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Gilets jaunes et colère rouge

Dans la bande-dessinée « La présidente », les auteurs y présentent une France en colère face à l’accès au pouvoir de Marine le Pen, à la tête d’un gouvernement autoritaire. La coalition qui en sort vainqueur à la fin, c’est un duo Macron-Taubira. Il est donc amusant de voir le renversement de situation correspondant à la réalité, avec Macron en dirigeant autoritaire et Le Pen appelant à manifester. Du moins, ce serait amusant si la situation n’était pas aussi grave.

 

Macron, que j’ai souvent appelé par ironie (un peu immature je conviens) Emmanuel premier, semble surpris de l’ampleur du mouvement des gilets jaunes. Pourtant, à la jouer comme un roi, probablement plus proche d’un Louis XVI déconnecté des réalités sous l’influence de quelques uns, que d’un autre monarque absolu, il fallait s’attendre à une révolution, ou à ce qui s’y apparente en notre 21ème siècle. Même certains du camp Macron, comme Alain Minc, le prédisaient en juillet : « Les inégalités engendrées par le système de marché accroissent le risque d’un spasme sociétal, d’une révolte dont la forme est imprévisible ». Une analyse fort juste, malgré la situation cocasse de cet oligarque, président du conseil d’administration de la SANEF et partisan d’un abandon de souveraineté au profit de l’UE. En soit, un pyromane qui prévient qu’il va y avoir des flammes.

Dans cette question des gilets jaunes, tout est marqué par l’hypocrisie, une hypocrisie qui mérite un développement à elle toute seule. Puis, derrière, le fond des revendications : les taxes. Sujet oh combien complexe, mais au sujet duquel il est possible d’avoir un avis nuancé.

 

I. Championnat de France de l’hypocrisie

 

Forage en Guyane, aucune remise en cause du libre-échange, cadeaux fiscaux aux grandes entreprises qui restent les éléments les plus polluants en comparaison au peuple « lambda »...Y a pas à dire, les macronistes sont de grands écolos.

La hausse du prix du carburant était présentée comme une mesure écologique, et donc impossible à remettre en cause d’un point de vue moral. Dans la théorie, une action en faveur de l’écologie qui soit applicable et qui ne soit pas en opposition au reste de sa ligne politique est une action que l’on pourrait difficilement contredire sur le plan moral : condamner cette action se ferait dans l’incompréhension la plus totale, et ce serait assez justifié. Dans la pratique, cette action n’est pas applicable, et entre en contradiction avec la ligne économique du gouvernement. De la poudre aux yeux en fin de compte. Histoire de ne pas changer…

J’en ai vu des élus macronistes vendre ce projet en accusant leurs adversaires de ne pas se préoccuper de l’écologie. A eux seuls, ils ont redéfini la notion d’hypocrisie. Ou peut-être croyaient-ils simplement les fables de Macron et Philippe, qui sait ?

 

Cependant, la république en Marche n’a pas le monopole dans ce domaine. Les républicains et frontistes se sont empressés de défendre le mouvement. Évidemment, le ras-le-bol fiscal, ils le comprennent. Les premiers n’ont eu de cesse via l’UMP d’agir en faveur du déséquilibre fiscal actuel, et les seconds ont toujours entretenu le flou autour de ce sujet. A ni l’un, ni l’autre, je pourrai accorder ma confiance pour qu’ils agissent dans le bon sens. Mais plus que la question fiscale, c’est surtout la défense des mouvements sociaux qui me laisse pantois, lorsqu’on sait à quel point les manifs organisées par les syndicats ou la gauche provoquaient chez eux le désintérêt, voir le mépris. Peut-être qu’ils ont enfin compris le malaise social en France, ou peut-être qu’ils se contentent juste de récupérer quelques voix à droite à gauche. Lorsque l’université de Tolbiac était occupée au Printemps, la même Marine le Pen qui défend les blocages ne tenait pas vraiment le même discours. Pourtant, le fond des revendications était à peu près le même : on ne peut plus continuer dans cette voie.

 

Enfin, à l’extrême-gauche aussi les hypocrites étaient de sortie. Complaisants depuis toujours avec les Black Blocs, casseurs professionnels débarquant à la moindre manif, certains militants s’acharnent pourtant contre les gilets jaunes depuis le début. De même, ils n’hésitent pas à amalgamer gilet jaune et extrême-droite alors qu’ils sont les premiers à ne pas crier à l’amalgame dans bon nombre de situations où l’humain serait tenté par des rapprochements un peu facile.

Il est vrai que le mouvement des gilets jaunes a de quoi en hérisser certains à l’extrême-gauche : anti-syndicat, hostiles aux politiciens, composé de petits patrons, de français ruraux réputés conservateurs, on peut imaginer qu’ils y voient là une sérieuse concurrence à leurs revendications anarchistes et un peu naïves. Quelle surprise en effet : une révolte générale des travailleurs, basée essentiellement sur les questions économiques, attire plus de monde que des revendications internationalistes teintées de progressisme sociétal et d’un discours économique inaudible.

François Ruffin, Jean Lassalle, sont autant de figures politiques méprisés par cette frange de la gauche et considérées avec respect (la plupart du temps) par les gilets jaunes.

Aux yeux de quelques illuminés de l’extrême-gauche antifa, nous aurions affaire à un mouvement « proto-fasciste » et « poujadiste ». Le reducto ad fascistum, un grand classique de cette décennie. L’accusation de poujadisme est cependant à nuancer : le poujadisme en tant que mouvement corporatiste qui défendrait les classes moyennes est une notion qui s’applique sans problème ici. Quel est le mal à défendre les petits artisans, les commerçants ? Mais le poujadisme péjoratif, celui qui sous-entend une organisation violente, nécessairement d’extrême-droite, n’a pas lieu d’être : certains manifestants le sont, tout comme d’autres sont antifas, et d’autres encore des apolitiques qui se contentent de montrer leur colère.

D’ailleurs, c’est surtout sur cette colère que j’aimerai me prononcer.

 

II. Les taxes, entre instrumentalisation et injustices

 

Depuis le début, on entend beaucoup parler de cette hausse du prix du diesel, et plus généralement du carburant, pour faire avancer la cause écologique. Puisqu’on a vu qu’il n’en était rien, à quoi cette hausse indirecte de la taxation des français sert-elle ? La réponse est simple. Macron fait constamment des cadeaux aux « riches », supprime l’ISF, maintient des mesures à sens unique uniquement en faveur des 1 % qui assureront la réélection de son camp à travers leurs moyens financiers (ou sa reconversion une fois son mandat enfin fini). Les recettes de l’État sont donc diminuées, et c’est bête quand on sait que la France est heureusement un pays encore guidé par une fibre sociale au sein de ses institutions. Notre service public, auquel je suis très attaché, doit être financé (en attendant sa suppression en 2020 je suppose, si j’ai bien cerné le personnage). Puisque les 1 % détenant des millions sont intouchables, il faut donc frapper ceux qui ne peuvent pas se défendre en inventant des prétextes bidons ou en fraudant.

En effet, il n’existe actuellement que très peu d’alternatives au diesel et à l’essence. Les voitures électriques, dont je suis un fervent partisan, restent encore polluantes par leur consommation d’une électricité loin d’être verte, et de toute manière inaccessible pour une bonne part de la classe moyenne. Le bio-éthanol n’est pas vraiment développé non plus. D’ici dix-quinze ans, quand les efforts technologiques auront porté leurs fruits, et que des alternatives seront accessibles, alors il sera temps de taxer. Taxer non pas le diesel ou l’essence, mais les véhicules eux-même, puisque leur achat ne sera pas justifié. Actuellement, quand on sait que les avions et bateaux polluent bien plus alors qu’aucune hausse de taxe ne vient les affecter, on ne peut qu’être en colère face à cette injustice, du même ressort que les conseils écologiques donnés à mauvais escient aux particuliers pour éviter que les gros pollueurs n’aient à porter le poids de leur culpabilité.

 

Cette colère contre la taxation injuste ne date pas d’hier, mais elle tend à se confondre avec l’incompréhension générale face au concept d’impôt. Nos élites ont toujours présenté les impôts sur le revenu des plus riches comme un frein à l’embauche et à l’investissement. N’allez pas me faire croire pourtant qu’un million de plus dans la poche d’un actionnaire ira enrichir le pays grâce à son investissement dans un compte bancaire. Mais c’est comme ça que les choses sont présentées. Dans un but démagogique et populiste (le vrai populisme, celui qui se traduit par la transcription des doléances populaires à travers des mesurettes fumeuses destinées à satisfaire le plus grand nombre), les impôts payés par les classes moyennes sont aussi présentés comme des choses horribles. On supprime la taxe d’habitation, on promet de réduire tel impôt, etc. Dans les faits, c’est vrai, l’action de donner de l’argent et de ne plus pouvoir en jouir n’est plaisante pour personne. Mais rouler sur des routes en bon état, profiter d’un service public à la hauteur, d’un système de santé, est largement appréciable par rapport au don d’une part de son argent à l’État ou aux collectivités. Nos élites l’ont jamais présenté comme tel, parce qu’elles ignorent l’intérêt général. Payer des impôts, c’est participer à la satisfaction de l’intérêt général. Dans notre monde individualiste, ceux-ci ont toujours été présentés comme une atteinte personnelle.

Je ne dis pas que le système d’impôts actuels est juste. Si l’on prend en compte la TVA qui est un impôt indirect très mal utilisé (on pourrait imaginer par exemple un impôt qui servirait à orienter les achats des français, en taxant surtout des substituts nocifs à des produits plus sains et souvent locaux par exemple), il est vrai que le français moyen est souvent écrasé sous les taxes, alors que cela pourrait être évitable. Un impôt plus progressif (La France Insoumise proposait quatorze tranches par exemple) serait une solution plus adaptée ; le tout mériterait de toute manière un vrai dossier poussé que je serai incapable de produire avec mes connaissances actuelles sur le sujet.

 

Le ras-le-bol fiscal, au-delà de l’instrumentalisation politique relevée plus haut, fait aussi l’objet d’une instrumentalisation économique. Beaucoup ont saisi l’occasion pour sous-entendre que le mouvement des gilets jaunes s’opposait aux services publics à la française, que ces revendications correspondaient à l’idéal libéral pourtant décrié, et ainsi de suite. Lorsque les parties de l’élite, LR en tête, prend la défense des gilets jaunes, je ne peux m’empêcher de songer à la fixation qu’ils font sur les impôts et les dépenses utiles des français (L’exigence de gratuité des transports en commun dans un réseau en perpétuelle expansion par exemple), mais surtout sur ceux qui touchent ces 1 % qui s’empressent de toute façon de frauder à la moindre occasion. (C’est bien connu, la fraude aux allocations, c’est mal, la fraude au fisc, c’est normal).

Je ne dis pas qu’aucun gilet jaune ne partage l’idéal libéral. Mais je pense que cette colère est avant tout un cri du cœur pour la majorité qui y adhère. Le jugement qui est fait est fait sur la forme : le paiement. Le fond, l’idéologie politique qui guiderait ce paiement ou son refus n’est pas la priorité ici.

 

III. Une colère justifiée mais à canaliser

 

Au bout de deux pages et demi, il est temps que j’exprime mon jugement sur les gilets jaunes. Comme j’ai pu le sous-entendre auparavant, je comprends leur colère. L’injustice majeure qui réside dans une taxation touchant les classes moyennes et épargnant les plus riches est réelle, et il est normal pour n’importe qui de s’en émouvoir. De même, le pays depuis 2017 subit des changements profonds de la part du mouvement macroniste, des changements qui sont perçus à juste titre comme mauvais et accompagnés de faits du même acabit. On brade des industries à l’étranger, on fait des déclarations méprisantes et arrogantes, on reçoit des cadeaux fiscaux le lundi pour se faire taxer derrière le mardi...La France, ce n’est pas qu’un nom sur une carte, c’est une nation, un pays, qui compte des habitants. Par tradition culturelle, la révolte contre le mépris du pouvoir en place est ancré en chaque français. Le consumérisme et l’individualisme avait réussi à enterrer cette qualité, mais il semblerait que cela ne suffise plus. Les gilets jaunes, c’est cette France qui subit Macron alors qu’elle ignorait jusqu’au jour de l’élection quel serait le bon choix. Cette France qui ne sait pas vers qui se tourner, cette France qui en a marre tout simplement.

Néanmoins, il est bon d’émettre quelques bémols.

 

Tout d’abord, j’aurai aimé, dans l’idéal, que cette France se révolte plus tôt, pour des sujets à la symbolique aussi forte, mais aux impacts plus grands. Contre le Tafta par exemple, contre n’importe quelle loi travail à l’esprit ultracapitaliste et néolibéral. Mais cela aurait été utopique, et il aurait fallu une nation bien plus politisée. Pas évident avec les pouvoirs en place qui s’arrangent toujours pour diminuer l’éducation politique de ses concitoyens.

Deuxièmement, je comprends les critiques à l’encontre des partis traditionnels, mais il est normal que certains prennent fait et cause pour le camp des gilets jaunes. De quoi aurait eu l’air la France Insoumise, qui prône une partie de ce qui est prôné depuis des semaines, en refusant de se joindre au mouvement social ?

Toujours dans le cadre politique du mouvement, certains ont demandé la venue du général De Villiers à la tête du gouvernement. Depuis de Gaulle, la venue d’un homme providentiel fait rêver. On espère que quelqu’un puisse enfin redonner l’espoir aux français et les libérer de ce sentiment défaitiste qui pèse sur eux. Mais ce sont les évènements qui font les hommes providentiels, on en créé pas de toute pièce. On ne sait rien des opinions politiques et économiques du général De Villiers. Il a sans doute un sens de l’honneur que Macron n’a pas, son intervention lors de la polémique où il s’est fait connaître avait du sens et je l’avais défendu. Néanmoins, rien ne garantit qu’il soit la solution. Sur les questions de souveraineté, j’aurai tendance à faire confiance à des gens qui étaient prêt à donner leur vie pour le pays. Socialement parlant, je serai incapable de deviner ce qui l’anime.

 

Enfin, j’ai toujours été contre la violence lorsqu’elle est inutile. Brûler des voitures de gens qui n’ont rien demandé, c’est contre-productif. Saccager l’arc de Triomphe (était-ce réellement des gilets jaunes?), cela a autant de sens que d’abîmer des statues sous la révolution française. On est là dans l’expression la plus simple du ressentiment, et c’est triste. La colère peut au contraire mener à des mouvements à la stratégie très efficace. S’attaquer à des symboles du système comme les péages qui constituent un droit de passage payé aux plus riches, c’est une bonne chose. Faire des blocages devant l’Elysée, cela a du sens. D’après ce que j’ai pu lire sur les réseaux sociaux (à prendre avec des pincettes), le comportement de certains, minoritaires si j’en crois mon expérience, n’avait rien de fraternel alors même qu’ils se plaignaient à raison de l’irrespect de la devise française. Les médias et le pouvoir n’attendent que cela pour décrédibiliser le mouvement ; ce serait bête de devenir le cliché de gilet jaune que conspue notre élite.

 

 

En conclusion, j’apporte donc mon soutien modéré au mouvement des gilets jaunes : je suis guidé par une ligne politique sociale et étatiste, je soutiendrai donc toute contestation qui irait dans ce sens. Mais je sais très bien que certains gilets jaunes exigent effectivement un droit à polluer, et seront les premiers à refuser les alternatives lorsqu’elles se présenteront réellement. Je sais que certains sont des militants frontistes purs et durs ; d’autres des libéraux opposés au principe d’impôt et cantonnant l’état au domaine régalien le plus strict. Ils constituent chacun une part de ce mouvement des gilets jaunes. Si ceux qui partagent mon opinion peuvent faire fléchir le mouvement vers cette ligne de justice sociale digne du CNR, alors je me fiche bien de savoir qui manifeste aux côtés de qui. La politique, c’est aussi convaincre.

L’essentiel pour le moment, c’est que Macron subisse un revers aux européennes. L’international libéral-capitaliste a assez mené la danse, il est temps qu’il s’arrête. (n’en déplaise à certains macronistes qui souhaitent encore plus de perte de souveraineté française au profit de l’UE). Parce que cette situation désastreuse, c’est pas seulement Macron, c’est tout un système. Il faut se saisir de cette occasion pour y mettre un terme.

Conception politique #4, héritages et transmission

 

Depuis le décès d’un artiste très médiatisé en décembre dernier, la question d’un héritage important fait débat. D’un point de vue politico-sociétal, cela a même été traité dans Marianne récemment. Sous plusieurs facettes de la transmission, voici donc des réflexions succinctes sur les trois composantes de la notion d’héritage : le familial, le matériel et le civilisationnel

 

L’héritage familial, la recherche généalogique

Féru de généalogie, je ne pouvais passer à côté de cet aspect souvent mis de côté. Lorsqu’on parle d’héritage, on pense souvent à des sommes d’argents, éventuellement à une maison ou un appartement. Mais dès lors qu’on nait, on hérite déjà d’un capital immatériel très conséquent : celui de ses gènes, de son histoire familiale.

Pour certains, la généalogie ne sert pas à grand-chose, si ce n’est se projeter dans le passé et dans ses fantasmes. A-t-on des ancêtres connus ? Descendons-nous uniquement d’européens ? Cette curiosité n’est pas toujours bien vue, les personnes plus terre-à-terre se contentant de regarder de haut cette pratique souvent réservée à tort à ceux qui sont à la retraite. Mais recevoir ces informations ne relèvent pas uniquement du domaine de l’anecdotique. Elle permet de se positionner par rapport à l’Histoire de son pays, et de développer un roman familial qui puisse apporter une base stable à la famille que l’on aspire à fonder à son tour.

La généalogie est souvent un loisir très développé dans les familles aisées, voir nobles, et à raison : fut un temps, seuls ces derniers tenaient à jour un arbre qui remontait pour la plupart jusqu’au 11ème siècle. Mais considérer qu’il faille se refuser cette passion pour des questions d’argent ou de mentalité n’est pas une bonne chose ; à mon sens, chacun devrait faire l’effort une fois de se demander qui étaient ses ancêtres, où vivaient-ils,…Certes, ce sont des enquêtes fastidieuses, mais le cheminement ne peut être que bénéfique pour le développement intellectuel.

La généalogie est aussi un bon moyen de relativiser sur sa situation personnelle. D’après des études scientifiques, qui sont chez moi confirmées généalogiquement, une part insoupçonnée, si ce n’est 90% des européens, descendrait de Charlemagne. Puisse cette information donner du baume au cœur à ceux qui désespèrent de la panne de l’ascenseur social.

Néanmoins, cela ne doit pas être un prétexte pour dénigrer autrui, voir le discréditer en raison de ses origines. Par ailleurs, la généalogie par ADN, quant à elle, est une méthode dont il faut aussi se méfier, permettant le stockage de données très sensibles, bien plus qu’un simple arbre reliant des gens entre eux.

 

En tant qu’Alsacien, une bonne part de mon arbre se trouve liée aux pays germaniques, mais s’arrête souvent une fois la barre du 18ème siècle franchie. Ainsi, cela pourrait sembler anodin dans un programme politique, mais j’envisage sérieusement de favoriser ce domaine de recherche, à travers un travail administratif de qualité fourni par l’état, comptant informatisation des données d’Etat-civil et coopération accrue avec les pays voisins. En France, l’usage de telles données n’est pas payant. Mais en Suisse, il faudra débourser plusieurs dizaines d’euros, et pour la Russie, il faudra compter l’exigence linguistique.

Une fois le citoyen conscient de sa généalogie, celui-ci pourra constater certaines racines de la France comme l’agriculture : pour une majeure partie de la population, la paysannerie représente une part non négligeable de l’histoire familiale. Rien que cette information permettrait déjà de réfléchir différemment sur certains débats.

 

L’héritage matériel, l’entretien du souvenir

Une fois construite la base stable que forme une famille, une consolidation est nécessaire pour perpétuer cette famille sur les générations à venir. C’est pour cela qu’il faudrait militer pour de meilleures conditions de vie dans les pays étrangers, au lieu de prôner un internationalisme béat.  Il n’y a rien de plus terrible que de devoir quitter des terres avec ses enfants à cause de la guerre. L’accueil doit se faire en mêlant habilement empathie et pragmatisme, mais empêcher les causes de départ est une priorité, que beaucoup ne comprennent pas dans ce monde où le sédentarisme se trouve parfois en perte de vitesse. (Le nomadisme n’est pas nécessairement un éloignement de toute attache. Mais le nomadisme moderne se fait beaucoup de manière individuelle, contrairement au nomadisme tribal qui emporte avec lui l’histoire de la tribu)

La première condition pour consolider la base familiale est l’existence d’un foyer sûr et humainement gérable. Selon les moyens de chacun, cela peut être un appartement ou une maison, même si la croissance démographique pousse hélas à la généralisation des appartements. On approche du domaine de l’urbanisme sur cette problématique, je ne fais que la survoler. Mais dans ma grande naïveté (et conscient de l’ampleur de la précarité en France), je ne peux que souhaiter à chacun, à chaque famille, d’avoir une maison familiale qui puisse se transmettre de génération en génération.

Le premier héritage est donc le logement du défunt. C’est ce legs qu’il faut favoriser en premier, que ce soit dans un but de conservation ou de revente. La question des droits de succession se cumule avec des frais de notaires, et l’abattement se trouve parfois insuffisant pour une succession de parent à enfant. Il faudrait donc penser une refonte partielle du traitement financier réservé à l’héritage immobilier.

L’autre part d’héritage qu’il faut veiller à transmettre repose sur deux éléments, les collections et les souvenirs familiaux. Les collections concernent une part restreinte de la population, et entre une collection de timbres et une collection de tableaux, la différence est significative. Mais les souvenirs familiaux, toute famille devrait s’en préoccuper. Cela peut être une bague, des albums photos, voir des objets ayant appartenus à des ancêtres et se transmettant au fil des descendances. Il est important de s’assurer de ce phénomène de transmission. Cela renforce l’idée que l’on ne vient pas de nulle part, cela apporte une part physique à des générations aujourd’hui disparues. A ce titre, on peut aussi encourager le développement de narration familiale couchée sur le papier. Pouvoir recueillir des souvenirs sous l’occupation risque d’ici une dizaine d’années de ne plus être possible.

Il reste enfin un dernier héritage matériel à traiter, probablement le moins joyeux : la sépulture du défunt. Ne pas pouvoir se recueillir sur une tombe décente doit être un moment cruel pour le parent. L’état de délabrement de certains cimetières est préoccupant, surtout dans les zones mal desservies du pays. Lors de mon voyage l’été dernier dans la région nivernaise, j’ai eu la chance de trouver la tombe d’un trisaïeul. Mais cela relevait du miracle, tant les cimetières de ces petits villages sont laissés à l’abandon, faute de moyens et de personnels.

L’Etat a le devoir d’aider les familles à se structurer. La question des taxations d’héritage en fait partie, mais il faudrait peut-être envisager des soutiens pour les enterrements, l’entretien des tombes, voir la défiscalisation d’une part financière de l’héritage qui serait attribuée à ces questions-là.

 

L’héritage civilisationnel, la pérennité des civilisations humaines

 

Voilà que nous arrivons à la partie la moins populaire au sein de la gauche internationaliste, et probablement la plus prisée au détriment du reste au sein de la droite conservatrice. Pour les premiers, les civilisations n’ont que peu d’intérêt, visualisant un prolétariat et des classes sociales internationales, au-delà de la nation (qui constitue parfois pour eux une insulte). Pour les seconds, le rapport à la civilisation est déjà plus sain, mais relativement hypocrite dès lors qu’ils défendent un mondialisme par essence anti-civilisation. Comment faudrait-il alors aborder cette question ?

La civilisation est d’abord selon moi ce qui nous différencie socialement des animaux. Elle se constitue au fil des siècles, en reposant sur plusieurs piliers : l’Histoire, la culture, l’emplacement géographique, et les gènes dans une moindre mesure. L’Histoire est évidemment le pilier principal, et c’est un pilier qui se recompose perpétuellement. A ce titre, plaider pour une épuration ou un refus intégral d’accepter des populations d’autres civilisations, c’est tout simplement absurde. Les intégrations de populations sont des faits qui remontent à plusieurs millénaires. Comme avancé précédemment, il n’est pas question pour autant d’inciter des millions de gens à venir en Europe ou en France ; comme je dis toujours, l’immigration n’est ni une chance, ni un malheur, c’est un fait.

Toute civilisation laisse des traces. En France, nous pouvons prendre en compte les châteaux par exemple, qui constituent une importante par de notre patrimoine. Ce constat doit cependant être nuancé : des avancées d’aujourd’hui ou du siècle passé, lesquelles pourraient laisser des traces tel un aqueduc romain ou un château de la Loire ? Deuxièmement, il est amusant de constater que ce sont pour le patrimoine matériel les classes les plus riches qui laissent des traces, là où l’héritage des classes moins aisées se situe dans les habitudes de vie. Pour moi qui ait eu la chance de visiter plusieurs trésors royaux (ceux de la Bavière récemment) ou quelques châteaux, force est de constater qu’à une certaine époque, les « riches » s’enrichissaient certes sur le dos des autres (pour une bonne part d’entre eux), mais faisaient de leur argent des œuvres d’art. Les cabinets de curiosité et le collectionnisme émanaient ainsi des classes supérieures, mais ont apporté énormément d’un point de vue civilisationnel, en remontant à la surface les traces des nations passées. Si avec ce constat, nous ne pouvons déterminez l’intérêt de mettre fin à ces clivages…

L’humanité, si tentée qu’on puisse l’identifier comme une entité homogène, est un extraordinaire ensemble de civilisations. Chaque continent possède son lot de merveilles, et chacun est accompagné de drames historiques qu’il faut garder en mémoire. Mais d’un point de vue culturel, les siècles passés ont été fantastiques. Avec la culture de l’immédiat, de l’individualisme et du dématérialisé, il est probablement difficile de laisser un héritage à la hauteur des civilisations précédentes, sinon un immobilier éventuellement ambitieux et une révolution techno-écologique qui pourrait marquer l’humanité en bien comme en mal. Mais nous pouvons toujours suivre une ligne politique de bon sens : perpétuer la sauvegarde du patrimoine historique, et s’arranger pour que l’humanité ne disparaisse jamais, maintenant la présence de témoins pour notre civilisation. C’est là tout le triste paradoxe : si l’on se projette dans un futur lointain, le seul moyen de perpétuer la civilisation humaine pourtant attachée à la Terre sera peut-être de la quitter. Il ne resterait alors plus que des souvenirs historiques et des millions de documents l’attestant, faisant de cet héritage le plus lourd sans doute à recevoir.

