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Mouvement R21, acte fondateur

 

Le 21ème siècle est un siècle charnière dans l’histoire de l’humanité. Ancré dans la mondialisation sans limite, nul ne sait ce qu’il pourra advenir de l’être humain dans cinquante ou cent cinquante ans. Face aux nombreux défis futurs qui nous attendent, la France doit être prête. Mais la France doit avant tout relever les défis d’aujourd’hui.

 

Une précarité grandissante, une difficile répartition des emplois et la menace de délocalisations immorales sont autant de défis économiques pour notre pays. De ce terreau de pauvreté naissent les mauvaises herbes du terrorisme et du communautarisme, que le fertilisant de la couardise et de l’égoïsme aura réussi à faire pousser. Face à une mondialisation débridée, la culture vit un remarquable essor, mais cela en perdant en qualité et en sombrant dans l’abrutissement de masse. Les générations qui viennent alors perdent leurs repères, isolées dans un monde individualiste où l’état ne perdure que par son système politique plus qu’imparfait.

Certes, la société a vécu des évolutions nombreuses et appréciables, que ce soit la liberté de couple, la liberté de religion ou la liberté de pensée. Mais le mieux est l’ennemi du bien, et alors qu’il suffirait de lutter pour l’égalité, la société finit par tomber dans les travers de la division inutile.

Les progrès technologiques et scientifiques ont été sans précédents, mais voilà que les tentations de se prendre pour des êtres divins finissent par faire regretter nos savoirs et notre qualification. Aveuglée par le court terme et infantilisée à mauvaise escient, la société se trouve incapable de perdurer intelligemment.

Conscient que nous vivons tous sur la même planète lorsqu’il s’agit de commercer intensément, le système l’oublie rapidement lorsque la Terre se voit agressée et peut-être condamnée.

 

Pourtant, la France est l’une des plus grandes puissances de ce monde. Elle peut être fière de ce qu’elle a accompli de grand, tout comme elle doit retenir sans sombrer dans l’autoflagellation ses erreurs les plus immorales. Nous avons toujours su rebondir, et cela en collaborant avec les autres nations de cette planète.

Vivant les prémices d’une construction européenne alors anachronique sous Charlemagne, évoluant à travers les époques sous une monarchie unie mais autoritaire, découvrant durant la Révolution une nouvelle manière de gouverner et les défauts qui vont avec, entrant dans l’administration moderne avec les Bonaparte, et se libérant de l’occupation avec De Gaulle, la France a toujours su se relever et avancer.

Puisant essentiellement, mais pas uniquement, dans ses racines judéo-chrétiennes pour développer une culture riche en découvertes et un patrimoine extraordinaire, la France rayonne encore aujourd’hui. A travers les siècles, les Chrétiens de Troyes, Rabelais, Montesquieu, Dumas, Hugo, Vernes, Camus, Duras ont su faire vivre une littérature mondialement reconnue.

Que serait enfin un pays sans son industrie ? Et là aussi, nous aurions tort de nous sentir à l’écart. Hautement qualifiée, parfois trop, de très bonne facture et diversifiée, notre industrie de pointe avec la sidérurgie, le nucléaire, et tant de secteurs aujourd’hui abandonnés, a su mener la France au sommet de l’industrialisation. Le numérique et les nouvelles technologies ne sont pas en reste, permettant au pays de côtoyer les plus grands

 

Mais aujourd’hui, incapable de faire perdurer sa culture à sa juste valeur et la mémoire historique à sa juste place, incapable de prendre la main que l’avenir nous tend avec les énergies naturelles et écoresponsables, incapable d’appréhender le futur avec une vision ambitieuse mais profondément morale, la France perd un potentiel énorme.

Et lorsque les dangers de l’obscurantisme religieux, de la mondialisation économique débridée et de la destruction de notre planète menacent, nous sommes incapables d’apporter des réponses sensées et pragmatiques.

 

Face à ces défis, la porte d’un avenir serein ne peut s’ouvrir qu’avec trois clés : une France libre et souveraine, un peuple français uni et une volonté de faire prospérer l’humanité que nous incarnons tous sur cette planète.

Libre et souveraine, la France existera en tant que nation et non pas en tant que satellite. Libre de coopérer avec des voisins qu’il ne peut ignorer, le pays s’affirmera comme une République courageuse et capable de faire face aux défis qui nous attendent.

Uni, le peuple français pourra vivre au-delà des absurdités qui nous divisent. Elevé dans un cadre éducatif lui permettant de développer réflexion et conscience, le citoyen fera de ses particularités et de ses différences un apport personnel et une force assumée, loin des revendications clivantes et du particularisme égoïste.

Prospère, l’humanité dont nous faisons partie saura créer un monde respectueux de notre planète et des êtres vivants. Lorsqu’il s’agira de pousser les progrès techniques toujours plus loin, l’humain saura ajouter l’éthique et la morale, et lorsqu’il nous faudra découvrir l’univers entier, l’humanité pourra se targuer d’être prête.

 

Afin d’apporter un projet profondément optimiste, le mouvement République 21 est né. Refusant le sectarisme traditionnel de gauche et le traditionalisme sectaire de droite, R21 n’a pour mot d’ordre que sa volonté d’un changement respectueux de système. Résolument opposé à la violence physique et sociale, R21 souhaite donc donner un nouveau souffle à la France. Moderne mais pas naïve sur la société, toujours présente mais jamais oppressante dans l’économie, la nouvelle république française peut réussir.

Une république dont la continuité est assurée par un président et la démocratie par un parlement réellement populaire peut voir le jour. Un système politique tourné vers l’intérêt général et compréhensible des citoyens peut voir le jour. Une France neuve et optimiste ne peut être confiante en l’avenir que parce qu’elle aura su préparer le sien.

 

La nation n’existait que pour ce qu’elle était, non pas pour ceux qu’elle craignait.

Un peuple n’existe que dans la cohésion, et disparait dans sa division.

L’humanité n’existera que lorsqu’on s’assurera qu’elle perdurera.

R21 n’existe que pour répondre aux défis qui nous attendent. L’utopie ne l’est que par son nom. Il est temps de croire au futur que nous pouvons bâtir.

 

 

Afin d’être sûr de ne laisser aucun doute quant aux positionnements du mouvement, voici les principaux sujets sur lesquels il est judicieux de se positionner, ce sans ordre symbolique. Certains thèmes auront peut-être été écartés ou pas assez traités, mais tout ce qui permet le fonctionnement du pays a son importance, et le programme qui succédera à cet acte (avec un Pdf incluant ce document) sera plus complet et concret.

 

L’Etat et l’exécutif

L’Etat est la seule entité qui survit aux individus et aux sociétés. Il doit être puissant dans sa capacité d’agir, mais toujours guidé par l’intérêt général, l’intérêt du peuple. Nulle entreprise, nul état, ne peut prétendre le soumettre ou lui être supérieur. A la fois protecteur et porte ouverte sur le Monde, l’Etat est incontournable.

Plusieurs conceptions de l’exécutif peuvent voir le jour, et même se faire concurrence dans le domaine des idées sans que l’autre ne lui soit vraiment supérieure. Pour R21, l’Etat a besoin d’un président capable d’en assurer la continuité et d’en défendre la souveraineté. Elu au suffrage universel direct pour le projet qu’il propose, le président partagera cependant les capacités d’actions avec un premier ministre loyal responsable de la cohésion entre les différents membres du gouvernement. Progressivement, l’élection du président de la république se fera au jugement majoritaire, afin d’obtenir la meilleure légitimité possible dans le cadre d’un compromis démocratique.

 

Le parlement

Composés de l’Assemblée Nationale élue proportionnellement au suffrage universel direct, et du Sénat élu majoritairement de la même manière, mais auquel se rajoute une part de tirage au sort au sein d’un collectif de citoyens, le parlement incarne la démocratie à tout moment là où le président l’incarne à l’instant T.

Seul le peuple a une réelle emprise sur cet organe, puisque les citoyens peuvent révoquer ou proposer des lois directement. Si la démocratie participative semble impossible à atteindre dans un pays grand comme le nôtre, nous ne devons pas pour autant manquer une occasion pour s’en rapprocher.

 

L’action publique

L’Etat, pour exister et agir en faveur de l’intérêt général, doit se donner les moyens d’accomplir une politique publique performante et efficace.

Les services essentiels comme la sécurité, l’enseignement ou la santé sont donc réaffirmés comme étant services publiques et non privatisables.

De même, les secteurs des transports (Réseaux autoroutiers, voies ferrées, …) n’ont pas de vocation à enrichir quelqu’un, mais servent avant tout à assurer un cadre de vie décent au citoyen. Les secteurs énergétiques quant à eux doivent conserver une part importante de l’état, afin de garantir l’indépendance du pays. Enfin, le secteur bancaire doit être régulé, et le prêt à taux zéro encouragé, en favorisant par exemple l’usage de cautions.

 

L’organisation du travail

S’il est préférable que l’être humain ait un travail, ce dernier ne doit pas être une contrainte pour autant. Les journées se composent donc idéalement avec 8 heures pour l’emploi et le trajet nécessaire, 8 heures pour le sommeil et 8 heures pour l’épanouissement personnel, sans compter le week-end. Cela justifie donc les 35 heures de travail par semaine. Bien évidemment, il ne s’agit pas d’une situation intangible, mais à appliquer dès que possible.

Concernant les délocalisations, il s’agit d’une pratique sans scrupule loin de favoriser l’emploi ; pratique qui doit donc être fortement dissuadée.

Les licenciements économiques, quant à eux, sont à proscrire lorsque l’entreprise fait des bénéfices.

Enfin, avec les nouvelles technologies et la robotisation, il faut veiller à conserver les rapports humains là où ils sont nécessaires, et à remplacer prioritairement les tâches les plus dures.

 

La famille

La famille occupe depuis longtemps une place importante pour la vie du citoyen. Permettant de développer éducation et socialisation, beaucoup seraient tentées de l’ériger en entité inamovible. Pourtant, comme toute chose, elle est amenée à évoluer raisonnablement avec l’évolution des mœurs. Aussi, le mariage doit concerner deux êtres humains avant tout, peu importe leur sexualité. Il en est de même pour l’adoption, qui doit cependant demeurer réservée aux couples, afin d’offrir à l’enfant un cadre de vie stable et une éducation développée, devoirs qui incombent aux parents.

Offrir un logement sûr à chaque cellule familiale fait partie des préoccupations du mouvement, qui souhaite favoriser la propriété.

Enfin, la connaissance de ses origines permet de tisser des liens entre la famille, l’Histoire, le monde et soi-même. La généalogie, à travers de meilleurs accès aux documents d’état-civils, est donc encouragée dans cette optique.

 

Questions sociétales

Le corps humain ne doit pas être associé à une marchandise. Certains actes comme la prostitution ou dans une moindre mesure, la pornographie, présentent donc des problèmes dans une société morale comme la nôtre.

R21 est opposé à la GPA pour les mêmes raisons. Cependant, en dernier recours à de rares exceptions, une personne de la famille de la personne concernée peut accomplir à titre gratuit et désintéressé le travail d’une mère porteuse. Ce dernier point constitue là une prise de position dans le cas où la question viendra à être débattue, mais en aucun cas un combat.

Parce que nous sommes tous des êtres humains avant tout, R21 ne reconnait aucun stéréotype de genre. Hormis les caractéristiques physiques propres à chacun, les différences de caractères, de comportements ou de goûts ne sont que l’incarnation de la liberté d’opinion, et n’ont pas vocation à déterminer quoique ce soit sur quiconque dans la sphère publique.

 

La religion

L’Etat ne reconnait aucune religion pour des raisons évidentes. Afin d’éviter la division, il ne peut tolérer aucun prosélytisme ou communautarisme, le tout étant de laisser assez de libertés aux citoyens pour l’expression raisonnable de leur foi dans le cadre public. Aucune institution ou association religieuse ne peut prétendre dicter la manière de procéder à un organe étatique.

Néanmoins, en raison de son histoire profondément liée à la culture judéo-chrétienne, la religion demeure visible à travers une culture religieuse qui se manifeste comme n’importe quel souvenir historique (jours fériés, etc…). A ce titre, l’enseignement des différentes conceptions religieuses n’est pas en trop pour enrichir les connaissances du citoyen et forger son ouverture au monde.

 

La culture et l’éducation

Comme ont pu le témoigner les paragraphes ci-dessus, la culture, au même titre que la connaissance de l’Histoire, est essentielle pour faire perdurer une société. Notre patrimoine doit donc être préservé et la culture être plus accessible.

L’éducation, comprendre ici l’éducation octroyée aux futurs citoyens, doit se faire de manière sérieuse et avec une visée de long terme. R21 se veut humaniste dans le sens favorable au développement de l’être humain. Ainsi, l’école, le collège et le lycée ont le devoir d’apporter connaissances, savoirs et surtout réflexions. Il faut donner du sens aux études, et ce, peu importe le niveau de compétences.

 

La sécurité intérieure

Pour assurer la cohésion au sein du peuple, il est nécessaire d’assurer la sécurité des citoyens ;  à cheval entre la réinsertion et la fermeté, la justice se devra d’être exemplaire et efficace.

Face à la délinquance, qu’elle soit des banlieues sensibles ou en col blanc, l’état doit se montrer juste et préventif.

Difficile enfin d’évoquer la sécurité sans parler de terrorisme. Ses racines sont multiples, et le projet global mené par R21 devrait pouvoir les tuer dans l’œuf. Mais il s’agit aussi de pouvoir répondre avec les forces de police et de gendarmerie face à une menace loin d’être inédite. Les services d’enquêtes et d’actions travailleront donc en synergie avec les moyens qu’il leur faudra, en privilégiant contacts sur le terrain et « frappes » préventives dans les milieux de la criminalité et des réseaux terroristes.

 

La protection du vivant

Que ce soit la faune ou la flore, le mouvement estime que sa protection est évidemment nécessaire. R21 milite donc pour une réduction des protéines animales dans l’alimentation, et un traitement décent et morale quant aux animaux destinés à la consommation, que ce soit dans l’élevage (essentiellement traditionnel) ou l’abatage.

L’agriculture productiviste, qui épuise les terres et la nature par son usage intensif de moyens chimiques, doit donc être progressivement abandonnée en faveur d’une agriculture locale, écologique et respectueuse de tous.

Les eaux et océans sont aussi dans nos préoccupations, que ce soit avec un usage plus fréquent des algues ou une meilleure protection des fonds marins.

 

Les énergies

Presque indissociables du thème précédent, le sujet des énergies n’en est pas moins complexe. Le nucléaire a fait son temps, mais il est temps de transiter vers d’autres énergies. Ce n’est pas une raison pour abandonner la recherche théorique bien évidemment ; d’autant plus que le démantèlement des centrales ne se fera pas facilement.

Afin d’abandonner le plus efficacement les énergies non-renouvelables, toutes les alternatives sont à envisager, comme l’usage plus fréquent des panneaux solaires par exemple.

Du côté des transports, l’amélioration des réseaux ferrés et l’aide à la recherche pour les véhicules électriques (dont l’usage serait augmenté dans l’administration) sont des axes de travail envisagés.

 

Relations internationales

Nous ne pouvons pas ignorer la place de la France dans le monde, et vouloir nous refermer sur nous-même est une idée absurde. Cependant, tisser des alliances, des unions, ne se fait pas au détriment de l’intérêt national. Ainsi, l’Union européenne a été une très bonne idée, mais a depuis dévié de son idéal pour devenir une entité peu démocratique et uniquement préoccupée par sa survie. R21 milite donc pour une Europe des nations et des coopérations, dans le respect des souverainetés et préoccupée par le développement de ses membres.

Les relations avec les autres pays doivent rester pragmatiques, et loin de toute idée interventionniste. Néanmoins, lorsque certaines idéologies menacent la stabilité de la paix ou du pays, il est nécessaire de faire comprendre notre opposition ; l’option militaire devant être cantonnée à un rôle défensif essentiellement.

 

 

Pour l’instant, R21 n’a pas vocation à prétendre agir concrètement. Il s’agit avant tout de forger un idéal de société et d’y faire adhérer le peuple français. Ecrit à la première personne du pluriel, cet acte fondateur n’est pourtant que le fruit d’une réflexion personnelle. La démarche peut sembler égocentrique ou mégalomane, mais je pense que tout le monde a envie de changer le monde à sa façon.

Dans une volonté de rassemblement, j’ai donc conçu ce manifeste, concrétisant plus d’un an d’engagement sur Internet passé à défendre les idées de ce projet. Après de nombreuses réflexions qui ne sont pas prêtes de se tarir, je suis fier de présenter République21, le mouvement qui pense l’avenir au présent.

 

Led67, blogueur politique et citoyen

Analyse de programme bonus : #12/13, David Saforcada (France bonapartiste) et Robert de Prévoisin (Alliance royale)

 

Les élections sont finies, j’ai étudié tous les programmes en lice ; pourtant me revoilà pour une dernière analyse. Les prétendants à la candidature étaient une soixantaine au départ, beaucoup ont donc été écartés. Néanmoins, parmi les programmes, trois sortaient du lot par leur sérieux ; et après avoir traité Didier Tauzin il y a quelques mois, il est temps de s’intéresser aux projets de David Saforcada, représentant de France Bonapartiste, et Robert de Prévoisin, représentant d’Alliance royale.

 

I. Le royalisme et le bonapartisme

 

Je me situe traditionnellement à gauche, pour autant, je ne suis pas imperméable aux concepts de monarchie et de bonapartisme. D’ailleurs, il est toujours amusant de constater que notre république se rapproche effectivement d’une monarchie.

La monarchie sous sa forme historique n’a jamais été une bonne chose pour atteindre l’équilibre idéal pour le pays ; néanmoins, elle garantissait une certaine stabilité pour le pays lorsqu’elle ne s’égarait pas dans les conflits et l’opulence éhontée.

Comme j’ai déjà pu le dire dans ma théorie de la dualité de l’action politique, une monarchie éclairée n’est pas forcément une mauvaise chose. Le concept d’un leader situé au-dessus des partis et des querelles partisanes est en effet un atout pour la direction souveraine du pays. Mais le tout est de composer avec la démocratie. Etant donné l’importance de la symbolique en politique, il est hors de question pour moi de faire revenir un roi. Nous avons un président capable d’assurer ce rôle, pourquoi rappeler des mauvais souvenirs à un pays déjà bien instable ? Mais à ce rôle presque monarchique, il s’agirait d’ajouter un aspect démocratique assez absent de nos jours ; c’est pour cela que la critique de Mélenchon a l’encontre du système actuel est légitime.

En prolongement de la monarchie vint se développer le bonapartisme avec Napoléon 1er. Le développement d’une administration à la hauteur des enjeux ne suffira pas hélas à faire oublier le personnage belliqueux qu’il était. Louis-Napoléon Bonaparte, lui, su incarner un souverain plutôt éclairé au début de son règne, puisque l’aspect social était enfin pris en compte dans les décisions (jusqu’à ce que la bourgeoisie libérale vienne y mettre un terme). Ainsi, respect du peuple et autoritarisme/monarchisme ne sont paradoxalement pas incompatibles. La vision moderne de ces régimes, plus axée sur la démocratie, est-elle une solution pour le pays ?

 

II. Alliance royale, branche respectable du monarchisme de nos jours ?

 

J’ai découvert Alliance royale lorsque je répertoriais tous les candidats, et j’ai un peu regretté leur absence [pour des raisons logiques (au vu du système des signatures entre autres)] aux élections ; en effet, leur programme est, sur la forme, assez complet, et c’était l’occasion de diversifier le paysage politique.

 

En guise d’introduction du programme, je déplore la critique totale de la république « issue des lumières », qui, si elle est imparfaite, reste une avancée majeure pour le pays. (Un jour peut-être, je me risquerai à des analyses historiques).

 

A. Refondation politique

 

1° Les valeurs royales

Leurs valeurs immuables sont des lieux communs que je partage comme une majorité de gens dans ce pays ; c’est donc plutôt maladroit comme termes.

Concernant la notion de solidarité, elle est importante à leurs yeux, mais leur vision reste selon moi naïve ; penser que l’état n’a pas de rôle à jouer, c’est trop compter sur la nature humaine qui est loin d’être infaillible.

