Etre républicain

 

Je suis en faveur de la république.

 

Dit comme ça, on peut se dire oui, c’est une évidence. Mais non, au contraire. Que doit-être et surtout que sera la république, ces questionnements ont plus que jamais la nécessité d’être posés.

 

La république est avant tout une nation.

Elle résulte d’un passé historique qu’il ne faut pas occulter, et se base sur le respect des différents peuples qui la composent.

En effet, tout le monde aura beau être français, au fond de soi, difficile de renier sa région de naissance, ou du moins celle à laquelle on accorde plus d’importance du fait de son lieu de résidence. A ce titre, la république doit garder sa division en régions ; régions correspondant à des réalités historiques et culturelles, et non économiques ou jacobines comme ça a pu l’être récemment. En effet, cela se fait dans le respect des peuples, et tout changement motivé par des raisons dénuées de superficialité doit être soumis par référendum au peuple concerné, qui détient seul ce choix.

La république est représentée par les pouvoirs publics ; inversement les fonctionnaires sont les représentants de la république. Diminuer le nombre de fonctionnaires, c’est affaiblir la république. Renforcer les privatisations, liant ainsi les mains de l’Etat, c’est affaiblir la république ; Les nationalisations partielles s’imposent donc comme un modèle nécessaire pour pallier aux défauts de la mondialisation. Une école gratuite, une sécurité sociale nationale, une augmentation du nombre de fonctionnaires (Police, hôpitaux,…) je suis pour cette république.

 

La république est laïque.

La laïcité, telle que je la perçois, est un contrat entre l’Etat et les individus.

L’Etat autorise n’importe quel culte pour peu qu’il ne soit pas contraire aux valeurs de la république. Il ne subventionne aucun culte, excepté en Alsace-Moselle, là où s’applique le Concordat, un héritage historique qui conditionnait le rattachement de l’Alsace-Moselle à la France…La république n’a de rapports avec les dignitaires religieux que dans les cas où il s’agit de questions politiques ou d’intérêt public.

Le citoyen de son côté est libre de pratiquer n’importe quelle religion dans le cadre de sa vie privée. Sur la voie publique, on ne peut néanmoins pas se permettre d’autoriser tout vêtement religieux dans la vie de tous les jours ; en effet, cela incite à la différenciation entre individus de religion différente (ou athées) et au communautarisme. A ce titre, le citoyen peut tout à fait porter un symbole discret témoignant de sa religion, mais en aucun un vêtement particulier ne peut prétendre à la discrétion. On peut imaginer cependant un compromis concernant les fêtes religieuses.

Enfin, parmi les nombreuses racines de la France, on peut trouver la chrétienté, qui s’inscrit dans plusieurs exceptions comme une culture historique plus qu’une religion. Ceci explique la présence de jours fériés pour les fêtes religieuses par exemple. Au même titre que ce qui est expliqué au premier paragraphe, les racines de la France sont à prendre en compte pour garantir la stabilité de la république.

Une république garantissant l’existence des cultes au sein de la vie privée, et l’existence de références culturelles à la religion au sein de la vie publique, j’y suis favorable.

 

La république est démocratique.

Ou plutôt devrait l’être. Lors du renouvellement occasionnel de la classe politique, la possibilité de faire des choix doit être garantit, et ni les média ni le gouvernement ne peut prétendre influencer ce choix. Mués par une volonté de changement ou par des visées carriéristes ou opportunistes, les candidats méconnus ou surmédiatisés doivent être sur un pied d’égalité. Le choix de ne pas faire de choix doit être tout autant reconnu, mais face au découragement face au vote, l’abstention n’a pas lieu d’être.

Pour asseoir la légitimité du candidat élu, toute la population concernée doit voter. La république doit donc garantir ce droit au point qu’il en devienne un devoir.

Dans le cadre d’une république démocratique, le citoyen est amené à participer à la vie politique, que ce soit en élisant les députés chargés de voter les lois ou en votant via référendum pour des décisions essentielles. Pour se rapprocher d’une démocratie participative qui semble extrêmement compliquée à mettre en œuvre pour des raisons techniques, il convient à la fois de consulter les citoyens à une fréquence a minima annuelle, et de soumettre tout organe législatif et exécutif au suffrage universel, excepté le gouvernement qui est à la charge du chef de l’état via son premier ministre. Le sénat est donc aussi concerné, et doit trouver sa place au sein d’une assemblée bicamérale dont la chambre haute aussi doit représenter les français.

