Politique 2025

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Nous sommes actuellement en mars 2025. J’approche lentement de mes dix ans d’engagement en ligne sur la politique. Si mon recul et mes opinions ont parfois évolué, c’est aussi le cas de la vie politique française et internationale. Pour autant, ce n’est pas pour le meilleur, il faut bien l’admettre.

 

Je suis arrivé à un stade où j’ai encore l’énergie pour penser la politique, le monde idéal, mais où je ne me berce plus de beaucoup d’illusions. Dans notre société égoïstocratique, l’intérêt général est devenu une vaste blague. En 2017, un cortège électoral de naïfs et d’irresponsables ont porté au pouvoir une calamité nommé Emmanuel Macron. En 2022, on en trouvait encore certains à voter pour lui dès le premier tour. Malgré la répression des gilets jaunes, malgré la gestion désastreuse du covid, voilà que ce méprisant méprisable revient au pouvoir. Je savais quel allait être le devenir de mon pays, tout comme je le savais déjà en 2017 alors que je ne sortais pas encore de la fac. Il était la créature du système, et bien qu’il lui échappe parfois, il le demeure.

A ce titre, je n’ai jamais voté pour la macronie, question de dignité. Le problème est que les oppositions n’ont que trop rarement été au niveau. Ce fut le cas en 2017 pour la France insoumise, ses tendances les plus gauchisantes étant contrebalancées par des discours souverainistes et lucides sur bon nombre de sujets. Dès la purge de 2019, la FI n’a fait que s’enfoncer dans la politique politicienne, les polémiques à la con, le gauchisme le plus abrutissant, alors qu’économiquement parlant, certains discours demeuraient parfaitement entendables. En face, le RN fait figure de véritable blague. Je pouvais avoir des convergences pour la ligne Philippot, mais il ne fait aucun doute que Le Pen/Bardella ne sont que des opportunistes, dont la place d’opposant numéro 1 à la macronie n’est qu’une vaste blague. Que reste-t-il alors dans l’espace médiatique pour se sentir exister en tant que souverainiste-social ?

 

Je déteste ce que la politique est devenue. Je cherche encore aujourd’hui les intellectuels, les gens capables de vraiment penser le fait politique. Mélenchon le fut capable à un moment, Zemmour probablement à une époque mais je n’ai jamais été particulièrement fan. Qui pense réellement la politique aujourd’hui ? La réponse se fait en deux parties. * Médiatiquement, personne ou presque. Il suffit de voir le traitement de la guerre en Ukraine pour comprendre à quel point nous sommes tombés dans l’idiocratie la plus totale. Les rodomontades belliqueuses de ces dernières semaines le témoignent. Les pays européens se réveillent, augmentent le niveau de danger attribué à la Russie, et les mesures en faveur de la guerre. Conséquences non pas d’une action des russes, mais de l’abandon des américains. Ce qui prouve la soif de guerre de nos dirigeants, mais surtout l’absence de vraie vision géopolitique et diplomatique. * Concrètement, la sphère antisystème. Elle est sans doute la dernière, dans sa globalité, à fournir du travail de réflexion. Qu’elle soit de gauche (Jacques Sapir, Juan Branco, Georges Kuzmanovic, Emmanuel Todd) ou de droite (Pierre-Yves Rougeyron notamment,…), elle reste le seul milieu qui trouve encore grâce à mes yeux. Mais pour de nombreuses raisons, son existence dans les sphères grand public me paraît relativement compliquée, d’où son absence d’impact électoral.

L’absence d’une véritable opposition, et de véritable pensée politique, reflète en soit la dépolitisation partielle de la population française. Les gens n’ont pas tous le luxe de se renseigner sur les faits précis de la vie politique, pas plus que sur les différentes affaires témoignant de la politique criminelle de la Macronie à l’encontre de la France. Dès lors, difficile de ne pas déprimer devant ce constat. Je n’ai pas été très productif ces dernières années, parce que j’estimais avoir dis tout ce que j’avais à dire, mais j’ai toujours cette envie de parler politique. Seulement voilà, même si j’aime m’imaginer en rocher résistant au courant, je reste avant tout un simple citoyen, parfois encarté (chez République souveraine), souvent libre-penseur, mais avant tout militant exclusivement en ligne. Autant dire pas grand-chose devant l’immense tâche de redresser le pays.