Evidemment, la famille est au centre du projet royaliste. Je suis moi-même attaché à la famille, mais je sais pertinemment que leur notion de famille est bien plus conservatrice. (Homme-femme par exemple)

Pour la partie vision économique, on a ici une association que je trouve paradoxale, à savoir libéralisme (l’état ne serait qu’un serviteur des entreprises) et souverainisme. C’est toujours mieux que le libéralisme couplé au mondialisme débridé, mais ça reste contre-productif je pense.

Enfin, pour l’unité, elle est légitimement prônée, et je peux déjà annoncer que cette notion fera l’objet d’un grand développement dans mon futur programme fictif.

 

Des valeurs à défendre évidemment, mais leur perception des changements sociétaux est clairement passéiste. A voir sur le reste donc.

 

Une ambition pour la France/ Entre continuité et rupture

Afin de mettre fin aux diverses crises qui traversent le pays, la solution serait donc pour eux l’instauration d’une monarchie. Si le concept se défend, l’associer à la fin de tous nos problèmes est plus litigieux. Pareil, leur idée de « querelle partisane » reste floue : il peut s’agir d’une critique du débat politique ou de la politique politicienne, ce qui est radicalement différent. Parce que oui, les partis devraient avoir une autre approche de la politique.

 

Passer d’un président, en l’état actuel des choses, à un roi, ne serait pas une grande rupture, c’est exact. Sur ce point, ils ont raison. Néanmoins, bien qu’ils affichent une volonté de conserver un aspect démocratique, je trouve ce dernier pas assez clair dans cette partie-là.

Enfin, la rupture quant aux finalités du gouvernement est un pamphlet contre l’oligarchie, et cela me va parfaitement. Reste à clarifier sans doute la place de l’administration.

 

B. Le projet royal

 

Avec leur roi, la légitimité serait celle de l’institution qu’il représente. En dehors de ses pouvoirs proches du président, il faudra noter une nécessité d’être catholique, ce qui me dérange beaucoup alors que je ne suis pourtant pas un laïciste très virulent (et de tradition catholique de surcroit). Le postulat de départ n’est pas idiot, mais dans les faits, ça reste assez absurde.

La fête nationale est logiquement déplacée, elle commémore désormais la bataille de Bouvines. Cohérent, certes, mais encore une fois, je n’adhère pas. Cependant, je préfère préciser que choisir des affrontements (prise de la bastille) au détriment d’un acte juridique (Déclaration des droits de l’homme et du citoyen) n’était pas une idée si intelligente d’un point de vue symbolique. Depuis quelques années, je reste persuadé qu’une fête nationale le 26 août serait plus judicieuse.

 

Enfin, l’idée d’une noblesse d’état développée pour ceux qui rendront services à la France est plutôt intelligente dans le cadre d’une monarchie.

 

C. La réforme des institutions

 

1° le Haut conseil

Dans le cadre d’un projet royaliste, donner une nouvelle dimension à la fonction du garde des sceaux est une bonne idée. Néanmoins, ce haut conseil présente un défaut de taille : absence de séparation des pouvoirs.

 

Ministère d’état/ gouvernement

L’existence d’un premier ministre, d’un ministre d’état et d’un gouvernement se défend, c’est un projet qui ne me parle pas tant que ça, mais pourquoi pas.

 

3° Parlement

Une nouvelle conception émerge, où l’assemblée nationale et le sénat échange, à peu de choses près, leurs rôles respectifs. L’Assemblée nationale dépendrait de collèges électoraux, et le sénat d’un suffrage universel direct proportionnel. Les finalités de ces deux corps me posent problème : pourquoi donc opposer corps sociaux et représentation populaire ? C’est trop réducteur.

 

4° Collectivités territoriales

Un projet ici convenable et défendable ; c’est un travail ardu pour repenser le mille-feuille territorial de toute manière.

 

5° Franchises communales

Comme pour le point précédent, il est dur de s’exprimer sur le sujet ; je suis favorable à plus d’autonomie pour les communes, mais pas une indépendance non plus.

 

6° Représentation

Je viens de trouver un parti défendant idéologiquement le cumul des mandats ; même pour leur projet, je trouve cela inconscient pour des questions de fonctionnement surtout. (Moins de moralité dans leur conception)

 

7° Démocratie directe

Bien évidemment, j’approuve l’idée du référendum d’initiative populaire ; néanmoins, au lieu d’avoir un roi dont dépendrait la tenue de celui-ci, je pense qu’il faudra trouver un compromis ; la démocratie est sinon à relativiser.

 

D. Les grandes réformes de société

 

La famille

Dans les milieux conservateurs auxquels semble appartenir Alliance royale, la famille est un sujet sensible, car leur vision traditionnelle perdure. On regrettera donc la fixation sur la famille homme-femme, sur la femme au foyer et peut-être sur l’octroi automatique du nom de l’homme. (Déjà moins gênant, certes). Néanmoins, leur politique familial englobe aussi l’adoption, qui est, elle, très bien traitée.

 

l’école

Sur l’école, Alliance royale est extrêmement libéral, ce qui n’est pas très cohérent avec leur vision de la nation. Chaque établissement serait donc libre de sa politique éducative, ce qui créerait des disparités évidentes. De même, la formation professionnelle commence dès 14 ans, ce qui pose le problème de la jeunesse dans le monde du travail.

 

la solidarité sociale

De même, la conception de la sécurité sociale est assez libérale ; tout baser sur les régimes privés reste une idée risquée ; sur le papier, ça peut marcher, en vrai, c’est la porte ouverte à tout et n’importe quoi.

Les départements se voient offrir un rôle qui peut cependant marcher dans ce système.

 

La nationalité française

La question du droit du sol est assez sensible ; venant de la droite conservatrice comme eux, je pense que leurs propositions sont un bon compromis, avec une naturalisation par mariage facilitée. Le refus de la bi nationalité se tient ; je ne sais pas trop quoi en penser.

Sur l’immigration, ma position étant plus mélenchoniste, je peux difficilement être en accord avec la leur, même si encore une fois, on y trouve un certain compromis.

 

la fonction publique

Encore un sujet qui fâche. Les fonctionnaires, limités aux fonctions régaliennes, verraient leurs droits politiques restreints par une vision trop stricte du service de l’état. J’ignore d’où vient ce cliché du fonctionnaire privilégié, mais il est visiblement tenace.

 

l’armée des volontaires

Il est difficile de comprendre leur perception de l’armée ; j’aurai donc bien du mal à m’exprimer là-dessus. Cependant, limiter la formation militaire aux hommes représente un certain retour en arrière plutôt regrettable.

 

E. La France dans le monde

 

L’analyse diplomatique du monde et de l’Europe est très satisfaisante ; affichant une volonté de pragmatisme face aux nationalismes et à l’européisme, ils défendent un souverainisme assez attractif ; esquissant légèrement l’idée d’une Europe des nations, plus qu’une nation européenne.

 

Globalement, je suis assez en accord avec leur vision de ce que doit être la souveraineté étatique. J’aurai juste un bémol sur la monnaie nationale. En effet, à moins que l’ensemble des transactions ne se fassent numériquement (ce à quoi je suis opposé), le fait que chaque pays ait une monnaie différente représente un obstacle pour le commerce. Il faudrait donc envisager différemment le statut monétaire de la France. (Sujet ardu)

 

Sur l’Union européenne, je partage donc assez leur conception, d’autant plus qu’un renforcement de la francophonie ne peut pas faire de mal.

 

III. France Bonapartiste, du bonapartisme au 21ème siècle?

 

Pour l’anecdote, lorsque je tenais encore ma page sur tous les candidats, c’est le candidat de France Bonapartiste David Saforcada qui m’a contacté pour que j’évoque sa candidature. J’ai apprécié l’initiative, et j’étais, il faut le dire, assez intrigué.

Trouver un PDF m’aurait facilité les choses, mais je me contenterai de leur site internet.

 

Pour leur introduction, je dois reconnaitre que leur constat est assez similaire au mien. Porteurs eux aussi d’un projet souverainiste, qu’ont-ils à proposer d’innovant ?

 

1° Institutions et souveraineté populaire

Leur réforme institutionnelle est plutôt satisfaisante (Référendum, vote blanc reconnu,…) même si j’ai du mal avec le cumul de mandat (même pour un maire, ça reste problématique) et le septennat (que je trouve trop long par rapport à un sextennat). Le nombre de députés est réduit, comme toujours, j’ai du mal à me prononcer sur cette question pour le moment.

 

2° Territoires

Je suis assez mitigé sur ce pan du programme. Si la loi NOTRe doit être supprimé, et les territoires d’Outre-mer protégés, je trouve que la suppression des régions et des métropoles est loin d’être un acte judicieux. Enfin, le désenclavement des territoires est une très bonne chose.

 

3° Indépendance nationale

France Bonapartiste milite pour un référendum sur la sortie de l’UE, mais avec le souhait d’une Europe de coopération. Comme pour de nombreux programmes, l’aspect diplomatique est satisfaisant, avec une sortie de l’OTAN, un développement du continent africain et un retour sur les partenariats avec Qatar et Arabie Saoudite. Je ne peux qu’y adhérer.

 

4° Autorité

La perception de l’autorité conduit à proposer une politique assez à droite.

Pour la suppression de la prescription pour les crimes de sang, viol et actes pédophiles, c’est pas souvent proposé et semble être une bonne idée.

Mais que ce soit l’expulsion des délinquants ou le projet flou sur les peines pour mineurs, on tombe dans le grand classique de la droite. Cependant, j’apprécie l’indignité nationale pour les corrompus par exemple.

 

5° L’école

Le programme scolaire reste assez flou, mais je ne pense pas avoir à rappeler mon opposition au port de l’uniforme et à la sélection en université. Je ne pourrai donc pas m’étendre beaucoup plus.

 

6° L’économie

Je me félicite du pan souverainiste du programme, avec promotion du made in France et lutte contre la concurrence déloyale. Mais la volonté de « libérer » les entreprises en parlant de fiscalité et de droit du travail m’effraie un peu. La situation sociale risquerait de changer dans le mauvais sens.

 

7° La fiscalité

On commence fort avec la suppression de l’ISF qui pourrait donner une orientation inquiétante sur la politique fiscale. Globalement, les orientations sur le sujet ne sont pas toujours claires, même si on voit clairement que ce sera grandement allégé.

 

8° L’agriculture

La politique agricole est plutôt intéressante, avec défense de la biodiversité, indépendance alimentaire et favorisation des circuits courts. Comme de nombreux partis à tendance souverainiste, le domaine de l’agroalimentaire est toujours traité avec sérieux et conscience.

 

9° Question sociale

Je m’étonne de ne rien trouver sur le mariage pour tous dans cette partie (commune dans les partis conservateurs par exemple) ; seule la question de la GPA est abordée, j’y suis opposé aussi, donc c’est parfait.

Dans cette catégorie fourre-tout, la plupart des sujets sont bien traités, même si mélanger patrimoine culturel, santé et question sociétale est plutôt maladroit dans la forme.

 

10° immigration

Hormis la mesure (visiblement) destinée à la lutte contre le travail au noir, le reste représente une vision très à droite de l’immigration ; comme souvent, l’immigration est uniquement perçue comme la venue volontaire d’étrangers, alors que c’est bien plus complexe. Il ne s’agit pas de tout accueillir à bras ouverts, c’est sûr, mais quand on évoque les poncifs éculés comme la suppression de l’AME, c’est toujours dérangeant. 

 

11° écologie

Sur l’écologie, les bonapartistes sont pro-nucléaires (très peu de mesures à ce sujet), mais le reste des mesures ne sont pas mauvaises. Peu originales, elles restent appréciables comme le développement du photovoltaïque, la lutte contre le trafic d’animaux ou la protection des abeilles. Leur attachement à un EDF public conforte leur position souverainiste. Enfin, la protection du littoral leur tient à cœur, tout comme moi donc.

 

IV. Conclusions ?

 

En raison de leur nom qui entraine immédiatement la résurgence des souvenirs du monarchisme et du bonapartisme, ces deux partis sont injustement classés à l’extrême-droite. S’ils sont effectivement conservateurs (surtout Alliance royale), leurs projets demeurent intéressants et pas si extrêmes. Sous certains aspects, le souverainisme mêlé à ce conservatisme sociétal pourrait rappeler Debout la France ou le Front National. Néanmoins, concernant le parti royaliste, le libéralisme affiché le distingue clairement de France Bonapartiste.

Le projet du retour à la monarchie est bien développé, tandis que la posture bonapartiste n’apparait pas trop chez FB, en raison sans doute de l’aspect bonapartiste du régime actuel (pas de grande différence visible donc).

Les deux conceptions du pouvoir présidentiel sont plutôt proches, et ne diffèrent pas tant que ça de la pratique actuelle.

Enfin, la suppression des régions pour France Bonapartiste et la vision très archaïque de la famille pour Alliance Royale sont peut-être d’autres points négatifs à souligner.

 

Leurs programmes étaient intéressants cependant à lire, montrant peut-être une autre vision du souverainisme (plus ou moins modéré) de droite.

 

Notation : (Alliance royale puis France Bonapartiste)

 

Penser l’Europe

4/5

3,5/5

Réorganiser le travail et l’emploi

2/5

2,5/5

Une sécurité assurée

2,5/5

2,5/5

La réindustrialisation de la France et sa protection économique

2,5/5

3,5/5

Une réforme culturelle ambitieuse

2,5/5

3/5

Penser le défi écologique

0,5/5

3,5/5

Réguler la place des marchés financiers et des banques

0/2,5

0/2,5

Penser l’avenir spatial

0/2,5

0/2,5

Penser la place et le financement de l’armée française

2,5/5

3,5/5

Penser les relations internationales

3/5

4/5

Niveau d’absence de danger pour la France

4/5

5/5

 

Total : 24/50 pour Alliance Royale et 31/50 pour France Bonapartiste

 

Comme en témoignent les notes, les bonapartistes présentent un meilleur programme, même si dans les deux cas, le cap des 35/50 n’est pas atteint. Alliance royale, au même titre que François Asselineau, perd donc des points sur des vides assumés de son programme présidentiel ; en effet, nulle trace de l’écologie pour les royalistes, et leur positionnement est loin d’être responsable.

Autre déception, aucun des deux partis n’aura été capable de présenter un plan de régulation du secteur bancaire.

Deux candidats que j'aurai bien aimé voir en débat, mais dont les programmes ne sont pas si originaux que ça donc.

 

Le temps d’un mandat, 5 réflexions sur la présidentielle : #5, la Vème république face au dépôt de bilan

 

Ça alors, mais quelle surprise : Emmanuel Macron, promu par les média depuis un an et ayant reçu le secours du vote barrage, réussit à se faire élire président de la république par moins de la moitié des électeurs.

Que dire de plus ? Finalement, au lieu d’un vote pur, j’ai préféré que mon bulletin soit à la hauteur de cette élection : nul. Mes mains sont ainsi propres, et je serai libre comme l’air lorsqu’il s’agira de critiquer le nouveau président de la république. Aucun remord donc ; il est temps de passer au bilan.

 

I. Hollande remet les couverts après 5ans de disette

 

A la base, j’avais prévu un bilan complet du mandat de François Hollande, mais finalement, y a-t-il besoin de gaspiller autant de temps pour décrire l’évidence ?

François Hollande a été catastrophique, mais il reste toujours un grand mystère ? Qui était-il au final ? Quelqu’un de mollasson peut-être, mais une voix dans ma tête maintient qu’il est plus probable que cet ancien énarque ait tout simplement récité sa leçon, avec le soutien d’un Valls plus royaliste que le roi, autoritaire et sans honneur. Jean Marc Ayrault était peu utile, mais lui au moins agissait de manière moins agressive.

Le mariage pour tous fut une sombre farce, divisant les français alors qu’il suffisait d’employer là le 49.3 à bon escient. Ce leurre permit de conforter dans l’opinion publique que la gauche était désormais incarnée par Hollande et sa clique.

Vinrent ensuite de nombreuses lois en faveur du néolibéralisme, dont Macron fut le porte-étendard.

Quid de la lutte contre les dérives de la finance ? Quid de l’amélioration des acquis sociaux ? Quid de la paix dans le monde ? Quid de l’écologie (la Cop21 fut une vaste blague) ?

Le mandat 2012-2017 n’aura servi à rien, si ce n’est à prouver l’inconscience du monde politique actuel, et le développement du panurgisme, qui tel un virus, put se propager de manière critique pour maintenir le système en place.

 

II. le système électoral démontre son inefficacité

 

Plus de 45 millions d’électeurs potentiels, mais la démocratie est-elle sortie renforcée de ce scrutin ?

A 600000 voix près, Jean Luc Mélenchon passait. Les résultats ont été très serrés, ne l’oublions pas. Pour Fillon, c’était encore moins important, c’est dire l’absurdité de la chose. Parce qu’au regard d’un pays de 65 millions d’habitants, les différences au sein du quatuor de tête ne représentent presque rien

Le vote blanc, nul, et l’abstention ont atteint de nouveaux sommets. Ne voit-on pas ici que le système électoral actuel n’est plus satisfaisant ? A cela, on constate encore et toujours que l’argent facilite grandement la victoire, et qu’avoir les média de son côté facilité grandement la tâche. La reconstruction de notre démocratie prendra donc du temps.

Aussi, la reconnaissance du vote blanc, le scrutin proportionnel pour le parlement et le jugement majoritaire pour la présidentielle me semble être la meilleure des solutions, à défaut de trouver mieux.

La démocratie ne fonctionne enfin que lorsque les électeurs sont politisés et disposent de suffisamment de recul. Fini donc les média donneurs d’ordres et de conseils subjectifs, et l’éducation politique déplorable des futurs votants. Comme j’ai toujours dis, on est libre de voter, mais lorsqu’il s’agit d’un vote en connaissance de cause.

 

III. le futur se rie de nous un pied dans la tombe

 

Le but de cette élection, c’est de trouver un président capable d’entrainer la France en avant ; capable de protéger notre souveraineté et défendre l’unité du peuple français dans le respect des règles de vivre-ensemble. Il s’agit aussi de faire perdurer notre économie en assurant un cadre de vie décent aux travailleurs.

Macron, désormais 8ème président de la Vème république hélas, ne pourra correspondre que très peu à ce portrait utopique ci-dessus. Nous avons échappé à la division certes, mais la France n’est pas encore prête pour les enjeux de demain, si les enjeux d’aujourd’hui la dépassent déjà. Inutile d’espérer une économie respectueuse de ses acteurs, une politique démocratique, une souveraineté respectée. L’union européenne risque de prendre un tournant encore plus déplorable d’ici peu, et la France ne pèsera pas plus qu’avec Hollande, si ce n’est que le président français ne sera plus l’un des cadavres à enterrer, mais bien l’un des fossoyeurs.

La seule perdante de cette élection, c’est la France. Et la porte vers le futur restera probablement close pour les cinq ans à venir…

Le temps d’un mandat, 5 réflexions sur la présidentielle : #4, Front républicain et implosions politiques (réflexions avant le second tour)

 

Les suites de ce premier tour tant attendu, hormis un désastreux second tour, relèvent du domaine des suppositions ; néanmoins, il est possible de tirer des conclusions sur la reconfiguration du paysage politique, et sur notre pseudo-démocratie qui subit toujours autant la pratique de l’exercice politique.

 

I. l’Union européenne, vainqueur et perdante à la fois

 

Lors de cette élection, la moitié des électeurs ont choisi de donner leur voix à des candidats eurosceptiques. Peu l’ont relevé, mais il s’agit là de quelque chose de très parlant.

En effet, si le premier arrivé (de peu de voix au final) était le candidat européiste par définition ; promoteur d’un système où l’UE doit aller encore plus loin au mépris des intérêts nationaux ; il ne faut pas oublier que Marine Le Pen et Jean Luc Mélenchon sont tous deux des opposants aux dérives européennes.

De manière générale, l’Europe aura été bien trop présente selon moi dans les débats politiques, et bien trop sacralisée. Aucun débat de fond n’a pu avoir lieu, mais lorsqu’il s’agissait d’aborder ce sujet, c’était rapidement caricatural ; j’ai une position modérée là-dessus, plutôt dans le compromis mais avec beaucoup de mépris pour ce qu’est devenue cette union européenne. Aussi ai-je beaucoup regretté que seul le repli sur soi soit présenté comme alternative à cela, comme si cette union était devenue inévitable sous sa forme actuelle.

