Emploi, chômage, modernisation et mondialisation, quels résultats, quelles solutions ??

Les controverses autour de la loi travail n’en finissent pas, et pour résumer mon avis, je suis à la fois contre la loi travail, contre cet usage du 49.3, et contre les violences envers les civils de la part de manifestants ; dégrader le mobilier urbain n’apporte rien d’utile. La police est aussi coupable de débordements, mais les situations auxquelles ils sont exposés depuis des mois les justifient je pense, surtout que l’on oublie rapidement les pavés et les cocktails d’en face.

Au gré des discussions, j’ai pu constater que le but ultime de ce pays est d’en finir avec le chômage, coûte que coûte, quitte à perdre des acquis sociaux. C’est toujours au travailleur de faire des sacrifices, parfois au patron des petites entreprises, mais en aucun cas les « grands » de ce monde économique n’auront à lever le petit doigt. Parallèlement, on se dirige vers une précarisation acceptée de certaines professions. On ne voit aussi que les côtés bénéfiques de la modernisation, une mondialisation poussée qui intègre le progrès à tout prix, peu importe le résultat au bout. Tout cela aboutit à ma nouvelle réflexion, qui sera je l’espère un peu plus organisée.

 

Tout d’abord, parlons rapidement des entreprises. Celles-ci se débrouillent tant bien que mal dans un monde en crise.

La première chose que le gouvernement et que les politiques iront évoquer, c’est la situation où laquelle l’entreprise doit avoir la capacité de produire plus. Est-ce logique ? J’en doute. Il faudrait déjà sortir du marasme économique avant de réfléchir à ce cas de figure qui ne concerne finalement que les entreprises les plus florissantes. Mais admettons, une entreprise a besoin d’augmenter sa productivité. La solution la plus communément admise, c’est la hausse du temps de travail de ses employés. Faut-il alors s’étonner qu’il y ait du chômage, puisque l’on encourage les gens qui bossent à travailler encore plus ?

L’autre cas de figure évoqué, c’est la possibilité de licencier plus facilement, afin que les charges de l’entreprise baissent, en cas de difficultés financières…Passons le fait qu’actuellement, beaucoup « d’efforts » ont été faits en ce sens. Le licenciement d’une personne fait baisser les charges en même temps que la productivité non ? L’entreprise ne se condamne-t-elle pas à un cercle vicieux ?

Enfin, on parle des start-up, nouvelles héroïnes du monde de l’entreprise. Des jeunes gens, fraîchement diplômés d’une école où on leur apprend que le but dans la vie, c’est de fonder sa propre entreprise, lancent leur start-up, parfois pour des sujets futiles. Ils connaissent les risques, je suppose, de se lancer à quelques-uns dans le monde des entreprises ? La dure réalité des marchés ? Si c’est le cas, pourquoi cette start-up, dont le patron sera issu en général d’une situation financière aisée, demande de l’aide à l’état lorsque tout ne se passe pas comme prévu ? (Si on achète un pistolet pour tirer sur une cible, si la balle ricoche et blesse un ami, peut-on pour autant blâmer le vendeur ?) Et pourquoi, inversement, devrait-elle payer très peu d’impôts, surtout quand sa situation financière est au beau fixe ?

 

Je pense avoir ici cerné les problèmes auxquels la loi El-Khomri devait remédier. Mais comme toujours dans un monde de plus en plus libéral, on ne prend pas le monde socio-économique dans son ensemble, et on met tout le monde dans le même panier, CAC40 et PME ensemble. Cela sans prendre en compte en plus les difficultés engendrées par le système actuel.

Besoin d’une hausse de productivité ? Embauchez des intérimaires. (Dont la sûreté de l’entreprise d’intérim aura été vérifiée au préalable). Vous conservez ainsi la productivité de vos salariés (augmentez les heures l’aurait baissé) et vous en gagnez avec des mains supplémentaires. Il faudrait aussi penser à accorder un poste peut-être définitif, si l’entreprise reste florissante et que cet intérim fait du bon boulot.

Besoin de faire des économies en temps de crise ? L’état doit ici intervenir, en payer une partie du salaire des employés, assez pour permettre à l’entreprise de vivre décemment (sans non plus lui faire de cadeau, l’entreprise peut aussi trouver de nouvelles stratégies, comme le prévoient les règles informelles qui régissaient le marché du travail.)

Pour le cas de la start-up, on pourrait ajouter que puisque les risques sont connus, l’état n’a pas le devoir de l’assister en permanence.