Enfin, aucune discrimination envers les électeurs d’un parti ne saurait être tolérée ; la république privilégie en effet le débat au « dialogue de sourd », et le libre choix pour peu qu’il soit conscient) à la pensée unique.

Je suis pour cette république.

 

La république est souveraine.

Elle est libre de son économie, libre de sa géopolitique, libre de sa sécurité. Elle est soumise au droit international uniquement dans la mesure où celui-ci garantit les droits de l’homme. Située au sein de l’Union européenne, la république française ne lui est pourtant pas soumise, d’autant plus que les directives de l’UE empiètent largement sur la souveraineté. Elle n’appartient à aucune organisation militaire si ce n’est celle qui promeut tacitement la paix dans le monde. Elle n’obéit aux ordres d’aucun voisin, peu importe la puissance de ce dernier.

Pour garantir la souveraineté, le monopole des entreprises nationales concernant les besoins vitaux doit être inflexible. L’énergie, l’industrie militaire, les transports ou la sécurité nationale doit être à la charge de l’Etat, et cela pour des raisons évidentes. De même, l’introduction sur le territoire de produits en provenance de l’étranger est soumise à condition. Le processus de production et les normes étant différents selon les pays, il est normal de favoriser le modèle national via un système de tarif douanier, qui s’appliquerait aux marchandises dont la concurrence déloyale ou trop importante est constatée. Dans le cas de l’agro-alimentaire, ces frais sont imprescriptibles.

Une république forte et souveraine, protectrice de sa production, j’y suis favorable.

 

La république est éducatrice.

Elle doit garantir une éducation à ses citoyens, et cela à travers la scolarité, l’éducation parentale, et l’accès à la culture.

La scolarité, lieu de développement de l’enfant dans la république, où il doit apprendre, mais surtout comprendre. Il serait temps d’en finir avec ce modèle archaïque qui impose l’apprentissage d’œuvres littéraires, au lieu d’en imposer la compréhension et la perception personnelle. L’Histoire doit être enseignée avec passion et en accord avec les découvertes historiques de l’époque. Les matières scientifiques doivent être enseignées en gardant à l’esprit la bioéthique. Enfin, on peut aussi rappeler que l’éducation physique n’a pas pour but premier de juger, mais de proposer un moyen d’accès à une vie saine. Il s’agit alors de cibler les efforts et la volonté, et non pas les performances, qui sont à restreindre aux milieux professionnels.

Les parents ont un rôle à jouer aussi, celui de préparer l’enfant à la vie en société ; ce rôle, l’école peut le perfectionner, mais pas l’enseigner dans son intégralité. Le respect de l’autre, la non-violence, l’empathie, la tolérance, sont autant de valeurs essentielles qu’un enfant doit intégrer. Afin de garantir une société stable et durable, cette éducation est nécessaire, et la république doit la garantir en s’assurant de l’existence de cette transmission des valeurs. Ainsi, on peut imaginer l’ouverture d’enquêtes sociales poussées et exemplaires dans le cas où l’absence d’éducation est confirmée, et la mise en place d’une vérification universelle d’aptitudes à la vie en société, effectuée chez tous les enfants à la fin du primaire, puis du secondaire.

La culture, enfin, est une part entière de l’individu, qui lui est propre. Elle peut passer par une sortie à l’opéra, un concert, un film, une bibliothèque garnie, des jeux vidéo,…La république doit garantir l’accès à cette culture, qui fait de cet individu un élément essentiel de la vie en société. Inversement, la république doit intervenir contre les programmes associés à tort aux média culturels, comme les émissions basées uniquement sur le vide culturel et le jugement négatif sans fondement.

La république doit garantir la stabilité de sa société ; à ce titre, l’éducation parentale, scolaire et culturelle doit être assurée et adaptée à la vie sociétale.

Je suis pour cette république.  

 

La république est tournée vers l’avenir tout en se souvenant du passé.