 

Bien sûr, je reste engagé dans ma vie privée, assumant fréquemment mes idées souverainistes ancrées à gauche. J’anime et j’aime le débat d’idées, parfois au prix d’amitiés qui n’en valaient probablement pas la peine. Mais je n’atteindrai pas le niveau d’engagement des militants de terrain pour qui j’ai un profond respect. Il ne reste alors que le conflit politique en ligne, ayant pour mon grand malheur développé un amour pour le débat sans issu propre à Twitter/X. Je m’en contenterai encore pour le moment, veuillez m’en excuser.

Cette petite introspection n’a pas de but précis, sinon le partage du brouillard politique dans lequel je suis amené à évoluer en tant que français. Au moins en Allemagne, j’aurais eu le BSW pour porter ma voix aux élections. En France, je suis orphelin de vote depuis bien longtemps, votant par défaut pour une gauche dans laquelle je ne me reconnais plus. Je suis devenu un antisystème assumé. S’il faut voter Juan Branco pour en emmerder certains, en dépit du melon énorme, ça me va. S’il faut voter pour Dupont-Aignan malgré ses quelques positions floues et incertaines, allons-y dans l’idée de voter pour le moins pire. Mais au fond, je sais que le système politique est sclérosé à un niveau inimaginable. Pire encore, l’oligarchie s’étend bien au delà de la politique, rendant bien plus coriace à abattre la pieuvre qui contrôle aujourd’hui la situation. Je reste un grand lecteur des enquêtes politiques concernant la corruption et les conflits d’intérêts dans notre beau pays. Je sais quel est le chemin à parcourir, et il n’est pas négligeable. Ce qui m’amène d’ailleurs à rappeler mes positions authentiquement étatistes, mais dépourvues de toute volonté de bureaucratie zélée ou profiteuse. L’État, pour être interventionniste, doit être efficace. La qualité au détriment de la quantité, tel est mon crédo.

 

Je suis et je reste engagé sur des combats maintes fois rappelés :

* un État stratège et providence, relançant l’économie par la réindustrialisation et la modernisation des infrastructures

* une économie saine, tournée vers l’actionnariat salarié et une répartition du travail décente

* une francophonie puissante et moteur du pays, portée par les relations avec Wallonie, Québec et Afrique

* une diplomatie non alignée, pays modèle et capable de porter sa propre voix

* un retour à la souveraineté par la sortie UE/OTAN, voir plus s’il s’avère que d’autres accords nous lient plus qu’ils nous relient

* un droit français à sa juste place, libéré de son inflation législative et revenu dans les affaires constitutionnelles

* une politique du rail ambitieuse et porteuse d’un nouvel aménagement du territoire, tout en conscience des enjeux de biodiversité (le vrai combat écologique)

* la fin de la tolérance en matière de marchandisation de l’être humain, qu’il s’agisse de prostitution ou de GPA (ce qui n’empêche pas le pragmatisme)

* une ambition dans la recherche sur le spatial et le nucléaire

* un traitement des territoires ultra-marins en égalité avec les régions françaises métropolitaines. La France est une et indivisible, nos concitoyens d’outre-mer méritent mieux.

* le développement d’une armée à la hauteur de toutes les ambitions précédentes, et de la taille de notre ZEE.

* Et tant d’autres thèmes sur lesquels je n’ai eu de cesse de défendre une France moderne, humaniste, mais tout autant lucide et souveraine.

 

Bref, je ne sais pas de quoi seront fait nos avenirs politiques, mais je ne m’avoue pas entièrement vaincu. Alors en attendant, je me contenterai de ces quelques mots, et de ma réflexion toujours active, même si elle venait à être proscrite

 

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