 

Avec la mainmise de l’UE sur le résultat du second tour – il suffit de voir les cris de joie lors de l’annonce des deux finalistes – on comprend aisément que cette dernière fait partie des vainqueurs. Néanmoins, à l’instar d’Emmanuel Macron, incarnation du système mais moins populaire qu’il ne pense, l’Union Européenne est un vainqueur d’apparence. En effet, les eurosceptiques ont gagné la bataille des idées à défaut d’avoir gagné celle de la présidentielle. Il serait temps de se remettre en question non ?

 

II. Dupont-Aignan, le symbole d’une droite qui se cherche

 

L’annonce de Nicolas Dupont-Aignan qui a déclaré rallier Marine Le Pen a fait l’effet d’un coup de tonnerre sur l’élection. Pourtant, c’était une possibilité bien plus prévisible qu’un choix en faveur d’Emmanuel Macron. A-t-il eu raison pour autant ? Oui et non.

Le programme de Debout la France est bien plus poussé que celui du FN, leurs antécédents moins problématiques, leurs prises de positions moins portées sur la division, mais ce mouvement demeure conservateur et souverainiste, deux raisons suffisantes pour se prononcer en faveur du Front National. C’est néanmoins un mauvais calcul politique, mais la politique doit être une affaire d’honnêteté et non pas un jeu ; il aurait mieux fait de garder ce choix pour lui, mais le fait qu’il se prononce pour une alliance avec le Front National démontre un certain courage et une certaine indépendance. Si quelques commentateurs y voient une soumission, moi j’y vois un pari fou mais empreint de conviction. D’un point de vue personnel, je déplore évidemment ce vote, mais qui suis-je pour interdire à un conservateur souverainiste d’appeler à voter pour un semblable, bien que moins fréquentable ? Debout la France aurait dû être le Front National présentable ; il s’est malheureusement fait doubler par le parti de la famille Le Pen en terme d’électeurs, c’est comme ça.

 

Néanmoins, ce choix symbolise surtout la seule bonne action à imputer à Macron : la recomposition honnête de la droite. Sachant qu’une partie des électeurs de Fillon voteront aussi FN, la frange conservatrice souverainiste forme un bloc que l’on cessera de confondre avec la frange conservatrice libéral incarnée par l’ancien ministre de Sarkozy. Dire que ce dernier appelait NDA à le rejoindre ! Bien naïf celui qui pense qu’une alliance doit se jouer sur la proximité sociétale. L’orientation politique dépend avant tout d’une vision économique. Et il est clair que celle de Dupont-Aignan diffère de celle de Fillon et Macron.

Cet appel au vote FN, certes regrettable encore une fois, (d’un candidat, qui je le crois peut encore se réclamer du gaullisme quant à son programme), est un acte d’honnêteté ; Mais les résultats de cette action sont parlant quant aux dérives des pratiques politiques actuelles, ce qui m’amène à une dernière réflexion :

 

III. Le front républicain, la Vème république en sursis

 

Aussitôt le second tour lancé, voilà que le front républicain revient toquer à la porte. Difficile d’y échapper, presque tous les média en font la promotion, et leur subjectivité ne fait aucun doute. D’un point de vue purement démocratique pourtant, ce front républicain est une absurdité. Ainsi, les français devraient attendre l’avis des média et des grands partis pour savoir quoi faire le jour du 7 mai ? Cette pratique est fort déplorable, et lorsque l’arrière-garde du système s’empresse de défendre ce front prétendument républicain, c’est pour nier le peu de démocratie qu’il nous reste. Ceux qui, comme moi, annoncent voter blanc, se retrouvent pointés du doigt et tenus pour responsable du score du Front National. Bernard Cazeneuve, premier ministre plus transparent que Jean-Marc Ayrault, enjoignit ainsi monsieur Mélenchon de se prononcer en faveur d’Emmanuel Macron.

 

Devrait-on comprendre que monsieur Macron ne pourrait rassembler la moitié des électeurs en France ? Est-ce réellement la faute aux abstentionnistes et blancs-votants ? Nous sommes en démocratie, et le vote est une affaire de conviction. Si un candidat n’arrive pas à convaincre une majorité, c’est que ce candidat ne pourra diriger la France qu’en satisfaisant une minorité.

Il est donc temps de comprendre que le véritable problème vient de notre système d’élection, et je pense pencher de plus en plus en faveur d’une élection avec jugement majoritaire.

Pour revenir sur « l’affaire » Dupont-Aignan, j’estime que les insultes qui l’ont visé, sont, au même titre que les insultes à l’encontre de Jean Luc Mélenchon dans ONPC (Cf. https://youtu.be/Nn9krumqEkg?t=21m19s), des insultes à l’encontre de ce qu’il nous reste de la démocratie ; si le programme du Front National est potentiellement dangereux pour celle-ci, les attitudes des soutiens à monsieur Macron ne font pas figures de sainteté.

Face à de tels comportements, comment cautionner cette farce électorale et le système qui l’organise ?

Le temps d’un mandat, 5 réflexions sur la présidentielle #3, Déception et auto vote

C’est avec grand regret que je ne vous apprends strictement rien d’inédit.

18% des français ont affirmé leur soutien à la politique de François Hollande et de Bruxelles, un peu moins ont foncé tête baissé dans le piège d’un parti aux multiples facettes dont l’une conforte les plus frustrés de ce pays et dont l’autre récupèrent les craintes des déçus du néolibéralisme.

Voici donc l’affiche de ce qui s’annonce être le film le plus décevant de cette année, un film qui j’espère aura le moins de succès possible en dépit des nombreuses promotions et avant-premières.

Néanmoins, il reste la suite lors des législatives, où le véritable moment de vérité aura lieu. Face au néolibéralisme aveugle ou à l’hydre tentatrice, il existe de nombreuses voies de recours, et j’espère qu’elles se feront entendre alors. Electeurs de Mélenchon, Lassalle, Dupont-Aignan, Hamon, Asselineau ou Cheminade (et même Arthaud et Poutou après tout), je vous offre ma compassion face à la victoire de l'oligarchie qui s’annonce. En effet, il ne fait aucun doute que les discours consensuels et faussement rassembleurs prendront le pas sur ceux du Front National, désigné comme seul ennemi à abattre, alors qu’il ne demeure que la conséquence des dérives de ce système.

 

Dans cette optique, et conformément à ma franchise à toute épreuve, j’annonce solennellement voter blanc le jour du second tour. Lors d’un examen, il était courant de laisser blanc là où les réponses faisaient défaut. Il parait évident que le 7 mai, nous serons dans cette configuration. De même, afin de pouvoir continuer d’adresser un bras injurieux au système que j’ai toujours combattu, j’estime que la main qui l’incarne doit être propre. Quelle crédibilité pourrai-je avoir si je contribuais à la victoire d’un futur adversaire de mes idéaux politiques ?

 

On ne peut gouverner aujourd’hui sans majorité, aucun d’entre eux ne l’auront, mais je rajouterai que l’on ne peut gouverner décemment sans légitimité. Et cette légitimité, ce sera à vous de l’utiliser à bon escient.

Le vote utile n’a jamais marché, et j’ose espérer que le jour fatidique, le panurgisme laissera la place à la pureté d’un vote immaculé pour la majorité de ce pays.

 

 

Le temps d’un mandat, 5 réflexions sur la présidentielle #2, le soir du premier tour (politique fiction)

 

Aurai-je assez de talent pour deviner dans les situations suivantes ce qui se passerait ?

 

I. Macron – Le Pen au second tour

 

Macron appelle le camp du « progrès » à faire front commun derrière sa candidature. Hollande, l’air grave, annonce que c’est l’avenir du pays qui se joue ici. Benoit Hamon appelle à voter Macron, mais enjoint Mélenchon de faire de même. Celui-ci, après beaucoup d’hésitation, annonce qu’il n’entend pas faire perdurer le système et refuse de se prononcer. François Fillon, lui, choisit Macron après beaucoup d’hésitations. A ces mots, Sens Commun fait sécession et rejoint Le Pen. Asselineau, Cheminade et Dupont-Aignan refuse de se prononcer, alors que Lassalle choisit à contrecœur Macron. Enfin, Arthaud et Poutou annoncent qu’ils voteront blanc.

Du côté des journalistes, sans surprise, la Macronmania est loin d’être finie. Et alors que Yann Barthès et Laurent Ruquier appelle à voter Macron, les Youtubers politiques annoncent qu’ils voteront tous blanc.

 

II. Macron - Fillon

 

Macron répète encore ses phrases consensuelles, mais reste incertain sur l’issue du scrutin. Hamon se range derrière lui, tandis qu’Hollande rappelle son attachement aux valeurs de la gauche (sans trop de convictions). Mélenchon refuse de se prononcer, et c’est là la position des autres candidats, sauf Lassalle, qui reste incertain, et Marine le Pen qui annonce clairement qu’il s’agit de magouilles du système, qu’elle refera compter les voix et qu’elle votera blanc. Fillon, lui, prononce un discours très axé sur les valeurs chrétiennes.

Du côté des journalistes, c’est la pagaille officiellement, mais officieusement ils jubilent : le système est sauvé pour 5 ans.

 

III. Macron – Mélenchon

 

Macron, dans son discours, met en cause les « liens douteux » de Mélenchon avec le Venezuela, et estime que l’Europe est essentielle, et qu’à ce titre, le progrès ne pouvait arriver que par la victoire de saint Emmanuel (dit plus subtilement)

Hamon, Poutou et Arthaud appellent à voter Mélenchon, alors que François Hollande prend position pour Macron. Asselineau et Cheminade, après beaucoup d’hésitations, annonce que leurs votes iront à Mélenchon. Lassalle hésite beaucoup, mais se tourne vers Mélenchon en raison d’un programme international plus satisfaisant. François Fillon, lui, appelle à voter Macron pour faire barrage à l’extrême-gauche. Au FN, c’est mitigé. Si Le Pen refuse de choisir, Philippot sait qu’il votera Mélenchon dimanche dans l’urne. Enfin, Dupont-Aignan appelle à voter Mélenchon, mais avec une certaine réticence sur ses positions sur les réfugiés.

De nombreux journalistes amplifient alors leur discours anti-Mélenchon et Pro-Macron.

 

IV. Fillon – Le Pen

 

Fillon dans un discours très chiraquien, appelle à refaire 2002. Il rappelle son engagement contre l’extrême-droite et en faveur de l’Europe. Macron appelle à voter Fillon, alors qu’Hollande ne se prononce pas. Hamon, lui, appelle à voter blanc et prépare avec Mélenchon – qui aura fait de même- une future opposition majoritaire.

Cheminade, Asselineau, Lassalle, Arthaud et Poutou refusent de prendre position. Dupont-Aignan, lui, a longuement hésité. Mais face à l’UMP, il préfère encore choisir le FN, quitte à se boucher le nez. Ce choix reste cependant caché, et il choisit de ne pas se prononcer.

Tous les média appellent à voter Fillon pour faire barrage au Front National, alors que Marine le Pen prône le changement. Beaucoup d’incertitudes sur l’issue de ce scrutin.

 

V. Fillon- Mélenchon

 

Le discours de Fillon est très offensif, assez diffamatoire, alors que Mélenchon rappelle la mise en examen de son adversaire. Et tandis que Macron choisit de ne pas se prononcer, Hamon, Cheminade, Asselineau, Poutou, Lassalle et Arthaud appellent à voter Mélenchon. Dupont-Aignan sans doute aussi. Le Pen ne se prononce pas, et Philippot hésite.

Du côté des média, c’est un engouement pro-Fillon, le candidat « de la raison ». Plusieurs enquêtes sortent sur Mélenchon, inquiétant « gourou ».

 

VI. Mélenchon – Le Pen

 

Beaucoup de gens s’arrachent les cheveux devant une telle affiche ! Le système est en danger pour l’oligarchie.

Mise à part Fillon et Dupont-Aignan qui s’abstiennent de tout commentaire, les autres candidats appellent à voter Mélenchon. Macron, lui, le fait à contrecœur, et demande des garanties, souhaitant que Mélenchon fasse un compromis pour une alliance vers le « progrès ».

Les journalistes sont démoralisés, sauf Barthès et Ruquier qui appellent au vote Mélenchon. Enfin, les Youtubers politiques font de même.

 

VII. Conclusion

 

Que de seconds tours excitants et incertains ! Le suspense reste entier, mais les journalistes et le système nous bassineront encore longtemps avec le vote utile.

J’aurai pu aussi mentionner d’autres seconds tours possibles (Pourquoi pas Asselineau qui récupère toute l’abstention ?) mais cela est plus compliqué à estimer.

Pour ma part, rendez-vous le mardi 25 pour la réponse à ces choix cornéliens.

 

Bonus : mes pronostics

Selon moi, Macron arrivera en tête à cause du matraquage des média et de la mobilisation du parti socialiste et des Juppéistes. (22%) Il est suivit de Mélenchon (20%) et Le Pen (19,5%) ; cette dernière perd des voix à cause de Dupont-Aignan et Asselineau.

Derrière le trio vient François Fillon à 18% puis Nicolas Dupont-Aignan qui réalise une percée à 8% suite aux sms divulgués. Enfin, Hamon et Asselineau sont au coude à coude avec 4, 5% chacun. Les autres se partagent les 3,5% restant. (Incertitudes à partir de Hamon)

L’abstention, elle, atteint les 15% au premier tour.

 

Le temps d’un mandat, 5 réflexions sur la présidentielle #1, 11 programmes pour nous séduire tous

Première réflexion pour parler de la présidentielle, que dois-je conclure de mes analyses des programmes ? Au programme de cette conclusion, des statistiques et des commentaires pour chacun.

 

I. Conclusions

 

Cinq programmes plus que moyens

De toute part de l’échiquier, j’ai pu relever cinq programmes pour lesquels je serai incapable de voter.

Tout d’abord, à l’extrême-gauche, j’ai analysé les programmes de Philippe Poutou et Nathalie Arthaud.

  • Nathalie Arthaud m’insupporte en interview, toujours à appeler au lynchage des capitalistes sans rien d’autre derrière. C’est un peu son « article 50 » à elle. Niveau programme, l’intention est là, les convictions aussi, mais il demeure peu réaliste d’un point de vue sociétal. De plus, la culture est absente, et la souveraineté méprisée.
  • Philippe Poutou est déjà plus agréable à entendre, j’aime son côté franc ; néanmoins, il fait preuve de beaucoup d’irrespect envers la République (en tant qu’institution) avec sa fixation envers les forces de l’ordre par exemple. De plus, le NPA ne fait pas mieux que Lutte Ouvrière en termes de programme, et même pire puisqu’il tolère grandement le communautarisme. La définition du laxisme même. Je respecte et soutient leur combat contre les dérives du capitalisme, mais pas de manière aussi frontale.

Viennent ensuite les candidats de la droite conservatrice et du centre-droit.

  • Emmanuel Macron est charismatique, à un point où on le prendrait même pour un androïde au vu de ses expressions faciales parfois forcées. Son discours formaté et consensuel est dur à écouter pour ceux qui recherchent des arguments et des idées de fond. Aussi je n’arrive pas à le supporter. Son programme, hormis sur les questions de société, est ancré dans une dynamique néolibérale propre au système actuel. Si on ajoute à cela le soutien incessant et honteux des média, vous obtenez un candidat au programme mauvais pour le pays dans la durée, et naïf d’un point de vue européen et international.
  • François Fillon n’a aucun amour-propre et aucun honneur, et son programme ne suffira pas à rattraper cela, loin de là. On retrouve les grands poncifs du néolibéralisme et des cures d’austérité, rien d’exceptionnel si ce n’est des attaques répétées contre la fonction publique et les 35H.

Enfin, il reste la candidate d’un parti d’extrême droite bien connu…

  • Marine le Pen est à la tête d’une coalition diverse et variée, ensemble d’apparatchiks racistes de milieux louches, souverainistes de gauche opportunistes, députés dérangés, …Au niveau électeur, ce n’est pas mieux, abstentionnistes, beaufs incultes et déçus de la politique se retrouvant dans certains points d’un programme patchwork. Programme satisfaisant au niveau écologie et parfois niveau souveraineté, mais cliché et peu surprenant sur la laïcité, l’immigration et la sécurité. Un mauvais choix assurément.

 

Cinq programmes intéressants mais…

Entre la gauche et la droite, plusieurs programmes m’ont paru déjà plus satisfaisants.

Nous avons tout d’abord deux candidats à un niveau moyen dans les sondages (on sait ce que ça vaut)

  • Benoit Hamon présente un programme proche de celui de Jean Luc Mélenchon, mais j’ai été dans l’impossibilité de l’analyser pour des raisons présentées précédemment. Il est plutôt sympathique, mais assez naïf, et cela se ressent dans ses positions sur la Syrie ou l’Union européenne par exemple. De plus, sa volonté de se maintenir alors que son parti excelle dans le lancer de fléchettes traitresses relève parfois plus de l’inconscience que du courage.
  • Nicolas Dupont-Aignan est quant à lui un candidat de droite intéressant, quand il ne se donne pas des airs théâtraux ou quand il ne flirte pas avec l’extrême-droite. Il aurait les moyens de rassembler la droite gaulliste derrière un programme tout à fait convenable, mais ses dérives citées auparavant sont pour lui un handicap, d’autant plus qu’il peut se révéler assez agaçant en interview. Il demeure cependant très compétent sur le plan diplomatique. (sauf pour la question de l’accueil de réfugiés)

Viennent ensuite deux candidats oscillant entre les différentes mouvances du centre, et peinant à vendre leur programme malgré l’intérêt qui s’y trouve.

  • Jean Lassalle est un véritable ovni de par sa manière de s’exprimer, une manière très particulière qui lui porte malheureusement préjudice. Pourtant, son programme est fort intéressant et admirablement mené. Les moqueries à son sujet n’auraient pas dû occulter les mesures intéressantes et proches du peuple qu’il portait.
  • Jacques Cheminade est l’ancien ovni des campagnes présidentielles, et souvent à tort. Certes, il a lui aussi du mal à vendre son programme, trop technique et peu accessible ; néanmoins, son franc-parler et ses idées novatrices dans le domaine des technologies (sauf les jeux vidéo) devraient être souligné. Son côté complotiste alimenté par les média est en vérité une franchise sur les vérités de ce monde, mais comme à son habitude, le système s’arrange pour qu’un « petit » candidat le reste. Je déplore cependant son attachement au nucléaire.

Pour finir, il en reste un, la surprise de cette campagne.

  • François Asselineau est quant à lui une heureuse surprise. Surprise parce que je ne m’attendais pas à ce qu’il récolte ses 500 signatures, heureuse parce que j’aime quand un candidat visiblement antisystème peut parler sur les plateaux télés. Côté publicité, je regrette le prosélytisme parfois agressif des militants. Côté programme, je ne suis pas d’accord avec sa vision pessimiste de la négociation des traités européens, et avec sa perception archaïque du président, qui consiste à déléguer plusieurs sujets aux législatives (Ce qui le sanctionne au niveau de sa note). Cependant, j’admire sa rigueur constitutionnelle et je considère que comme pour Cheminade, ce que les média appellent complotisme chez lui se révèle être une franchise et un pragmatisme sur les vérités de ce monde.

 

Un candidat qui a sans surprise ma préférence

Au vu de son programme très proche de ma sensibilité, et dehors de quelques divergences sur les institutions ou la sécurité, j’estime que Jean Luc Mélenchon est le meilleur candidat pour cette présidentielle.

 

II. Statistiques et chiffres

 

J’aime beaucoup les statistiques, je ne vous le cacherais pas. Aussi ai-je quelques données pertinentes sur ces analyses. Mes tableaux de comparaison n’ont pas été parfaits, j’ai oublié quelques sujets et j’ai donc du compenser au niveau des résultats. Mais ils illustrent assez bien les points faibles et forts de chaque candidat. Voici donc pour chaque thème les trois meilleurs et les trois moins bons.

