chômage

Avis d’actualité : #3, Macron en marche vers la transparence ?

 

Comme promis dans mon analyse de programme, voici un petit retour sur Emmanuel Macron, en espérant que ce soit la dernière fois que je parle de lui dans ces billets. Qu’en pensez d’une manière générale ? Qui le finance ? Où sont rangées ses casseroles à lui ? Tant de questions qui méritent des réponses ; et je tenterai de les donner.

 

Qui est-il ?

Une question bien étrange vous pensez ? Pourtant, elle mérite un éclaircissement important.

Une couverture de Libération ressassait récemment la théorie du vote utile, en affirmant que les électeurs de gauche faisaient face à un dilemme : voter un candidat de gauche radical (Mélenchon ou Hamon) ou choisir celui qui aurait la chance de battre madame Le Pen, à savoir monsieur Macron. Pour moi, la question ne se pose pas. Tant qu’un candidat obtient moins de 26% à mon étude de programme, il y a peu de chance que je vote pour lui face à Marine Le Pen. Eventuellement François Asselineau, mais ça reste une exception. Le vote utile est une vaste blague, ce n’est pas le sujet, mais il nous mène à la première question : Où situer Macron sur l’échiquier ?

Une légende affirme qu’il ne serait ni à gauche, ni à droite. Mais c’est faux ; le seul moyen de ne pas être situé sur l’échiquier, c’est d’être une éponge qui s’imprègne  de toutes les idées politiques, ou alors d’être une enveloppe dénuée de toute prise de décision politique. Est-ce le cas de « notre ami » ? En apparence, oui ; une éponge sans doute charismatique, mais une éponge quand même. Mais ce serait négliger l’ombre du néolibéralisme qui plane sur lui, et qu’il aurait bien du mal à cacher. Certes, côté questions de société, il est ouvert, et on serait tenté de le mettre à gauche ; mais par ses idées économiques, il est de droite. C’est pourquoi Macron est de centre-droit, tout simplement.

Qui est-il nécessite aussi un éclaircissement sur son parcours professionnel, une piqure de rappel. Macron a d’abord été inspecteur des finances, puis a travaillé chez Rothschild. Mais avant d’affirmer qu’il n’était que banquier, je préfère être honnête : assistant gérant chez Rothschild, ce n’est pas que Banquier. C’est banquier, avec des revenus astronomiques et un carnet d’adresse conséquents en plus.

Conclusion : Nous avons affaire à un ex-cadre de Rothschild portant un projet néo libéral de centre-droit.

 

Par qui est-il soutenu ?

Vous ne vous êtes jamais demandé pourquoi les média en parlaient autant ?

Monsieur Macron a beaucoup d’amis, et certaines amitiés sont fort utiles en campagne présidentielle. Si Du côté de Pierre Gattaz, le soutien n’est pas assuré (manque de garantie, il semblerait), le monde de l’entreprise est cependant bien représenté. On comptera ainsi le fondateur d’Axa et de l’institut Montaigne Claude Bébéar, de même que le directeur de ce même institut, Laurent Bigorgne. Cet institut libéral, ce « think thank » comme on dit dans les media, saura sans aucun doute guider monsieur Macron dans ses décisions économiques, étant donné qu’en Marche a été hébergé dans leurs locaux... A noter que Macron et Bigorgne ont tous deux été invités à Bilderberg. Un autre Think Thank que j’ai déjà évoqué, Terra Nova, compterait aussi parmi les contacts d’Emmanuel, si l’on se fie à l’amitié liant son directeur (Thierry Pech) avec le candidat.

Cette énumération ne répond cependant toujours pas à la question de départ ; c’est là qu’entre en jeux plusieurs multimillionnaires. Xavier Niel, propriétaire de Free (Et ancien administrateur de réseau voltaire pour l’anecdote), Pierre Bergé (proche de Terra Nova) et Mathieu Pigasse (Proche de Dominique Strauss-Kahn) sont tous trois copropriétaires du groupe Le Monde et du Nouvel Obs. Qui soutiennent-ils plus ou moins officiellement ? Emmanuel Macron. A cette occasion, on pourra remettre en cause l’objectivité du Decodex du Monde, surtout concernant les critiques envers Macron (monsieur Olivier Berruyer, auteur d’une enquête que j’ai consulté pour cet article, en a fait les frais). On pourra ensuite évoquer Patrick Drahi. Cet homme d’affaires, passé maitre dans l’art de magouiller avec l’argent et les rachats d’entreprises, est propriétaire (actionnaire, c’est pareil) d’Altice, dont dépendent SFR, Libération, BfmTv, RMC et l’Express.  Autre caractéristique : c’est un soutien de Macron. Pour finir avec Altice, on rappellera que Bernard Mourad, patron d’Altice media groupe, a quitté son poste pour la campagne d’En marche. Enfin, il semblerait que Bolloré fasse aussi parti de cette fine équipe. (Possesseur de Vivendi, Canal+, …)

Toujours dans les soutiens, on notera ceux (voir l’engagement) des multimillionnaires Françoise Holder et Bernard Arnaud. (Eventuellement Alexandre Bompart, mais il s’agit là de rumeurs). Et dans cette veine, on mentionnera aussi le soutien d’Alain Minc, économiste et président de la SANEF, société d’autoroute, et celui de Jacques Attali, qu’on ne présentera plus.

Conclusion : monsieur Macron a des contacts nombreux dans les média et dans les entreprises, ce qui soulève un problème important : celui des conflits d’intérêts…

Macronéconomie

Agit-il vraiment dans l’intérêt du pays ?

Lorsqu’on brigue un mandat présidentiel, il est assez logique d’avoir un certain égo. Néanmoins, celui-ci ne doit pas éclipser la lutte pour servir les intérêts du pays. Monsieur Macron peut-il prétendre agir dans ce sens ? Visiblement, la moralisation de la vie politique ne s‘applique qu’aux autres…

Par où commencer du coup ? Je serais tenté d’aborder de plein fouet la question des autoroutes. L’une des erreurs économiques les plus honteuses de cette république aura sans doute été de privatiser les autoroutes. Immoral et scandaleux, cette décision trouve écho à chaque renouvellement de contrat, comme celui qui a eu lieu sous la houlette de monsieur Macron. Parmi les sociétés d’autoroute, on retiendra Vinci et Sanef, toutes deux possédées par des amis plus ou moins proches de Macron. La teneur du contrat n’est hélas pas connue, mais il est évident que le soutien de ces industriels pour sa campagne n’est pas désintéressé.

