il est intéressant de voir qu’en dehors de questions morales à reconsidérer, une monarchie éclairée ne constituerait pas un déséquilibre si le peuple était en sa faveur, et réciproquement pour les actions du monarque.

 

Bon, je me doute bien que je n’ai pas été très clair, cette théorie demeure au stade de la réflexion, mais guidera sans doute ma vision du pouvoir étatique vis-à-vis du peuple.

Pour étayer cette thèse, voici donc quelques schémas :

 

Equilibre politique

lecture de programme: #3, UPR et Asselineau

 

Après m’être penché sur le programme de Cheminade il y a plusieurs mois, me voici à traiter celui de l’UPR. Asselineau serait-il le nouveau candidat antisystème ? A-t-il un programme intéressant ? Enfin, vais-je lui trouver une filiation avec l’extrême-droite comme certains l’affirme ? Pour répondre à mes questions, je me suis uniquement basé sur leur PDF de 64 pages. Contrairement au Front National, qui n’a toujours pas de programme pour 2017, l’UPR a annoncé vouloir garder le même qu’en 2012 ; c’est donc parti pour une autre analyse, purement subjective. (à savoir qu’une mise à jour aura lieu, mais que le fond reste)

 

Grand absent de la vie médiatique ; la censure des média n’y est pas inconnue ; l’UPR est un parti que l’on pourrait penser sorti de nulle part. J’ai dû le découvrir comme tout le monde, avec le prosélytisme intensif de ses adhérents. Asselineau, avant d’être le « cyber leader » que l’on connait (2ème chaine politique YouTube en France), est passé par HEC et l’ENA, deux établissements qui devraient susciter une grande méfiance quant aux intentions du candidat ; il part donc avec un désavantage certain, mais semble très convaincu par ses idées. A noter que les soupçons de proximité avec l’extrême droite semblent s’expliquer par sa présence au RPF (Philippe de Villiers) dans les années 2000. Soupçons que dissiperont rapidement les constatations de Jean-Yves Camus, affirmant que ses intentions sont dénuées de toute islamophobie ou racisme. Le refus d’Asselineau de juger les couleurs politiques des autres partis, avec lesquels il a pu envisager une alliance, pourrait aussi laisser penser à des liens avec l’extrême-droite, surtout qu’il est souvent taxé de conspirationniste.

quelques donnée subjectives:

majoritairement convaincu, mais peut-être influençable et éventuellement belle blague (mais j'en doute)

 

1° slogan

 

« L’union du peuple pour rétablir la démocratie »

Un slogan simple à comprendre et fédérateur. Sur ce point-là, rien à redire. On regrettera peut-être cependant l’absence de portée économique de ce slogan.

 

2° Ses 20 mesures

 

A. Préambule

 

Concernant son introduction, elle consiste essentiellement en une glorification du CNR et de l’action du Général De Gaulle. Dans son analyse de la réussite de ce programme d’après-guerre, analyse que je partage en grande partie, il développe sa vision d’une politique hors-échiquier politique. Effectivement, le CNR, qui fut l’un des rares gouvernements à comprendre ce qu’était l’intérêt général, est un modèle que l’on pourrait suivre de nos jours.

Néanmoins, ce serait plutôt au niveau des termes que je suis en désaccord.

  • Il évoque une dictature, là où je verrai plutôt une oligarchie, qui est un terme proche mais différent dans ses moyens d’action. Parler par la suite d’une libération est donc un terme bien trop fort, qui, s’il a le mérite de témoigner d’une position antisystème avérée, pourrait donner l’impression que l’UPR fonctionne avec la surenchère.
  • Pour Asselineau, l’Union Européenne en tant que structure est la cause de ces crises ; à mes yeux, si le constat est le même, les causes sont différentes, et l’utilisation de l’UE est bien plus problématique pour moi que son existence.

 

B. Programme

 

1° indépendance politique et économique

 Pour résumer, F. Asselineau envisage une sortie de l’UE et de l’Euro. Un retour au Franc est annoncé. Une idée qui pourrait directement être associée au Front National, mais je ne suis pas sectaire pour un sou, et je pense que chacun peut penser ce qu’il veut. Cependant, ce retour au Franc, bien que préparé depuis 2009, n’est pas clair, et me conforte dans ma position initiale, à savoir une conservation de l’Euro. De même, il n’est pas question pour moi de quitter l’UE, qui ferait de nous un pays sans doute diminué pendant un certain temps ; au contraire, tenter de modifier radicalement cette union est pour moi une bien meilleure solution.

 

2° Démocratie

Beaucoup d’idées ici, on notera donc pêle-mêle :

  • Un assainissement des média, une mesure que je soutiens évidemment
  • Une réforme constitutionnelle uniquement par référendum, ce qui est assez logique et en accord avec ma conception de la constitution
  • Une « dépolitisation » du Conseil Constitutionnel ; absolument d’accord avec cette mesure
  • Référendum populaire et prise en compte du vote blanc, non-cumul des mandats, parrainage citoyen : beaucoup de mesures de bon sens.

La partie démocratie me satisfait pleinement.

 

3° liberté de la presse

Est ici développée une théorie intéressante, qui perçoit les média comme un quatrième pouvoir. Si dans les faits, on s’en rapproche, d’un point de vue constitutionnel, c’est plus compliqué à cerner et à définir. Une théorie en demi-teinte.

Pour résumer le reste, il s’agit de nationaliser et de contrôler un certain nombre d’organes médiatiques. Si l’idée peut séduire, et je suis en accord avec quelques aspects, elle demeure dangereuse si elle venait à tomber entre de mauvaises mains. La mainmise d’un état sur les média est à proscrire, ces idées devraient donc être assouplies, en faisant persister un certain contrôle sur la qualité des contenus audiovisuels.

 

4° société de liberté

Essentiellement sur la surveillance de masses, on identifie un point sur lequel j’aimerai revenir.

  • Durcissement des conditions de mise en place du plan Vigipirate ; une idée qui part d’une bonne intention, mais que je ne peux me résoudre à accepter, la situation étant telle qu’une surveillance constante (mais menée par la police) est nécessaire sans être liberticide.

Je demeure assez neutre sur le reste

 

5° respect de la personne humaine

Un pan de son programme intégralement à gauche, où la lutte contre les discriminations et le communautarisme est mise en avant. Si sous certains aspects, cette partie n’est pas assez développée, le reste est satisfaisant.

 

6° « démocratie économique et sociale »

Des mesures introduites par le rappel de la sortie de l’UE, qui devient un peu insistant.

Le reste est ici aussi intéressant, mais encore une fois, pas très clair. On retiendra cependant la nationalisation des autoroutes, qui est une évidence.

 

7° intérêt général

Interdiction du Lobbying et encadrement des clubs de réflexion : une idée intéressante, mais réserver un point uniquement là-dessus n’est pas une bonne idée selon moi.

 

8° production nationale

Une énième critique d’articles européens, c’est assez redondant au final puisque l’article 50 du TUE devrait permettre une sortie de l’UE (ils le rappellent assez sur internet)

Le restant traite essentiellement de relocalisations, ce qui n’est pas pour me déplaire.

 

9° nationalisations

Encore une partie qui se répète par rapport à d’autres mesures, bien que sur une majorité des entreprises nommées, je ne peux qu’adhérer.

 

10° travailleurs et économie

L’actionnariat salarié est une bonne idée, le reste n’est pas développé et parait incomplet.

 

11° dignité

Tournant essentiellement autour d’une politique de logements sociaux, cette partie rejoint ma position à ce sujet dans ses grandes lignes. Il en est de même pour la hausse du smic.

 

12° Syndicalisme

Une partie entière tournée vers le syndicalisme, c’est bien trop.

 

13° Santé publique

La confirmation du rôle prépondérant de la sécurité sociale est une bonne chose, et favoriser les médecines alternatives est quelque chose d’intéressant.

 

14° Agriculture

 

Les protections proposées sont satisfaisantes à mon avis ; là-dessus, rien à redire. Son opposition aux OGM est aussi une bonne chose.

 

15° Retraites

 

Je ne m’étendrais pas dessus (si ce n’est qu’encore une fois, une partie pour ce sujet, c’est beaucoup trop) car la problématique des retraites est trop complexe pour que je la traite dans ce genre d’études.

 

16° éducation et culture

Une partie abordée avec beaucoup de lucidité, je dois avouer être très satisfait du pan « éducation » de son programme. La lutte contre l’américanisation, que je souhaite non stigmatisante, est bienvenue.

 

17° relations internationales

Le retrait de l’OTAN est une excellente idée, la primauté de l’ONU aussi.

Autre point, l’installation d’institutions à Strasbourg a beau me flatter en tant que Strasbourgeois, je reste dubitatif sur le coût à supporter par la ville.

 

18° francophonie

Une partie inhabituelle, mais pas pour autant dénuée d’utilité. Le renforcement de la francophonie est une bonne idée.

 

19°/20° référendum et décisions ultérieures

Je suis un grand partisan des référendums (vous le constaterez dans ma future constitution), mais force est de constater qu’ils sont suggérés ici afin de contourner la nécessité d’une réflexion sur d’importants sujets. C’est sans doute le défaut le plus visible.

 

Annexe° sur la présidence

  • Réduction du budget élyséen : à voir. Je suis assez partagé.
  • Contrôle de prétentions monarchistes : une bonne idée
  • Dignité présidentielle : des propos logiques ; Néanmoins, l’usage du français à l’étranger, oui ; les vacances en France, c’est déjà moins bien.

 

3° Conclusion

 

Première chose à dire pour conclure : de par ses particularités, le programme de l’UPR mériterait une place plus importante dans les média.

Asselineau a le mérite de proposer des points rarement abordés, et fait partie de ceux qui prônent la fin de l’UE sans être xénophobe pour autant. On retiendra son engagement pour la démocratie, s’expliquant aussi par la censure qu’il subit au titre de son statut informel de petit candidat. Son retrait de l’Otan est aussi une chose essentielle.

Néanmoins, le départ de l’UE tourne à l’obsession chez l’UPR, et cela éclipse une partie du programme économique. Cela, couplé à l’éternel rappel des militants UPR, nous donne à voir une critique indigeste de l’Europe. Du moins, c’est comme cela que je le ressens, moi qui suis alter européiste. De même, en plus d’un refus de se prononcer sur la question écologique, beaucoup de points abordés ne sont pas assez éclaircis alors que d’autres ont bien trop d’importance par rapport à ce qui devrait figurer sur un livret de programme. Pour mieux se faire une idée de mon taux d’adhésion à leur programme :

 

Penser l’Europe

1/5

Réorganiser le travail et l’emploi

1,5/5

Une sécurité assurée

2/5

La réindustrialisation de la France et sa protection économique

3,5/5

Une réforme culturelle ambitieuse

3,5/5

Penser le défi écologique

0,5/5

Réguler la place des marchés financiers et des banques

2/2,5

Penser l’avenir spatial

0/2,5

Penser la place et le financement de l’armée française

3,5/5

Penser les relations internationales

3,5/5

Niveau d’absence de danger pour la France

4/5

 

Total : 25/50

 

C’est donc un bilan en demi-teinte que nous avons là pour François Asselineau ; S’il mérite clairement plus de popularité, car son projet peut trouver des adeptes et veut mieux que certains autres, il ne demeure pas moins obscur sous certains points et bloqué sur le Frexit. D’un autre côté, alors qu’il veut lutter contre toutes les formes de discrimination, il cherchait à s’allier avec des individus moins fréquentables comme Soral. Bien qu’il fasse ce qu’il veut et que je ne sois pas sectaire, je suis assez circonspect sur ce point-là.

Enfin, quant aux accusations de conspirationnisme le concernant, je pense qu’il y a à la fois du vrai (des théories fumeuses et sans fondements) et du faux (des analyses qui ne plaisent pas au système).

N’en déplaise aux partisans virulents de l’UPR, je ne peux pas leur accorder mon vote…

 

Cette réflexion s’appuie uniquement sur le programme présent dans les liens ci-dessous, en partant du principe qu’un citoyen lambda ira lire ceci pour se faire une idée.

Lien : https://www.upr.fr/programme-elections-presidentielles-france

 

 

                          

 

 

Mensonges politiciens et vocabulaire pernicieux, la malhonnêteté dans toute sa splendeur

Afin de rajouter ma pierre à l’édifice de la critique des mensonges en politique, débutée par Marianne la semaine passée, j’ai souhaité dresser un état des lieux de la malhonnêteté chez nous et ailleurs.

Je serai bien naïf de présenter la malhonnêteté comme un mal exclusif au 21ème siècle. Celle-ci semble être indissociable de l’être humain, que ce soit par l’usage d’arguments fallacieux justifiant des condamnations à mort ou par une réappropriation de faits historiques arrangé pour expliquer tel acte. Mais si à travers la corruption et le trafic d’influence, cette malhonnêteté semble évidente, il est bon de rappeler aussi le pouvoir des mots, qui contribue grandement aux manipulations du système, et tout autant dénué d’honnêteté.

 

Récemment, le trucage des primaires de la belle alliance a démontré qu’aucun parti n’était à l’abri de la triche électorale. Pour rappel, le Conseil Constitutionnel avait fermé les yeux sur certains aspects de la campagne présidentielle de 1995 qui témoignaient d’un financement fort litigieux pour monsieur Balladur. La campagne d’un certain Nicolas S. en 2007 avait bénéficié de son côté de financements libyens comme ont pu le confirmer des responsables libyens. A vous de le rattacher à la campagne française en Libye si cela vous chante…

Du côté de l’UMP toujours, on pourra rappeler les nombreuses casseroles des Balkany, qui malgré la présomption d’innocence, sont à mes yeux un exemple flagrant de malhonnêteté.

On pourrait ensuite penser que la gauche, ou du moins les partis qui s’en réclament, sont plutôt épargnés par ces tracas. Même si cela pourrait s’expliquer par leur absence courante des sphères du pouvoir, nul doute qu’en creusant un peu, on trouvera de quoi remplir des articles entiers. La désastreuse gestion de cette désastreuse primaire le démontre aujourd’hui, avec une volonté de mentir sur les chiffres pour conforter l’opinion avec un apparent succès pour cette primaire, ce qui est évidemment faux. Si la volonté d’exclure Manuel Valls est bien là, on se rapproche plus d’un petit million de participants qu’autre chose.

 

Dans un milieu un peu moins politisé mais tout autant corrompu, le monde de la finance et des grandes entreprises aurait bien du mal à montrer patte blanche. L’affaire Tapie, qui défrayera la chronique jusqu’à survivre à ses protagonistes sans que l’on en trouve le fin mot, nous montre bien que malgré l’action de la justice, force est de constater que certains bénéficient d’une impunité que d’autres convoitent à juste titre. Alors qu’un citoyen accueille des réfugiés et se voit lourdement sanctionné, une citoyenne est reconnue coupable de négligence, et on s’arrêtera là, parce qu’il n’y aura pas plus de conséquences. Une négligence avec cinq zéros certes, mais lorsque l’on travaille dans un des organismes les moins aptes à représenter la grandeur humaine, il est bien dur de se voir sanctionné justement.

Je pourrai aussi m’étendre longuement sur l’évasion fiscale de grandes entreprises, qui réalisent des bénéfices faramineux dans des paradis fiscaux mais de grandes pertes en France. On voit ici que « l’assistanat » qui concerne « bon nombre » de nos chômeurs fait pâle figure à côté de cette lâcheté financière à grande échelle.

 

Enfin, il est intéressant de démontrer qu’il ne suffit pas de plaider la transparence pour être honnête. Si monsieur Fillon n’avait pas eu de cesse de rappeler sa probité contrairement à d’autres, peut-être que cette tradition des emplois fictifs ne lui serait pas tombé dessus avec autant de violence. Il continue de clamer son innocence, certes, mais avec des propos incohérents qui ne laissent aucun doute à ce sujet.

Néanmoins, je suis étonné que l’autre chevalier (faussement) blanc de la politique, à savoir le Front National, ait échappé à l’opprobre populaire quant à son actualité financière. Pour rappel, ils doivent actuellement une somme importante au Parlement européen, pour des fraudes qui semblaient pourtant inconnues de ce parti si exemplaire…  

Dernier exemple, et pas des moindres, monsieur Macron, s’il semble éloigné de ce système de corruption, demeure entouré de soupçons importants quant au financement de sa campagne (sachant que ses soutiens sont souvent de généreux millionnaires, cela n’a rien de surprenant)

 

En guise d’introduction pour le vocabulaire mensonger, je pense qu’un rappel du mensonge le plus dangereux de la Vème république est ici nécessaire.

Ce mensonge, c’est la justification du mépris des promesses électorales. Monsieur Hollande, qui ne doit sa place que grâce à la maladresse de monsieur Strauss-Kahn, avait un programme à l’origine. Difficile de s’en rappeler. Il voulait lutter contre la finance il me semble. Il était de gauche il me semble aussi…Bref, voilà de biens gros mensonges, qui pourtant sont justifiés par la raison suivante : il n’y avait pas d’autres choix ! Une fois au pouvoir, la « réalité » des choses s’imposerait, et tout programme « irréaliste » (comprenez ici non-conventionnels et souvent de gauche) doit s’effacer pour laisser place à l’efficacité de notre bon vieux système néolibéral.

C’est une malhonnêteté gorgée de mépris. Reflet du « TINA » de la catastrophe britannique Thatcher, ce mode de pensée est dangereux. Il légitime à terme la fin de toute démocratie ; à quoi bon voter puisqu’un seul programme est « applicable » ? L’oligarchie dans toute sa splendeur.

 

Ainsi, les mots ont un pouvoir, et dans notre cas, un pouvoir de nuisance.

Dans un futur peut être proche, j’envisage d’écrire un dictionnaire pour décrypter le langage oligarchique ; considérer ceci comme un préambule.

L’usage de termes tels que « réalisme », « utopie » et autres renvoie souvent à un sentiment d’efficacité politique. Mais dans ce cas précis, le réalisme témoigne d’œillères facilement repérables. Un programme est qualifié d’utopique s’il a le malheur d’apporter l’espoir et une vision ambitieuse pour notre futur, souvent à long terme. Mais en quoi un programme efficace sur le plan strictement financier à court terme, peut-il se targuer d’être réaliste ? Il n’englobe qu’une partie de la réalité, un aspect mécanique et dénué d’humanité. Parler de réalisme est un mensonge. Et évoquer l’utopie en tant que programme méprisable l’est tout autant.