 

Question européenne

Les plus satisfaisants

Score

Les plus mauvais

Score

Jean Luc Mélenchon

4,5/5

Emmanuel Macron

2/5

Nicolas Dupont-Aignan

3,5/5

François Asselineau

1/5

Jacques Cheminade

3,5/5

Marine le Pen

1/5

 

(Précision : Asselineau paie ici son obsession de la question européenne. Cela se traduit par une absence de projet européen malgré son euroscepticisme commun à mes idées)

 

Réorganiser le travail et l’emploi

Jean Luc Mélenchon

4,5/5

François Asselineau

1,5/5

Jean Lassalle

3,5/5

Marine Le Pen

1,5/5

Nicolas Dupont-Aignan

3,5/5

François Fillon

1/5

 

 (Précision : NDA maintient un certain flou pour son programme économique. Avec réserve donc ; Asselineau lui n’a jamais été très clair en raison de sa vision de la présidentielle)

 

Réindustrialisation de la France et protection économique

Jean Luc Mélenchon

4,5/5

P. Poutou/ N. Arthaud

2,5/5

François Asselineau

3,5/5

Emmanuel Macron

2,5/5

Nicolas Dupont-Aignan

3,5/5

François Fillon

1,5/5

 

Sécurité assurée

Jean Lassalle

3/5

Marine Le Pen

2/5

Emmanuel Macron

3/5

Nathalie Arthaud

1/5

François Fillon

3/5

Philippe Poutou

1/5

 

(Précision : sont ici jugés le trop sécuritaire et le trop laxiste)

 

Réforme culturelle ambitieuse

Jean Lassalle

4/5

François Fillon

3/5

Jean Luc Mélenchon

4/5

Marine Le Pen

2,5/5

Nicolas Dupont-Aignan

4/5

Nathalie Arthaud

0,5/5

 

(Précision : Cheminade aurait pu figurer dans le classement s’il n’avait pas ce regard sur les jeux vidéo)

 

Défi écologique

Jean Luc Mélenchon

4,5/5

Jacques Cheminade

2,5/5

Benoit Hamon

4/5

Nicolas Dupont-Aignan

2,5/5

Philippe Poutou

4/5

François Asselineau

0,5/5

 

(Précision : Asselineau est une nouvelle fois sanctionnée pour sa vision de la présidentielle)

 

Financement et place de l’armée française

François Asselineau

3,5/5

Emmanuel Macron

2,5/5

Nicolas Dupont-Aignan

3,5/5

Nathalie Arthaud

0/5

Jacques Cheminade

3/5

Philippe Poutou

0/5

 

Relations internationales

Jacques Cheminade

4,5/5

Nathalie Arthaud

3/5

Jean Luc Mélenchon

4,5/5

Marine le Pen

2/5

Nicolas Dupont-Aignan

4,5/5

Emmanuel Macron

2/5

 

Marchés financiers/ Banques

Jacques Cheminade

2,5/2,5

Marine Le Pen

0,5/5

Philippe Poutou

2,5/2,5

François Fillon

0/5

Nathalie Arthaud

2,5/2,5

Emmanuel Macron

0/5

 

Avenir spatial

Seuls deux candidats se sont penchés sur ce thème ; le pionner du genre Jacques Cheminade et le curieux Jean Luc Mélenchon. (Tous deux 2,5/2,5)

 

Absence de danger pour la France

Jacques Cheminade

5/5

François Fillon

3,5/5

Jean Luc Mélenchon

5/5

Philippe Poutou

3,5/5

Benoit Hamon

5/5

Marine Le Pen

2/5

 

Au regard des présences des différents tableaux, voici donc les trois meilleurs et les trois pires :

 

Jean Luc Mélenchon

42/50

Emmanuel Macron

24,5/50

Jacques Cheminade

34/50

François Fillon

24/50

Nicolas Dupont-Aignan

33/50

Marine Le Pen

21/50

 

Certains candidats ont eu de meilleurs scores, mais n’ont pas atteints la première place du classement. Je pense à Jean Lassalle ou Benoit Hamon, handicapés respectivement par son manque de présidentiabilité et par sa naïveté. Tous deux ont dépassé les 30/50.

 

III. Pour finir

 

Lire tous les programmes n’a pas été une partie de plaisir, je dois bien l’avouer. Tous n’avaient pas le même niveau de qualité rédactionnelle, et certains étaient vraiment très denses. Néanmoins, je ne regrette pas d’avoir accompli un travail, qui, moins poussé, devrait être fait par chaque citoyen…

Malgré ma présence au « stand-up » de Cheminade cette après-midi, et mon assiduité aux vidéos d’interview de François Asselineau, mon choix se porte donc sur Jean Luc Mélenchon, mais je ne peux que vous encourager à voter pour celui qui vous plait le plus, ou à défaut celui qui vous déplait le moins. Je ne vous encourage pas à vous abstenir, ni même à voter blanc pour cette campagne au premier tour : en effet, les enjeux sont tels qu’un petit candidat mérite bien quelques voix en guise de protestation.

Enfin, j’ai aussi analysé le programme du Général Didier Tauzin, et ceux de l’Alliance Royale et de France bonapartiste y passeront aussi dans les jours à venir. Ainsi, la diversité politique sera réelle dans ces analyses, et ce sera l’occasion de découvrir d’autres candidatures surprenantes.

 

J’espère avoir été le plus impartial possible (hem) et j’ose espérer que mon soutien à Jean Luc Mélenchon n’aura pas été trop important…Bonne élection à tous.

 

Analyse de programme : #1B, Fillon

J’avais déjà analysé l’aperçu du programme de François Fillon au cours des primaires de la droite. Néanmoins, conscient qu’une mise à jour s’impose, je souhaite me pencher sur son programme présidentiel, pas pour autant persuadé que mon avis va évoluer.

 

Par rapport à la dernière fois, ma vision du candidat a cependant changé. Alors que je le voyais comme assez faible en termes de personnalité, il m’apparait désormais comme quelqu’un de persévérant et tenace. Peut-être trop tenace d’ailleurs, puisque sa parole ne vaut plus grand-chose. En effet, le « Penelope gate », est une affaire montée à l’occasion de sa candidature, certes, mais elle n’est pas fictive pour autant, elle. Alors qu’il annonçait la fin de sa candidature s’il était mis en examen, le voilà à se maintenir pour éviter un fiasco à la droite, méprisant sa précédente promesse.

Bref, un rapide aperçu de sa présidentiabilité (le pan autoritaire s’explique par sa volonté de faire passer moult réformes en été avec le plus de mécanismes illégitimes possibles) :

Presidentiabilite fillon

 

I. Slogan

 

« Une volonté pour la France » me fait assez rire. C’est sûr que tout ce qui est probité et compagnie est passé à la trappe. Ça reste cependant mieux que l’ancien slogan.

 

II. Programme

 

A. « C’est urgent »

 

Un titre franchement amusant, mais d’une grande pauvreté.

 

1° Compétitivité

On comptera de nombreuses baisses des charges patronales sans distinction de niveau de productivité, ce qui n’a rien de surprenant mais reste moyen. La baisse de l’impôt sur les sociétés reste aussi problématique, dans la manière dont c’est présenté.

 

2° droit du travail

Pour faire vite, sa rénovation du contrat de travail m’inquiète beaucoup, surtout avec sa simplification du code du travail et la place accordée aux accords collectifs.

On aperçoit la plus grande divergence je pense entre Fillon et moi : l’établissement des 39H, et cela par défaut (les entreprises pourraient donc mettre plus).Le retour du travailler plus pour gagner plus (ou autant, ça parait probable) très peu pour moi.

 

3° Assurance chômage

La vision du chômage de Fillon est assez proche de Macron, avec des allocations dégressives et une sanction si refus d’un boulot pas assez motivé (hem)

 

4° retraites

L’âge légal passe à 65 ans, voir 67 ans au maximum. Sachant qu’en plus, la pénibilité semble ne plus être prise en compte, cette réforme des retraites fait soudainement raisonner la réforme des retraites de Sarkozy.

 

5° Emploi des jeunes

Mesure scandaleuse : le monde du travail ferait irruption de manière beaucoup plus insistante dans l’éducation, avec dès le collège, plusieurs semaines de stage. Les mines existeraient encore qu’il serait capable d’autoriser le travail d’enfants à partir de 13 ans…

 

6° entreprise et travail indépendant

Bis repetita, voilà que nos jeunes dès le secondaire sont fortement encouragés à l’entreprenariat (notamment le statut délirant d’étudiant-entrepreneur)

Je passerai sur les autres mesures, qui ne méritent pas qu’on y revienne.

 

7° Numérique

 

Enfin une bonne mesure avec l’accès au très haut débit sur tout le territoire.

Néanmoins, la suite plait déjà moins, avec un tout-au-numérique, qui serait préjudiciable aux relations humaines et trop risqués dans le cas de la démocratie. De même, encourager « la prise de risque » mériterait une réflexion assez approfondie.

 

8° Agriculture

 

Une partie au début satisfaisant, qui retombe vite dans le cliché de la simplification des normes. L’idée d’un programme spécifique à la montagne reste cependant originale et correcte.

 

9° Fonction publique

 

J’en ris d’avance.

On passe évidemment aux 39h hebdomadaires sous prétexte de moderniser le tout, et sans surprise, une suppression de 500000 postes est prévue.  Où ça ? Mystère. Mais cela ne me dit rien qui vaille. Alors je veux bien que l’on améliore la qualité de vie dans la fonction publique, mais avec autant de départ, j’en doute.

 

10° réformes de l’état

 

On s’oriente, à travers des idées vagues et floues, vers des privatisations sans précédent, puisque la fonction publique est encore perçue de manière très négative (100 mds d’économie de dépense publique, c’est énorme). Bref, c’est irrespectueux pour l’état de mon point de vue.

 

B. « C’est pour vous, c’est pour vos enfants »

 

Bon, je ne commenterai pas le titre cette fois.

 

1° Pouvoir d’achat et fiscalité

Parmi cet ensemble de mesures laxistes, je retiendrai la suppression de l’ISF, absolument inconsciente (quoique, avec la fraude fiscale actuelle, on ne verra pas la différence tout de suite). Alors oui, faciliter l’héritage ne me pose pas de problèmes, mais cela demeure peu important par rapport au reste.

 

2° famille

L’idée de faire dépendre les allocations du comportement des enfants n’est pas si mauvaise ; néanmoins, conditionner ce versement à l’assiduité scolaire m’a toujours paru absurde.

 

Influencé sans doute par les extrémistes de Sens Commun, Fillon aimerait supprimer la loi Taubira (sans effet rétroactif, dieu merci) et interdire l’adoption pour les couples de même sexe, au prétexte que la filiation « n’a de sens qu’au regard d’un homme et une femme ». Alors, oui, mais non. On parle de l’adoption là. Donc cela n’a aucun sens, et personne n’est forcé pour adopter un enfant.

 

3° Femmes

 

Avec un nom pareil, je suis assez étonné de trouver des mesures, certes de bon sens, mais appréciables.

 

4° Education

 

Si je ferme les yeux sur la politique appliquée au primaire, je souhaiterai néanmoins revenir sur le secondaire. Le bac en quatre épreuves plus du contrôle continu, comme pour Macron, est d’une grande inconscience.

Cette bêtise abyssale qui laisse la porte grande ouverte aux inégalités ne saurait être rattrapée par les mesures satisfaisantes de cette partie, à savoir le retour de l’enseignement latin-grec et l’irruption du numérique dans les cours de technologie (bien que ce soit déjà le cas il me semble)

 

Toujours dans le domaine de l’ineptie, je déplore la promotion de l’uniforme scolaire, mesure rétrograde et contre-productive.

 

5° Enseignement supérieur et recherches

 

Toujours dans une course à l’excellence particulièrement mal menée, on observera par exemple la grande liberté laissée aux universités quant à l’admission en master et la sélection. Cela créé une nouvelle fois de grandes inégalités aux niveaux des études.

 

6° Santé et handicap

 

L’idée d’une consultation de prévention tous les deux ans est fort louable. Le plan santé à l’école aussi, bien qu’assez commun.

 

Au niveau de l’assurance-maladie, je déplore la tournure que pourrait prendre les contrôles visant à sur-responsabiliser les potentiels patients. Les 20 mds € d’économie prévus sont inquiétants pour le devenir de ce service indispensable.

 

Par contre la suppression de l’Aide médicale d’état pour les réfugiés, c’est dangereux pour l’avenir sanitaire du pays et assez immoral, m’enfin bon, que voulez-vous…

 

Enfin, les mesures sur les situations d’handicap sont peu originales mais pas mauvaises non plus.

 

7° Allocations sociales uniques, solidarité et pauvreté

 

L’allocation sociale unique serait conditionnée aux « efforts » du bénéficiaire, et courrait donc le risque d’être supprimée. Bref, on connait la rengaine.

 

Pour le reste, il y a beaucoup d’encouragements mais peu de réelles mesures attractives ou scandaleuses.

 

8° Logement et politique de la ville

 

Peu de mesures intéressantes à traiter, bien que la fixation du candidat sur la simplification soit toujours présente, sur le cas du logement.

 

Pour la ville, j’apprécie les politiques de rénovations urbaines, donc c’est à souligner ici.

Cependant, la mobilisation de réservistes de la gendarmerie nationale dans les intercommunalités, je ne vois pas trop l’intérêt. Autant rétablir une police de proximité.

 

9° Ruralité, chasse, …

 

Le développement de l’économie locale, je veux bien, mais pour quelle agriculture ? Quel producteur ? Tout cela reste assez flou, d’autant plus qu’il y a beaucoup de redondances avec la partie précédente.

 

Le fait, ensuite, que la chasse soit une partie entière du programme, m’inquiète un peu. Mes craintes sont confirmées par la simplification, oh combien dangereuse, du permis de chasse. La protection de la faune n’a pas trop l’air de le concerner.

 

10° Environnement, énergie, mer et transports

 

Axer la politique écologique sur l’économie d’énergie, pourquoi pas.

Fillon est pour un nucléaire plus sécurisé, mais quand je vois les arguments de ses soutiens, ça reste assez alambiqué. Il pencherait plutôt vers un grand carénage inutile et couteux.

 

Plusieurs mesures restent cependant bonnes, un peu à l’instar de tous les candidats.

Je suis par exemple étonné de ce qui est prévu pour la protection animal, paradoxalement satisfaisante.

 

Les transports verts sont aussi encouragés. Plutôt satisfait donc, avec quelques réserves en raison d’idées au final assez bateau.

 

Sur le volet de la mer, enfin, rien à redire.

 

C. « C’est pour la France »

 

Au niveau des titres, ce n’est toujours pas ça…

 

1° Sécurité et défense

 

Le renforcement des effectifs, j’y suis favorable, mais venant de la part d’un ministre de Sarkozy…

L’établissement d’une majorité pénale à 16 ans est complètement à côté de la réalité psychologique des choses.

Beaucoup de mesures sont dans cette optique de tolérance -1 par ailleurs.

 

Enfin, concernant la défense, on reste dans le banal, mais c’est tout à fait acceptable.

 

2° Justice et institutions

 

La remise en cause de la CEDH est à mon avis une mauvaise idée.

 

La justice sera tournée vers le sécuritaire et la sanction, reste à voir dans quelle mesure cela devrait fonctionner.

 

Sur la partie déontologie des institutions, je me permets d’émettre un doute sur la sincérité des mesures exprimées ici.

 

3° Immigration et laïcité

 

Evidemment, sur le dossier migratoire, il ne faut pas espérer un quelconque relâchement de la part de l’UMP. Presque tout est considéré d’un point de vue invasif et financier. Exemple le plus frappant : la rétention administrative.

 

Evidemment, la laïcité s’adresse principalement aux musulmans, ce qui en plus d’être immoral et irréaliste, s’explique sans doute par la présence de Sens Commun à ses côtés, une présence qui devrait être empêchée par la lutte contre le communautarisme qu’il espère mener. (Et que je soutiens si elle concerne tous les citoyens)

 

4° Politique étrangère et européenne

 

On commence bien lorsque l’on affirme la loyauté à l’égard des USA. Non merci, je préfère qu’on en reste à l’indépendance. Je suis par contre favorable à un rapprochement avec la Russie.

Ses mesures en faveur du développement des pays en difficulté sont bien gentilles, mais dénuées d’idées vraiment concrètes.

 

Quant à l’Europe, on a affaire à un européiste convaincu ; beaucoup de ses propositions ne sont pas intéressantes pour moi. Reste la renégociation des accords du Touquet (Nicolas Sarkozy) à laquelle je suis favorable.

 

Enfin, un musée de la culture européenne dans ma ville (Strasbourg), pourquoi pas, mais est-ce à lui de proposer cela, et ne risque-t-on pas de voir les lobbies européistes s’emparer de l’histoire ?

 

5° Français de l’étranger et de l’Outre-mer

 

Le vote électronique aux élections est assez risqué à mon sens.

 

Concernant l’Outre-mer, le coût du travail serait diminué trop fortement pour être viable, et c’est à peu près ce qui me dérange le plus dans cette partie pas trop ambitieuse.

 

6° Culture et sports

 

Alors, sachant qu’il n’avait pas parlé de culture lors des primaires, je reste assez curieux.

 

La plupart des mesures proposées ne sont pas mauvaises, ça reste correct, mais peu d’originalité, et beaucoup trop de « culture européenne » dans cette partie. On parle des élections présidentielles, pas des élections européennes justement.

 

Pour finir, la partie « Sports » reste convenable aussi.

 

III. Conclusion

 

François Fillon présente un programme loin de faire évoluer les choses en France. Beaucoup de mesures austères, classiques, mais surtout au profit d’une tyrannie du travail. Guidé par sa lubie anti-fonction publique, le programme dans la partie économique est absolument désastreux, et cela se ressent dans l’éducation.

L’écologie, la culture ou les énergies sont traités correctement, bien qu’avec peu d’ambitions et beaucoup de lieux communs. On tombe carrément dans l’oisiveté lorsqu’il s’agit de réformer le système politique actuel. Bref, c’est plat et parfois dangereux.

 

Penser l’Europe

2,5/5

Réorganiser le travail et l’emploi

1/5

Une sécurité assurée

3/5

La réindustrialisation de la France et sa protection économique

1,5/5

Une réforme culturelle ambitieuse

3/5

Penser le défi écologique

3/5

Réguler la place des marchés financiers et des banques

0/2,5

Penser l’avenir spatial

0/2,5

Penser la place et le financement de l’armée française

3/5

Penser les relations internationales

3,5/5

Niveau d’absence de danger pour la France

4/5

 

Total : 24/50

 

De par son incapacité à réformer dans le bon sens le travail et par son inconsistance, le programme des Républicains est absolument désastreux, fortement néolibéral, mais en aucun cas nécessaire pour faire avancer le pays. Je me vois donc forcer (sans beaucoup de tristesse) d’accorder une note sous la moyenne, et de proclamer haut et fort mon refus de voter pour des idées aussi lamentables, que les rares points corrects de son programme ne suffiront pas à sauver.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Analyse de programme : #11, Jean Luc Mélenchon (et Benoît Hamon)

 

Mélenchon en dédicace à Strasbourg (2015)

Il s’agira là d’une analyse un peu spéciale. En effet, il me reste en théorie deux candidats à « juger ». Pourtant, si on se fie à ce que j’ai pu dire sur ce blog, il parait évident que mon vote va à Jean Luc Mélenchon. Mieux encore, il est probable qu’au second tour, je vote aussi pour lui en dépit de son absence (tout dépendra de la composition). Alors à quoi bon analyser un programme que je suis même allé jusqu’à lire en version papier ?

Deux problèmes s’offrent donc à moi : vu le peu de temps qu’il me reste (j’aimerai essayer de respecter la fin de la campagne), une analyse complète n’est pas possible. De plus, Benoit Hamon n’a pas eu le droit à son analyse non plus.

Afin de résoudre ses problèmes, j’ai donc choisi de donner mon avis sur la candidature du candidat PS, puis de revenir rapidement sur quelques pans du programme de Jean Luc Mélenchon.

 

Avant toute chose, en termes de caractère, j’estime que les deux pourraient faire un bon président ; néanmoins, Benoit Hamon me semble trop naïf, pas assez fort pour affronter les pressions inhérentes à l’exercice du pouvoir. En guise de compromis, j’aurai donc bien apprécié une dyarchie avec Hamon président et Mélenchon premier ministre, le second épaulant le premier en cas de danger menaçant la souveraineté des décisions présidentielles. Ce cas de figure ne serait appréciable qu’en cas de majorité à l’Assemblée.