Avis d’actualité : #9, qui défend encore la démocratie ?

 

Nous voilà donc dans une nouvelle année politique, qui je sens va être terriblement similaire à 2017. Comme à son habitude, Macron nous préparera quelques lois antisociales, quelques phrases méprisantes, et on trouvera encore assez de citoyens pour le défendre. Néanmoins, l’actualité me pousse surtout à revenir sur le déficit démocratique de nos sociétés, qui s’est fait remarquer de plus en plus ces dernières semaines.

 

Fake News et complotisme, on prend les mêmes et on recommence ?

J’ai débuté dans le blog politique en traitant de complotisme, pensant naïvement apporter une vision équilibrée et nuancée de la chose. Au fil des mois, je me suis vite rendu compte que les complots et manœuvres discrètes étaient de plus en plus nombreux, alors qu’augmentaient paradoxalement les condamnations d’un « conspirationnisme » jamais défini mais bien pratique pour étouffer les avis divergents.

Nous en venons donc au projet défendu par la Macronie consistant à lutter contre les Fake news au niveau étatique. Un projet qui coïncide avec l’émergence de Russia Today en France ; à vous de faire le lien. Ce projet demeure encore flou actuellement, mais connaissant la propension du pouvoir à imiter les scénarios d’Orwell, nul doute qu’on assistera à quelques dérives peu démocratiques.  

Les Fake News est un sujet dur à abordé. Si certaines sont vérifiables et donc réellement à condamner au titre de n’importe quel autre mensonge (en témoignera la récente affaire de Fake news lors de l’élection présidentielle), d’autres relèvent d’une analyse subjective, que nul ne devrait pouvoir qualifier de réalité ou de mensonge. Les campagnes mensongères des américains attrayant à leur interventionnisme démontrent aussi que la position majoritaire peut elle-même mentir, et qu’aucun média ne se risquerait à froisser ainsi le système.

Analyser le traitement d’une potentielle  « fake news » peut être ainsi intéressant pour en comprendre les dérives. Exemple avec la guerre en Irak : Colin Powell brandit une fiole à l’ONU, Saddam Hussein détiendrait des armes non conventionnelles. La fiole contenait en vérité de l’eau. Qui aurait été taxé de faiseur de Fake News à l’époque ? Celui qui affirmerait cette culpabilité de Saddam Hussein, ou celui qui affirmerait que les américains complotent pour justifier leur attaque intéressée de l’Irak à l’aide de mensonges diffusés internationalement ?

Russia Today et Spoutniks News sont des organes de presse liés à l’oligarchie russe. Et ? Combien de média pour combien d’oligarques chez nous ? La seule différence notable, c’est que ces média russes diffusent des reportages pro-russes, là où l’extrême-majorité des média est pro-américaine dans cette éternelle guerre froide. On en revient donc toujours au même sujet : l’acceptation de la contradiction.

 

Le temps de parole, éternelle victime de l’oligarchie

Un de mes sujets favoris depuis que j’exprime sur le net est probablement le temps de parole des différents courants de pensée et leurs candidats. Je passe sans doute pour un extrémiste du temps de parole, à vouloir que chaque candidat ait le même temps sans qu’aucun avis ne soit avantagé. On pourra dire ce qu’on veut, mais les passages à la télé ont beau jouir d’une popularité en perte de vitesse, ils ne demeurent pas moins influents pour une part de l’électorat.

De ce fait, quelle ne fut pas ma surprise quand j’ai découvert l’énième projet de l’oligarchie contre la démocratie (son adversaire la plus fidèle je rappelle). D’après Marianne, et Capital et l’Huma confirmeront, la majorité envisagerait de modifier les lois électorales aux européennes afin d’obtenir un temps de parole proportionnel à la représentativité politique au parlement. Le drapeau européen au parlement national était déjà la preuve que Macron confond la Nation et l’Union dont elle fait partie, mais l’association d’une représentation politique nationale avec une représentation politique européenne est tout sauf une bonne idée. Les enjeux sont différents, les partis politiques à l’échelle européenne aussi.

Comme a pu démontrer le vote du CETA, la France est parfois unanime contre ses voisins européens. Mais de là à en déduire de l’utilité d’une même voix française pour le parlement européen, c’est commettre un déni de démocratie flagrant. Les lois électorales étaient déjà cruelles envers les « petits » candidats, avions-nous réellement besoin d’en rajouter ?

(A titre indicatif, la France insoumise verrait son temps de parole divisé par dix)

 

Balance ton porc et droit à être importuner, l’hystérisation des débats

Parlant de déni de démocratie, il serait intéressant pour finir d’associer les situations précédentes au débat récent du harcèlement et des violences sexuelles.

Je me tiens souvent éloigné des polémiques et j’essaye de traiter ce genre de sujets uniquement en débats. Mais à force, il me fallait prendre la parole à mon tour, afin de nuancer cette hystérisation qui se révèle très parlante sur l’état du débat politique en 2018.

Tout d’abord, Balance ton porc est révélateur d’une médiatisation de la société qui consiste à exposer ses problèmes devant le monde entier, avant de se tourner vers des gens compétents. Ma première conclusion sera donc : il existe des lois, il existe une justice. A elle de faire son travail. Si condamnation il y a, alors la personnalité y perdra des plumes et ce sera bien mérité. Mais jeter en pâture des personnalités du cinéma et de la télévision sans aucune autre preuve que des témoignages, c’est gâcher le travail de la justice et bafouer la présomption d’innocence. De même, il faut distinguer vie privée et vie publique. La suppression pure et simple de l’acteur Kevin Spacey du dernier film de Ridley Scott est absurde, même si je comprends la prudence. Nul doute que le réalisateur aurait vite vu les retombées négatives du scandale entourant l’acteur.

La suite au phénomène « BalanceTonPorc, c’est évidemment le débat féministe en France.  Je préviens tout de suite, j’ai beau être de gauche, je ne suis pas féministe, je suis égalitariste. Voir le débat tourner à la misandrie (essentiellement sur les réseaux sociaux, moins chez les personnalités dans les média) m’a fortement attristé. Entendre sur des plateaux, de même, des lycéens réclamant l’évocation des harcèlements sexuels en cours de biologie sur la sexualité m’a aussi interpelé. Ainsi, les harcèlements et les viols (à mettre sur deux plans différents) seraient un chapitre de l’éducation sexuelle de nos collégiens/Lycéens ? Je suis désolé, mais cela relève essentiellement d’un déficit d’éducation, qu’il s’agira de combler avec une meilleure action parentale et une meilleure éducation au civisme. Parce que le « manspreading », les propos déplacés et autres relèvent avant tout d’un manque de civisme, bien plus qu’un problème de perversion sexuelle qui serait majoritaire chez les hommes.

Le troisième acte de ce débat, c’est bien entendu la tribune du Monde sur la liberté d’importuner. Tribune un tant soit peu discutable, mélangeant au même titre que l’autre partie au débat les divers sujets abordés à l’occasion. Le tout n’est pas de se prononcer pour ou contre cette tribune, mais d’accepter la présence d’avis contraires. Souhaiter le pire à ces femmes parce qu’elles s’inscrivent en opposition au néo-féminisme, n’est-ce pas là un autre déni de démocratie, provenant de la gauche cette fois-ci ? Catherine Millet dans Quotidien est tout autant légitime pour parler de ces sujets que Caroline de Haas (que j’appréciais dans son engagement contre la loi travail, mais beaucoup moins dans ses prises de positions sociétales).

Sur Balance ton porc et la majorité des sujets abordés, je reviendrai au même Leitmotiv : il y a des lois, il y a une justice. La société, du temps où elle était patriarcale, a certes modelé les comportements des femmes, les conduisant aujourd’hui encore à refouler un viol ou une agression au lieu d’aller porter plainte. Mais cela évolue, et j’incite de tout mon cœur les témoins et victimes de tels actes à faire appel à la justice. Nul besoin d’inventer des lois pour le moment, appliquer les existantes sera déjà un grand pas.

 

Comme à son habitude, la classe politique entière sombre parfois dans le refus du débat démocratique, rien d’étonnant quand rien n’est fait pour donner goût à la politique et à la contradiction. Mais que ce soit l’extrême-gauche et son sectarisme ou la droite macroniste et ses rêves d’opposition muselée, la démocratie a encore beaucoup à craindre des positions politiques de chacun. Discuter calmement de sujets de société et d’économie, ce serait trop demandé ?

Avis d'actualité: #7, Philippot et le Front National

 

Depuis la semaine dernière, les tracas internes au Front National me poussaient à écrire un billet sur Florian Philippot ; personnalité iconique de ce parti ces dernières années. Voilà que l’actualité aujourd’hui me laisse penser qu’il est temps de lui dédier une courte réflexion…

 

Florian Philippot, le grand écart entre gauche et droite ?

Son parcours reste la chose la plus intéressante à étudier. Comment un militant chevènementiste, qui a par moment assisté à un meeting de Jean Luc Mélenchon (Source : Wikipédia), a-t-il pu rejoindre ce qui est traditionnellement considéré comme le parti le plus à l’opposé de la gauche ?

A l’instar de Natacha Polony, le parti chevènementiste comptait dans ses rangs les tenants d’une gauche institutionnelle plus pragmatique, moins virulente sur les questions sociétales que pour les questions de souveraineté. Cette gauche avait tout pour séduire le militant Philippot, convaincu très jeune par la cause souverainiste. Néanmoins, suite au traitement réservé envers les adversaires frontistes, il finit par se détacher progressivement des mouvements de gauche, rejoignant finalement Marine Le Pen, séduit par la nouvelle ligne du parti. Il apporta au FN son rejet de l’UE (ou de l’Europe ?) et sa passion des questions économiques. Avec lui, le parti d’extrême-droite devint cependant plus flou, puisqu’une ligne libérale-conservatrice persistait encore ; la même ligne qui fit tout pour le pousser à la démission.

Cet acte est selon moi une erreur stratégique, ce qui n’est pas pour me déplaire. En effet, la seule once de politique respectable présente au Front National demeurant la ligne Philippot (J’y reviendrai), le fait de s’en débarrasser prive le parti d’un excellent débatteur et d’un gage politique très important. Certains là-bas estiment que la défaite est due à Florian Philippot, mais il faudrait être aveugle pour faire cette analyse : au contraire, le parti n’a jamais aussi bien marché que lorsqu’il se préoccupait de tous les français, et non pas d’une petite catégorie extrêmement conservatrice et égoïste. De plus, face à la lamentable prestation de Marine Le Pen, l’aisance médiatique de son second permettait de rassurer le chaland sur les capacités politiques du parti.

 

La ligne Philippot, entre mystère et mauvaise foi

J’ai rarement été très critique à l’encontre de Florian Philippot, et à raison d’ailleurs : une ligne souverainiste, anti-UE, sociale, et plutôt pragmatique sur les questions sociétales ne me dérange pas ; se rapprochant de l’UPR par exemple. Certes, je suis moins catégorique sur la question européenne, mais je reconnais volontiers qu’un parti exclusivement acquis à la ligne Philippot m’aurait peut-être séduit en cas de force majeur (à savoir dans le cadre d’un second tour face à Macron par exemple). Si je remonte dans le temps, j’estime que mon regard sur lui a changé lors d’un débat avec Macron (Alors ministre de l’économie) dans Des Paroles et Des Actes. Je me suis alors rendu compte d’une chose étrange : un cadre du FN tenait des propos plus à gauche que ceux d’Emmanuel Macron. Une question alors me vint : pourquoi reste-t-il dans ce parti en tentant de le transformer, au lieu de le quitter et de fonder le sien ?

Un autre constat vint rapidement aussi ; Philippot est excellent acteur. Ainsi, pendant la campagne, il était chargé de faire croire à l’unité du Front National devant les média, pratiquant de manière abusive une mauvaise foi commune à celle de Dupont-Aignan. Sa loyauté sans borne envers Marine Le Pen reste incompréhensible aussi.

Je pense honnêtement que Philippot n’est pas quelqu’un de mauvais en soi, mais sa ligne ayant du mal à percer au début, il est probable qu’il profita du succès du FN pour se faire connaitre médiatiquement.

Reste enfin un problème d’ordre éthique : Philippot n’a jamais été très favorable à la ligne sociétale dure du parti, mais cohabite pourtant très bien avec les branches les moins fréquentables. Du moins, il a souvent enchainé les pirouettes pour éviter le sujet devant les journalistes. Différencier Philippot du FN traditionnel, c’est plutôt aisé. Mais le détacher totalement du parti (qu’il a contribué à dédiaboliser) serait peut-être un peu trop rapide, en dépit d’un gaullisme assez authentique qui pourrait lui être crédité.

 

Quel avenir pour Florian Philippot ?

Un gaulliste souverainiste égaré au Front National, parti d’origine libéral-conservateur, a de quoi donner du fil à retordre aux analystes politiques. Est-il encore de gauche ? De droite ?

Pour ma part, je le situerai quelque part entre le centre-gauche et la droite souverainiste, ce qui en fait quelqu’un de tout à fait fréquentable. Néanmoins, son passage au FN a été à double-tranchant. S’il a pu acquérir une certaine notoriété, il ne demeure pas moins marqué au fer rouge par cet ancien statut. Quand il proposait un café-débat avec les insoumis, ce fut une réponse cinglante qu’il reçut, à mon grand désarroi d’ailleurs. Je pense qu’il faut être ouvert au dialogue avec Florian Philippot. En dépit des défauts que j’ai laissé transparaitre plus tôt, je pense qu’une ligne souverainiste avec les Patriotes, les chevènementistes et l’UPR pourrait de temps en temps s’associer avec les insoumis pour défendre les intérêts de la France, au-delà des querelles partisanes qui ont pu les diviser.

Néanmoins, la réalité est beaucoup moins vendeuse. Il y a fort à parier qu’il poursuive sa route avec Les Patriotes, sans succès électoral majeur pour des raisons évidentes, et sans possibilité de rédemption pour son passé litigieux. Tant pis ; à défaut d’avoir un allié occasionnel, il reste toujours un débatteur intéressant à écouter.

Avis d’actualité : #6, Mes désaccords avec la gauche, de Verdun à Danièle Obono

 

Loin de moi l’idée de rebondir sur toutes les polémiques dont le monde médiatique est très amateur ; pour autant, l’affaire concernant cette députée de la France insoumise est pour moi l’occasion d’aborder un sujet très intéressant : mes désaccords principaux avec la gauche.

En effet, je n’aime pas trop me revendiquer de gauche ou de droite afin de parler au plus grand nombre, mais je mentirai si je disais que je ne vote pas à gauche. Néanmoins, ma vision sociétale n’est pas toujours en accord avec les valeurs sociétales de la France Insoumise, du Parti socialiste ou de la société civile marquée à gauche. Il va sans dire que je ne suis pas pour autant conservateur ; opposé aux idées rétrogrades qui divisent plus qu’elles ne résolvent de problèmes.

Retour sur plusieurs sujets médiatiques qui ont défrayé la chronique, et qui ont alors fait émergé des désaccords plutôt marqués avec la gauche.

 

La gauche et le communautarisme

Ici, le sujet n’est pas tant le communautarisme, que les réactions de la gauche au sujet de cette tare pour l’unité de la nation…Je n’ai jamais caché mon aversion envers le Parti des Indigènes de la République, aversion partagée pour le CCIF, Marwan Muhammad et Tarik Ramadan. De même, le communautarisme au sein d’une part de la bourgeoisie catholique, que ce soit Sens Commun ou les Survivants, m’inspire peu de sympathie. Bref, à la différence de l’extrême-droite, je ne me focaliserai pas sur un communautarisme islamique et/ou issu de l’immigration.

Luttant traditionnellement contre la ségrégation et en faveur de l’égalité, la gauche semble avoir abandonné ce combat lorsqu’il s’applique à des populations traditionnellement mises de côté. L’idéal républicain est mis à mal par l’existence de nations officieuses au sein du pays (et encore, l’Angleterre est bien plus touchée par ce fléau). Il s’agit bien heureusement de minorités, mais leur impact est important, puisque le communautarisme contribue à la fois à la mise à l’écart de croyances différentes par leur comportement excessif, et au climat de mépris haineux envers le pays, climat sous lequel devront vivre désœuvrés et populations délaissées.

Ainsi, il parait évident que pour lutter contre le terrorisme, il faut lutter contre le communautarisme. Cela doit se faire sans discrimination, certes, mais la critique de dérives religieuses doit se faire, quand bien même certaines bonnes âmes iraient prôner un vivre-ensemble dévoyé, loin du vivre-ensemble enrichissant pour le pays. (Comme la tribune souhaitant la tolérance envers le PIR et Houria Bouteljda par exemple)

En cela, on pourra donc constater que la gauche est laxiste, sinon inconsciente sur ce sujet. (Tandis que la droite l’instrumentalise).

 

La gauche et les questions sociétales

Autre point de désaccord, les questions sociétales sont l’occasion de témoigner l’importance que j’accorde au pragmatisme et à la modération sur ces sujets.

Comme exemple récent, on pourra prendre la marche des fiertés. A l’origine, il s’agissait d’une initiative louable, vouée à la reconnaissance de l’homosexualité comme quelque chose de normal et à accepter. Peut-être était-ce en raison de la persistance de valeurs homophobes, ou tout simplement par inconscience politique, mais toujours est-il que ce qui devait aboutir à une égalité entre les orientations sexuelles s’est rapidement transformé en cortège de clichés desservant la cause LGBT plus qu’elle ne l’aide. Erigeant les stéréotypes contre lesquels je me suis toujours battu sur un piédestal, cette part de la gauche (majoritairement) commet une erreur selon moi. Comme pour le féminisme, défendre une égalité réelle et non-biaisée (sans discriminations positives donc) devrait être une priorité par rapport à des comportements clivants comme les protestations anarchiques des Femen ou la Gay pride précédemment citée.

De même, on pourrait mettre sur la table la lourde problématique de la question du genre. Si l’existence d’un troisième sexe est avérée, celle de genres multiples l’est beaucoup moins. Pour ma part, je pars du principe que les comportements de chacun relèvent du domaine personnel, et dépendent de l’éducation et des choix de vie. Où est donc le besoin de se revendiquer de tel ou tel genre, parce que l’on correspond à des stéréotypes imposés à la base par la société communément qualifiée de patriarcale ? En plus d’être un véritable imbroglio sociologique loin de faire l’unanimité, la question du genre reste un casse-tête politique, ce qui explique donc pourquoi le mouvement que je souhaite lancer restera très pragmatique sur la question.

 

La gauche et l’immigration

Principalement à l’extrême-gauche, l’immigration est perçue de manière angélique, du sans doute à la perception internationaliste (que je ne partage pas) du monde. Les réalités sont plus dures, et pas uniquement du côté des violences qu’ont vécu les immigrés politiques.

Mélenchon, contrairement à ce que certains à droite ont pu dire, a une vision assez lucide par rapport à d’autres de ses collègues à gauche. En effet, et c’est partagé aussi à droite, il s’agit avant de tout de réduire les causes de départs des réfugiés. De manière générale, ma position reste donc assez à gauche pour les réfugiés politiques, estimant qu’un mur ou qu’un rejet systématique n’aurait aucune efficacité et serait profondément inhumain.

Pour autant, l’immigration économique est à traiter différemment, qu’elle vienne d’Europe du Nord ou d’Afrique d’ailleurs. Il est clair que la pauvreté peut inciter les gens à chercher mieux ailleurs. Difficile de leur jeter la pierre. Mais on entre alors dans un cercle vicieux : si les qualifiés cherchent d’autres terres pour leurs compétences et les non-qualifiés d’autres entreprises dans d’autres pays (où ils travaillent souvent au noir, en plus), le pays d’origine se voit donc ponctionné des trois-quarts de ses chances de développement. Ce qui amènera un retour à la situation initiale, avec de nouvelles migrations économiques. Je serai donc en faveur d’un accueil provisoire, sur deux à trois ans, puis un plan de réinsertion dans la société de son pays d’origine. En raison de notre impérialisme passé et du capitalisme excessif que nous avons aidé à propager, nous avons des responsabilités concernant majoritairement les pays d’Afrique et d’Asie. Leur rendre la liberté, puis leur prendre une part de leur main d’œuvre en retour n’est pas une bonne idée. (On songera aussi à l’Ukraine, dont le potentiel en travailleurs précaires en a motivé plus d’un)

Enfin, parce qu’il est absurde de se couper du monde et des échanges humains, il ne s’agit pas de refuser tous les travailleurs étrangers. Mais dans le cas où ils s’installeraient, il faut ensuite penser intelligemment leur intégration (mais on revient alors au point 1) pour qu’ « étranger » ne soit plus qu’une caractéristique de leur passé et un trait d’histoire les rattachant à leur patrie d’origine. La république ne doit laisser personne au bord de la route.

 

La gauche et le sectarisme

Ce qu’on pourrait appeler « sectarisme » est le comportement marqué à gauche qui me dérange le plus. C’est un terme généraliste, sans doute éloigné de sa définition initiale. Ce sectarisme partage plusieurs caractéristiques : comme j’ai déjà pu le regretter, il fait la part belle au refus du débat en blacklistant le contradicteur avec des étiquettes péjoratives, généralement en rapport avec la seconde guerre mondiale. Ce sectarisme consiste à insulter un adversaire politique au prétexte qu’il a passé une alliance qui ne plait pas. Il consiste aussi à défendre la démocratie uniquement quand c’est en sa faveur.

Ainsi, bien qu’en désaccord avec de nombreuses positions (et l’historique) du Front National, je me suis toujours demandé au nom de quoi devraient-ils se voir museler ? A ce titre, le peu de députés qu’ils ont par rapport à leur représentativité reste pour moi peu démocratique, quand bien même aurai-je toujours affirmé mon rejet du vote FN.  De même, au lieu de souhaiter la censure d’idées différentes, ne pourrait-on pas au contraire en débattre intelligemment ? Exceptions faites du négationnisme, qui s’apparente à une diffamation éhontée, et des différentes discriminations, tout avis se vaut en démocratie. Voir Dupont-Aignan se faire insulter de tous les noms alors qu’il n’avait fait qu’une alliance avec le parti dont il était le plus proche m’a profondément marqué. Est-ce là la défense de la démocratie si chère à la gauche ?

En dehors de comportements antirépublicains, discriminatoires ou diffamatoires, nul ne devrait être censuré.

 

La gauche et le patriotisme

On arrive ainsi à la dernière affaire en date, qui sur le coup m’a paru peu aisée à traiter. Mais avant d’évoquer le cas de Danièle Obono, j’aimerai revenir sur les dernières commémorations à Verdun. Rappelez-vous de ce jour où un génie eut l’excellente idée de légaliser la dégradation de tombes et l’irrespect envers les défunts, et cela avec la bénédiction d’une partie de la classe politique. L’extrême-droite et la droite s’étaient alors précipités pour attraper la perche que leur tendaient les inconscients à l’origine du projet.

Ce qui se passe actuellement est assez similaire. Mais il faut d’abord remonter à une pétition en soutien à un artiste dont la chanson « Nike la France » avait un temps fait polémique. Polémique justifiée selon moi : la liberté d’expression ne peut pas forcément permettre des comportements aussi agressifs, qui ont de quoi déranger pas mal de gens. Mais soit, signer cette pétition est profondément discutable, mais on va mettre cela de côté pour le moment. La semaine dernière, Mme Danièle Obono, désormais députée, est invitée sur un plateau médiatique ; l’occasion était trop belle pour les journalistes, qui enchainent les questions mal formulées et assez insidieuses, dont l’une lui demandant si elle pourrait crier vive la France dans l’immédiat, ce à quoi elle a répondu maladroitement « Pourquoi vive la France? Oui je peux dire vive la France, mais pourquoi? Pour le 14 juillet? »

Dis comme ça, la phrase peut être interprétée comme une tirade peu patriotique. Mais pour ma part, ce seront plus les soutiens à « Nike la France » et sa proximité (il semblerait) avec le PIR (encore eux) qui me dérangent. Cependant, qu’une élue de la république hésite sur une question (volontairement absurde) de ce genre reste problématique, et je regrette que personne à gauche n’ait nuancé ses propos ; Mélenchon le premier, qui peut se montrer à plusieurs occasions plutôt patriotique. (Et je ne doute pas qu’il le soit).

La gauche a eu un temps du mal avec le patriotisme, se méfiant de tout ce qui rappelait le nationalisme exacerbé de certains et la ferveur patriotique déplacée d’autres. Dans cet éternel débat sur l’identité française, Mélenchon lui-même a eu des mots que je trouve déplacé, son dégoût des blonds aux yeux bleus par exemple. A cause d’une volonté de trancher net par rapport au racisme de certains, la gauche a mis du temps avant de renouer avec un comportement réellement républicain, qui ne méprise ni la France, ni ses habitants dans leur ensemble.

 

 

Vous l’aurez compris, cette affaire a pris une trop grande ampleur à cause de son traitement médiatique, mais cela aurait dû être l’occasion de rappeler l’attachement de la gauche à la nation, et personne n’a su rebondir, si ce n’est la droite qui en profita pour récupérer une nouvelle fois les dérives d’en face (et les racistes pour se permettre de nouvelles sorties honteuses). Lorsqu’il faut combattre les dérives islamistes, le communautarisme, les comportements radicalement antipatriotiques ou l’égalité dévoyée, seule la branche conservatrice de la société s’élève en général, ce qui agit inévitablement sur la psychologie des cadres et électeurs traditionnellement ancrés à gauche. Mais comme j’ai déjà pu le dire, ce n’est pas parce que le FN ou l’UMP affirme qu’il fait beau qu’il faut persister à voir de la pluie.

L’étiquette politique n’a que peu d’importance face aux idées défendues, mais cette petite mise au point était nécessaire pour moi, qui compte bien prôner la modération et le pragmatisme sociétal au sein de toutes les familles politiques à la fois.

 

Avis d’actualité : #5, tracas politiciens français, fracas géopolitique mondial

 

 Quasiment à l’arrêt depuis la présidentielle, sans doute occupé par mon projet R21 et peut-être guidé par l’envie de marquer une pause, je ne peux pas m’empêcher cependant de réagir à l’actualité dense de ces dernières semaines. Que ce soient nos petites affaires politiques ou les actes criminels des ségrégations et des attentats, petit condensé de mes avis sur une fin de printemps fort mouvementée.

 

Macron au paradis…

Dès lors qu’il a remporté l’élection haut la main (pour des raisons indépendantes de l’attrait de son programme), Emmanuel Macron s’est senti investi d’une mission divine ; du moins, c’est ce que certains média semblent avoir compris. Ils sont nombreux désormais à participer au concours de celui qui aura le plus gros superlatif pour encenser le messie. Désormais, notre « leader du monde libre » serait le nouveau De Gaulle. Un De Gaulle prêt à vendre les intérêts du pays aux plus offrants, certes.