Elle doit donc, puisqu’elle est partie intégrante d’une planète, se préoccupé de l’avenir de celle-ci, et de la place de cette Nation dans le futur de l’humanité. La république est ainsi favorable au développement durable et aux énergies propres, tout en gardant ses compétences pour les autres technologies, afin de maintenir un savoir scientifique au plus haut niveau. Elle doit aussi garantir l’exploration spatiale et la futur terraformation des planètes potentiellement habitables, afin de préparer le futur de l’humanité sur le long terme.

La république est donc prévoyante, inscrite dans un processus de recherche scientifique,  et a la lourde responsabilité de garantir, tout comme ses voisins, un futur sain pour l’être humain.

Je suis pour cette république.

 

La république est sûre.

Elle offre un cadre de vie sécurisé à ses citoyens, sans tomber dans le trop-sécuritaire, l’intrusif, ou inversement le laxisme.

Pour protéger la stabilité propre à la république, il faut protéger la sécurité des citoyens, sans que cela ne se fasse au mépris des droits de l’homme. Il s’agit donc de résoudre l’équation qui oppose ces deux concepts. La république ne saurait défendre le meurtre, le viol ou la spoliation, c’est indéniable. Elle ne saurait de même flancher devant la menace terroriste, que ce soit terrorisme islamiste ou financier, ce dernier demeurant plus discret mais pas moins coupable d’exactions antirépublicaines.

Les forces de police et de gendarmerie doivent donc pouvoir récupérer les coupables de délit avec le sentiment qu’ils ont fait leur travail, ce qui implique que la justice fasse le sien en sanctionnant proportionnellement au délit caractérisé. Connaitre les facteurs qui ont poussé au délit ou au crime ne doit pas faire oublier qu’il y a eu infraction quand même. Parce qu’elle agit à la racine avec l’éducation, la république doit pouvoir agir sur l’arbre une fois qu’il quitte le tuteur et sort du jardin, avec la force policière.

Lorsque la république est traversée par un conflit social, l’usage de la force doit s’effectuer dans son cadre légal. Lorsque la crise devient instabilité nationale, voir guerre civile, entrent en compte des mesures d’urgence délimitées par le respect de la vie humaine, que la république doit appliquer avec parcimonie et prudence pour préserver son existence et sa continuité.

Une république sûre, où les citoyens reçoivent des devoirs en contrepartie de leurs droits et où le maintien de l’ordre est assuré, une nation qui fait face à toute menace intérieure illégitime et qui n’en déclenchent pas de légitimes, j’y suis favorable.

 

La république est gardienne de l’appareil médiatique.

Les citoyens sont libres de s’informer, et les média sont libres d’informer. Mais sur ceux-ci pèse une lourde responsabilité, celle d’être honnête, respectueux de la vie privée, et surtout ou objectif ou subjectif de manière claire.

La république ne peut survivre éternellement avec un système de pensée unique, la pluralité des opinions doit donc être garantie. La diffusion de propos contraire aux valeurs républicaines doit être sanctionnée sévèrement, la promotion de la culture au contraire dit être récompensée.

Les média sont une institution républicaine essentielle, aussi la couverture des élections doit faire l’objet d’une attention particulière, surtout s’il s’agit du choix du futur dirigeant. La république est neutre, aussi le choix du gouvernement doit ne pas être influencé par cette dernière.

De même, l’appareil médiatique, au même titre que ce qu’il représente, doit promouvoir la culture.

Je suis pour cette république.

 

Pour résumer, être pour une nation souveraine*, une démocratie laïque muée par des objectifs ambitieux en matière d’éducation et d’écologie tout en assurant la sécurité de ses citoyens, c’est être républicain. Cet adjectif, qui au passage ne devrait pouvoir s’accrocher derrière un parti, devrait pouvoir définir le programme apte à diriger la république. Qui mieux qu’un républicain pour assurer la République ?

 

 

 

*Vouloir un état fort et maitre de sa politique n’est pas incompatible avec l’appartenance à une union. C’est incompatible avec une dissolution dans une union, ce qui se passe exactement depuis des années.

 

économie média éducation nationale réforme républicains Union européenne europe

×