Autre bien public, autre privatisation : voici venir l’affaire Toulouse Blagnac, un aéroport bradé à des intérêts étrangers, avec comme acteur de cette mascarade, un certain Emmanuel M. Officiellement, il n’y a jamais eu privatisation, mais les faits démontrent le contraire, d’autant plus que les principaux actionnaires (et officieusement dirigeants) de cet aéroport se sont servis allègrement dans les caisses.

Enfin, dernier exemple dans le volet privatisation/ rachats, Alstom. La branche énergie de cette entreprise qui faisait notre fierté a été vendue à General Electric à cause de Macron. Arnaud Montebourg s’y était opposé avec un décret, mais dès le remaniement, le nouveau ministre de l’économie s’était empressé de vendre pour satisfaire l’oligarchie. Une vente qui causa une grande perte à la France, et qui entraina à la fois des gains importants pour la direction d’Alstom et des licenciements pour des centaines d’employés de la firme.

Pour conclure cette partie, on pourra penser à une énième situation de conflit d’intérêt, la présence de Jean Jacques Mourad au sein de la campagne de Macron. En plus d’être le frère d’un certain Bernard cité plus haut, il est surtout un employé bien placé chez les laboratoires Servier (Si, vous savez, le Médiator…). Sachant qu’il occupait jusqu’à sa démission (pour une fois, il y a eu des résultats) la fonction de conseiller santé pour la campagne, cela démontre encore une fois que les amitiés et contacts de monsieur Macron sont pour lui un atout assez particulier au regard des intérêts du pays.

Conclusion : en plus des conflits d’intérêts déjà mentionnés précédemment, il est évident que sa passion pour les privatisations et la braderie de fleurons nationaux à l’étranger font de lui un candidat peu soucieux de l’avenir de la Nation.

 

Est-il concerné par des scandales financiers, lui aussi ?

              Fillon puis Le Pen ont démontré avec succès que la malhonnêteté est loin d’être éradiquée au sein de la classe politique. Une apparition alors dans les média : Saint Emmanuel aux mains immaculées…Lui au moins n’a rien fait de mal. Vous pensez ? Les affaires le concernant sont nombreuses, sans doute trop pour que les grands média s’y intéressent. Quand le docteur Macron plaide en faveur de la lutte contre la corruption, Mister Emmanuel incarne le cliché du politicien corrompu et magouilleur. Il aime l’argent et ne s’en cache pas, mais ce n’est pas pour autant qu’il se montre transparent sur la question.

Pour ce paragraphe, je ne cache pas que ma principale source aura été l’enquête d’Olivier Berruyer, comme précisé dans la seconde partie. Afin d’éviter la paraphrase, je vais récapituler pour faire simple.

Tout d’abord, Macron s’est considérablement enrichi avec son passage chez Rothschild. Sur quelques années, le voilà à toucher le gros lot avec plus de 2 millions de gain en tant qu’associé-gérant pour la plus grosse part ; ce qui fit de lui un millionnaire précoce au regard de sa carrière ; une carrière plus fructueuse que certains patrons de grands groupes si on compare en terme d’années. Ce que devinrent ces millions, nul ne le sut. Sous-estimant pendant un temps son patrimoine (d’où sa défense d’un droit à l’erreur dans son programme je suppose), Macron présente actuellement des comptes étonnement vides. Sur trois ans, l’ancien ministre aurait donc dépensé un smic par jour…Si on entre dans le domaine des suppositions, on pourra affirmer que Macron pratique simplement l’optimisation, voir l’exil fiscal. Une autre solution consisterait à affirmer que tous ses millions sont passés dans la maison de sa femme. En effet, Emmanuel n’a plus son appartement (vendu à un prix inférieur au prix d’achat, ce qui laisse ici aussi penser à une combine), n’a presque plus de biens…Bref, ses explications sont confuses et peu précises. Il n’empêche que plus de 2 millions d’euro sont toujours dans la nature, et l’enquête ouverte suite à la demande d’Anticor n’aura rien changé.

Si on continue dans l’enquête fort utile de monsieur Berruyer, on pourra insister sur les affaires douteuses entourant cet appartement, pour lequel les sommes engagées ont été astronomiques au regard de ses revenus d’alors.

Si on quitte ce domaine et que l’on approche de celui des soupçons émis ici et là, on pourra trouver d’autres éléments à charge contre Macron, des éléments sur lesquels il est impossible de se prononcer avec certitude. Pêle-mêle, Emmanuel M. est soupçonné de s’être fortement enrichi lors du rachat de Pfizer par Nestlé, la commission touchée par Rothschild alors qu’il y était s’élevant à de très hauts niveaux ; il est soupçonné d’avoir bénéficié d’avantages en usant de son pouvoir élyséen pour favoriser divers entreprises lors de rachats (on pensera aux exemples précédents par exemple), ce qui constituerait un délit de corruption ; on l’accuse aussi d’avoir été rémunéré à la fois par Rothschild et à la fois par l’Elysée au début de sa carrière dans les sphères du pouvoir. Enfin, je ne reviendrai pas sur un membre de sa campagne rémunéré par le Parlement et sur l’affaire à Las Vegas, médiatisée pendant quelques jours.

Emmanuel Macron est loin d’être honnête, et mes accusations (sans fondements sûrs et certains) ne sont pas dénuées de clairvoyance ; s’il s’agissait que d’une mauvaise gestion d’argent, cela remettrait cependant en cause sa capacité à gérer un pays entier…

Les démentis et affirmations de son entourage quant au brouillard entourant ces questionnements sont et ont été largement insuffisants bien entendus ; dire « ce n’est pas vrai » ne suffit pas à dédouaner un candidat, au même titrer qu’une absence de preuves n’équivaut pas à une preuve d’absence.

