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Avis d’actualité : #3, Macron en marche vers la transparence ?

 

Comme promis dans mon analyse de programme, voici un petit retour sur Emmanuel Macron, en espérant que ce soit la dernière fois que je parle de lui dans ces billets. Qu’en pensez d’une manière générale ? Qui le finance ? Où sont rangées ses casseroles à lui ? Tant de questions qui méritent des réponses ; et je tenterai de les donner.

 

Qui est-il ?

Une question bien étrange vous pensez ? Pourtant, elle mérite un éclaircissement important.

Une couverture de Libération ressassait récemment la théorie du vote utile, en affirmant que les électeurs de gauche faisaient face à un dilemme : voter un candidat de gauche radical (Mélenchon ou Hamon) ou choisir celui qui aurait la chance de battre madame Le Pen, à savoir monsieur Macron. Pour moi, la question ne se pose pas. Tant qu’un candidat obtient moins de 26% à mon étude de programme, il y a peu de chance que je vote pour lui face à Marine Le Pen. Eventuellement François Asselineau, mais ça reste une exception. Le vote utile est une vaste blague, ce n’est pas le sujet, mais il nous mène à la première question : Où situer Macron sur l’échiquier ?

Une légende affirme qu’il ne serait ni à gauche, ni à droite. Mais c’est faux ; le seul moyen de ne pas être situé sur l’échiquier, c’est d’être une éponge qui s’imprègne  de toutes les idées politiques, ou alors d’être une enveloppe dénuée de toute prise de décision politique. Est-ce le cas de « notre ami » ? En apparence, oui ; une éponge sans doute charismatique, mais une éponge quand même. Mais ce serait négliger l’ombre du néolibéralisme qui plane sur lui, et qu’il aurait bien du mal à cacher. Certes, côté questions de société, il est ouvert, et on serait tenté de le mettre à gauche ; mais par ses idées économiques, il est de droite. C’est pourquoi Macron est de centre-droit, tout simplement.

Qui est-il nécessite aussi un éclaircissement sur son parcours professionnel, une piqure de rappel. Macron a d’abord été inspecteur des finances, puis a travaillé chez Rothschild. Mais avant d’affirmer qu’il n’était que banquier, je préfère être honnête : assistant gérant chez Rothschild, ce n’est pas que Banquier. C’est banquier, avec des revenus astronomiques et un carnet d’adresse conséquents en plus.

Conclusion : Nous avons affaire à un ex-cadre de Rothschild portant un projet néo libéral de centre-droit.

 

Par qui est-il soutenu ?

Vous ne vous êtes jamais demandé pourquoi les média en parlaient autant ?

Monsieur Macron a beaucoup d’amis, et certaines amitiés sont fort utiles en campagne présidentielle. Si Du côté de Pierre Gattaz, le soutien n’est pas assuré (manque de garantie, il semblerait), le monde de l’entreprise est cependant bien représenté. On comptera ainsi le fondateur d’Axa et de l’institut Montaigne Claude Bébéar, de même que le directeur de ce même institut, Laurent Bigorgne. Cet institut libéral, ce « think thank » comme on dit dans les media, saura sans aucun doute guider monsieur Macron dans ses décisions économiques, étant donné qu’en Marche a été hébergé dans leurs locaux... A noter que Macron et Bigorgne ont tous deux été invités à Bilderberg. Un autre Think Thank que j’ai déjà évoqué, Terra Nova, compterait aussi parmi les contacts d’Emmanuel, si l’on se fie à l’amitié liant son directeur (Thierry Pech) avec le candidat.

Cette énumération ne répond cependant toujours pas à la question de départ ; c’est là qu’entre en jeux plusieurs multimillionnaires. Xavier Niel, propriétaire de Free (Et ancien administrateur de réseau voltaire pour l’anecdote), Pierre Bergé (proche de Terra Nova) et Mathieu Pigasse (Proche de Dominique Strauss-Kahn) sont tous trois copropriétaires du groupe Le Monde et du Nouvel Obs. Qui soutiennent-ils plus ou moins officiellement ? Emmanuel Macron. A cette occasion, on pourra remettre en cause l’objectivité du Decodex du Monde, surtout concernant les critiques envers Macron (monsieur Olivier Berruyer, auteur d’une enquête que j’ai consulté pour cet article, en a fait les frais). On pourra ensuite évoquer Patrick Drahi. Cet homme d’affaires, passé maitre dans l’art de magouiller avec l’argent et les rachats d’entreprises, est propriétaire (actionnaire, c’est pareil) d’Altice, dont dépendent SFR, Libération, BfmTv, RMC et l’Express.  Autre caractéristique : c’est un soutien de Macron. Pour finir avec Altice, on rappellera que Bernard Mourad, patron d’Altice media groupe, a quitté son poste pour la campagne d’En marche. Enfin, il semblerait que Bolloré fasse aussi parti de cette fine équipe. (Possesseur de Vivendi, Canal+, …)

Toujours dans les soutiens, on notera ceux (voir l’engagement) des multimillionnaires Françoise Holder et Bernard Arnaud. (Eventuellement Alexandre Bompart, mais il s’agit là de rumeurs). Et dans cette veine, on mentionnera aussi le soutien d’Alain Minc, économiste et président de la SANEF, société d’autoroute, et celui de Jacques Attali, qu’on ne présentera plus.

Conclusion : monsieur Macron a des contacts nombreux dans les média et dans les entreprises, ce qui soulève un problème important : celui des conflits d’intérêts…

Macronéconomie

Agit-il vraiment dans l’intérêt du pays ?

Lorsqu’on brigue un mandat présidentiel, il est assez logique d’avoir un certain égo. Néanmoins, celui-ci ne doit pas éclipser la lutte pour servir les intérêts du pays. Monsieur Macron peut-il prétendre agir dans ce sens ? Visiblement, la moralisation de la vie politique ne s‘applique qu’aux autres…

Par où commencer du coup ? Je serais tenté d’aborder de plein fouet la question des autoroutes. L’une des erreurs économiques les plus honteuses de cette république aura sans doute été de privatiser les autoroutes. Immoral et scandaleux, cette décision trouve écho à chaque renouvellement de contrat, comme celui qui a eu lieu sous la houlette de monsieur Macron. Parmi les sociétés d’autoroute, on retiendra Vinci et Sanef, toutes deux possédées par des amis plus ou moins proches de Macron. La teneur du contrat n’est hélas pas connue, mais il est évident que le soutien de ces industriels pour sa campagne n’est pas désintéressé.

Autre bien public, autre privatisation : voici venir l’affaire Toulouse Blagnac, un aéroport bradé à des intérêts étrangers, avec comme acteur de cette mascarade, un certain Emmanuel M. Officiellement, il n’y a jamais eu privatisation, mais les faits démontrent le contraire, d’autant plus que les principaux actionnaires (et officieusement dirigeants) de cet aéroport se sont servis allègrement dans les caisses.

Enfin, dernier exemple dans le volet privatisation/ rachats, Alstom. La branche énergie de cette entreprise qui faisait notre fierté a été vendue à General Electric à cause de Macron. Arnaud Montebourg s’y était opposé avec un décret, mais dès le remaniement, le nouveau ministre de l’économie s’était empressé de vendre pour satisfaire l’oligarchie. Une vente qui causa une grande perte à la France, et qui entraina à la fois des gains importants pour la direction d’Alstom et des licenciements pour des centaines d’employés de la firme.

Pour conclure cette partie, on pourra penser à une énième situation de conflit d’intérêt, la présence de Jean Jacques Mourad au sein de la campagne de Macron. En plus d’être le frère d’un certain Bernard cité plus haut, il est surtout un employé bien placé chez les laboratoires Servier (Si, vous savez, le Médiator…). Sachant qu’il occupait jusqu’à sa démission (pour une fois, il y a eu des résultats) la fonction de conseiller santé pour la campagne, cela démontre encore une fois que les amitiés et contacts de monsieur Macron sont pour lui un atout assez particulier au regard des intérêts du pays.

Conclusion : en plus des conflits d’intérêts déjà mentionnés précédemment, il est évident que sa passion pour les privatisations et la braderie de fleurons nationaux à l’étranger font de lui un candidat peu soucieux de l’avenir de la Nation.

 

Est-il concerné par des scandales financiers, lui aussi ?

              Fillon puis Le Pen ont démontré avec succès que la malhonnêteté est loin d’être éradiquée au sein de la classe politique. Une apparition alors dans les média : Saint Emmanuel aux mains immaculées…Lui au moins n’a rien fait de mal. Vous pensez ? Les affaires le concernant sont nombreuses, sans doute trop pour que les grands média s’y intéressent. Quand le docteur Macron plaide en faveur de la lutte contre la corruption, Mister Emmanuel incarne le cliché du politicien corrompu et magouilleur. Il aime l’argent et ne s’en cache pas, mais ce n’est pas pour autant qu’il se montre transparent sur la question.

Pour ce paragraphe, je ne cache pas que ma principale source aura été l’enquête d’Olivier Berruyer, comme précisé dans la seconde partie. Afin d’éviter la paraphrase, je vais récapituler pour faire simple.

Tout d’abord, Macron s’est considérablement enrichi avec son passage chez Rothschild. Sur quelques années, le voilà à toucher le gros lot avec plus de 2 millions de gain en tant qu’associé-gérant pour la plus grosse part ; ce qui fit de lui un millionnaire précoce au regard de sa carrière ; une carrière plus fructueuse que certains patrons de grands groupes si on compare en terme d’années. Ce que devinrent ces millions, nul ne le sut. Sous-estimant pendant un temps son patrimoine (d’où sa défense d’un droit à l’erreur dans son programme je suppose), Macron présente actuellement des comptes étonnement vides. Sur trois ans, l’ancien ministre aurait donc dépensé un smic par jour…Si on entre dans le domaine des suppositions, on pourra affirmer que Macron pratique simplement l’optimisation, voir l’exil fiscal. Une autre solution consisterait à affirmer que tous ses millions sont passés dans la maison de sa femme. En effet, Emmanuel n’a plus son appartement (vendu à un prix inférieur au prix d’achat, ce qui laisse ici aussi penser à une combine), n’a presque plus de biens…Bref, ses explications sont confuses et peu précises. Il n’empêche que plus de 2 millions d’euro sont toujours dans la nature, et l’enquête ouverte suite à la demande d’Anticor n’aura rien changé.