 

I. Hamon ou l’ultime sursaut de la gauche du PS

 

J’appréciais beaucoup Benoit Hamon lorsqu’il menait la fronde, bien que j’aie toujours vu les frondeurs comme des gens incapables d’aller au bout de leurs idées. D’une certaine manière, lui ou Montebourg étaient légitimement les meilleurs candidats pour le vrai PS. D’ailleurs, j’aurai préféré qu’Hamon prenne la direction du parti au lieu de se présenter à la présidentielle.

En effet, son programme est très similaire à celui de Mélenchon, les intentions sont là. Mais deux candidats au programme similaire ne peuvent donner qu’un résultat incertain, surtout pour un tel enjeu. Les seuls différences au final se comptent au nombre de trois chez Hamon.

  • Une méfiance moins importante vis-à-vis de l’Europe
  • Un revenu universel
  • Une diplomatie en demi-teinte beaucoup trop conventionnel

Sur le revenu universel, je souhaitai développer une réflexion d’ici un semestre. Concernant l’Europe, les décisions ne pouvaient se jouer qu’au niveau national, au-delà de l’élection. Enfin, la diplomatie de Benoit Hamon ne diffère que très peu de celle du PS version Macron. Ainsi, on voit bien là le désintérêt de consacrer une analyse complète à ce candidat doublon. Au vu des sondages (que je regarde de très loin) et de la situation (le PS l’ayant abandonné), je ne peux que saluer son courage, mais j’appellerai tous les électeurs de Benoit Hamon à rejoindre Mélenchon, quitte à obtenir de ce dernier un poste mérité pour l’Outsider de la gauche.

 

II. Rapide aperçu du programme de la France Insoumise ; principales divergences

 

Mon étude peut se permettre d’être superficielle pour une bonne raison : je pense avoir assez fais de publicité pour Mélenchon depuis un an. Quel serait l’intérêt donc de relever chaque mesure et d’en faire un commentaire positif ? Ce serait contre-productif.

 

A. Assemblée constituante et sixième république

 

Cette analyse est aussi l’occasion pour expliciter mes divergences avec la pensée politique de Jean Luc Mélenchon (oui, j’en ai)

Ainsi, sur le processus constituant, je ne m’oppose pas personnellement à ce que la rédaction soit d’abord faite par le candidat, puis améliorer au regard de la volonté populaire.

Après plusieurs mesures, on arrive à ce qu’il qualifie de « monarchie présidentielle ». J’ai là une perception différente du pouvoir.

Selon moi, il faut qu’une continuité soit assurée à la tête de l’état, avec un organe présidentiel stable, et démocratique évidemment. Pour moi, qu’un président ait des pouvoirs forts ne pose pas de problème à la condition que tout le système soit conçu pour empêcher toutes dérives, et que l’Assemblée fasse un travail en dehors des querelles politiques. Enfin, je préfère une justice spécifique aux personnalités de l’état, mais cela relève plus du détail.

 

Au sujet de la laïcité, c’est encore une fois compliqué : je suis Alsacien, je ne m’en cache pas (j’espère ne pas trop m’en réclamer) et la suppression du Concordat me dérange d’un point de vue purement égoïste. Pourtant, qu’il soit inégalitaire et dérogatoire à la loi de 1905 est une réalité. Donc, dans un esprit de compromis et pour faire passer les intérêts de la France avant tout, je me range au final de son côté.

 

Dans le domaine de la sécurité, je reste mitigé sur le démantèlement de la BAC, bien que la justification tienne parfaitement la route. De même, le matériel de défense tel que le Taser ou les grenades de désencerclement demeure utile lors de certaines situations. Je pencherai donc plus sur une meilleure réglementation et une raréfaction de leur usage.

 

Enfin, histoire de revenir sur l’Alba qui a tant fait scandale, j’aimerai là apporter mon soutien à cette mesure qui n’a rien de bien méchant ; l’Outre-mer étant parfaitement concernée par les objectifs de cette alliance.

 

B. l’urgence sociale

 

Un pan entier du programme auquel j’adhère. Mise à part quelques petites différences au niveau de la fiscalité ou des mesures sociales, je suis en parfait accord avec toutes les mesures présentées.

 

C. l’urgence écologique

 

Au même titre que la partie précédente, je suis en accord complet avec le programme proposé. J’espère juste, concernant le nucléaire, que la recherche théorique sera maintenue, afin de conserver le savoir accumulé. Pour ma part, je pense aller beaucoup plus loin dans les innovations écologiques (à suivre dans mon futur programme)

 

D. L’Europe en question

 

Histoire de ne pas changer, j’affirme mon soutien à cette partie du programme ; en effet, la vision optimiste des négociations et la préparation à une autre coopération (Plan B) me convient tout à fait.

 

E. La paix en question

 

Nouvelle partie où je suis très satisfait, la vision « insoumise » de la diplomatie est lucide et tout à fait convenable. J’apprécie l’engagement pour la coopération méditerranéenne. (pour ma part, je surenchérirai avec un engagement plus poussé pour le développement du continent africain)

 

Pour revenir sur l’Alba qui a tant fait scandale, j’aimerai là apporter mon soutien à cette mesure qui n’a rien de bien méchant ; l’Outre-mer étant parfaitement concernée par les objectifs de cette alliance.

 

F. Progrès Humain

 

Sur la question des drogues, je suis farouchement opposé à leur consommation. Néanmoins, en l’état actuel des choses, une dépénalisation du cannabis avec un encadrement étatique me semble être la meilleure solution.

 

Globalement, je suis à nouveau en accord avec ce qui est énoncé dans ce thème.

 

G. Face au déclinisme

 

J’aimerai quand même souligner la présence d’un programme spatial, moins ambitieux que celui de Cheminade, mais pas moins intéressant et complet.

 

Encore une fois, je suis en accord avec ce qui est dit de manière générale.

 

III. Conclusion

 

Mélenchon, comme vous pouvez le voir, présente un projet qui me convient sur bien des points. Hormis quelques désaccords que je peux mettre de côté, j’estime qu’il a actuellement le meilleur programme qui m’ait été donné d’étudier. Hamon n’est pas en reste, puisque son programme demeure convenable en dépit de quelques différences notables. Voici donc un tableau comparatif, celui de Hamon ayant été fait grâce à ses positions publiques (prévenez-moi en cas de faute) *Mélenchon est à gauche, Hamon à droite

 

Penser l’Europe

4,5/5

3,5/5

Réorganiser le travail et l’emploi

4,5/5

3,5/5

Une sécurité assurée

3/5

3/5

La réindustrialisation de la France et sa protection économique

4,5/5

4/5

Une réforme culturelle ambitieuse

4/5

3,5/5

Penser le défi écologique

4,5/5

4/5

Réguler la place des marchés financiers et des banques

2/2,5

2/2,5

Penser l’avenir spatial

2,25/2,5

0/2,5

Penser la place et le financement de l’armée française

3/5

3/5

Penser les relations internationales

4,5/5

3,5/5

Niveau d’absence de danger pour la France

5/5

5/5

 

Total : 42/50 pour Mélenchon et 35/50 pour Hamon

 

Ainsi, il parait évident que mon choix est fait, bien que la conclusion apparaitra dans mon récapitulatif des différents programmes. Mise à part dans le domaine de la sécurité, et quelques divergences institutionnelles qui n’apparaissent pas dans ce tableau, j’estime que le programme de la France Insoumise est le plus attractif pour moi.

 

Analyse de programme : #10, Jean Lassalle

Candidat que l’on n’attendait pas dans cette élection, Jean Lassalle est avant tout un homme de conviction, comme ses actions politiques (grève de la faim, marche, …) ont pu le montrer. Je ne le connais pas très bien, du fait de sa faible médiatisation, mais les rares fois où il m’a été donné de de le voir à la télé, il m’a semblé dégagé une certaine prestance. Parfois étrange, on peut le dire, il n’en demeure pas moins intéressant à écouter.

Question présidentiabilité, il obtient à mes yeux un bon résultat :

Presidentiabilite

 

1° Slogan

 

Il semblerait que ce soit Résistons, ce qui est un peu court mais plutôt clair.

 

2° Programme 

 

Comme on avait pu le voir avec Nathalie Arthaud, Jean Lassalle met à disposition du public des prises de positions plus que des lignes de programme, ce qui donnerait une analyse plus courte. Pour obtenir un programme satisfaisant, il m’a donc fallu des heures de recherche. Je couplerai donc à la fois le communiqué de presse contenant les mesures et le projet.

 

A. Finance

 

Tout comme Jacques Cheminade, Jean Lassalle propose un jugement sévère mais juste et lucide sur les banques et la finance. On trouvera aussi un reproche à la mainmise de Bruxelles sur la politique économique, et à la financiarisions dévastatrice pour la culture entre autre, ainsi qu’une politique fiscale ambitieuse et une critique de la dette publique.

Plusieurs de mesures de contrôle des banques sont mentionnées, parfait.

La lutte contre l’évasion fiscale constitue aussi une part de son programme.

 

 

B. écologie et santé

 

La partie énergies renouvelables est assez complète. J’ai beaucoup aimé la mention de l’autonomie énergétique des citoyens, qui me parle beaucoup.

Sont encouragés le développement de centrales solaires et du covoiturage. Le dumping environnemental sera sanctionné.

Le respect des animaux est mis en avant, et la culture OGM soumise à interdiction des collectivités, ce qui sur ce pays devrait se faire plutôt au niveau national.

La crise des éleveurs et agriculteurs a été visiblement entendus si on regarde d’une manière globale le programme agricole.

 

Préoccupation de plusieurs candidats, les déserts médicaux sont les principaux concernés par le pan santé du programme.

La prise en compte des médecines alternatives présente aussi un certain intérêt.

 

C. démocratie et territoires

 

Comme chez de nombreux candidats (et c’est très bien), on plaide pour la reconnaissance du vote blanc. On trouvera aussi droit de pétition, référendum d’initiative populaire, et introduction de la proportionnelle. Pour cette dernière mesure, je regrette que ce ne soit qu’à hauteur de 10%, au lieu de de couvrir cela intégralement.

Côté moralisation, le casier vierge est exigé, ainsi qu’une justice ordinaire pour les députés ; ce sur quoi je suis mitigé.

Les ministres seraient tous responsables devant le parlement, pourquoi pas.

 

On devine aisément que Jean Lassalle jouit d’un statut de maire, puisque la commune est au centre de sa refonte des institutions. On appréciera la critique oh combien désirable des régions inutilement monstrueuses créées dans pendant le dernier mandat.

Pour les mairies, on pourra parler d’un meilleur financement par exemple.

La création de coopératives d’investissement local est quant à elle intéressante.

Le haut-débit est exigé sur tous le territoire, pourquoi pas. Le service national sera mis à contribution pour l’entretien des forêts, ce qui est une bonne utilisation.

 

Enfin, on y constate aussi des mesures en faveur d’une urbanisation végétale.

 

D. Economie

 

La fracture présente au sein des entreprises entre patronat et salarié est observée avec justesse, même si rien de précis n’émane de cette critique.

Il est favorable aux nationalisations, ce qui nous fait un point commun fort appréciable. Les entreprises du CAC40 seraient ainsi potentiellement partiellement nationalisées.

De même, l’encouragement à des visions sur le long terme est mentionné, encore une fois à juste titre.

 

L’économie est très liée dans ce programme à l’apprentissage et aux universités, rien d’original mais appréciable évidemment.

 

L’actionnariat et le travail détaché est mieux régulé, et les heures supplémentaires sont fortement majorées.

 

E. Relations internationales et Europe

 

Jean Lassalle apparait aussi comme un diplomate à prendre au sérieux. Comprenant les intérêts à développer le continent africain dans la moralité et le respect des intérêts humains, il propose une vision encore lucide et appréciable. Conscient de la situation internationale de ces nations, il offre un renouveau similaire à ce que j’attends.

On notera avec satisfaction la sortie de l’OTAN.

Pour l’Europe, le candidat souhaite moins d’UE, ce qui est parfait. La démocratie semble pouvoir reprendre ses droits.

Enfin, l’Afrique est considérée comme une terre à développer de manière intelligente.

 

F. Education et culture

 

Conscient des enjeux de l’éducation, on compte parmi ses mesures l’ouverture de nouvelles filières (artistique par exemple), l’ouverture au monde et à la nature avec le développement de classes de découvertes (et d’échanges scolaires), ou encore l’apprentissage du codage informatique dès le primaire. Je suis peu favorable à cette dernière mesure, la considérant comme trop complexe si on regarde les autres matières à enseigner dans le même temps.

Son programme va loin dans la réflexion sur l’éducation, avec l’évocation de pédagogies alternatives ou l’enseignement des arts martiaux pour « forger le caractère ».

Les situations de handicap sont assez bien prises en compte.

 

Pour la culture, on notera un encouragement des créations indépendantes.

L’histoire des religions sera enseigner à l’école, ce qui me convient beaucoup ; j’ai toujours affirmé l’utilité du savoir religieux pour développer la tolérance et lutter contre les radicalisations.

Enfin, encore une idée originale mais bienvenue, la présentation publique d’arts appartenant à des privées quelques jours par an. Une mesure que je suis susceptible de reprendre dans mon programme idéal. (Avec quelques modifications)

 

G. Social

 

Jean Lassalle affiche une volonté d’unifier le pays, ce qui est une évidence pourtant mise de côté.

On retrouvera une analyse fine et intelligente de la société, des banlieues fracturées, du fossé riches-pauvres, et ainsi de suite…

Quelques points cependant mériteraient des éclaircissements : qu’entend-il par liberté religieuse par exemple ?

La restauration d’un service militaire fait débat, et comme j’ai déjà pu le dire, je n’y suis pas favorable lorsqu’il est exclusivement militaire. Cependant, la version communiquée récemment est déjà plus satisfaisante, avec un service militaire/civique.

 

Le droit social d’Alsace-Moselle est étendu à toute la France, parfait. Un conseil national serait convoquer pour les questions sociales ; après tout, c’est une idée.

 

Dans le domaine du symbolique, on observera avec amusement plusieurs fêtes similaires à celle de la musique, au « rythme des saisons ». C’est original, mais on ne peut pas dire que c’est insensé.

 

Enfin, une mesure utile et plébiscitée, un toit pour les sans-abris, et une idée qui a le mérite d’être posé, la formation des modérateurs sur les forums en ligne.

 

H. Sécurité

 

Parmi les mesures, on notera la fin de la politique du chiffre, plus que bienvenue.

Jean Lassalle propose de recruter plusieurs milliers de magistrats et d’avoir une justice plus efficace ; ce qui tombe sous le sens. Autres recrutements, le secteur des douanes, c’est assez stratégique.

On constate aussi une volonté de rendre décente la vie en prison.

Je regrette cependant le maintien de l’opération sentinelle, qui si elle partait d’un bon sentiment, n’est pas très efficace actuellement.

 

 

3° Conclusion

 

Le projet de Jean Lassalle est très intéressant, beaucoup de ses objectifs sont d’ailleurs communs avec les miens. On sent beaucoup de volonté et d’honnêteté, mais tout cela aurait dû être mieux vendu. A l’instar de Jacques Cheminade, Lassalle a tendance à s’enfermer dans le rôle du candidat farfelu, alors que beaucoup de ses idées sont tout à fait bienvenues. Ses difficultés à s’exprimer font de lui quelqu’un difficile à écouter, alors que son programme est satisfaisant. Pas assez présidentiable hélas, c’est le seul point noir que je présenterai.

Sinon, on regrettera aussi qu’il n’aille parfois pas assez loin dans ses propositions, comme un petit goût d’inachevé.

 

Penser l’Europe

3/5

Réorganiser le travail et l’emploi

3,5/5

Une sécurité assurée

3/5

La réindustrialisation de la France et sa protection économique

3,5/5

Une réforme culturelle ambitieuse

4/5

Penser le défi écologique

3,5/5

Réguler la place des marchés financiers et des banques

2/2,5

Penser l’avenir spatial

0/2,5

Penser la place et le financement de l’armée française

2,5/5

Penser les relations internationales

4/5

Niveau d’absence de danger pour la France

5/5

 

Total : 34/50

 

Finalement, son programme est vraiment proche de celui de Jacques Cheminade, et sans surprise, le bon score qu’il obtient est identique. J’apprécie les convictions fortes qu’il porte, bien qu’il ait du mal à les vendre publiquement. Derrière ses aspects étranges, Jean Lassalle est porteur d’un projet intéressant.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Analyse de programme : #9, Dupont-Aignan

J’ai beau me situer traditionnellement (mais non officiellement) à gauche, il m’arrive d’apprécier les prises de parole de Nicolas Dupont-Aignan. C’est un cas à part finalement dans la politique française. De base, c’est selon moi le successeur (quelques fois avec Guaino) de la droite gaulliste. Il défend une idée de la souveraineté avec laquelle je suis assez en accord, et d’une manière générale, ses propos sur l’économie ne sont pas mauvais. Cependant, est-ce lui ou sa faible popularité qui veut ça, il a tendance à aller dans les terres du Front National. Il me semble donc sincère, sauf lorsqu’il cherche à grappiller quelques points en s’embourbant dans les théories fumeuses du grand remplacement par exemple. Je peux pardonner son manque d’ouverture sociétale, mais cela est plus problématique.

Il a une certaine stature présidentielle, mais à nuancer tout de même.

présidentiabilité

I. Slogan

 

Il semblerait qu’à l’instar de Macron, le nom du mouvement fasse office de programme. Pourquoi pas. Debout la France est assez acceptable.

 

II. Programme

 

Premier dilemme : étude des 181 pages du programme ou la version abrégée ? S’il restait beaucoup de temps, je pourrai privilégier la première version, que je lirais de toute manière ; je voulais donc me contenter d’une version simple. Sur la version complète, je témoigne quand même de mon admiration pour la structure, qui se rapproche assez en termes de précision et d’organisation de ce que j’envisage. Après réflexion, la version dense sera donc bien mon support d’étude, puisqu’elle semble moins indigeste qu’aux premiers abords.

 

A. « France Libre »

 

1° démocratie et système politique

 

Parmi les mesures habituelles mais bienvenues, on comptera la prise en compte du vote blanc et du casier judiciaire vierge pour les élus. L’idée d’une réforme du statut de l’élu est intéressante. Les privilèges de ces derniers (Ministres compris) seraient supprimés une fois qu’ils quittent leur fonction.

 

Pour le nombre d’élu qui diminuerait, j’ai toujours du mal mais cela s’explique par un raisonnement sur l’administration territoriale que je n’ai pas eu le temps de finir, et qui pourrait donc changer.

Sa volonté de supprimer l’échelon régional n’est pas des plus claires ; celle du Conseil économique social et environnemental me laisse indifférent. (A la condition que des objectifs équivalents se trouvent dans d’autres institutions)

 

Le référendum d’initiative populaire est évoqué, ainsi qu’un retour au septennat. Pour ce dernier, c’est un choix qui se défend, mais je ferais personnellement un compromis pour six ans. Enfin, le processus référendaire mis en valeur est une bonne chose, et la suppression de la loi NOTRe ne me dérange pas ; c’est assez logique si un autre projet administratif est défendu. (D’autant plus que les lois de ce genre ont rarement été des réussites)

 

2° Europe et international

 

Je partage assez son constat sur l’Europe défigurée par l’UE.

 

Pour la partie intégration européenne, on pourra souligner qu’il est l’un des rares à marquer le refus de la Turquie dans l’UE au sein de son programme.

Je ne m’étendrais pas sur son projet européen, très dense, mais globalement, on s’approche vers plus de démocratie et de souveraineté, c’est plutôt satisfaisant.

 

Evidemment, le refus du TAFTA/ CETA est à prendre en compte

 

Fin des sanctions contre la Russie, sortie de l’OTAN, francophonie, position diplomatique raisonnable, bref, c’est très satisfaisant pour le pan international

Son projet est très amitieux, et touche tous les continents. Si on ne franchit pas la limite de l’interventionnisme, pourquoi pas.

Au sujet de la Francophonie, une page entière y est consacré, ce qui très bien.

Comme pour le projet européen, résumer tout cela en quelques phrases ne ferait pas ressortir la qualité du projet en question.

 

Projet de coopération France/ Afrique : Un projet qui me tient beaucoup à cœur ; celui de développer un continent aux capacités depuis longtemps sous-estimées. La partie ici présente se retrouve donc dans mes idéaux dans les grandes lignes.

Entre autre, on comptera l’électrisation de l’Afrique et un grand développement agricole. 