D’un côté, il faut reconnaitre qu’il a bien la stature d’un présidentiable. Contrôlant efficacement toutes dérives ministérielles possibles à l’aide du méconnu Edouard Philippe (lobbyiste chez Areva), Macron semble prêt à gouverner le pays pendant cinq ans. Hélas, j’ai bien peur que parmi les critères attribués à cette tâche, le respect des intérêts du peuple et de la souveraineté n’en fassent pas parti.

Parlant d’intérêt, on pourra aussi évoquer une presse qui se met à relayer soudainement les affaires le concernant. Certaines vierges effarouchées découvrent ainsi que le conflit d’intérêt, à mes yeux, pire encore que la corruption, n’est pas une pratique bannie sous une république prétendument moralisée. Pourront en témoigner Richard Ferrand, et d’autres avant lui. Mais parmi les affaires qui commencent à éclore, seul l’humour noir du président choque vraiment. Propos tenu en off, les phrases au sujet des comoriens sont reprises partout, alors que ce trait d’esprit n’est en rien condamnable au vu du contexte. (Dans un discours, il en aurait été autrement). Comme toujours, les polémiques sont chassées par la porte et reviennent par la fenêtre.

 

Mélenchon au pilori.

Presque persuadé que le Mélenchon Bashing sera au programme des JO de Paris (je m’avance un peu) tant il est devenu sport national, je ne pouvais pas l’ignorer délibérément. Non pas pour défendre mon ex-candidat, mais pour défendre la nuance et la raison.  

Il est vrai que le principal défaut de Jean Luc Mélenchon reste sa capacité à monter sur ses grands chevaux, devenant bien trop grandiloquent au risque d’en froisser certains. Mais il est temps d’arrêter les mauvais procès. L’affaire Rémi Fraisse avait défrayée la chronique il y a des années de cela, et j’ai souvent pensée qu’au vue des zones d’ombres persistants avec les années, il était peu aisé de se prononcer sur de tels faits. Les qualificatifs adressés à monsieur Cazeneuve (insupportable depuis la présidentielle) étaient à ce sujet disproportionnés, mais pas condamnables dans le fond, surtout au vu du contexte (Meeting enflammé). En effet, la grenade qui a servi n’aurait pas dû être en service pour des raisons de sécurité. Si le ministère de l’intérieur de monsieur Cazeneuve en avait tenu compte, il en aurait été autrement. Qu’il ait commandité un assassinat reste litigieux, mais les décisions du ministère et ce qui en relève, dont l’usage de cette grenade, sont sous la responsabilité du ministre, qui n’a pas à se contenter de prendre les lauriers en cas de réussite.

Ce même Cazeneuve, après l’annonce innocente d’un procès pour diffamation, prouve par la suite qu’il est un fin connaisseur en la matière, surtout vis-à-vis de Mélenchon. S’associant honteusement à Jaurès, il ne peut s’empêcher de condamner une nouvelle fois le non-soutien de son adversaire à monsieur Macron avant le second tour.

Ce refus insoumis de tourner la veste en aura égaré plus d’un, principalement au sein de l’émission On n’est pas couché, qui chaque semaine trouve un moyen d’enfoncer le clou au sujet du « monsieur aigri » de la présidentielle.

Enfin, histoire de rajouter une brique au mur du ridicule, Patrick Menucci vexé comme un pou par la candidature de monsieur Mélenchon, choisit de l’attaquer sur des termes pourtant pas polémiques. Décidemment, il faudrait être sourd pour ne pas comprendre la colère de l’ancien candidat.

 

Kadyrov le tyran, Trump l’inconscient

Le cas de la Tchétchénie est extrêmement compliqué à aborder. Véritable zone à conflit depuis des années (c’est un euphémisme), il s’agit là d’un voisin encombrant pour la Russie. Russie qui crut bon de mettre à la tête du pays Ramzan Kadyrov, espérant sans doute contrôler l’une des deux franges islamistes majoritaires en Tchétchénie. Placer un tyran au pouvoir n’a rien d’unique, il s’agit là d’une action très courante hélas. Mais étant donné le conservatisme religieux qui entoure ce pays, composer avec Kadyrov était peut-être une nécessité. Est-ce un prétexte pour ignorer ses exactions ? Non, bien évidemment.

Si les faits sont avérés (parce que dans ces zones-là, on ne peut être sûr ni de l’ampleur, ni de la véracité des faits avancés), ils sont profondément condamnables. Pour rappel, la discrimination violente envers des personnes en raison de leur sexualité est absolument écœurante. Dans les branches extrémistes des religions, il s’agit d’un comportement malheureusement habituel, mais lorsque cela arrive à hauteur d’un pays, c’est déjà moins courant. Le despotisme de Kadyrov n’est plus à démontrer, mais toute la lumière doit être faite sur cette affaire, quitte à sanctionner sévèrement pour s’assurer de la fin de cette barbarie. Quant à Vladimir Poutine, bien naïf celui qui croit qu’il a les moyens de faire pression sur un islamiste lorsqu’il est à la tête d’un voisin peu apprécié, et ultrareligieux de surcroît.

 

Dans une moindre mesure, je profite de ce paragraphe sur la cruauté d’un homme pour évoquer l’inconscience d’un autre. Trump est hélas un cliché de l’américain moyen, individualiste jusqu’au bout et peu concerné par le sort de la planète. Serait-ce le fruit d’une éducation en deçà des capacités intellectuelles humaines, ou simplement celui d’un manque d’empathie flagrant, mais toujours est-il que son retrait de la COP21 (conférence aussi symbolique que peu utile) relève de la bêtise la plus crasse. Cet accord n’avait rien d’extraordinaire, je l’ai toujours dit, mais le quitter alors que son pays est un des plus mauvais élèves dans le domaine écologique, c’est une provocation qui ne peut rester impunie.

 

La lassitude de l’analyse quotidienne

Pour finir cette revue de l’actualité, je n’ai pas d’autre choix que d’évoquer les attentats, nombreux ces derniers temps. C’est terrible, mais le sentiment que je ressens se rapproche de ma réaction lors des explosions hebdomadaires en Irak ou en Afghanistan.  Je finis par m’en lasser. Les discours inconscients de certains qui nous demande de nous habituer à cela n’ont aucun effet sur moi, mais le fait que ce soit toujours et encore la même situation finit par agir sur les gens. Il y a encore des victimes, il y a encore des terroristes, et il y a encore des gens pour récupérer cela de manière indélicate (Nadine Morano par exemple, experte en la matière). Il devient urgent d’agir, parce qu’en dehors des actions d’apparences qui consistent à vanter les mérites d’un état d’urgence bien peu efficace chez nous, ou à défendre le modèle communautariste anglo-saxon chez nos voisins, rien n’est vraiment fait pour agir à la racine de ce mal. Pour qu’une personne en vienne à tuer des compatriotes (les terroristes venus avec les vagues migratoires demeurant minoritaires, n’en déplaise à l’extrême-droite), il faut bien qu’un processus psychologique se mette en place. Pourquoi personne n’axe-t-il pas déjà ne serait-ce que la moitié de sa politique antiterroriste là-dessus ? Est-ce si compliqué de développer une unité assez forte au sein d’un pays pour qu’aucun citoyen n’en veuille à la terre entière ? Il ne s’agit pas de vanter un communisme aux bienfaits illusoires, mais simplement de prôner l’unité nationale, unité mise à mal par les communautarismes qui se développent de chaque côté de la manche, par exemple.

Bref, condoléances aux familles des victimes, mais je prie naïvement pour que ce soit la dernière fois, comme à chaque fois.

Le temps d’un mandat, 5 réflexions sur la présidentielle : #5, la Vème république face au dépôt de bilan

 

Ça alors, mais quelle surprise : Emmanuel Macron, promu par les média depuis un an et ayant reçu le secours du vote barrage, réussit à se faire élire président de la république par moins de la moitié des électeurs.

Que dire de plus ? Finalement, au lieu d’un vote pur, j’ai préféré que mon bulletin soit à la hauteur de cette élection : nul. Mes mains sont ainsi propres, et je serai libre comme l’air lorsqu’il s’agira de critiquer le nouveau président de la république. Aucun remord donc ; il est temps de passer au bilan.

 

I. Hollande remet les couverts après 5ans de disette

 

A la base, j’avais prévu un bilan complet du mandat de François Hollande, mais finalement, y a-t-il besoin de gaspiller autant de temps pour décrire l’évidence ?

François Hollande a été catastrophique, mais il reste toujours un grand mystère ? Qui était-il au final ? Quelqu’un de mollasson peut-être, mais une voix dans ma tête maintient qu’il est plus probable que cet ancien énarque ait tout simplement récité sa leçon, avec le soutien d’un Valls plus royaliste que le roi, autoritaire et sans honneur. Jean Marc Ayrault était peu utile, mais lui au moins agissait de manière moins agressive.

Le mariage pour tous fut une sombre farce, divisant les français alors qu’il suffisait d’employer là le 49.3 à bon escient. Ce leurre permit de conforter dans l’opinion publique que la gauche était désormais incarnée par Hollande et sa clique.

Vinrent ensuite de nombreuses lois en faveur du néolibéralisme, dont Macron fut le porte-étendard.

Quid de la lutte contre les dérives de la finance ? Quid de l’amélioration des acquis sociaux ? Quid de la paix dans le monde ? Quid de l’écologie (la Cop21 fut une vaste blague) ?

Le mandat 2012-2017 n’aura servi à rien, si ce n’est à prouver l’inconscience du monde politique actuel, et le développement du panurgisme, qui tel un virus, put se propager de manière critique pour maintenir le système en place.

 

II. le système électoral démontre son inefficacité

 

Plus de 45 millions d’électeurs potentiels, mais la démocratie est-elle sortie renforcée de ce scrutin ?

A 600000 voix près, Jean Luc Mélenchon passait. Les résultats ont été très serrés, ne l’oublions pas. Pour Fillon, c’était encore moins important, c’est dire l’absurdité de la chose. Parce qu’au regard d’un pays de 65 millions d’habitants, les différences au sein du quatuor de tête ne représentent presque rien

Le vote blanc, nul, et l’abstention ont atteint de nouveaux sommets. Ne voit-on pas ici que le système électoral actuel n’est plus satisfaisant ? A cela, on constate encore et toujours que l’argent facilite grandement la victoire, et qu’avoir les média de son côté facilité grandement la tâche. La reconstruction de notre démocratie prendra donc du temps.

Aussi, la reconnaissance du vote blanc, le scrutin proportionnel pour le parlement et le jugement majoritaire pour la présidentielle me semble être la meilleure des solutions, à défaut de trouver mieux.

La démocratie ne fonctionne enfin que lorsque les électeurs sont politisés et disposent de suffisamment de recul. Fini donc les média donneurs d’ordres et de conseils subjectifs, et l’éducation politique déplorable des futurs votants. Comme j’ai toujours dis, on est libre de voter, mais lorsqu’il s’agit d’un vote en connaissance de cause.

 

III. le futur se rie de nous un pied dans la tombe

 

Le but de cette élection, c’est de trouver un président capable d’entrainer la France en avant ; capable de protéger notre souveraineté et défendre l’unité du peuple français dans le respect des règles de vivre-ensemble. Il s’agit aussi de faire perdurer notre économie en assurant un cadre de vie décent aux travailleurs.

Macron, désormais 8ème président de la Vème république hélas, ne pourra correspondre que très peu à ce portrait utopique ci-dessus. Nous avons échappé à la division certes, mais la France n’est pas encore prête pour les enjeux de demain, si les enjeux d’aujourd’hui la dépassent déjà. Inutile d’espérer une économie respectueuse de ses acteurs, une politique démocratique, une souveraineté respectée. L’union européenne risque de prendre un tournant encore plus déplorable d’ici peu, et la France ne pèsera pas plus qu’avec Hollande, si ce n’est que le président français ne sera plus l’un des cadavres à enterrer, mais bien l’un des fossoyeurs.

La seule perdante de cette élection, c’est la France. Et la porte vers le futur restera probablement close pour les cinq ans à venir…

Le temps d’un mandat, 5 réflexions sur la présidentielle : #4, Front républicain et implosions politiques (réflexions avant le second tour)

 

Les suites de ce premier tour tant attendu, hormis un désastreux second tour, relèvent du domaine des suppositions ; néanmoins, il est possible de tirer des conclusions sur la reconfiguration du paysage politique, et sur notre pseudo-démocratie qui subit toujours autant la pratique de l’exercice politique.

 

I. l’Union européenne, vainqueur et perdante à la fois

 

Lors de cette élection, la moitié des électeurs ont choisi de donner leur voix à des candidats eurosceptiques. Peu l’ont relevé, mais il s’agit là de quelque chose de très parlant.

En effet, si le premier arrivé (de peu de voix au final) était le candidat européiste par définition ; promoteur d’un système où l’UE doit aller encore plus loin au mépris des intérêts nationaux ; il ne faut pas oublier que Marine Le Pen et Jean Luc Mélenchon sont tous deux des opposants aux dérives européennes.

De manière générale, l’Europe aura été bien trop présente selon moi dans les débats politiques, et bien trop sacralisée. Aucun débat de fond n’a pu avoir lieu, mais lorsqu’il s’agissait d’aborder ce sujet, c’était rapidement caricatural ; j’ai une position modérée là-dessus, plutôt dans le compromis mais avec beaucoup de mépris pour ce qu’est devenue cette union européenne. Aussi ai-je beaucoup regretté que seul le repli sur soi soit présenté comme alternative à cela, comme si cette union était devenue inévitable sous sa forme actuelle.

 

Avec la mainmise de l’UE sur le résultat du second tour – il suffit de voir les cris de joie lors de l’annonce des deux finalistes – on comprend aisément que cette dernière fait partie des vainqueurs. Néanmoins, à l’instar d’Emmanuel Macron, incarnation du système mais moins populaire qu’il ne pense, l’Union Européenne est un vainqueur d’apparence. En effet, les eurosceptiques ont gagné la bataille des idées à défaut d’avoir gagné celle de la présidentielle. Il serait temps de se remettre en question non ?

 

II. Dupont-Aignan, le symbole d’une droite qui se cherche

 

L’annonce de Nicolas Dupont-Aignan qui a déclaré rallier Marine Le Pen a fait l’effet d’un coup de tonnerre sur l’élection. Pourtant, c’était une possibilité bien plus prévisible qu’un choix en faveur d’Emmanuel Macron. A-t-il eu raison pour autant ? Oui et non.

Le programme de Debout la France est bien plus poussé que celui du FN, leurs antécédents moins problématiques, leurs prises de positions moins portées sur la division, mais ce mouvement demeure conservateur et souverainiste, deux raisons suffisantes pour se prononcer en faveur du Front National. C’est néanmoins un mauvais calcul politique, mais la politique doit être une affaire d’honnêteté et non pas un jeu ; il aurait mieux fait de garder ce choix pour lui, mais le fait qu’il se prononce pour une alliance avec le Front National démontre un certain courage et une certaine indépendance. Si quelques commentateurs y voient une soumission, moi j’y vois un pari fou mais empreint de conviction. D’un point de vue personnel, je déplore évidemment ce vote, mais qui suis-je pour interdire à un conservateur souverainiste d’appeler à voter pour un semblable, bien que moins fréquentable ? Debout la France aurait dû être le Front National présentable ; il s’est malheureusement fait doubler par le parti de la famille Le Pen en terme d’électeurs, c’est comme ça.

 

Néanmoins, ce choix symbolise surtout la seule bonne action à imputer à Macron : la recomposition honnête de la droite. Sachant qu’une partie des électeurs de Fillon voteront aussi FN, la frange conservatrice souverainiste forme un bloc que l’on cessera de confondre avec la frange conservatrice libéral incarnée par l’ancien ministre de Sarkozy. Dire que ce dernier appelait NDA à le rejoindre ! Bien naïf celui qui pense qu’une alliance doit se jouer sur la proximité sociétale. L’orientation politique dépend avant tout d’une vision économique. Et il est clair que celle de Dupont-Aignan diffère de celle de Fillon et Macron.

Cet appel au vote FN, certes regrettable encore une fois, (d’un candidat, qui je le crois peut encore se réclamer du gaullisme quant à son programme), est un acte d’honnêteté ; Mais les résultats de cette action sont parlant quant aux dérives des pratiques politiques actuelles, ce qui m’amène à une dernière réflexion :

 

III. Le front républicain, la Vème république en sursis

 

Aussitôt le second tour lancé, voilà que le front républicain revient toquer à la porte. Difficile d’y échapper, presque tous les média en font la promotion, et leur subjectivité ne fait aucun doute. D’un point de vue purement démocratique pourtant, ce front républicain est une absurdité. Ainsi, les français devraient attendre l’avis des média et des grands partis pour savoir quoi faire le jour du 7 mai ? Cette pratique est fort déplorable, et lorsque l’arrière-garde du système s’empresse de défendre ce front prétendument républicain, c’est pour nier le peu de démocratie qu’il nous reste. Ceux qui, comme moi, annoncent voter blanc, se retrouvent pointés du doigt et tenus pour responsable du score du Front National. Bernard Cazeneuve, premier ministre plus transparent que Jean-Marc Ayrault, enjoignit ainsi monsieur Mélenchon de se prononcer en faveur d’Emmanuel Macron.

 

Devrait-on comprendre que monsieur Macron ne pourrait rassembler la moitié des électeurs en France ? Est-ce réellement la faute aux abstentionnistes et blancs-votants ? Nous sommes en démocratie, et le vote est une affaire de conviction. Si un candidat n’arrive pas à convaincre une majorité, c’est que ce candidat ne pourra diriger la France qu’en satisfaisant une minorité.

Il est donc temps de comprendre que le véritable problème vient de notre système d’élection, et je pense pencher de plus en plus en faveur d’une élection avec jugement majoritaire.

Pour revenir sur « l’affaire » Dupont-Aignan, j’estime que les insultes qui l’ont visé, sont, au même titre que les insultes à l’encontre de Jean Luc Mélenchon dans ONPC (Cf. https://youtu.be/Nn9krumqEkg?t=21m19s), des insultes à l’encontre de ce qu’il nous reste de la démocratie ; si le programme du Front National est potentiellement dangereux pour celle-ci, les attitudes des soutiens à monsieur Macron ne font pas figures de sainteté.

Face à de tels comportements, comment cautionner cette farce électorale et le système qui l’organise ?

Analyse de programme : #10, Jean Lassalle

Candidat que l’on n’attendait pas dans cette élection, Jean Lassalle est avant tout un homme de conviction, comme ses actions politiques (grève de la faim, marche, …) ont pu le montrer. Je ne le connais pas très bien, du fait de sa faible médiatisation, mais les rares fois où il m’a été donné de de le voir à la télé, il m’a semblé dégagé une certaine prestance. Parfois étrange, on peut le dire, il n’en demeure pas moins intéressant à écouter.

Question présidentiabilité, il obtient à mes yeux un bon résultat :

Presidentiabilite

 

1° Slogan

 

Il semblerait que ce soit Résistons, ce qui est un peu court mais plutôt clair.

 

2° Programme 

 

Comme on avait pu le voir avec Nathalie Arthaud, Jean Lassalle met à disposition du public des prises de positions plus que des lignes de programme, ce qui donnerait une analyse plus courte. Pour obtenir un programme satisfaisant, il m’a donc fallu des heures de recherche. Je couplerai donc à la fois le communiqué de presse contenant les mesures et le projet.

 

A. Finance

 

Tout comme Jacques Cheminade, Jean Lassalle propose un jugement sévère mais juste et lucide sur les banques et la finance. On trouvera aussi un reproche à la mainmise de Bruxelles sur la politique économique, et à la financiarisions dévastatrice pour la culture entre autre, ainsi qu’une politique fiscale ambitieuse et une critique de la dette publique.

Plusieurs de mesures de contrôle des banques sont mentionnées, parfait.

La lutte contre l’évasion fiscale constitue aussi une part de son programme.

 

 

B. écologie et santé

 

La partie énergies renouvelables est assez complète. J’ai beaucoup aimé la mention de l’autonomie énergétique des citoyens, qui me parle beaucoup.

Sont encouragés le développement de centrales solaires et du covoiturage. Le dumping environnemental sera sanctionné.

Le respect des animaux est mis en avant, et la culture OGM soumise à interdiction des collectivités, ce qui sur ce pays devrait se faire plutôt au niveau national.

La crise des éleveurs et agriculteurs a été visiblement entendus si on regarde d’une manière globale le programme agricole.

 

Préoccupation de plusieurs candidats, les déserts médicaux sont les principaux concernés par le pan santé du programme.

La prise en compte des médecines alternatives présente aussi un certain intérêt.

 

C. démocratie et territoires

 

Comme chez de nombreux candidats (et c’est très bien), on plaide pour la reconnaissance du vote blanc. On trouvera aussi droit de pétition, référendum d’initiative populaire, et introduction de la proportionnelle. Pour cette dernière mesure, je regrette que ce ne soit qu’à hauteur de 10%, au lieu de de couvrir cela intégralement.

Côté moralisation, le casier vierge est exigé, ainsi qu’une justice ordinaire pour les députés ; ce sur quoi je suis mitigé.

Les ministres seraient tous responsables devant le parlement, pourquoi pas.

 

On devine aisément que Jean Lassalle jouit d’un statut de maire, puisque la commune est au centre de sa refonte des institutions. On appréciera la critique oh combien désirable des régions inutilement monstrueuses créées dans pendant le dernier mandat.

Pour les mairies, on pourra parler d’un meilleur financement par exemple.

La création de coopératives d’investissement local est quant à elle intéressante.

Le haut-débit est exigé sur tous le territoire, pourquoi pas. Le service national sera mis à contribution pour l’entretien des forêts, ce qui est une bonne utilisation.

 

Enfin, on y constate aussi des mesures en faveur d’une urbanisation végétale.

 

D. Economie

 

La fracture présente au sein des entreprises entre patronat et salarié est observée avec justesse, même si rien de précis n’émane de cette critique.

Il est favorable aux nationalisations, ce qui nous fait un point commun fort appréciable. Les entreprises du CAC40 seraient ainsi potentiellement partiellement nationalisées.

De même, l’encouragement à des visions sur le long terme est mentionné, encore une fois à juste titre.

 

L’économie est très liée dans ce programme à l’apprentissage et aux universités, rien d’original mais appréciable évidemment.

 

L’actionnariat et le travail détaché est mieux régulé, et les heures supplémentaires sont fortement majorées.

 

E. Relations internationales et Europe

 

Jean Lassalle apparait aussi comme un diplomate à prendre au sérieux. Comprenant les intérêts à développer le continent africain dans la moralité et le respect des intérêts humains, il propose une vision encore lucide et appréciable. Conscient de la situation internationale de ces nations, il offre un renouveau similaire à ce que j’attends.

On notera avec satisfaction la sortie de l’OTAN.

Pour l’Europe, le candidat souhaite moins d’UE, ce qui est parfait. La démocratie semble pouvoir reprendre ses droits.

Enfin, l’Afrique est considérée comme une terre à développer de manière intelligente.

 

F. Education et culture

 

Conscient des enjeux de l’éducation, on compte parmi ses mesures l’ouverture de nouvelles filières (artistique par exemple), l’ouverture au monde et à la nature avec le développement de classes de découvertes (et d’échanges scolaires), ou encore l’apprentissage du codage informatique dès le primaire. Je suis peu favorable à cette dernière mesure, la considérant comme trop complexe si on regarde les autres matières à enseigner dans le même temps.

Son programme va loin dans la réflexion sur l’éducation, avec l’évocation de pédagogies alternatives ou l’enseignement des arts martiaux pour « forger le caractère ».

Les situations de handicap sont assez bien prises en compte.

 

Pour la culture, on notera un encouragement des créations indépendantes.

L’histoire des religions sera enseigner à l’école, ce qui me convient beaucoup ; j’ai toujours affirmé l’utilité du savoir religieux pour développer la tolérance et lutter contre les radicalisations.

Enfin, encore une idée originale mais bienvenue, la présentation publique d’arts appartenant à des privées quelques jours par an. Une mesure que je suis susceptible de reprendre dans mon programme idéal. (Avec quelques modifications)

 

G. Social

 

Jean Lassalle affiche une volonté d’unifier le pays, ce qui est une évidence pourtant mise de côté.

On retrouvera une analyse fine et intelligente de la société, des banlieues fracturées, du fossé riches-pauvres, et ainsi de suite…

Quelques points cependant mériteraient des éclaircissements : qu’entend-il par liberté religieuse par exemple ?

La restauration d’un service militaire fait débat, et comme j’ai déjà pu le dire, je n’y suis pas favorable lorsqu’il est exclusivement militaire. Cependant, la version communiquée récemment est déjà plus satisfaisante, avec un service militaire/civique.

 

Le droit social d’Alsace-Moselle est étendu à toute la France, parfait. Un conseil national serait convoquer pour les questions sociales ; après tout, c’est une idée.

 

Dans le domaine du symbolique, on observera avec amusement plusieurs fêtes similaires à celle de la musique, au « rythme des saisons ». C’est original, mais on ne peut pas dire que c’est insensé.

 

Enfin, une mesure utile et plébiscitée, un toit pour les sans-abris, et une idée qui a le mérite d’être posé, la formation des modérateurs sur les forums en ligne.

 

H. Sécurité

 

Parmi les mesures, on notera la fin de la politique du chiffre, plus que bienvenue.

Jean Lassalle propose de recruter plusieurs milliers de magistrats et d’avoir une justice plus efficace ; ce qui tombe sous le sens. Autres recrutements, le secteur des douanes, c’est assez stratégique.

On constate aussi une volonté de rendre décente la vie en prison.

Je regrette cependant le maintien de l’opération sentinelle, qui si elle partait d’un bon sentiment, n’est pas très efficace actuellement.

 

 

3° Conclusion

 

Le projet de Jean Lassalle est très intéressant, beaucoup de ses objectifs sont d’ailleurs communs avec les miens. On sent beaucoup de volonté et d’honnêteté, mais tout cela aurait dû être mieux vendu. A l’instar de Jacques Cheminade, Lassalle a tendance à s’enfermer dans le rôle du candidat farfelu, alors que beaucoup de ses idées sont tout à fait bienvenues. Ses difficultés à s’exprimer font de lui quelqu’un difficile à écouter, alors que son programme est satisfaisant. Pas assez présidentiable hélas, c’est le seul point noir que je présenterai.

Sinon, on regrettera aussi qu’il n’aille parfois pas assez loin dans ses propositions, comme un petit goût d’inachevé.