Si on continue dans l’enquête fort utile de monsieur Berruyer, on pourra insister sur les affaires douteuses entourant cet appartement, pour lequel les sommes engagées ont été astronomiques au regard de ses revenus d’alors.

Si on quitte ce domaine et que l’on approche de celui des soupçons émis ici et là, on pourra trouver d’autres éléments à charge contre Macron, des éléments sur lesquels il est impossible de se prononcer avec certitude. Pêle-mêle, Emmanuel M. est soupçonné de s’être fortement enrichi lors du rachat de Pfizer par Nestlé, la commission touchée par Rothschild alors qu’il y était s’élevant à de très hauts niveaux ; il est soupçonné d’avoir bénéficié d’avantages en usant de son pouvoir élyséen pour favoriser divers entreprises lors de rachats (on pensera aux exemples précédents par exemple), ce qui constituerait un délit de corruption ; on l’accuse aussi d’avoir été rémunéré à la fois par Rothschild et à la fois par l’Elysée au début de sa carrière dans les sphères du pouvoir. Enfin, je ne reviendrai pas sur un membre de sa campagne rémunéré par le Parlement et sur l’affaire à Las Vegas, médiatisée pendant quelques jours.

Emmanuel Macron est loin d’être honnête, et mes accusations (sans fondements sûrs et certains) ne sont pas dénuées de clairvoyance ; s’il s’agissait que d’une mauvaise gestion d’argent, cela remettrait cependant en cause sa capacité à gérer un pays entier…

Les démentis et affirmations de son entourage quant au brouillard entourant ces questionnements sont et ont été largement insuffisants bien entendus ; dire « ce n’est pas vrai » ne suffit pas à dédouaner un candidat, au même titrer qu’une absence de preuves n’équivaut pas à une preuve d’absence.

Conclusion : derrière son sourire se cache un homme visiblement très astucieux, assez pour le laver de tout soupçon. Pourtant, que ce soit la gestion obscure de son patrimoine ou les conditions floues de certaines tractations, il parait clair qu’il n’est pas de côté des politiciens les plus honnêtes.

 

Faudrait-il voter pour lui ?

Non, ni au premier ni au second. Mais vous faites ce que vous voulez, ça n'engage que moi...

 

 

 

 

 

 

 

 

Analyse de programme : #6, Emmanuel Macron

 

Après des mois d’attentes insupportables, les journaux hantés par son visage jovial et son sourire people, le programme d’Emmanuel Macron est enfin disponible. Voici une nouvelle étape dans la campagne, où nos journaux seront désormais…hantés par son visage jovial et son sourire people… (On ne change pas une équipe qui gagne)

L’heure est donc venue d’étudier le programme de cet ancien inconnu, mais surtout ancien banquier et tout ce qui va avec…

Que penser de cet ex-ministre de l’économie donc ? Pas que du bien, voir rien de bien d’ailleurs pour ma part. Je pars avec une vision très subjective, vision que j’expliquerai en détail dans un futur billet que je m’étais promis de ne pourtant pas faire.

Aidé par son amitié avec les patrons de groupes médiatiques, Emmanuel a de quoi être satisfait question traitement de faveur, quitte à déroger aux règles électorales réformées récemment (cf. étude de la loi d’Avril 2016) ; nouveau venu en misant tout sur l’apparence, il ne m’inspire pas confiance ; à son programme de me prouver le contraire.

Question échiquier politique, on est sur du centre-droit, contrairement à ce que laissent entendre les journalistes. Et pour sa présidentiabilité :

présidentiabilité

 

1° Slogan

 

Difficile de le trouver. Serait-ce « en Marche » comme le nom de son parti ? SI c’est le cas, c’est terriblement efficace quand il s’agit d’attirer les foules naïves. « Retrouver notre esprit de conquête pour bâtir une France nouvelle » ? Dans ce cas, c’est pompeux et trop large. A vrai dire, s’il fallait trouver un slogan, je dirai plus « Macron président » car c’est uniquement ce qui transparait au premier regard…

 

2° Programme

 

A° « bien vivre de son travail et inventer de nouvelles protections »

 

Un titre amusant tant les lois Macron et El-Khomri restent dans les esprits…

On trouve tout d’abord une réduction des cotisations. Dommage qu’il n’explique pas à quoi servent ces cotisations…Une fois deux points similaires passés, nous voilà au premier point litigieux : « l’insuffisance des efforts de recherche d’emplois ou le refus d’offres raisonnables entraineront la suspension des allocations » Quelles sont les offres raisonnables ? Mystère, mais nul doute que cela s’oriente vers une dictature de l’emploi, où il faudra bosser coûte que coûte, sans prendre en compte les conséquences derrière.

On s’oriente ensuite vers une « modernisation » des espaces agricoles. Pour rappel, OGM et productivismes sont des « modernisations » agricoles…Méfiance donc.

 

B° « Libérer le travail et l’esprit d’entreprise »

 

Ou comment faire de l’œil aux start-up et aux petits entrepreneurs…

Je n’évoquerai pas la suppression du RSI, pour l’instant je n’ai pas les compétences nécessaires pour en juger.

Nouvelle baisse des cotisations sociales envisagées, rien d’étonnant. On poursuit ensuite avec une remise en cause des fondamentaux du travail, puisque un accord majoritaire ou référendum d’entreprise pourra changer l’organisation du travail ou les horaires. Absurde aux vues du partage souhaitable du temps de travail, mais bon, on parle de Macron…Néanmoins, faire figurer sur internet les règlementations est une bonne idée.

Pour clore cette partie, petite citation : « notre pays n’aime pas toujours la réussite ». Ce à quoi je répondrai « notre pays n’aime pas les gains disproportionnés qui résultent de la réussite ou de celle du précédent »

 

C° « inventer un nouveau modèle de croissance »

 

Va –t-il parler d’écologie ? On notera qu’il veut surmonter « le poids des lobbies », ce qui est hypocrite lorsqu’on sait d’où il vient et quelles ont été ses actions…

On y trouve une baisse des impôts sur les sociétés à 25%, ce qui fait de cette mesure une mesure commune avec Jean Luc Mélenchon (pour l’anecdote).

La volonté d’améliorer les logements est appréciable, moi-même je suis favorable à un plan de rénovation ambitieux.

L’introduction du bio et des règles locavores dans les cantines est bien, mais on sent qu’il ne se mouille pas trop, avec 50% des produits sur 5 ans.

Le reste des mesures est un ensemble de propositions vagues sans grand intérêt. L’encouragement presque pathologique à la concurrence viendra conclure cette partie.

 

D° « les mêmes règles pour tous »

 

Le système envisagé pour les retraites est un système de retraite par point, ce qui donne des situations financières instables pour les futurs retraités.

On a ensuite une affirmation de la lutte pour l’égalité homme-femme, rien à redire. On trouve aussi un volet étonnant sur la taxation des groupes d’internet et la lutte contre la fraude fiscale. Venant de sa part, je dois avouer qu’il me surprend. Enfin, la modération des travailleurs détachés est une idée peu originale mais bonne cependant.

 

E° «un état qui protège »

 

La création de 10000 postes de policiers et gendarmes est appréciable ; néanmoins, appelons un chat un chat : la police de sécurité quotidienne, c’est un terme plus ronflant pour police de proximité. Je salut cependant la mesure.

L’interdiction de fréquentation de lieux des délits pour les acteurs de ces derniers est une idée qui se défend ; je suis assez partagé sur la question.

Quelques lieux communs sont à noter ; comme souvent, les candidats demandent des mesures déjà en place (sanctions des incivilités). La modernisation de l’armée est la bienvenue ; la création de 5000 garde-côtes européens sans doute aussi. Néanmoins, je me permets de douter de l’affirmation comme quoi la sécurité serait la première de nos libertés ; surtout venant d’un ministre dont le gouvernement a très mal géré l’équilibre sécurité-liberté…

 

F° « les mêmes chances pour tous nos enfants »

 

L’interdiction des téléphones portables en primaire et sixième (dans les enceintes) est une idée originale (de mon temps, on y pensait même pas en primaire au passage) mais délicate à traiter ; de mon point de vue, lorsqu’il s’agit du collège, c’est à lui de gérer cela.

Les moyens mis en ZEP semblent bien en apparence, mais est-ce vraiment un problème réglable comme cela ; je suis divisé là-dessus.

Le retour de l’enseignement gréco-latin est à souligner avec soulagement.

Il propose une réforme du bac ; c’est son droit ; mais les idées avancées sont selon moi mauvaises car peu efficaces : quatre matières uniquement validées par examen final. Le reste dépendrait donc du niveau du lycée.

De même, l’autonomie accordée aux universités n’est pas une bonne chose, entrainant déséquilibres divers et variés.

La construction de logements pour les jeunes est évoquée, mais pas le financement. Enfin, deux mesures qui partent d’une bonne intention : l’ouverture élargie des bibliothèques et un chèque culture de 500€. En effet, c’est discutable pour l’un vis-à-vis des salariés et pour l’autre vis-à-vis du financement. Il semblerait que la région est plus à même de satisfaire ce genre d’innovations culturelles.

 

G° « fier d’être français, exigence et bienveillance »

 

(Un titre un peu long)

Une mesure que je trouve bienvenue mais qui ne fera pas que des heureux : un enseignement de culture religieuse (à peu près), ce qui se rattache à ce qu’on trouve en Alsace-Moselle. Très bonne idée pour encourager la modération religieuse et la tolérance.

Le démantèlement de certaines associations religieuses est envisagé ; s’il s’agit d’organismes comme le Collectif contre l’Islamophobie ou le PIR, j’y suis très favorable.