 

Un autre élément de langage mériterait que l’on s’y attarde, c’est le qualificatif d’extrême gauche. Aux yeux de la pensée générale, l’extrême gauche renvoie au chaos, à la révolution violente et à l’anarchie. On pense au communisme, soi-disant auteur de millions de mort (il faudrait parler de Stalinisme, non pas de communisme) à Chavez, Cuba (où les pauvres ont un toit, une éducation et l’accès à la santé) mais rien de bien positif. Parmi ces clichés, certains sont proches de la réalité ; le NPA, allié provisoire du communautarisme et du PIR, provoquerait ainsi par sa naïveté un morcellement de la république. Mais de manière générale, le terme « extrême-gauche » est simplement le synonyme de désastre, quand celui de gauche renvoi uniquement  à l’absence de réalisme. Il fut un temps, mais cela se trouve légèrement réduit, Jean-Luc Mélenchon était perçu comme un extrémiste de gauche. Lorsque l’on compare son programme avec d’autres à gauche, on se rend pourtant vite compte que ce n’est pas le cas. Inversement, on associe automatiquement Manuel Valls à gauche, alors que le PS gouvernemental n’avait de gauche que son attachement au mariage pour tous (belle excuse par la suite). Macron se retrouve aussi dans ce cas. (J’y reviendrai). On associe donc le désastre de ce quinquennat à toute la gauche, ce qui décrédibilise pas mal de partis. Telle une malédiction, les partis de gauche se retrouvent ainsi poursuivis par un bilan qu’ils n’ont pas souhaité.

 

L’exception Macron introduit de son côté l’usage dévoyé du champ lexical de la modernité. « Progressisme », « gauche moderne », tout est prétexte pour glorifier le néolibéralisme qui s’ancrerait dans notre siècle. Puisque la droite ne fait plus vendre, autant essayer de vendre une branche dissidente de la gauche, qui ne vivrait plus dans le passé. Les idées de programme social et de loisirs sont fondues dans un mélange de politiques pseudo-vieillissantes, qui devrait rester au 20ème siècle. Ne compte désormais plus que la déstructuration et l’individualisation de la société, qui sont pourtant des idées remontant au moyen-âge. Cette « modernisation » passe aussi par la réduction de la part démocratique de l’oligarchie (Cf. loi Urvoas), ce qui associé au TINA semble en dire long sur les intentions de l’oligarchie : la démocratie est une idée d’un autre temps.

 

Enfin, dernier point sur le mauvais usage des termes, le vocabulaire journalistique. Deux exemples ici, concernant chacun un des dirigeants les plus controversés actuellement.

En Russie, une loi, portée par un député femme (cela a son importance) et s’inscrivant dans la tradition conservatrice de la société russe, dépénaliserait les violences domestiques. Traduction telle qu’elle est perçue par la société : la Russie (et donc Poutine, ne soyons pas naïf) autorise les violences domestiques.

Pourtant, si on creuse un peu, on se rend compte que la loi sanctionne uniquement moins sévèrement les parents auteurs de violence au sein de leur foyer. Les précédentes lois, plus sévères qu’en France il me semble, ont donc été « adoucies ». Il est évident que cette loi témoigne d’idées conservatrices, mais moins qu’elles n’y paraissent.

Autre pays, autre cas, les actions de monsieur Trump. Je vais rapidement passé sur les manifestations contre des résultats démocratiques (qui n’ont rien de légitime). Cet homme, que l’on peut aisément critiquer sur de nombreux aspects, fait l’objet de la plus grande campagne de « bashing » qui m’ait été donné de voir, loin devant celle qui visait François Hollande à son investiture. Je trouve cela exécrable, car si un homme politique peut être critiqué pour ses idées, il n’est pas question pour autant de contester son élection si elle a lieu dans les règles. Bref. A la surprise générale, il début l’application de ses promesses, ce qui surprend évidemment bon nombre de gens dans le monde, la classe politique n’adoptant que rarement ce comportement. Et c’est là que l’usage des termes devient mensonger. Il suspend l’aide financière à l’IVG, le voilà accusé de supprimer le droit à l’IVG. (Ce décret ne demeure pas moins honteux, certes). Plus récemment, il interdit l’accès au territoire américain aux musulmans de pays en lien avec le terrorisme (excepté l’Arabie Saoudite étrangement), et cela se transforme rapidement en « Trump interdit l’accès aux USA aux musulmans » ce qui ne signifie pas la même chose. La mesure ici citée, si elle demeure absurde et méprisable, suit néanmoins une certaine logique, illustrant un raccourci communément fait par un grand nombre de gens. Mais un musulman d’Europe devrait, pour l’instant, pouvoir entrer aux USA.

Il s’agit là d’une relecture de l’information par les média, qui à travers le prisme de la subjectivité, répandent une actualité déformée et donc malhonnête.

 

Lorsque l’on évoque le manque d’honnêteté actuellement, la classe politique est la première concernée, marquée par tellement d’affaires de corruption et de magouilles financières que l’on pourrait trouver la malhonnêteté comme composante de son ADN. Les grandes entreprises ne sont pas en reste non plus, et je n’ai pas abordé ici le Lobbying des grandes industries, auquel s’ajoute souvent la corruption de politiques européens (Exemple, messieurs Barroso ou Juncker). Enfin, à travers les média et le commentaire politique (Monsieur Fillon classant ainsi à tort le Front National à gauche), l’oligarchie répand un mauvais usage des termes pour satisfaire ses ambitions, quitte à se mentir à soi-même. La dernière mode à cet effet, c’est de se déclarer antisystème. Manuel Valls serai antisystème, Macron de même, même Marine le Pen. Ce serait amusant à constater, si seulement personne ne tombait dans le panneau. Mais les pouvoirs de persuasion sont tels qu’une manipulation est vite arrivée.

Les mots ont leur importance, les actes aussi. A l’approche d’une présidentielle qui s’annonce aussi catastrophique que celle des USA, il est plus qu’urgent d’insister sur ces aspects de la politique.

 

 

Complotistes absolus et gauche anti-complotisme, les idiots utiles de l’oligarchie

 

Il y a environ un an, je publiais un de mes premiers articles, traitant des erreurs comportementales vis-à-vis du complotisme, que ce soit ceux qui en voient partout ou ceux qui en voient nulle part.

Aujourd’hui, ma position reste inchangée, mais j’ai plus de vécu pour en parler, aussi je me permets de mettre à jour cet article, renommé à l’occasion.

 

Le trio gagnant du complotisme, trois boucs émissaires

 

Histoire d’être bien au point sur le terme, ce que moi j’appelle complotiste est une définition bien précise. Ce n’est pas seulement quelqu’un qui voit des complots ci et là, à la limite, il fait et pense ce qu’il veut ; non, un complotiste pour moi rajoute une dimension arrogante à ses propos, en se positionnant comme détenteur de l’unique vérité et considérant les autres comme des moutons. Or, s’il est possible qu’il ait raison sur certains sujets (j’y reviendrai), force est de constater que cette méthode est contre-productive, et qu’il convient de qualifier les autres de naïfs qu’une fois leur entêtement avéré. (Sur des sujets qui valent le coup d’être débattus).

 

J’ai personnellement identifié trois figures associées de manière récurrente aux potentiels complots. Tout d’abord, Les francs-maçons.

Je ne cache pas ma passion pour l’ésotérisme. Parler de francs-maçons m’a toujours tenu à cœur. Pour rappel, il s’agit d’une organisation secrète (dans le sens où ses actes ne sont pas publics) œuvrant pour le développement et le progrès de l’humanité. S’il s’agit réellement de ces objectifs de vie, le danger n’est pas de ce côté. Pourtant, nombreux ont été les gens à se lancer dans une chasse aux sorcières, tels les nazis et les vichystes pendant la seconde guerre mondiale, pour en finir avec le grand complot des loges. Associés à tort à un laïcisme acharné, à la limite de l’anticléricalisme, ils sont pointés du doigt dès qu’il s’agit de parler politique, et cela me désole. L’exemple le plus frappant reste Jean-Luc Mélenchon. Difficile d’ignorer le soutien que je lui apporte, un soutien cependant modéré et qui ne doit pas vous empêcher de vous renseigner par vous-même. Bref, beaucoup de ses détracteurs trouvent comme défaut à JLM son appartenance à une loge maçonnique. Cela est purement risible pour deux raisons ; il n’a jamais été très impliqué dans la Franc-maçonnerie, et son appartenance ne conditionne que faiblement son programme politique.

En effet, nombreux sont les hommes politiques à être franc-maçon, comme une bonne moitié du gouvernement Valls (lui le premier, et bien plus assidu que monsieur Mélenchon) ou encore Gilbert Collard. On constate ainsi une diversité d’opinions politiques, qui pourtant convergeraient toutes vers les loges maçonniques d’Orient et d’Occident ? Cela nous amène à deux conclusions : ou la défense d’idéologies différentes n’est qu’une façade, ou l’influence de la franc-maçonnerie est à relativiser. De mon point de vue, c’est clairement du côté de la seconde option que je me pencherai. En effet, je vois la franc-maçonnerie comme un simple club de lecture : trois hommes, qu’on nommera George, Benjamin et Wolfgang, sont des amateurs de lecture. Par des contacts, ils sont amenés à rejoindre un club de lecture. Pourtant, George préfère la lecture politique alors que Benjamin est plus porté sur les sciences, et Wolfgang la musique. Un jour, une bibliothèque prestigieuse propose trois places pour s’inscrire. Le club suggèrera alors George, Benjamin et Wolfgang. En dehors de l’apparent pistonnage, qui se pratique en effet par la franc-maçonnerie dans une moindre mesure, ce que démontre cet exemple reste surtout qu’un intérêt commun entre plusieurs personnes ne peut pas pour autant témoigner d’une convergence d’opinions. La place qu’occupe la franc-maçonnerie, essentiellement la loge du Grand Orient de France, dans la vie politique française, se cantonne selon moi à du pistonnage comme on en voit partout, et à une logique simple à comprendre : puisque les objectifs premiers de la franc-maçonnerie relèvent du futur de l’humanité, il est normal que leurs membres soient amenés à faire de la politique (et inversement). Après, si l’on se base sur les agissements de francs-maçons comme Manuel Valls, on peut constater que certains ont largement dévoyé les objectifs qui devaient être les leurs.

 

Les seconds choux gras des complotistes sont sans doute les sionistes. Par ce terme à l’utilisation volontairement floue sont désignés les partisans de la création d’un état d’Israël, et plus particulièrement du lobby sioniste, qui manipulerait les états pour que leur Terre promise leur soit enfin acquise.

La question israélienne est délicate. Ici aussi, plusieurs avis sur la question sont courants, et pour ma part, si les israéliens ont droit à un état, les palestiniens aussi, et de manière beaucoup plus légitime. Depuis la restructuration du Moyen-Orient par les britanniques et les occidentaux en général, c’est un bazar complet que cette zone du monde, et l’Etat d’Israël, parasité par des extrémistes religieux ou politiques (le Likoud et cette calamité diplomatique qu’est Benjamin Netanyahou) se met souvent tout le monde à dos (et lorsqu’il s’agit d’une énième expansion en Jordanie, la critique est amplement justifiée). Il existe donc un lobby, essentiellement aux Etats-Unis, qui défend coûte que coûte l’expansionnisme (certains petits malins remarqueront la proximité des termes) d’Israël. Une théorie courante veut que depuis bien longtemps, ces sionistes tireraient les ficelles du monde. Les théories abjectes du négationnisme, auxquelles je n’accorderai pas une seule once de respect, ne doivent pas effacer la surenchère dans les commémorations de l’holocauste, qui instaure un déséquilibre dans le souvenir. Cette échelle informelle du génocide, où l’holocauste est premier, aurait poussé les états à céder aux exigences d’Israël. S’il est vrai que la shoah a accélérée le processus de création d’un état d’Israël,  celle-ci n’est pas pour autant un canular monté de toute pièce. Mais ajoutez à cela l’omniprésence des juifs dans les milieux financiers (pour raison historique et religieuse), et vous obtenez la théorie classique du sioniste et de ses marionnettes politiciennes.

Pire encore, cette obnubilation pour les sionistes, qui ne valent pas mieux que n’importe quel lobby, conduira à une assimilation de l’antisionisme à l’antijudaïsme, tous les juifs étant vus comme des sionistes convaincus. Ce dangereux parallèle étant propagé par des pro-palestiniens souvent fan de l’intouchable Dieudonné, on peut imaginer la popularité de ces thèses au sein des milieux populaires, ce qui, on ne va pas se mentir, contribue à l’image négative de ces banlieues.

 

Enfin, il existe aussi un troisième sujet récurrent parmi les thèses complotistes, qui prête souvent à rire, alors qu’il devrait plus faire réfléchir. Je parle ici (et c’est une nouveauté par rapport au billet de l’année dernière) des aliens.

Que ce soit en délires nés sur le web ou avec des thèses issues de l’imagination populaire, les complots à base d’extraterrestres ne manquent pas, mais demeurent souvent les plus improbables, comme les classiques reptiliens par exemple. Mais ici, ce troisième chou gras montre l’une des limites de la lutte contre le complotisme. Puisque les personnes citant les aliens à toutes les sauces étant décrédibilisées (parfois à raison), tout sujet traitant des aliens est donc immédiatement classé comme risible. La question intéressante de la vie extra-terrestre, qui en ne se résumant pas à des humanoïdes verdâtres, prouve que la présence d’aliens décrits comme des humains est peu probable, puisque la vie extra-terrestre est plus logiquement microbienne. La théorie des anciens astronautes est tout à fait passionnante, à tel point que même moi, pourtant affilié à la chrétienté, je ne puis m’empêcher de l’imaginer comme potentielle vérité. Enfin, l’exploration spatiale a aussi son lot de discrédit, rapidement passée dans le domaine de la science-fiction futile dès qu’il s’agit d’aborder la terraformation de Mars par exemple. En cela, Jacques Cheminade (encore lui) est prisé par les antis complotistes, qui voient en lui la quintessence de ce contre quoi ils luttent, alors que seule une petite partie de ses positions relève plus du complotiste que du pragmatisme géopolitique. Bref, voir des aliens partout porte surtout préjudice aux uniques cas où il serait effectivement question d’extraterrestres.

Ces discrédits observés sur des sujets divers et variés me conduisent donc  à aborder le cas délicat de la lutte contre le complotisme.

 

La lutte contre le complotisme, ou le triomphe du manichéisme

 

Après un an d’activisme sur les réseaux sociaux, à répandre mes idées en toute impunité, j’ai fini par me rendre compte qu’une frange de la gauche, qu’on va appeler la gauche naïve, combat ardemment le complotisme, quitte à confirmer les versions officielles provenant d’une oligarchie contre laquelle ils veulent pourtant lutter. En effet, si ceux qui voient des complots partout handicapent le débat, par leur position souvent violente avec ceux qui ne pensent pas comme eux, l’extrême inverse fait de même, et c’est même plus dérangeant encore. Visiblement, les propos nuancés sur la géopolitique restent une science inaccessible au plus grand nombre.

 

Faisant écho à mon article précédent sur la Russie, ces sites majoritairement sont situés entre la gauche et l’extrême gauche, et parmi leurs fixettes quotidiennes, on trouve les quelques sites « de mauvaise réputation »  comme Boulevard Voltaire, RT, et j’en passe. Evidemment, ces sites sont à visiter avec une extrême précaution, surtout que la réputation de Thierry Meyssan n’est pas totalement usurpée. Pourtant, peut-on considérer que les sites « officiels » disent toujours la vérité ? Quand dans une émission grand public, sur la tranche horaire de 20H, un économiste réputé (mais surtout à la solde du système) raconte des mensonges pour discréditer un candidat, on peut se poser la question de la légitimité de ces média pour raconter la vérité. (C’était dans des paroles et des actes l’année dernière).

C’est pourquoi il importe selon moi de savoir faire un choix, et ne pas considérer les sites blacklistés comme des pestiférés. Un article sur le trafic de pétrole entre Daesh et la Turquie, peut-on espérer le trouver sur les média officiels ? Un point de vue russe sur le conflit syrien peut-il être relayé par les grands média ? Le système actuel fait en sorte qu’il n’y ait qu’un seul point de vue, et bien que ces sites sombrent parfois dans la catégorie des complotistes, ils sont nécessaires tant que les média ne seront pas aussi libres qu’ils prétendent l’être.

 

Cette pseudo-lutte pour la vérité devient plus dérangeante lorsqu’un véritable manichéisme s’installe. S’appuyant sur des propos complotistes, ils empêchent toutes réflexions sur le sujet. Le 11 Septembre illustre assez bien cela. Si l’effondrement des tours et les avions sont réels, peut-on pour autant nier le rôle prépondérant de la Cia et de l’Arabie Saoudite ?

Il convient donc de relativiser, essentiellement lorsqu’il s’agit de questions internationales.

Ainsi, si Daesh n’a pas été créé de toute pièce par les américains, l’invasion de l’Irak par ces derniers et un soutien indirect à toutes rébellions islamistes dans la région pourrait tout à fait passer pour la cause principale de la naissance de ce groupe, ce que je pense d’ailleurs. N’oublions pas que la radicalisation d’Al-Baghdadi s’est passée dans les camps irakiens.

De même, le sujet syrien divise profondément la gauche avec cette question de complot, puisque soutenir un pragmatisme en politique internationale revient souvent pour les autres à soutenir le régime ; et évoquer des faits que les média occidentaux occultent reviendrait donc à relayer des fausses informations. Je l’ai déjà plusieurs fois évoqué, mais cette vision en noir et blanc, un défaut que partagent pourtant les vrais complotistes, est plus que dangereuse pour la compréhension des rapports géopolitiques.

Discréditer Jacques Cheminade (toujours lui) au prétexte qu’il ait pu tenir des propos complotistes est aussi un comportement courant ; et le fait que des petits candidats soient toujours assimilés au bouffon du village a sans doute un rapport direct avec ça. Cheminade donc, a tenu un moment des propos sur des banques condamnées pour blanchiment d’argent de la drogue, banques en lien avec la famille royale. Aussitôt dit, aussitôt fait, voilà qu’il est accusé de tenir la reine d’Angleterre pour responsable de trafics de drogue…Le cantonnant dans ce rôle de dissident jovial et à côté de la plaque, tout le volet social et financier de son programme, pourtant satisfaisant pour la gauche, est jeté à la trappe.

Enfin plus récemment, la nomination du neveu de John F. Kennedy à la tête d’une commission sur les vaccins aux USA a rappelé que Robert Kennedy était avant tout un opposant virulent aux vaccins tels qu’ils sont vendus actuellement. Ce qui pour la gauche anti-complotiste devient rapidement « Robert Kennedy, conspirationniste bien connu pour son opposition aux vaccins ». (Ou du moins, ça s’en rapproche). Mais en quoi est-ce un mal de se méfier de l’industrie pharmaceutique, qui avec son lobby peut tout prouver au niveau scientifique en sa faveur ? La lutte contre les complotistes vire visiblement à un maccarthysme insupportable, teinté de naïveté.

 

La victoire de l’oligarchie

 

Je parle beaucoup, et je ne suis pas le seul, d’une oligarchie comme source principale de nos maux. Certains y verront un bouc émissaire, mais c’est pourtant un constat facile à faire.

Chaque année, des évènements comme le forum de Davos rassemblent les principaux acteurs politiques et économiques de ce monde. Chaque année aussi, la commission européenne détermine quelle sera notre politique économique. Enfin, à travers des opinions voulues comme incontestables, objectives, et communes, on assiste à une uniformisation de la pensée. Je ne souhaite pas m’étaler là-dessus, je pense que le dernier livre de Natasha Polony le fait beaucoup mieux et en plus détaillé.