 

Penser l’Europe

3/5

Réorganiser le travail et l’emploi

3,5/5

Une sécurité assurée

3/5

La réindustrialisation de la France et sa protection économique

3,5/5

Une réforme culturelle ambitieuse

4/5

Penser le défi écologique

3,5/5

Réguler la place des marchés financiers et des banques

2/2,5

Penser l’avenir spatial

0/2,5

Penser la place et le financement de l’armée française

2,5/5

Penser les relations internationales

4/5

Niveau d’absence de danger pour la France

5/5

 

Total : 34/50

 

Finalement, son programme est vraiment proche de celui de Jacques Cheminade, et sans surprise, le bon score qu’il obtient est identique. J’apprécie les convictions fortes qu’il porte, bien qu’il ait du mal à les vendre publiquement. Derrière ses aspects étranges, Jean Lassalle est porteur d’un projet intéressant.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Analyse de programme : #9, Dupont-Aignan

J’ai beau me situer traditionnellement (mais non officiellement) à gauche, il m’arrive d’apprécier les prises de parole de Nicolas Dupont-Aignan. C’est un cas à part finalement dans la politique française. De base, c’est selon moi le successeur (quelques fois avec Guaino) de la droite gaulliste. Il défend une idée de la souveraineté avec laquelle je suis assez en accord, et d’une manière générale, ses propos sur l’économie ne sont pas mauvais. Cependant, est-ce lui ou sa faible popularité qui veut ça, il a tendance à aller dans les terres du Front National. Il me semble donc sincère, sauf lorsqu’il cherche à grappiller quelques points en s’embourbant dans les théories fumeuses du grand remplacement par exemple. Je peux pardonner son manque d’ouverture sociétale, mais cela est plus problématique.

Il a une certaine stature présidentielle, mais à nuancer tout de même.

présidentiabilité

I. Slogan

 

Il semblerait qu’à l’instar de Macron, le nom du mouvement fasse office de programme. Pourquoi pas. Debout la France est assez acceptable.

 

II. Programme

 

Premier dilemme : étude des 181 pages du programme ou la version abrégée ? S’il restait beaucoup de temps, je pourrai privilégier la première version, que je lirais de toute manière ; je voulais donc me contenter d’une version simple. Sur la version complète, je témoigne quand même de mon admiration pour la structure, qui se rapproche assez en termes de précision et d’organisation de ce que j’envisage. Après réflexion, la version dense sera donc bien mon support d’étude, puisqu’elle semble moins indigeste qu’aux premiers abords.

 

A. « France Libre »

 

1° démocratie et système politique

 

Parmi les mesures habituelles mais bienvenues, on comptera la prise en compte du vote blanc et du casier judiciaire vierge pour les élus. L’idée d’une réforme du statut de l’élu est intéressante. Les privilèges de ces derniers (Ministres compris) seraient supprimés une fois qu’ils quittent leur fonction.

 

Pour le nombre d’élu qui diminuerait, j’ai toujours du mal mais cela s’explique par un raisonnement sur l’administration territoriale que je n’ai pas eu le temps de finir, et qui pourrait donc changer.

Sa volonté de supprimer l’échelon régional n’est pas des plus claires ; celle du Conseil économique social et environnemental me laisse indifférent. (A la condition que des objectifs équivalents se trouvent dans d’autres institutions)

 

Le référendum d’initiative populaire est évoqué, ainsi qu’un retour au septennat. Pour ce dernier, c’est un choix qui se défend, mais je ferais personnellement un compromis pour six ans. Enfin, le processus référendaire mis en valeur est une bonne chose, et la suppression de la loi NOTRe ne me dérange pas ; c’est assez logique si un autre projet administratif est défendu. (D’autant plus que les lois de ce genre ont rarement été des réussites)

 

2° Europe et international

 

Je partage assez son constat sur l’Europe défigurée par l’UE.

 

Pour la partie intégration européenne, on pourra souligner qu’il est l’un des rares à marquer le refus de la Turquie dans l’UE au sein de son programme.

Je ne m’étendrais pas sur son projet européen, très dense, mais globalement, on s’approche vers plus de démocratie et de souveraineté, c’est plutôt satisfaisant.

 

Evidemment, le refus du TAFTA/ CETA est à prendre en compte

 

Fin des sanctions contre la Russie, sortie de l’OTAN, francophonie, position diplomatique raisonnable, bref, c’est très satisfaisant pour le pan international

Son projet est très amitieux, et touche tous les continents. Si on ne franchit pas la limite de l’interventionnisme, pourquoi pas.

Au sujet de la Francophonie, une page entière y est consacré, ce qui très bien.

Comme pour le projet européen, résumer tout cela en quelques phrases ne ferait pas ressortir la qualité du projet en question.

 

Projet de coopération France/ Afrique : Un projet qui me tient beaucoup à cœur ; celui de développer un continent aux capacités depuis longtemps sous-estimées. La partie ici présente se retrouve donc dans mes idéaux dans les grandes lignes.

Entre autre, on comptera l’électrisation de l’Afrique et un grand développement agricole. 

 

3° français de l’étranger et défense

 

NDA plaide pour une meilleure intégration des français de l’étranger dans les élections ; c’est peu commun mais logique.

 

Dans le domaine de la défense, on retiendra une hausse de 10 milliards du budget de la défense. Est-ce trop ? Je l’ignore, j’estime que ce budget doit correspondre à un projet. Si le recrutement (ici de 50000) est attendu, c’est surtout d’un point de vue technique qu’il faut améliorer tout ça. A cela, le programme propose une modernisation souhaitable et une préférence européenne pour l’équipement. J’aurai préféré une préférence française, mais en attendant de relancer notre industrie, c’est plutôt logique.

Enfin, les services de renseignements semblent pris en compte dans ces améliorations.

 

B. « Une France fière »

 

Je n’aime pas ce terme qui fait très Front National, mais bon…

 

1° Culture

 

Son constat, que je ne commenterai plus que ça, est admirable, sur l’absence de popularisation de la culture par exemple.

Ses premières mesures ne sont pas très claires, mais sur la sauvegarde du patrimoine, on trouve déjà quelque chose de plus conséquent. Globalement, il y a une volonté de protection que je partage aussi.

L’idée d’un tirage loto lors des journées patrimoines est assez unique ; pourquoi pas.

Une autre bonne idée consiste à attirer le tourisme dans les dom-com pour les aider à se développer. Il ne faut pas se reposer que sur ça, mais c’est très bien.

 

Pour les rapports éducation nationale/ culture, c’est parfois trop ambitieux (concevoir une œuvre au primaire, …)

 

L’idée d’un ticket culturel, que j’ai pu souhaiter aussi, est écrite dans le programme.

Enfin, on approuvera la suppression de la loi Hadopi, qui reste très impopulaire  (heureusement).

 

2° Sécurité et justice

 

Un volet très complet visiblement.

Il y a du bon et du moins bon. Le recrutement de plusieurs milliers d’hommes est très bien, d’autant plus qu’il y a aussi beaucoup de personnels administratifs. J’apprécie aussi la modernisation de l’équipement et le retour à la police de proximité.

Une mise au point est effectuée avec le rattachement de la gendarmerie uniquement au ministère de la défense.

 

Néanmoins, la course au sécuritaire peut conduire à des idées absurdes, comme l’armement léger des ASVP ou le port d’armes H24, qui lui est acceptable sous conditions particulières.

 

De retour dans les mesures de bon sens, on pourra mentionner la sécurisation des aéroports, gares et transports publics.

 

De retour dans un programme de droite dure, on regrettera la dénonciation des accords de Schengen, qui me semble assez peu utile (dans ce volet), et l’abaissement de la majorité pénale à 16 ans. Plusieurs mesures vont dans un durcissement trop important des peines, là où cela ne servirait pas forcément à grand-chose. Comme j’ai déjà pu le dire, les peines et les lois existent déjà, il suffirait juste de les appliquer.

Néanmoins, je suis assez d’accord sur une simplification du code pénal et du code de procédure judiciaire, à condition que cela se fasse de manière honnête.

 

L’installation de brouilleur de portable en prison est plutôt logique. Enfin, le travail en prison se verrait développé, et j’ai du mal avec ce sujet ; s’il aide effectivement à la réinsertion, il demeure parfois immoral dans ses conditions de mise en place.

 

Du côté de la magistrature, la neutralité est de rigueur, pourquoi pas, à condition de laisser une certaine liberté de pensée.

La simplification administrative est souhaitée, je suis pour à la condition que cela se fasse dans le respect des magistrats. Il s’agit d’une partie très dense, mais j’espère l’avoir bien résumé.

 

3° Cohésion nationale, immigration et laïcité

 

Le constat sur l’immigration est fait dans la pure tradition de la droite, pas assez humaniste et trop axé sur la répression. Celui sur la laïcité est du même tabac, mais c’est un constat qui, nuancé, est déjà plus réaliste.  On regrettera cependant que le communautarisme n’est envisagé que par le prisme de l’Islam radical, qui bien que plus développé, existe en concurrence avec un certain communautarisme catholique fondamentaliste.

 

Les mesures sur l’immigration sont bien trop nombreuses pour être détaillées ici ; elles sont souvent exagérées, et seul le plan de développement de l’Afrique sauve le tout.

L’association entre justice et naturalisation est de même assez litigieuse.

La suppression des langues et cultures d’origines n’est pas une bonne idée aussi ; en effet, si la culture resterait idéalement à la charge de la famille, s’assurer pour qu’ils aient un apprentissage de leur langue maternelle est nécessaire pour des questions pédagogiques. (Que je ne pourrai pas détailler en long et en large)

Je vais essayer de ne pas commenter l’idée d’un lever de drapeau une fois par an ; c’est assez ridicule de vouloir copier les USA de cette manière…

 

Sur le service militaire/ civique, mon positionnement reste inchangé : l’option militaire ne doit être qu’une possibilité parmi d’autres.

 

4° féminisme et famille

 

Première mesure que je soutiens (en désaccord avec la position traditionnelle de la gauche sur cette question), l’interdiction de signes religieux dans les universités, hôpitaux et entreprises. De toute manière, c’est même une question de politesse concernant le voile (essentiellement concerné, ça saute aux yeux)

Les autres mesures sont assez bien, mention spéciale au contrôle potentiel du sexisme dans la culture (chansons en particulier)

 

Côté politique familiale, j’aime bien l’idée que le congé parental soit accompagné d’une réinsertion professionnelle facilitée.

L’approche du télétravail est intéressante, peut-être un peu trop ambitieuse.

 

Le programme réaffirme l’interdiction de la GPA et la lutte contre l’exposition de la pornographie aux mineurs, je suis en accord avec ces deux mesures tombant sous le sens.

 

En dehors de nombreuses mesures pour les personnes âgées assez communes, on trouvera aussi pêle-mêle une affirmation de la neutralité des manuels scolaires (assez perdu dans ce thème) et un plan de lutte contre les addictions qui me semble peu original.

 

Enfin, côté vie estudiantine, le plafonnement des frais de scolarité est bienvenu.

 

C. « France forte »

 

Une partie au titre qui m’en rappelle un autre…L’introduction avec la citation de Richelieu est cependant intéressante.

 

1° économie et finance

 

Pour la création d’emplois, je reviendrai uniquement sur l’idée d’une baisse des cotisations d’entreprise pour récompenser les égalités salariales ; à mon avis, ce n’est pas le bon signal à envoyer. Un malus en cas de non-respect serait plus judicieux.

 

Les achats publics réservés majoritairement aux entreprises produisant en France constituent la base de la souveraineté économique, j’adhère assez. La question du label tricolore sera à mettre par contre en parenthèse ; il suffirait d’améliorer ceux déjà existants.

La taxation des importations immorales est évidemment appréciable, de même que la protection des fleurons industriels.

L’idée de payer les salaires tous les 15 jours est original ; pourquoi pas mais je reste mitigé.

 

Après de nombreuses mesures sur lesquelles je ne m’étendrais pas (trop précises et pas assez de compétence de mon côté), on arrive au volet financier.

Les possibilités d’emprunts auprès de la Banque de France et un Glass-Steagall français me plaisent beaucoup. Les possibilités envisagées relatives à la sauvegarde de banques en faillite sont bien pensées, dont celle de la nationalisation si intervention de l’état.

Toujours dans la partie finance, j’apprécie les mesures voulues pour assainir le trading.

 

2° Energies et industrie

 

On trouve là un aspect inédit dans les programmes, une politique axée vers les brevets en science.

 

NDA a fait le choix de privilégier la filière du nucléaire de quatrième génération. C’est un choix qui peut être accepté, mais hélas, vu l’état de nos filières, ça demeure risqué. Conserver nos recherches dans le domaine est à privilégier cependant. (on pourra néanmoins apprécié le travail effectué sur ce domaine dans le programme)

 

Globalement, la partie scientifique de ce programme n’est pas évidente à comprendre pour moi (je ne peux pas passer étudier en profondeur chaque mesure vu le temps qui m’est alloué) mais il y a de véritables idées à reconnaitre. On sent une volonté d’entrer dans une nouvelle ère technologique.

De même, point fort à souligner, une véritable préoccupation quant au devenir de l’internet français (Dailymotion, Orange, moteur de recherche made in France, …). Je partage cela dans mes objectifs, essentiellement pour une modernisation de Dailymotion.

 

La partie numérique est très complète et assez appréciable dans l’ensemble.

 

3° agriculture, environnement

 

Comme d’autres candidats responsables sur l’agriculture, Dupont-Aignan souhaite une régularisation du commerce des produits agricoles, et s’oppose aux traités de libre-échange.

Il privilégie l’agriculture non productiviste et les circuits courts, ce qui est très bien. Sur les OGM, il s’oppose de manière relative à ces derniers ; pourquoi pas, mais la plus grande prudence s’impose sur cette question.

Une mesure sur la défense de la faune est à mentionner aussi.

 

Dans la partie économie d’énergie, de nombreuses suggestions sont appréciables ; (elles tombent souvent sous le sens, aussi vais-je ne pas les rappeler.)

Les transports écologiques sont encouragés, de même que la fin de l’obsolescence programmée ; à juste titre.

 

Je ne reviendrai pas sur le nucléaire, déjà abordé récemment. (Quelques redondances dans le programme)

 

Concernant le bien-être animal, beaucoup d’idées intéressantes sont amenées (sur une page entière), parmi lesquelles l’interdiction tacite du commerce de fourrure.

 

S’agissant du secteur maritime, Nicolas Dupont-Aignan aimerait créer un ministère de la mer et de l’Outre-mer ; pourquoi pas, mais je ne trouve pas ce choix extrêmement judicieux, car il maintient l’écart entre la France métropolitaine et l’outre-mer.

L’idée d’installer des ports importants dans ces territoires est assez originale, et j’admets m’en inspirer pour mon futur programme aussi.

 

Je ne me prononcerai pas sur l’allègement de la fiscalité en zone maritime, pour incompétence encore une fois.

 

4°  tourisme et sports

 

Première mesure exclusive au tourisme, la création d’un ministère du tourisme. J’aurai bien du mal à me prononcer en faveur ou défaveur de cela ; en effet, ce secteur, certes primordial pour la France, a-t-il besoin d’un ministère ?

Majoritairement, je reproche à cette partie d’englober trop de mesures sans rapport direct avec le thème désigné, mesures que j’ai de plus du mal à commenter.

 

Le programme met à l’honneur le tourisme vert et la protection du patrimoine, ce qui est évidemment une bonne chose.

Enfin, la hausse du budget pour faire la promotion de la France à l’étranger n’est pas forcément nécessaire, mais soit.

 

Dans le domaine sportif, je relève qu’il souhaite 6h de sport au primaire, ce qui est clairement trop en termes d’exigence et d’emploi du temps.

Globalement, beaucoup d’efforts ont été fait pour favoriser la pratique sportive, ainsi qu’une diffusion plus égalitaire des différentes disciplines.

Pour finir, j’aime beaucoup l’idée de rassembler tous les services de lutte contre les dérives dans le sport en un seul, à condition de ne pas faire un monstre impossible à gérer.

 

D. « Une France juste »

 

1° Instruction publique et enseignement

 

Le programme au niveau éducation national est complexe, mais je sais par expérience qu’il est proche des opinions de Natasha Polony, ce qui me laisse supposer une certaine adhésion.

Du fait de sa densité, je ne m’étendrai donc pas ; je reviens donc uniquement sur quelques mesures avec lesquelles j’ai du mal.

Tout d’abord, l’idée d’un vouvoiement obligatoire est un faux problème. Les enseignants ou les villes devraient pouvoir décider de cela sans que l’état ne se prononce.

Contrairement à d’autres candidats, le port de l’uniforme n’est pas obligatoire, mais autorisé sur accord. Cela s’applique aussi pour les interdictions de portables, et si la seconde option me convient, la première me semble peu pertinente. (Comme j’ai déjà pu le dire)

 

Concernant l’assiduité, elle est une condition pour le versement des allocations ; pourquoi pas, c’est un moyen comme un autre, sans plus pour moi. (J’ai un projet un peu différent là-dessus)

 

Globalement, l’accent est mis sur l’exigence et la fin du nivellement par le bas, donc rien de répréhensible, bien au contraire.

Il semblerait que l’on s’oriente vers une augmentation du nombre d’heure en primaire ; si c’est le cas, je trouve cela peu efficace vis-à-vis du temps de concentration de l’enfant.

 

Comme pour d’autres programmes, la suppression de l’enseignement des langues et cultures d’origine me dérange, parce que je reste assez mitigé là-dessus. Il va falloir que je réfléchisse à un compromis pour ma part.

La mise à niveau obligatoire si lacunes présentes à la fin du primaire est la bienvenue.

 

J’apprécie le rééquilibrage entre les filières en général, avec une revalorisation des filières ES et S.

 

Niveau enseignement supérieur, le retour à des références nationales est une idée pour lutter contre les inégalités (dont j’ai pu faire les frais).

Le doublement des heures de cours à l’université pose déjà plus problème. Pour être au courant de la situation, j’estime que cela surchargerait les connaissances à accumuler ; y songer uniquement pour des examens supplémentaires éventuellement.

Le port de signes religieux serait interdit au sein des établissements de l’enseignement supérieur ; j’y suis favorable contrairement à ma famille politique. En effet, je demeure farouchement opposé au port du voile, et bien qu’une loi basée sur la politesse réduise les polémiques et clivages, je considère que cette disposition ne va pas à l’encontre de mes convictions. (Bien qu’encore une fois, il y a plusieurs degrés dans le prosélytisme que la loi de 2004 ne peut pas identifier, ce qui en fait une loi parfois trop stricte si on se rapporte aux bijoux religieux)

 

2° Santé et retraites

 

Encore quelques redondances avec des parties précédentes…

 

La fin de la directive sur le travail détaché est à prendre en compte ; c’est une mesure qui semble faire consensus au sein des candidats du changement. (Tous sauf Fillon et Macron quoi)

 

Concernant la question de l’héritage (qui fera l’objet d’une réflexion approfondie un jour), c’est assez difficile de se positionner sur ses mesures ; Je suis pour favoriser la succession, mais autant que lui le propose me semble être une solution peu souhaitable. (Notamment sur les entreprises)

 

Pour le secteur médecine et santé, on trouve plusieurs bonnes mesures comme la hausse des tarifs de remboursements ou l’encouragement à un modèle de santé préventif, ou encore une meilleure sécurisation des hôpitaux.

Les hôpitaux privés y sont défendus, pourquoi pas, mais il ne faudrait pas que cela créer des inégalités trop importantes.

Face aux lobbies pharmaceutiques, le programme oppose une meilleure gestion des médicaments.

 

Dans la partie handicap, on retiendra entre autre une volonté d’appliquer scrupuleusement la loi de 2005 sur l’accès aux personnes handicapées.  

 

3° Logements, transports, …

 

La propriété, jadis malmenée par une frange de la gauche, me tient beaucoup à cœur, du fait d’un ensemble de valeurs qui sont les miennes (et sur lesquelles je reviendrai un jour). Le projet de Dupont-Aignan semble aller dans mon sens.

 

Comme pour d’autres candidats, est proposée une simplification des règlementations. J’ai toujours autant de mal avec cette phrase, qui peut signifier tout et son contraire…

 

De retour dans les bonnes intentions, on pourra citer l’aide à l’aménagement pour les personnes plus âgées ou la favorisation des logements plus efficaces énergétiquement parlant.

 

Dans le domaine des transports, je trouve l’idée de faire passer le permis lors d’un service civique pas mauvaise, bien que le financement demeure incertain.

Bien plus remarquable, le programme propose, comme pour d’autres, la renationalisation des autoroutes. Enfin, le ferroutage, et plus original, les routes solaires, sont abordés dans cette partie, et c’est fort appréciable.

 

4° Territoires

 

Je passerai rapidement sur la partie commune, plutôt satisfaisante.

NDA semble vouloir accentuer la décentralisation, ce qui est très bien.

 

Pour ce qui est des outre-mer, les mesures vont vers une meilleure intégration, rien de surprenant mais toujours intéressant à signaler.

 

III. Conclusion

 

Nicolas Dupont-Aignan présente un programme très dense, mais très complet, bien que certaines redondances et un flou occasionnel (notamment en matière économique) portent préjudice à la bonne compréhension du projet qui est défendu.

Son rapport à la souveraineté et à la diplomatie est fort appréciable ; le voir comme ministre des affaires étrangères ne me dérangerait pas. Il s’agit donc à la base d’une droite avec laquelle je pourrai gouverner sur ces sujets. Néanmoins, cette droite qu’on pourrait qualifier de « gaulliste » (avec des pincettes) tombe souvent dans les domaines de l’extrême-droite. Comme dit précédemment, je peux pardonner une certaine fermeture sociétale (c’est le cas de Natasha Polony par exemple), mais la récupération de l’immigration ou de certains sujets clivant est faite avec de gros sabots et sans complexe. Je regrette aussi par exemple qu’il n’aille pas assez loin dans certains domaines, ou qu’il se perde dans des détails trop complexes.

Enfin, sur sa personnalité, il est intéressant à écoutant, mais sa grandiloquence est telle qu’on pourrait y voir une théâtralisation permanente de l’actualité et de ses prises de positions.

 

Penser l’Europe

3,5/5

Réorganiser le travail et l’emploi

2,5/5

Une sécurité assurée

2/5

La réindustrialisation de la France et sa protection économique

3,5/5

Une réforme culturelle ambitieuse

4/5

Penser le défi écologique

2,5/5

Réguler la place des marchés financiers et des banques

2/2,5

Penser l’avenir spatial

0/2,5

Penser la place et le financement de l’armée française

3,5/5

Penser les relations internationales

4,5/5

Niveau d’absence de danger pour la France

4/5

 

Total : 33/50

 

Comme on peut le voir, c’est son aspect parfois trop sécuritaire ou son manque d’engagements sur l’écologie qui pénalise le programme. Néanmoins, Nicolas Dupont-Aignan obtient un bon score, et je souhaite à tous les candidats voulant absolument voter à droite de faire ce choix. Pour ma part, je ne suis pas en accord avec tout bien évidemment, mais j’apprécie les efforts faits en matière diplomatique, ainsi que le sérieux de la rédaction du programme, bien que cela ne m’incite pas à voter pour lui.

 

Projet ndaprojet-nda-20170324.pdf (3.19 Mo)

 

 

 

 

Avis d’actualité : #4, Syrie, une attaque téléphonée

 

Et c’est le retour en force de Bachar le boucher dans les média. Bravo, la guerre mondiale s’était éloignée des perspectives futures, il fallait bien s’arranger pour qu’elle revienne.

Les ficelles sont grosses, et si la barbarie de l’acte est indéniable et forcément condamnable, tout ce qu’il y a derrière mériterait plusieurs éclaircissements…Je serais court, mais très en colère.

 

Bachar encore coupable ?

Tout le monde le sait depuis des mois, il y a les gentils rebelles et le vilain Assad, les uns ne mentant jamais et l’autre incarnant le stéréotype du mythomane. Mais cette vision manichéenne est dangereuse, et loin d’être vraie. Quand on voit le cynisme de certains groupes capables de s’installer dans ou à côté des hôpitaux pour pouvoir ensuite se plaindre du bombardement d’une zone prétendument médicalisée, on est en mesure de de se poser des questions sur ce drame chimique.  

Alors, que s’est-il passé réellement ? Je n’y étais pas, mais aucune source des média traditionnels n’allèguent la version du bombardement gouvernemental, exceptées je suppose les casques blancs de George Soros…Toutes confirment l’usage de gaz neurotoxiques cependant, et on ne saurait le nier.

Restent les rapports officiels et les démentis de l’état syrien et des russes. Doit-on les croire ? Eh bien pourquoi pas. Il faut savoir qu’en 2013, une attaque de la même ampleur avait été imputée à Al-Assad, alors que même des rapports du MIT  avaient reconnus la responsabilité de rebelles islamistes (les modérés vous savez). De même, les armes chimiques ayant toutes été retirées par les organisations internationales, comment le gouvernement aurait pu se fournir discrètement ? (Alors qu’en face, les rebelles en lien avec les trafics pouvaient avoir accès très facilement à cet arsenal.) Il faut rappeler que Daesh s’est toujours vanté d’avoir les capacités de frapper des cibles chimiquement.

Ce qui me semble être la réalité des choses, c’est la thèse d’un bombardement syrien sur un dépôt d’armes chimiques. Au passage, certains témoignages syriens affirment aussi que la zone était inhabitée ; à prendre avec des pincettes, mais c’est assez troublant si c’est avéré.  

Enfin, je me demande quelle est la probabilité qu’un gouvernement en position de force puisse commettre ce genre d’actes sur sa population, alors qu’au terme de l’échéance belliqueuse, des élections pourraient avoir lieu. Ce serait une action insensée, et quand on occupe la position qu’occupe Bachar, on ne peut se permettre les actions insensées.

 

Le retour du tire-larme

C’est triste à dire, mais la barbarie en temps de guerre a toujours eu lieu, et elle me laisse (comme beaucoup d’autres) assez impassible ; c’est presque une fatalité de nos jours, l’être humain n’arrive pas à se comporter moralement en temps normal, alors imaginez en temps de guerre. Evidemment, je n’ose imaginer les dégâts psychiques sur les proches des victimes. On ne peut pas se mettre à leur place.

Néanmoins, j’ai beaucoup plus été choqué par la couverture de libération et l’instrumentalisation des cadavres d’enfants décédés. Comment peut-on tolérer d’exposer des corps sans aucune décence, pour illustrer un message purement subjectif (mettant en cause Al-Assad sans aucune conclusion d’enquête) ? C’est terriblement immoral, et c’est simplement écœurant. Libération voulait faire pleurer dans les chaumières, c’est évident. Mais personne n’avait besoin d’attendre un magazine pour savoir que la guerre est sans limites.