Sur les réfugiés, la condition de la maitrise de la langue française est bien, mais ça manque de nuances entre immigrés économiques et réfugiés politiques.

Enfin, la lutte contre la discrimination ne me parait pas efficace ; l’intention y est mais risque d’être sans effet.

 

H° « une Europe protectrice et à la hauteur de nos économies »

 

Venant de la part de quelqu’un plus que favorable au CETA, je me permets de douter…

Sachant que Macron est un européiste convaincu, cette partie est à prendre avec des pincettes. De manière générale, l’idée d’un marché unique revient souvent ; inutile d’y revenir.

Néanmoins, il prône une Europe de la défense, à laquelle je reste opposé tant les circonstances et les attitudes belliqueuses de l’UE demeurent préoccupantes. (Conflit avec la Russie notamment)

Enfin, il propose de donner la parole au peuple, ce qui au regard de ses prises de position, me fait doucement rigoler ; entre autre, favorable à une absence de dialogues pour le CETA. On sent poindre un projet européen dans son programme, que les états membres ne pourront pas « bloquer » comme précisé dans la dernière mesure.

 

I° « faire plus pour ceux qui ont moins »

 

On dénombre tout d’abord de légères hausses pour le minimum vieillesse et l’allocation adulte handicapé. Cela s’accompagne d’une meilleure prise en charge des montures et prothèses à la fin du quinquennat, ce qui manque cruellement de détail pour le coup.

La création d’un service sanitaire part d’une bonne intention, mais je trouve cela superflu.

Un plan d’investissement santé est mentionné, mais sans plus de détails.

 

J° « Rendre la vie plus facile aux français »

 

Ça sent l’ensemble de mesures juste prévues pour faire vendre un programme…

Et on commence fort avec un droit à l’erreur, adoucissant les peines pour des fautes commises au sein de l’entreprise ou dans la vie de tous les jours ; cela pose problème à terme, puisque cela pourrait s’étendre à des domaines plus litigieux…

On saluera la numérisation de l’administration, mais en rappelant que pour beaucoup, le déplacement reste en vigueur comme seul moyen ; d’ailleurs, le contact humain est aussi souhaitable.

Questions normes, la France se calquerait sur l’UE, ce qui laisse la porte ouverte à tout et n’importe quoi.

Les pouvoirs publics dépendraient d’un rapport de qualité basé sur la satisfaction des citoyens, ce qui permettrait là aussi des dérives ; on pourrait imaginer des parents n’éduquant pas leurs enfants se retourner contre l’école lorsque celle-ci refuse de jouer le rôle des parents.

Enfin, la modification de certains jugements va dans le sens d’un « tout-au-numérique » qui pourrait nous jouer un mauvais tour…(Décision rendue en ligne ??)

 

K° « une démocratie rénovée »

 

Fort amusant de le voir parler démocratie lorsqu’il bénéficie autant de la corruption morale des média de masse…Cette hypocrisie se retrouve lorsqu’il veut combattre les conflits d’intérêts, lui qui a favorisé ses amis de la finance pendant ses fonctions élyséennes…

Les objectifs de moralisations sont sinon les bienvenus, évidemment. Le respect de la parité (tout dépend de la manière dont c’est fait) est inscrit, mais il me semble que ce soit déjà le cas en principe.

Mesure à pointer du doigt, la procédure d’urgence deviendrait la norme pour les textes législatifs, ce qui pose problème d’un point de vue démocratique, car diminue la discussion en accélérant le processus.

Enfin, on notera qu’il ne se mouille pas trop sur l’aspect référendaire de la démocratie ; laissant place à quelques suggestions sans grande conviction.

 

L° « les territoires qui font notre France »

 

L’exonération de la taxe d’habitation avait fait parlé d’elle, je préfère prévenir que c’est une mesure « populiste » (si on se base sur l’usage de ce mot dans les média), destinée à attirer des électeurs, mais qu’elle est inconsciente et dénuée de solution financière du point de vue des communes.

La fibre sur tout le territoire, pourquoi pas, si les financements le permettent évidemment.

La réduction du mille-feuille administratif, par contre, me pose problème comme toujours.

Le programme entretient le flou au niveau politique de transport, je préfère donc prévenir que la SNCF sera peut-être privatisée au cours de ce mandat, et qu’il y sera évidemment favorable. (Déduction personnelle)

Le plan de transition agricole est aussi peu développée, présentant des idées générales qui peuvent tout aussi bien favoriser l’agriculture productiviste que bio…

Enfin, un paragraphe sur l’Outre-mer clôt cette partie, mais sans grande mesure concrète à mes yeux.

 

M° Ajout aux regards des détails donnés

 

Etant donné le manque de détails sur certaines mesures, je parlerai ici de ce qui est envisagé mais non disponible sur la plaquette :

 

120000 postes de fonctionnaires seront supprimés, essentiellement fonctionnaires d’état et territoriaux ; peu précis donc mais rien de surprenant. (Et je n’y suis pas favorable)

 

L’ISF ne touchera plus les actions et autres titres, et la création d’un autre impôt pour pallier à ce manque à gagner ne me dit rien qui vaille ; visiblement, la politique fiscale ne sera pas assez en défaveur de ce genre de spéculations…

 

3° Conclusion

 

Un programme dense, mais paradoxalement pas assez précis. Plus que jamais les positions et antécédents d’un candidat auront été nécessaires pour comprendre la ligne directrice du programme.

Avant tout chose, on pourra noter un pan culturel assez étonnant de la part d’un néolibéral, et il en est de même pour la partie écologie, qui demeure cependant peu ambitieuse.

En général, la plupart des mesures annoncées sont prévues pour plaire avant d’être exécutées comme l’exonération de taxe d’habitation. On notera aussi que le chiffrement reste vague, ce qui est assez « gonflé » si je puis dire, lorsque l’on attend autant de temps avant de sortir son programme.

Enfin, l’état se trouve parfois mis à l’écart, rien d’étonnant, et les conséquences financières de certaines idées sont éclipsées (baisse des cotisations, …) Si tous les sujets ont été traités, on remarquera que le domaine de l’entreprise ressort essentiellement du programme ; encore une fois rien d’étrange ici. Mais cela conduit toujours aux mêmes conclusions : moins d’état, plus d’initiatives personnelles, ce qui a mes yeux diminue la cohérence et l’unité de la république. Avant de passer au tableau, je déplorerai aussi la faiblesse des réformes institutionnelles, hormis les habituelles diminutions d’élus et la soi-disant lutte en faveur de l’honnêteté des élus.

 

 

Penser l’Europe

2,5/5

Réorganiser le travail et l’emploi

2,5/5

Une sécurité assurée

3/5

La réindustrialisation de la France et sa protection économique

2,5/5

Une réforme culturelle ambitieuse

3/5

Penser le défi écologique

3/5

Réguler la place des marchés financiers et des banques

0/2,5

Penser l’avenir spatial

0/2,5

Penser la place et le financement de l’armée française

2,5/5

Penser les relations internationales

2/5

Niveau d’absence de danger pour la France

4/5

 

Total : 25/ 50

 

Pour conclure, on pourra constater plusieurs points à retenir du programme d’Emmanuel Macron : Si le volet économique semble plus « soft » qu’il ne promettait de l’être, il ne faut pas oublier que monsieur Macron est l’un des investigateurs des lois Macron et El-Khomri. Il ne faut pas oublier non plus que les exigences européennes sont tout à fait satisfaites dans ce programme, ce qui en plus d’être inquiétant pour notre souveraineté, laisse entendre qu’il y a des objectifs officieux derrière chaque mesure. On pourra aussi rappeler qu’il est très favorable au CETA et aux privatisations nombreuses. (Cars Macron, …) Bref, rien d’étonnant de manière générale, et une belle démonstration de social-néolibéralisme, qui ne me pousse pas  à voter pour lui, que ce soit au premier ou au second tour.

 

 

 

 

 

Avis d’actualité : #2, Parti socialiste ou parti sénile ?

 

Dès les premiers mois du mandat de François Hollande, on savait que le Parti socialiste, déjà bien malade avec sa conversion au social-libéralisme, allait subir de grands changements. 

Aujourd’hui, il est au bord de l’implosion, car la voiture veut aller à droite, mais le chauffeur à gauche…

 

Un mépris de la réalité

Je n’étais pas encore né que Mitterrand trahissait déjà l’idéal de gauche en passant au néolibéralisme, avec notamment une vague de privatisation fort déplorable. Certains diront que le libéralisme a toujours été de gauche, mais si c’est encore le cas pour le libéralisme sociétal (parfois presque libertarisme) le libéralisme économique n’a selon moi jamais concerné ce qui pourrait s’apparenter à une idéologie de gauche. J’y reviendrais dans mon analyse actualisée de l’échiquier politique.

Avec l’arrivée de François Hollande au pouvoir, beaucoup espéraient qu’il y ait enfin une politique de gauche, une vraie. Hélas, c’était sans compter la faiblesse du premier gouvernement, qui laissa vite place aux gouvernements Valls, incarnant la gauche « moderne » dans toute sa splendeur. Au sein de l’exécutif et dans le parlement, seuls les frondeurs au PS tentaient mollement de faire revenir une vraie pensée de gauche au sein de ce parti censé être l’un des deux majeurs du pays.

Opérant ainsi un fantastique revirement politique, le PS, désormais explicitement rattaché à l’oligarchie pour ceux qui en doutaient avant, met en œuvre une politique économique sans originalité, guidée par l’UE et la pensée néolibérale. Mais le peuple français, du moins ceux dont le cœur penche réellement à gauche, ne veut pas de cette politique. Peu importes, l’aile Valls du PS continue.