 

Maintenant, on pourrait envisager quelques pistes pour l’emploi.

Rapidement, je souhaiterai la mise en place d’un CV réellement anonyme. Pas de nom/ prénom, pas de sexe, pas d’adresse, pas d’âge, …Juste l’expérience. Suivra ensuite un entretien physique, où l’employeur sera donc tenu de se justifier en cas de refus. (Pourquoi ne pas créer des contrôleurs à la création d’emploi, qui visionneraient les entretiens ; un peu trop de flicage cependant)

Ensuite, la hausse du smic à 1600€ doit être envisagé, quitte à indexer les salaires des politiques dessus (et des dirigeants des grandes boîtes pourquoi pas ?)

Une journée compte 24H. Il convient donc de la partager en trois parties, 8h pour se reposer, 8h pour vivre et se cultiver, et 8h pour travailler et se rendre sur le lieu de son travail. Sauf exceptions, le dimanche doit rester un jour consacré à la famille et au repos complet, afin d’entamer la nouvelle semaine en forme.

Le jour viendra où j’aurai trouvé un moyen de réformer le code du travail, après une lecture complète. Mais en attendant, celui-ci doit fournir un support efficace pour le contrôle des conditions de travail.

 

Enfin, dernière partie de cette réflexion, quelles conséquences et solutions pour la mondialisation/ modernisation ?

En dehors d’une expansion du commerce, et d’une ouverture des frontières, on pourra cependant remarquer quelques points négatifs…

 

Tout d’abord, l’évidence même, comment ne pas parler des délocalisations. Attiré par les conditions sociales inexistantes de certains pays, on lance un processus de délocalisation que je baliserai en trois étapes.

  • Délocalisation de la production
  • Améliorations des conditions économiques (mais légèrement) du pays, donc hausse des conditions de travail, qui deviennent un peu moins cruelles (mais toujours aussi peu éthiques)
  • Inspiration et tentative d’application de ces conditions de travail aux pays européens puisque on dispose de plus de moyens et de plus de compétences, et que cela devient un peu moins avantageux dans l’autre pays.

Pour faire simple, la délocalisation, si ce n’est pas pour lorgner sur le marché local, n’apporte rien de bon. Rien qu’à voir le nord de la France, on comprend les limites de ce système. Ajoutons aussi à cela le transfert d’un savoir qui aurait pu, en restant chez nous, nous procurer un avantage.  

Pareillement, l’arrivée massive de la robotisation et de l’informatisation des tâches créée sans aucun doute de la suppression d’emplois, que les métiers en rapport avec ces « progrès » ne suffiraient à combler. Une seule personne et son ordinateur fait maintenant le boulot que trois personnes faisaient il y a dix-quinze ans. Et on s’étonne ensuite que le chômage monte…L’usage de robots et d’informatique n’est pas à proscrire, mais pourquoi ne pas les réserver surtout pour des tâches dangereuses ? Ainsi, on peut imaginer une terraformation de Mars faite essentiellement avec des robots, puisque ces derniers doivent se trouver absolument une utilité…

 

Des pratiques liées à l’emploi et au travail devront disparaitre si on veut faire les choses correctement. Ainsi, fini les publicités par téléphone, déplaisantes et souvent inutiles. Fini aussi les délocalisations de plateformes téléphonique au Maghreb. Fini le stress dans ces plateformes. Les objectifs seront à atteindre dans le respect du salarié.

On peut aussi souhaiter la nationalisation de quelques entreprises (autoroutes, etc…) qui assureraient à l’état une indépendance envers les entreprises privées et une souveraineté qui profiterait aux français.

L’encouragement d’un made in France écoresponsable est fort souhaitable. Se pencher sur la question d’une taxe à l’importation plus ou moins importante selon la provenance de la marchandise (non-respect des règles éthiques au travail= forte taxe par exemple) est aussi possible.

 

Il est temps de faire cesser la légende qui assure qu’un autre chemin que le libéralisme nous mènerait droit vers la destruction économique. Cette autre croissance est possible (pourquoi vouloir croître à tout prix d’ailleurs ?) il faut juste s’en donner les moyens. Autant dire qu’avec des libéraux comme E. Macron, A. Juppé, JF. Copé ou R. Yade, on est mal parti.

Enfin, il faut aussi penser le monde économique de manière globale et sur le long terme. La loi El-Khomri illustre d’ailleurs parfaitement ce qu’il ne faut pas faire…

 

 

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