Une oligarchie presque mondiale, guidée par un néolibéralisme presque divinisé, semble donc tenir les rênes. Nos gouvernements y ont prêté allégeance, sans doute parce que tout est fait pour que seule une caste politique remporte la bataille du pouvoir (cf billet sur la démocratie)

Ces propos que je tiens sont qualifiés, si on suit la logique, de complotistes. Le gouvernement lui-même avait créé un outil informatique capable de juger si un potentiel complot était crédible ou pas. Mais pour autant, sont-ils faux ? Une même politique économique qui profite à une minorité, une population abrutie par un appauvrissement culturel et par son infantilisation, tout cela ne témoigne-t-il pas de la mise en œuvre de moyens importants pour façonner le monde à l’image du néolibéralisme ? Pour arriver à ces fins, tous les moyens sont bons. On manipule l’opinion avec des journalistes méprisant leur déontologie, on fait des coups d’états sans songer aux conséquences derrière, et on va jusqu’à traiter avec des fanatiques religieux (à l’extrémisme exacerbé au préalable) pour maintenir sa domination. Ce système existe, je n’invente rien, et son but n’a rien d’extraordinaire, il se résume uniquement à l’assouvissement des pulsions cupides et mégalomanes de certains.

Bien sûr, ces propos sont impossibles à prouver. Quelle personnalité politique irait confirmer cela ? Mais absence de preuve n’équivaut pas à preuve d’absence.

En cela, les deux positions extrêmes vis-à-vis de ces appréciations dissidentes de la réalité sont tenues par des idiots utiles du système. Les uns jettent le discrédit sur tout en propageant des inepties teintées de morceaux de réalité, et les autres restent dans leur vision manichéenne, où, bien que cette oligarchie existe, le meilleur moyen de lutter contre elle demeure la lutte contre l’extrême-droite, le complotisme, et Vladimir Poutine. Beau programme. Pendant que certains accusent Obama d’être un reptilien et d’autres pointent du doigt des divergences des versions officielles, l’oligarchie se réjouit, car personne n’ira la remettre en cause. C’est d’ailleurs à ça que sert l’outil du gouvernement (on te manipule), qui par son titre prémonitoire et réaliste, laisse entendre que les complots existent, mais qu’il est peu probable que l’on en trouve.

 

Défendre le pragmatisme géopolitique, la lutte contre l’oligarchie néolibérale et contre l’uniformisation du monde devrait être un combat partagé par tous ; au lieu de cela, on s’arrête à l’opprobre jetée sur tel site ou sur la première théorie vaseuse qui passe. Lorsque les gens voient le monde en blanc et noir, moi je le vois gris. C’est ça, être lucide.

Russia...

 

Décidemment, la guerre froide semble ne jamais vouloir se finir. Alors qu’il est plus qu’urgent de pacifier les relations internationales entre tous les pays, voilà que nos alliés américains cherchent encore et toujours un moyen de guerroyer officieusement avec la Russie de Vladimir Poutine.

 

Histoire de mettre les choses au point, oui, Poutine fait parfois preuve d’autoritarisme pour gérer son pays. La part conservatrice de la société russe détint parfois sur lui, et il fait tout pour se maintenir au pouvoir depuis les années 2000.

Mais, de quel droit pouvons-nous juger la gouvernance de Poutine ? Sommes-nous si parfaits pour pouvoir décider s’il a le droit de gouverner ou pas ?

Difficile de dire quand tout a commencé. Il est néanmoins plus dur encore de voir quand ces ineptes conflits vont se finir. Pour accélérer les choses, je souhaitais donc faire une mise au point, sur ces histoires aussi mal traitées par la droite et la gauche.

 

 D’abord, j’ai constaté qu’il était d’usage de considérer toutes sources médiatiques russes comme indignes de confiance. Elles ne seraient là que pour conforter la Russie dans ses positions. Ainsi, parmi les sources traitant de la guerre en Syrie, on voit clairement que seules les sources validées par l’OTAN et associés sont considérées comme fiables, quitte à occulter une part de la vérité. (Cf. dossier sur la Syrie)

Du côté d’une frange de la gauche, ces sources russes posent problèmes car constamment récupérées par des média dit « complotistes », et référencées par le Front National.

Du côté de la droite, on reste en général prudent avec ces sources, puisque de toute manière, la plupart des partis ont une position assez conventionnelle.

Pourtant, si les média traditionnels, surtout aux USA, mentent par omission ou en diffusant des jugements faussés, les média russes tels que Sputniknews ou Russia Today font beaucoup plus dans les louanges patriotes et la divulgation d’informations où seuls les points favorables à la Russie sont présents. Nombreux sont les rapports militaires et photos satellitaires par ex, à être relayés par l’intermédiaire de ces média. Peut-on imaginer que ceux-ci soient faux ? Pour quel intérêt ? Et surtout, pourquoi seuls les russes mentiraient dans leurs média ?

En vérité, il convient de juger de la probabilité de ces informations et d’en identifier les sources (civils, militaires, …) avant de les rejeter en bloc. La propagande a toujours concerné tous les camps mobilisés par la guerre.

 

Evoquer la Russie sans mentionner une seule fois le conflit ukrainien serait une erreur que je ne vais pas faire.

Je m’étais exprimé à ce sujet l’année dernière, mais un rappel est nécessaire. Ce conflit n’est pas uniquement une guerre de territoire entre la Russie (prétendument impérialiste) et l’Ukraine, bien au contraire.

Nous pouvons remonter jusqu’à la guerre froide pour comprendre les bases actuelles ; ainsi, il faut mentionner le don de la Crimée à l’Ukraine, sans que le parlement soviétique n’ait eu à approuver (et je doute qu’il l’aurait fait). Un état, certes grand, mais un état souverain, se retrouve ainsi dépossédé d’un territoire, et pas des moindres d’un point de vue économique.

Après ce don, la Crimée reste un territoire assez autonome par rapport aux autres régions ukrainiennes. La langue la plus parlée reste le russe, et la population est majoritairement russophile (et donc russophone).

Récemment, avant le conflit, les ukrainiens envisager la fin de l’enseignement du russe en Crimée, et songeait à un éloignement important de leur ancien allié russe, pour se tourner vers l’UE et l’OTAN. Cela fit suite au coup d’état qui expulsa le président ukrainien proche du Kremlin. Une révolution « populaire » certes, un président pas spécialement bon, certes, mais néanmoins un acte illégal, pour une révolution qui fut largement aidée par l’oligarchie mondiale (USA, …) qui y voyait là un atout pour affaiblir la Russie de Poutine.

Au cours du conflit, la Crimée fut donc rattachée à la Russie, suite à un référendum qu’il est possible de contester, mais dont les résultats (plus de 80%) sont plus que probables quand on sait que l’abstention était élevée du côté opposé au rattachement et quand on connait la russophilie de la Crimée. La rébellion s’organisait des deux côtés, et je dois avouer avoir toujours eu un ressentiment envers les rebelles pro-russes, surtout lors des crashs d’avions ukrainiens. Du côté ukrainien, la principale information à retenir est la présence massive de néonazis au sein des combattants pro-ukrainiens. Des milices comme Pravi Sektor feront parfois parler d’elles, mais étrangement, les principaux média européens éviteront d’aborder le sujet, notamment lorsque l’une de leurs pilotes fut capturée par les russes au grand dam de la communauté internationale. Il s’agissait donc d’une guerre aux torts partagés par les deux camps, la province du Donbass n’était pas une candidate légitime au rattachement à la Russie contrairement à la Crimée.

De ce conflit, la Russie sort affaiblie, et coupée d’une majorité de partenaires suite aux manigances de l’OTAN. La France pâtira sévèrement de cet embargo puisqu’elle dut annuler la vente d’un porte-avion (un milliard d’euro quand même) au mépris de toutes règles commerciales.

 

Actuellement, le fait qui me pousse à écrire sur la Russie reste naturellement les soupçons d’ingérence dans les élections américaines. Avant de revenir dessus, je pense que le moment est venu de fermer la parenthèse de ces élections désastreuses (que j’avais ouverte en Novembre). De mon point de vue, l’arrivée de Donald Trump n’a en rien aggravé la situation, contrairement à la potentielle élection de Mme Clinton. Ses sorties depuis les résultats sont parfois lucides, d’autres sont à l’image du personnage outrancier et sans scrupule qu’il demeure. Mais du côté des prises de paroles, celles de la direction du parti démocrate sont exécrables. Donald Trump admettait qu’il refuserait de reconnaitre les résultats des élections s’ils s’avéraient en sa défaveur. Aussitôt, des milliers de voix s’étaient élevées contre cette sortie visiblement antidémocratique. Pourtant, depuis les élections, ce sont bien les démocrates qui contestent les résultats, et tentent par tous les moyens de contourner la terrible vérité qui leur était assenée avec la victoire de Trump.  (Parenthèse refermée)

Nous sommes en Janvier, et les démocrates, via les organes exécutifs et les organes de renseignements, font tout pour retrouver leur aura. Visiblement, une énième accusation à l’encontre de la Russie semblait leur remonter le moral.

Ingérence. Un mot bien trop vague pour la réalité des choses. Les russes seraient donc impliquer dans le piratage informatique qui visait les démocrates, révélant les cadavres du placard oligarchique. Wikileaks, désormais considéré aussi fiable qu’un site d’informations russe par la pensée dominante, avait coopéré avec « l’ennemi » de l’Est, montrant que la défaite de Bernie Sanders n’était le fait que des magouilles démocrates (le parti n’aura jamais porté aussi mal son nom). Et ce sont ces actions qui s’apparenteraient à de l’ingérence ? S’ils avaient été honnêtes, ils auraient remercié les russes et Wikileaks pour service rendu à la nation ; pensez-vous, des preuves qu’un parti américain est impliqué dans une affaire de trucage, ça pourrait avoir une importance capitale, et remettre peut-être les services de renseignements us à leur place. Non, il s’agissait d’ingérences dont toute la campagne présidentielle aurait pâti. Certes, les renseignements divulgués ont prouvé que l’oligarchie était corrompue et manipulatrice, et cela a dû en décourager plus d’un d’aller voter Clinton. Mais au même titre que les casseroles trainées par les élus français, les casseroles américaines ont beau être révélées à un moment opportun, elles n’en demeurent pas moins réelles et problématiques. Bref, parler d’ingérence est risible, et je n’aborde pas là les nombreuses ingérences américaines, qui vont du soutien aux talibans à leur présence au gouvernement ukrainien.

 

Le principal problème de la Russie pour le reste du monde se résume évidemment à Vladimir Poutine. Tout le monde se permet des remarques quant à sa gestion de la Russie, témoignant d’un culot flagrant.

Il est évident qu’un dirigeant tel que Poutine ne pourrait décemment gouverner la France, surtout en raison d’un autoritarisme qui transparait parfois.

Lorsque j’étais plus jeune, encore au lycée, j’avais une pensée très manichéenne, et je condamnais sans cesse les dérives du Kremlin. Depuis, j’ai appris à relativiser. Le rôle des opposants politiques en Russie se limite effectivement à de la figuration. Mais Poutine est-il vraiment coupable de quoique ce soit dans ce cas de figure ? Ne faut-il pas envisager que l’opposition n’a rien de séduisant face à un parti qui défend mieux la souveraineté russe que quiconque ? (Il semblerait que le second parti du pays serait peu envisageable par ailleurs)

Le rôle de la Russie est l’un des plus importants dans le monde d’aujourd’hui, car il offre un contre-pouvoir au soft power américain, étant donné l’absence de volonté propre des autres pays de se démarquer de la pensée étasunienne, Chine mise à part. Sur le sol européen, personne n’est là pour défendre un projet ambitieux pour nos peuples, et les seules décisions qui n’émanent pas de la commission européenne (autant dire l’oligarchie) sont des décisions en provenance de nos « alliés » de l’Ouest. Il est donc nécessaire d’avoir un contre-pouvoir au niveau du continent européen, et vu notre transparence actuelle, seule la Russie peut maintenir ce pouvoir. Aussi, l’émergence puis l’élection d’un parti aussi américanophile que chez nous du côté russe serait une catastrophe en attendant une France plus forte et souveraine. La ligne défendue par Russie Unie en politique extérieure (à distinguer d’une politique intérieure conservatrice, correspondant aux attentes d’une part de la société russe, mais pas du tout aux miennes) est donc essentielle pour les relations internationales.

Certes, les moyens qu’il emploie pour s’assurer le pouvoir sont discutables. Nul doute qu’il pourrait se maintenir dans une élection, et ce, depuis son admirable reprise en main du pays après la catastrophe qu’était Boris Eltsine.  Il jouit d’une popularité remarquable en Russie, et pas uniquement à cause de potentielles pressions étatiques envers l’opposition. Alors oui, le régime est, sous quelques aspects, autoritaire. De là à le qualifier de dictature, il y a un pas que je ne franchirai pas. D’ailleurs, notre bonne oligarchie française permet-elle l’ascension d’une réelle opposition, contrairement à l’oligarchie russe ? J’en doute beaucoup. Nos autres alliés, pétromonarchies, USA, …sont-ils plus irréprochables  que la Russie de Poutine ? J’en doute aussi.

 

Ces nombreuses observations sur la Russie se veulent objectives, et j’espère que mon ressentiment à l’égard des politiques américaines  ne transparaitra pas trop.

Avec les conflits ukrainiens et syriens, les soupçons d’ingérence, tout cela semble confirmer mes précédentes réflexions sur une volonté affichée de prolonger la guerre froide, et surtout de créer un ennemi commun aux nations « démocrates » avec la Russie, afin de détourner l’attention des vrais problèmes (comme la persistance de cette oligarchie par exemple). On monte les gens contre les autres avec des conflits d’intérêts qui ne concernent que peu de personnes, mais tout le monde au final risque de trinquer.

 

Sur ce, passez une bonne année 2017.

Syrie, Alep: Intérêts et faux-semblants

 

Outré par l’intervention manichéenne de Raphaël Glucksmann dans Quotidien (Yann Barthès), émission que j’apprécie particulièrement quand elle est libre dans son expression, mais moins quand elle suit la doxa habituelle,  j’ai décidé de développer un petit dossier sur la Syrie, afin d’en finir avec la ligne floue défendue par la coalition, une ligne contestable et parfois assimilable à de la propagande indigne. Tentant de récupérer un maximum de sources, tâche difficile vu l’état des média actuellement, je vous présente donc ce petit condensé de la guerre en Syrie.

A retrouver sur le site dans un dossier spécial:

syrie-alep-interets-et-faux-semblants

 

bonne lecture, et partagez le autour de vous

Front national et front républicain

  • Par
  • Le 09/12/2016

 

J’ai longtemps hésité avant de traiter ce sujet –peur d’être redondant, pas assez d’idées variées-, mais même si je l’ai vaguement évoqué dans mon échiquier politique, je pense que le moment est venu de traiter du Front National.

Cette réflexion sera bien entendue complétée par l’analyse de programme à venir avant 2017 je l’espère.

 

Pour l’anecdote, il y a des années de ça, lorsque j’avais au lycée mon « TPE » à faire, j’avais déjà parlé du FN, mais j’étais alors moins mature en politique, et j’avais une vision assez basique.

Et finalement, je me rends compte que je suis loin d’être le seul à l’avoir eu cette vision, surtout quand je vois la manière dont on traite ce parti.

Il va sans dire que je mettrai un point d’honneur à ne jamais voter Front National, mais pour autant, il serait temps de rappeler quelques points.

 

Non, les votants Fn ne sont pas tous des fascistes en puissance

 

Une légende urbaine voudrait que tous les votants FN soient des racistes xénophobes. Légende amplement propagée au sein de la gauche hélas. Hélas car c’est être bien peu lucide que de catégoriser des votants (occupant une part importante, même s’il faut relativiser, dans la société française) sous une seule étiquette.

On a pu le voir ces dernières semaines, les policiers sont en colère et manifestent. Apparaissent alors des articles soulignant la forte proportion de policiers qui votent pour le Front National. Mais c’est plutôt une évidence ! Ils sont fréquemment opposés à une seule réalité, celles des quartiers où règnent le manque d’éducation et la violence. La justice ne suit plus, l’état les épuise, que voulez-vous qu’ils pensent ?

De même, le vote ouvrier est très orienté vers le FN. Mais le fait que l’Union Européenne empiète souvent sur notre souveraineté, et les dérives de la mondialisation, ne peuvent-ils pas expliquer ce vote ?

Enfin, les enseignants, confrontés à cette même misère sociale, assistent aussi à une dégradation des conditions d’enseignements.

Je pourrai aussi évoquer Natacha Polony, qui rappelait, à raison, que la défense exclusive des « minorités » au détriment de la majorité et de l’égalité, conduit potentiellement à un vote de replis sur soi.

 

A tout cela se rajoutent effectivement les frontistes purs et durs, partisans d’une bigoterie rétrograde ou de théories de droite dures (Grand remplacement, ...)

 

 

 

Avec tous ces facteurs, le vote FN se rapproche plus d’un vote contestataire que d’un vote militant. Le FN l'a bien compris, en se positionnant comme un parti anti système et rassembleur. (Je n’ai rien contre les partis rassembleurs, au contraire)

 

Non, le Front National n’est pas anti système

 

Ils aimeraient bien se placer en tant que défenseur du peuple face au système, mais cela n’est qu’une façade.

En témoigne le vote sur le secret des affaires, dénoncé par l’humoriste Nicole Ferroni si je me rappelle bien.

Fn et système

Comment peut-on se déclarer autant anti système alors que l’on vote avec et pour le système ?

Je pourrai aussi émettre quelques doutes sur les idées économiques du Front National, qui semblent pas si anti libérales que cela. En cherchant bien, ils se sont avérés dépourvus de toute animosité quant à Mme Thatcher par exemple…J’approfondirai sans doute cela dans leur analyse de programme

Enfin, Marine le Pen est issue d’une famille très aisée, châtelaine de surcroît, cela ne témoigne pas d’une vie moyenne et proche du peuple.

La ligne souverainiste défendue par la branche Philippot quant à elle, rappelle juste que monsieur Philippot était un chevènementiste avant d’aller de manière opportune là où les média se focalisaient.

Le protectionnisme défendu par le parti, de toute manière, est défendue contre l’immigration plus que contre la concurrence déloyale. (Même s’il faut leur reconnaitre une opposition à la mondialisation, bien que guidée par cette opposition à la migration humaine)

 

Non, partager des positions proches du Front National ne fait pas de vous un frontiste.

 

J’étais personnellement en faveur du mariage pour tous, néanmoins opposé à la GPA (j’y reviendrai un jour). Il semble aussi que cette GPA soit refusée par le Front National. Peut-on faire le parallèle ? Non.

Je me suis souvent prononcé sur les dérives des religions, tout particulièrement sur l’Islam, qui gagnerait à voir ses pratiquants les plus rigoristes s’adapter à la république française, dont ils ont souvent la nationalité par ailleurs.

J’ai aussi appelé à une intégration des personnes issues de l’immigration, tout comme je demanderai à des français de respecter la République.

J’apporte fréquemment mon soutien aux forces de l’ordre, avant tout mal utilisées par le gouvernement (mais pas exempt de tout défaut).

J’affirme ensuite que la chrétienté fait partie des nombreuses racines de la France.