Nous voici désormais aux primaires du Parti socialiste. Convaincus que leur pensée social-libéral séduit, le parti fait tout pour que Hollande, puis Valls, l’emporte ; ou du moins, considèrent que la victoire est déjà là pour eux. Ecartant au préalable quelques candidats (Faudot, Filoche, …) et intégrant l’ovni Benhamias pour discréditer tous les candidats peu connus, les voici sûr d’eux et impatient d’affronter Marine le Pen au second tour de la présidentielle. Hors, Hamon sort finalement vainqueur. Représentant l’aile gauche du PS (voir partie II) est donc candidat à la présidentielle ; le PS semble retrouver ses lettres de noblesse.

Comme les règles de la primaire l’indiquaient, les autres candidats devaient se mettre derrière celui qui aurait été choisi.  Cela valait pour Hamon, Montebourg, mais aussi Valls et De Rugy.

 

Et pourtant, De Rugy rejoint Macron, sacrifiant son honneur politique pour prouver qu’il n’avait pas compris ce qu’était la gauche. Et voilà qu’une partie du PS se met à critiquer benoit Hamon. Est-ce ainsi que l’on soutient son candidat ? Jean-Marie Le Guen déplorait ainsi la manifestation d’une gauche « radicalisée » quand Valls critiquait l’attitude « écolo-gauchiste » de Benoit Hamon, regrettant que ses actions à lui aient été oubliées. Bref, l’aile droite du PS n’a rien compris à la gauche, et persiste dans sa bulle, persuadés que seul le pseudo socialisme –réformisme pourra incarner la gauche et mener le pays.

 

Une négation de la reconfiguration du paysage politique

La frange Valls du parti socialiste ne comprend donc pas ce qu’est la gauche, mais les frondeurs du Ps, eux, ne comprennent pas qu’il serait temps de quitter un bateau depuis trop longtemps à la dérive.

Ce problème de compréhension s’est posé dès l’usage du 49.3 par un gouvernement en perte de vitesse. Une motion de censure aurait pu tout faire basculer, entrainant la fin du mandat en plein chaos politique. Mais les frondeurs du PS n’en ont pas voulu, préférant avouer leur impuissance. Il faut dire qu’à ce moment, Bruno le Roux exhortait tous les députés de rentrer dans le rang sous peine d’exclusion.

La seconde erreur d’appréciation eu lieu pendant la primaire PS. En effet, quand on réfléchit bien, cette primaire ne pouvait être vouée qu’à l’échec : comment voulez-vous rassembler deux politiques opposées en une élection, au prétexte qu’une illusoire cohésion naitrait derrière un unique leader ? A ce moment, puisque la partie droitière du Ps était persuadée de représenter le PS dans son intégralité, les frondeurs auraient dû déjà réfléchir à une alliance de la vraie gauche ; mais j’y reviens.

Le troisième évènement décisif pour les socialistes qui tentaient de ramener le PS à gauche aura été le CETA. Tous ont voté contre, mais le Parti socialiste entier s’est abstenu quant à la tenue d’un référendum, au prétexte que c’était un compromis satisfaisant pour l’entièreté du parti. Là encore, on assiste à un aveu d’impuissance ; devant composer avec tout et son contraire, les voilà à choisir l’inefficacité et la paralysie.

 

Ce qui nous amène à aujourd’hui. Un débat s’est élevé, sans doute au détriment des idées de fond, pour savoir qui pourrait représenter la gauche aux élections. Une question que l’on pourrait se poser si nos deux principaux candidats de gauche n’étaient pas Mélenchon et Hamon. Je ne compte pas m’éterniser dessus, mais pour faire simple, l’un a un programme longuement réfléchi depuis un an, l’autre est une personnalité désignée pour représenter un parti, disposant d’un programme récent, tronqué après la primaire, et fortement inspiré de celui de Mélenchon (mon côté méfiant me pousserait à suivre l’avis de N. Polony, qui considère qu’Hamon n’est là que pour porter préjudice à la France Insoumise).

Lorsque l’on regarde ses informations, on peut en conclure que la logique mettrait Jean Luc Mélenchon en avant, fort de sa campagne dense et efficace (regard subjectif évidemment). Néanmoins, d’autres estiment que la Primaire, qui rappelons-le n’est pas représentative de quoique ce soit, confère à Benoit Hamon le droit de présenter seul un projet pour la gauche.

Une question aurait dû se poser depuis bien longtemps : Pourquoi la frange gauche du PS ne rejoint-elle pas la France Insoumise ?  

 

Assumer ses convictions

Au sein d’un parti, il est possible qu’il y ait des différends. C’est même une évidence. Mais lorsque ces différents sont importants au point qu’un des camps basculent dans l’opposition, il est temps de se demander si le parti ne devrait pas scinder en deux.

Lorsque Jean Pierre Chevènement, déçu du Mitterrandisme, décida de quitter le PS pour former le MRC, une bonne décision fut prise ce jour-là. Lorsque la ligne économique est variée au point où l’on se demande si le parti est de gauche ou de droite, il semble évident qu’un schisme doit arriver. Alors pourquoi Hamon n’a-t-il pas le courage d’assumer ses positions ? Puisque le Parti socialiste semble décider à rester dans cette frange droitière de la gauche (ce qui est un bel oxymore au passage), aux vrais socialistes de rejoindre la France Insoumise, et à EELV de faire de même d’ailleurs.

En effet, si la question de l’Europe pose problème entre les deux candidats, ils sont à peu près d’accord sur le reste. Et la question européenne sera de toute manière traitée par référendum, donc hors du mouvement.

Les moins « radicaux » (j’aurai tendance à appeler ça les plus indécis) pourraient s’y retrouver de toute manière, puisque les idées de fond sont partagées. Et dans un monde où la France se fait marcher sur les pieds, il faut de toute manière beaucoup d’obstination et de persévérance, donc la question d’une gauche radicale ou pas ne se pose pas.

 

Aujourd’hui, l’échiquier politique se renouvelle, et les vieux partis n’y survivront sans doute pas. La restructuration de l’espace politique sonne pourtant comme une évidence pour moi, que j’aborderai largement dans ma nouvelle perception de l’échiquier politique :

  • La frange droite du PS, Valls et autres apparatchiks, n’ont qu’à rejoindre Macron, qui de toute manière incarne assez bien la ligne social-libéral du PS actuel.
  • La frange gauche du PS rejoint la France Insoumise, en même temps qu’EELV.

On arriverait ainsi à une représentation honnête, avec une division du Ps entre gauche et centre-droit.

 

Bref, je ne suis pas du genre à m’attacher à des partis, préférant garder une certaine indépendance. Mais si ceux-ci doivent exister, il serait bon d’éviter une situation comme actuellement, où certains tentent de réanimer le cadavre du PS qui a fait son temps. Il serait donc temps de passer à autre chose. Le roi est mort, vive le roi ! disait-on à l’époque. Il paraitrait que la cinquième république est un régime à tendance monarchiste, peut-être que l’adage pourrait aussi y trouver sens de nos jours…

Démocratie: république, contre-pouvoirs et média

  • Par
  • Le 21/10/2016

 

La France est une démocratie. A ce titre, elle défend les droits de l’homme à travers le monde, et nous même n’avons pas à nous plaindre, car c’est pire ailleurs.

Vous n’êtes pas d’accord avec ces phrases ? Moi non plus.

Non, la France n’est pas une démocratie. Je pourrai simplement affirmer que nous sommes en oligarchie, mais je suis bien obligé d’avancer des arguments. Je séparerai cette réflexion en deux parties, avec tout d’abord le rapport de l’état actuellement à la démocratie, puis le rapport conflictuel des média avec la démocratie. (Oui, ça fait dissertation, mais pour une fois que j’organise un peu tout ça…)

 

Tout d’abord, le meilleur exemple d’atteinte à la démocratie n’est pas le 49.3 (j’y reviendrai), mais plutôt la réforme territoriale. Celle-ci est assez mal passée dans plusieurs régions, et cela se comprend assez bien. Une entité décide qu’un beau jour, vous ne vous nommez plus A, mais B ; Elle décide aussi de fusionner votre ville avec la ville voisine, quand bien même celle-ci a une manière de fonctionner différente, et un historique différent. Seriez-vous d’accord ? Certes, l’idée peut vous séduire, mais pour autant, le fait de le faire sans votre accord vous séduit-il autant ?

Cette réforme était une surprise vis-à-vis du programme présidentiel (encore une me direz-vous). Ainsi, le refus de cette réforme était légitime, puisque nous n’avions pas voté pour en votant pour François Hollande. Ensuite, quand bien même l’existence de cette réforme dans le programme serait avérée, pouvions-nous pour autant oublier tout concept de souveraineté populaire ? La réforme des régions a fait l’objet d’une procédure au niveau européen il me semble, mais cela n’a pas donné suite évidemment (sans raison valable) Ainsi, cette réforme témoigne d’un profond mépris pour la souveraineté populaire et envers la démocratie, par le refus d’un référendum qui avait ici toute sa place.

 

Ensuite, ce pourquoi j’étais partagé par le remplacement de Mme Taubira par Monsieur Urvoas : Loi ordinaire et loi organique du 25 avril 2016 de modernisation des règles applicables aux élections et à l’élection présidentielle. A travers ces termes pompeux se cache une des mesures les plus dangereuses pour la démocratie qu’on puisse trouver en 2016.

La règle des 500 signatures était déjà de base une règle litigieuse. Pourquoi des maires, élus de partis politiques, avaient la possibilité de choisir qui pourrait se présenter ou non à l’élection présidentielle ? Cela instaurer déjà un certain élitisme qui n’empêcha pas l’émergence de « petits » candidats mais cela était déjà regrettable. Et voilà que la signature du maire se doit d’être publique. Cela pose ainsi problème puisque le maire coure le risque d’être influencé par son parti ou par l’opinion publique.

De même, l’assemblée nationale a aussi accepté d’interdire l’égalité de temps de parole en remplaçant cela par une équité, qui créé donc un cercle vicieux, seuls ceux dont les résultats ont eu de l’importance dans une élection peuvent prétendre à un temps de parole juste. Cette mesure renforce ainsi les partis traditionnels, mieux représentés.