Conclusion : derrière son sourire se cache un homme visiblement très astucieux, assez pour le laver de tout soupçon. Pourtant, que ce soit la gestion obscure de son patrimoine ou les conditions floues de certaines tractations, il parait clair qu’il n’est pas de côté des politiciens les plus honnêtes.

 

Faudrait-il voter pour lui ?

Non, ni au premier ni au second. Mais vous faites ce que vous voulez, ça n'engage que moi...

 

 

 

 

 

 

 

 

Lecture de programme #2 Jacques Cheminade

 

Je ne donnerais pas toujours la raison pour laquelle j’étudie tel programme dans tel ordre. Cependant, le cas de Jacques Cheminade est assez intéressant pour que j’en parle.

Considéré depuis longtemps comme un clown parce qu’il a le tort d’être un honnête antisystème aux projets ambitieux, il est de notoriété publique qu’il fut boycotté par les média de l’oligarchie de manière honteuse. Un journaliste du Monde affirmait ainsi sans complexe le refus d’évoquer Cheminade dans leur journal à l’occasion des élections de 2012. (A suivre d’ailleurs dans mon prochain billet sur les média)

Pourtant, le système gagnerait à lire et à parler de Jacques Cheminade, et de beaucoup d’autres candidats peu connus d’ailleurs. (Etude basée sur les catégories « 100jours » et « projet » de son site internet)

 

Quelques mots sur le sujet : Candidat en 1995 (s’ensuivit une procédure de censure économique) puis en 2012 (je lui aurai donné mon vote si j’avais pu), il doit être un des rares candidats à la présidentielle que j’ai pu rencontrer, bien que j’étais alors trop jeune pour comprendre qui était-il. Comme dit précédemment, les média s’arrangent pour ne pas parler de lui, aussi son nom ne vous dit peut-être même rien. Néanmoins, certaines parts de sa personnalité en font quelqu’un de très différent, parfois difficilement compréhensible pour les classes moyennes.

On peut ainsi imaginer,  de manière tout à fait subjective, les données suivantes:

=> président convaincu: 82%

=> Président complexe: 15%

=> Président influençable: 3% (le risque zéro n'existe pas

 

1° slogan

 

« Libérons-nous de l’occupation financière »

Un slogan trop précis selon moi, mais qui  a le mérite d’être clair et d’annoncer la couleur.

 

2° son programme quant aux 100 jours suivants l’élection

 

A. Remettre la France au travail en convoquant une conférence nationale sur l’emploi, dont les débats seront retransmis par les médias publics. L’on y explorera tous les secteurs pouvant embaucher rapidement […] organisera une formation professionnelle d’urgence dans des centres agréés. Une politique de crédit public soutiendra cet effort […] aux entreprises des moyens de créer des CDI contre l’embauche d’apprentis. […]

=> Une volonté de  travail en synergie avec les acteurs de l’emploi, bien que cette mesure, même telle qu’elle est présentée sur le site en version complète, manque un peu de clarté

 

B. […] une conférence internationale sur la dette et la réforme du système monétaire international (Jubilé et Nouveau Bretton Woods).

=> Une très bonne chose, il convient en effet de faire une mise au point sur ces sujets.

 

C. Entamer la bataille, à l’ONU et au sein de notre parlement, pour que soit votée une loi de séparation bancaire, un nouveau Glass-Steagall global et national. Je demanderai que les débats soient retransmis sur les chaînes publiques de télévision, à l’image de ce que furent les interventions […] à l’occasion du vote de la loi Glass-Steagall sous […] Franklin Roosevelt

=> Une mesure essentielle dans le monde d’aujourd’hui, cette idée constitue l’un des piliers de la politique voulue par monsieur Cheminade.

 

D. Engager le retrait de l’euro […] monnaie-relais de la mondialisation financière – et à ce titre inacceptable – et examiner la possibilité d’une monnaie commune de référence entre pays européens attachés aux mêmes valeurs, et réservée aux relations extérieures des pays y adhérant.

=> Je suis assez partagé sur la question estimant qu’une réforme de l’UE suffirait sans pour autant abandonner l’euro. Cette mesure a cependant le mérite de présenter un retrait réfléchi, contrairement au retrait « made in FN. »

 

E. Entamer des discussions au sein de l’Union européenne pour substituer au système monétariste actuel, tout aussi inacceptable, une Europe des peuples et des patries fondée sur de grands projets d’intérêt mutuel au sein d’un système gagnant-gagnant.

=> Bien que redondant avec la mesure précédente, cette vision d’une Europe ambitieuse est tout à fait la mienne.

 

F. Bâtir un nouvel ordre économique international […], avec les pays membres des BRICS et tous ceux qui sont disposés à briser le garrot financier mondial. Instituer au besoin un G12 avec tous les pays membres des BRICS, s’appuyant sur l’initiative chinoise de Nouvelle route de la soie.

=> Je serai d’accord à la condition que parmi les BRICS, la Chine et l’Inde acceptent d’améliorer les conditions de travail dans leurs usines. J’éclipserai au besoin la question du Tibet, bien que cela me tienne à cœur.

 

G. Créer un ministère du Co-développement, de la Coopération et de l’Intégration, qui organisera une politique de développement et d’accueil tout particulièrement orientée vers les réfugiés politiques et la jeunesse africaine, et devant aboutir à un développement inclusif du Moyen-Orient et de tout le continent africain.

=> Là encore, je partage cette ambition avec Jacques Cheminade. Pour limiter la crise des réfugiés, la meilleure des choses consiste à ne pas leur donner de raison de partir.

 

H. Tripler progressivement les moyens de notre Banque publique d’investissement pour qu’elle puisse réellement venir en aide au décollage et à l’essor des PME et des ETI.

=> Je dois reconnaitre que je ne maitrise pas encore la partie finance, mais l’investissement me semble être une bonne chose.

 

I. Rétablir les heures d’étude dans l’enseignement primaire et secondaire, pour aider aux devoirs et aux leçons, […] Augmenter de 20 % le salaire des enseignants et organiser leur suivi des élèves après les heures de cours.

=> Risque de surcharge de travail pour les élèves, mais l’augmentation des enseignants est nécessaire.