Enfin, sans être « Poutinophile », je défends souvent le respect de la Russie en tant que nation souveraine.

 

Suis-je pourtant un adhérent du Front National ? J’en doute fort, et me prêter ces qualificatifs-là serait faire preuve de diffamation.

Les idées du Fn sont pourtant proches de ces positions ; mais jamais je ne pourrai me reconnaitre dans un tel parti.

 

Assumez vos idées. Tant qu’elles ne se traduisent pas par la haine de l’autre, vous avez votre liberté de pensée, et pour adhérer à un parti, il faut plus que ces sujets. Il faut avoir la conviction que ce parti peut gérer un pays ou même une ville, avec leur programme.

 

Non, le Front National ne détermine pas votre vote

 

Ah, la crainte du Front National…Ça devient ridicule. 

On ne cherche plus qui a le meilleur programme, mais qui pourra « battre » Marine le Pen au second tour. Cela explique par exemple les votes de certains socialistes aux primaires de la droite, qui avaient besoin d’un candidat pour qui voter face au Fn.

On parle de vote républicain, alors que le Front national est autant républicain que l’UMP ou le PS.

Au final, la lutte contre le Fn confisque la démocratie pour mieux la préserver, ou du moins, pour faire croire qu’il s’agit de la préserver.

En 2002, on a beaucoup reproché à Jean-Pierre Chevènement et Christiane Taubira la défaite de Lionel Jospin, qui aurait conduit à la présence FN au second tour. Pourtant, c’était la faute au parti socialiste, qui s’était alors droitisé depuis deux décennies. Au second tour, tout le monde a voté Chirac. Et Dix ans plus tard, on imagine faire de même. Mais ce n’est pas la même situation.

Monsieur Chirac avait quelque chose de respectable qu’aucun cadre de l’UMP ne possède actuellement. Le RPR de l’époque n’est pas l’UMP d’aujourd’hui. Les restants du gaullisme, désormais partagés entre Debout la France, le Mouvement Républicain et Citoyen et Solidarité et Progrès, n’a rien à voir avec le néolibéralisme de l’oligarchie actuelle.

Aussi le vote pour le moins pire ne peut plus fonctionner.

 

Lors d’élections municipales, il est d’utilité publique de voter contre le Fn au second tour. Là, c’est justifiable, car certains maires de droite ne sont pas si catastrophiques que cela. Il en est de même avec les élections régionales ; avant la réforme territoriale, monsieur Richert, président de la région Alsace, ne m’était pas si antipathique.

Mais l’élection présidentielle est d’une toute autre nature. Il s’agit d’élire un programme qui guidera la France pour un mandat. (Même si actuellement, ce sont plutôt les élections européennes qui ont ce rôle).

Peut-on envisager une supériorité du programme UMP au Front National ? Vraiment ?

Le candidat du parti socialiste, s’il s’agit de son aile gauche, mérite un vote face au Front National. Mais Valls ou Hollande (ou Macron) n’ont rien d’attractif comme substitut au vent proposé par Marine Le Pen.

 

Le système entier doit changer. Perpétuer une illusoire tradition républicaine en votant pour le parti qui est en face du Front National ne fait que prolonger le cercle vicieux, si cet autre parti est intégré dans le système à la manière de l’UMPS.

Au second tour, si il s’agit d’un duel UMP/ Aile droite du PS face au Front National, je voterai blanc.

Parce que tous les déçus du système, en n’accordant leur vote à aucun des deux candidats, affirment leur opposition à l’oligarchie, et diminue la légitimité déjà faible du prochain président.

Un président sans légitimité transmettra sans doute cette caractéristique au suivant, et ainsi de suite jusqu’au jour où le système entier sera considéré comme illégitime.

On a toujours le choix. Faites le vôtre, mais ne laissez pas les média vous l’imposez.

 

Le front national est un parti comme les autres, juste un peu moins ouvert (comme l’UMP au final), ce qui doit conduire à un traitement identique aux autres.

De même, les idées politiques vont et va, et le Fn n’ayant rien de pestiférés (à l’inverse du Parti national libéral par exemple, qui est réellement un parti d’extrême droite), il se peut que certaines opinions se rapprochent des leurs.

 

Le seul tort en politique, c’est d’être contre la république (en tant qu'idée, pas système politique) et sa souveraineté. Et sur ce point, tous les partis du système se valent.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Du rapport de la loi Urvoas sur la modernisation de l’élection présidentielle avec la constitution

 

A retrouver aussi dans le corpus de réflexion sur la constitution, dans les pages Opinions de mon site, ici

 

Comme on peut le remarquer dans le texte attaché à cette annexe, la loi Urvoas sur la modernisation de l’élection présidentielle est profondément contraire à la constitution, en plus d’être une insulte aux valeurs démocratiques de la république. D’un point de vue subjectif, le terme « modernisation » aurait dû mettre la puce à l’oreille de chacun, puisque ce terme est depuis longtemps parasité par sa définition officieuse : modernisation, le fait de changer quelque chose afin de l’adapter aux normes souhaitées par l’oligarchie, tout en enrobant ce changement d’illusoire progrès.

(Nul besoin du texte correspondant à l’annexe pour comprendre ce qui va suivre)

 

Tout d’abord, pour mieux cerner le paradoxe de la situation, je rappelle que Jean-Jacques Urvoas, en plus de remplacer Mme Taubira (qui était sans aucun doute favorable à une vraie pluralité des candidats, puisqu’elle l’a été en 2002), était le président de la commission des lois constitutionnelles au sein de l’Assemblée Nationale…Il est donc désormais garde des sceaux, ce qui me pousse à considérer monsieur Urvoas comme un juriste confirmé.

 

Deuxième point qu’il me faut traiter avant d’attaquer le sujet, c’est la faible présence de cette loi dans l’espace public et médiatique. Face à ce qui pourrait s’apparenter à la fois à de l’égoïsme (les grands journaux ne prennent pas parti pour des petits candidats, donc ne sont pas concernés) et à de la censure (Si les français avaient été informés, d’une manière claire et sans un obscur vocabulaire juridique, on peut tabler sur des manifestations d’ampleur ; du moins je l’espère), on ne peut que regretter cette persistance de l’oligarchie dans la méprise de l’information honnête aux citoyens. Un mensonge par omission reste un mensonge. Le traitement réservé à cette actualité juridique aurait dû suivre un traitement plus important.

 

Bien, il est temps de s’attaquer au cœur du sujet, principalement à deux articles.

 

I. Article 3

 

Au fur et à mesure de la réception des présentations, le Conseil constitutionnel rend publics, au moins deux fois par semaine, le nom et la qualité des citoyens qui ont valablement présenté des candidats à l'élection présidentielle. […] Huit jours au moins avant le premier tour de scrutin, le Conseil constitutionnel rend publics le nom et la qualité des citoyens qui ont valablement proposé les candidats.

 

Il est difficile de trouver une quelconque règle dans la constitution qui parle de signatures des maires (ce à quoi l’article fait référence), mais que ce soit une déclaration d’opinion en matière d’élections ou une approbation apportée à quelqu’un, le suffrage correspond autant que la signature à ces qualificatifs. (Provenant de la définition de suffrage du Larousse). Ainsi, on peut mettre cette partie de la loi en parallèle avec l’article 3 de la Constitution :

 

« Le suffrage peut être direct ou indirect dans les conditions prévues par la Constitution. Il est toujours universel, égal et secret. »

 

Ainsi, la signature des maires devenant publique, ce qui peut donc s’apparenter à un scrutin n’est plus secret. Concrètement, mise à part un usage des termes qui empêchent clairement de qualifier ce texte d’inconstitutionnel, il l’est bel et bien si on va au-delà des mots.

Pourquoi de telles phrases me direz-vous, ce à quoi je ferai remarquer que si les maires sont tenus de rendre publique les signatures qu’ils ont apporté, la pression de l’oligarchie ne sera que plus forte, et le filtrage des candidats, que plus important et radical.

 

II. Article 4

 

[…] A compter de la publication de la liste des candidats et jusqu'à la veille du début de la campagne, les éditeurs de services de communication audiovisuelle respectent, sous le contrôle du Conseil supérieur de l'audiovisuel, le principe d'équité en ce qui concerne la reproduction et les commentaires des déclarations et écrits des candidats et la présentation de leur personne.

Dans l'exercice de cette mission de contrôle, le Conseil supérieur de l'audiovisuel tient compte :

 

1° De la représentativité des candidats, appréciée, en particulier, en fonction des résultats obtenus aux plus récentes élections par les candidats ou par les partis et groupements politiques qui les soutiennent et en fonction des indications de sondages d'opinion ;

 

2° De la contribution de chaque candidat à l'animation du débat électoral. […]

 

A cet article 4, on peut immédiatement associer un autre article 4, celui de la Constitution :

 

« Les partis et groupements politiques concourent à l'expression du suffrage. Ils se forment et exercent leur activité librement. Ils doivent respecter les principes de la souveraineté nationale et de la démocratie.  […] La loi garantit les expressions pluralistes des opinions et la participation équitable des partis et groupements politiques à la vie démocratique de la Nation. »

 

Effectivement, l’influence des (grands) partis n’est que renforcée avec cette loi. Le respect de la souveraineté nationale semble bien peu respecté, mais ce n’est pas le sujet.

Non, ce qui est intéressant, c’est le fait que l’article de la Constitution défende la participation équitable des partis et l’expression pluraliste des opinions.

La loi de monsieur Urvoas parle aussi d’équité, mais elle base celle-ci sur les résultats précédents, ce qui va clairement à l’encontre du pluralisme d’opinions (puisque ce sont toujours les mêmes qui persistent dans les média), et sur les sondages, données aléatoires qui sont loin de pouvoir prétendre à une objectivité parfaite, et à toute fonction électorale. La participation équitable n’est donc pas respectée dans les faits, bien que le texte, par sa partie officielle, suive les termes de la constitution.

Tout cela, uniquement pour maintenir un cheptel de partis dans la partie visible des média.

 

III. La décision du conseil constitutionnel

 

Cette loi a subi un contrôle constitutionnel à priori le 6 Avril 2016.

Parmi les passages de cette décision, voici le septième grief :

 

7. Considérant que l'article 3 complète le paragraphe I de l'article 3 de la loi du 6 novembre 1962 pour imposer au Conseil constitutionnel de rendre public, au fur et à mesure de la réception des présentations et au moins deux fois par semaine, le nom et la qualité des citoyens qui ont valablement présenté des candidats à l'élection du Président de la République ; […] ; qu'il prévoit enfin, comme l'avait recommandé le Conseil constitutionnel dans ses observations, que le Conseil rend publics le nom et la qualité de l'ensemble des citoyens qui ont valablement proposé les candidats ; que ces dispositions ne sont pas contraires à la Constitution

 

En résulte donc que la publicité des signatures n’a rien d’inconstitutionnel, ce qui est vrai uniquement en apparence, alors que le conseil pouvait tout à fait interpréter les dispositions de cette loi de manière à les qualifier d’inconstitutionnelles. Néanmoins, on constate que le conseil lui-même est partisan de cette publicité des signatures. Pour l’objectivité, on repassera.

 

Voici maintenant les griefs 9, 10, 13 et 14 (C’est long et complexe, vous m’en voyez désolé)

 

9. Considérant que les premier à quatrième alinéas de ce paragraphe I bis déterminent les règles applicables pendant la période allant de la publication de la liste des candidats jusqu'à la veille du début de la campagne « officielle », comme l'avait recommandé le Conseil constitutionnel dans ses observations ; […] ; que les deuxième à quatrième alinéas confient au conseil supérieur de l'audiovisuel le soin de veiller au respect de ce principe par les éditeurs de services de communication audiovisuelle en fonction, d'une part, du critère de « la représentativité des candidats » et, d'autre part, du critère de « la contribution de chaque candidat à l'animation du débat électoral » ; que le troisième alinéa précise que le critère de la représentativité des candidats s'apprécie « en particulier, en fonction des résultats obtenus aux plus récentes élections par les candidats ou par les partis et groupements politiques qui les soutiennent et en fonction des indications de sondages d'opinion » […] ; qu'il prévoit que les éditeurs de services de communication audiovisuelle respectent, sous le contrôle du conseil supérieur de l'audiovisuel, le principe d'égalité ; […]

 

10. Considérant, en premier lieu, qu'aux termes du troisième alinéa de l'article 4 de la Constitution : « La loi garantit les expressions pluralistes des opinions et la participation équitable des partis et groupements politiques à la vie démocratique de la Nation » ; que le principe du pluralisme des courants d'idées et d'opinions est un fondement de la démocratie ;

 

13. Considérant qu'en prévoyant l'application du principe d'équité au traitement audiovisuel des candidats à l'élection du Président de la République pendant la période allant de la publication de la liste des candidats jusqu'à la veille du début de la campagne « officielle », le législateur organique a, d'une part, entendu favoriser, dans l'intérêt des citoyens, la clarté du débat électoral ; […] que, compte tenu de ces évolutions, en adoptant les dispositions de l'article 4 de la loi organique, le législateur a opéré une conciliation qui n'est pas manifestement déséquilibrée entre les exigences constitutionnelles de pluralisme des courants d'idées et d'opinions et de liberté de communication

 

14. Considérant, en deuxième lieu, que, d'une part, les dispositions de l'article 4 de la loi organique prévoient une égalité de traitement audiovisuel des candidats à l'élection du Président de la République à compter du début de la campagne « officielle » ; que, d'autre part, en prévoyant l'application d'un principe d'équité pendant la période allant de la publication de la liste des candidats jusqu'à la veille du début de la campagne « officielle », ces dispositions permettent que soient traités différemment des candidats qui sont à ce titre dans la même situation ; que cette différence de traitement, justifiée par le motif d'intérêt général de clarté du débat électoral, est en rapport direct avec l'objet de la loi, qui est de prendre en compte l'importance relative des candidats dans le débat public ; qu'il résulte de ce qui précède que l'article 4 ne méconnaît pas le principe d'égalité devant le suffrage qui découle de l'article 3 de la Constitution et de l'article 6 de la Déclaration de 1789 ;

 

Bon, pour résumé, rien de tout cela ne va à l’encontre de la constitution, alors même qu’il est reconnu une différence de traitement entre les candidats. Visiblement, il y a quelque chose qui m’échappe.

 

IV. « clarté du débat électoral »

 

L’argument discutable qui fut servi pour défendre cette loi était souvent proche des termes utilisés par le conseil constitutionnel : clarifier le débat électoral.

Ainsi, sous prétexte de clarté, on peut se permettre quelques entorses à la démocratie, que le traitement de l’élection présidentielle de 2012 par les média préparait déjà. En effet, et j’ai déjà utilisé cet exemple, vous souvenez vous du Monde qui avait diffusé une liste excluant l’un des candidats ?

La décision du conseil constitutionnel m’a surpris, d’autant plus que l’inconstitutionnalité de cette loi de par ses articles 3 et 4 me semblait évidente. Mais je me suis souvenu que l’on parle du conseil constitutionnel, ce même conseil qui avait fermé les yeux sur les fraudes de la campagne de monsieur Balladur en 1995.

 

V. Quels conséquences?

 

Les français se plaignent, à juste de titre, du manque de renouvellement de la classe politique.

Le fait de demander 500 signatures d’élus pour déterminer qui pourra se présenter est déjà une aberration en soi, puisque des élus choisissent, en fonction de leurs affinités politiques, qui les français pourront élire. Les petites candidatures, présentant souvent des projets diversifiés et uniques en leur genre (On pourra penser au programme bonapartiste, qui fera l’objet d’une étude d’ici Janvier ; d’autres ont déjà fait l’objet de mentions de ma part) étaient déjà désavantagés, cela le sera encore plus pour les élections futures par la publicité des signatures.

Enfin, l’inégalité entre les présences médiatiques de chacun était déjà admise les autres années, elle est cette fois-ci encouragée par le Conseil Constitutionnel et par la loi de monsieur Urvoas.

Les candidats qui auront la meilleure visibilité seront donc les plus prisés d’après les sondages et d’après les précédents résultats. On entre ainsi dans un cercle vicieux, puisque ces candidats seront encore plus prisés de par leur visibilité, et auront plus de visibilité aux prochaines élections. C’est une preuve tangible de confiscation de la démocratie par l’oligarchie, et le Conseil Constitutionnel n’a pas été capable de voir cela.

A noter que cette inégalité prendrait fin lors de la campagne officielle. Mais cela ne change pas grand-chose, dans le fond, le fait d’établir une différenciation entre candidats, ne serait-ce que pour quelques semaines, démontre déjà un certain irrespect envers les principes de démocratie.

 

Bref.

Le manque d’objectivité clair de ce Conseil est déplorable, et la promulgation de cette loi, sans doute aidée par les compétences constitutionnelles de monsieur Urvoas, a donc pu se faire au mépris de la Constitution, et avec l’aval du Conseil chargé de protéger cette dernière.

Il est urgent d’agir.

Etre républicain

 

Je suis en faveur de la république.

 

Dit comme ça, on peut se dire oui, c’est une évidence. Mais non, au contraire. Que doit-être et surtout que sera la république, ces questionnements ont plus que jamais la nécessité d’être posés.

 

La république est avant tout une nation.

Elle résulte d’un passé historique qu’il ne faut pas occulter, et se base sur le respect des différents peuples qui la composent.

En effet, tout le monde aura beau être français, au fond de soi, difficile de renier sa région de naissance, ou du moins celle à laquelle on accorde plus d’importance du fait de son lieu de résidence. A ce titre, la république doit garder sa division en régions ; régions correspondant à des réalités historiques et culturelles, et non économiques ou jacobines comme ça a pu l’être récemment. En effet, cela se fait dans le respect des peuples, et tout changement motivé par des raisons dénuées de superficialité doit être soumis par référendum au peuple concerné, qui détient seul ce choix.

La république est représentée par les pouvoirs publics ; inversement les fonctionnaires sont les représentants de la république. Diminuer le nombre de fonctionnaires, c’est affaiblir la république. Renforcer les privatisations, liant ainsi les mains de l’Etat, c’est affaiblir la république ; Les nationalisations partielles s’imposent donc comme un modèle nécessaire pour pallier aux défauts de la mondialisation. Une école gratuite, une sécurité sociale nationale, une augmentation du nombre de fonctionnaires (Police, hôpitaux,…) je suis pour cette république.

 

La république est laïque.

La laïcité, telle que je la perçois, est un contrat entre l’Etat et les individus.

L’Etat autorise n’importe quel culte pour peu qu’il ne soit pas contraire aux valeurs de la république. Il ne subventionne aucun culte, excepté en Alsace-Moselle, là où s’applique le Concordat, un héritage historique qui conditionnait le rattachement de l’Alsace-Moselle à la France…La république n’a de rapports avec les dignitaires religieux que dans les cas où il s’agit de questions politiques ou d’intérêt public.