 

3° français de l’étranger et défense

 

NDA plaide pour une meilleure intégration des français de l’étranger dans les élections ; c’est peu commun mais logique.

 

Dans le domaine de la défense, on retiendra une hausse de 10 milliards du budget de la défense. Est-ce trop ? Je l’ignore, j’estime que ce budget doit correspondre à un projet. Si le recrutement (ici de 50000) est attendu, c’est surtout d’un point de vue technique qu’il faut améliorer tout ça. A cela, le programme propose une modernisation souhaitable et une préférence européenne pour l’équipement. J’aurai préféré une préférence française, mais en attendant de relancer notre industrie, c’est plutôt logique.

Enfin, les services de renseignements semblent pris en compte dans ces améliorations.

 

B. « Une France fière »

 

Je n’aime pas ce terme qui fait très Front National, mais bon…

 

1° Culture

 

Son constat, que je ne commenterai plus que ça, est admirable, sur l’absence de popularisation de la culture par exemple.

Ses premières mesures ne sont pas très claires, mais sur la sauvegarde du patrimoine, on trouve déjà quelque chose de plus conséquent. Globalement, il y a une volonté de protection que je partage aussi.

L’idée d’un tirage loto lors des journées patrimoines est assez unique ; pourquoi pas.

Une autre bonne idée consiste à attirer le tourisme dans les dom-com pour les aider à se développer. Il ne faut pas se reposer que sur ça, mais c’est très bien.

 

Pour les rapports éducation nationale/ culture, c’est parfois trop ambitieux (concevoir une œuvre au primaire, …)

 

L’idée d’un ticket culturel, que j’ai pu souhaiter aussi, est écrite dans le programme.

Enfin, on approuvera la suppression de la loi Hadopi, qui reste très impopulaire  (heureusement).

 

2° Sécurité et justice

 

Un volet très complet visiblement.

Il y a du bon et du moins bon. Le recrutement de plusieurs milliers d’hommes est très bien, d’autant plus qu’il y a aussi beaucoup de personnels administratifs. J’apprécie aussi la modernisation de l’équipement et le retour à la police de proximité.

Une mise au point est effectuée avec le rattachement de la gendarmerie uniquement au ministère de la défense.

 

Néanmoins, la course au sécuritaire peut conduire à des idées absurdes, comme l’armement léger des ASVP ou le port d’armes H24, qui lui est acceptable sous conditions particulières.

 

De retour dans les mesures de bon sens, on pourra mentionner la sécurisation des aéroports, gares et transports publics.

 

De retour dans un programme de droite dure, on regrettera la dénonciation des accords de Schengen, qui me semble assez peu utile (dans ce volet), et l’abaissement de la majorité pénale à 16 ans. Plusieurs mesures vont dans un durcissement trop important des peines, là où cela ne servirait pas forcément à grand-chose. Comme j’ai déjà pu le dire, les peines et les lois existent déjà, il suffirait juste de les appliquer.

Néanmoins, je suis assez d’accord sur une simplification du code pénal et du code de procédure judiciaire, à condition que cela se fasse de manière honnête.

 

L’installation de brouilleur de portable en prison est plutôt logique. Enfin, le travail en prison se verrait développé, et j’ai du mal avec ce sujet ; s’il aide effectivement à la réinsertion, il demeure parfois immoral dans ses conditions de mise en place.

 

Du côté de la magistrature, la neutralité est de rigueur, pourquoi pas, à condition de laisser une certaine liberté de pensée.

La simplification administrative est souhaitée, je suis pour à la condition que cela se fasse dans le respect des magistrats. Il s’agit d’une partie très dense, mais j’espère l’avoir bien résumé.

 

3° Cohésion nationale, immigration et laïcité

 

Le constat sur l’immigration est fait dans la pure tradition de la droite, pas assez humaniste et trop axé sur la répression. Celui sur la laïcité est du même tabac, mais c’est un constat qui, nuancé, est déjà plus réaliste.  On regrettera cependant que le communautarisme n’est envisagé que par le prisme de l’Islam radical, qui bien que plus développé, existe en concurrence avec un certain communautarisme catholique fondamentaliste.

 

Les mesures sur l’immigration sont bien trop nombreuses pour être détaillées ici ; elles sont souvent exagérées, et seul le plan de développement de l’Afrique sauve le tout.

L’association entre justice et naturalisation est de même assez litigieuse.

La suppression des langues et cultures d’origines n’est pas une bonne idée aussi ; en effet, si la culture resterait idéalement à la charge de la famille, s’assurer pour qu’ils aient un apprentissage de leur langue maternelle est nécessaire pour des questions pédagogiques. (Que je ne pourrai pas détailler en long et en large)

Je vais essayer de ne pas commenter l’idée d’un lever de drapeau une fois par an ; c’est assez ridicule de vouloir copier les USA de cette manière…

 

Sur le service militaire/ civique, mon positionnement reste inchangé : l’option militaire ne doit être qu’une possibilité parmi d’autres.

 

4° féminisme et famille

 

Première mesure que je soutiens (en désaccord avec la position traditionnelle de la gauche sur cette question), l’interdiction de signes religieux dans les universités, hôpitaux et entreprises. De toute manière, c’est même une question de politesse concernant le voile (essentiellement concerné, ça saute aux yeux)

Les autres mesures sont assez bien, mention spéciale au contrôle potentiel du sexisme dans la culture (chansons en particulier)

 

Côté politique familiale, j’aime bien l’idée que le congé parental soit accompagné d’une réinsertion professionnelle facilitée.

L’approche du télétravail est intéressante, peut-être un peu trop ambitieuse.

 

Le programme réaffirme l’interdiction de la GPA et la lutte contre l’exposition de la pornographie aux mineurs, je suis en accord avec ces deux mesures tombant sous le sens.

 

En dehors de nombreuses mesures pour les personnes âgées assez communes, on trouvera aussi pêle-mêle une affirmation de la neutralité des manuels scolaires (assez perdu dans ce thème) et un plan de lutte contre les addictions qui me semble peu original.

 

Enfin, côté vie estudiantine, le plafonnement des frais de scolarité est bienvenu.

 

C. « France forte »

 

Une partie au titre qui m’en rappelle un autre…L’introduction avec la citation de Richelieu est cependant intéressante.

 

1° économie et finance

 

Pour la création d’emplois, je reviendrai uniquement sur l’idée d’une baisse des cotisations d’entreprise pour récompenser les égalités salariales ; à mon avis, ce n’est pas le bon signal à envoyer. Un malus en cas de non-respect serait plus judicieux.

 

Les achats publics réservés majoritairement aux entreprises produisant en France constituent la base de la souveraineté économique, j’adhère assez. La question du label tricolore sera à mettre par contre en parenthèse ; il suffirait d’améliorer ceux déjà existants.

La taxation des importations immorales est évidemment appréciable, de même que la protection des fleurons industriels.

L’idée de payer les salaires tous les 15 jours est original ; pourquoi pas mais je reste mitigé.

 

Après de nombreuses mesures sur lesquelles je ne m’étendrais pas (trop précises et pas assez de compétence de mon côté), on arrive au volet financier.

Les possibilités d’emprunts auprès de la Banque de France et un Glass-Steagall français me plaisent beaucoup. Les possibilités envisagées relatives à la sauvegarde de banques en faillite sont bien pensées, dont celle de la nationalisation si intervention de l’état.

Toujours dans la partie finance, j’apprécie les mesures voulues pour assainir le trading.

 

2° Energies et industrie

 

On trouve là un aspect inédit dans les programmes, une politique axée vers les brevets en science.

 

NDA a fait le choix de privilégier la filière du nucléaire de quatrième génération. C’est un choix qui peut être accepté, mais hélas, vu l’état de nos filières, ça demeure risqué. Conserver nos recherches dans le domaine est à privilégier cependant. (on pourra néanmoins apprécié le travail effectué sur ce domaine dans le programme)

 

Globalement, la partie scientifique de ce programme n’est pas évidente à comprendre pour moi (je ne peux pas passer étudier en profondeur chaque mesure vu le temps qui m’est alloué) mais il y a de véritables idées à reconnaitre. On sent une volonté d’entrer dans une nouvelle ère technologique.

De même, point fort à souligner, une véritable préoccupation quant au devenir de l’internet français (Dailymotion, Orange, moteur de recherche made in France, …). Je partage cela dans mes objectifs, essentiellement pour une modernisation de Dailymotion.

 

La partie numérique est très complète et assez appréciable dans l’ensemble.

 

3° agriculture, environnement

 

Comme d’autres candidats responsables sur l’agriculture, Dupont-Aignan souhaite une régularisation du commerce des produits agricoles, et s’oppose aux traités de libre-échange.

Il privilégie l’agriculture non productiviste et les circuits courts, ce qui est très bien. Sur les OGM, il s’oppose de manière relative à ces derniers ; pourquoi pas, mais la plus grande prudence s’impose sur cette question.

Une mesure sur la défense de la faune est à mentionner aussi.

 

Dans la partie économie d’énergie, de nombreuses suggestions sont appréciables ; (elles tombent souvent sous le sens, aussi vais-je ne pas les rappeler.)

Les transports écologiques sont encouragés, de même que la fin de l’obsolescence programmée ; à juste titre.

 

Je ne reviendrai pas sur le nucléaire, déjà abordé récemment. (Quelques redondances dans le programme)

 

Concernant le bien-être animal, beaucoup d’idées intéressantes sont amenées (sur une page entière), parmi lesquelles l’interdiction tacite du commerce de fourrure.

 

S’agissant du secteur maritime, Nicolas Dupont-Aignan aimerait créer un ministère de la mer et de l’Outre-mer ; pourquoi pas, mais je ne trouve pas ce choix extrêmement judicieux, car il maintient l’écart entre la France métropolitaine et l’outre-mer.

L’idée d’installer des ports importants dans ces territoires est assez originale, et j’admets m’en inspirer pour mon futur programme aussi.

 

Je ne me prononcerai pas sur l’allègement de la fiscalité en zone maritime, pour incompétence encore une fois.

 

4°  tourisme et sports

 

Première mesure exclusive au tourisme, la création d’un ministère du tourisme. J’aurai bien du mal à me prononcer en faveur ou défaveur de cela ; en effet, ce secteur, certes primordial pour la France, a-t-il besoin d’un ministère ?

Majoritairement, je reproche à cette partie d’englober trop de mesures sans rapport direct avec le thème désigné, mesures que j’ai de plus du mal à commenter.

 

Le programme met à l’honneur le tourisme vert et la protection du patrimoine, ce qui est évidemment une bonne chose.

Enfin, la hausse du budget pour faire la promotion de la France à l’étranger n’est pas forcément nécessaire, mais soit.

 

Dans le domaine sportif, je relève qu’il souhaite 6h de sport au primaire, ce qui est clairement trop en termes d’exigence et d’emploi du temps.

Globalement, beaucoup d’efforts ont été fait pour favoriser la pratique sportive, ainsi qu’une diffusion plus égalitaire des différentes disciplines.

Pour finir, j’aime beaucoup l’idée de rassembler tous les services de lutte contre les dérives dans le sport en un seul, à condition de ne pas faire un monstre impossible à gérer.

 

D. « Une France juste »

 

1° Instruction publique et enseignement

 

Le programme au niveau éducation national est complexe, mais je sais par expérience qu’il est proche des opinions de Natasha Polony, ce qui me laisse supposer une certaine adhésion.

Du fait de sa densité, je ne m’étendrai donc pas ; je reviens donc uniquement sur quelques mesures avec lesquelles j’ai du mal.

Tout d’abord, l’idée d’un vouvoiement obligatoire est un faux problème. Les enseignants ou les villes devraient pouvoir décider de cela sans que l’état ne se prononce.

Contrairement à d’autres candidats, le port de l’uniforme n’est pas obligatoire, mais autorisé sur accord. Cela s’applique aussi pour les interdictions de portables, et si la seconde option me convient, la première me semble peu pertinente. (Comme j’ai déjà pu le dire)

 

Concernant l’assiduité, elle est une condition pour le versement des allocations ; pourquoi pas, c’est un moyen comme un autre, sans plus pour moi. (J’ai un projet un peu différent là-dessus)

 

Globalement, l’accent est mis sur l’exigence et la fin du nivellement par le bas, donc rien de répréhensible, bien au contraire.

Il semblerait que l’on s’oriente vers une augmentation du nombre d’heure en primaire ; si c’est le cas, je trouve cela peu efficace vis-à-vis du temps de concentration de l’enfant.

 

Comme pour d’autres programmes, la suppression de l’enseignement des langues et cultures d’origine me dérange, parce que je reste assez mitigé là-dessus. Il va falloir que je réfléchisse à un compromis pour ma part.

La mise à niveau obligatoire si lacunes présentes à la fin du primaire est la bienvenue.

 

J’apprécie le rééquilibrage entre les filières en général, avec une revalorisation des filières ES et S.

 

Niveau enseignement supérieur, le retour à des références nationales est une idée pour lutter contre les inégalités (dont j’ai pu faire les frais).

Le doublement des heures de cours à l’université pose déjà plus problème. Pour être au courant de la situation, j’estime que cela surchargerait les connaissances à accumuler ; y songer uniquement pour des examens supplémentaires éventuellement.

Le port de signes religieux serait interdit au sein des établissements de l’enseignement supérieur ; j’y suis favorable contrairement à ma famille politique. En effet, je demeure farouchement opposé au port du voile, et bien qu’une loi basée sur la politesse réduise les polémiques et clivages, je considère que cette disposition ne va pas à l’encontre de mes convictions. (Bien qu’encore une fois, il y a plusieurs degrés dans le prosélytisme que la loi de 2004 ne peut pas identifier, ce qui en fait une loi parfois trop stricte si on se rapporte aux bijoux religieux)

 

2° Santé et retraites

 

Encore quelques redondances avec des parties précédentes…

 

La fin de la directive sur le travail détaché est à prendre en compte ; c’est une mesure qui semble faire consensus au sein des candidats du changement. (Tous sauf Fillon et Macron quoi)

 

Concernant la question de l’héritage (qui fera l’objet d’une réflexion approfondie un jour), c’est assez difficile de se positionner sur ses mesures ; Je suis pour favoriser la succession, mais autant que lui le propose me semble être une solution peu souhaitable. (Notamment sur les entreprises)

 

Pour le secteur médecine et santé, on trouve plusieurs bonnes mesures comme la hausse des tarifs de remboursements ou l’encouragement à un modèle de santé préventif, ou encore une meilleure sécurisation des hôpitaux.

Les hôpitaux privés y sont défendus, pourquoi pas, mais il ne faudrait pas que cela créer des inégalités trop importantes.

Face aux lobbies pharmaceutiques, le programme oppose une meilleure gestion des médicaments.

 

Dans la partie handicap, on retiendra entre autre une volonté d’appliquer scrupuleusement la loi de 2005 sur l’accès aux personnes handicapées.  

 

3° Logements, transports, …

 

La propriété, jadis malmenée par une frange de la gauche, me tient beaucoup à cœur, du fait d’un ensemble de valeurs qui sont les miennes (et sur lesquelles je reviendrai un jour). Le projet de Dupont-Aignan semble aller dans mon sens.

 

Comme pour d’autres candidats, est proposée une simplification des règlementations. J’ai toujours autant de mal avec cette phrase, qui peut signifier tout et son contraire…

 

De retour dans les bonnes intentions, on pourra citer l’aide à l’aménagement pour les personnes plus âgées ou la favorisation des logements plus efficaces énergétiquement parlant.

 

Dans le domaine des transports, je trouve l’idée de faire passer le permis lors d’un service civique pas mauvaise, bien que le financement demeure incertain.

Bien plus remarquable, le programme propose, comme pour d’autres, la renationalisation des autoroutes. Enfin, le ferroutage, et plus original, les routes solaires, sont abordés dans cette partie, et c’est fort appréciable.

 

4° Territoires

 

Je passerai rapidement sur la partie commune, plutôt satisfaisante.

NDA semble vouloir accentuer la décentralisation, ce qui est très bien.

 

Pour ce qui est des outre-mer, les mesures vont vers une meilleure intégration, rien de surprenant mais toujours intéressant à signaler.

 

III. Conclusion

 

Nicolas Dupont-Aignan présente un programme très dense, mais très complet, bien que certaines redondances et un flou occasionnel (notamment en matière économique) portent préjudice à la bonne compréhension du projet qui est défendu.

Son rapport à la souveraineté et à la diplomatie est fort appréciable ; le voir comme ministre des affaires étrangères ne me dérangerait pas. Il s’agit donc à la base d’une droite avec laquelle je pourrai gouverner sur ces sujets. Néanmoins, cette droite qu’on pourrait qualifier de « gaulliste » (avec des pincettes) tombe souvent dans les domaines de l’extrême-droite. Comme dit précédemment, je peux pardonner une certaine fermeture sociétale (c’est le cas de Natasha Polony par exemple), mais la récupération de l’immigration ou de certains sujets clivant est faite avec de gros sabots et sans complexe. Je regrette aussi par exemple qu’il n’aille pas assez loin dans certains domaines, ou qu’il se perde dans des détails trop complexes.

Enfin, sur sa personnalité, il est intéressant à écoutant, mais sa grandiloquence est telle qu’on pourrait y voir une théâtralisation permanente de l’actualité et de ses prises de positions.

 

Penser l’Europe

3,5/5

Réorganiser le travail et l’emploi

2,5/5

Une sécurité assurée

2/5

La réindustrialisation de la France et sa protection économique

3,5/5

Une réforme culturelle ambitieuse

4/5

Penser le défi écologique

2,5/5

Réguler la place des marchés financiers et des banques

2/2,5

Penser l’avenir spatial

0/2,5

Penser la place et le financement de l’armée française

3,5/5

Penser les relations internationales

4,5/5

Niveau d’absence de danger pour la France

4/5

 

Total : 33/50

 

Comme on peut le voir, c’est son aspect parfois trop sécuritaire ou son manque d’engagements sur l’écologie qui pénalise le programme. Néanmoins, Nicolas Dupont-Aignan obtient un bon score, et je souhaite à tous les candidats voulant absolument voter à droite de faire ce choix. Pour ma part, je ne suis pas en accord avec tout bien évidemment, mais j’apprécie les efforts faits en matière diplomatique, ainsi que le sérieux de la rédaction du programme, bien que cela ne m’incite pas à voter pour lui.

 

Projet ndaprojet-nda-20170324.pdf (3.19 Mo)

 

 

 

 

Avis d’actualité : #4, Syrie, une attaque téléphonée

 

Et c’est le retour en force de Bachar le boucher dans les média. Bravo, la guerre mondiale s’était éloignée des perspectives futures, il fallait bien s’arranger pour qu’elle revienne.

Les ficelles sont grosses, et si la barbarie de l’acte est indéniable et forcément condamnable, tout ce qu’il y a derrière mériterait plusieurs éclaircissements…Je serais court, mais très en colère.

 

Bachar encore coupable ?

Tout le monde le sait depuis des mois, il y a les gentils rebelles et le vilain Assad, les uns ne mentant jamais et l’autre incarnant le stéréotype du mythomane. Mais cette vision manichéenne est dangereuse, et loin d’être vraie. Quand on voit le cynisme de certains groupes capables de s’installer dans ou à côté des hôpitaux pour pouvoir ensuite se plaindre du bombardement d’une zone prétendument médicalisée, on est en mesure de de se poser des questions sur ce drame chimique.  

Alors, que s’est-il passé réellement ? Je n’y étais pas, mais aucune source des média traditionnels n’allèguent la version du bombardement gouvernemental, exceptées je suppose les casques blancs de George Soros…Toutes confirment l’usage de gaz neurotoxiques cependant, et on ne saurait le nier.

Restent les rapports officiels et les démentis de l’état syrien et des russes. Doit-on les croire ? Eh bien pourquoi pas. Il faut savoir qu’en 2013, une attaque de la même ampleur avait été imputée à Al-Assad, alors que même des rapports du MIT  avaient reconnus la responsabilité de rebelles islamistes (les modérés vous savez). De même, les armes chimiques ayant toutes été retirées par les organisations internationales, comment le gouvernement aurait pu se fournir discrètement ? (Alors qu’en face, les rebelles en lien avec les trafics pouvaient avoir accès très facilement à cet arsenal.) Il faut rappeler que Daesh s’est toujours vanté d’avoir les capacités de frapper des cibles chimiquement.