 

J. Engager le retrait de l’OTAN, qui n’a plus aujourd’hui d’autre raison d’être que d’imposer un ordre mondial militaire et financier se substituant à celui de l’ONU.

=> J’approuve, et j’ose espérer que c’est le cas de la majeure partie des candidats.

 

K. Consacrer aux dépenses militaires un budget supérieur à 2 % du PIB, afin de retrouver une capacité de recherche et un traitement des matériels et de l’équipement dignes de nos soldats, tout en engageant avec vigueur le démantèlement des dispositifs nucléaires militaires avec tous les pays qui en disposent.

=> Une politique ambitieuse, mais le démantèlement nucléaire, en attente d’une pacification du monde, me semble risqué.

 

L. Faire de la culture le pilier essentiel de ma politique, en aménageant nos établissements culturels publics et privés pour un accès gratuit éducatif et interactif, sept jours sur sept et en soirée. Encourager […] les chorales, qui sont en petit ce que la République doit être en grand.

=> Manque un peu de précisions, mais il s’agit là d’idées fortes intéressantes.

 

M. Mener dans ce contexte une grande politique spatiale et de soutien aux technologies de pointe, […] comme la fusion thermonucléaire contrôlée. Il s’agit […] d’un projet ouvert à toutes les coopérations internationales en vue des objectifs communs de l’humanité.

=> La question des énergies renouvelables aurait gagné à être abordées ici, mais la conservation d’acquis technologiques est aussi une bonne chose.

 

[…] en cas de conflit sur les orientations fondamentales […] en l’absence d’accord entre exécutif et législatif, je saisirai la nation par voie de référendum, […].

=> C’est à envisager en effet.

 

On notera aussi un soutien à l’agriculture traditionnelle face à la catastrophe actuelle.

 

3° conclusion finale

 

Sous des airs de propositions pas toujours très bien agencées, Jacques Cheminade propose un projet ambitieux et dense. On regrettera paradoxalement le manque de clarté et de précisions. Néanmoins, il a le mérite de faire réfléchir quant aux changements futurs, et sa politique spatiale est une particularité qui ne tient pas uniquement de l’anecdote. Son combat contre la finance est de son côté désintéressé et louable.

 

Mes notes d’adhérence :

 

Penser l’Europe

3,5/5

Réorganiser le travail et l’emploi

2,5/5

Une sécurité assurée

1,5/5

La réindustrialisation de la France et sa protection économique

3/5

Une réforme culturelle ambitieuse

3,5/5

Penser le défi écologique

2,5/5

Réguler la place des marchés financiers et des banques

2,5/2,5

Penser l’avenir spatial

2,5/2,5

Penser la place et le financement de l’armée française

3/5

Penser les relations internationales

4,5/5

Niveau d’absence de danger pour la France

5/5

 

35/50

 

Bref : un candidat à la hauteur avec de l’ambition, mais un manque de clarté qui pourra pousser les électeurs à se tourner vers quelqu’un d’autre (le boycott des média à son encontre n’aidant pas). On pourra regretter aussi l’absence dans son programme de précisions quant à la sécurité, bien que le développement économico-culturel puisse y contribuer. Attention, le défi écologique, particulièrement marin, n'est pas évoqué ici, mais Cheminade a aussi développé une réflexion à ce sujet.

 

Cette réflexion s’appuie uniquement sur le programme présent dans les liens ci-dessous, en partant du principe qu’un citoyen lambda ira lire ceci pour se faire une idée.

Liens :

http://www.jacquescheminade2017.fr/Mes-cent-jours

La théorie du pyromane qui voulait être pompier

N’importe quel observateur pourra le confirmer : en politique, on parle beaucoup des problèmes, mais quand il s’agit d’aborder les solutions, on devient vite plus vague, ou moins réfléchi, c’est selon. Je ne regrette pas les généralités ou les approximations dénuées de chiffres, moi-même j’en fais beaucoup. Non, plutôt cette manie d’annoncer dans le feu de l’action des mesures destinées à calmer la populace.

Mais au final, le problème auquel nous avons affaire, ne résulte-t-il pas souvent de celui qui tente de le résoudre ? Ainsi, la solution proposée, au lieu de résoudre le problème, ne sert-elle pas seulement à maintenir en place un cercle vicieux, qui donne l’illusion de la résolution du problème ? Bon, après cette réflexion alambiquée, je m’explique : lorsqu’un politicien « A » propose une solution à un problème, ce dernier n’est-il pas souvent de la cause de la politique à laquelle il adhère ?

 

La Lybie a été dévastée par une crise politique et une guerre civile, qui a fait d’un des pays les plus développés du coin l’un des potentiels les plus gâchés. Kadhafi a été assassiné afin de couvrir les agissements d’un certain X. Mais le problème n’est pas là.

La France est intervenue là-bas. Sans doute voulait-elle copier les américains qui avaient si glorieusement libéré l’Irak. Toujours est-il que depuis ce jour, il n’y a plus de Lybie, et les voisins en pâtissent sérieusement. L’on voit ainsi arriver sur les côtes européennes des milliers de migrants. Des gens qui fuient leurs foyers à cause de la guerre. Des êtres humains aussi, bien que certains laissent planer le doute dès lors qu’ils soutiennent Daesh.

Personne n’a la capacité d’accueillir un pays entier dans des conditions idylliques. Mais en tant qu’être humain, nous ne pouvons pas décemment les renvoyer dans un pays dont nous avons participez à la ruine.

Face à cette vague de migrants, voilà donc que monsieur l’ex-président Sarkozy, se positionnant en bon politicien de droite qui se respecte, nous sort la tirade habituelle. Et c’est là que vient le premier exemple :

  • Problème : arrivée massive de migrants fuyant leurs pays en guerre
  • Cause : guerre civile accélérée par monsieur Sarkozy
  • Réaction et solution : indignation de monsieur Sarkozy face à l’arrivée de migrants.

Je pourrai aussi parler de la méfiance des USA envers les migrants ; USA principaux fournisseurs de déstabilisants pour le Moyen-Orient.

 

Autre problème, celui du chômage. A croire que le malheur des autres sert qu’à offrir une opportunité de plus aux libéraux de s’exprimer.