De même, l’usage de ces photos aux nations-unis est d’un cynisme sans limite. Il s’agit clairement de propagande, puisque rien n’est avéré actuellement, et celle-ci se permet de transformer des décès en argument à leur avantage. On se croirait revenu au temps de la guerre d’Irak.

 

Si vis pacem, para bellum ?

Réaction des américains : bombardement de missiles sur une base aérienne syrienne. Bien joué ; moi qui espérait la fin de l’interventionnisme américain…

Le Moyen-Orient, comme l’Ukraine d’ailleurs, est en passe d’entrer dans une escalade guerrière absurde et très dangereuse. Les tensions entre américains et russes sont toujours présentes, gageons par ailleurs que les tanks américains aux frontières de l’Europe de l’Est aideront les russes à pacifier leurs relations…

A l’heure où plusieurs candidats plaident pour une Europe de la défense, où certains occidentaux rêvent de transformer la Syrie en Libye pour leurs intérêts, où le manichéisme fait loi, la tentation de la guerre se fait sentir, et cela n’augure rien de bon.

Comme je l’ai toujours dit, la déstabilisation occidentale du Moyen-Orient, appuyée par une menace islamiste toujours présente, justifie malheureusement la présence de gouvernements autoritaires… Quel irakien aujourd’hui ne regrette pas la paix sous l’ère Saddam Hussein ? Quel libyen ne regrette pas la paix sous l’ère Kadhafi ? Nous avions affaire à des pays civilisés, voilà que l’on assiste à un recul du développement de tous ces pays, voyant leur potentiel coulé par quelques sombres intérêts. Nous ne pouvons nous permettre d’apporter la « démocratie » à coup de faits journalistiques subjectifs et de volontés belliqueuses manichéennes.

 

Bref, sachant qu'en plus, Mossoul et le Yémen tout entier passe encore et toujours à la trappe en dépit de la barbarie qu’on pourrait aussi y trouver, je trouve indigne et irresponsable la tournure qu’ont prise les évènements en Syrie ces derniers jours.  

 

 

 

 

 

Analyse de programme : #7/8, Poutou et Arthaud

 

On arrive dans notre analyse des programmes sur la partie extrême gauche de l’échiquier politique. Parce que oui, messieurs les journalistes, les seuls candidats à pouvoir briguer cette nomination sont ces deux-là.

Le fait de regrouper leur programme ne relève pas du mépris bien entendu, il s’agit juste d’aider à distinguer ces deux trublions aux engagements certains et convaincants.

Je n’ai pas beaucoup d’opinions sur eux, leur faible médiatisation n’aidant pas, mais je les trouve tous les deux intéressants en interview. Néanmoins, ils sont à mes yeux trop radicaux, et l’attitude du NPA face au communautarisme est parfois décevante. Bref, il était temps de tirer tout cela au clair.

Je me retrouve dans l’impossibilité de déterminer leur présidentiabilité, sachant qu’eux même reconnaissent être présent avant tout pour porter des idées plus que pour diriger un pays (et c’est tout à leur honneur).

 

1. Slogans 

 

Pour Poutou, il s’agit de « Nos vies, pas leurs profits », et Arthaud, « faire entendre le camp des travailleurs ». Des slogans forts et porteurs d’idées certes, mais pas à la hauteur d’une présidentielle. Le premier installe un clivage dans la société, tandis que le second limite grandement l’électorat.

 

2. Programme

 

La mesure phare commune à ces deux candidats consiste en l’interdiction des licenciements ; mesure amplement commentée. Je la trouve assez belle sur le papier, mais dans la réalité, je me demande comment cela pourrait être mis en place. Cela est possible et même envisageable pour les entreprises avec bénéfices importants, mais ça reste floue.

Autre mesure identique, la création d’emplois dans le service public. J’y suis évidemment favorable, surtout pour les secteurs vitaux.

Le Smic est réévalué à 1700€ (NPA) et 1800€ (LO), et une hausse de 300€ de tous les salaires est souhaitée. Si ces sommes permettent de vivre dignement, leur financement (surtout la hausse des salaires) demeure peu précis. Mais j’adhère à cela.

 

A. Nathalie Arthaud

 

Le programme se divisant en propositions et positions ; il sera donc question de juger les positions exprimées.

 

1° monde de l’entreprise

 

N. Arthaud prône une expropriation des entreprises des 20 plus riches du pays. C’est direct et très radical, c’est sûr. J’ai beaucoup de mal avec cette idée, bien trop confiscatoire. Néanmoins, le développement de coopératives ouvrières est souhaitable.

Le refus du système, on peut le dire, honteux, de l’actionnariat tel qu’il se présente actuellement, est une position à laquelle j’adhère.

L’expropriation des banques est par contre une mesure à laquelle je ne m’oppose pas ; la nationalisation, du moins des banques de prêt, entre tout à fait dans mes idées.

 

2° Protectionnisme

 

Lutte ouvrière est fortement opposé au protectionnisme, estimant que cela détruirait les emplois créés par des entreprises étrangères. C’est une erreur selon moi, car c’est oublier la création d’emplois provoquée, et l’adaptation de ce protectionnisme aux entreprises installées en France. (En effet, si Toyota crée des emplois en France, pourquoi une hausse du prix des importations serait plus élevée ? C’est absurde.)

De même, la souveraineté de la France est selon eux un faux problème, qui correspond à nouveau à l’exploitation des bourgeois capitalistes. Je dois avouer avoir du mal à adhérer à ces positionnements. C’est à mon avis minimiser le problème de la confiscation européenne de notre souveraineté.

 

3° violence et oppression

 

On enchaine rapidement sur une diatribe envers les forces de l’ordre, caractéristique des partis d’extrême gauche mais toujours absurde et contre-productive. L’affaire Théo, sur laquelle il conviendrait de prendre en compte l’intégralité des éléments de l’enquête, sert de prétexte à l’habituelle critique virulente de cet état policier. Si les dérives sont bien là, il conviendrait de reconnaitre le rôle républicain des forces de l’ordre, lorsque celles-ci ne fautent pas.

La lutte pour les droits des femmes est légitime ; je préfère la lutte pour l’égalité, mais soit.

 

4° immigration

 

Je pense retrouver ce positionnement au NPA, Nathalie Arthaud souhaite un accueil sans limite des migrants.

Si les conditions de migrations sont très bien identifiées, un accueil inconditionnel officiellement affirmé est assez flou. Bien sûr qu’on aurait les moyens financiers, mais pour la place, je doute qu’il soit possible de le faire pour tous.

De toute manière, il faut avant tout éviter l’appauvrissement des pays originaires des migrants, sinon l’occident représentera une forme de domination officieuse à l’encontre de ces pays.

 

5° terrorisme

 

Leurs positionnements au sujet du terrorisme produit une réflexion personnelle mitigée pour moi.

En effet, si les guerres occidentales ont pu aider à la croissance du terrorisme, il ne faudrait pas non plus occulter la violence des dérives religieuses lorsque la religion devient politique, et l’absence d’éducation convenable lorsqu’il s’agit de jeunes français perdus.

Bien évidemment, le système dans son ensemble a sa responsabilité dans cette affaire.

 

6° écologie

 

La partie écologie, assez conventionnelle par rapport aux autres programmes de gauche, est tout à fait acceptable. Pas besoin d’y revenir.

 

7° critique des autres candidats

 

Je ne parle pas beaucoup des appréciations et clivages entre candidats, mais que l’on l’inclut ces jugements de valeurs dans un programme, c’est moyen, déjà qu’il s’agit de doser cela correctement dans sa campagne. Arthaud trouve quand même le moyen de critiquer Mélenchon parce qu’il défend les intérêts de la France.

 

B. Philippe Poutou

 

1° économie et internationalisme

 

Le CDI se retrouve fortement valorisé, ce qui est assez concevable.

La retraite oscille entre 60 et 55 ans pour les boulots les plus pénibles, ce qui correspond à un idéal proche du mien.

 

Sans trop m’étonner, le NPA rejette le patriotisme économique. On appréciera néanmoins le rejet des traités de libre-échange. Mais l’idéal du « monde sans frontière » ne parle vraiment pas au républicain que je suis.

 

2° éducation et santé

 

L’université sans sélection sera sans doute un de mes combats, je soutiens cet engagement.

Sur les différentes pratiques de pédagogie, je n’ai pour l’instant que peu réfléchi à la question, et j’estime que certaines personnalités (Polony, …) sont plus qualifiées pour se prononcer.

L’accès gratuit aux soins se défend évidemment, et la création d’emploi est une nécessité dans ce secteur.

 

3° Logement et transports

 

La réquisition des logements vides est une bonne idée, et la construction de logements supplémentaires rejoint mes ambitieuses politiques d’urbanisation (envisagées depuis longtemps dans mes programmes potentiels)

Une autre idée à saluer, c’est la renationalisation des autoroutes, un des combats que je partage sans doute le plus. Enfin, la réduction de la place occupée par la voiture est aussi louable.

 

4° Ecologie et agriculture

 

Comme Arthaud, le programme est ici classique, mais plus précis, comme une lutte contre l’obsolescence programmée qui est remarquable. On notera aussi une remise en cause du système de publicité, à laquelle j’adhère assez.

Enfin, l’accès à l’eau facilité par sa transformation en service public est tout à fait bienvenu.

L’usage des produits chimiques dans l’agriculture est interdit, ce qui est une bonne chose, au même titre que le fait de privilégier circuits courts et bio.

 

5° Medias et culture

 

Un sujet peu évoqué par lutte ouvrière ; La lutte contre l’oligarchie médiatique est évidemment mentionnée, et parmi les projets culturels, on retiendra avec attention la suppression de la loi Hadopi et la réflexion sur les moyens de subsistance des artistes. Bref, assez satisfaisant là-dessus.

 

6° vie en société et sécurité

 

Les positionnements sociétaux sont peu concrets dans le programme, mais si je me fie aux doctrines du NPA depuis les années 2000, il me semble qu’ils soient très (voir trop) libéraux sur ces questions. On retiendra quand même le droit de vote des étrangers à toute élection, ce qui pour la présidentielle et les législatives me dérange assez.

Pour la défense du droit des femmes, je suis assez en accord, sauf avec un point : « l’abrogation des lois stigmatisant les femmes musulmanes ». On comprendra donc aisément leur vision de la laïcité et leur tolérance, rien d’étonnant, à la burqa et autre dérives machistes. (Ce qui est paradoxal). Cette vision se retrouvera aussi avec l’abrogation des lois anti voiles au lycée.

 

La partie sécurité est sans surprise similaire à lutte ouvrière. Si le démantèlement des BAC est tout à fait convenable (je reste mitigé, mais le raisonnement se tient), le désarmement de la police est bien trop dangereux ; il vaudrait mieux s’assurer de recruter des bons policiers.

 

Leur opposition à un service civique au nom du rejet de l’embrigadement est quant à elle assez ridicule selon moi.

 

7° démocratie et état

 

Je n’ai rien contre la radicalité, mais là, on frôle l’anarchie (c’est leur droit).

Pêle-mêle sont défendus la suppression de la présidence de la république, du Sénat, …Je crois qu’en 2012, le conseil constitutionnel était aussi concerné.

On appréciera aussi la mention du « coup d’état » du Général de Gaulle, ce à quoi je pourrais répondre que nécessité fait parfois loi.

 

3. Conclusion

 

Nous avons là deux programmes qu’il était assez judicieux de comparer. Tous deux situés à l’extrême-gauche, aux frontières entre le communisme et l’anarchisme, ces programmes me laissent assez dubitatifs. Bien trop naïfs sur les sujets sociétaux (le NPA va quand même jusqu’à insister sur la défense du communautarisme), parfois absent sur de grands domaines (quid de la culture, Mme Arthaud ?), il parait clair que j’aurai bien du mal à voter pour eux. Avant de conclure définitivement cette analyse, voici le tableau traditionnel :

 

Mme Arthaud :

 

Penser l’Europe

2,5/5

Réorganiser le travail et l’emploi

3,5/5

Une sécurité assurée

1/5

La réindustrialisation de la France et sa protection économique

2,5/5

Une réforme culturelle ambitieuse

0,5/5

Penser le défi écologique

4/5

Réguler la place des marchés financiers et des banques

2,5/2,5

Penser l’avenir spatial

0/2,5

Penser la place et le financement de l’armée française

0,5/5

Penser les relations internationales

3/5

Niveau d’absence de danger pour la France

4/5

 

Total : 23,5/50

 

M. Poutou :

 

Penser l’Europe

3/5

Réorganiser le travail et l’emploi

3,5/5

Une sécurité assurée

1/5

La réindustrialisation de la France et sa protection économique

2,5/5

Une réforme culturelle ambitieuse

3,5/5

Penser le défi écologique

4/5

Réguler la place des marchés financiers et des banques

2,5/2,5

Penser l’avenir spatial

0/2,5

Penser la place et le financement de l’armée française

0,5/5

Penser les relations internationales

3/5

Niveau d’absence de danger pour la France

3,5/5

 

Total : 26,5/50

 

On pourra constater que je suis plus proche du NPA malgré sa passion pour le délitement de la nation à travers le risque d’anarchie et le développement du communautarisme. Lutte Ouvrière avec son impasse sur la culture séduit donc moins. On appréciera leur engagement contre la finance et pour l’écologie. Mais dans les deux cas, ces partis n’auraient de réels intérêts que s’ils étaient des syndicats. Quand un programme de parti reproche à certains de lutter pour les intérêts de la France, c’est que ce programme ne peut pas prétendre gouverner un pays. Lutte ouvrière, et dans une moindre mesure, le Nouveau Parti Anticapitaliste, devraient se cantonner à ce rôle syndical car leur électorat est trop fermé par leur sectarisme et leur envie de faire perdurer une lutte des classes. En effet, si cette dernière existe, ce n’est pas une raison pour la maintenir en conservant la division de la société française.

 

critique basée sur les fichiers suivants:

projet LOfaire-entendre-le-camp-des-travailleurs-1702.pdf (1.89 Mo)

Projet NPAprogrammepoutou-2017-web-0.pdf (1.71 Mo)

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Avis d’actualité : #3, Macron en marche vers la transparence ?

 

Comme promis dans mon analyse de programme, voici un petit retour sur Emmanuel Macron, en espérant que ce soit la dernière fois que je parle de lui dans ces billets. Qu’en pensez d’une manière générale ? Qui le finance ? Où sont rangées ses casseroles à lui ? Tant de questions qui méritent des réponses ; et je tenterai de les donner.

 

Qui est-il ?

Une question bien étrange vous pensez ? Pourtant, elle mérite un éclaircissement important.

Une couverture de Libération ressassait récemment la théorie du vote utile, en affirmant que les électeurs de gauche faisaient face à un dilemme : voter un candidat de gauche radical (Mélenchon ou Hamon) ou choisir celui qui aurait la chance de battre madame Le Pen, à savoir monsieur Macron. Pour moi, la question ne se pose pas. Tant qu’un candidat obtient moins de 26% à mon étude de programme, il y a peu de chance que je vote pour lui face à Marine Le Pen. Eventuellement François Asselineau, mais ça reste une exception. Le vote utile est une vaste blague, ce n’est pas le sujet, mais il nous mène à la première question : Où situer Macron sur l’échiquier ?

Une légende affirme qu’il ne serait ni à gauche, ni à droite. Mais c’est faux ; le seul moyen de ne pas être situé sur l’échiquier, c’est d’être une éponge qui s’imprègne  de toutes les idées politiques, ou alors d’être une enveloppe dénuée de toute prise de décision politique. Est-ce le cas de « notre ami » ? En apparence, oui ; une éponge sans doute charismatique, mais une éponge quand même. Mais ce serait négliger l’ombre du néolibéralisme qui plane sur lui, et qu’il aurait bien du mal à cacher. Certes, côté questions de société, il est ouvert, et on serait tenté de le mettre à gauche ; mais par ses idées économiques, il est de droite. C’est pourquoi Macron est de centre-droit, tout simplement.

Qui est-il nécessite aussi un éclaircissement sur son parcours professionnel, une piqure de rappel. Macron a d’abord été inspecteur des finances, puis a travaillé chez Rothschild. Mais avant d’affirmer qu’il n’était que banquier, je préfère être honnête : assistant gérant chez Rothschild, ce n’est pas que Banquier. C’est banquier, avec des revenus astronomiques et un carnet d’adresse conséquents en plus.

Conclusion : Nous avons affaire à un ex-cadre de Rothschild portant un projet néo libéral de centre-droit.

 

Par qui est-il soutenu ?

Vous ne vous êtes jamais demandé pourquoi les média en parlaient autant ?

Monsieur Macron a beaucoup d’amis, et certaines amitiés sont fort utiles en campagne présidentielle. Si Du côté de Pierre Gattaz, le soutien n’est pas assuré (manque de garantie, il semblerait), le monde de l’entreprise est cependant bien représenté. On comptera ainsi le fondateur d’Axa et de l’institut Montaigne Claude Bébéar, de même que le directeur de ce même institut, Laurent Bigorgne. Cet institut libéral, ce « think thank » comme on dit dans les media, saura sans aucun doute guider monsieur Macron dans ses décisions économiques, étant donné qu’en Marche a été hébergé dans leurs locaux... A noter que Macron et Bigorgne ont tous deux été invités à Bilderberg. Un autre Think Thank que j’ai déjà évoqué, Terra Nova, compterait aussi parmi les contacts d’Emmanuel, si l’on se fie à l’amitié liant son directeur (Thierry Pech) avec le candidat.

Cette énumération ne répond cependant toujours pas à la question de départ ; c’est là qu’entre en jeux plusieurs multimillionnaires. Xavier Niel, propriétaire de Free (Et ancien administrateur de réseau voltaire pour l’anecdote), Pierre Bergé (proche de Terra Nova) et Mathieu Pigasse (Proche de Dominique Strauss-Kahn) sont tous trois copropriétaires du groupe Le Monde et du Nouvel Obs. Qui soutiennent-ils plus ou moins officiellement ? Emmanuel Macron. A cette occasion, on pourra remettre en cause l’objectivité du Decodex du Monde, surtout concernant les critiques envers Macron (monsieur Olivier Berruyer, auteur d’une enquête que j’ai consulté pour cet article, en a fait les frais). On pourra ensuite évoquer Patrick Drahi. Cet homme d’affaires, passé maitre dans l’art de magouiller avec l’argent et les rachats d’entreprises, est propriétaire (actionnaire, c’est pareil) d’Altice, dont dépendent SFR, Libération, BfmTv, RMC et l’Express.  Autre caractéristique : c’est un soutien de Macron. Pour finir avec Altice, on rappellera que Bernard Mourad, patron d’Altice media groupe, a quitté son poste pour la campagne d’En marche. Enfin, il semblerait que Bolloré fasse aussi parti de cette fine équipe. (Possesseur de Vivendi, Canal+, …)

Toujours dans les soutiens, on notera ceux (voir l’engagement) des multimillionnaires Françoise Holder et Bernard Arnaud. (Eventuellement Alexandre Bompart, mais il s’agit là de rumeurs). Et dans cette veine, on mentionnera aussi le soutien d’Alain Minc, économiste et président de la SANEF, société d’autoroute, et celui de Jacques Attali, qu’on ne présentera plus.

Conclusion : monsieur Macron a des contacts nombreux dans les média et dans les entreprises, ce qui soulève un problème important : celui des conflits d’intérêts…

Macronéconomie

Agit-il vraiment dans l’intérêt du pays ?

Lorsqu’on brigue un mandat présidentiel, il est assez logique d’avoir un certain égo. Néanmoins, celui-ci ne doit pas éclipser la lutte pour servir les intérêts du pays. Monsieur Macron peut-il prétendre agir dans ce sens ? Visiblement, la moralisation de la vie politique ne s‘applique qu’aux autres…

Par où commencer du coup ? Je serais tenté d’aborder de plein fouet la question des autoroutes. L’une des erreurs économiques les plus honteuses de cette république aura sans doute été de privatiser les autoroutes. Immoral et scandaleux, cette décision trouve écho à chaque renouvellement de contrat, comme celui qui a eu lieu sous la houlette de monsieur Macron. Parmi les sociétés d’autoroute, on retiendra Vinci et Sanef, toutes deux possédées par des amis plus ou moins proches de Macron. La teneur du contrat n’est hélas pas connue, mais il est évident que le soutien de ces industriels pour sa campagne n’est pas désintéressé.

Autre bien public, autre privatisation : voici venir l’affaire Toulouse Blagnac, un aéroport bradé à des intérêts étrangers, avec comme acteur de cette mascarade, un certain Emmanuel M. Officiellement, il n’y a jamais eu privatisation, mais les faits démontrent le contraire, d’autant plus que les principaux actionnaires (et officieusement dirigeants) de cet aéroport se sont servis allègrement dans les caisses.

Enfin, dernier exemple dans le volet privatisation/ rachats, Alstom. La branche énergie de cette entreprise qui faisait notre fierté a été vendue à General Electric à cause de Macron. Arnaud Montebourg s’y était opposé avec un décret, mais dès le remaniement, le nouveau ministre de l’économie s’était empressé de vendre pour satisfaire l’oligarchie. Une vente qui causa une grande perte à la France, et qui entraina à la fois des gains importants pour la direction d’Alstom et des licenciements pour des centaines d’employés de la firme.

Pour conclure cette partie, on pourra penser à une énième situation de conflit d’intérêt, la présence de Jean Jacques Mourad au sein de la campagne de Macron. En plus d’être le frère d’un certain Bernard cité plus haut, il est surtout un employé bien placé chez les laboratoires Servier (Si, vous savez, le Médiator…). Sachant qu’il occupait jusqu’à sa démission (pour une fois, il y a eu des résultats) la fonction de conseiller santé pour la campagne, cela démontre encore une fois que les amitiés et contacts de monsieur Macron sont pour lui un atout assez particulier au regard des intérêts du pays.

Conclusion : en plus des conflits d’intérêts déjà mentionnés précédemment, il est évident que sa passion pour les privatisations et la braderie de fleurons nationaux à l’étranger font de lui un candidat peu soucieux de l’avenir de la Nation.

 

Est-il concerné par des scandales financiers, lui aussi ?

              Fillon puis Le Pen ont démontré avec succès que la malhonnêteté est loin d’être éradiquée au sein de la classe politique. Une apparition alors dans les média : Saint Emmanuel aux mains immaculées…Lui au moins n’a rien fait de mal. Vous pensez ? Les affaires le concernant sont nombreuses, sans doute trop pour que les grands média s’y intéressent. Quand le docteur Macron plaide en faveur de la lutte contre la corruption, Mister Emmanuel incarne le cliché du politicien corrompu et magouilleur. Il aime l’argent et ne s’en cache pas, mais ce n’est pas pour autant qu’il se montre transparent sur la question.

Pour ce paragraphe, je ne cache pas que ma principale source aura été l’enquête d’Olivier Berruyer, comme précisé dans la seconde partie. Afin d’éviter la paraphrase, je vais récapituler pour faire simple.

Tout d’abord, Macron s’est considérablement enrichi avec son passage chez Rothschild. Sur quelques années, le voilà à toucher le gros lot avec plus de 2 millions de gain en tant qu’associé-gérant pour la plus grosse part ; ce qui fit de lui un millionnaire précoce au regard de sa carrière ; une carrière plus fructueuse que certains patrons de grands groupes si on compare en terme d’années. Ce que devinrent ces millions, nul ne le sut. Sous-estimant pendant un temps son patrimoine (d’où sa défense d’un droit à l’erreur dans son programme je suppose), Macron présente actuellement des comptes étonnement vides. Sur trois ans, l’ancien ministre aurait donc dépensé un smic par jour…Si on entre dans le domaine des suppositions, on pourra affirmer que Macron pratique simplement l’optimisation, voir l’exil fiscal. Une autre solution consisterait à affirmer que tous ses millions sont passés dans la maison de sa femme. En effet, Emmanuel n’a plus son appartement (vendu à un prix inférieur au prix d’achat, ce qui laisse ici aussi penser à une combine), n’a presque plus de biens…Bref, ses explications sont confuses et peu précises. Il n’empêche que plus de 2 millions d’euro sont toujours dans la nature, et l’enquête ouverte suite à la demande d’Anticor n’aura rien changé.

Si on continue dans l’enquête fort utile de monsieur Berruyer, on pourra insister sur les affaires douteuses entourant cet appartement, pour lequel les sommes engagées ont été astronomiques au regard de ses revenus d’alors.

Si on quitte ce domaine et que l’on approche de celui des soupçons émis ici et là, on pourra trouver d’autres éléments à charge contre Macron, des éléments sur lesquels il est impossible de se prononcer avec certitude. Pêle-mêle, Emmanuel M. est soupçonné de s’être fortement enrichi lors du rachat de Pfizer par Nestlé, la commission touchée par Rothschild alors qu’il y était s’élevant à de très hauts niveaux ; il est soupçonné d’avoir bénéficié d’avantages en usant de son pouvoir élyséen pour favoriser divers entreprises lors de rachats (on pensera aux exemples précédents par exemple), ce qui constituerait un délit de corruption ; on l’accuse aussi d’avoir été rémunéré à la fois par Rothschild et à la fois par l’Elysée au début de sa carrière dans les sphères du pouvoir. Enfin, je ne reviendrai pas sur un membre de sa campagne rémunéré par le Parlement et sur l’affaire à Las Vegas, médiatisée pendant quelques jours.

Emmanuel Macron est loin d’être honnête, et mes accusations (sans fondements sûrs et certains) ne sont pas dénuées de clairvoyance ; s’il s’agissait que d’une mauvaise gestion d’argent, cela remettrait cependant en cause sa capacité à gérer un pays entier…

Les démentis et affirmations de son entourage quant au brouillard entourant ces questionnements sont et ont été largement insuffisants bien entendus ; dire « ce n’est pas vrai » ne suffit pas à dédouaner un candidat, au même titrer qu’une absence de preuves n’équivaut pas à une preuve d’absence.

Conclusion : derrière son sourire se cache un homme visiblement très astucieux, assez pour le laver de tout soupçon. Pourtant, que ce soit la gestion obscure de son patrimoine ou les conditions floues de certaines tractations, il parait clair qu’il n’est pas de côté des politiciens les plus honnêtes.

 

Faudrait-il voter pour lui ?

Non, ni au premier ni au second. Mais vous faites ce que vous voulez, ça n'engage que moi...