Ce qui me semble être la réalité des choses, c’est la thèse d’un bombardement syrien sur un dépôt d’armes chimiques. Au passage, certains témoignages syriens affirment aussi que la zone était inhabitée ; à prendre avec des pincettes, mais c’est assez troublant si c’est avéré.  

Enfin, je me demande quelle est la probabilité qu’un gouvernement en position de force puisse commettre ce genre d’actes sur sa population, alors qu’au terme de l’échéance belliqueuse, des élections pourraient avoir lieu. Ce serait une action insensée, et quand on occupe la position qu’occupe Bachar, on ne peut se permettre les actions insensées.

 

Le retour du tire-larme

C’est triste à dire, mais la barbarie en temps de guerre a toujours eu lieu, et elle me laisse (comme beaucoup d’autres) assez impassible ; c’est presque une fatalité de nos jours, l’être humain n’arrive pas à se comporter moralement en temps normal, alors imaginez en temps de guerre. Evidemment, je n’ose imaginer les dégâts psychiques sur les proches des victimes. On ne peut pas se mettre à leur place.

Néanmoins, j’ai beaucoup plus été choqué par la couverture de libération et l’instrumentalisation des cadavres d’enfants décédés. Comment peut-on tolérer d’exposer des corps sans aucune décence, pour illustrer un message purement subjectif (mettant en cause Al-Assad sans aucune conclusion d’enquête) ? C’est terriblement immoral, et c’est simplement écœurant. Libération voulait faire pleurer dans les chaumières, c’est évident. Mais personne n’avait besoin d’attendre un magazine pour savoir que la guerre est sans limites.

De même, l’usage de ces photos aux nations-unis est d’un cynisme sans limite. Il s’agit clairement de propagande, puisque rien n’est avéré actuellement, et celle-ci se permet de transformer des décès en argument à leur avantage. On se croirait revenu au temps de la guerre d’Irak.

 

Si vis pacem, para bellum ?

Réaction des américains : bombardement de missiles sur une base aérienne syrienne. Bien joué ; moi qui espérait la fin de l’interventionnisme américain…

Le Moyen-Orient, comme l’Ukraine d’ailleurs, est en passe d’entrer dans une escalade guerrière absurde et très dangereuse. Les tensions entre américains et russes sont toujours présentes, gageons par ailleurs que les tanks américains aux frontières de l’Europe de l’Est aideront les russes à pacifier leurs relations…

A l’heure où plusieurs candidats plaident pour une Europe de la défense, où certains occidentaux rêvent de transformer la Syrie en Libye pour leurs intérêts, où le manichéisme fait loi, la tentation de la guerre se fait sentir, et cela n’augure rien de bon.

Comme je l’ai toujours dit, la déstabilisation occidentale du Moyen-Orient, appuyée par une menace islamiste toujours présente, justifie malheureusement la présence de gouvernements autoritaires… Quel irakien aujourd’hui ne regrette pas la paix sous l’ère Saddam Hussein ? Quel libyen ne regrette pas la paix sous l’ère Kadhafi ? Nous avions affaire à des pays civilisés, voilà que l’on assiste à un recul du développement de tous ces pays, voyant leur potentiel coulé par quelques sombres intérêts. Nous ne pouvons nous permettre d’apporter la « démocratie » à coup de faits journalistiques subjectifs et de volontés belliqueuses manichéennes.

 

Bref, sachant qu'en plus, Mossoul et le Yémen tout entier passe encore et toujours à la trappe en dépit de la barbarie qu’on pourrait aussi y trouver, je trouve indigne et irresponsable la tournure qu’ont prise les évènements en Syrie ces derniers jours.  

 

 

 

 

 

L’échiquier politique en 2017

 

               L’année dernière, j’avais développé une réflexion sur l’échiquier politique, alors en recomposition. Maintenant que la deuxième phase de recomposition est en route (après le doute, le déclin), il est temps de faire une mise à jour.

J’avais à la base organisé cet échiquier sous forme de croix directionnelle, avec gauche, droite, avant et arrière ; ces deux dernières notions étant purement subjectives et déterminaient alors quels partis pourraient tirer la France vers le haut. Mais cela est bien trop complexe, et perd de son intérêt assez rapidement. Je reviendrai donc sur un échiquier traditionnel basé sur les deux concepts majoritaires en politique : l’économie et le sociétal.              

 

L’intérêt de cette réflexion n’est pas tant de situer tous les partis, ce qui pour les plus médiatisés est plutôt aisé, mais de localiser droite et gauche sur ce référentiel, et de développer ma vision de l’échiquier.

 

La persistance d’un clivage

Contrairement à ce qu’avancent certains en politique, le clivage gauche-droite existe encore, et se doit d’exister, du fait de sa dépendance aux clivages souverainisme/libéralisme économique et conservatisme/libéralisme sociétal. La négation de ces réalités traduit souvent une volonté de faire revivre le TINA de Mme Thatcher. Cette théorie, que j’appellerai survol des clivages, maintient que le clivage gauche-droite serait dépassé, la gauche ayant fini par rejoindre la droite sur le plan économique. Ceci est très dangereux de tous les points de vue, et démontre une erreur de compréhension des réalités politiques. En effet, depuis les années 80, en se tournant vers le centre-droit, le parti socialiste trahit ses idéaux, et installe une confusion pour les analystes de tout bord. Mais ce n’est pas parce que la gangrène néolibérale a gagné le parti socialiste que cette maladie économique fait l’unanimité et dissipe les clivages de cette nature. Affirmer le TINA, c’est nier les aspirations à un monde meilleur que l’on retrouvera chez beaucoup d’électeurs.

Néanmoins, on pourra effectivement survoler le clivage gauche-droite en proposant des projets non sectaires. Des partis de gauche ou de droite peuvent tout à fait mobiliser plusieurs électorats pour reconstituer l’unité du pays. Cela peut se faire sur des sujets de société tout comme sur des politiques économiques. D’où l’importance des deux clivages initiaux.

 

Souveraineté, libéralisme, conservatisme

Une autre erreur lorsque l’on parle de l’échiquier politique, c’est d’opposer progressistes et conservateurs sur tous les sujets, même politique. L’idée de progrès dans le domaine sociétal est à nuancer (la marchandisation du corps humain, progrès ?) mais traduit généralement la réalité des choses. Cependant, lorsqu’il s’agit de définir une ligne économique, peut-on vraiment affirmer que le souverainisme est un conservatisme et la mondialisation à outrance un progrès ?

Les vrais termes à utiliser sont donc les suivants : en économie, on trouvera les souverainistes (au sens large) et les libéraux, ces deux termes englobant des variations (néolibéralisme) et des paradoxes (altermondialisme) qui permettent de définir les bords politiques. A ce clivage économique se rajoute donc une division sociétale : le conservatisme (plus ou moins prononcé) et le libéralisme sociétal (plus ou moins prononcé ici aussi).

Les relations entre les différents courants s’organisent donc sur la base de ces clivages. En effet, quelle différence y a-t-il entre un programme « Les Républicains » et celui d’Emmanuel Macron, si ce n’est une plus grande ouverture sociétale pour ce dernier ? De même, si les programmes économiques du NPA et de Mélenchon sont assez similaires dans les questions de fond, leur approche des sujets de société est différente, et si on rajoute la gauche de Chevènement, ça devient encore plus compliqué. D’où l’utilité de l’échiquier politique d’ailleurs, qui permet d’apercevoir les différentes associations d’idées.

 

L’approche économique comme identité politique

Puisqu’il existe deux clivages, on pourrait admettre qu’il existerait deux classifications gauche/droite, l’une basée sur l’approche sociétale, l’autre sur l’approche économique. Mais si cette dernière est selon moi valide, la première demeure peu fiable. En effet, celle-ci dépend beaucoup de la tradition familiale et impacte toutes les générations d’une part, et il existe une multitude d’avis différents sur les questions sociétales : on peut être pour le mariage universel mais opposé à la GPA, pour la légalisation du cannabis et pour une laïcité plus stricte, …difficile d’identifier des lignes claires. Inversement, l’approche économique est beaucoup plus simple à catégoriser. On pourra distinguer le souverainisme, le libéralisme, le néolibéralisme (qui lui englobe souvent une pensée sociétale libérale), …Il est plus aisé de différencier les acteurs politiques, extrêmes mis à part. (J’y reviendrai)

A travers le prisme économique, il est aussi possible de prouver que le parti démocrate américain n’est majoritairement pas le parti de gauche que l’on prétend nous vendre, au prétexte que les républicains seraient de droite. C’est bien pour ça que ce clivage gauche-droite peut être remis en question : le libéralisme sociétal se couplant parfois avec le libéralisme économique, il est parfois tentant d’associer plusieurs partis économiquement différents sur la base d’un refus partagé du conservatisme sociétal. Mais c’est une erreur, qui, comme rappelé plus tôt, peut conduire à une uniformisation économique de l’espace politique.

 

L’exception du centre et des extrêmes

Au final, si l’on arrive à distinguer gauche et droite, le centre reste un mystère. De mon point de vue, le vrai centre n’existe pas, car il serait tenté de céder à tous les compromis et donc se trouverait assez peu efficace en termes de prise de décision. On se contentera donc de deux nuances, centre-gauche et centre-droit. Le centre-gauche caractériserait ainsi les souverainistes les moins ouverts sur les sujets sociétaux (pas forcément conservateurs), souvent plus concernés par les questions de sécurité, alors que le centre-droit qualifierait les libéraux économiques et sociétaux, ce qu’on assimilera vite aux néo-libéraux, le courant majoritaire dans l’oligarchie actuelle. On comprend vite pourquoi Macron est rapproché de la gauche, alors qu’il correspond justement à l’archétype du politicien de centre-droit.

Restent encore les paradoxes des extrêmes. Dans le cas de l’extrême-droite, celui-ci est dû au fait que plusieurs électorats sont visés, d’où un protectionnisme parfois couplé à du libéralisme comme chez Donald Trump. C’est illogique, mais assez vendeur. En effet, si l’on souhaite protéger l’économie du pays avec du protectionnisme, pourquoi alors favoriser le libéralisme économique au sein du pays ? Un tel système ne peut marcher, et si les aspirations libérales du Front National prennent le dessus dans le cas de l’accès au pouvoir pour Marine Le Pen, Florian Philippot (transfuge de la gauche souverainiste) se trouvera bien embarrassé.

[Concernant Dupont-Aignan, il n'a pas un fond d'extrême-droite, mais il est souvent tenté d'aller piocher dans ce secteur, afin de ramener les électeurs partis au FN. C'est assez déplorable, car il a les moyens d'incarner une doctrine gaulliste quand il se montre lucide.]

Pour l’extrême-gauche, le paradoxe provient du libéralisme sociétal très poussé, qui détint sur l’économie et refuse le souverainisme au motif de l’internationalisme. Finalement, si les droits des travailleurs priment, la méconnaissance de mécanismes propres à chaque pays maintient une concurrence déloyale qui conduirait à des défaillances dans le système social alors en œuvre. Dans le cas de l’anarchisme, le libéralisme économique est même de mise, cette idéologie pensant (naïvement, il faut le dire) que chacun est capable de se passer d’état.

Il est amusant de mentionner un autre paradoxe, celui de la défense active des droits des femmes couplé à une défense active du port du voile (même le plus poussé). Mais cela est un autre sujet.

 

Une nouvelle manière d’envisager l’influence des partis et mouvements politiques

Avec cet échiquier, on constate assez rapidement que les clivages et différences sont nombreux au sein de la classe politique. Pour maintenir l’unité du pays, il est évident que ces divergences compliquent les choses. Pourtant, elles sont nécessaires, c’est une évidence même.

Néanmoins, je pense que les partis et mouvements doivent acquérir une nouvelle place dans la vie politique. Présentant des candidats porteurs d’un programme, ils ne doivent cependant pas maintenir cette position de rivalité coûte de coûte. Lorsqu’un gouvernement de centre-droit (Valls par ex) veut faire voter une loi néolibérale, on arrive à une situation où (heureusement me direz-vous) les partis de droite néolibéral votent contre. C’est immature et malhonnête. Comme je le pense toujours, la politique n’est pas un jeu. Si les idées sur tel sujet de A et B convergent, alors A et B devraient voter de manière identique.

C’est à ce titre que je souhaite une diminution de l’importance des groupes parlementaires à l’assemblée. En effet, en affirmant les clivages politiques au point de vue institutionnel, on arrive à une situation contre-productive. De même, l’introduction du scrutin proportionnel est nécessaire pour véritablement clarifier le débat politique. Tout cela participerait à un exercice honnête de la démocratie, et le clivage politique ne serait là que pour définir sa pensée politique sur le long terme.

 

                 Les clivages politiques sont inévitables en démocratie (et même en dictature), mais ceux-ci ne doivent pas nuire à l’exercice politique. A ce titre, il convient de les identifier clairement, et de reconnaitre les points de convergence entre les différentes idéologies économiques et sociétales. Le vote à l’Assemblée a pour but de déterminer ce qui conduira l’avenir de la nation. Les querelles de partis, lorsqu’elles se font le témoin de la politique spectacle, sont des handicaps pour l’exercice du pouvoir. Si les divergences d’opinions et le clivage gauche-droite doivent persister, c’est avant tout pour clarifier l’échiquier politique, et renforcer la démocratie.

Echiquier politique

(le carré gris sur l'image délimite l'existence d'une zone où mes idées pourraient cohabiter avec un peu de compromis (mais rien qu'un peu))

 

Analyse de programme : #7/8, Poutou et Arthaud

 

On arrive dans notre analyse des programmes sur la partie extrême gauche de l’échiquier politique. Parce que oui, messieurs les journalistes, les seuls candidats à pouvoir briguer cette nomination sont ces deux-là.

Le fait de regrouper leur programme ne relève pas du mépris bien entendu, il s’agit juste d’aider à distinguer ces deux trublions aux engagements certains et convaincants.

Je n’ai pas beaucoup d’opinions sur eux, leur faible médiatisation n’aidant pas, mais je les trouve tous les deux intéressants en interview. Néanmoins, ils sont à mes yeux trop radicaux, et l’attitude du NPA face au communautarisme est parfois décevante. Bref, il était temps de tirer tout cela au clair.

Je me retrouve dans l’impossibilité de déterminer leur présidentiabilité, sachant qu’eux même reconnaissent être présent avant tout pour porter des idées plus que pour diriger un pays (et c’est tout à leur honneur).

 

1. Slogans 

 

Pour Poutou, il s’agit de « Nos vies, pas leurs profits », et Arthaud, « faire entendre le camp des travailleurs ». Des slogans forts et porteurs d’idées certes, mais pas à la hauteur d’une présidentielle. Le premier installe un clivage dans la société, tandis que le second limite grandement l’électorat.

 

2. Programme

 

La mesure phare commune à ces deux candidats consiste en l’interdiction des licenciements ; mesure amplement commentée. Je la trouve assez belle sur le papier, mais dans la réalité, je me demande comment cela pourrait être mis en place. Cela est possible et même envisageable pour les entreprises avec bénéfices importants, mais ça reste floue.

Autre mesure identique, la création d’emplois dans le service public. J’y suis évidemment favorable, surtout pour les secteurs vitaux.

Le Smic est réévalué à 1700€ (NPA) et 1800€ (LO), et une hausse de 300€ de tous les salaires est souhaitée. Si ces sommes permettent de vivre dignement, leur financement (surtout la hausse des salaires) demeure peu précis. Mais j’adhère à cela.

 

A. Nathalie Arthaud

 

Le programme se divisant en propositions et positions ; il sera donc question de juger les positions exprimées.

 

1° monde de l’entreprise

 

N. Arthaud prône une expropriation des entreprises des 20 plus riches du pays. C’est direct et très radical, c’est sûr. J’ai beaucoup de mal avec cette idée, bien trop confiscatoire. Néanmoins, le développement de coopératives ouvrières est souhaitable.

Le refus du système, on peut le dire, honteux, de l’actionnariat tel qu’il se présente actuellement, est une position à laquelle j’adhère.

L’expropriation des banques est par contre une mesure à laquelle je ne m’oppose pas ; la nationalisation, du moins des banques de prêt, entre tout à fait dans mes idées.

 

2° Protectionnisme

 

Lutte ouvrière est fortement opposé au protectionnisme, estimant que cela détruirait les emplois créés par des entreprises étrangères. C’est une erreur selon moi, car c’est oublier la création d’emplois provoquée, et l’adaptation de ce protectionnisme aux entreprises installées en France. (En effet, si Toyota crée des emplois en France, pourquoi une hausse du prix des importations serait plus élevée ? C’est absurde.)

De même, la souveraineté de la France est selon eux un faux problème, qui correspond à nouveau à l’exploitation des bourgeois capitalistes. Je dois avouer avoir du mal à adhérer à ces positionnements. C’est à mon avis minimiser le problème de la confiscation européenne de notre souveraineté.

 

3° violence et oppression

 

On enchaine rapidement sur une diatribe envers les forces de l’ordre, caractéristique des partis d’extrême gauche mais toujours absurde et contre-productive. L’affaire Théo, sur laquelle il conviendrait de prendre en compte l’intégralité des éléments de l’enquête, sert de prétexte à l’habituelle critique virulente de cet état policier. Si les dérives sont bien là, il conviendrait de reconnaitre le rôle républicain des forces de l’ordre, lorsque celles-ci ne fautent pas.

La lutte pour les droits des femmes est légitime ; je préfère la lutte pour l’égalité, mais soit.

 

4° immigration

 

Je pense retrouver ce positionnement au NPA, Nathalie Arthaud souhaite un accueil sans limite des migrants.

Si les conditions de migrations sont très bien identifiées, un accueil inconditionnel officiellement affirmé est assez flou. Bien sûr qu’on aurait les moyens financiers, mais pour la place, je doute qu’il soit possible de le faire pour tous.

De toute manière, il faut avant tout éviter l’appauvrissement des pays originaires des migrants, sinon l’occident représentera une forme de domination officieuse à l’encontre de ces pays.

 

5° terrorisme

 

Leurs positionnements au sujet du terrorisme produit une réflexion personnelle mitigée pour moi.

En effet, si les guerres occidentales ont pu aider à la croissance du terrorisme, il ne faudrait pas non plus occulter la violence des dérives religieuses lorsque la religion devient politique, et l’absence d’éducation convenable lorsqu’il s’agit de jeunes français perdus.

Bien évidemment, le système dans son ensemble a sa responsabilité dans cette affaire.

 

6° écologie

 

La partie écologie, assez conventionnelle par rapport aux autres programmes de gauche, est tout à fait acceptable. Pas besoin d’y revenir.

 

7° critique des autres candidats

 

Je ne parle pas beaucoup des appréciations et clivages entre candidats, mais que l’on l’inclut ces jugements de valeurs dans un programme, c’est moyen, déjà qu’il s’agit de doser cela correctement dans sa campagne. Arthaud trouve quand même le moyen de critiquer Mélenchon parce qu’il défend les intérêts de la France.

 

B. Philippe Poutou

 

1° économie et internationalisme

 

Le CDI se retrouve fortement valorisé, ce qui est assez concevable.

La retraite oscille entre 60 et 55 ans pour les boulots les plus pénibles, ce qui correspond à un idéal proche du mien.

 

Sans trop m’étonner, le NPA rejette le patriotisme économique. On appréciera néanmoins le rejet des traités de libre-échange. Mais l’idéal du « monde sans frontière » ne parle vraiment pas au républicain que je suis.

 

2° éducation et santé

 

L’université sans sélection sera sans doute un de mes combats, je soutiens cet engagement.

Sur les différentes pratiques de pédagogie, je n’ai pour l’instant que peu réfléchi à la question, et j’estime que certaines personnalités (Polony, …) sont plus qualifiées pour se prononcer.

L’accès gratuit aux soins se défend évidemment, et la création d’emploi est une nécessité dans ce secteur.

 

3° Logement et transports

 

La réquisition des logements vides est une bonne idée, et la construction de logements supplémentaires rejoint mes ambitieuses politiques d’urbanisation (envisagées depuis longtemps dans mes programmes potentiels)

Une autre idée à saluer, c’est la renationalisation des autoroutes, un des combats que je partage sans doute le plus. Enfin, la réduction de la place occupée par la voiture est aussi louable.