On accepte la mondialisation telle qu’elle est. Soit. On entre en concurrence avec des pays pratiquant le dumping social. Soit. On délocalise à tout va. Pourquoi pas. On parle de politiques de suppression de fonctionnaire. Ok. Enfin, on parle de rallonger la durée du temps de travail et la durée de départ à la retraite.

Et après, on vient se plaindre du chômage.

N’y a-t-il pas un problème quelque part ?

 

Troisième et dernier exemple. Un gouvernement de gauche. Elu pour un programme de gauche. Et voilà qu’on s’engage dans un social-libéralisme, qui n’est pas vraiment une politique de gauche contrairement à ce qu’on voudrait nous faire croire. (Qu’on fasse une politique de droite ; cela ne me dérange pas dans la forme, à condition qu’on ait voté pour. Et ni moi ni une majorité des français ne voulaient et ne veulent d’une politique de droite.). Les repères politiques sont ainsi fragilisés. A cela se rajoute des directives européennes qui empiètent sur notre souveraineté et des média inconscients. Les repères sont définitivement brouillés. A savoir aussi qu’il est courant d’entendre l’affirmation qu’aucune alternative ne soit possible. Ainsi, un parti qui aurait une alternative (ou qui penserait en avoir une, j’y viens) ferait figure de remplaçant capable de changer la donne.

Voilà donc qu’un parti d’extrême droite par ses positions sécuritaires et rétrogrades arrive sur l’échiquier politique.

Et on s’étonne et s’alarme de la montée du Front national ? De la perte de crédibilité pour les partis traditionnels ?

Peut-être que le moyen de réduire la progression d’un parti qui, il faut l’avouer, présente autant d’incohérence de programme et de vide politique, serait de tenir ses promesses politiques. D’appliquer une politique humaine et réductrice d’inégalités. De ne pas baisser les bras pour autant au niveau de la sécurité. Bref, l’application d’une politique ambitieuse et juste.

 

Voilà trois exemples, que l’on pourrait résumer de la manière suivante : l’oligarchie actuelle combat ses propres enfants. Qu’est-ce que l’immigration, si ce n’est l’enfant de la guerre et des inégalités de développement ? Qu’est-ce que le chômage, si ce n’est l’abandon des industries au profit de la fortune personnelle à court terme ? Qu’est-ce la montée du FN, si ce n’est la descente de la crédibilité de la politique et des média traditionnels ?

 

Si jamais vous avez l’honneur de rencontrer un de ces politiciens qui cherchent à apporter des réponses absurdes à des problèmes qui le sont encore plus, n’hésitez pas à les interpeller, et demandez leurs si la meilleure des choses à faire n’aurait pas été de refuser cette délocalisation, de s’en tenir à ses principes ou de voter une loi en faveur du développement de nos voisins africains.

Actuellement, on en arrive à une situation où un mauvais jardinier plante une mauvaise herbe en espérant une rose, et tente ensuite de l’arracher car elle a envahi tout le jardin. Autrement dit, de qui se moque-t-on ?

Idées fausses sur le travail et l’emploi (Précisions sur l’absurdité du libéralisme actuel)

=> Le salaire des grands patrons, aussi élevé soit-il, n’est pas un mal. Celui des employés doit par contre diminué, car ils sont beaucoup trop payés.

  • On commence fort avec cette affirmation courante. Pour beaucoup de gens, baisser le salaire des employés résoudrait bien des problèmes, mais pas touche à celui d’un patron qui n’aura peut-être jamais travailler pour sa boite en tant qu’ouvrier…

 

=> Les indemnités de licenciement doivent être baissées, afin de ne pas pénaliser les actionnaires l’entreprise. Par contre, les primes de départ à la retraite (des cadres supérieurs de l’entreprise) peuvent être conséquentes, pour les remercier du travail 100 fois plus compliqué qu’ils ont accomplis par rapport à un vulgaire employé

  • Doit-on insister sur ce point vraiment ? Un employé licencié, c’est parfois quelqu’un (et non pas quelque chose) qui aimait son job et qui le perd à cause de la mondialisation (j’y reviendrais), ou tout simplement parce qu’il faut faire des économies sur les salaires des ouvriers (cf point n°1). Si en plus on lui enlève de quoi faire passer la pilule, c’est sûr qu’on ira loin…

 

=> Si l’employé travaille plus longtemps, cela créera plus d’emplois.

  • Là, faudrait qu’on m’explique ? Pour augmenter la capacité d’un bus, jusqu’à preuve du contraire, il faut doubler sa taille, et non pas le réduire de moitié…

 

=> Puisque les gens vivent plus longtemps, l’âge de départ à la retraite doit être augmenté

  • Si les gens ont parfois tendance à vivre plus longtemps, peut-on dire la même chose de leur forme physique ? Et puis merde, vivre plus longtemps, n’est-ce pas la promesse justement de profiter plus longtemps de la vie ?

 

=> Il faut travailler le dimanche pour augmenter les profits. D’ailleurs, mes salariés sont tous d’accord là-dessus.

  • Ce que les gens achèteront le Dimanche (s’ils ne bossent pas ce jour-là d’ailleurs), ce sont des marchandises qu’ils auront acheté pendant la semaine en temps normal. Par ailleurs, les salariés sont d’accord parce qu’il y a la promesse de gagner plus, ou alors parce les autres salariés sont d’accord…

 

=> Il est temps d’arrêter de défendre vos acquis sociaux. Il faut se moderniser un peu.

  • C’est clair que rester dans le 19ème siècle, c’est bien plus moderne que les revendications d’en face…

 

=> Nous devons délocaliser notre entreprise en Asie, les ouvriers français nous coûtent trop cher.

  • Délocaliser une entreprise entraine le chômage de centaines d’ouvriers, qui ne pourront pas consommer la marchandise produite en Asie par leur ancienne entreprise. Quelque part, le profit est donc moins important pour l’entreprise (mais reste fort intéressant pour le patron c’est sûr)

 

=> Vive la privatisation !!

  • C’est sûr que les gens, en ayant pour fournisseur de biens des gens autre que l’état, vont être très heureux. Eux qui se plaignent des hausses de prix, ils vont être servis. Je pense à vous entreprises d’autoroute en France et entreprises de chemin de fer en Angleterre…

 

=> Vous n’êtes pas en faveur d’une mondialisation sans règles et d’un libéralisme excessif ? Vous êtes donc un extrémiste ! Communiste va.