 

 

 

 

 

 

 

 

Analyse de programme : #6, Emmanuel Macron

 

Après des mois d’attentes insupportables, les journaux hantés par son visage jovial et son sourire people, le programme d’Emmanuel Macron est enfin disponible. Voici une nouvelle étape dans la campagne, où nos journaux seront désormais…hantés par son visage jovial et son sourire people… (On ne change pas une équipe qui gagne)

L’heure est donc venue d’étudier le programme de cet ancien inconnu, mais surtout ancien banquier et tout ce qui va avec…

Que penser de cet ex-ministre de l’économie donc ? Pas que du bien, voir rien de bien d’ailleurs pour ma part. Je pars avec une vision très subjective, vision que j’expliquerai en détail dans un futur billet que je m’étais promis de ne pourtant pas faire.

Aidé par son amitié avec les patrons de groupes médiatiques, Emmanuel a de quoi être satisfait question traitement de faveur, quitte à déroger aux règles électorales réformées récemment (cf. étude de la loi d’Avril 2016) ; nouveau venu en misant tout sur l’apparence, il ne m’inspire pas confiance ; à son programme de me prouver le contraire.

Question échiquier politique, on est sur du centre-droit, contrairement à ce que laissent entendre les journalistes. Et pour sa présidentiabilité :

présidentiabilité

 

1° Slogan

 

Difficile de le trouver. Serait-ce « en Marche » comme le nom de son parti ? SI c’est le cas, c’est terriblement efficace quand il s’agit d’attirer les foules naïves. « Retrouver notre esprit de conquête pour bâtir une France nouvelle » ? Dans ce cas, c’est pompeux et trop large. A vrai dire, s’il fallait trouver un slogan, je dirai plus « Macron président » car c’est uniquement ce qui transparait au premier regard…

 

2° Programme

 

A° « bien vivre de son travail et inventer de nouvelles protections »

 

Un titre amusant tant les lois Macron et El-Khomri restent dans les esprits…

On trouve tout d’abord une réduction des cotisations. Dommage qu’il n’explique pas à quoi servent ces cotisations…Une fois deux points similaires passés, nous voilà au premier point litigieux : « l’insuffisance des efforts de recherche d’emplois ou le refus d’offres raisonnables entraineront la suspension des allocations » Quelles sont les offres raisonnables ? Mystère, mais nul doute que cela s’oriente vers une dictature de l’emploi, où il faudra bosser coûte que coûte, sans prendre en compte les conséquences derrière.

On s’oriente ensuite vers une « modernisation » des espaces agricoles. Pour rappel, OGM et productivismes sont des « modernisations » agricoles…Méfiance donc.

 

B° « Libérer le travail et l’esprit d’entreprise »

 

Ou comment faire de l’œil aux start-up et aux petits entrepreneurs…

Je n’évoquerai pas la suppression du RSI, pour l’instant je n’ai pas les compétences nécessaires pour en juger.

Nouvelle baisse des cotisations sociales envisagées, rien d’étonnant. On poursuit ensuite avec une remise en cause des fondamentaux du travail, puisque un accord majoritaire ou référendum d’entreprise pourra changer l’organisation du travail ou les horaires. Absurde aux vues du partage souhaitable du temps de travail, mais bon, on parle de Macron…Néanmoins, faire figurer sur internet les règlementations est une bonne idée.

Pour clore cette partie, petite citation : « notre pays n’aime pas toujours la réussite ». Ce à quoi je répondrai « notre pays n’aime pas les gains disproportionnés qui résultent de la réussite ou de celle du précédent »

 

C° « inventer un nouveau modèle de croissance »

 

Va –t-il parler d’écologie ? On notera qu’il veut surmonter « le poids des lobbies », ce qui est hypocrite lorsqu’on sait d’où il vient et quelles ont été ses actions…

On y trouve une baisse des impôts sur les sociétés à 25%, ce qui fait de cette mesure une mesure commune avec Jean Luc Mélenchon (pour l’anecdote).

La volonté d’améliorer les logements est appréciable, moi-même je suis favorable à un plan de rénovation ambitieux.

L’introduction du bio et des règles locavores dans les cantines est bien, mais on sent qu’il ne se mouille pas trop, avec 50% des produits sur 5 ans.

Le reste des mesures est un ensemble de propositions vagues sans grand intérêt. L’encouragement presque pathologique à la concurrence viendra conclure cette partie.

 

D° « les mêmes règles pour tous »

 

Le système envisagé pour les retraites est un système de retraite par point, ce qui donne des situations financières instables pour les futurs retraités.

On a ensuite une affirmation de la lutte pour l’égalité homme-femme, rien à redire. On trouve aussi un volet étonnant sur la taxation des groupes d’internet et la lutte contre la fraude fiscale. Venant de sa part, je dois avouer qu’il me surprend. Enfin, la modération des travailleurs détachés est une idée peu originale mais bonne cependant.

 

E° «un état qui protège »

 

La création de 10000 postes de policiers et gendarmes est appréciable ; néanmoins, appelons un chat un chat : la police de sécurité quotidienne, c’est un terme plus ronflant pour police de proximité. Je salut cependant la mesure.

L’interdiction de fréquentation de lieux des délits pour les acteurs de ces derniers est une idée qui se défend ; je suis assez partagé sur la question.

Quelques lieux communs sont à noter ; comme souvent, les candidats demandent des mesures déjà en place (sanctions des incivilités). La modernisation de l’armée est la bienvenue ; la création de 5000 garde-côtes européens sans doute aussi. Néanmoins, je me permets de douter de l’affirmation comme quoi la sécurité serait la première de nos libertés ; surtout venant d’un ministre dont le gouvernement a très mal géré l’équilibre sécurité-liberté…

 

F° « les mêmes chances pour tous nos enfants »

 

L’interdiction des téléphones portables en primaire et sixième (dans les enceintes) est une idée originale (de mon temps, on y pensait même pas en primaire au passage) mais délicate à traiter ; de mon point de vue, lorsqu’il s’agit du collège, c’est à lui de gérer cela.

Les moyens mis en ZEP semblent bien en apparence, mais est-ce vraiment un problème réglable comme cela ; je suis divisé là-dessus.

Le retour de l’enseignement gréco-latin est à souligner avec soulagement.

Il propose une réforme du bac ; c’est son droit ; mais les idées avancées sont selon moi mauvaises car peu efficaces : quatre matières uniquement validées par examen final. Le reste dépendrait donc du niveau du lycée.

De même, l’autonomie accordée aux universités n’est pas une bonne chose, entrainant déséquilibres divers et variés.

La construction de logements pour les jeunes est évoquée, mais pas le financement. Enfin, deux mesures qui partent d’une bonne intention : l’ouverture élargie des bibliothèques et un chèque culture de 500€. En effet, c’est discutable pour l’un vis-à-vis des salariés et pour l’autre vis-à-vis du financement. Il semblerait que la région est plus à même de satisfaire ce genre d’innovations culturelles.

 

G° « fier d’être français, exigence et bienveillance »

 

(Un titre un peu long)

Une mesure que je trouve bienvenue mais qui ne fera pas que des heureux : un enseignement de culture religieuse (à peu près), ce qui se rattache à ce qu’on trouve en Alsace-Moselle. Très bonne idée pour encourager la modération religieuse et la tolérance.

Le démantèlement de certaines associations religieuses est envisagé ; s’il s’agit d’organismes comme le Collectif contre l’Islamophobie ou le PIR, j’y suis très favorable.

Sur les réfugiés, la condition de la maitrise de la langue française est bien, mais ça manque de nuances entre immigrés économiques et réfugiés politiques.

Enfin, la lutte contre la discrimination ne me parait pas efficace ; l’intention y est mais risque d’être sans effet.

 

H° « une Europe protectrice et à la hauteur de nos économies »

 

Venant de la part de quelqu’un plus que favorable au CETA, je me permets de douter…

Sachant que Macron est un européiste convaincu, cette partie est à prendre avec des pincettes. De manière générale, l’idée d’un marché unique revient souvent ; inutile d’y revenir.

Néanmoins, il prône une Europe de la défense, à laquelle je reste opposé tant les circonstances et les attitudes belliqueuses de l’UE demeurent préoccupantes. (Conflit avec la Russie notamment)

Enfin, il propose de donner la parole au peuple, ce qui au regard de ses prises de position, me fait doucement rigoler ; entre autre, favorable à une absence de dialogues pour le CETA. On sent poindre un projet européen dans son programme, que les états membres ne pourront pas « bloquer » comme précisé dans la dernière mesure.

 

I° « faire plus pour ceux qui ont moins »

 

On dénombre tout d’abord de légères hausses pour le minimum vieillesse et l’allocation adulte handicapé. Cela s’accompagne d’une meilleure prise en charge des montures et prothèses à la fin du quinquennat, ce qui manque cruellement de détail pour le coup.

La création d’un service sanitaire part d’une bonne intention, mais je trouve cela superflu.

Un plan d’investissement santé est mentionné, mais sans plus de détails.

 

J° « Rendre la vie plus facile aux français »

 

Ça sent l’ensemble de mesures juste prévues pour faire vendre un programme…

Et on commence fort avec un droit à l’erreur, adoucissant les peines pour des fautes commises au sein de l’entreprise ou dans la vie de tous les jours ; cela pose problème à terme, puisque cela pourrait s’étendre à des domaines plus litigieux…

On saluera la numérisation de l’administration, mais en rappelant que pour beaucoup, le déplacement reste en vigueur comme seul moyen ; d’ailleurs, le contact humain est aussi souhaitable.

Questions normes, la France se calquerait sur l’UE, ce qui laisse la porte ouverte à tout et n’importe quoi.

Les pouvoirs publics dépendraient d’un rapport de qualité basé sur la satisfaction des citoyens, ce qui permettrait là aussi des dérives ; on pourrait imaginer des parents n’éduquant pas leurs enfants se retourner contre l’école lorsque celle-ci refuse de jouer le rôle des parents.

Enfin, la modification de certains jugements va dans le sens d’un « tout-au-numérique » qui pourrait nous jouer un mauvais tour…(Décision rendue en ligne ??)

 

K° « une démocratie rénovée »

 

Fort amusant de le voir parler démocratie lorsqu’il bénéficie autant de la corruption morale des média de masse…Cette hypocrisie se retrouve lorsqu’il veut combattre les conflits d’intérêts, lui qui a favorisé ses amis de la finance pendant ses fonctions élyséennes…

Les objectifs de moralisations sont sinon les bienvenus, évidemment. Le respect de la parité (tout dépend de la manière dont c’est fait) est inscrit, mais il me semble que ce soit déjà le cas en principe.

Mesure à pointer du doigt, la procédure d’urgence deviendrait la norme pour les textes législatifs, ce qui pose problème d’un point de vue démocratique, car diminue la discussion en accélérant le processus.

Enfin, on notera qu’il ne se mouille pas trop sur l’aspect référendaire de la démocratie ; laissant place à quelques suggestions sans grande conviction.

 

L° « les territoires qui font notre France »

 

L’exonération de la taxe d’habitation avait fait parlé d’elle, je préfère prévenir que c’est une mesure « populiste » (si on se base sur l’usage de ce mot dans les média), destinée à attirer des électeurs, mais qu’elle est inconsciente et dénuée de solution financière du point de vue des communes.

La fibre sur tout le territoire, pourquoi pas, si les financements le permettent évidemment.

La réduction du mille-feuille administratif, par contre, me pose problème comme toujours.

Le programme entretient le flou au niveau politique de transport, je préfère donc prévenir que la SNCF sera peut-être privatisée au cours de ce mandat, et qu’il y sera évidemment favorable. (Déduction personnelle)

Le plan de transition agricole est aussi peu développée, présentant des idées générales qui peuvent tout aussi bien favoriser l’agriculture productiviste que bio…

Enfin, un paragraphe sur l’Outre-mer clôt cette partie, mais sans grande mesure concrète à mes yeux.

 

M° Ajout aux regards des détails donnés

 

Etant donné le manque de détails sur certaines mesures, je parlerai ici de ce qui est envisagé mais non disponible sur la plaquette :

 

120000 postes de fonctionnaires seront supprimés, essentiellement fonctionnaires d’état et territoriaux ; peu précis donc mais rien de surprenant. (Et je n’y suis pas favorable)

 

L’ISF ne touchera plus les actions et autres titres, et la création d’un autre impôt pour pallier à ce manque à gagner ne me dit rien qui vaille ; visiblement, la politique fiscale ne sera pas assez en défaveur de ce genre de spéculations…

 

3° Conclusion

 

Un programme dense, mais paradoxalement pas assez précis. Plus que jamais les positions et antécédents d’un candidat auront été nécessaires pour comprendre la ligne directrice du programme.

Avant tout chose, on pourra noter un pan culturel assez étonnant de la part d’un néolibéral, et il en est de même pour la partie écologie, qui demeure cependant peu ambitieuse.

En général, la plupart des mesures annoncées sont prévues pour plaire avant d’être exécutées comme l’exonération de taxe d’habitation. On notera aussi que le chiffrement reste vague, ce qui est assez « gonflé » si je puis dire, lorsque l’on attend autant de temps avant de sortir son programme.

Enfin, l’état se trouve parfois mis à l’écart, rien d’étonnant, et les conséquences financières de certaines idées sont éclipsées (baisse des cotisations, …) Si tous les sujets ont été traités, on remarquera que le domaine de l’entreprise ressort essentiellement du programme ; encore une fois rien d’étrange ici. Mais cela conduit toujours aux mêmes conclusions : moins d’état, plus d’initiatives personnelles, ce qui a mes yeux diminue la cohérence et l’unité de la république. Avant de passer au tableau, je déplorerai aussi la faiblesse des réformes institutionnelles, hormis les habituelles diminutions d’élus et la soi-disant lutte en faveur de l’honnêteté des élus.

 

 

Penser l’Europe

2,5/5

Réorganiser le travail et l’emploi

2,5/5

Une sécurité assurée

3/5

La réindustrialisation de la France et sa protection économique

2,5/5

Une réforme culturelle ambitieuse

3/5

Penser le défi écologique

3/5

Réguler la place des marchés financiers et des banques

0/2,5

Penser l’avenir spatial

0/2,5

Penser la place et le financement de l’armée française

2,5/5

Penser les relations internationales

2/5

Niveau d’absence de danger pour la France

4/5

 

Total : 25/ 50

 

Pour conclure, on pourra constater plusieurs points à retenir du programme d’Emmanuel Macron : Si le volet économique semble plus « soft » qu’il ne promettait de l’être, il ne faut pas oublier que monsieur Macron est l’un des investigateurs des lois Macron et El-Khomri. Il ne faut pas oublier non plus que les exigences européennes sont tout à fait satisfaites dans ce programme, ce qui en plus d’être inquiétant pour notre souveraineté, laisse entendre qu’il y a des objectifs officieux derrière chaque mesure. On pourra aussi rappeler qu’il est très favorable au CETA et aux privatisations nombreuses. (Cars Macron, …) Bref, rien d’étonnant de manière générale, et une belle démonstration de social-néolibéralisme, qui ne me pousse pas  à voter pour lui, que ce soit au premier ou au second tour.

 

 

 

 

 

Avis d’actualité : #2, Parti socialiste ou parti sénile ?

 

Dès les premiers mois du mandat de François Hollande, on savait que le Parti socialiste, déjà bien malade avec sa conversion au social-libéralisme, allait subir de grands changements. 

Aujourd’hui, il est au bord de l’implosion, car la voiture veut aller à droite, mais le chauffeur à gauche…

 

Un mépris de la réalité

Je n’étais pas encore né que Mitterrand trahissait déjà l’idéal de gauche en passant au néolibéralisme, avec notamment une vague de privatisation fort déplorable. Certains diront que le libéralisme a toujours été de gauche, mais si c’est encore le cas pour le libéralisme sociétal (parfois presque libertarisme) le libéralisme économique n’a selon moi jamais concerné ce qui pourrait s’apparenter à une idéologie de gauche. J’y reviendrais dans mon analyse actualisée de l’échiquier politique.

Avec l’arrivée de François Hollande au pouvoir, beaucoup espéraient qu’il y ait enfin une politique de gauche, une vraie. Hélas, c’était sans compter la faiblesse du premier gouvernement, qui laissa vite place aux gouvernements Valls, incarnant la gauche « moderne » dans toute sa splendeur. Au sein de l’exécutif et dans le parlement, seuls les frondeurs au PS tentaient mollement de faire revenir une vraie pensée de gauche au sein de ce parti censé être l’un des deux majeurs du pays.

Opérant ainsi un fantastique revirement politique, le PS, désormais explicitement rattaché à l’oligarchie pour ceux qui en doutaient avant, met en œuvre une politique économique sans originalité, guidée par l’UE et la pensée néolibérale. Mais le peuple français, du moins ceux dont le cœur penche réellement à gauche, ne veut pas de cette politique. Peu importes, l’aile Valls du PS continue.

Nous voici désormais aux primaires du Parti socialiste. Convaincus que leur pensée social-libéral séduit, le parti fait tout pour que Hollande, puis Valls, l’emporte ; ou du moins, considèrent que la victoire est déjà là pour eux. Ecartant au préalable quelques candidats (Faudot, Filoche, …) et intégrant l’ovni Benhamias pour discréditer tous les candidats peu connus, les voici sûr d’eux et impatient d’affronter Marine le Pen au second tour de la présidentielle. Hors, Hamon sort finalement vainqueur. Représentant l’aile gauche du PS (voir partie II) est donc candidat à la présidentielle ; le PS semble retrouver ses lettres de noblesse.

Comme les règles de la primaire l’indiquaient, les autres candidats devaient se mettre derrière celui qui aurait été choisi.  Cela valait pour Hamon, Montebourg, mais aussi Valls et De Rugy.

 

Et pourtant, De Rugy rejoint Macron, sacrifiant son honneur politique pour prouver qu’il n’avait pas compris ce qu’était la gauche. Et voilà qu’une partie du PS se met à critiquer benoit Hamon. Est-ce ainsi que l’on soutient son candidat ? Jean-Marie Le Guen déplorait ainsi la manifestation d’une gauche « radicalisée » quand Valls critiquait l’attitude « écolo-gauchiste » de Benoit Hamon, regrettant que ses actions à lui aient été oubliées. Bref, l’aile droite du PS n’a rien compris à la gauche, et persiste dans sa bulle, persuadés que seul le pseudo socialisme –réformisme pourra incarner la gauche et mener le pays.

 

Une négation de la reconfiguration du paysage politique

La frange Valls du parti socialiste ne comprend donc pas ce qu’est la gauche, mais les frondeurs du Ps, eux, ne comprennent pas qu’il serait temps de quitter un bateau depuis trop longtemps à la dérive.

Ce problème de compréhension s’est posé dès l’usage du 49.3 par un gouvernement en perte de vitesse. Une motion de censure aurait pu tout faire basculer, entrainant la fin du mandat en plein chaos politique. Mais les frondeurs du PS n’en ont pas voulu, préférant avouer leur impuissance. Il faut dire qu’à ce moment, Bruno le Roux exhortait tous les députés de rentrer dans le rang sous peine d’exclusion.

La seconde erreur d’appréciation eu lieu pendant la primaire PS. En effet, quand on réfléchit bien, cette primaire ne pouvait être vouée qu’à l’échec : comment voulez-vous rassembler deux politiques opposées en une élection, au prétexte qu’une illusoire cohésion naitrait derrière un unique leader ? A ce moment, puisque la partie droitière du Ps était persuadée de représenter le PS dans son intégralité, les frondeurs auraient dû déjà réfléchir à une alliance de la vraie gauche ; mais j’y reviens.

Le troisième évènement décisif pour les socialistes qui tentaient de ramener le PS à gauche aura été le CETA. Tous ont voté contre, mais le Parti socialiste entier s’est abstenu quant à la tenue d’un référendum, au prétexte que c’était un compromis satisfaisant pour l’entièreté du parti. Là encore, on assiste à un aveu d’impuissance ; devant composer avec tout et son contraire, les voilà à choisir l’inefficacité et la paralysie.

 

Ce qui nous amène à aujourd’hui. Un débat s’est élevé, sans doute au détriment des idées de fond, pour savoir qui pourrait représenter la gauche aux élections. Une question que l’on pourrait se poser si nos deux principaux candidats de gauche n’étaient pas Mélenchon et Hamon. Je ne compte pas m’éterniser dessus, mais pour faire simple, l’un a un programme longuement réfléchi depuis un an, l’autre est une personnalité désignée pour représenter un parti, disposant d’un programme récent, tronqué après la primaire, et fortement inspiré de celui de Mélenchon (mon côté méfiant me pousserait à suivre l’avis de N. Polony, qui considère qu’Hamon n’est là que pour porter préjudice à la France Insoumise).

Lorsque l’on regarde ses informations, on peut en conclure que la logique mettrait Jean Luc Mélenchon en avant, fort de sa campagne dense et efficace (regard subjectif évidemment). Néanmoins, d’autres estiment que la Primaire, qui rappelons-le n’est pas représentative de quoique ce soit, confère à Benoit Hamon le droit de présenter seul un projet pour la gauche.

Une question aurait dû se poser depuis bien longtemps : Pourquoi la frange gauche du PS ne rejoint-elle pas la France Insoumise ?  

 

Assumer ses convictions

Au sein d’un parti, il est possible qu’il y ait des différends. C’est même une évidence. Mais lorsque ces différents sont importants au point qu’un des camps basculent dans l’opposition, il est temps de se demander si le parti ne devrait pas scinder en deux.

Lorsque Jean Pierre Chevènement, déçu du Mitterrandisme, décida de quitter le PS pour former le MRC, une bonne décision fut prise ce jour-là. Lorsque la ligne économique est variée au point où l’on se demande si le parti est de gauche ou de droite, il semble évident qu’un schisme doit arriver. Alors pourquoi Hamon n’a-t-il pas le courage d’assumer ses positions ? Puisque le Parti socialiste semble décider à rester dans cette frange droitière de la gauche (ce qui est un bel oxymore au passage), aux vrais socialistes de rejoindre la France Insoumise, et à EELV de faire de même d’ailleurs.

En effet, si la question de l’Europe pose problème entre les deux candidats, ils sont à peu près d’accord sur le reste. Et la question européenne sera de toute manière traitée par référendum, donc hors du mouvement.

Les moins « radicaux » (j’aurai tendance à appeler ça les plus indécis) pourraient s’y retrouver de toute manière, puisque les idées de fond sont partagées. Et dans un monde où la France se fait marcher sur les pieds, il faut de toute manière beaucoup d’obstination et de persévérance, donc la question d’une gauche radicale ou pas ne se pose pas.

 

Aujourd’hui, l’échiquier politique se renouvelle, et les vieux partis n’y survivront sans doute pas. La restructuration de l’espace politique sonne pourtant comme une évidence pour moi, que j’aborderai largement dans ma nouvelle perception de l’échiquier politique :

  • La frange droite du PS, Valls et autres apparatchiks, n’ont qu’à rejoindre Macron, qui de toute manière incarne assez bien la ligne social-libéral du PS actuel.
  • La frange gauche du PS rejoint la France Insoumise, en même temps qu’EELV.

On arriverait ainsi à une représentation honnête, avec une division du Ps entre gauche et centre-droit.

 

Bref, je ne suis pas du genre à m’attacher à des partis, préférant garder une certaine indépendance. Mais si ceux-ci doivent exister, il serait bon d’éviter une situation comme actuellement, où certains tentent de réanimer le cadavre du PS qui a fait son temps. Il serait donc temps de passer à autre chose. Le roi est mort, vive le roi ! disait-on à l’époque. Il paraitrait que la cinquième république est un régime à tendance monarchiste, peut-être que l’adage pourrait aussi y trouver sens de nos jours…

Analyse de programme : #5, Didier Tauzin

 

Toujours parmi les candidats peu connus du grand public, voici aujourd’hui l’analyse du programme de Didier Tauzin. Que dire à son sujet ? Pas grand-chose, si ce n’est qu’il est général de division de l’armée de Terre, et que comme tous les « petits » candidats, il aura bien du mal à porter sa voix, peu importes ce qu’elle pourrait dire.

Difficile aussi de le placer sur l’échiquier politique ; il y a peu de chance qu’il soit à gauche si on se base sur ses positions sociétales, mais qui sait ? En tout cas, il ne me pas semblé très ouvert de ce côté-là.

Par conséquence, j’aurai bien du mal à le cerner en tant que présidentiable.

Image1

 

1° Slogan

 

« Rebâtir la France »

Un slogan tout à fait acceptable, bien qu’on le croirait sortit d’une période d’après-guerre. Rien à dire.

 

2° le programme

 

Introduction

 

On assiste tout d’abord à l’introduction de cinq principes essentiels à ses yeux : bien-commun, subsidiarité, responsabilité, solidarité, liberté. Cerner ses futures lignes d’action est une bonne chose, c’est donc bien pensé. Je ne viendrai pas ici sur les grandes lignes du projet qui se retrouveront expliquées par la suite. A noter que la diversité des thèmes empêche toute classification politique, ce qui peut être une bonne chose.

 

A. « libérer les énergies »

 

Un titre assez flou qui tranche avec la clarté de l’introduction. Difficile d’envisager quelque chose de défini avec ça. Pour débuter ce paragraphe, il dresse un constat que je partage partiellement, estimant que le carcan administratif est à nuancer et qu’évoquer un retour à la liberté d’entreprendre est un chou gras des libéraux.

  • Travail / économie : sa suppression « d’entraves » fiscales est bien légère en terme de précision. Il voudrait supprimer l’intégralité des impôts concernés ?

La création d’une structure régionale suivant les TPE/PME est par contre une bonne mesure.

La baisse des charges est encore évoquée, mais toujours sans plus de précision. Il enchaine ensuite avec la dépolitisation des syndicats, ce qui n’est pas une idée absurde si elle est appliquée réellement.

On retrouve l’absence de précisions quant il s’agit de réformes des normes attrayant à la productivité des entreprises. Normes sociales ? Écologiques ?

 

La question du retour à l’emploi est abordée d’un point de vue plutôt à droite, puisque sont suggérées des travaux d’intérêt public dans certains cas. Le plafonnement des aides à une somme inférieure au smic se tient néanmoins. (Même si je doute fort que ces aides dépassent souvent le smic de toute manière)

Côté fiscalité, un plan de réduction d’impôt est annoncé, avec contrôle annuel devant l’assemblée, ce qui offre des garanties à un projet aux fins floues ici encore.

On trouve une mesure protectionniste bienvenue, avec la taxe de produits en provenance de pays aux conditions de travail inférieures aux nôtres.

Enfin, une réduction des dépenses publiques est abordée, mais sans plus de détail, et en tant qu’étatiste républicain convaincu, je suis plutôt mitigé à ce sujet.

