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Front national et front républicain

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  • Le 09/12/2016

 

J’ai longtemps hésité avant de traiter ce sujet –peur d’être redondant, pas assez d’idées variées-, mais même si je l’ai vaguement évoqué dans mon échiquier politique, je pense que le moment est venu de traiter du Front National.

Cette réflexion sera bien entendue complétée par l’analyse de programme à venir avant 2017 je l’espère.

 

Pour l’anecdote, il y a des années de ça, lorsque j’avais au lycée mon « TPE » à faire, j’avais déjà parlé du FN, mais j’étais alors moins mature en politique, et j’avais une vision assez basique.

Et finalement, je me rends compte que je suis loin d’être le seul à l’avoir eu cette vision, surtout quand je vois la manière dont on traite ce parti.

Il va sans dire que je mettrai un point d’honneur à ne jamais voter Front National, mais pour autant, il serait temps de rappeler quelques points.

 

Non, les votants Fn ne sont pas tous des fascistes en puissance

 

Une légende urbaine voudrait que tous les votants FN soient des racistes xénophobes. Légende amplement propagée au sein de la gauche hélas. Hélas car c’est être bien peu lucide que de catégoriser des votants (occupant une part importante, même s’il faut relativiser, dans la société française) sous une seule étiquette.

On a pu le voir ces dernières semaines, les policiers sont en colère et manifestent. Apparaissent alors des articles soulignant la forte proportion de policiers qui votent pour le Front National. Mais c’est plutôt une évidence ! Ils sont fréquemment opposés à une seule réalité, celles des quartiers où règnent le manque d’éducation et la violence. La justice ne suit plus, l’état les épuise, que voulez-vous qu’ils pensent ?

De même, le vote ouvrier est très orienté vers le FN. Mais le fait que l’Union Européenne empiète souvent sur notre souveraineté, et les dérives de la mondialisation, ne peuvent-ils pas expliquer ce vote ?

Enfin, les enseignants, confrontés à cette même misère sociale, assistent aussi à une dégradation des conditions d’enseignements.

Je pourrai aussi évoquer Natacha Polony, qui rappelait, à raison, que la défense exclusive des « minorités » au détriment de la majorité et de l’égalité, conduit potentiellement à un vote de replis sur soi.

 

A tout cela se rajoutent effectivement les frontistes purs et durs, partisans d’une bigoterie rétrograde ou de théories de droite dures (Grand remplacement, ...)

 

 

 

Avec tous ces facteurs, le vote FN se rapproche plus d’un vote contestataire que d’un vote militant. Le FN l'a bien compris, en se positionnant comme un parti anti système et rassembleur. (Je n’ai rien contre les partis rassembleurs, au contraire)

 

Non, le Front National n’est pas anti système

 

Ils aimeraient bien se placer en tant que défenseur du peuple face au système, mais cela n’est qu’une façade.

En témoigne le vote sur le secret des affaires, dénoncé par l’humoriste Nicole Ferroni si je me rappelle bien.

Fn et système

Comment peut-on se déclarer autant anti système alors que l’on vote avec et pour le système ?

Je pourrai aussi émettre quelques doutes sur les idées économiques du Front National, qui semblent pas si anti libérales que cela. En cherchant bien, ils se sont avérés dépourvus de toute animosité quant à Mme Thatcher par exemple…J’approfondirai sans doute cela dans leur analyse de programme

Enfin, Marine le Pen est issue d’une famille très aisée, châtelaine de surcroît, cela ne témoigne pas d’une vie moyenne et proche du peuple.

La ligne souverainiste défendue par la branche Philippot quant à elle, rappelle juste que monsieur Philippot était un chevènementiste avant d’aller de manière opportune là où les média se focalisaient.

Le protectionnisme défendu par le parti, de toute manière, est défendue contre l’immigration plus que contre la concurrence déloyale. (Même s’il faut leur reconnaitre une opposition à la mondialisation, bien que guidée par cette opposition à la migration humaine)

 

Non, partager des positions proches du Front National ne fait pas de vous un frontiste.

 

J’étais personnellement en faveur du mariage pour tous, néanmoins opposé à la GPA (j’y reviendrai un jour). Il semble aussi que cette GPA soit refusée par le Front National. Peut-on faire le parallèle ? Non.

Je me suis souvent prononcé sur les dérives des religions, tout particulièrement sur l’Islam, qui gagnerait à voir ses pratiquants les plus rigoristes s’adapter à la république française, dont ils ont souvent la nationalité par ailleurs.

J’ai aussi appelé à une intégration des personnes issues de l’immigration, tout comme je demanderai à des français de respecter la République.