  • Qui est vraiment l’extrémiste dans ce cas-là ? De plus, défendre une autre vision économique que les libéraux, ce n’est pas être communiste (bien que ces derniers défendent une autre vision). Il serait temps d’arrêter le manichéisme.

 

=> On voit ce que les programmes de gauche ont fait en Amérique du Sud. Voyez plutôt comment fonctionne à merveille nos voisins allemands et anglais.

  • L’Amérique du Sud, miné par les américains depuis des décennies, peut difficilement appliquer une politique de gauche sans avoir de bâtons dans les roues…De plus, parlons-nous d’un programme pour la France ou la Bolivie ? Enfin, nos voisins allemands ont une précarité élevée et une mentalité qui en empêche beaucoup de se plaindre de mauvaises conditions de travail. Cependant, les manifestations existent aussi là-bas. Au Royaume-Uni, les méthodes de Thatcher ont foutu le pays en l’air, beaucoup aujourd’hui le font remarquer. (Cf point n°7)

 

=> Il n’y pas d’alternative. Le libéralisme marche très bien, il faut continuer dans cette voie.

  • No comment

Emploi, chômage, modernisation et mondialisation, quels résultats, quelles solutions ??

Les controverses autour de la loi travail n’en finissent pas, et pour résumer mon avis, je suis à la fois contre la loi travail, contre cet usage du 49.3, et contre les violences envers les civils de la part de manifestants ; dégrader le mobilier urbain n’apporte rien d’utile. La police est aussi coupable de débordements, mais les situations auxquelles ils sont exposés depuis des mois les justifient je pense, surtout que l’on oublie rapidement les pavés et les cocktails d’en face.

Au gré des discussions, j’ai pu constater que le but ultime de ce pays est d’en finir avec le chômage, coûte que coûte, quitte à perdre des acquis sociaux. C’est toujours au travailleur de faire des sacrifices, parfois au patron des petites entreprises, mais en aucun cas les « grands » de ce monde économique n’auront à lever le petit doigt. Parallèlement, on se dirige vers une précarisation acceptée de certaines professions. On ne voit aussi que les côtés bénéfiques de la modernisation, une mondialisation poussée qui intègre le progrès à tout prix, peu importe le résultat au bout. Tout cela aboutit à ma nouvelle réflexion, qui sera je l’espère un peu plus organisée.

 

Tout d’abord, parlons rapidement des entreprises. Celles-ci se débrouillent tant bien que mal dans un monde en crise.

La première chose que le gouvernement et que les politiques iront évoquer, c’est la situation où laquelle l’entreprise doit avoir la capacité de produire plus. Est-ce logique ? J’en doute. Il faudrait déjà sortir du marasme économique avant de réfléchir à ce cas de figure qui ne concerne finalement que les entreprises les plus florissantes. Mais admettons, une entreprise a besoin d’augmenter sa productivité. La solution la plus communément admise, c’est la hausse du temps de travail de ses employés. Faut-il alors s’étonner qu’il y ait du chômage, puisque l’on encourage les gens qui bossent à travailler encore plus ?

L’autre cas de figure évoqué, c’est la possibilité de licencier plus facilement, afin que les charges de l’entreprise baissent, en cas de difficultés financières…Passons le fait qu’actuellement, beaucoup « d’efforts » ont été faits en ce sens. Le licenciement d’une personne fait baisser les charges en même temps que la productivité non ? L’entreprise ne se condamne-t-elle pas à un cercle vicieux ?

Enfin, on parle des start-up, nouvelles héroïnes du monde de l’entreprise. Des jeunes gens, fraîchement diplômés d’une école où on leur apprend que le but dans la vie, c’est de fonder sa propre entreprise, lancent leur start-up, parfois pour des sujets futiles. Ils connaissent les risques, je suppose, de se lancer à quelques-uns dans le monde des entreprises ? La dure réalité des marchés ? Si c’est le cas, pourquoi cette start-up, dont le patron sera issu en général d’une situation financière aisée, demande de l’aide à l’état lorsque tout ne se passe pas comme prévu ? (Si on achète un pistolet pour tirer sur une cible, si la balle ricoche et blesse un ami, peut-on pour autant blâmer le vendeur ?) Et pourquoi, inversement, devrait-elle payer très peu d’impôts, surtout quand sa situation financière est au beau fixe ?

 

Je pense avoir ici cerné les problèmes auxquels la loi El-Khomri devait remédier. Mais comme toujours dans un monde de plus en plus libéral, on ne prend pas le monde socio-économique dans son ensemble, et on met tout le monde dans le même panier, CAC40 et PME ensemble. Cela sans prendre en compte en plus les difficultés engendrées par le système actuel.

Besoin d’une hausse de productivité ? Embauchez des intérimaires. (Dont la sûreté de l’entreprise d’intérim aura été vérifiée au préalable). Vous conservez ainsi la productivité de vos salariés (augmentez les heures l’aurait baissé) et vous en gagnez avec des mains supplémentaires. Il faudrait aussi penser à accorder un poste peut-être définitif, si l’entreprise reste florissante et que cet intérim fait du bon boulot.

Besoin de faire des économies en temps de crise ? L’état doit ici intervenir, en payer une partie du salaire des employés, assez pour permettre à l’entreprise de vivre décemment (sans non plus lui faire de cadeau, l’entreprise peut aussi trouver de nouvelles stratégies, comme le prévoient les règles informelles qui régissaient le marché du travail.)

Pour le cas de la start-up, on pourrait ajouter que puisque les risques sont connus, l’état n’a pas le devoir de l’assister en permanence.

 

Maintenant, on pourrait envisager quelques pistes pour l’emploi.

Rapidement, je souhaiterai la mise en place d’un CV réellement anonyme. Pas de nom/ prénom, pas de sexe, pas d’adresse, pas d’âge, …Juste l’expérience. Suivra ensuite un entretien physique, où l’employeur sera donc tenu de se justifier en cas de refus. (Pourquoi ne pas créer des contrôleurs à la création d’emploi, qui visionneraient les entretiens ; un peu trop de flicage cependant)

Ensuite, la hausse du smic à 1600€ doit être envisagé, quitte à indexer les salaires des politiques dessus (et des dirigeants des grandes boîtes pourquoi pas ?)