Le citoyen de son côté est libre de pratiquer n’importe quelle religion dans le cadre de sa vie privée. Sur la voie publique, on ne peut néanmoins pas se permettre d’autoriser tout vêtement religieux dans la vie de tous les jours ; en effet, cela incite à la différenciation entre individus de religion différente (ou athées) et au communautarisme. A ce titre, le citoyen peut tout à fait porter un symbole discret témoignant de sa religion, mais en aucun un vêtement particulier ne peut prétendre à la discrétion. On peut imaginer cependant un compromis concernant les fêtes religieuses.

Enfin, parmi les nombreuses racines de la France, on peut trouver la chrétienté, qui s’inscrit dans plusieurs exceptions comme une culture historique plus qu’une religion. Ceci explique la présence de jours fériés pour les fêtes religieuses par exemple. Au même titre que ce qui est expliqué au premier paragraphe, les racines de la France sont à prendre en compte pour garantir la stabilité de la république.

Une république garantissant l’existence des cultes au sein de la vie privée, et l’existence de références culturelles à la religion au sein de la vie publique, j’y suis favorable.

 

La république est démocratique.

Ou plutôt devrait l’être. Lors du renouvellement occasionnel de la classe politique, la possibilité de faire des choix doit être garantit, et ni les média ni le gouvernement ne peut prétendre influencer ce choix. Mués par une volonté de changement ou par des visées carriéristes ou opportunistes, les candidats méconnus ou surmédiatisés doivent être sur un pied d’égalité. Le choix de ne pas faire de choix doit être tout autant reconnu, mais face au découragement face au vote, l’abstention n’a pas lieu d’être.

Pour asseoir la légitimité du candidat élu, toute la population concernée doit voter. La république doit donc garantir ce droit au point qu’il en devienne un devoir.

Dans le cadre d’une république démocratique, le citoyen est amené à participer à la vie politique, que ce soit en élisant les députés chargés de voter les lois ou en votant via référendum pour des décisions essentielles. Pour se rapprocher d’une démocratie participative qui semble extrêmement compliquée à mettre en œuvre pour des raisons techniques, il convient à la fois de consulter les citoyens à une fréquence a minima annuelle, et de soumettre tout organe législatif et exécutif au suffrage universel, excepté le gouvernement qui est à la charge du chef de l’état via son premier ministre. Le sénat est donc aussi concerné, et doit trouver sa place au sein d’une assemblée bicamérale dont la chambre haute aussi doit représenter les français.

Enfin, aucune discrimination envers les électeurs d’un parti ne saurait être tolérée ; la république privilégie en effet le débat au « dialogue de sourd », et le libre choix pour peu qu’il soit conscient) à la pensée unique.

Je suis pour cette république.

 

La république est souveraine.

Elle est libre de son économie, libre de sa géopolitique, libre de sa sécurité. Elle est soumise au droit international uniquement dans la mesure où celui-ci garantit les droits de l’homme. Située au sein de l’Union européenne, la république française ne lui est pourtant pas soumise, d’autant plus que les directives de l’UE empiètent largement sur la souveraineté. Elle n’appartient à aucune organisation militaire si ce n’est celle qui promeut tacitement la paix dans le monde. Elle n’obéit aux ordres d’aucun voisin, peu importe la puissance de ce dernier.

Pour garantir la souveraineté, le monopole des entreprises nationales concernant les besoins vitaux doit être inflexible. L’énergie, l’industrie militaire, les transports ou la sécurité nationale doit être à la charge de l’Etat, et cela pour des raisons évidentes. De même, l’introduction sur le territoire de produits en provenance de l’étranger est soumise à condition. Le processus de production et les normes étant différents selon les pays, il est normal de favoriser le modèle national via un système de tarif douanier, qui s’appliquerait aux marchandises dont la concurrence déloyale ou trop importante est constatée. Dans le cas de l’agro-alimentaire, ces frais sont imprescriptibles.

Une république forte et souveraine, protectrice de sa production, j’y suis favorable.

 

La république est éducatrice.

Elle doit garantir une éducation à ses citoyens, et cela à travers la scolarité, l’éducation parentale, et l’accès à la culture.

La scolarité, lieu de développement de l’enfant dans la république, où il doit apprendre, mais surtout comprendre. Il serait temps d’en finir avec ce modèle archaïque qui impose l’apprentissage d’œuvres littéraires, au lieu d’en imposer la compréhension et la perception personnelle. L’Histoire doit être enseignée avec passion et en accord avec les découvertes historiques de l’époque. Les matières scientifiques doivent être enseignées en gardant à l’esprit la bioéthique. Enfin, on peut aussi rappeler que l’éducation physique n’a pas pour but premier de juger, mais de proposer un moyen d’accès à une vie saine. Il s’agit alors de cibler les efforts et la volonté, et non pas les performances, qui sont à restreindre aux milieux professionnels.

Les parents ont un rôle à jouer aussi, celui de préparer l’enfant à la vie en société ; ce rôle, l’école peut le perfectionner, mais pas l’enseigner dans son intégralité. Le respect de l’autre, la non-violence, l’empathie, la tolérance, sont autant de valeurs essentielles qu’un enfant doit intégrer. Afin de garantir une société stable et durable, cette éducation est nécessaire, et la république doit la garantir en s’assurant de l’existence de cette transmission des valeurs. Ainsi, on peut imaginer l’ouverture d’enquêtes sociales poussées et exemplaires dans le cas où l’absence d’éducation est confirmée, et la mise en place d’une vérification universelle d’aptitudes à la vie en société, effectuée chez tous les enfants à la fin du primaire, puis du secondaire.

La culture, enfin, est une part entière de l’individu, qui lui est propre. Elle peut passer par une sortie à l’opéra, un concert, un film, une bibliothèque garnie, des jeux vidéo,…La république doit garantir l’accès à cette culture, qui fait de cet individu un élément essentiel de la vie en société. Inversement, la république doit intervenir contre les programmes associés à tort aux média culturels, comme les émissions basées uniquement sur le vide culturel et le jugement négatif sans fondement.

La république doit garantir la stabilité de sa société ; à ce titre, l’éducation parentale, scolaire et culturelle doit être assurée et adaptée à la vie sociétale.

Je suis pour cette république.  

 

La république est tournée vers l’avenir tout en se souvenant du passé.

Elle doit donc, puisqu’elle est partie intégrante d’une planète, se préoccupé de l’avenir de celle-ci, et de la place de cette Nation dans le futur de l’humanité. La république est ainsi favorable au développement durable et aux énergies propres, tout en gardant ses compétences pour les autres technologies, afin de maintenir un savoir scientifique au plus haut niveau. Elle doit aussi garantir l’exploration spatiale et la futur terraformation des planètes potentiellement habitables, afin de préparer le futur de l’humanité sur le long terme.

La république est donc prévoyante, inscrite dans un processus de recherche scientifique,  et a la lourde responsabilité de garantir, tout comme ses voisins, un futur sain pour l’être humain.

Je suis pour cette république.

 

La république est sûre.

Elle offre un cadre de vie sécurisé à ses citoyens, sans tomber dans le trop-sécuritaire, l’intrusif, ou inversement le laxisme.

Pour protéger la stabilité propre à la république, il faut protéger la sécurité des citoyens, sans que cela ne se fasse au mépris des droits de l’homme. Il s’agit donc de résoudre l’équation qui oppose ces deux concepts. La république ne saurait défendre le meurtre, le viol ou la spoliation, c’est indéniable. Elle ne saurait de même flancher devant la menace terroriste, que ce soit terrorisme islamiste ou financier, ce dernier demeurant plus discret mais pas moins coupable d’exactions antirépublicaines.

Les forces de police et de gendarmerie doivent donc pouvoir récupérer les coupables de délit avec le sentiment qu’ils ont fait leur travail, ce qui implique que la justice fasse le sien en sanctionnant proportionnellement au délit caractérisé. Connaitre les facteurs qui ont poussé au délit ou au crime ne doit pas faire oublier qu’il y a eu infraction quand même. Parce qu’elle agit à la racine avec l’éducation, la république doit pouvoir agir sur l’arbre une fois qu’il quitte le tuteur et sort du jardin, avec la force policière.

Lorsque la république est traversée par un conflit social, l’usage de la force doit s’effectuer dans son cadre légal. Lorsque la crise devient instabilité nationale, voir guerre civile, entrent en compte des mesures d’urgence délimitées par le respect de la vie humaine, que la république doit appliquer avec parcimonie et prudence pour préserver son existence et sa continuité.

Une république sûre, où les citoyens reçoivent des devoirs en contrepartie de leurs droits et où le maintien de l’ordre est assuré, une nation qui fait face à toute menace intérieure illégitime et qui n’en déclenchent pas de légitimes, j’y suis favorable.

 

La république est gardienne de l’appareil médiatique.

Les citoyens sont libres de s’informer, et les média sont libres d’informer. Mais sur ceux-ci pèse une lourde responsabilité, celle d’être honnête, respectueux de la vie privée, et surtout ou objectif ou subjectif de manière claire.

La république ne peut survivre éternellement avec un système de pensée unique, la pluralité des opinions doit donc être garantie. La diffusion de propos contraire aux valeurs républicaines doit être sanctionnée sévèrement, la promotion de la culture au contraire dit être récompensée.

Les média sont une institution républicaine essentielle, aussi la couverture des élections doit faire l’objet d’une attention particulière, surtout s’il s’agit du choix du futur dirigeant. La république est neutre, aussi le choix du gouvernement doit ne pas être influencé par cette dernière.

De même, l’appareil médiatique, au même titre que ce qu’il représente, doit promouvoir la culture.

Je suis pour cette république.

 

Pour résumer, être pour une nation souveraine*, une démocratie laïque muée par des objectifs ambitieux en matière d’éducation et d’écologie tout en assurant la sécurité de ses citoyens, c’est être républicain. Cet adjectif, qui au passage ne devrait pouvoir s’accrocher derrière un parti, devrait pouvoir définir le programme apte à diriger la république. Qui mieux qu’un républicain pour assurer la République ?

 

 

 

*Vouloir un état fort et maitre de sa politique n’est pas incompatible avec l’appartenance à une union. C’est incompatible avec une dissolution dans une union, ce qui se passe exactement depuis des années.

Sommes-nous en train de nous Trumper?

 

Bien, je sens que nous avons affaire à un cas particulier à partir d’aujourd’hui…

Donald Trump.

 

Il serait difficile, voire idiot, de se déclarer plus que satisfait du scrutin américain. Donald Trump est un fou, un milliardaire vulgaire et sans doute incompétent. Mais sommes-nous en train de parler du futur président de notre pays, ou celui d’un pays voisin qui a tout fait depuis des décennies pour enfoncer ses ennemis et ses amis dans la misère diplomatique et économique?

 

Les USA méritent Donald Trump, parce que les USA n’ont jamais été capables d’envisager autrement la politique que via les prismes de l’oligarchie démocrate-libérale ou de l’extrême-incompétence.

Le programme de Trump était clair : construire des murs, revenir sur la sécurité sociale, ne rien faire sur les armes…Bref, Les USA resteront un pays ancré dans le passé sans avoir une once de perspective d’avenir.

Mais après des décennies de soumission tacite aux Etats-Unis d’Amérique, cette victoire de Donald Trump et cette défaite de l’intelligence n’est-elle pas le moment pour la France et l’Europe de voler de ses propres ailes ?

 

Si les habitants des USA ont élu Trump, et ils l’ont élu de manière démocratique (même si leur système est loin de l’être), c’est parce que l’oligarchie, dont Trump est plutôt proche au final,  n’a plus, et ne devrait plus avoir la même aura qu’avant.

Un vote contestataire donc, mais un vote. C’est un signal fort pour nous, parce qu’en France, nous aurons un choix similaire à faire. Entre Trump et Clinton, aucun n’était une perspective satisfaisante à la fois pour nous et pour eux. Chez nous, Ni LR/PS ni le FN sont des choix lucides.

 

Donald Trump veut réchauffer les relations avec la Russie, ce qui signifierait la fin de la guerre froide. Et rien que pour ça, nous pouvons être, à défaut d’être satisfait, soulagé de ce scrutin.

Je ne suis pas pour Trump évidemment, je suis contre Hillary et l’oligarchie qu’elle représente.

 

Enfin, les démocrates n’avaient pas voulu Sanders et l’avenir plus prometteur qu’il voulait, ils ne peuvent que s’en mordre les doigts. De nos jours, les républicains étaient comme les démocrates, la pudibonderie et le conservatisme en plus. On pouvait donc difficilement les différencier de manière claire, surtout au niveau économique. Et lorsqu’une alternative se présente, ils la méprisent. C’était une erreur.

 

Après avoir une pensée pour tous ces petits candidats dont personne ne parle, je rappelle donc la principale information de cette journée : ne votez pas en faveur de l’oligarchie, et ne votez pas non plus pour une droite-extrême, qui en France se réjouit de cette victoire pour des raisons bien plus futiles et absurdes.

 

Cette campagne a été désastreuse, mais le résultat est un signal. A nous de le comprendre.

Démocratie: république, contre-pouvoirs et média

  • Par
  • Le 21/10/2016

 

La France est une démocratie. A ce titre, elle défend les droits de l’homme à travers le monde, et nous même n’avons pas à nous plaindre, car c’est pire ailleurs.

Vous n’êtes pas d’accord avec ces phrases ? Moi non plus.

Non, la France n’est pas une démocratie. Je pourrai simplement affirmer que nous sommes en oligarchie, mais je suis bien obligé d’avancer des arguments. Je séparerai cette réflexion en deux parties, avec tout d’abord le rapport de l’état actuellement à la démocratie, puis le rapport conflictuel des média avec la démocratie. (Oui, ça fait dissertation, mais pour une fois que j’organise un peu tout ça…)

 

Tout d’abord, le meilleur exemple d’atteinte à la démocratie n’est pas le 49.3 (j’y reviendrai), mais plutôt la réforme territoriale. Celle-ci est assez mal passée dans plusieurs régions, et cela se comprend assez bien. Une entité décide qu’un beau jour, vous ne vous nommez plus A, mais B ; Elle décide aussi de fusionner votre ville avec la ville voisine, quand bien même celle-ci a une manière de fonctionner différente, et un historique différent. Seriez-vous d’accord ? Certes, l’idée peut vous séduire, mais pour autant, le fait de le faire sans votre accord vous séduit-il autant ?

Cette réforme était une surprise vis-à-vis du programme présidentiel (encore une me direz-vous). Ainsi, le refus de cette réforme était légitime, puisque nous n’avions pas voté pour en votant pour François Hollande. Ensuite, quand bien même l’existence de cette réforme dans le programme serait avérée, pouvions-nous pour autant oublier tout concept de souveraineté populaire ? La réforme des régions a fait l’objet d’une procédure au niveau européen il me semble, mais cela n’a pas donné suite évidemment (sans raison valable) Ainsi, cette réforme témoigne d’un profond mépris pour la souveraineté populaire et envers la démocratie, par le refus d’un référendum qui avait ici toute sa place.

 

Ensuite, ce pourquoi j’étais partagé par le remplacement de Mme Taubira par Monsieur Urvoas : Loi ordinaire et loi organique du 25 avril 2016 de modernisation des règles applicables aux élections et à l’élection présidentielle. A travers ces termes pompeux se cache une des mesures les plus dangereuses pour la démocratie qu’on puisse trouver en 2016.

La règle des 500 signatures était déjà de base une règle litigieuse. Pourquoi des maires, élus de partis politiques, avaient la possibilité de choisir qui pourrait se présenter ou non à l’élection présidentielle ? Cela instaurer déjà un certain élitisme qui n’empêcha pas l’émergence de « petits » candidats mais cela était déjà regrettable. Et voilà que la signature du maire se doit d’être publique. Cela pose ainsi problème puisque le maire coure le risque d’être influencé par son parti ou par l’opinion publique.

De même, l’assemblée nationale a aussi accepté d’interdire l’égalité de temps de parole en remplaçant cela par une équité, qui créé donc un cercle vicieux, seuls ceux dont les résultats ont eu de l’importance dans une élection peuvent prétendre à un temps de parole juste. Cette mesure renforce ainsi les partis traditionnels, mieux représentés.

 

On peut enfin aborder l’usage du 49.3, et non pas son existence. L’article 49.3 est autorisé dans la constitution, ce qui en fait quelque chose de légal. Pour autant cette utilisation dans le contexte présent n’était pas légitime. Nous avons un gouvernement reniant son appartenance à des idéaux politiques. Sa loi est ainsi impopulaire au sein de son propre camp à l’assemblée, ce qui pousse le gouvernement à forcer le passage. En effet, autant il est possible de voter contre le gouvernement, autant voter son remplacement demande plus de réflexion et est beaucoup plus important. Jouant de l’incapacité du parlement à se tenir à ses engagements électoraux tout en intégrant la fronde au Ps, le gouvernement a ainsi bafoué la démocratie sans pitié ni regard critique. Au passage, le 49.3 aurait pu être utilisé de manière légitime à une seule reprise sous le mandat Hollande, à savoir pour faire passer le mariage pour tous (uniquement le mariage) mesure qui promeut l'égalité, principe constitutionnel. (Selon moi; je ne m'opposerai cependant pas à la supression de cet article, ou à un durcissement de ses conditions d'utilisation)

A ce titre, je pourrai donc compléter ce paragraphe avec une précision sur le rôle complice des partis avec la destruction de la démocratie. Le PS démontre en effet, grâce à l’accomplissement de son revirement débuté vers les années 80, qu’il a les capacités de brouiller toute la compréhension politique, en abandonnant les idéaux de gauche pour se plier au libéralisme d’état. Face à ça, les députés sont obligés de voter en faveur du gouvernement, quand bien même cela irait à l’encontre des intérêts de ceux qui les ont élus. (Cf. réforme territoriale justement) L’opposition joue elle de son côté un rôle hypocrite, puisque en dépit de lois allant dans leurs sens, les « républicains » ont refusé de voter en faveur du gouvernement.

 

Nous avons ainsi un système entier dédié au contrôle de la vie politique, sans qu’un contre-pouvoir puisse agir de manière concrète. Les exemples ci-dessus illustrent parfaitement ce qu’on pourrait qualifier d’atteinte à la démocratie. Mais que serait l’oligarchie sans l’absence de contre-pouvoirs ?

 

La deuxième source qui illustre cette absence de démocratie se révèle être au final les média. Liberté de la presse ? Ecran de fumée. Objectivité ? On repassera. Enfin, les contre-pouvoirs sur les réseaux sociaux participent eux-aussi à leur manière à la diminution de la démocratie, via un système de censure bien-pensante qui décrédibilise tout combat.

 

Quelques milliardaires détiennent la plupart des journaux. C’est un fait. Ainsi, il est peu probable que le Figaro critique Dassault Aviation puisque le patron du groupe possédant le Figaro n’est autre que monsieur Dassault. De même, je doute que Bolloré soit très ouvert à la diversité d’opinions sur ses chaines de télévision. Un dernier exemple : Patrick Drahi, qui s’endette, fait circuler une tonne d’argent immatériel, juste dans le but de se bâtir un empire dans les média. Face à ces faits, peut-on parler de média libres ? Oui, Marianne est libre. Oui, alternatives économiques est libre. Mais pour ces quelques exemples, combien de média soumis à l’oligarchie ?