 

B. « réforme de l’administration publique »

 

Cette réforme prône d’abord un retour aux fonctions exclusivement régaliennes pour l’état. Cela se traduit par la présence de fonctionnaires limitée à ces fonctions, ce qui reste assez floue sur ce qui passe du public au privé. Néanmoins, rapport à cette modification du statut de fonctionnaire, on peut apprécier le choix laissé aux fonctionnaires entre ancien et nouveau statut.

Une charte nationale est ensuite mentionnée, sans qu’il n’y ait plus d’explications.

Une réduction du nombre de parlementaire est proposée, j’y suis pas favorable à 100% mais c’est une idée qui se défend. Quant au CESE, il est sujet à suppression (je m’y oppose) ou devrait fusionner avec le sénat (déjà plus logique)

On observera ensuite une place de choix accordée à l’administration locale, ce qui est tout à fait défendable encore une fois, mais je n’y suis pas favorable. Cela s’accompagne de la suppression  des conseils départementaux et régionaux.  Si les conseils départementaux sont à revoir, les conseils régionaux demeurent pour moi importants pour le fonctionnement du territoire. Enfin la notation des administrations publiques est litigieuse, car elle peut donner lieu à des dérives.

 

Monsieur Tauzin parle ensuite de réinventer la démocratie. Vu les apparitions fréquentes de ce thème dans les programmes, je note que l’illusion démocratique ne tient plus la route…

Le référendum voit son accès plus facilité, avec un niveau parfois communal, ce qui est une bonne chose ;

Les règles encadrant les candidatures aux élections sont aussi révisées, et c’est très bien ainsi. Idée originale de ce programme, que je salue, l’instauration d’un chèque citoyen, qui renforcerait indirectement la démocratie. De même, la révision des parrainages est une très bonne proposition, ça va de soi. Enfin, le retour au septennat par voie référendaire est défendue, je préfère un compromis avec six ans, mais un septennat avec de vrais organes démocratiques, pourquoi pas.

 

C. la société

 

Dans la partie enseignement, on mentionnera par exemple un retour de la culture générale, qui serait donc favorisée via l’Histoire-Géo. {La grande charte nationale est ensuite à nouveau évoquée, sans aucune précision supplémentaire.}

Le choix de la pédagogie semble laissé à l’appréciation des enseignants ; je suis assez divisé là-dessus, car cela créerait une inégalité entre établissements, bien que la pédagogie actuelle dût être revue.

Le durcissement du passage en sixième avec une condition de maitrise de la langue est un plus pour les professeurs du secondaire, c’est donc une bonne idée pour moi.

 

J’aborde la sous-partie consacrée à la famille avec prudence, sachant que les positions de monsieur Tauzin sont parfois conservatrices sur ces questions. Ceci explique peut-être pourquoi je ne vois pas d’un bon œil la constitutionnalisation de « la filiation homme/femme de l’enfant ».

Est affichée aussi une volonté de médiation rapport aux divorces, dans le but de les limiter. Si je me base sur l’histoire judiciaire du divorce, il me semble que cela n’avait pas marché lorsque c’était appliqué ; mais l’initiative n’est pas mauvaise, la déstructuration de la famille pouvait impacter sévèrement l’éducation de l’enfant.

Les allocations sont dépendantes du bon comportement des enfants, ce qui est déjà un peu le cas, mais qui en tout cas relève de la logique.

L’instauration d’un « revenu parent d’éducation imposable » est envisagée pour des parents souhaitant se consacrer à l’éducation de leurs enfants ; il s’agit là d’une politique familiale satisfaisante, puisque l’enfant sera peut-être moins délaissé comme cela arrive parfois. Attention cependant à ce qu’il n’y ait pas un plafond de verre qui pousse uniquement les femmes à se porter candidate.

 

Pour la partie justice, je suis assez mitigé. Dédier la détention à la réinsertion et la réparation des préjudices est une très bonne chose, soit. Mais pas question en revanche que les prisonniers soient employés dans des entreprises privées. En plus de rappeler certains faits historiques que je ne mentionnerais pas ici, c’est le risque que des êtres humains soient sous-payés et que certains s’en mettent plein les poches sur le dos de la misère sociétale. Donc oui pour des travaux d’intérêts général, mais non pour le reste, sauf pour les formations et la réinsertion dans la société.

 

Enfin, pour l’agriculture, une révision des normes est envisagée, hélas sans plus de précisions et détails quant aux normes posant problèmes. L’encouragement des circuits courts et l’indépendance alimentaire française sont par contre tout à fait souhaitables.

 

D. sécurité intérieure et extérieure

 

Un volet que l’on est en droit d’attendre de pied ferme, vu la profession de Didier Tauzin.

Le budget de la défense est augmenté, c’est en effet ce qu’il advient de faire dans ces temps incertains. De même, je ne peux qu’approuver la relance de l’industrie d’armement, même si je mettrai de mon côté un point d’honneur à favoriser les armes non-létales.

Parmi les mesures inscrites, difficile de ne pas parler du retour au service national, qui décidemment fait son bout de chemin. Je suis toujours opposé à son caractère obligatoire, mais je dois reconnaitre que celui que monsieur Tauzin envisage est déjà plus structuré et organisé, plus prometteur, que les autres candidats le mentionnant. La répartition de ce service dans les différentes fonctions publiques de sécurité (y compris pompiers et garde-frontière) est assez proche de ce que j’ai pu envisager moi-même.

 

L’immigration est abordée de deux manières différentes : un référendum est proposé pour une pause migratoire, ce qui selon moi est une aberration, mais soit ; les réfugiés politiques, étudiants et professionnels sont acceptés avec durée limitée, et les modalités d’attribution de la nationalité française sont révisées. Un point de vue assez à droite donc. Néanmoins, on constate aussi une volonté de diminuer les causes de départs des pays étrangers.

 

E. relations internationales

 

La sortie de l’OTAN est clairement indiquée, et je suis toujours d’accord avec cette mesure.

La clarification de certains rapports louches entre pays du Moyen-Orient est en effet une bonne idée, quoique délicate à traiter.

La pacification de l’Afrique et du Maghreb est envisagée, et j’adhère complètement à cela, d’autant plus qu’il ne s’agit pas là d’une politique paternaliste comme on pourrait le craindre. Cela s’accompagne d’ailleurs d’investissements en Afrique, ce que la Chine a compris depuis longtemps, elle…

Nos relations avec la Russie doivent être réchauffées, ses positions rejoignent donc les miennes ici aussi.

 

Les projets de développement du continent africain s’insèrent aussi dans une politique européenne, et j’apprécie beaucoup. Le renforcement de notre souveraineté est parallèlement voulu, ce qui est une bonne idée. Cependant, on regrettera le manque de clarté quant aux rapports France-Europe vis-à-vis de l’Euro par exemple.

 

 

3. Conclusion

 

Alors, que penser de ce candidat très peu connu ? Il est possible de le classer au centre-droit, voir à droite, quoique son manque de clarté limite assez cet exercice. En effet, on aurait aimé plus de précisions, même pour un projet qui n’a pas vocation à être définitif. Certains le classent à l’extrême droite, je n’irais pas jusque-là non plus.

Son projet est sous certains aspects intéressants, essentiellement sur des questions européennes ou démocratiques. Je reviendrais sur les défauts à la fin. En attendant, voici le traditionnel tableau d’adhésion :

 

Penser l’Europe

4/5

Réorganiser le travail et l’emploi

2,5/5

Une sécurité assurée

3,5/5

La réindustrialisation de la France et sa protection économique

3/5

Une réforme culturelle ambitieuse

1,5/5

Penser le défi écologique

0,5/5

Réguler la place des marchés financiers et des banques

0,5/2,5

Penser l’avenir spatial

0/2,5

Penser la place et le financement de l’armée française

4/5

Penser les relations internationales

3,5/5

Niveau d’absence de danger pour la France

4/5

 

Total : 27/50

 

Au vu du tableau, un point émerge : si les questions diplomatiques et sécuritaires sont satisfaisantes, force est de constater que l’écologie est la grande absente de ce programme. Hormis un petit point sur l’agriculture, on se retrouve avec bien peu de préoccupations environnementales. De même, on regrettera la faible place accordée à la culture.

Pour le volet économique, on nage encore dans le flou finalement, et c’est dommage parce que la volonté est là.

Majoritairement, on a là un programme acceptable pour un projet plutôt à droite, mais pas suffisant pour motiver un vote. Bien que ce ne soit pas le projet définitif, on regrettera sur la forme l’entretien de ce flou. Bref, il est souhaitable qu’il soit candidat pour porter sa voix, mais je ne porterai pas mon vote sur lui.

 

source: http://didiertauzin2017.fr/

 

 

 

 

 

 

 

Et ça continue encore et encore...

 

« Le changement c’est maintenant. » annonçait un jour un futur candidat à la présidentielle. Malheureusement, ce candidat disparut sans crier gare la veille de la prise de pouvoir.

A-t-on vu le changement ? Oui, écrit sur des bouts de papier. Et après cinq ans de dérives, où sommes-nous ? visiblement, le simple fait d’avoir évoqué le changement semble avoir entrainé une persistance dans l’erreur et la continuité dans l’incapacité politique. Ça continue encore et encore chantait Cabrel. Si seulement il avait pu se tromper ce jour-là.

 

Depuis les guerres mondiales, la propagande s’imposa peu à peu comme une arme cynique et lâche ; Aussi en tant de paix serions-nous en position de s’y opposer. Pourtant, les média continuent leur course à la malhonnêteté. On sort des phrases du contexte, on y développe des thèses soi-disant communément admises, et on fait la part belle au mépris en oubliant toute règle déontologique et toute diversité politique. Et derrière, un système qui en profite ; après tout, il faut que les gens soient endormis pour que la petite souris vienne chercher son butin.

On parle de libertés journalistiques, au même titre que l’ORTF était indépendante pendant ses belles années. Les média n’ont-ils pas retenu les leçons du passé ?

 

Toujours dans la partie médiatique, comment ne pas oublier nos amis les sondages ? Omniprésents depuis des années, ils en deviennent insupportables, essentiellement sur la manière dont ils sont tournés. Faire un sondage, je le sais, est quelque chose d’ardue. Mais visiblement, jouer avec les résultats ou influencer l’opinion publique est chose plus aisée.

Guidant les gens vers le bipartisme (ou tripartisme), les sondages restent une arme efficace pour vider le choix politique de tout son souffle démocratique. On joue les devins pour le deuxième tour en préparant les citoyens au vote utile, et on continue comme si de rien n’était.

Pourtant, les sondages ne brillent pas par leur fiabilité ; à moins qu’ils ne proviennent d’une dimension où Hillary Clinton est présidente des USA et où Nicolas Sarkozy et Manuel Valls se disputent le second tour de la présidentielle française. Peu fiables, manipulés, et pourtant référence politique et thermomètre pour le printemps à venir. Nombreux sont pourtant ceux qui souhaitaient la fin des sondages à l’approche des élections, comme avait pu le laisser entendre monsieur Alexandre Astier il y a quelques années.

 

Si on choisit de rester dans le domaine des élections présidentielles, on pourra trouver d’autres exemples à ces trous de mémoire politiques. Ainsi, la dictature de l’image fait son bout de chemin, dissimulant (avec beaucoup de difficultés) le vide qu’elle est censée remplacer. Emmanuel Macron, toujours autant populaire si on en croit ces sondages, devient ainsi le favori qu’était Juppé il y a quelques mois. Ses positions ? Aussi floues que possible, sauf pour le CETA où il s’est dit pour. Il aura enfin été honnête.

La popularité de Macron n’est pas qu’une légende hélas. Il faut dire qu’il fait vendre avec sa jeunesse et son discours d’apparence hors-parti. Mais pas avec son programme, puisqu’il n’en a point pour l’instant. Une seule certitude pour moi, difficile d’y voir un futur président capable de défendre les intérêts de la nation. Mais depuis tant de décennies de roublardises, comment des gens peuvent encore se faire abuser par les discours lissés et les apparences trompeuses ?

 

Parallèlement, les problèmes de vanité d’Emmanuel Macron trouvent écho chez la cécité des principaux leaders de gauche, si tenté qu’EELV soit considéré comme tel malgré sa transparence malheureuse.

Après les résultats de la primaire du Parti socialiste, remportée par un cadre du Ps plus qu’influencé par Jean-Luc Mélenchon (du moins c’est ce qu’il laisse transparaitre), une alliance entre partis dit de gauche (on effectuera au préalable une ablation de l’hémisphère droit du Parti socialiste) est envisagée.  Yannick Jadot, Benoit Hamon et Mélenchon seraient en effet capable de mobiliser un électorat assez important pour accéder au second tour. Mais qui pour représenter le mouvement ? A cette question, chacun se désigne ; en cela rien de surprenant. Mais la seule différence, c’est que le programme de la France insoumise est prêt depuis bien trop longtemps pour qu’il dût s’écarter devant monsieur Hamon. Bref, voilà que des bêtes querelles et la faiblesse des frondeurs du Ps deviennent un poids mort pour la gauche toute entière. Pour une fois que plusieurs forces politiques ont un programme similaire, elles devraient s’allier au lieu de jouer les aveugles ; mais la seule chose que l’on voit, c’est un remake de 2002 au second tour ; un remake auquel je refuse d’assister et de prendre part. Si au second tour, je pourrai voter Hamon à défaut de Mélenchon, je refuserai cependant de laisser la place à l’opportuniste Macron, à l’hypocrite Le Pen ou au profiteur Fillon. Et il en sera de même pour beaucoup de français. Encore une fois, les choses se répètent, comme si au même titre que l’économie, la politique connaissait une progression en cycle. Un cycle qui se rapproche de plus en plus d’un cercle vicieux.

 

Enfin, pour clore cet état des lieux en ce qui concernent la répétition des bêtises politiques, j’aimerai rappeler un fait : l’extrême-droite, qui semble beaucoup plus préoccuper les politiciens que la situation économique de la France, n’est pas une fatalité. C’est un avertissement. Un avertissement que nous sommes incapables d’écouter.

Hillary Clinton, en bon fantôme du social-libéralisme rétrograde, pensait bien faire en écartant l’honnête Bernie Sanders. La colère antisystème grandissante a poussé beaucoup de monde vers Trump, qui comme l’extrême droite en général, représente toujours à tort l’antisystème. Si Sanders avait été à la place de Clinton, les USA auraient un président beaucoup plus gérable actuellement.

En France, on se dirige vers la même situation et on ne s’en inquiète même pas. Il semble possible en effet que Macron se présente devant Marine le Pen au second tour, puisque la caste du système fait tout pour préparer le terrain, quitte à occulter ses liens douteux avec la finance. Et Macron face à Le Pen, c’est un risque que beaucoup n’aimeraient pas avoir à prendre. Dans ce cas précis, la chute du jeune premier semble tout à fait envisageable. Et comme pour Trump, on râlera pendant trois mois sur la « démocratie », on fera tout pour faire annuler l’élection, et on jettera à nouveau les raisons de la montée du Fn aux oubliettes. Et c’est reparti pour un tour. (Je ferais sans doute une courte uchronie sur la potentielle victoire de Marine Le Pen) 

 

De même, toujours dans le rapport entre bêtise et montée de l’extrême droite, on pourra toucher deux mots de la ratification du CETA par le parlement européen, au mépris de toute règle démocratique, si tenté que l’UE considère encore qu’elle dût en appliquer un jour. Cet accord a une portée provisoire, ce qui entraine son application peu importe l’avis des pays concernés, et ce jusqu’à la décision de chacun. Peut-être qu’un référendum aura lieu, ou peut-être que le parlement devra se prononcer sur sa ratification par la France. Mais les citoyens, majoritairement opposés à cela, n’auront sans doute pas leur mot à dire.

Et on arrive toujours au même problème : le mépris envers le peuple entraine toujours la haine à l’égard de certaines élites, une haine instrumentalisée par l’extrême droite, qui la généralise au point de créer des électeurs repliés sur eux-mêmes. Si  le peuple était plus écouté lorsqu’il en va de son intérêt, peut-être que l’on sortira enfin de ce cercle vicieux, qui consiste à persister dans le même système et dans la même façon de penser pour faire face à l’extrême droite qui n’a pas grand-chose à envier à ce système qu’elle prétend combattre.

 

 

Comme le dit la citation latine, l’erreur est humaine, mais la persévérance est diabolique. Si par persévérance, on entend ici persévérance dans l’erreur, alors je crois que notre oligarchie revêt un caractère démoniaque par moment. Elle prend plaisir à toujours suivre le même chemin, droit dans ses bottes, quand bien même la remise en cause de son fonctionnement est assez importante pour se dire que, peut-être, « il serait temps de changer ». L’Histoire se répète, c’est d’ailleurs pour cela aussi que son enseignement est essentiel, mais visiblement, beaucoup ont oublié cet aspect-là. Encore une fois, les dangers tels que le terrorisme ou la montée d’une extrême droite que l’on pourra assimiler à une coquille vide mais épineuse sont symptomatiques des dérives de l’oligarchie, mais cette dernière ne voit rien venir, ou laisse l’eau couler sous les ponts pour se bâtir toujours plus forte sur le malheur d’autrui.

 

Le changement fait peur. Il devrait au contraire apporter l’espoir.

La dualité de l’action politique, théorie de l’équilibre politique

 

Il m’est arrivé à de nombreuses reprises de développer des pans de mon programme fictif, mais jamais de m’éterniser sur les moyens que j’aurai mis en œuvre. Voici donc une théorie politique personnelle à laquelle j’ai fini par arriver : la dualité de l’action politique. (Faisant suite à ma théorie sur la république et celle sur les pompiers pyromanes de la politique)

 

Personnellement, en raison de mon attachement à la réflexion personnelle, j’ai toujours eu du mal avec les thèses d’auteurs économiques ou politiques. Certains auteurs (Polony, Chevènement) trouvent souvent grâce à mes yeux, et il est inutile de préciser que les écrits de Mélenchon sont pour moi très intéressants. Mais pour autant, je préfère bâtir mes propres raisonnements, qui feront sans doute involontairement écho à des thèses déjà défendues.

 

Aperçus et introduction

Pour expliquer ce que j’entends par dualité, les exemples seront légions. Le premier qui me vient à l’esprit est sans doute l’éducation de la jeunesse.

Le rôle des parents est de préparer leur enfant au monde dans lequel il devra évoluer indépendant. Cependant, force est de constater qu’en terme d’éducation, les résultats sont décevants. Les enseignants, sont logiquement débordés, ayant à faire face à un déficit de bonne conduite frôlant la catastrophe.

En matière d’éducation, il est donc nécessaire qu’il y ait deux actions en parallèle. Une action parentale, qui inculquerait un comportement exemplaire et adapté à la vie en société, et une action étatique, qui sanctionnerait les manquements à ces devoirs, s’introduisant provisoirement dans la gestion de l’éducation via des inspecteurs sociaux. Dans ce cas précis, il n’est pas question que l’état dirige de bout en bout la manière dont l’enfant doit être éduqué, mais devra uniquement s’assurer qu’une éducation de base ait été transmise.

Autre exemple, assez lié au final, celui de la gestion des banlieues paupérisées. Ici aussi, deux actions, menées toutes les deux par l’Etat. D’un côté, une intégration irréprochable de ces banlieues, trop souvent mises à l’écart. Cv anonyme, aménagements urbains, fin des discriminations (positives ou négatives), …Et parallèlement, une justice forte mais juste, avec la possibilité d’usage de l’appareil étatique répressif. Ainsi, si l’état s’arrange pour que ces banlieues soient mieux intégrées, celles-ci doivent en retour suivre la loi, et cesser de jouir d’une impunité comme on en retrouve dans certains quartiers. On peut observer ici un des principes de cette théorie : un contrat tacite et officieux, avec une action de l’état conditionnée par une action des individus.

Enfin, dernier exemple pour la route, l’écologie : si le consommateur doit tout faire pour garantir le respect de la nature, c’est à l’Etat d’assurer le gros des efforts, en sanctionnant les entreprises les plus pollueuses.

 

Fondements

La fonction première de cette dualité de l’action politique, c’est de structurer le rôle de l’Etat et son rapport avec le peuple dont il dépend. En effet, cette dualité assure un équilibre à la manière de gouverner un pays. Puisqu’il est possible, en général, de constater un facteur étatique et un facteur populaire, l’absence d’actions d’une part et l’autre de la balance conduirait à un déséquilibre. Ces déséquilibres ont déjà eu lieu par le passé et même encore de nos jours. Au 18ème siècle par exemple, le facteur populaire étant principalement absent des décisions politiques, il n’est donc pas étonnant qu’une part de la masse populaire, la moins dévouée à la monarchie, entraine par sa révolte une révolution institutionnelle et un changement de rapport de force. (Ce qui pendant des années ne fera que se répéter). Inversement, les actes de Napoléon I et Louis-Napoléon avaient beau être teintés d’autoritarisme, le peuple était inclus dans le processus politique, que ce soit pour l’image ou par sa position dans les préoccupations du pouvoir. Ceci pourrait donc expliquer pourquoi ces régimes-là n’ont pas chuté du fait de révoltes populaires.

Le déséquilibre de la balance de l’action politique devient de nos jours de plus en plus durs à contrôler, en raison d’une politique depuis trop longtemps tournée vers le côté oligarchique, qui tend à remplacer le pouvoir légitime dans ses fonctions. Paradoxalement, en dépit des aspirations démocratiques toujours plus nombreuses, le côté non populaire de la balance continue de peser, si bien qu’un renversement total pourrait très bien arriver un jour (au point que cela conduise à l’anarchie)

La dualité de l’action politique explique aussi pourquoi il est nécessaire d’appliquer une égalité de traitement avec le peuple. Ni un régime en faveur de minorités, ni une exclusion de ces minorités, ne pourrait conduire à un équilibre de la balance, car il y aurait toute une part laissée pour compte. En effet, si le peuple doit rester hétérogène, un traitement de même nature pour ce peuple créerait des déséquilibres aussi. Cela n’influe cependant en rien aux politiques de cas par cas, qui ne créent pas plusieurs masses, mais qui traitent chaque « atome » de la masse populaire d’une façon logique et juste.

Enfin, dernière observation, l’infantilisation et la manipulation de la masse populaire ne peut pas conduire à un équilibre éternel. Il ne s’agit que d’une illusion, qui laisse penser que l’Etat ne serait présent que d’un seul côté, alors qu’il maitrise les deux. Mais sur le long terme, l’illusion s’estompe. Et la chute n’est que plus dure. Un exemple ici serait le port de l’uniforme, censé gommer les différences et une potentielle lutte des classes plus ou moins aisées. Il s’agit selon moi d’une infantilisation de l’individu, qui serait incapable de mettre fin à ces luttes infantiles. L’Etat remplacerait la volonté de l’individu, en imposant le port de l’uniforme à l’école, mais la volonté de différenciation persiste. Ici aussi, la balance est déséquilibrée. Dans ce cas, l’Etat, à travers les sanctions disciplinaires de l’école et la lutte pour les changements de mentalité dans la société, a tout à fait les moyens d’agir correctement.

 

Mise à l’œuvre de ces principes

Comme j’ai pu en faire la démonstration, les exemples sont très nombreux. Afin d’aller plus loin, en voici d’autres qui peuvent témoigner de l’utilité de ce principe.

Cette théorie explique pourquoi le libéralisme ne peut pas marcher, que ce soit un libéralisme pur. (Où la partie populaire prendrait le dessus sur la partie étatique) ou le néolibéralisme actuel (où l’Etat favorise le déséquilibre en faveur du peuple).

De même, elle explique pourquoi une oligarchie est mauvaise pour cet équilibre, au même titre qu’un faible renouvellement des classes politiques. En effet, l’Etat, alors caractérisé par cette oligarchie, rend statique les deux parties de la balance. Il n’y a aucun déplacement entre les deux « plateaux », et l’oligarchie, tandis qu’elle agit toujours plus au détriment de la partie populaire, perd le sens des réalités, car elle est coupée de l’autre plateau.

Enfin, cette théorie impose une synergie entre l’Etat et le peuple. Dérivant du peuple, le pouvoir étatique semble en effet coupé de son ancien plateau. Mais s’il est amené à adopter une position supérieure à la partie populaire, il ne doit pas pour autant se différencier au point de n’avoir plus aucun point commun avec l’autre masse, ce qui rendrait la balance inutile.

Il est intéressant de voir qu’en dehors de questions morales à reconsidérer, une monarchie éclairée ne constituerait pas un déséquilibre si le peuple était en sa faveur, et réciproquement pour les actions du monarque.

 

Bon, je me doute bien que je n’ai pas été très clair, cette théorie demeure au stade de la réflexion, mais guidera sans doute ma vision du pouvoir étatique vis-à-vis du peuple.

Pour étayer cette thèse, voici donc quelques schémas :

 

Equilibre politique

Mensonges politiciens et vocabulaire pernicieux, la malhonnêteté dans toute sa splendeur

Afin de rajouter ma pierre à l’édifice de la critique des mensonges en politique, débutée par Marianne la semaine passée, j’ai souhaité dresser un état des lieux de la malhonnêteté chez nous et ailleurs.

Je serai bien naïf de présenter la malhonnêteté comme un mal exclusif au 21ème siècle. Celle-ci semble être indissociable de l’être humain, que ce soit par l’usage d’arguments fallacieux justifiant des condamnations à mort ou par une réappropriation de faits historiques arrangé pour expliquer tel acte. Mais si à travers la corruption et le trafic d’influence, cette malhonnêteté semble évidente, il est bon de rappeler aussi le pouvoir des mots, qui contribue grandement aux manipulations du système, et tout autant dénué d’honnêteté.

 

Récemment, le trucage des primaires de la belle alliance a démontré qu’aucun parti n’était à l’abri de la triche électorale. Pour rappel, le Conseil Constitutionnel avait fermé les yeux sur certains aspects de la campagne présidentielle de 1995 qui témoignaient d’un financement fort litigieux pour monsieur Balladur. La campagne d’un certain Nicolas S. en 2007 avait bénéficié de son côté de financements libyens comme ont pu le confirmer des responsables libyens. A vous de le rattacher à la campagne française en Libye si cela vous chante…

Du côté de l’UMP toujours, on pourra rappeler les nombreuses casseroles des Balkany, qui malgré la présomption d’innocence, sont à mes yeux un exemple flagrant de malhonnêteté.

On pourrait ensuite penser que la gauche, ou du moins les partis qui s’en réclament, sont plutôt épargnés par ces tracas. Même si cela pourrait s’expliquer par leur absence courante des sphères du pouvoir, nul doute qu’en creusant un peu, on trouvera de quoi remplir des articles entiers. La désastreuse gestion de cette désastreuse primaire le démontre aujourd’hui, avec une volonté de mentir sur les chiffres pour conforter l’opinion avec un apparent succès pour cette primaire, ce qui est évidemment faux. Si la volonté d’exclure Manuel Valls est bien là, on se rapproche plus d’un petit million de participants qu’autre chose.