J’apporte fréquemment mon soutien aux forces de l’ordre, avant tout mal utilisées par le gouvernement (mais pas exempt de tout défaut).

J’affirme ensuite que la chrétienté fait partie des nombreuses racines de la France.

Enfin, sans être « Poutinophile », je défends souvent le respect de la Russie en tant que nation souveraine.

 

Suis-je pourtant un adhérent du Front National ? J’en doute fort, et me prêter ces qualificatifs-là serait faire preuve de diffamation.

Les idées du Fn sont pourtant proches de ces positions ; mais jamais je ne pourrai me reconnaitre dans un tel parti.

 

Assumez vos idées. Tant qu’elles ne se traduisent pas par la haine de l’autre, vous avez votre liberté de pensée, et pour adhérer à un parti, il faut plus que ces sujets. Il faut avoir la conviction que ce parti peut gérer un pays ou même une ville, avec leur programme.

 

Non, le Front National ne détermine pas votre vote

 

Ah, la crainte du Front National…Ça devient ridicule. 

On ne cherche plus qui a le meilleur programme, mais qui pourra « battre » Marine le Pen au second tour. Cela explique par exemple les votes de certains socialistes aux primaires de la droite, qui avaient besoin d’un candidat pour qui voter face au Fn.

On parle de vote républicain, alors que le Front national est autant républicain que l’UMP ou le PS.

Au final, la lutte contre le Fn confisque la démocratie pour mieux la préserver, ou du moins, pour faire croire qu’il s’agit de la préserver.

En 2002, on a beaucoup reproché à Jean-Pierre Chevènement et Christiane Taubira la défaite de Lionel Jospin, qui aurait conduit à la présence FN au second tour. Pourtant, c’était la faute au parti socialiste, qui s’était alors droitisé depuis deux décennies. Au second tour, tout le monde a voté Chirac. Et Dix ans plus tard, on imagine faire de même. Mais ce n’est pas la même situation.

Monsieur Chirac avait quelque chose de respectable qu’aucun cadre de l’UMP ne possède actuellement. Le RPR de l’époque n’est pas l’UMP d’aujourd’hui. Les restants du gaullisme, désormais partagés entre Debout la France, le Mouvement Républicain et Citoyen et Solidarité et Progrès, n’a rien à voir avec le néolibéralisme de l’oligarchie actuelle.

Aussi le vote pour le moins pire ne peut plus fonctionner.

 

Lors d’élections municipales, il est d’utilité publique de voter contre le Fn au second tour. Là, c’est justifiable, car certains maires de droite ne sont pas si catastrophiques que cela. Il en est de même avec les élections régionales ; avant la réforme territoriale, monsieur Richert, président de la région Alsace, ne m’était pas si antipathique.

Mais l’élection présidentielle est d’une toute autre nature. Il s’agit d’élire un programme qui guidera la France pour un mandat. (Même si actuellement, ce sont plutôt les élections européennes qui ont ce rôle).

Peut-on envisager une supériorité du programme UMP au Front National ? Vraiment ?

Le candidat du parti socialiste, s’il s’agit de son aile gauche, mérite un vote face au Front National. Mais Valls ou Hollande (ou Macron) n’ont rien d’attractif comme substitut au vent proposé par Marine Le Pen.

 

Le système entier doit changer. Perpétuer une illusoire tradition républicaine en votant pour le parti qui est en face du Front National ne fait que prolonger le cercle vicieux, si cet autre parti est intégré dans le système à la manière de l’UMPS.

Au second tour, si il s’agit d’un duel UMP/ Aile droite du PS face au Front National, je voterai blanc.

Parce que tous les déçus du système, en n’accordant leur vote à aucun des deux candidats, affirment leur opposition à l’oligarchie, et diminue la légitimité déjà faible du prochain président.

Un président sans légitimité transmettra sans doute cette caractéristique au suivant, et ainsi de suite jusqu’au jour où le système entier sera considéré comme illégitime.

On a toujours le choix. Faites le vôtre, mais ne laissez pas les média vous l’imposez.

 

Le front national est un parti comme les autres, juste un peu moins ouvert (comme l’UMP au final), ce qui doit conduire à un traitement identique aux autres.

De même, les idées politiques vont et va, et le Fn n’ayant rien de pestiférés (à l’inverse du Parti national libéral par exemple, qui est réellement un parti d’extrême droite), il se peut que certaines opinions se rapprochent des leurs.

 

Le seul tort en politique, c’est d’être contre la république (en tant qu'idée, pas système politique) et sa souveraineté. Et sur ce point, tous les partis du système se valent.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

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