 

Ensuite, il est temps d’aborder ici l’affaire Cheminade. J’en avais parlé lors de la lecture de son programme, voici donc un résumé de cette affaire. Lors de la campagne de la présidentielle de 1995, Jacques Cheminade est candidat. Déjà à cette époque, on pourra noter que les média s’acharnaient sur lui, le taxant d’antisémitisme et ne faisait presque aucune allusion à son programme lors des interviews. Suffit de rechercher Cheminade 1995 sur YouTube pour en avoir la preuve en image. Ses comptes de campagnes sont ensuite invalidés pour une raison futile (contrairement à ceux de Balladur), ce qui le plongera dans une situation financière délicate. Le conseil constitutionnel reconnait avoir « merdé » sur ce dossier, mais toujours est-il que l’état lui-même ne voulait pas de ce candidat. Mais pour revenir aux média, les faits remontent à la campagne de 2012, où un Jean-Michel apathie ébahie découvre les 500 signatures de Cheminade, et affirme haut et fort son inutilité. Parallèlement, Le Monde présenta 9 candidats sur 10 dans son dossier spécial candidats, et oublia volontairement Cheminade, éclipsant ainsi un des candidats de la visibilité offerte par la notoriété du journal. On pourra aussi rappeler les nombreuses fois où son programme était méprisé ouvertement lors des interviews, voir dénigré et moqué comme dans son passage sur la chaine parlementaire. (Disponible sur YouTube, déconseillé à tous ceux qui n’aiment pas les procès). Bref, le cas Cheminade démontre deux choses : la connivence des média avec le système en place, et le mépris officiel pour tous les petits candidats. Qui par exemple aura entendu parler de François Asselineau, l’autre Cheminade (je parlerai de lui dans le mois qui suit, et pas qu’en bien) dans les média ? Et les autres « petits » candidats ? Pourriez-vous les citer ?

 

Enfin, à tous ces média officiels se rajoutent les indépendants sur Facebook (comme moi au final) ou sur YouTube. C’est ici que la liberté a encore un minimum de place, bien que YouTube souhaiterai ardemment réduire celle-ci via ses règles d’utilisation. Et je dois admettre être un consommateur important de ce média alternatif. Mais s’il en ressort des réflexions politiques poussées et très intéressantes, on peut aussi constater l’émergence d’un schéma de pensée qu’on pourrait qualifier de « bien-pensant » (ce terme est à utiliser avec des pincettes). Je faisais la critique du système actuel, plutôt porté à droite politiquement parlant ; à cela s’ajoute donc les dérives de la gauche de la gauche. Leurs intentions sont souvent louables. Mais la manière dont ils le font beaucoup moins. Le meilleur reste ainsi les luttes contre le FN, qui interdisent la pluralité d’opinions, et la défense de « minorités » qui inclut la limitation de l’humour (entre autre). Tout cela ne contribue pas à la démocratie qu’il faudrait pourtant défendre.  

Peut-on d’ailleurs qualifier cette communauté de vidéastes engagé de contre-pouvoir ? Qu’à moitié seulement, puisqu’ils n’ont pas les moyens d’être entendus. Ainsi, le collectif on vaut mieux que ça s’était fortement engagé contre la loi travail, mais pour autant, le mouvement n’a pas pesé sur la décision finale (au même titre que n’importe quel opposant à cette loi)

Bref, ces derniers paragraphes démontrent que le système n’est pas le seul à diminuer la démocratie, bien qu’il en soit le principal ennemi.

 

Conclusion, la France n’est pas une démocratie. C’est triste à dire, mais c’est comme ça. Les citoyens ne sont pas écoutés quand bien même ils auraient leur mot à dire. Tout est fait pour qu’aucun contre-pouvoir n’émerge politiquement via les élections, et les média sont rendus complices de cette atteinte à la démocratie, afin de garantir la continuité du système actuel.

Manipulant la popularité du FN via les sondages et les faits divers, l’oligarchie agite d’un autre côté cette marionnette afin de maintenir ou le PS ou les Républicains au pouvoir, espérant que les français continueront dans ce jeu de dupe. Enfin, le contenu à la qualité discutable des programmes « culturels » achève la réflexion des électeurs, qui ne voient parallèlement aucun mal à voter « utile » puisque de toute manière, il n’y pas d’alternatives comme le répétait cette grande démocrate qu’était Thatcher (encensée par le Point récemment).

Très peu de pays peuvent se targuer d’être démocratiques. Pour autant, est-ce une raison pour enfoncer un peu plus chaque jour notre démocratie ? Il est temps que ces atteintes cessent.

Vous pouvez voter. Vous pouvez vous plaindre. Vous pouvez mener des actions contre le pouvoir en place. Mais pour autant, avez-vous déjà réussi à changer les choses ?

En 2017, si vous ne savez pas pour qui voter au premier tour, ne vous fiez pas à ce que les média disent. Fiez-vous uniquement aux programmes. Parce que si eux ne sont pas toujours fiables, ils représentent encore les restes de la démocratie au sein de cette oligarchie.

Lecture de programme #2 Jacques Cheminade

 

Je ne donnerais pas toujours la raison pour laquelle j’étudie tel programme dans tel ordre. Cependant, le cas de Jacques Cheminade est assez intéressant pour que j’en parle.

Considéré depuis longtemps comme un clown parce qu’il a le tort d’être un honnête antisystème aux projets ambitieux, il est de notoriété publique qu’il fut boycotté par les média de l’oligarchie de manière honteuse. Un journaliste du Monde affirmait ainsi sans complexe le refus d’évoquer Cheminade dans leur journal à l’occasion des élections de 2012. (A suivre d’ailleurs dans mon prochain billet sur les média)

Pourtant, le système gagnerait à lire et à parler de Jacques Cheminade, et de beaucoup d’autres candidats peu connus d’ailleurs. (Etude basée sur les catégories « 100jours » et « projet » de son site internet)

 

Quelques mots sur le sujet : Candidat en 1995 (s’ensuivit une procédure de censure économique) puis en 2012 (je lui aurai donné mon vote si j’avais pu), il doit être un des rares candidats à la présidentielle que j’ai pu rencontrer, bien que j’étais alors trop jeune pour comprendre qui était-il. Comme dit précédemment, les média s’arrangent pour ne pas parler de lui, aussi son nom ne vous dit peut-être même rien. Néanmoins, certaines parts de sa personnalité en font quelqu’un de très différent, parfois difficilement compréhensible pour les classes moyennes.

On peut ainsi imaginer,  de manière tout à fait subjective, les données suivantes:

=> président convaincu: 82%

=> Président complexe: 15%

=> Président influençable: 3% (le risque zéro n'existe pas

 

1° slogan

 

« Libérons-nous de l’occupation financière »

Un slogan trop précis selon moi, mais qui  a le mérite d’être clair et d’annoncer la couleur.

 

2° son programme quant aux 100 jours suivants l’élection

 

A. Remettre la France au travail en convoquant une conférence nationale sur l’emploi, dont les débats seront retransmis par les médias publics. L’on y explorera tous les secteurs pouvant embaucher rapidement […] organisera une formation professionnelle d’urgence dans des centres agréés. Une politique de crédit public soutiendra cet effort […] aux entreprises des moyens de créer des CDI contre l’embauche d’apprentis. […]

=> Une volonté de  travail en synergie avec les acteurs de l’emploi, bien que cette mesure, même telle qu’elle est présentée sur le site en version complète, manque un peu de clarté

 

B. […] une conférence internationale sur la dette et la réforme du système monétaire international (Jubilé et Nouveau Bretton Woods).

=> Une très bonne chose, il convient en effet de faire une mise au point sur ces sujets.

 

C. Entamer la bataille, à l’ONU et au sein de notre parlement, pour que soit votée une loi de séparation bancaire, un nouveau Glass-Steagall global et national. Je demanderai que les débats soient retransmis sur les chaînes publiques de télévision, à l’image de ce que furent les interventions […] à l’occasion du vote de la loi Glass-Steagall sous […] Franklin Roosevelt

=> Une mesure essentielle dans le monde d’aujourd’hui, cette idée constitue l’un des piliers de la politique voulue par monsieur Cheminade.

 

D. Engager le retrait de l’euro […] monnaie-relais de la mondialisation financière – et à ce titre inacceptable – et examiner la possibilité d’une monnaie commune de référence entre pays européens attachés aux mêmes valeurs, et réservée aux relations extérieures des pays y adhérant.

=> Je suis assez partagé sur la question estimant qu’une réforme de l’UE suffirait sans pour autant abandonner l’euro. Cette mesure a cependant le mérite de présenter un retrait réfléchi, contrairement au retrait « made in FN. »

 

E. Entamer des discussions au sein de l’Union européenne pour substituer au système monétariste actuel, tout aussi inacceptable, une Europe des peuples et des patries fondée sur de grands projets d’intérêt mutuel au sein d’un système gagnant-gagnant.

=> Bien que redondant avec la mesure précédente, cette vision d’une Europe ambitieuse est tout à fait la mienne.

 

F. Bâtir un nouvel ordre économique international […], avec les pays membres des BRICS et tous ceux qui sont disposés à briser le garrot financier mondial. Instituer au besoin un G12 avec tous les pays membres des BRICS, s’appuyant sur l’initiative chinoise de Nouvelle route de la soie.

=> Je serai d’accord à la condition que parmi les BRICS, la Chine et l’Inde acceptent d’améliorer les conditions de travail dans leurs usines. J’éclipserai au besoin la question du Tibet, bien que cela me tienne à cœur.

 

G. Créer un ministère du Co-développement, de la Coopération et de l’Intégration, qui organisera une politique de développement et d’accueil tout particulièrement orientée vers les réfugiés politiques et la jeunesse africaine, et devant aboutir à un développement inclusif du Moyen-Orient et de tout le continent africain.

=> Là encore, je partage cette ambition avec Jacques Cheminade. Pour limiter la crise des réfugiés, la meilleure des choses consiste à ne pas leur donner de raison de partir.

 

H. Tripler progressivement les moyens de notre Banque publique d’investissement pour qu’elle puisse réellement venir en aide au décollage et à l’essor des PME et des ETI.

=> Je dois reconnaitre que je ne maitrise pas encore la partie finance, mais l’investissement me semble être une bonne chose.

 

I. Rétablir les heures d’étude dans l’enseignement primaire et secondaire, pour aider aux devoirs et aux leçons, […] Augmenter de 20 % le salaire des enseignants et organiser leur suivi des élèves après les heures de cours.

=> Risque de surcharge de travail pour les élèves, mais l’augmentation des enseignants est nécessaire.

 

J. Engager le retrait de l’OTAN, qui n’a plus aujourd’hui d’autre raison d’être que d’imposer un ordre mondial militaire et financier se substituant à celui de l’ONU.

=> J’approuve, et j’ose espérer que c’est le cas de la majeure partie des candidats.

 

K. Consacrer aux dépenses militaires un budget supérieur à 2 % du PIB, afin de retrouver une capacité de recherche et un traitement des matériels et de l’équipement dignes de nos soldats, tout en engageant avec vigueur le démantèlement des dispositifs nucléaires militaires avec tous les pays qui en disposent.

=> Une politique ambitieuse, mais le démantèlement nucléaire, en attente d’une pacification du monde, me semble risqué.

 

L. Faire de la culture le pilier essentiel de ma politique, en aménageant nos établissements culturels publics et privés pour un accès gratuit éducatif et interactif, sept jours sur sept et en soirée. Encourager […] les chorales, qui sont en petit ce que la République doit être en grand.

=> Manque un peu de précisions, mais il s’agit là d’idées fortes intéressantes.

 

M. Mener dans ce contexte une grande politique spatiale et de soutien aux technologies de pointe, […] comme la fusion thermonucléaire contrôlée. Il s’agit […] d’un projet ouvert à toutes les coopérations internationales en vue des objectifs communs de l’humanité.

=> La question des énergies renouvelables aurait gagné à être abordées ici, mais la conservation d’acquis technologiques est aussi une bonne chose.

 

[…] en cas de conflit sur les orientations fondamentales […] en l’absence d’accord entre exécutif et législatif, je saisirai la nation par voie de référendum, […].

=> C’est à envisager en effet.

 

On notera aussi un soutien à l’agriculture traditionnelle face à la catastrophe actuelle.

 

3° conclusion finale

 

Sous des airs de propositions pas toujours très bien agencées, Jacques Cheminade propose un projet ambitieux et dense. On regrettera paradoxalement le manque de clarté et de précisions. Néanmoins, il a le mérite de faire réfléchir quant aux changements futurs, et sa politique spatiale est une particularité qui ne tient pas uniquement de l’anecdote. Son combat contre la finance est de son côté désintéressé et louable.

 

Mes notes d’adhérence :

 

Penser l’Europe

3,5/5

Réorganiser le travail et l’emploi

2,5/5

Une sécurité assurée

1,5/5

La réindustrialisation de la France et sa protection économique

3/5

Une réforme culturelle ambitieuse

3,5/5

Penser le défi écologique

2,5/5

Réguler la place des marchés financiers et des banques

2,5/2,5

Penser l’avenir spatial

2,5/2,5

Penser la place et le financement de l’armée française

3/5

Penser les relations internationales

4,5/5

Niveau d’absence de danger pour la France

5/5

 

35/50

 

Bref : un candidat à la hauteur avec de l’ambition, mais un manque de clarté qui pourra pousser les électeurs à se tourner vers quelqu’un d’autre (le boycott des média à son encontre n’aidant pas). On pourra regretter aussi l’absence dans son programme de précisions quant à la sécurité, bien que le développement économico-culturel puisse y contribuer. Attention, le défi écologique, particulièrement marin, n'est pas évoqué ici, mais Cheminade a aussi développé une réflexion à ce sujet.

 

Cette réflexion s’appuie uniquement sur le programme présent dans les liens ci-dessous, en partant du principe qu’un citoyen lambda ira lire ceci pour se faire une idée.

Liens :

http://www.jacquescheminade2017.fr/Mes-cent-jours

La théorie du pyromane qui voulait être pompier

N’importe quel observateur pourra le confirmer : en politique, on parle beaucoup des problèmes, mais quand il s’agit d’aborder les solutions, on devient vite plus vague, ou moins réfléchi, c’est selon. Je ne regrette pas les généralités ou les approximations dénuées de chiffres, moi-même j’en fais beaucoup. Non, plutôt cette manie d’annoncer dans le feu de l’action des mesures destinées à calmer la populace.

Mais au final, le problème auquel nous avons affaire, ne résulte-t-il pas souvent de celui qui tente de le résoudre ? Ainsi, la solution proposée, au lieu de résoudre le problème, ne sert-elle pas seulement à maintenir en place un cercle vicieux, qui donne l’illusion de la résolution du problème ? Bon, après cette réflexion alambiquée, je m’explique : lorsqu’un politicien « A » propose une solution à un problème, ce dernier n’est-il pas souvent de la cause de la politique à laquelle il adhère ?

 

La Lybie a été dévastée par une crise politique et une guerre civile, qui a fait d’un des pays les plus développés du coin l’un des potentiels les plus gâchés. Kadhafi a été assassiné afin de couvrir les agissements d’un certain X. Mais le problème n’est pas là.

La France est intervenue là-bas. Sans doute voulait-elle copier les américains qui avaient si glorieusement libéré l’Irak. Toujours est-il que depuis ce jour, il n’y a plus de Lybie, et les voisins en pâtissent sérieusement. L’on voit ainsi arriver sur les côtes européennes des milliers de migrants. Des gens qui fuient leurs foyers à cause de la guerre. Des êtres humains aussi, bien que certains laissent planer le doute dès lors qu’ils soutiennent Daesh.

Personne n’a la capacité d’accueillir un pays entier dans des conditions idylliques. Mais en tant qu’être humain, nous ne pouvons pas décemment les renvoyer dans un pays dont nous avons participez à la ruine.

Face à cette vague de migrants, voilà donc que monsieur l’ex-président Sarkozy, se positionnant en bon politicien de droite qui se respecte, nous sort la tirade habituelle. Et c’est là que vient le premier exemple :

  • Problème : arrivée massive de migrants fuyant leurs pays en guerre
  • Cause : guerre civile accélérée par monsieur Sarkozy
  • Réaction et solution : indignation de monsieur Sarkozy face à l’arrivée de migrants.

Je pourrai aussi parler de la méfiance des USA envers les migrants ; USA principaux fournisseurs de déstabilisants pour le Moyen-Orient.

 

Autre problème, celui du chômage. A croire que le malheur des autres sert qu’à offrir une opportunité de plus aux libéraux de s’exprimer.

On accepte la mondialisation telle qu’elle est. Soit. On entre en concurrence avec des pays pratiquant le dumping social. Soit. On délocalise à tout va. Pourquoi pas. On parle de politiques de suppression de fonctionnaire. Ok. Enfin, on parle de rallonger la durée du temps de travail et la durée de départ à la retraite.

Et après, on vient se plaindre du chômage.

N’y a-t-il pas un problème quelque part ?

 

Troisième et dernier exemple. Un gouvernement de gauche. Elu pour un programme de gauche. Et voilà qu’on s’engage dans un social-libéralisme, qui n’est pas vraiment une politique de gauche contrairement à ce qu’on voudrait nous faire croire. (Qu’on fasse une politique de droite ; cela ne me dérange pas dans la forme, à condition qu’on ait voté pour. Et ni moi ni une majorité des français ne voulaient et ne veulent d’une politique de droite.). Les repères politiques sont ainsi fragilisés. A cela se rajoute des directives européennes qui empiètent sur notre souveraineté et des média inconscients. Les repères sont définitivement brouillés. A savoir aussi qu’il est courant d’entendre l’affirmation qu’aucune alternative ne soit possible. Ainsi, un parti qui aurait une alternative (ou qui penserait en avoir une, j’y viens) ferait figure de remplaçant capable de changer la donne.

Voilà donc qu’un parti d’extrême droite par ses positions sécuritaires et rétrogrades arrive sur l’échiquier politique.

Et on s’étonne et s’alarme de la montée du Front national ? De la perte de crédibilité pour les partis traditionnels ?

Peut-être que le moyen de réduire la progression d’un parti qui, il faut l’avouer, présente autant d’incohérence de programme et de vide politique, serait de tenir ses promesses politiques. D’appliquer une politique humaine et réductrice d’inégalités. De ne pas baisser les bras pour autant au niveau de la sécurité. Bref, l’application d’une politique ambitieuse et juste.

 

Voilà trois exemples, que l’on pourrait résumer de la manière suivante : l’oligarchie actuelle combat ses propres enfants. Qu’est-ce que l’immigration, si ce n’est l’enfant de la guerre et des inégalités de développement ? Qu’est-ce que le chômage, si ce n’est l’abandon des industries au profit de la fortune personnelle à court terme ? Qu’est-ce la montée du FN, si ce n’est la descente de la crédibilité de la politique et des média traditionnels ?

 

Si jamais vous avez l’honneur de rencontrer un de ces politiciens qui cherchent à apporter des réponses absurdes à des problèmes qui le sont encore plus, n’hésitez pas à les interpeller, et demandez leurs si la meilleure des choses à faire n’aurait pas été de refuser cette délocalisation, de s’en tenir à ses principes ou de voter une loi en faveur du développement de nos voisins africains.