Une journée compte 24H. Il convient donc de la partager en trois parties, 8h pour se reposer, 8h pour vivre et se cultiver, et 8h pour travailler et se rendre sur le lieu de son travail. Sauf exceptions, le dimanche doit rester un jour consacré à la famille et au repos complet, afin d’entamer la nouvelle semaine en forme.

Le jour viendra où j’aurai trouvé un moyen de réformer le code du travail, après une lecture complète. Mais en attendant, celui-ci doit fournir un support efficace pour le contrôle des conditions de travail.

 

Enfin, dernière partie de cette réflexion, quelles conséquences et solutions pour la mondialisation/ modernisation ?

En dehors d’une expansion du commerce, et d’une ouverture des frontières, on pourra cependant remarquer quelques points négatifs…

 

Tout d’abord, l’évidence même, comment ne pas parler des délocalisations. Attiré par les conditions sociales inexistantes de certains pays, on lance un processus de délocalisation que je baliserai en trois étapes.

  • Délocalisation de la production
  • Améliorations des conditions économiques (mais légèrement) du pays, donc hausse des conditions de travail, qui deviennent un peu moins cruelles (mais toujours aussi peu éthiques)
  • Inspiration et tentative d’application de ces conditions de travail aux pays européens puisque on dispose de plus de moyens et de plus de compétences, et que cela devient un peu moins avantageux dans l’autre pays.

Pour faire simple, la délocalisation, si ce n’est pas pour lorgner sur le marché local, n’apporte rien de bon. Rien qu’à voir le nord de la France, on comprend les limites de ce système. Ajoutons aussi à cela le transfert d’un savoir qui aurait pu, en restant chez nous, nous procurer un avantage.  

Pareillement, l’arrivée massive de la robotisation et de l’informatisation des tâches créée sans aucun doute de la suppression d’emplois, que les métiers en rapport avec ces « progrès » ne suffiraient à combler. Une seule personne et son ordinateur fait maintenant le boulot que trois personnes faisaient il y a dix-quinze ans. Et on s’étonne ensuite que le chômage monte…L’usage de robots et d’informatique n’est pas à proscrire, mais pourquoi ne pas les réserver surtout pour des tâches dangereuses ? Ainsi, on peut imaginer une terraformation de Mars faite essentiellement avec des robots, puisque ces derniers doivent se trouver absolument une utilité…

 

Des pratiques liées à l’emploi et au travail devront disparaitre si on veut faire les choses correctement. Ainsi, fini les publicités par téléphone, déplaisantes et souvent inutiles. Fini aussi les délocalisations de plateformes téléphonique au Maghreb. Fini le stress dans ces plateformes. Les objectifs seront à atteindre dans le respect du salarié.

On peut aussi souhaiter la nationalisation de quelques entreprises (autoroutes, etc…) qui assureraient à l’état une indépendance envers les entreprises privées et une souveraineté qui profiterait aux français.

L’encouragement d’un made in France écoresponsable est fort souhaitable. Se pencher sur la question d’une taxe à l’importation plus ou moins importante selon la provenance de la marchandise (non-respect des règles éthiques au travail= forte taxe par exemple) est aussi possible.

 

Il est temps de faire cesser la légende qui assure qu’un autre chemin que le libéralisme nous mènerait droit vers la destruction économique. Cette autre croissance est possible (pourquoi vouloir croître à tout prix d’ailleurs ?) il faut juste s’en donner les moyens. Autant dire qu’avec des libéraux comme E. Macron, A. Juppé, JF. Copé ou R. Yade, on est mal parti.

Enfin, il faut aussi penser le monde économique de manière globale et sur le long terme. La loi El-Khomri illustre d’ailleurs parfaitement ce qu’il ne faut pas faire…

 

Loi travail: je l'ai lue, j'ai donc le droit d'en dire du mal

 

Alors, cette loi travail ? Vaut-elle vraiment ces manifestations ? Oui. Et on ne pourra pas dire que je ne l’ai pas lue. 131 pages. Mal écrites. Pour simplifier le code du travail, y a mieux…

Voici donc quelques points qui me dérangent assez.

 

1) Tout d’abord, les conditions de travail qui peuvent effectivement se dégrader :

 

{Art. L. 3121-1. - La durée du travail effectif est le temps pendant lequel le salarié est à la disposition de l'employeur et se conforme à ses directives sans pouvoir vaquer librement à des occupations personnelles. }

« Art. L. 3121-2. - Le temps nécessaire à la restauration ainsi que les temps consacrés aux pauses sont considérés comme du temps de travail effectif lorsque les critères définis à l'article L. 3121-1 sont réunis. 

  • Ainsi, lorsque vous vous restaurer, vous restez à la disposition de l’employeur. Histoire que vous puissiez bosser un peu plus, bande de fainéants 

 

Art. L. 3121-17. - La durée quotidienne du travail effectif par salarié ne peut excéder dix heures, sauf dans les cas prévus aux articles L. 3121-18 et L. 3121-19, et en cas d’urgence dans des conditions déterminées par décret. 

Art. L. 3121-18. - Une convention ou un accord d’entreprise ou d’établissement, ou, à défaut, un accord de branche peut prévoir le dépassement de la durée maximale quotidienne de travail, en cas d’activité accrue ou pour des motifs liés à l’organisation de l’entreprise, à condition que ce dépassement n'ait pas pour effet de porter cette durée à plus de douze heures.

  • Cela reste douze heures…Il est d’usage de partager la journée en trois fois huit heures…Autant dire que là, on en est loin…Et ces motifs ne sont pas clairs du tout (c’est le but)

 

Art. L. 3121-20. - Au cours d’une même semaine, la durée maximale hebdomadaire de travail est de quarante-huit heures.

Art. L. 3121-21. - En cas de circonstances exceptionnelles et pour la durée de celles-ci, le dépassement de la durée maximale définie à l’article L. 3121-20 peut être autorisé par l’autorité administrative dans des conditions déterminées par décret en Conseil d’Etat, dans la limite de 60 heures. 