 

On peut enfin aborder l’usage du 49.3, et non pas son existence. L’article 49.3 est autorisé dans la constitution, ce qui en fait quelque chose de légal. Pour autant cette utilisation dans le contexte présent n’était pas légitime. Nous avons un gouvernement reniant son appartenance à des idéaux politiques. Sa loi est ainsi impopulaire au sein de son propre camp à l’assemblée, ce qui pousse le gouvernement à forcer le passage. En effet, autant il est possible de voter contre le gouvernement, autant voter son remplacement demande plus de réflexion et est beaucoup plus important. Jouant de l’incapacité du parlement à se tenir à ses engagements électoraux tout en intégrant la fronde au Ps, le gouvernement a ainsi bafoué la démocratie sans pitié ni regard critique. Au passage, le 49.3 aurait pu être utilisé de manière légitime à une seule reprise sous le mandat Hollande, à savoir pour faire passer le mariage pour tous (uniquement le mariage) mesure qui promeut l'égalité, principe constitutionnel. (Selon moi; je ne m'opposerai cependant pas à la supression de cet article, ou à un durcissement de ses conditions d'utilisation)

A ce titre, je pourrai donc compléter ce paragraphe avec une précision sur le rôle complice des partis avec la destruction de la démocratie. Le PS démontre en effet, grâce à l’accomplissement de son revirement débuté vers les années 80, qu’il a les capacités de brouiller toute la compréhension politique, en abandonnant les idéaux de gauche pour se plier au libéralisme d’état. Face à ça, les députés sont obligés de voter en faveur du gouvernement, quand bien même cela irait à l’encontre des intérêts de ceux qui les ont élus. (Cf. réforme territoriale justement) L’opposition joue elle de son côté un rôle hypocrite, puisque en dépit de lois allant dans leurs sens, les « républicains » ont refusé de voter en faveur du gouvernement.

 

Nous avons ainsi un système entier dédié au contrôle de la vie politique, sans qu’un contre-pouvoir puisse agir de manière concrète. Les exemples ci-dessus illustrent parfaitement ce qu’on pourrait qualifier d’atteinte à la démocratie. Mais que serait l’oligarchie sans l’absence de contre-pouvoirs ?

 

La deuxième source qui illustre cette absence de démocratie se révèle être au final les média. Liberté de la presse ? Ecran de fumée. Objectivité ? On repassera. Enfin, les contre-pouvoirs sur les réseaux sociaux participent eux-aussi à leur manière à la diminution de la démocratie, via un système de censure bien-pensante qui décrédibilise tout combat.

 

Quelques milliardaires détiennent la plupart des journaux. C’est un fait. Ainsi, il est peu probable que le Figaro critique Dassault Aviation puisque le patron du groupe possédant le Figaro n’est autre que monsieur Dassault. De même, je doute que Bolloré soit très ouvert à la diversité d’opinions sur ses chaines de télévision. Un dernier exemple : Patrick Drahi, qui s’endette, fait circuler une tonne d’argent immatériel, juste dans le but de se bâtir un empire dans les média. Face à ces faits, peut-on parler de média libres ? Oui, Marianne est libre. Oui, alternatives économiques est libre. Mais pour ces quelques exemples, combien de média soumis à l’oligarchie ?

 

Ensuite, il est temps d’aborder ici l’affaire Cheminade. J’en avais parlé lors de la lecture de son programme, voici donc un résumé de cette affaire. Lors de la campagne de la présidentielle de 1995, Jacques Cheminade est candidat. Déjà à cette époque, on pourra noter que les média s’acharnaient sur lui, le taxant d’antisémitisme et ne faisait presque aucune allusion à son programme lors des interviews. Suffit de rechercher Cheminade 1995 sur YouTube pour en avoir la preuve en image. Ses comptes de campagnes sont ensuite invalidés pour une raison futile (contrairement à ceux de Balladur), ce qui le plongera dans une situation financière délicate. Le conseil constitutionnel reconnait avoir « merdé » sur ce dossier, mais toujours est-il que l’état lui-même ne voulait pas de ce candidat. Mais pour revenir aux média, les faits remontent à la campagne de 2012, où un Jean-Michel apathie ébahie découvre les 500 signatures de Cheminade, et affirme haut et fort son inutilité. Parallèlement, Le Monde présenta 9 candidats sur 10 dans son dossier spécial candidats, et oublia volontairement Cheminade, éclipsant ainsi un des candidats de la visibilité offerte par la notoriété du journal. On pourra aussi rappeler les nombreuses fois où son programme était méprisé ouvertement lors des interviews, voir dénigré et moqué comme dans son passage sur la chaine parlementaire. (Disponible sur YouTube, déconseillé à tous ceux qui n’aiment pas les procès). Bref, le cas Cheminade démontre deux choses : la connivence des média avec le système en place, et le mépris officiel pour tous les petits candidats. Qui par exemple aura entendu parler de François Asselineau, l’autre Cheminade (je parlerai de lui dans le mois qui suit, et pas qu’en bien) dans les média ? Et les autres « petits » candidats ? Pourriez-vous les citer ?

 

Enfin, à tous ces média officiels se rajoutent les indépendants sur Facebook (comme moi au final) ou sur YouTube. C’est ici que la liberté a encore un minimum de place, bien que YouTube souhaiterai ardemment réduire celle-ci via ses règles d’utilisation. Et je dois admettre être un consommateur important de ce média alternatif. Mais s’il en ressort des réflexions politiques poussées et très intéressantes, on peut aussi constater l’émergence d’un schéma de pensée qu’on pourrait qualifier de « bien-pensant » (ce terme est à utiliser avec des pincettes). Je faisais la critique du système actuel, plutôt porté à droite politiquement parlant ; à cela s’ajoute donc les dérives de la gauche de la gauche. Leurs intentions sont souvent louables. Mais la manière dont ils le font beaucoup moins. Le meilleur reste ainsi les luttes contre le FN, qui interdisent la pluralité d’opinions, et la défense de « minorités » qui inclut la limitation de l’humour (entre autre). Tout cela ne contribue pas à la démocratie qu’il faudrait pourtant défendre.  

Peut-on d’ailleurs qualifier cette communauté de vidéastes engagé de contre-pouvoir ? Qu’à moitié seulement, puisqu’ils n’ont pas les moyens d’être entendus. Ainsi, le collectif on vaut mieux que ça s’était fortement engagé contre la loi travail, mais pour autant, le mouvement n’a pas pesé sur la décision finale (au même titre que n’importe quel opposant à cette loi)

Bref, ces derniers paragraphes démontrent que le système n’est pas le seul à diminuer la démocratie, bien qu’il en soit le principal ennemi.

 

Conclusion, la France n’est pas une démocratie. C’est triste à dire, mais c’est comme ça. Les citoyens ne sont pas écoutés quand bien même ils auraient leur mot à dire. Tout est fait pour qu’aucun contre-pouvoir n’émerge politiquement via les élections, et les média sont rendus complices de cette atteinte à la démocratie, afin de garantir la continuité du système actuel.

Manipulant la popularité du FN via les sondages et les faits divers, l’oligarchie agite d’un autre côté cette marionnette afin de maintenir ou le PS ou les Républicains au pouvoir, espérant que les français continueront dans ce jeu de dupe. Enfin, le contenu à la qualité discutable des programmes « culturels » achève la réflexion des électeurs, qui ne voient parallèlement aucun mal à voter « utile » puisque de toute manière, il n’y pas d’alternatives comme le répétait cette grande démocrate qu’était Thatcher (encensée par le Point récemment).

Très peu de pays peuvent se targuer d’être démocratiques. Pour autant, est-ce une raison pour enfoncer un peu plus chaque jour notre démocratie ? Il est temps que ces atteintes cessent.

Vous pouvez voter. Vous pouvez vous plaindre. Vous pouvez mener des actions contre le pouvoir en place. Mais pour autant, avez-vous déjà réussi à changer les choses ?

En 2017, si vous ne savez pas pour qui voter au premier tour, ne vous fiez pas à ce que les média disent. Fiez-vous uniquement aux programmes. Parce que si eux ne sont pas toujours fiables, ils représentent encore les restes de la démocratie au sein de cette oligarchie.

La théorie du pyromane qui voulait être pompier

N’importe quel observateur pourra le confirmer : en politique, on parle beaucoup des problèmes, mais quand il s’agit d’aborder les solutions, on devient vite plus vague, ou moins réfléchi, c’est selon. Je ne regrette pas les généralités ou les approximations dénuées de chiffres, moi-même j’en fais beaucoup. Non, plutôt cette manie d’annoncer dans le feu de l’action des mesures destinées à calmer la populace.

Mais au final, le problème auquel nous avons affaire, ne résulte-t-il pas souvent de celui qui tente de le résoudre ? Ainsi, la solution proposée, au lieu de résoudre le problème, ne sert-elle pas seulement à maintenir en place un cercle vicieux, qui donne l’illusion de la résolution du problème ? Bon, après cette réflexion alambiquée, je m’explique : lorsqu’un politicien « A » propose une solution à un problème, ce dernier n’est-il pas souvent de la cause de la politique à laquelle il adhère ?

 

La Lybie a été dévastée par une crise politique et une guerre civile, qui a fait d’un des pays les plus développés du coin l’un des potentiels les plus gâchés. Kadhafi a été assassiné afin de couvrir les agissements d’un certain X. Mais le problème n’est pas là.

La France est intervenue là-bas. Sans doute voulait-elle copier les américains qui avaient si glorieusement libéré l’Irak. Toujours est-il que depuis ce jour, il n’y a plus de Lybie, et les voisins en pâtissent sérieusement. L’on voit ainsi arriver sur les côtes européennes des milliers de migrants. Des gens qui fuient leurs foyers à cause de la guerre. Des êtres humains aussi, bien que certains laissent planer le doute dès lors qu’ils soutiennent Daesh.

Personne n’a la capacité d’accueillir un pays entier dans des conditions idylliques. Mais en tant qu’être humain, nous ne pouvons pas décemment les renvoyer dans un pays dont nous avons participez à la ruine.