 

Dans un milieu un peu moins politisé mais tout autant corrompu, le monde de la finance et des grandes entreprises aurait bien du mal à montrer patte blanche. L’affaire Tapie, qui défrayera la chronique jusqu’à survivre à ses protagonistes sans que l’on en trouve le fin mot, nous montre bien que malgré l’action de la justice, force est de constater que certains bénéficient d’une impunité que d’autres convoitent à juste titre. Alors qu’un citoyen accueille des réfugiés et se voit lourdement sanctionné, une citoyenne est reconnue coupable de négligence, et on s’arrêtera là, parce qu’il n’y aura pas plus de conséquences. Une négligence avec cinq zéros certes, mais lorsque l’on travaille dans un des organismes les moins aptes à représenter la grandeur humaine, il est bien dur de se voir sanctionné justement.

Je pourrai aussi m’étendre longuement sur l’évasion fiscale de grandes entreprises, qui réalisent des bénéfices faramineux dans des paradis fiscaux mais de grandes pertes en France. On voit ici que « l’assistanat » qui concerne « bon nombre » de nos chômeurs fait pâle figure à côté de cette lâcheté financière à grande échelle.

 

Enfin, il est intéressant de démontrer qu’il ne suffit pas de plaider la transparence pour être honnête. Si monsieur Fillon n’avait pas eu de cesse de rappeler sa probité contrairement à d’autres, peut-être que cette tradition des emplois fictifs ne lui serait pas tombé dessus avec autant de violence. Il continue de clamer son innocence, certes, mais avec des propos incohérents qui ne laissent aucun doute à ce sujet.

Néanmoins, je suis étonné que l’autre chevalier (faussement) blanc de la politique, à savoir le Front National, ait échappé à l’opprobre populaire quant à son actualité financière. Pour rappel, ils doivent actuellement une somme importante au Parlement européen, pour des fraudes qui semblaient pourtant inconnues de ce parti si exemplaire…  

Dernier exemple, et pas des moindres, monsieur Macron, s’il semble éloigné de ce système de corruption, demeure entouré de soupçons importants quant au financement de sa campagne (sachant que ses soutiens sont souvent de généreux millionnaires, cela n’a rien de surprenant)

 

En guise d’introduction pour le vocabulaire mensonger, je pense qu’un rappel du mensonge le plus dangereux de la Vème république est ici nécessaire.

Ce mensonge, c’est la justification du mépris des promesses électorales. Monsieur Hollande, qui ne doit sa place que grâce à la maladresse de monsieur Strauss-Kahn, avait un programme à l’origine. Difficile de s’en rappeler. Il voulait lutter contre la finance il me semble. Il était de gauche il me semble aussi…Bref, voilà de biens gros mensonges, qui pourtant sont justifiés par la raison suivante : il n’y avait pas d’autres choix ! Une fois au pouvoir, la « réalité » des choses s’imposerait, et tout programme « irréaliste » (comprenez ici non-conventionnels et souvent de gauche) doit s’effacer pour laisser place à l’efficacité de notre bon vieux système néolibéral.

C’est une malhonnêteté gorgée de mépris. Reflet du « TINA » de la catastrophe britannique Thatcher, ce mode de pensée est dangereux. Il légitime à terme la fin de toute démocratie ; à quoi bon voter puisqu’un seul programme est « applicable » ? L’oligarchie dans toute sa splendeur.

 

Ainsi, les mots ont un pouvoir, et dans notre cas, un pouvoir de nuisance.

Dans un futur peut être proche, j’envisage d’écrire un dictionnaire pour décrypter le langage oligarchique ; considérer ceci comme un préambule.

L’usage de termes tels que « réalisme », « utopie » et autres renvoie souvent à un sentiment d’efficacité politique. Mais dans ce cas précis, le réalisme témoigne d’œillères facilement repérables. Un programme est qualifié d’utopique s’il a le malheur d’apporter l’espoir et une vision ambitieuse pour notre futur, souvent à long terme. Mais en quoi un programme efficace sur le plan strictement financier à court terme, peut-il se targuer d’être réaliste ? Il n’englobe qu’une partie de la réalité, un aspect mécanique et dénué d’humanité. Parler de réalisme est un mensonge. Et évoquer l’utopie en tant que programme méprisable l’est tout autant.

 

Un autre élément de langage mériterait que l’on s’y attarde, c’est le qualificatif d’extrême gauche. Aux yeux de la pensée générale, l’extrême gauche renvoie au chaos, à la révolution violente et à l’anarchie. On pense au communisme, soi-disant auteur de millions de mort (il faudrait parler de Stalinisme, non pas de communisme) à Chavez, Cuba (où les pauvres ont un toit, une éducation et l’accès à la santé) mais rien de bien positif. Parmi ces clichés, certains sont proches de la réalité ; le NPA, allié provisoire du communautarisme et du PIR, provoquerait ainsi par sa naïveté un morcellement de la république. Mais de manière générale, le terme « extrême-gauche » est simplement le synonyme de désastre, quand celui de gauche renvoi uniquement  à l’absence de réalisme. Il fut un temps, mais cela se trouve légèrement réduit, Jean-Luc Mélenchon était perçu comme un extrémiste de gauche. Lorsque l’on compare son programme avec d’autres à gauche, on se rend pourtant vite compte que ce n’est pas le cas. Inversement, on associe automatiquement Manuel Valls à gauche, alors que le PS gouvernemental n’avait de gauche que son attachement au mariage pour tous (belle excuse par la suite). Macron se retrouve aussi dans ce cas. (J’y reviendrai). On associe donc le désastre de ce quinquennat à toute la gauche, ce qui décrédibilise pas mal de partis. Telle une malédiction, les partis de gauche se retrouvent ainsi poursuivis par un bilan qu’ils n’ont pas souhaité.

 

L’exception Macron introduit de son côté l’usage dévoyé du champ lexical de la modernité. « Progressisme », « gauche moderne », tout est prétexte pour glorifier le néolibéralisme qui s’ancrerait dans notre siècle. Puisque la droite ne fait plus vendre, autant essayer de vendre une branche dissidente de la gauche, qui ne vivrait plus dans le passé. Les idées de programme social et de loisirs sont fondues dans un mélange de politiques pseudo-vieillissantes, qui devrait rester au 20ème siècle. Ne compte désormais plus que la déstructuration et l’individualisation de la société, qui sont pourtant des idées remontant au moyen-âge. Cette « modernisation » passe aussi par la réduction de la part démocratique de l’oligarchie (Cf. loi Urvoas), ce qui associé au TINA semble en dire long sur les intentions de l’oligarchie : la démocratie est une idée d’un autre temps.

 

Enfin, dernier point sur le mauvais usage des termes, le vocabulaire journalistique. Deux exemples ici, concernant chacun un des dirigeants les plus controversés actuellement.

En Russie, une loi, portée par un député femme (cela a son importance) et s’inscrivant dans la tradition conservatrice de la société russe, dépénaliserait les violences domestiques. Traduction telle qu’elle est perçue par la société : la Russie (et donc Poutine, ne soyons pas naïf) autorise les violences domestiques.

Pourtant, si on creuse un peu, on se rend compte que la loi sanctionne uniquement moins sévèrement les parents auteurs de violence au sein de leur foyer. Les précédentes lois, plus sévères qu’en France il me semble, ont donc été « adoucies ». Il est évident que cette loi témoigne d’idées conservatrices, mais moins qu’elles n’y paraissent.

Autre pays, autre cas, les actions de monsieur Trump. Je vais rapidement passé sur les manifestations contre des résultats démocratiques (qui n’ont rien de légitime). Cet homme, que l’on peut aisément critiquer sur de nombreux aspects, fait l’objet de la plus grande campagne de « bashing » qui m’ait été donné de voir, loin devant celle qui visait François Hollande à son investiture. Je trouve cela exécrable, car si un homme politique peut être critiqué pour ses idées, il n’est pas question pour autant de contester son élection si elle a lieu dans les règles. Bref. A la surprise générale, il début l’application de ses promesses, ce qui surprend évidemment bon nombre de gens dans le monde, la classe politique n’adoptant que rarement ce comportement. Et c’est là que l’usage des termes devient mensonger. Il suspend l’aide financière à l’IVG, le voilà accusé de supprimer le droit à l’IVG. (Ce décret ne demeure pas moins honteux, certes). Plus récemment, il interdit l’accès au territoire américain aux musulmans de pays en lien avec le terrorisme (excepté l’Arabie Saoudite étrangement), et cela se transforme rapidement en « Trump interdit l’accès aux USA aux musulmans » ce qui ne signifie pas la même chose. La mesure ici citée, si elle demeure absurde et méprisable, suit néanmoins une certaine logique, illustrant un raccourci communément fait par un grand nombre de gens. Mais un musulman d’Europe devrait, pour l’instant, pouvoir entrer aux USA.

Il s’agit là d’une relecture de l’information par les média, qui à travers le prisme de la subjectivité, répandent une actualité déformée et donc malhonnête.

 

Lorsque l’on évoque le manque d’honnêteté actuellement, la classe politique est la première concernée, marquée par tellement d’affaires de corruption et de magouilles financières que l’on pourrait trouver la malhonnêteté comme composante de son ADN. Les grandes entreprises ne sont pas en reste non plus, et je n’ai pas abordé ici le Lobbying des grandes industries, auquel s’ajoute souvent la corruption de politiques européens (Exemple, messieurs Barroso ou Juncker). Enfin, à travers les média et le commentaire politique (Monsieur Fillon classant ainsi à tort le Front National à gauche), l’oligarchie répand un mauvais usage des termes pour satisfaire ses ambitions, quitte à se mentir à soi-même. La dernière mode à cet effet, c’est de se déclarer antisystème. Manuel Valls serai antisystème, Macron de même, même Marine le Pen. Ce serait amusant à constater, si seulement personne ne tombait dans le panneau. Mais les pouvoirs de persuasion sont tels qu’une manipulation est vite arrivée.

Les mots ont leur importance, les actes aussi. A l’approche d’une présidentielle qui s’annonce aussi catastrophique que celle des USA, il est plus qu’urgent d’insister sur ces aspects de la politique.

 

 

Complotistes absolus et gauche anti-complotisme, les idiots utiles de l’oligarchie

 

Il y a environ un an, je publiais un de mes premiers articles, traitant des erreurs comportementales vis-à-vis du complotisme, que ce soit ceux qui en voient partout ou ceux qui en voient nulle part.

Aujourd’hui, ma position reste inchangée, mais j’ai plus de vécu pour en parler, aussi je me permets de mettre à jour cet article, renommé à l’occasion.

 

Le trio gagnant du complotisme, trois boucs émissaires

 

Histoire d’être bien au point sur le terme, ce que moi j’appelle complotiste est une définition bien précise. Ce n’est pas seulement quelqu’un qui voit des complots ci et là, à la limite, il fait et pense ce qu’il veut ; non, un complotiste pour moi rajoute une dimension arrogante à ses propos, en se positionnant comme détenteur de l’unique vérité et considérant les autres comme des moutons. Or, s’il est possible qu’il ait raison sur certains sujets (j’y reviendrai), force est de constater que cette méthode est contre-productive, et qu’il convient de qualifier les autres de naïfs qu’une fois leur entêtement avéré. (Sur des sujets qui valent le coup d’être débattus).

 

J’ai personnellement identifié trois figures associées de manière récurrente aux potentiels complots. Tout d’abord, Les francs-maçons.

Je ne cache pas ma passion pour l’ésotérisme. Parler de francs-maçons m’a toujours tenu à cœur. Pour rappel, il s’agit d’une organisation secrète (dans le sens où ses actes ne sont pas publics) œuvrant pour le développement et le progrès de l’humanité. S’il s’agit réellement de ces objectifs de vie, le danger n’est pas de ce côté. Pourtant, nombreux ont été les gens à se lancer dans une chasse aux sorcières, tels les nazis et les vichystes pendant la seconde guerre mondiale, pour en finir avec le grand complot des loges. Associés à tort à un laïcisme acharné, à la limite de l’anticléricalisme, ils sont pointés du doigt dès qu’il s’agit de parler politique, et cela me désole. L’exemple le plus frappant reste Jean-Luc Mélenchon. Difficile d’ignorer le soutien que je lui apporte, un soutien cependant modéré et qui ne doit pas vous empêcher de vous renseigner par vous-même. Bref, beaucoup de ses détracteurs trouvent comme défaut à JLM son appartenance à une loge maçonnique. Cela est purement risible pour deux raisons ; il n’a jamais été très impliqué dans la Franc-maçonnerie, et son appartenance ne conditionne que faiblement son programme politique.

En effet, nombreux sont les hommes politiques à être franc-maçon, comme une bonne moitié du gouvernement Valls (lui le premier, et bien plus assidu que monsieur Mélenchon) ou encore Gilbert Collard. On constate ainsi une diversité d’opinions politiques, qui pourtant convergeraient toutes vers les loges maçonniques d’Orient et d’Occident ? Cela nous amène à deux conclusions : ou la défense d’idéologies différentes n’est qu’une façade, ou l’influence de la franc-maçonnerie est à relativiser. De mon point de vue, c’est clairement du côté de la seconde option que je me pencherai. En effet, je vois la franc-maçonnerie comme un simple club de lecture : trois hommes, qu’on nommera George, Benjamin et Wolfgang, sont des amateurs de lecture. Par des contacts, ils sont amenés à rejoindre un club de lecture. Pourtant, George préfère la lecture politique alors que Benjamin est plus porté sur les sciences, et Wolfgang la musique. Un jour, une bibliothèque prestigieuse propose trois places pour s’inscrire. Le club suggèrera alors George, Benjamin et Wolfgang. En dehors de l’apparent pistonnage, qui se pratique en effet par la franc-maçonnerie dans une moindre mesure, ce que démontre cet exemple reste surtout qu’un intérêt commun entre plusieurs personnes ne peut pas pour autant témoigner d’une convergence d’opinions. La place qu’occupe la franc-maçonnerie, essentiellement la loge du Grand Orient de France, dans la vie politique française, se cantonne selon moi à du pistonnage comme on en voit partout, et à une logique simple à comprendre : puisque les objectifs premiers de la franc-maçonnerie relèvent du futur de l’humanité, il est normal que leurs membres soient amenés à faire de la politique (et inversement). Après, si l’on se base sur les agissements de francs-maçons comme Manuel Valls, on peut constater que certains ont largement dévoyé les objectifs qui devaient être les leurs.

 

Les seconds choux gras des complotistes sont sans doute les sionistes. Par ce terme à l’utilisation volontairement floue sont désignés les partisans de la création d’un état d’Israël, et plus particulièrement du lobby sioniste, qui manipulerait les états pour que leur Terre promise leur soit enfin acquise.

La question israélienne est délicate. Ici aussi, plusieurs avis sur la question sont courants, et pour ma part, si les israéliens ont droit à un état, les palestiniens aussi, et de manière beaucoup plus légitime. Depuis la restructuration du Moyen-Orient par les britanniques et les occidentaux en général, c’est un bazar complet que cette zone du monde, et l’Etat d’Israël, parasité par des extrémistes religieux ou politiques (le Likoud et cette calamité diplomatique qu’est Benjamin Netanyahou) se met souvent tout le monde à dos (et lorsqu’il s’agit d’une énième expansion en Jordanie, la critique est amplement justifiée). Il existe donc un lobby, essentiellement aux Etats-Unis, qui défend coûte que coûte l’expansionnisme (certains petits malins remarqueront la proximité des termes) d’Israël. Une théorie courante veut que depuis bien longtemps, ces sionistes tireraient les ficelles du monde. Les théories abjectes du négationnisme, auxquelles je n’accorderai pas une seule once de respect, ne doivent pas effacer la surenchère dans les commémorations de l’holocauste, qui instaure un déséquilibre dans le souvenir. Cette échelle informelle du génocide, où l’holocauste est premier, aurait poussé les états à céder aux exigences d’Israël. S’il est vrai que la shoah a accélérée le processus de création d’un état d’Israël,  celle-ci n’est pas pour autant un canular monté de toute pièce. Mais ajoutez à cela l’omniprésence des juifs dans les milieux financiers (pour raison historique et religieuse), et vous obtenez la théorie classique du sioniste et de ses marionnettes politiciennes.

Pire encore, cette obnubilation pour les sionistes, qui ne valent pas mieux que n’importe quel lobby, conduira à une assimilation de l’antisionisme à l’antijudaïsme, tous les juifs étant vus comme des sionistes convaincus. Ce dangereux parallèle étant propagé par des pro-palestiniens souvent fan de l’intouchable Dieudonné, on peut imaginer la popularité de ces thèses au sein des milieux populaires, ce qui, on ne va pas se mentir, contribue à l’image négative de ces banlieues.

 

Enfin, il existe aussi un troisième sujet récurrent parmi les thèses complotistes, qui prête souvent à rire, alors qu’il devrait plus faire réfléchir. Je parle ici (et c’est une nouveauté par rapport au billet de l’année dernière) des aliens.

Que ce soit en délires nés sur le web ou avec des thèses issues de l’imagination populaire, les complots à base d’extraterrestres ne manquent pas, mais demeurent souvent les plus improbables, comme les classiques reptiliens par exemple. Mais ici, ce troisième chou gras montre l’une des limites de la lutte contre le complotisme. Puisque les personnes citant les aliens à toutes les sauces étant décrédibilisées (parfois à raison), tout sujet traitant des aliens est donc immédiatement classé comme risible. La question intéressante de la vie extra-terrestre, qui en ne se résumant pas à des humanoïdes verdâtres, prouve que la présence d’aliens décrits comme des humains est peu probable, puisque la vie extra-terrestre est plus logiquement microbienne. La théorie des anciens astronautes est tout à fait passionnante, à tel point que même moi, pourtant affilié à la chrétienté, je ne puis m’empêcher de l’imaginer comme potentielle vérité. Enfin, l’exploration spatiale a aussi son lot de discrédit, rapidement passée dans le domaine de la science-fiction futile dès qu’il s’agit d’aborder la terraformation de Mars par exemple. En cela, Jacques Cheminade (encore lui) est prisé par les antis complotistes, qui voient en lui la quintessence de ce contre quoi ils luttent, alors que seule une petite partie de ses positions relève plus du complotiste que du pragmatisme géopolitique. Bref, voir des aliens partout porte surtout préjudice aux uniques cas où il serait effectivement question d’extraterrestres.

Ces discrédits observés sur des sujets divers et variés me conduisent donc  à aborder le cas délicat de la lutte contre le complotisme.

 

La lutte contre le complotisme, ou le triomphe du manichéisme

 

Après un an d’activisme sur les réseaux sociaux, à répandre mes idées en toute impunité, j’ai fini par me rendre compte qu’une frange de la gauche, qu’on va appeler la gauche naïve, combat ardemment le complotisme, quitte à confirmer les versions officielles provenant d’une oligarchie contre laquelle ils veulent pourtant lutter. En effet, si ceux qui voient des complots partout handicapent le débat, par leur position souvent violente avec ceux qui ne pensent pas comme eux, l’extrême inverse fait de même, et c’est même plus dérangeant encore. Visiblement, les propos nuancés sur la géopolitique restent une science inaccessible au plus grand nombre.

 

Faisant écho à mon article précédent sur la Russie, ces sites majoritairement sont situés entre la gauche et l’extrême gauche, et parmi leurs fixettes quotidiennes, on trouve les quelques sites « de mauvaise réputation »  comme Boulevard Voltaire, RT, et j’en passe. Evidemment, ces sites sont à visiter avec une extrême précaution, surtout que la réputation de Thierry Meyssan n’est pas totalement usurpée. Pourtant, peut-on considérer que les sites « officiels » disent toujours la vérité ? Quand dans une émission grand public, sur la tranche horaire de 20H, un économiste réputé (mais surtout à la solde du système) raconte des mensonges pour discréditer un candidat, on peut se poser la question de la légitimité de ces média pour raconter la vérité. (C’était dans des paroles et des actes l’année dernière).

C’est pourquoi il importe selon moi de savoir faire un choix, et ne pas considérer les sites blacklistés comme des pestiférés. Un article sur le trafic de pétrole entre Daesh et la Turquie, peut-on espérer le trouver sur les média officiels ? Un point de vue russe sur le conflit syrien peut-il être relayé par les grands média ? Le système actuel fait en sorte qu’il n’y ait qu’un seul point de vue, et bien que ces sites sombrent parfois dans la catégorie des complotistes, ils sont nécessaires tant que les média ne seront pas aussi libres qu’ils prétendent l’être.

 

Cette pseudo-lutte pour la vérité devient plus dérangeante lorsqu’un véritable manichéisme s’installe. S’appuyant sur des propos complotistes, ils empêchent toutes réflexions sur le sujet. Le 11 Septembre illustre assez bien cela. Si l’effondrement des tours et les avions sont réels, peut-on pour autant nier le rôle prépondérant de la Cia et de l’Arabie Saoudite ?

Il convient donc de relativiser, essentiellement lorsqu’il s’agit de questions internationales.

Ainsi, si Daesh n’a pas été créé de toute pièce par les américains, l’invasion de l’Irak par ces derniers et un soutien indirect à toutes rébellions islamistes dans la région pourrait tout à fait passer pour la cause principale de la naissance de ce groupe, ce que je pense d’ailleurs. N’oublions pas que la radicalisation d’Al-Baghdadi s’est passée dans les camps irakiens.

De même, le sujet syrien divise profondément la gauche avec cette question de complot, puisque soutenir un pragmatisme en politique internationale revient souvent pour les autres à soutenir le régime ; et évoquer des faits que les média occidentaux occultent reviendrait donc à relayer des fausses informations. Je l’ai déjà plusieurs fois évoqué, mais cette vision en noir et blanc, un défaut que partagent pourtant les vrais complotistes, est plus que dangereuse pour la compréhension des rapports géopolitiques.

Discréditer Jacques Cheminade (toujours lui) au prétexte qu’il ait pu tenir des propos complotistes est aussi un comportement courant ; et le fait que des petits candidats soient toujours assimilés au bouffon du village a sans doute un rapport direct avec ça. Cheminade donc, a tenu un moment des propos sur des banques condamnées pour blanchiment d’argent de la drogue, banques en lien avec la famille royale. Aussitôt dit, aussitôt fait, voilà qu’il est accusé de tenir la reine d’Angleterre pour responsable de trafics de drogue…Le cantonnant dans ce rôle de dissident jovial et à côté de la plaque, tout le volet social et financier de son programme, pourtant satisfaisant pour la gauche, est jeté à la trappe.

Enfin plus récemment, la nomination du neveu de John F. Kennedy à la tête d’une commission sur les vaccins aux USA a rappelé que Robert Kennedy était avant tout un opposant virulent aux vaccins tels qu’ils sont vendus actuellement. Ce qui pour la gauche anti-complotiste devient rapidement « Robert Kennedy, conspirationniste bien connu pour son opposition aux vaccins ». (Ou du moins, ça s’en rapproche). Mais en quoi est-ce un mal de se méfier de l’industrie pharmaceutique, qui avec son lobby peut tout prouver au niveau scientifique en sa faveur ? La lutte contre les complotistes vire visiblement à un maccarthysme insupportable, teinté de naïveté.

 

La victoire de l’oligarchie

 

Je parle beaucoup, et je ne suis pas le seul, d’une oligarchie comme source principale de nos maux. Certains y verront un bouc émissaire, mais c’est pourtant un constat facile à faire.

Chaque année, des évènements comme le forum de Davos rassemblent les principaux acteurs politiques et économiques de ce monde. Chaque année aussi, la commission européenne détermine quelle sera notre politique économique. Enfin, à travers des opinions voulues comme incontestables, objectives, et communes, on assiste à une uniformisation de la pensée. Je ne souhaite pas m’étaler là-dessus, je pense que le dernier livre de Natasha Polony le fait beaucoup mieux et en plus détaillé.

Une oligarchie presque mondiale, guidée par un néolibéralisme presque divinisé, semble donc tenir les rênes. Nos gouvernements y ont prêté allégeance, sans doute parce que tout est fait pour que seule une caste politique remporte la bataille du pouvoir (cf billet sur la démocratie)

Ces propos que je tiens sont qualifiés, si on suit la logique, de complotistes. Le gouvernement lui-même avait créé un outil informatique capable de juger si un potentiel complot était crédible ou pas. Mais pour autant, sont-ils faux ? Une même politique économique qui profite à une minorité, une population abrutie par un appauvrissement culturel et par son infantilisation, tout cela ne témoigne-t-il pas de la mise en œuvre de moyens importants pour façonner le monde à l’image du néolibéralisme ? Pour arriver à ces fins, tous les moyens sont bons. On manipule l’opinion avec des journalistes méprisant leur déontologie, on fait des coups d’états sans songer aux conséquences derrière, et on va jusqu’à traiter avec des fanatiques religieux (à l’extrémisme exacerbé au préalable) pour maintenir sa domination. Ce système existe, je n’invente rien, et son but n’a rien d’extraordinaire, il se résume uniquement à l’assouvissement des pulsions cupides et mégalomanes de certains.

Bien sûr, ces propos sont impossibles à prouver. Quelle personnalité politique irait confirmer cela ? Mais absence de preuve n’équivaut pas à preuve d’absence.

En cela, les deux positions extrêmes vis-à-vis de ces appréciations dissidentes de la réalité sont tenues par des idiots utiles du système. Les uns jettent le discrédit sur tout en propageant des inepties teintées de morceaux de réalité, et les autres restent dans leur vision manichéenne, où, bien que cette oligarchie existe, le meilleur moyen de lutter contre elle demeure la lutte contre l’extrême-droite, le complotisme, et Vladimir Poutine. Beau programme. Pendant que certains accusent Obama d’être un reptilien et d’autres pointent du doigt des divergences des versions officielles, l’oligarchie se réjouit, car personne n’ira la remettre en cause. C’est d’ailleurs à ça que sert l’outil du gouvernement (on te manipule), qui par son titre prémonitoire et réaliste, laisse entendre que les complots existent, mais qu’il est peu probable que l’on en trouve.

 

Défendre le pragmatisme géopolitique, la lutte contre l’oligarchie néolibérale et contre l’uniformisation du monde devrait être un combat partagé par tous ; au lieu de cela, on s’arrête à l’opprobre jetée sur tel site ou sur la première théorie vaseuse qui passe. Lorsque les gens voient le monde en blanc et noir, moi je le vois gris. C’est ça, être lucide.