  • Et la semaine des 35H ? Elle est pour qui ? Ici, on encourage ce que je pourrai appeler prostitution d’entreprise. Tu as besoin d’argent, et ton salaire ne suffit pas ? Eh bien bosse encore plus, et tes efforts seront rémunérés. (Et au passage t’empêcheront d’avoir une vie de famille stable et appréciable pleinement)

 

Art. L. 713-13. - I. - Par dérogation à l’article L. 3121-21 du code du travail, pour les exploitations, entreprises, établissements et employeurs mentionnés aux 1° à 4° de l'article L. 722-1, aux 2° et 3° de l'article L. 722-20 et au 6° de ce même article pour les seules entreprises qui ont une activité de production agricole, la limite de quarante-quatre heures est calculée sur une période de douze mois consécutifs ; les mêmes exploitations, entreprises, établissements et employeurs peuvent être autorisés à dépasser le plafond de soixante heures mentionné à l’article L. 3121-22 du code du travail à la condition que le nombre d'heures supplémentaires effectuées au-delà de ce plafond n'excède pas soixante heures au cours d'une période de douze mois consécutifs.

  • Et embaucher des intérimaires, ce ne serait pas une meilleure solution ? Lorsqu’on pratique un travail harassant, il est absurde de bosser encore plus que la moyenne…

 

Art. L. 3142-4. - Pour mettre en œuvre le droit à congé du salarié défini à l’article L. 3142-1, une convention ou un accord collectif d’entreprise ou, à défaut, un accord de branche détermine la durée de chacun des congés mentionnés au même article. 

Art. L. 3142-5. - A défaut de stipulations dans la convention ou l’accord mentionné à l’article L. 3142-4, le salarié a droit à un congé de :[…]  4° Deux jours pour le décès d'un enfant ou pour le décès du conjoint, ou pour celui du partenaire lié par un pacte civil de solidarité, ou pour le décès du père, ou de la mère, ou du beau-père, ou de la belle-mère, ou d'un frère ou d'une sœur. 

  • En principe, deux jours pour un décès (trois serait mieux, mais bon). Uniquement si rien n’est précisé. Et lorsque c’est précisé, on dirait bien qu’il est possible de n’avoir qu’un seul jour, voir une demi-journée…Quand je disais qu’elle n’était pas claire…

 

2) Ensuite, au-delà de ces quelques inepties, voici quelques lois qui supposent une coopération employeur/ employé, mais qui comme  toujours peuvent tourner aisément en faveur de l’employeur.

 

Art. L. 3121-47. - L’employeur peut mettre en place un dispositif d’horaires individualisés permettant un report d’heures d’une semaine à une autre, dans les limites et selon les modalités définies aux articles L. 3121-50 et L. 3121-51, après avis du comité d’entreprise ou, à défaut, des délégués du personnel, s’ils existent. Dans le cadre de ce dispositif, et par dérogation à l’article L. 3121-29, les heures de travail accomplies au cours d’une même semaine au-delà de la durée hebdomadaire légale ou conventionnelle ne sont pas considérées comme des heures supplémentaires, pourvu qu’elles résultent d'un libre choix du salarié. 

  • Comment être sûr qu’il s’agisse d’un libre choix ?

 

Art. L. 3121-58. - Le salarié qui le souhaite peut, en accord avec son employeur, renoncer à une partie de ses jours de repos en contrepartie d'une majoration de son salaire. L'accord entre le salarié et l'employeur est établi par écrit.  

  • Ici encore, encouragement à la dégradation de sa vie en dehors du travail, motivée par une majoration de salaire. Très prometteur.

 

Art. L. 3122-1. - Le recours au travail de nuit est exceptionnel. Il prend en compte les impératifs de protection de la santé et de la sécurité des travailleurs et est justifié par la nécessité d’assurer la continuité de l’activité économique ou des services d'utilité sociale. 

  • Et cette nécessité, qui garantit qu’elle sera honnête ? Et pourquoi ne pas embaucher des intérimaires ?

 

Art. L. 3123-4. - Le refus par un salarié d'accomplir un travail à temps partiel ne constitue ni une faute ni un motif de licenciement. 

Art. L. 3123-10. - Le refus d'accomplir les heures complémentaires proposées par l'employeur au-delà des limites fixées par le contrat ne constitue pas une faute ou un motif de licenciement. Il en est de même, à l'intérieur de ces limites, lorsque le salarié est informé moins de trois jours avant la date à laquelle les heures complémentaires sont prévues. 

Art. L. 3123-12. - Lorsque l'employeur demande au salarié de changer la répartition de sa durée du travail, alors que le contrat de travail n'a pas prévu les cas et la nature de telles modifications, le refus du salarié d'accepter ce changement ne constitue pas une faute ou un motif de licenciement. 

  • Officiellement, oui. Mais officieusement, je pense que c’est une autre affaire…Et oser dire non à son employeur, je pense qu’il en faut du courage…

 

Art. L. 3131-3. - A défaut d’accord, en cas de surcroît exceptionnel d'activité, il peut être dérogé à la durée minimale de repos quotidien dans des conditions définies par décret.

  • Eh bien embauchez merde ! Votre objectif, c’est réduire le chômage, pas le temps de repos des travailleurs !

 

Art. L. 3133-3. - Le chômage des jours fériés ne peut entraîner aucune perte de salaire pour les salariés totalisant au moins trois mois d'ancienneté dans l'entreprise ou l’établissement.  

  • Et les autres ? Ils sont concernés par une perte de salaire je suppose ?

 

Bref, cette loi contient pas mal de points négatifs, et d’autres points soit illisibles, soit complexes, ou tout simplement neutres. Donc, oui, cette loi doit être supprimée, et repensée entièrement en faveur des conditions de travail et d’une meilleure répartition des horaires.

Préparez vous à pire, le TAFTA n'a pas encore éclos...

 

le futur droit dans le mur, constatation globale

  • Par
  • Le 11/01/2016

 

Après réflexion, ce billet, l'un des premiers du blog, a été supprimé, car trop anxiogène et résumant des faits développés depuis des mois dans les autres billets.