Actuellement, on en arrive à une situation où un mauvais jardinier plante une mauvaise herbe en espérant une rose, et tente ensuite de l’arracher car elle a envahi tout le jardin. Autrement dit, de qui se moque-t-on ?

Les Etats-Unis au 21ème siècle, courrons-nous à la catastrophe ?

Les média ne parlent plus que de ça. Trump. Clinton. Des fusillades aussi. Bref, nos « amis » américains font la une de l’actu. Aussi était-ce peut-être le moment de prendre position vis-à-vis de ce voisin ma foi, fort encombrant. Que puis-je bien en penser ?

 

J’ai toujours eu du mal avec ce pays. Ma première impression ira donc à l’encontre de leur système :

  • Un vote par grands électeurs, deux partis : sans m’éterniser, cette démocratie représentative est encore moins démocratique que la nôtre.
  • Deuxième amendement de la constitution : garantissant le droit de porter une arme afin de se prémunir d’une potentielle tyrannie. Tout cela n’est qu’ineptie quand on sait que face à un tel risque, les armes ne serviront à rien. Le seul bilan qu’on retienne, c’est le nombre de morts tués par armes à feu.
  • Une privatisation plus qu’importante : bonne chance pour votre sécurité sociale privée. Peut-être même qu’avec ce qu’il vous reste, vous pourrez payer l’accès aux études supérieurs à votre enfant. (S’endetter pour cet accès serait un meilleur terme)
  • Un système de retraite couplé à des fonds privés : les gens travaillent de plus en plus longtemps, et voient parfois partir toutes leurs économies suite à des banqueroutes.

 

Ensuite, on peut évoquer la gestion financière du pays. Je retiendrais surtout deux choses :

  • Une présence plus qu’importante des lobbies
  • Une gestion désastreuse du budget militaire

 

On peut aussi parler de politique extérieure, et ça tombe bien. Petit rappel historique:

  • Lors de la guerre d’Afghanistan, les américains soutiennent contre les russes des rebelles afghans, connus sous le nom de Taliban.
  • 2003, ils envahissent l’Irak au mépris des règles internationales et se servent abondamment dans un pays au passé cent fois plus prestigieux que le leur. Dans un des camps de prisonniers, des islamistes, dont un certain Al-baggdadhi.
  • Années 2010 : Face à la tentation de l’Ukraine de se tourner vers la Russie, partenaire naturel et historique, les américains encouragent un coup d’état. Le gouvernement en place (qui ne méritait pas grand-chose de toute manière) est viré, mise en place d’un gouvernement avec quelques américains dedans, histoire d’avoir une vue sur le terrain je suppose. Guerre de Crimée, qui semble préfigurer la seconde guerre froide qui tente tellement nos amis de l’Ouest.

J’aimerai revenir sur le point numéro trois. Je reste intimement persuadé que les USA souhaitent ardemment une guerre froide qui ferait oublier que leur économie est embourbée (une dette à 14 chiffres pour rappel). A ce titre, Poutine, qui n’a rien d’un saint, est considéré comme l’homme à abattre, alors qu’il offre néanmoins un contre-pouvoir à l’influence américaine. Le danger est là.

 

C’était ma vision des USA. Pourquoi me demanderiez-vous ?

Parce que ses habitants, dans une certaine majorité dépourvus de culture, de regard critique sur l’actualité (comment un pays de cette taille peut réussir à intéresser les habitants à l’étranger quand ses propres régions sont elles-mêmes des pays étrangers), vont désormais voter par l’intermédiaire de leurs grands électeurs.

Il y a eu de multiples candidats, et j’avais bien évidemment ma préférence pour Bernie Sanders, afin qu’il apporte du changement dans une nation dirigée par ou la droite ou l’extrême –droite. Mais voilà, Hillary Clinton l’a coiffé au poteau. En face, nous avons Donald Trump. Milliardaire inculte, beauf et grossier, méprisant et méprisable.

Qui devrait donc gagner ces élections ?

On serait tenté de répondre : bah les démocrates avec Clinton évidemment.

Oui, mais non. Clinton est libéral, peut-être moins progressiste (dans le bon sens du terme) qu’Obama. Il faut savoir que lors des dernières élections, elle était favorable à la peine de mort. Elle était aussi favorable à une intervention en Irak. Elle est proche de la finance. Bref, une américaine moyenne. Néanmoins, sa politique extérieure est réputée agressive et tout aussi moyenne que ses prédécesseurs.

Alors Trump ?

Non. Son programme est connu à travers les média comme une vaste blague, à base de racisme abject et d’approximations. Et c’est sans doute vrai pour une bonne partie. Il nous reste donc une politique étrangère basée sur la diplomatie et la pacification des relations avec la Russie, entre autre. 

 

Nous, en tant que français et européens, sommes confrontés à un dilemme. Peut-on être favorable à une politique extérieure comme celle de Clinton ? Certainement pas, ce serait le risque d’une dégénérescence du conflit avec la Russie. Peut-on être favorable à une politique intérieure comme celle de Trump, vide de sens et brouillonne, vendue par un triste personnage ? Non plus, ce serait vraiment dommage pour les américains.

 

Et pourtant…il s’agit d’intérêt américain ou de ceux du monde. A mon grand regret, je dois avouer préférer le choix de droite, quand bien même il serait désastreux pour les USA. Et c’est là où je voulais en venir : un pays qui a autant gâché son potentiel, pour mettre le Moyen-Orient  dans un bazar pas possible, pour intervenir officieusement chez nous via un abus de faiblesse en Europe, et pour enfin perpétuer un système qui ne marche plus depuis longtemps, n’a-t-il tout simplement pas eu ce qu’il méritait, à savoir un accident qui le pousserait à se remettre en question ?

 

Non franchement ces élections sont à mes yeux que l’échec de deux Etats-Unis qui s’opposent, l’un libéral, l’autre grossier, et cela ne préfigure rien de bon.

Lecture de programme #1 François Fillon

 

EDIT DU 21 NOVEMBRE 2016: monsieur Fillon a créé la surprise, et pourrait tout à fait être le candidat de la droite au second tour de l'élection présidentielle. C'est assez surprenant, mais mes estimations ne sont pas infaillibles.

 

A l’entrée d’un supermarché, une personne sans doute convaincue par son candidat (j’ose l’espérer) me tendit un programme de son favori. Voyant cela, j’eu du mal à dissimuler un sourire, mais après tout pourquoi pas. C’est l’occasion d’inaugurer mes études de programme, bien que François Fillon ne passe pas le cap des primaires.

Quelques mots sur le personnage tel que je le vois : Ancien premier ministre de Sarkozy 1er prince du libéralisme accéléré, il ne me semble pas assez convaincu pour endosser le rôle de président de la république. Je vois donc à travers lui un Hollande de droite (qui trouvera quand même le moyen d’appliquer un programme de droite) influencé par ses ministres.  Ce qui nous donne les données suivantes:

78% influençable, 22% convaincu

1° le slogan

« Rendre aux français la soif de vivre dans un pays sur et fier de lui »

Ce que j’en pense : trop long, trop pompeux, bref pas efficace (surtout pas en adéquation avec le programme, vous verrez)

 

2° Ses objectifs prioritaires

  • Un plein emploi
  • Une équité sociale entre français
  • La maitrise du destin de la France
  • Sécurité des français assurée, pas d’impunité pour les crimes et délits (Sarkozy et Balkany, je pense à vous)
  • Une Europe souveraine et conquérante

 

Je n’ai rien à dire quand à l’objectif d’équité sociale, bien qu’il soit hypocrite quand on voit la vénération des républicains envers les classes sociales les plus aisées. Idem pour l’absence d’impunité, c’est plutôt risible.

On en vient au plein emploi : une utopie administrative qui ne peut, pour moi, s’intégrer dans un programme juste socialement parlant.

Enfin, on a deux objectifs en contradiction, un destin de la France maitrisé, et une Europe souveraine et conquérante (conquérir quoi d’ailleurs ? La Libye ?), ce qui s’oppose puisqu’une Europe souveraine serait en mesure d’empiéter sur la seule souveraineté légitime à mes yeux, celle de l’état.

 

3° le programme

 

  1. « Initier un cercle vertueux pro-emploi »
  2. Une baisse de 50 md € des charges salariales et patronales : Un chiffre qui tombe comme un cheveu dans la soupe, et qui se retrouve assez imprécis. Pour quelle raison ? Où trouve-t-on l’argent ? Quels patrons verront leurs charges baissées ?
  3. Simplifier le code du travail autour des 150 pages contre 4000 aujourd’hui : Inconscient. Sur le principe, oui, un code un peu moins complexe serait désirable. Mais là, ça sent l’injustice sociale à plein nez, et des salariés cocufiés à l’arrivée. D’ailleurs, quand il parle de 150 pages, j’espère qu’il les aura rédigés au préalable pour voir si tout peut tenir…
  4. Supprimer les 35h et laisser les salariés fixer librement dans l’entreprise la durée hebdomadaire de travail : Tout simplement irresponsable et risible. On parle d’une politique pro-emploi, et on sous-entend augmenter la durée du temps de travail, ce qui libérerait moins de postes…De plus, rien dans cette phrase n’empêcherait des salariés de se fixer 30h de travail, voir moins…Enfin le mot librement me fait bien rire quand on sait qu’avoir des contraintes comme une famille à nourrir ou des vacances à payer peut pousser quelqu’un à sacrifier sa vie de famille sur une année…
  5. Atteindre 1 million d’apprentis pour favoriser l’insertion sur le marché du travail des jeunes : rien à dire là-dessus, si ce n’est que ces apprentis, suffit pas de dire qu’on veut favoriser l’insertion, faut surtout dire comment on favorise l’insertion.

 

Conclusion : des approximations libérales et inconscientes selon moi

 

  1. « L’équité sociale entre français
  2. Créer une allocation sociale unique pour éviter les fraudes et pour que les revenus de l’assistanat ne soient jamais supérieurs aux revenus du travail : mouais, pas très convaincu par « revenus de l’assistanat ». Ça sonne tellement péjoratif que je perçois une volonté de diminuer ces allocations à travers leur fusion.
  3. Rendre les indemnités chômage dégressives pour inciter au retour à l’emploi : aller vilain chômeur, rentre de vacances et arrête de te prélasser, le monde du travail n’attend que toi. Non mais franchement, c’est minable de pointer du doigt les dégâts de la mondialisation comme si c’étaient les responsables. Oui, certains profitent bien de ça, mais une majorité sont désespérés de ne pas trouver un métier. Pas faute d’avoir cherché.
  4. Suspendre les allocations familiales des parents dont les enfants ont commis […] actes de dégradations réitérés ou […] absentéisme trop fréquent et non justifié : c’est une idée, en effet. Il marque un point. (Ce n’est pas original, mais pourquoi pas)
  5. Conditionner le versement d’aides sociales aux étrangers à une durée de 2 ans sur le territoire national : aucune adaptation au contexte particulier de chacun, c’est une mesure uniquement dédiée à satisfaire ceux qui se plaignent que les étrangers piquent tout le fric de l’état.

 

Conclusion : C’était bien tenté, mais les grands poncifs de la droite empêchent toute réflexion logique

 

  1. Le destin de la France
  2. Baisser les dépenses de l’état de 110 md€ en 5 ans : Et hop, d’un coup de baguette magique, monsieur Fillon va sous vos yeux ébahis baisser les dépenses de l’état.
  3. Ramener à deux le nombre de catégories de collectivités territoriales et réduire le nombre de parlementaires : c’est une vision comme une autre, je considère de mon côté que les parlementaires doivent avant tout faire leur travail, et que ni les départements ni les régions ne sont un problème en soi. C’est la manière dont on les gère qui dérange.
  4. Instaurer des quotas d’immigration pour décider du nombre de personnes s’installant sur notre sol selon nos besoins économiques et nos capacités d’accueil : Migrants provenant surtout de nos jours du moyen- Orient, zone d’intervention de l’armée française sous votre responsabilité monsieur Fillon. Et vous voudriez en refuser ?

 

Conclusion : un titre grandiloquent pour pas grand-chose (et sans grand rapport)

 

  1. Sécurité
  2. Créer 16000 places de prison supplémentaires : C’est sur, c’est plus facile que de tenter de baisser la délinquance. Mais je serais de curieux de voir comment il compterait s’y prendre.
  3. Rétablir les peines plancher : assez mitigé. Ni pour ni contre pour le moment.
  4. Fermer les mosquées salafistes : Traquer le jihad sur internet me semble plus prioritaire, mais c’est une évidence même que le salafisme doit être éradiqué.
  5. Recouvrir systématiquement les amendes y compris par ponction sur les allocations familiales : pourquoi pas

 

Conclusion : rien de miraculeux, mais rien de dangereux non plus. On pouvait s’attendre à pire.

 

  1. Une Europe souveraine et conquérante
  2. Sécuriser les frontières européennes en augmentant le budget de l’agence frontex pour le contrôle des frontières et créer un corps de garde-frontières et garde-côtes : Oui, ça me parait faisable et logique, du moment que ce n’est pas liberticide.
  3. Engager un processus de convergence fiscal, économique et social avec l’Allemagne : En Allemagne, les syndicats participent aux décisions du conseil d’administration, et les congés maladies sont à la charge du patron. Congé qui peut durer 6 semaines. Qu’un libéral comme lui suggère ça laisse penser qu’il ne connait pas grand-chose de l’Allemagne. Sur le fond, je suis pour une convergence fiscale, mais je pense qu’il faut garder l’exclusivité pour le reste.
  4. Créer un gouvernement économique européen et engager un rapprochement fiscal entre les 18 pays de la zone : Hors de question pour un gouvernement économique européen, il est où le destin maitrisé de la France ? Oui par contre à un rapprochement fiscal, à condition qu’il soit efficace.
  5. Dire clairement à la Turquie qu’elle ne pourra pas adhérer à l’union européenne : je suis d’accord, mais cela doit-il figurer comme une mesure essentielle d’un programme ?
  6. Imposer l’euro comme monnaie de règlement des échanges sur le territoire de la zone euro : oui, je suis pour.

 

Conclusion : quelques idées mais on sent poindre la violation légale de notre souveraineté nationale.

 

Conclusion finale :

 

Un programme ma foi fort banal pour l’Ump, qui présente un taux de libéralisme normal pour un candidat comme lui, mais qui a mes yeux m’empêche d’adhérer à ses idées. Enfin, quid de l’écologie ? De la culture ?

 

Mes notes d’adhérence :

 

Penser l’Europe

1/5

Réorganiser le travail et l’emploi

1/5

Une sécurité assurée

2/5

La réindustrialisation de la France et sa protection économique

0/5

Une réforme culturelle ambitieuse

0/5

Penser le défi écologique

0/5

Réguler la place des marchés financiers et des banques

0/2,5

Penser l’avenir spatial

0/2,5

Penser la place et le financement de l’armée française

0/5

Penser les relations internationales

2/5

Niveau d’absence de danger pour la France

4/5

 

Total : 10/50

 

Bref : rien de dangereux si ce n’est l’habituel haine envers les 35h, aussi je ne compte pas voter pour lui, surtout vu la pauvreté des objectifs principaux de son programme.

 

Cette réflexion s’appuie uniquement sur le programme qui m'a été donné, en partant du principe qu’un citoyen lambda ira lire ceci pour se faire une idée.

Attentats

 

A plusieurs reprises, j'ai eu envie de commenter sur les attentats, mais effrayé par la suspicion de récupération, et découragé par la fréquence de ces évènements, j'ai choisi d'attendre un peu. Mais l'assassinat d'un prêtre, atteignant un sommet de barbarie rarement franchi chez nous, m'a poussé à finalement écrire quelques lignes là-dessus.

 

Orlando, Nice, Munich, Rouen, …Tant d’attaques terroristes de ces derniers mois qui font suite à tant d’autres de ces dernières années… L’actualité récente est tragique, et une certaine lassitude s’installe lorsque j’ai l’occasion de regarder les informations… Pourtant, des solutions existent. ET elles doivent exister. Contrairement à Monsieur Valls, je ne pense pas qu’il faille s’habituer à vivre avec le terrorisme. Ce dernier ne doit pas être une fatalité.

 

Tout d’abord, il s’agit d’identifier la menace et ses composantes, composantes qu’on a tendance à oublier.

On a affaire à des désœuvrés des quartiers le plus souvent, parfois convertis ou qui deviennent subitement intégristes. La raison est simple : une vie de débauche, parfois à leurs yeux, parfois aux yeux de tous (le profil de certains montre quand même un ancien goût démesuré pour la fête et les femmes). La plupart du temps, ils sont connus pour des délits ou pour avoir voyagé jusqu’en Syrie. Ce dernier cas soulève bien sûr quelques questions évidentes quant à sa liberté de déplacement. L’idéologie à laquelle ils adhèrent se base sur une interprétation guerrière et souvent fausse du Coran, livre qu’ils n’ont lu qu’à travers les prêches d’imams dangereux. On peut aussi ajouter une haine de l’occident, de l’ex-colonialisme et de la laïcité.

A cet acteur principal, il est essentiel de rajouter sur la liste des dangers :

  • Les intégristes non violents, qui offrent une caution morale aux terroristes
  • La prolifération du voile (à différencier du foulard) qui contribue au sentiment de séparation de la société entre des musulmans intégristes, soi-disant bons, et musulmans modérés, collaborant avec Seitan, l’occident
  • La tribune offerte à une branche de l’extrême gauche, qui défend un multiculturalisme débridé et sans limite, permettant au PIR et autres ennemis de la république de trouver un public.

 

Ensuite, il s’agira de chercher dans l’histoire une possible responsabilité de l’Occident dans l’émergence du terrorisme. Bien entendu, contrairement à ce qu’aimeraient certains, seule une infime partie de l’occident a profité de ces abus, et en aucun cas son intégralité doit être pointée du doigt.

On pourra ainsi penser à la décolonisation, qui bien que nécessaire, n’est pas une réussite à cause d’une logique administrative douteuse. Les frontières sont tracées n’importe comment, et les régimes installées par cette part de l’Occident laissent la part belle aux injustices.

Ensuite, la mise à l’écart des banlieues est évidemment un facteur de prolifération de haine, d’autant plus que les nouvelles générations issues de l’immigration d’hier ont bien du mal à s’intégrer (ne peuvent pas ou ne veulent pas).

Enfin, la suppression généralisée de postes dans les services publiques diminue l’efficacité de la prise en charge de la délinquance et des problèmes sociaux.

 

Une fois les différents problèmes cernés, il faut donc trouver des solutions.

Tout d’abord, peut-être serait-il temps de rétablir la justice dans les pays d’Afrique, en s’assurant que l’argent profite à tous, et pas uniquement au président en place. C’est aux multinationales de développer une meilleure industrie là-bas.

Ensuite, favoriser le CV anonyme pour éviter les discriminations, et donner plus de pouvoirs aux services sociaux. Le déficit d’éducation pour une partie des jeunes de banlieue pourrait ainsi se résorber partiellement.