Face à cette vague de migrants, voilà donc que monsieur l’ex-président Sarkozy, se positionnant en bon politicien de droite qui se respecte, nous sort la tirade habituelle. Et c’est là que vient le premier exemple :

  • Problème : arrivée massive de migrants fuyant leurs pays en guerre
  • Cause : guerre civile accélérée par monsieur Sarkozy
  • Réaction et solution : indignation de monsieur Sarkozy face à l’arrivée de migrants.

Je pourrai aussi parler de la méfiance des USA envers les migrants ; USA principaux fournisseurs de déstabilisants pour le Moyen-Orient.

 

Autre problème, celui du chômage. A croire que le malheur des autres sert qu’à offrir une opportunité de plus aux libéraux de s’exprimer.

On accepte la mondialisation telle qu’elle est. Soit. On entre en concurrence avec des pays pratiquant le dumping social. Soit. On délocalise à tout va. Pourquoi pas. On parle de politiques de suppression de fonctionnaire. Ok. Enfin, on parle de rallonger la durée du temps de travail et la durée de départ à la retraite.

Et après, on vient se plaindre du chômage.

N’y a-t-il pas un problème quelque part ?

 

Troisième et dernier exemple. Un gouvernement de gauche. Elu pour un programme de gauche. Et voilà qu’on s’engage dans un social-libéralisme, qui n’est pas vraiment une politique de gauche contrairement à ce qu’on voudrait nous faire croire. (Qu’on fasse une politique de droite ; cela ne me dérange pas dans la forme, à condition qu’on ait voté pour. Et ni moi ni une majorité des français ne voulaient et ne veulent d’une politique de droite.). Les repères politiques sont ainsi fragilisés. A cela se rajoute des directives européennes qui empiètent sur notre souveraineté et des média inconscients. Les repères sont définitivement brouillés. A savoir aussi qu’il est courant d’entendre l’affirmation qu’aucune alternative ne soit possible. Ainsi, un parti qui aurait une alternative (ou qui penserait en avoir une, j’y viens) ferait figure de remplaçant capable de changer la donne.

Voilà donc qu’un parti d’extrême droite par ses positions sécuritaires et rétrogrades arrive sur l’échiquier politique.

Et on s’étonne et s’alarme de la montée du Front national ? De la perte de crédibilité pour les partis traditionnels ?

Peut-être que le moyen de réduire la progression d’un parti qui, il faut l’avouer, présente autant d’incohérence de programme et de vide politique, serait de tenir ses promesses politiques. D’appliquer une politique humaine et réductrice d’inégalités. De ne pas baisser les bras pour autant au niveau de la sécurité. Bref, l’application d’une politique ambitieuse et juste.

 

Voilà trois exemples, que l’on pourrait résumer de la manière suivante : l’oligarchie actuelle combat ses propres enfants. Qu’est-ce que l’immigration, si ce n’est l’enfant de la guerre et des inégalités de développement ? Qu’est-ce que le chômage, si ce n’est l’abandon des industries au profit de la fortune personnelle à court terme ? Qu’est-ce la montée du FN, si ce n’est la descente de la crédibilité de la politique et des média traditionnels ?

 

Si jamais vous avez l’honneur de rencontrer un de ces politiciens qui cherchent à apporter des réponses absurdes à des problèmes qui le sont encore plus, n’hésitez pas à les interpeller, et demandez leurs si la meilleure des choses à faire n’aurait pas été de refuser cette délocalisation, de s’en tenir à ses principes ou de voter une loi en faveur du développement de nos voisins africains.

Actuellement, on en arrive à une situation où un mauvais jardinier plante une mauvaise herbe en espérant une rose, et tente ensuite de l’arracher car elle a envahi tout le jardin. Autrement dit, de qui se moque-t-on ?

Brexit, quelles conclusions?

Cette fois-ci, ça y est, l’Angleterre devrait quitter l’union européenne, qu’elle avait intégrée en 1973. Plus de quarante ans au cours desquels les anglais se sont toujours considérés comme à moitié étrangers à cette union…

Il est triste de devoir arriver à un tel issue, issu auquel je n’étais que partiellement favorable. Comme dit précédemment, les anglais ne se sont jamais sentis à leur place au sein de cette union, et on ne peut pas leur reprocher non plus de conserver une certaine souveraineté, quand bien même celle-ci est comme à son habitude défendue principalement par les extrêmes (et concernerait ici l’accueil juste des réfugiés, les même qui camperaient à Calais)…Mais pour autant, devaient-ils quitter l’Union européenne ?

 

I. Cette Europe qui méprise la démocratie

Si en France, nous avons l’oligarchie, n’oublions pas la grande sœur Union européenne. Comme toujours, ce genre d’élite s’installe démocratiquement (pas toujours) puis perd en légitimité ce qu’elle a gagné en légalité…Je rappelle en effet que nous élisons les députés européens (ou du moins une petite partie des français se bouge pour élire les députés), ceux-là même qui devraient faire bouger les choses si un peuple le demande…

La loi travail, artisane de la colère sociale, fait suite à des directives européennes. Rien qu’avec cela, comment ne pas se poser la question de notre propre souveraineté ? Sommes-nous vraiment libre de notre politique économique avec un gouvernement trop faible (ou trop zélé, c’est selon) pour s’opposer aux grandes pontes de l’UE ?

Le traité de Lisbonne est un autre témoignage de cette capacité de l’UE à contourner la démocratie…On le refuse en tant que nation libre, alors l’UE l’applique (avec la complicité des chefs d’état) au détriment du refus français (et néerlandais). Ce traité nous est donc resté en travers de la gorge, et l’affirmation que nous vivons en démocratie disparait sans doute ce jour-là.

Enfin, un dernier traité pour la route, le TAFTA. Inutile de revenir dessus je pense, on sait pertinemment qu’il a toutes ses chances d’aboutir, du moins du côté européen…Parce que ni Trump ni Clinton semblent en faveur d’un traité de ce genre…Mais en dépit d’un refus important de la part d’européens, on peut toujours s’attendre à ce que ce genre de traité, nié en bloc par un Emmanuel Macron de plus en plus à droite, soit imposé à tous.

Face à ces dérives, pourquoi rester dans l’Union européenne devrait rester la priorité numéro un ? C’est pourquoi je comprends parfaitement les anglais. Mais pour autant, je n’approuve pas entièrement.

 

II. Cette Europe potentielle qui nous ferait avancer

Les anglais, dans les premières puissances économiques européennes, ont-ils réellement tout tenté pour faire changer les choses ? Je n’en suis pas certain, et c’est pourquoi de mon côté, j’estime qu’une réforme importante, menée par la France, pourrait retourner la situation, en faisant presque table rase du passé, et en modifiant grandement les traités.

Je suis un alter-européiste, si ce terme existe.

Je suis pour une Europe démocratique, aux institutions dépendantes d’organes élus directement par les peuples, avec la menace d’une révocation pour un élu qui trahirait ses engagements. 

Je suis pour une Europe au libéralisme réduit et contrôlé. Personne n’a jamais essayé, pourquoi ne pas tenter ?

Je suis visiblement utopiste et naïf, puisque je pensais que l’Europe devait aider les pays de sa zone à se développer, et à préparer le futur du continent. Puisque ce n’est pas le cas actuellement, il faut le changer, en préparant un vrai plan pour l’altermondialisme économique au sein de l’UE. Développer les pays de l’Est, rétablir des liens viables avec la Russie (et réduire au passage ceux avec les USA), préparer le futur spatial, autant d’objectifs à se fixer pour prétendre à une Europe solidaire et prévoyante.

 

Les conséquences d’un Brexit, nul ne peut le prévoir de manière efficace actuellement. Mais cette sortie est un message d’avertissement envers l’UE. Car si d’autres pays choisissent de s’en aller suite à un nouvel empiètement de leur souveraineté, il est tout à fait possible qu’une Europe parallèle voit le jour. Et cette situation n’est pas souhaitable pour des institutions dont le principal objectif reste sans doute de faire de l’UE un pays aux régions constituées de ses membres, un pays démesuré où la démocratie n’aurait sans doute pas sa place.

Il ne reste plus qu’à souhaiter que cet avertissement soit pris en compte de la bonne manière. Et souhaiter aussi que la frontière anglaise se trouve en Angleterre et plus à Calais, ce qui changerait positivement les choses en France…

 

[edit juste avant de publier le billet]

Visiblement, le signal n'a pas été interprété correctement, vu les réactions en défaveur de la démocratie de la part de Juncker et consors...

Idées fausses sur le travail et l’emploi (Précisions sur l’absurdité du libéralisme actuel)

=> Le salaire des grands patrons, aussi élevé soit-il, n’est pas un mal. Celui des employés doit par contre diminué, car ils sont beaucoup trop payés.

  • On commence fort avec cette affirmation courante. Pour beaucoup de gens, baisser le salaire des employés résoudrait bien des problèmes, mais pas touche à celui d’un patron qui n’aura peut-être jamais travailler pour sa boite en tant qu’ouvrier…

 

=> Les indemnités de licenciement doivent être baissées, afin de ne pas pénaliser les actionnaires l’entreprise. Par contre, les primes de départ à la retraite (des cadres supérieurs de l’entreprise) peuvent être conséquentes, pour les remercier du travail 100 fois plus compliqué qu’ils ont accomplis par rapport à un vulgaire employé

  • Doit-on insister sur ce point vraiment ? Un employé licencié, c’est parfois quelqu’un (et non pas quelque chose) qui aimait son job et qui le perd à cause de la mondialisation (j’y reviendrais), ou tout simplement parce qu’il faut faire des économies sur les salaires des ouvriers (cf point n°1). Si en plus on lui enlève de quoi faire passer la pilule, c’est sûr qu’on ira loin…

 

=> Si l’employé travaille plus longtemps, cela créera plus d’emplois.