La lutte contre l’intégrisme est aussi obligatoire. L’expulsion d’Imams dangereux, un meilleur contrôle du prosélytisme, autant de mesures que le FN ne devrait pas détenir en exclusivité. On pourrait aussi organiser un véritable débat sur la manière de pratiquer l’Islam (et les autres religions par la même occasion). Quels symboles tolérer ? Lesquels interdire dans l’espace public ?

Concernant la répression des futurs terroristes, il s’agirait de revoir le système de fiche « s », qui visiblement ne sert pas assez. Si un individu est perçu comme potentiel terroriste islamique, on peut envisager des contraintes en plus des peines de prison, comme l’interdiction de conduire un poids lourd ou la limitation de matériaux comme les clous (ou du moins son signalement)

Enfin, il faut absolument provoquer la fin des suppressions de poste, et embaucher plus pour l’armée (gendarmerie en priorité) et la police. Nos forces de sécurité sont épuisées, il convient de trouve une solution. Fini donc l’austérité, la situation est bien trop importante.

 

Ainsi, ces mesures pourront peut-être améliorer la situation, afin que l’on ne subisse pas un nouvel attentat d’ici le mois prochain. En attendant, mes condoléances aux familles des victimes trop nombreuses de ces derniers mois, en espérant que la situation s’arrange. Il faut toujours garder espoir, d’autant plus que Daesh semble perdre du terrain au vu de ses récents revers

Brexit, quelles conclusions?

Cette fois-ci, ça y est, l’Angleterre devrait quitter l’union européenne, qu’elle avait intégrée en 1973. Plus de quarante ans au cours desquels les anglais se sont toujours considérés comme à moitié étrangers à cette union…

Il est triste de devoir arriver à un tel issue, issu auquel je n’étais que partiellement favorable. Comme dit précédemment, les anglais ne se sont jamais sentis à leur place au sein de cette union, et on ne peut pas leur reprocher non plus de conserver une certaine souveraineté, quand bien même celle-ci est comme à son habitude défendue principalement par les extrêmes (et concernerait ici l’accueil juste des réfugiés, les même qui camperaient à Calais)…Mais pour autant, devaient-ils quitter l’Union européenne ?

 

I. Cette Europe qui méprise la démocratie

Si en France, nous avons l’oligarchie, n’oublions pas la grande sœur Union européenne. Comme toujours, ce genre d’élite s’installe démocratiquement (pas toujours) puis perd en légitimité ce qu’elle a gagné en légalité…Je rappelle en effet que nous élisons les députés européens (ou du moins une petite partie des français se bouge pour élire les députés), ceux-là même qui devraient faire bouger les choses si un peuple le demande…

La loi travail, artisane de la colère sociale, fait suite à des directives européennes. Rien qu’avec cela, comment ne pas se poser la question de notre propre souveraineté ? Sommes-nous vraiment libre de notre politique économique avec un gouvernement trop faible (ou trop zélé, c’est selon) pour s’opposer aux grandes pontes de l’UE ?

Le traité de Lisbonne est un autre témoignage de cette capacité de l’UE à contourner la démocratie…On le refuse en tant que nation libre, alors l’UE l’applique (avec la complicité des chefs d’état) au détriment du refus français (et néerlandais). Ce traité nous est donc resté en travers de la gorge, et l’affirmation que nous vivons en démocratie disparait sans doute ce jour-là.

Enfin, un dernier traité pour la route, le TAFTA. Inutile de revenir dessus je pense, on sait pertinemment qu’il a toutes ses chances d’aboutir, du moins du côté européen…Parce que ni Trump ni Clinton semblent en faveur d’un traité de ce genre…Mais en dépit d’un refus important de la part d’européens, on peut toujours s’attendre à ce que ce genre de traité, nié en bloc par un Emmanuel Macron de plus en plus à droite, soit imposé à tous.

Face à ces dérives, pourquoi rester dans l’Union européenne devrait rester la priorité numéro un ? C’est pourquoi je comprends parfaitement les anglais. Mais pour autant, je n’approuve pas entièrement.

 

II. Cette Europe potentielle qui nous ferait avancer

Les anglais, dans les premières puissances économiques européennes, ont-ils réellement tout tenté pour faire changer les choses ? Je n’en suis pas certain, et c’est pourquoi de mon côté, j’estime qu’une réforme importante, menée par la France, pourrait retourner la situation, en faisant presque table rase du passé, et en modifiant grandement les traités.

Je suis un alter-européiste, si ce terme existe.

Je suis pour une Europe démocratique, aux institutions dépendantes d’organes élus directement par les peuples, avec la menace d’une révocation pour un élu qui trahirait ses engagements. 

Je suis pour une Europe au libéralisme réduit et contrôlé. Personne n’a jamais essayé, pourquoi ne pas tenter ?

Je suis visiblement utopiste et naïf, puisque je pensais que l’Europe devait aider les pays de sa zone à se développer, et à préparer le futur du continent. Puisque ce n’est pas le cas actuellement, il faut le changer, en préparant un vrai plan pour l’altermondialisme économique au sein de l’UE. Développer les pays de l’Est, rétablir des liens viables avec la Russie (et réduire au passage ceux avec les USA), préparer le futur spatial, autant d’objectifs à se fixer pour prétendre à une Europe solidaire et prévoyante.

 

Les conséquences d’un Brexit, nul ne peut le prévoir de manière efficace actuellement. Mais cette sortie est un message d’avertissement envers l’UE. Car si d’autres pays choisissent de s’en aller suite à un nouvel empiètement de leur souveraineté, il est tout à fait possible qu’une Europe parallèle voit le jour. Et cette situation n’est pas souhaitable pour des institutions dont le principal objectif reste sans doute de faire de l’UE un pays aux régions constituées de ses membres, un pays démesuré où la démocratie n’aurait sans doute pas sa place.

Il ne reste plus qu’à souhaiter que cet avertissement soit pris en compte de la bonne manière. Et souhaiter aussi que la frontière anglaise se trouve en Angleterre et plus à Calais, ce qui changerait positivement les choses en France…

 

[edit juste avant de publier le billet]

Visiblement, le signal n'a pas été interprété correctement, vu les réactions en défaveur de la démocratie de la part de Juncker et consors...

Idées fausses sur le travail et l’emploi (Précisions sur l’absurdité du libéralisme actuel)

=> Le salaire des grands patrons, aussi élevé soit-il, n’est pas un mal. Celui des employés doit par contre diminué, car ils sont beaucoup trop payés.

  • On commence fort avec cette affirmation courante. Pour beaucoup de gens, baisser le salaire des employés résoudrait bien des problèmes, mais pas touche à celui d’un patron qui n’aura peut-être jamais travailler pour sa boite en tant qu’ouvrier…

 

=> Les indemnités de licenciement doivent être baissées, afin de ne pas pénaliser les actionnaires l’entreprise. Par contre, les primes de départ à la retraite (des cadres supérieurs de l’entreprise) peuvent être conséquentes, pour les remercier du travail 100 fois plus compliqué qu’ils ont accomplis par rapport à un vulgaire employé

  • Doit-on insister sur ce point vraiment ? Un employé licencié, c’est parfois quelqu’un (et non pas quelque chose) qui aimait son job et qui le perd à cause de la mondialisation (j’y reviendrais), ou tout simplement parce qu’il faut faire des économies sur les salaires des ouvriers (cf point n°1). Si en plus on lui enlève de quoi faire passer la pilule, c’est sûr qu’on ira loin…

 

=> Si l’employé travaille plus longtemps, cela créera plus d’emplois.

  • Là, faudrait qu’on m’explique ? Pour augmenter la capacité d’un bus, jusqu’à preuve du contraire, il faut doubler sa taille, et non pas le réduire de moitié…

 

=> Puisque les gens vivent plus longtemps, l’âge de départ à la retraite doit être augmenté

  • Si les gens ont parfois tendance à vivre plus longtemps, peut-on dire la même chose de leur forme physique ? Et puis merde, vivre plus longtemps, n’est-ce pas la promesse justement de profiter plus longtemps de la vie ?

 

=> Il faut travailler le dimanche pour augmenter les profits. D’ailleurs, mes salariés sont tous d’accord là-dessus.

  • Ce que les gens achèteront le Dimanche (s’ils ne bossent pas ce jour-là d’ailleurs), ce sont des marchandises qu’ils auront acheté pendant la semaine en temps normal. Par ailleurs, les salariés sont d’accord parce qu’il y a la promesse de gagner plus, ou alors parce les autres salariés sont d’accord…

 

=> Il est temps d’arrêter de défendre vos acquis sociaux. Il faut se moderniser un peu.

  • C’est clair que rester dans le 19ème siècle, c’est bien plus moderne que les revendications d’en face…

 

=> Nous devons délocaliser notre entreprise en Asie, les ouvriers français nous coûtent trop cher.

  • Délocaliser une entreprise entraine le chômage de centaines d’ouvriers, qui ne pourront pas consommer la marchandise produite en Asie par leur ancienne entreprise. Quelque part, le profit est donc moins important pour l’entreprise (mais reste fort intéressant pour le patron c’est sûr)

 

=> Vive la privatisation !!

  • C’est sûr que les gens, en ayant pour fournisseur de biens des gens autre que l’état, vont être très heureux. Eux qui se plaignent des hausses de prix, ils vont être servis. Je pense à vous entreprises d’autoroute en France et entreprises de chemin de fer en Angleterre…

 

=> Vous n’êtes pas en faveur d’une mondialisation sans règles et d’un libéralisme excessif ? Vous êtes donc un extrémiste ! Communiste va.

  • Qui est vraiment l’extrémiste dans ce cas-là ? De plus, défendre une autre vision économique que les libéraux, ce n’est pas être communiste (bien que ces derniers défendent une autre vision). Il serait temps d’arrêter le manichéisme.

 

=> On voit ce que les programmes de gauche ont fait en Amérique du Sud. Voyez plutôt comment fonctionne à merveille nos voisins allemands et anglais.

  • L’Amérique du Sud, miné par les américains depuis des décennies, peut difficilement appliquer une politique de gauche sans avoir de bâtons dans les roues…De plus, parlons-nous d’un programme pour la France ou la Bolivie ? Enfin, nos voisins allemands ont une précarité élevée et une mentalité qui en empêche beaucoup de se plaindre de mauvaises conditions de travail. Cependant, les manifestations existent aussi là-bas. Au Royaume-Uni, les méthodes de Thatcher ont foutu le pays en l’air, beaucoup aujourd’hui le font remarquer. (Cf point n°7)

 

=> Il n’y pas d’alternative. Le libéralisme marche très bien, il faut continuer dans cette voie.

  • No comment

Emploi, chômage, modernisation et mondialisation, quels résultats, quelles solutions ??

Les controverses autour de la loi travail n’en finissent pas, et pour résumer mon avis, je suis à la fois contre la loi travail, contre cet usage du 49.3, et contre les violences envers les civils de la part de manifestants ; dégrader le mobilier urbain n’apporte rien d’utile. La police est aussi coupable de débordements, mais les situations auxquelles ils sont exposés depuis des mois les justifient je pense, surtout que l’on oublie rapidement les pavés et les cocktails d’en face.

Au gré des discussions, j’ai pu constater que le but ultime de ce pays est d’en finir avec le chômage, coûte que coûte, quitte à perdre des acquis sociaux. C’est toujours au travailleur de faire des sacrifices, parfois au patron des petites entreprises, mais en aucun cas les « grands » de ce monde économique n’auront à lever le petit doigt. Parallèlement, on se dirige vers une précarisation acceptée de certaines professions. On ne voit aussi que les côtés bénéfiques de la modernisation, une mondialisation poussée qui intègre le progrès à tout prix, peu importe le résultat au bout. Tout cela aboutit à ma nouvelle réflexion, qui sera je l’espère un peu plus organisée.

 

Tout d’abord, parlons rapidement des entreprises. Celles-ci se débrouillent tant bien que mal dans un monde en crise.

La première chose que le gouvernement et que les politiques iront évoquer, c’est la situation où laquelle l’entreprise doit avoir la capacité de produire plus. Est-ce logique ? J’en doute. Il faudrait déjà sortir du marasme économique avant de réfléchir à ce cas de figure qui ne concerne finalement que les entreprises les plus florissantes. Mais admettons, une entreprise a besoin d’augmenter sa productivité. La solution la plus communément admise, c’est la hausse du temps de travail de ses employés. Faut-il alors s’étonner qu’il y ait du chômage, puisque l’on encourage les gens qui bossent à travailler encore plus ?

L’autre cas de figure évoqué, c’est la possibilité de licencier plus facilement, afin que les charges de l’entreprise baissent, en cas de difficultés financières…Passons le fait qu’actuellement, beaucoup « d’efforts » ont été faits en ce sens. Le licenciement d’une personne fait baisser les charges en même temps que la productivité non ? L’entreprise ne se condamne-t-elle pas à un cercle vicieux ?

Enfin, on parle des start-up, nouvelles héroïnes du monde de l’entreprise. Des jeunes gens, fraîchement diplômés d’une école où on leur apprend que le but dans la vie, c’est de fonder sa propre entreprise, lancent leur start-up, parfois pour des sujets futiles. Ils connaissent les risques, je suppose, de se lancer à quelques-uns dans le monde des entreprises ? La dure réalité des marchés ? Si c’est le cas, pourquoi cette start-up, dont le patron sera issu en général d’une situation financière aisée, demande de l’aide à l’état lorsque tout ne se passe pas comme prévu ? (Si on achète un pistolet pour tirer sur une cible, si la balle ricoche et blesse un ami, peut-on pour autant blâmer le vendeur ?) Et pourquoi, inversement, devrait-elle payer très peu d’impôts, surtout quand sa situation financière est au beau fixe ?

 

Je pense avoir ici cerné les problèmes auxquels la loi El-Khomri devait remédier. Mais comme toujours dans un monde de plus en plus libéral, on ne prend pas le monde socio-économique dans son ensemble, et on met tout le monde dans le même panier, CAC40 et PME ensemble. Cela sans prendre en compte en plus les difficultés engendrées par le système actuel.

Besoin d’une hausse de productivité ? Embauchez des intérimaires. (Dont la sûreté de l’entreprise d’intérim aura été vérifiée au préalable). Vous conservez ainsi la productivité de vos salariés (augmentez les heures l’aurait baissé) et vous en gagnez avec des mains supplémentaires. Il faudrait aussi penser à accorder un poste peut-être définitif, si l’entreprise reste florissante et que cet intérim fait du bon boulot.

Besoin de faire des économies en temps de crise ? L’état doit ici intervenir, en payer une partie du salaire des employés, assez pour permettre à l’entreprise de vivre décemment (sans non plus lui faire de cadeau, l’entreprise peut aussi trouver de nouvelles stratégies, comme le prévoient les règles informelles qui régissaient le marché du travail.)

Pour le cas de la start-up, on pourrait ajouter que puisque les risques sont connus, l’état n’a pas le devoir de l’assister en permanence.

 

Maintenant, on pourrait envisager quelques pistes pour l’emploi.

Rapidement, je souhaiterai la mise en place d’un CV réellement anonyme. Pas de nom/ prénom, pas de sexe, pas d’adresse, pas d’âge, …Juste l’expérience. Suivra ensuite un entretien physique, où l’employeur sera donc tenu de se justifier en cas de refus. (Pourquoi ne pas créer des contrôleurs à la création d’emploi, qui visionneraient les entretiens ; un peu trop de flicage cependant)

Ensuite, la hausse du smic à 1600€ doit être envisagé, quitte à indexer les salaires des politiques dessus (et des dirigeants des grandes boîtes pourquoi pas ?)

Une journée compte 24H. Il convient donc de la partager en trois parties, 8h pour se reposer, 8h pour vivre et se cultiver, et 8h pour travailler et se rendre sur le lieu de son travail. Sauf exceptions, le dimanche doit rester un jour consacré à la famille et au repos complet, afin d’entamer la nouvelle semaine en forme.

Le jour viendra où j’aurai trouvé un moyen de réformer le code du travail, après une lecture complète. Mais en attendant, celui-ci doit fournir un support efficace pour le contrôle des conditions de travail.

 

Enfin, dernière partie de cette réflexion, quelles conséquences et solutions pour la mondialisation/ modernisation ?

En dehors d’une expansion du commerce, et d’une ouverture des frontières, on pourra cependant remarquer quelques points négatifs…

 

Tout d’abord, l’évidence même, comment ne pas parler des délocalisations. Attiré par les conditions sociales inexistantes de certains pays, on lance un processus de délocalisation que je baliserai en trois étapes.

  • Délocalisation de la production
  • Améliorations des conditions économiques (mais légèrement) du pays, donc hausse des conditions de travail, qui deviennent un peu moins cruelles (mais toujours aussi peu éthiques)
  • Inspiration et tentative d’application de ces conditions de travail aux pays européens puisque on dispose de plus de moyens et de plus de compétences, et que cela devient un peu moins avantageux dans l’autre pays.

Pour faire simple, la délocalisation, si ce n’est pas pour lorgner sur le marché local, n’apporte rien de bon. Rien qu’à voir le nord de la France, on comprend les limites de ce système. Ajoutons aussi à cela le transfert d’un savoir qui aurait pu, en restant chez nous, nous procurer un avantage.  

Pareillement, l’arrivée massive de la robotisation et de l’informatisation des tâches créée sans aucun doute de la suppression d’emplois, que les métiers en rapport avec ces « progrès » ne suffiraient à combler. Une seule personne et son ordinateur fait maintenant le boulot que trois personnes faisaient il y a dix-quinze ans. Et on s’étonne ensuite que le chômage monte…L’usage de robots et d’informatique n’est pas à proscrire, mais pourquoi ne pas les réserver surtout pour des tâches dangereuses ? Ainsi, on peut imaginer une terraformation de Mars faite essentiellement avec des robots, puisque ces derniers doivent se trouver absolument une utilité…

 

Des pratiques liées à l’emploi et au travail devront disparaitre si on veut faire les choses correctement. Ainsi, fini les publicités par téléphone, déplaisantes et souvent inutiles. Fini aussi les délocalisations de plateformes téléphonique au Maghreb. Fini le stress dans ces plateformes. Les objectifs seront à atteindre dans le respect du salarié.

On peut aussi souhaiter la nationalisation de quelques entreprises (autoroutes, etc…) qui assureraient à l’état une indépendance envers les entreprises privées et une souveraineté qui profiterait aux français.

L’encouragement d’un made in France écoresponsable est fort souhaitable. Se pencher sur la question d’une taxe à l’importation plus ou moins importante selon la provenance de la marchandise (non-respect des règles éthiques au travail= forte taxe par exemple) est aussi possible.

 

Il est temps de faire cesser la légende qui assure qu’un autre chemin que le libéralisme nous mènerait droit vers la destruction économique. Cette autre croissance est possible (pourquoi vouloir croître à tout prix d’ailleurs ?) il faut juste s’en donner les moyens. Autant dire qu’avec des libéraux comme E. Macron, A. Juppé, JF. Copé ou R. Yade, on est mal parti.

Enfin, il faut aussi penser le monde économique de manière globale et sur le long terme. La loi El-Khomri illustre d’ailleurs parfaitement ce qu’il ne faut pas faire…