  • Là, faudrait qu’on m’explique ? Pour augmenter la capacité d’un bus, jusqu’à preuve du contraire, il faut doubler sa taille, et non pas le réduire de moitié…

 

=> Puisque les gens vivent plus longtemps, l’âge de départ à la retraite doit être augmenté

  • Si les gens ont parfois tendance à vivre plus longtemps, peut-on dire la même chose de leur forme physique ? Et puis merde, vivre plus longtemps, n’est-ce pas la promesse justement de profiter plus longtemps de la vie ?

 

=> Il faut travailler le dimanche pour augmenter les profits. D’ailleurs, mes salariés sont tous d’accord là-dessus.

  • Ce que les gens achèteront le Dimanche (s’ils ne bossent pas ce jour-là d’ailleurs), ce sont des marchandises qu’ils auront acheté pendant la semaine en temps normal. Par ailleurs, les salariés sont d’accord parce qu’il y a la promesse de gagner plus, ou alors parce les autres salariés sont d’accord…

 

=> Il est temps d’arrêter de défendre vos acquis sociaux. Il faut se moderniser un peu.

  • C’est clair que rester dans le 19ème siècle, c’est bien plus moderne que les revendications d’en face…

 

=> Nous devons délocaliser notre entreprise en Asie, les ouvriers français nous coûtent trop cher.

  • Délocaliser une entreprise entraine le chômage de centaines d’ouvriers, qui ne pourront pas consommer la marchandise produite en Asie par leur ancienne entreprise. Quelque part, le profit est donc moins important pour l’entreprise (mais reste fort intéressant pour le patron c’est sûr)

 

=> Vive la privatisation !!

  • C’est sûr que les gens, en ayant pour fournisseur de biens des gens autre que l’état, vont être très heureux. Eux qui se plaignent des hausses de prix, ils vont être servis. Je pense à vous entreprises d’autoroute en France et entreprises de chemin de fer en Angleterre…

 

=> Vous n’êtes pas en faveur d’une mondialisation sans règles et d’un libéralisme excessif ? Vous êtes donc un extrémiste ! Communiste va.

  • Qui est vraiment l’extrémiste dans ce cas-là ? De plus, défendre une autre vision économique que les libéraux, ce n’est pas être communiste (bien que ces derniers défendent une autre vision). Il serait temps d’arrêter le manichéisme.

 

=> On voit ce que les programmes de gauche ont fait en Amérique du Sud. Voyez plutôt comment fonctionne à merveille nos voisins allemands et anglais.

  • L’Amérique du Sud, miné par les américains depuis des décennies, peut difficilement appliquer une politique de gauche sans avoir de bâtons dans les roues…De plus, parlons-nous d’un programme pour la France ou la Bolivie ? Enfin, nos voisins allemands ont une précarité élevée et une mentalité qui en empêche beaucoup de se plaindre de mauvaises conditions de travail. Cependant, les manifestations existent aussi là-bas. Au Royaume-Uni, les méthodes de Thatcher ont foutu le pays en l’air, beaucoup aujourd’hui le font remarquer. (Cf point n°7)

 

=> Il n’y pas d’alternative. Le libéralisme marche très bien, il faut continuer dans cette voie.

  • No comment

Emploi, chômage, modernisation et mondialisation, quels résultats, quelles solutions ??

Les controverses autour de la loi travail n’en finissent pas, et pour résumer mon avis, je suis à la fois contre la loi travail, contre cet usage du 49.3, et contre les violences envers les civils de la part de manifestants ; dégrader le mobilier urbain n’apporte rien d’utile. La police est aussi coupable de débordements, mais les situations auxquelles ils sont exposés depuis des mois les justifient je pense, surtout que l’on oublie rapidement les pavés et les cocktails d’en face.

Au gré des discussions, j’ai pu constater que le but ultime de ce pays est d’en finir avec le chômage, coûte que coûte, quitte à perdre des acquis sociaux. C’est toujours au travailleur de faire des sacrifices, parfois au patron des petites entreprises, mais en aucun cas les « grands » de ce monde économique n’auront à lever le petit doigt. Parallèlement, on se dirige vers une précarisation acceptée de certaines professions. On ne voit aussi que les côtés bénéfiques de la modernisation, une mondialisation poussée qui intègre le progrès à tout prix, peu importe le résultat au bout. Tout cela aboutit à ma nouvelle réflexion, qui sera je l’espère un peu plus organisée.

 

Tout d’abord, parlons rapidement des entreprises. Celles-ci se débrouillent tant bien que mal dans un monde en crise.

La première chose que le gouvernement et que les politiques iront évoquer, c’est la situation où laquelle l’entreprise doit avoir la capacité de produire plus. Est-ce logique ? J’en doute. Il faudrait déjà sortir du marasme économique avant de réfléchir à ce cas de figure qui ne concerne finalement que les entreprises les plus florissantes. Mais admettons, une entreprise a besoin d’augmenter sa productivité. La solution la plus communément admise, c’est la hausse du temps de travail de ses employés. Faut-il alors s’étonner qu’il y ait du chômage, puisque l’on encourage les gens qui bossent à travailler encore plus ?

L’autre cas de figure évoqué, c’est la possibilité de licencier plus facilement, afin que les charges de l’entreprise baissent, en cas de difficultés financières…Passons le fait qu’actuellement, beaucoup « d’efforts » ont été faits en ce sens. Le licenciement d’une personne fait baisser les charges en même temps que la productivité non ? L’entreprise ne se condamne-t-elle pas à un cercle vicieux ?

Enfin, on parle des start-up, nouvelles héroïnes du monde de l’entreprise. Des jeunes gens, fraîchement diplômés d’une école où on leur apprend que le but dans la vie, c’est de fonder sa propre entreprise, lancent leur start-up, parfois pour des sujets futiles. Ils connaissent les risques, je suppose, de se lancer à quelques-uns dans le monde des entreprises ? La dure réalité des marchés ? Si c’est le cas, pourquoi cette start-up, dont le patron sera issu en général d’une situation financière aisée, demande de l’aide à l’état lorsque tout ne se passe pas comme prévu ? (Si on achète un pistolet pour tirer sur une cible, si la balle ricoche et blesse un ami, peut-on pour autant blâmer le vendeur ?) Et pourquoi, inversement, devrait-elle payer très peu d’impôts, surtout quand sa situation financière est au beau fixe ?

 

Je pense avoir ici cerné les problèmes auxquels la loi El-Khomri devait remédier. Mais comme toujours dans un monde de plus en plus libéral, on ne prend pas le monde socio-économique dans son ensemble, et on met tout le monde dans le même panier, CAC40 et PME ensemble. Cela sans prendre en compte en plus les difficultés engendrées par le système actuel.

Besoin d’une hausse de productivité ? Embauchez des intérimaires. (Dont la sûreté de l’entreprise d’intérim aura été vérifiée au préalable). Vous conservez ainsi la productivité de vos salariés (augmentez les heures l’aurait baissé) et vous en gagnez avec des mains supplémentaires. Il faudrait aussi penser à accorder un poste peut-être définitif, si l’entreprise reste florissante et que cet intérim fait du bon boulot.

Besoin de faire des économies en temps de crise ? L’état doit ici intervenir, en payer une partie du salaire des employés, assez pour permettre à l’entreprise de vivre décemment (sans non plus lui faire de cadeau, l’entreprise peut aussi trouver de nouvelles stratégies, comme le prévoient les règles informelles qui régissaient le marché du travail.)

Pour le cas de la start-up, on pourrait ajouter que puisque les risques sont connus, l’état n’a pas le devoir de l’assister en permanence.

 

Maintenant, on pourrait envisager quelques pistes pour l’emploi.

Rapidement, je souhaiterai la mise en place d’un CV réellement anonyme. Pas de nom/ prénom, pas de sexe, pas d’adresse, pas d’âge, …Juste l’expérience. Suivra ensuite un entretien physique, où l’employeur sera donc tenu de se justifier en cas de refus. (Pourquoi ne pas créer des contrôleurs à la création d’emploi, qui visionneraient les entretiens ; un peu trop de flicage cependant)

Ensuite, la hausse du smic à 1600€ doit être envisagé, quitte à indexer les salaires des politiques dessus (et des dirigeants des grandes boîtes pourquoi pas ?)

Une journée compte 24H. Il convient donc de la partager en trois parties, 8h pour se reposer, 8h pour vivre et se cultiver, et 8h pour travailler et se rendre sur le lieu de son travail. Sauf exceptions, le dimanche doit rester un jour consacré à la famille et au repos complet, afin d’entamer la nouvelle semaine en forme.

Le jour viendra où j’aurai trouvé un moyen de réformer le code du travail, après une lecture complète. Mais en attendant, celui-ci doit fournir un support efficace pour le contrôle des conditions de travail.

 

Enfin, dernière partie de cette réflexion, quelles conséquences et solutions pour la mondialisation/ modernisation ?

En dehors d’une expansion du commerce, et d’une ouverture des frontières, on pourra cependant remarquer quelques points négatifs…

 

Tout d’abord, l’évidence même, comment ne pas parler des délocalisations. Attiré par les conditions sociales inexistantes de certains pays, on lance un processus de délocalisation que je baliserai en trois étapes.

  • Délocalisation de la production
  • Améliorations des conditions économiques (mais légèrement) du pays, donc hausse des conditions de travail, qui deviennent un peu moins cruelles (mais toujours aussi peu éthiques)
  • Inspiration et tentative d’application de ces conditions de travail aux pays européens puisque on dispose de plus de moyens et de plus de compétences, et que cela devient un peu moins avantageux dans l’autre pays.

Pour faire simple, la délocalisation, si ce n’est pas pour lorgner sur le marché local, n’apporte rien de bon. Rien qu’à voir le nord de la France, on comprend les limites de ce système. Ajoutons aussi à cela le transfert d’un savoir qui aurait pu, en restant chez nous, nous procurer un avantage.  

Pareillement, l’arrivée massive de la robotisation et de l’informatisation des tâches créée sans aucun doute de la suppression d’emplois, que les métiers en rapport avec ces « progrès » ne suffiraient à combler. Une seule personne et son ordinateur fait maintenant le boulot que trois personnes faisaient il y a dix-quinze ans. Et on s’étonne ensuite que le chômage monte…L’usage de robots et d’informatique n’est pas à proscrire, mais pourquoi ne pas les réserver surtout pour des tâches dangereuses ? Ainsi, on peut imaginer une terraformation de Mars faite essentiellement avec des robots, puisque ces derniers doivent se trouver absolument une utilité…

 

Des pratiques liées à l’emploi et au travail devront disparaitre si on veut faire les choses correctement. Ainsi, fini les publicités par téléphone, déplaisantes et souvent inutiles. Fini aussi les délocalisations de plateformes téléphonique au Maghreb. Fini le stress dans ces plateformes. Les objectifs seront à atteindre dans le respect du salarié.

On peut aussi souhaiter la nationalisation de quelques entreprises (autoroutes, etc…) qui assureraient à l’état une indépendance envers les entreprises privées et une souveraineté qui profiterait aux français.

L’encouragement d’un made in France écoresponsable est fort souhaitable. Se pencher sur la question d’une taxe à l’importation plus ou moins importante selon la provenance de la marchandise (non-respect des règles éthiques au travail= forte taxe par exemple) est aussi possible.

 

Il est temps de faire cesser la légende qui assure qu’un autre chemin que le libéralisme nous mènerait droit vers la destruction économique. Cette autre croissance est possible (pourquoi vouloir croître à tout prix d’ailleurs ?) il faut juste s’en donner les moyens. Autant dire qu’avec des libéraux comme E. Macron, A. Juppé, JF. Copé ou R. Yade, on est mal parti.

Enfin, il faut aussi penser le monde économique de manière globale et sur le long terme. La loi El-Khomri illustre d’ailleurs parfaitement ce qu’il ne faut pas faire…

 

Loi travail: je l'ai lue, j'ai donc le droit d'en dire du mal

 

Alors, cette loi travail ? Vaut-elle vraiment ces manifestations ? Oui. Et on ne pourra pas dire que je ne l’ai pas lue. 131 pages. Mal écrites. Pour simplifier le code du travail, y a mieux…

Voici donc quelques points qui me dérangent assez.

 

1) Tout d’abord, les conditions de travail qui peuvent effectivement se dégrader :

 

{Art. L. 3121-1. - La durée du travail effectif est le temps pendant lequel le salarié est à la disposition de l'employeur et se conforme à ses directives sans pouvoir vaquer librement à des occupations personnelles. }

« Art. L. 3121-2. - Le temps nécessaire à la restauration ainsi que les temps consacrés aux pauses sont considérés comme du temps de travail effectif lorsque les critères définis à l'article L. 3121-1 sont réunis. 

  • Ainsi, lorsque vous vous restaurer, vous restez à la disposition de l’employeur. Histoire que vous puissiez bosser un peu plus, bande de fainéants 

 

Art. L. 3121-17. - La durée quotidienne du travail effectif par salarié ne peut excéder dix heures, sauf dans les cas prévus aux articles L. 3121-18 et L. 3121-19, et en cas d’urgence dans des conditions déterminées par décret. 

Art. L. 3121-18. - Une convention ou un accord d’entreprise ou d’établissement, ou, à défaut, un accord de branche peut prévoir le dépassement de la durée maximale quotidienne de travail, en cas d’activité accrue ou pour des motifs liés à l’organisation de l’entreprise, à condition que ce dépassement n'ait pas pour effet de porter cette durée à plus de douze heures.

  • Cela reste douze heures…Il est d’usage de partager la journée en trois fois huit heures…Autant dire que là, on en est loin…Et ces motifs ne sont pas clairs du tout (c’est le but)

 

Art. L. 3121-20. - Au cours d’une même semaine, la durée maximale hebdomadaire de travail est de quarante-huit heures.

Art. L. 3121-21. - En cas de circonstances exceptionnelles et pour la durée de celles-ci, le dépassement de la durée maximale définie à l’article L. 3121-20 peut être autorisé par l’autorité administrative dans des conditions déterminées par décret en Conseil d’Etat, dans la limite de 60 heures. 

  • Et la semaine des 35H ? Elle est pour qui ? Ici, on encourage ce que je pourrai appeler prostitution d’entreprise. Tu as besoin d’argent, et ton salaire ne suffit pas ? Eh bien bosse encore plus, et tes efforts seront rémunérés. (Et au passage t’empêcheront d’avoir une vie de famille stable et appréciable pleinement)

 

Art. L. 713-13. - I. - Par dérogation à l’article L. 3121-21 du code du travail, pour les exploitations, entreprises, établissements et employeurs mentionnés aux 1° à 4° de l'article L. 722-1, aux 2° et 3° de l'article L. 722-20 et au 6° de ce même article pour les seules entreprises qui ont une activité de production agricole, la limite de quarante-quatre heures est calculée sur une période de douze mois consécutifs ; les mêmes exploitations, entreprises, établissements et employeurs peuvent être autorisés à dépasser le plafond de soixante heures mentionné à l’article L. 3121-22 du code du travail à la condition que le nombre d'heures supplémentaires effectuées au-delà de ce plafond n'excède pas soixante heures au cours d'une période de douze mois consécutifs.

  • Et embaucher des intérimaires, ce ne serait pas une meilleure solution ? Lorsqu’on pratique un travail harassant, il est absurde de bosser encore plus que la moyenne…

 

Art. L. 3142-4. - Pour mettre en œuvre le droit à congé du salarié défini à l’article L. 3142-1, une convention ou un accord collectif d’entreprise ou, à défaut, un accord de branche détermine la durée de chacun des congés mentionnés au même article. 

Art. L. 3142-5. - A défaut de stipulations dans la convention ou l’accord mentionné à l’article L. 3142-4, le salarié a droit à un congé de :[…]  4° Deux jours pour le décès d'un enfant ou pour le décès du conjoint, ou pour celui du partenaire lié par un pacte civil de solidarité, ou pour le décès du père, ou de la mère, ou du beau-père, ou de la belle-mère, ou d'un frère ou d'une sœur. 

  • En principe, deux jours pour un décès (trois serait mieux, mais bon). Uniquement si rien n’est précisé. Et lorsque c’est précisé, on dirait bien qu’il est possible de n’avoir qu’un seul jour, voir une demi-journée…Quand je disais qu’elle n’était pas claire…

 

2) Ensuite, au-delà de ces quelques inepties, voici quelques lois qui supposent une coopération employeur/ employé, mais qui comme  toujours peuvent tourner aisément en faveur de l’employeur.

 

Art. L. 3121-47. - L’employeur peut mettre en place un dispositif d’horaires individualisés permettant un report d’heures d’une semaine à une autre, dans les limites et selon les modalités définies aux articles L. 3121-50 et L. 3121-51, après avis du comité d’entreprise ou, à défaut, des délégués du personnel, s’ils existent. Dans le cadre de ce dispositif, et par dérogation à l’article L. 3121-29, les heures de travail accomplies au cours d’une même semaine au-delà de la durée hebdomadaire légale ou conventionnelle ne sont pas considérées comme des heures supplémentaires, pourvu qu’elles résultent d'un libre choix du salarié. 

  • Comment être sûr qu’il s’agisse d’un libre choix ?

 

Art. L. 3121-58. - Le salarié qui le souhaite peut, en accord avec son employeur, renoncer à une partie de ses jours de repos en contrepartie d'une majoration de son salaire. L'accord entre le salarié et l'employeur est établi par écrit.  

  • Ici encore, encouragement à la dégradation de sa vie en dehors du travail, motivée par une majoration de salaire. Très prometteur.

 

Art. L. 3122-1. - Le recours au travail de nuit est exceptionnel. Il prend en compte les impératifs de protection de la santé et de la sécurité des travailleurs et est justifié par la nécessité d’assurer la continuité de l’activité économique ou des services d'utilité sociale. 

  • Et cette nécessité, qui garantit qu’elle sera honnête ? Et pourquoi ne pas embaucher des intérimaires ?

 

Art. L. 3123-4. - Le refus par un salarié d'accomplir un travail à temps partiel ne constitue ni une faute ni un motif de licenciement. 

Art. L. 3123-10. - Le refus d'accomplir les heures complémentaires proposées par l'employeur au-delà des limites fixées par le contrat ne constitue pas une faute ou un motif de licenciement. Il en est de même, à l'intérieur de ces limites, lorsque le salarié est informé moins de trois jours avant la date à laquelle les heures complémentaires sont prévues. 

Art. L. 3123-12. - Lorsque l'employeur demande au salarié de changer la répartition de sa durée du travail, alors que le contrat de travail n'a pas prévu les cas et la nature de telles modifications, le refus du salarié d'accepter ce changement ne constitue pas une faute ou un motif de licenciement. 

  • Officiellement, oui. Mais officieusement, je pense que c’est une autre affaire…Et oser dire non à son employeur, je pense qu’il en faut du courage…

 

Art. L. 3131-3. - A défaut d’accord, en cas de surcroît exceptionnel d'activité, il peut être dérogé à la durée minimale de repos quotidien dans des conditions définies par décret.

  • Eh bien embauchez merde ! Votre objectif, c’est réduire le chômage, pas le temps de repos des travailleurs !

 

Art. L. 3133-3. - Le chômage des jours fériés ne peut entraîner aucune perte de salaire pour les salariés totalisant au moins trois mois d'ancienneté dans l'entreprise ou l’établissement.  

  • Et les autres ? Ils sont concernés par une perte de salaire je suppose ?

 

Bref, cette loi contient pas mal de points négatifs, et d’autres points soit illisibles, soit complexes, ou tout simplement neutres. Donc, oui, cette loi doit être supprimée, et repensée entièrement en faveur des conditions de travail et d’une meilleure répartition des horaires.

Préparez vous à pire, le TAFTA n'a pas encore éclos...

 

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