 

4° Ecologie et agriculture

 

Comme Arthaud, le programme est ici classique, mais plus précis, comme une lutte contre l’obsolescence programmée qui est remarquable. On notera aussi une remise en cause du système de publicité, à laquelle j’adhère assez.

Enfin, l’accès à l’eau facilité par sa transformation en service public est tout à fait bienvenu.

L’usage des produits chimiques dans l’agriculture est interdit, ce qui est une bonne chose, au même titre que le fait de privilégier circuits courts et bio.

 

5° Medias et culture

 

Un sujet peu évoqué par lutte ouvrière ; La lutte contre l’oligarchie médiatique est évidemment mentionnée, et parmi les projets culturels, on retiendra avec attention la suppression de la loi Hadopi et la réflexion sur les moyens de subsistance des artistes. Bref, assez satisfaisant là-dessus.

 

6° vie en société et sécurité

 

Les positionnements sociétaux sont peu concrets dans le programme, mais si je me fie aux doctrines du NPA depuis les années 2000, il me semble qu’ils soient très (voir trop) libéraux sur ces questions. On retiendra quand même le droit de vote des étrangers à toute élection, ce qui pour la présidentielle et les législatives me dérange assez.

Pour la défense du droit des femmes, je suis assez en accord, sauf avec un point : « l’abrogation des lois stigmatisant les femmes musulmanes ». On comprendra donc aisément leur vision de la laïcité et leur tolérance, rien d’étonnant, à la burqa et autre dérives machistes. (Ce qui est paradoxal). Cette vision se retrouvera aussi avec l’abrogation des lois anti voiles au lycée.

 

La partie sécurité est sans surprise similaire à lutte ouvrière. Si le démantèlement des BAC est tout à fait convenable (je reste mitigé, mais le raisonnement se tient), le désarmement de la police est bien trop dangereux ; il vaudrait mieux s’assurer de recruter des bons policiers.

 

Leur opposition à un service civique au nom du rejet de l’embrigadement est quant à elle assez ridicule selon moi.

 

7° démocratie et état

 

Je n’ai rien contre la radicalité, mais là, on frôle l’anarchie (c’est leur droit).

Pêle-mêle sont défendus la suppression de la présidence de la république, du Sénat, …Je crois qu’en 2012, le conseil constitutionnel était aussi concerné.

On appréciera aussi la mention du « coup d’état » du Général de Gaulle, ce à quoi je pourrais répondre que nécessité fait parfois loi.

 

3. Conclusion

 

Nous avons là deux programmes qu’il était assez judicieux de comparer. Tous deux situés à l’extrême-gauche, aux frontières entre le communisme et l’anarchisme, ces programmes me laissent assez dubitatifs. Bien trop naïfs sur les sujets sociétaux (le NPA va quand même jusqu’à insister sur la défense du communautarisme), parfois absent sur de grands domaines (quid de la culture, Mme Arthaud ?), il parait clair que j’aurai bien du mal à voter pour eux. Avant de conclure définitivement cette analyse, voici le tableau traditionnel :

 

Mme Arthaud :

 

Penser l’Europe

2,5/5

Réorganiser le travail et l’emploi

3,5/5

Une sécurité assurée

1/5

La réindustrialisation de la France et sa protection économique

2,5/5

Une réforme culturelle ambitieuse

0,5/5

Penser le défi écologique

4/5

Réguler la place des marchés financiers et des banques

2,5/2,5

Penser l’avenir spatial

0/2,5

Penser la place et le financement de l’armée française

0,5/5

Penser les relations internationales

3/5

Niveau d’absence de danger pour la France

4/5

 

Total : 23,5/50

 

M. Poutou :

 

Penser l’Europe

3/5

Réorganiser le travail et l’emploi

3,5/5

Une sécurité assurée

1/5

La réindustrialisation de la France et sa protection économique

2,5/5

Une réforme culturelle ambitieuse

3,5/5

Penser le défi écologique

4/5

Réguler la place des marchés financiers et des banques

2,5/2,5

Penser l’avenir spatial

0/2,5

Penser la place et le financement de l’armée française

0,5/5

Penser les relations internationales

3/5

Niveau d’absence de danger pour la France

3,5/5

 

Total : 26,5/50

 

On pourra constater que je suis plus proche du NPA malgré sa passion pour le délitement de la nation à travers le risque d’anarchie et le développement du communautarisme. Lutte Ouvrière avec son impasse sur la culture séduit donc moins. On appréciera leur engagement contre la finance et pour l’écologie. Mais dans les deux cas, ces partis n’auraient de réels intérêts que s’ils étaient des syndicats. Quand un programme de parti reproche à certains de lutter pour les intérêts de la France, c’est que ce programme ne peut pas prétendre gouverner un pays. Lutte ouvrière, et dans une moindre mesure, le Nouveau Parti Anticapitaliste, devraient se cantonner à ce rôle syndical car leur électorat est trop fermé par leur sectarisme et leur envie de faire perdurer une lutte des classes. En effet, si cette dernière existe, ce n’est pas une raison pour la maintenir en conservant la division de la société française.

 

critique basée sur les fichiers suivants:

projet LOfaire-entendre-le-camp-des-travailleurs-1702.pdf (1.89 Mo)

Projet NPAprogrammepoutou-2017-web-0.pdf (1.71 Mo)

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Avis d’actualité : #3, Macron en marche vers la transparence ?

 

Comme promis dans mon analyse de programme, voici un petit retour sur Emmanuel Macron, en espérant que ce soit la dernière fois que je parle de lui dans ces billets. Qu’en pensez d’une manière générale ? Qui le finance ? Où sont rangées ses casseroles à lui ? Tant de questions qui méritent des réponses ; et je tenterai de les donner.

 

Qui est-il ?

Une question bien étrange vous pensez ? Pourtant, elle mérite un éclaircissement important.

Une couverture de Libération ressassait récemment la théorie du vote utile, en affirmant que les électeurs de gauche faisaient face à un dilemme : voter un candidat de gauche radical (Mélenchon ou Hamon) ou choisir celui qui aurait la chance de battre madame Le Pen, à savoir monsieur Macron. Pour moi, la question ne se pose pas. Tant qu’un candidat obtient moins de 26% à mon étude de programme, il y a peu de chance que je vote pour lui face à Marine Le Pen. Eventuellement François Asselineau, mais ça reste une exception. Le vote utile est une vaste blague, ce n’est pas le sujet, mais il nous mène à la première question : Où situer Macron sur l’échiquier ?

Une légende affirme qu’il ne serait ni à gauche, ni à droite. Mais c’est faux ; le seul moyen de ne pas être situé sur l’échiquier, c’est d’être une éponge qui s’imprègne  de toutes les idées politiques, ou alors d’être une enveloppe dénuée de toute prise de décision politique. Est-ce le cas de « notre ami » ? En apparence, oui ; une éponge sans doute charismatique, mais une éponge quand même. Mais ce serait négliger l’ombre du néolibéralisme qui plane sur lui, et qu’il aurait bien du mal à cacher. Certes, côté questions de société, il est ouvert, et on serait tenté de le mettre à gauche ; mais par ses idées économiques, il est de droite. C’est pourquoi Macron est de centre-droit, tout simplement.

Qui est-il nécessite aussi un éclaircissement sur son parcours professionnel, une piqure de rappel. Macron a d’abord été inspecteur des finances, puis a travaillé chez Rothschild. Mais avant d’affirmer qu’il n’était que banquier, je préfère être honnête : assistant gérant chez Rothschild, ce n’est pas que Banquier. C’est banquier, avec des revenus astronomiques et un carnet d’adresse conséquents en plus.

Conclusion : Nous avons affaire à un ex-cadre de Rothschild portant un projet néo libéral de centre-droit.

 

Par qui est-il soutenu ?

Vous ne vous êtes jamais demandé pourquoi les média en parlaient autant ?

Monsieur Macron a beaucoup d’amis, et certaines amitiés sont fort utiles en campagne présidentielle. Si Du côté de Pierre Gattaz, le soutien n’est pas assuré (manque de garantie, il semblerait), le monde de l’entreprise est cependant bien représenté. On comptera ainsi le fondateur d’Axa et de l’institut Montaigne Claude Bébéar, de même que le directeur de ce même institut, Laurent Bigorgne. Cet institut libéral, ce « think thank » comme on dit dans les media, saura sans aucun doute guider monsieur Macron dans ses décisions économiques, étant donné qu’en Marche a été hébergé dans leurs locaux... A noter que Macron et Bigorgne ont tous deux été invités à Bilderberg. Un autre Think Thank que j’ai déjà évoqué, Terra Nova, compterait aussi parmi les contacts d’Emmanuel, si l’on se fie à l’amitié liant son directeur (Thierry Pech) avec le candidat.

Cette énumération ne répond cependant toujours pas à la question de départ ; c’est là qu’entre en jeux plusieurs multimillionnaires. Xavier Niel, propriétaire de Free (Et ancien administrateur de réseau voltaire pour l’anecdote), Pierre Bergé (proche de Terra Nova) et Mathieu Pigasse (Proche de Dominique Strauss-Kahn) sont tous trois copropriétaires du groupe Le Monde et du Nouvel Obs. Qui soutiennent-ils plus ou moins officiellement ? Emmanuel Macron. A cette occasion, on pourra remettre en cause l’objectivité du Decodex du Monde, surtout concernant les critiques envers Macron (monsieur Olivier Berruyer, auteur d’une enquête que j’ai consulté pour cet article, en a fait les frais). On pourra ensuite évoquer Patrick Drahi. Cet homme d’affaires, passé maitre dans l’art de magouiller avec l’argent et les rachats d’entreprises, est propriétaire (actionnaire, c’est pareil) d’Altice, dont dépendent SFR, Libération, BfmTv, RMC et l’Express.  Autre caractéristique : c’est un soutien de Macron. Pour finir avec Altice, on rappellera que Bernard Mourad, patron d’Altice media groupe, a quitté son poste pour la campagne d’En marche. Enfin, il semblerait que Bolloré fasse aussi parti de cette fine équipe. (Possesseur de Vivendi, Canal+, …)

Toujours dans les soutiens, on notera ceux (voir l’engagement) des multimillionnaires Françoise Holder et Bernard Arnaud. (Eventuellement Alexandre Bompart, mais il s’agit là de rumeurs). Et dans cette veine, on mentionnera aussi le soutien d’Alain Minc, économiste et président de la SANEF, société d’autoroute, et celui de Jacques Attali, qu’on ne présentera plus.

Conclusion : monsieur Macron a des contacts nombreux dans les média et dans les entreprises, ce qui soulève un problème important : celui des conflits d’intérêts…

Macronéconomie

Agit-il vraiment dans l’intérêt du pays ?

Lorsqu’on brigue un mandat présidentiel, il est assez logique d’avoir un certain égo. Néanmoins, celui-ci ne doit pas éclipser la lutte pour servir les intérêts du pays. Monsieur Macron peut-il prétendre agir dans ce sens ? Visiblement, la moralisation de la vie politique ne s‘applique qu’aux autres…

Par où commencer du coup ? Je serais tenté d’aborder de plein fouet la question des autoroutes. L’une des erreurs économiques les plus honteuses de cette république aura sans doute été de privatiser les autoroutes. Immoral et scandaleux, cette décision trouve écho à chaque renouvellement de contrat, comme celui qui a eu lieu sous la houlette de monsieur Macron. Parmi les sociétés d’autoroute, on retiendra Vinci et Sanef, toutes deux possédées par des amis plus ou moins proches de Macron. La teneur du contrat n’est hélas pas connue, mais il est évident que le soutien de ces industriels pour sa campagne n’est pas désintéressé.

Autre bien public, autre privatisation : voici venir l’affaire Toulouse Blagnac, un aéroport bradé à des intérêts étrangers, avec comme acteur de cette mascarade, un certain Emmanuel M. Officiellement, il n’y a jamais eu privatisation, mais les faits démontrent le contraire, d’autant plus que les principaux actionnaires (et officieusement dirigeants) de cet aéroport se sont servis allègrement dans les caisses.

Enfin, dernier exemple dans le volet privatisation/ rachats, Alstom. La branche énergie de cette entreprise qui faisait notre fierté a été vendue à General Electric à cause de Macron. Arnaud Montebourg s’y était opposé avec un décret, mais dès le remaniement, le nouveau ministre de l’économie s’était empressé de vendre pour satisfaire l’oligarchie. Une vente qui causa une grande perte à la France, et qui entraina à la fois des gains importants pour la direction d’Alstom et des licenciements pour des centaines d’employés de la firme.

Pour conclure cette partie, on pourra penser à une énième situation de conflit d’intérêt, la présence de Jean Jacques Mourad au sein de la campagne de Macron. En plus d’être le frère d’un certain Bernard cité plus haut, il est surtout un employé bien placé chez les laboratoires Servier (Si, vous savez, le Médiator…). Sachant qu’il occupait jusqu’à sa démission (pour une fois, il y a eu des résultats) la fonction de conseiller santé pour la campagne, cela démontre encore une fois que les amitiés et contacts de monsieur Macron sont pour lui un atout assez particulier au regard des intérêts du pays.

Conclusion : en plus des conflits d’intérêts déjà mentionnés précédemment, il est évident que sa passion pour les privatisations et la braderie de fleurons nationaux à l’étranger font de lui un candidat peu soucieux de l’avenir de la Nation.

 

Est-il concerné par des scandales financiers, lui aussi ?

              Fillon puis Le Pen ont démontré avec succès que la malhonnêteté est loin d’être éradiquée au sein de la classe politique. Une apparition alors dans les média : Saint Emmanuel aux mains immaculées…Lui au moins n’a rien fait de mal. Vous pensez ? Les affaires le concernant sont nombreuses, sans doute trop pour que les grands média s’y intéressent. Quand le docteur Macron plaide en faveur de la lutte contre la corruption, Mister Emmanuel incarne le cliché du politicien corrompu et magouilleur. Il aime l’argent et ne s’en cache pas, mais ce n’est pas pour autant qu’il se montre transparent sur la question.

Pour ce paragraphe, je ne cache pas que ma principale source aura été l’enquête d’Olivier Berruyer, comme précisé dans la seconde partie. Afin d’éviter la paraphrase, je vais récapituler pour faire simple.

Tout d’abord, Macron s’est considérablement enrichi avec son passage chez Rothschild. Sur quelques années, le voilà à toucher le gros lot avec plus de 2 millions de gain en tant qu’associé-gérant pour la plus grosse part ; ce qui fit de lui un millionnaire précoce au regard de sa carrière ; une carrière plus fructueuse que certains patrons de grands groupes si on compare en terme d’années. Ce que devinrent ces millions, nul ne le sut. Sous-estimant pendant un temps son patrimoine (d’où sa défense d’un droit à l’erreur dans son programme je suppose), Macron présente actuellement des comptes étonnement vides. Sur trois ans, l’ancien ministre aurait donc dépensé un smic par jour…Si on entre dans le domaine des suppositions, on pourra affirmer que Macron pratique simplement l’optimisation, voir l’exil fiscal. Une autre solution consisterait à affirmer que tous ses millions sont passés dans la maison de sa femme. En effet, Emmanuel n’a plus son appartement (vendu à un prix inférieur au prix d’achat, ce qui laisse ici aussi penser à une combine), n’a presque plus de biens…Bref, ses explications sont confuses et peu précises. Il n’empêche que plus de 2 millions d’euro sont toujours dans la nature, et l’enquête ouverte suite à la demande d’Anticor n’aura rien changé.

Si on continue dans l’enquête fort utile de monsieur Berruyer, on pourra insister sur les affaires douteuses entourant cet appartement, pour lequel les sommes engagées ont été astronomiques au regard de ses revenus d’alors.

Si on quitte ce domaine et que l’on approche de celui des soupçons émis ici et là, on pourra trouver d’autres éléments à charge contre Macron, des éléments sur lesquels il est impossible de se prononcer avec certitude. Pêle-mêle, Emmanuel M. est soupçonné de s’être fortement enrichi lors du rachat de Pfizer par Nestlé, la commission touchée par Rothschild alors qu’il y était s’élevant à de très hauts niveaux ; il est soupçonné d’avoir bénéficié d’avantages en usant de son pouvoir élyséen pour favoriser divers entreprises lors de rachats (on pensera aux exemples précédents par exemple), ce qui constituerait un délit de corruption ; on l’accuse aussi d’avoir été rémunéré à la fois par Rothschild et à la fois par l’Elysée au début de sa carrière dans les sphères du pouvoir. Enfin, je ne reviendrai pas sur un membre de sa campagne rémunéré par le Parlement et sur l’affaire à Las Vegas, médiatisée pendant quelques jours.

Emmanuel Macron est loin d’être honnête, et mes accusations (sans fondements sûrs et certains) ne sont pas dénuées de clairvoyance ; s’il s’agissait que d’une mauvaise gestion d’argent, cela remettrait cependant en cause sa capacité à gérer un pays entier…

Les démentis et affirmations de son entourage quant au brouillard entourant ces questionnements sont et ont été largement insuffisants bien entendus ; dire « ce n’est pas vrai » ne suffit pas à dédouaner un candidat, au même titrer qu’une absence de preuves n’équivaut pas à une preuve d’absence.

Conclusion : derrière son sourire se cache un homme visiblement très astucieux, assez pour le laver de tout soupçon. Pourtant, que ce soit la gestion obscure de son patrimoine ou les conditions floues de certaines tractations, il parait clair qu’il n’est pas de côté des politiciens les plus honnêtes.

 

Faudrait-il voter pour lui ?

Non, ni au premier ni au second. Mais vous faites ce que vous voulez, ça n'engage que moi...

 

 

 

 

 

 

 

 

Analyse de programme : #6, Emmanuel Macron

 

Après des mois d’attentes insupportables, les journaux hantés par son visage jovial et son sourire people, le programme d’Emmanuel Macron est enfin disponible. Voici une nouvelle étape dans la campagne, où nos journaux seront désormais…hantés par son visage jovial et son sourire people… (On ne change pas une équipe qui gagne)

L’heure est donc venue d’étudier le programme de cet ancien inconnu, mais surtout ancien banquier et tout ce qui va avec…

Que penser de cet ex-ministre de l’économie donc ? Pas que du bien, voir rien de bien d’ailleurs pour ma part. Je pars avec une vision très subjective, vision que j’expliquerai en détail dans un futur billet que je m’étais promis de ne pourtant pas faire.

Aidé par son amitié avec les patrons de groupes médiatiques, Emmanuel a de quoi être satisfait question traitement de faveur, quitte à déroger aux règles électorales réformées récemment (cf. étude de la loi d’Avril 2016) ; nouveau venu en misant tout sur l’apparence, il ne m’inspire pas confiance ; à son programme de me prouver le contraire.

Question échiquier politique, on est sur du centre-droit, contrairement à ce que laissent entendre les journalistes. Et pour sa présidentiabilité :

présidentiabilité

 

1° Slogan

 

Difficile de le trouver. Serait-ce « en Marche » comme le nom de son parti ? SI c’est le cas, c’est terriblement efficace quand il s’agit d’attirer les foules naïves. « Retrouver notre esprit de conquête pour bâtir une France nouvelle » ? Dans ce cas, c’est pompeux et trop large. A vrai dire, s’il fallait trouver un slogan, je dirai plus « Macron président » car c’est uniquement ce qui transparait au premier regard…

 

2° Programme

 

A° « bien vivre de son travail et inventer de nouvelles protections »

 

Un titre amusant tant les lois Macron et El-Khomri restent dans les esprits…

On trouve tout d’abord une réduction des cotisations. Dommage qu’il n’explique pas à quoi servent ces cotisations…Une fois deux points similaires passés, nous voilà au premier point litigieux : « l’insuffisance des efforts de recherche d’emplois ou le refus d’offres raisonnables entraineront la suspension des allocations » Quelles sont les offres raisonnables ? Mystère, mais nul doute que cela s’oriente vers une dictature de l’emploi, où il faudra bosser coûte que coûte, sans prendre en compte les conséquences derrière.

On s’oriente ensuite vers une « modernisation » des espaces agricoles. Pour rappel, OGM et productivismes sont des « modernisations » agricoles…Méfiance donc.

 

B° « Libérer le travail et l’esprit d’entreprise »

 

Ou comment faire de l’œil aux start-up et aux petits entrepreneurs…

Je n’évoquerai pas la suppression du RSI, pour l’instant je n’ai pas les compétences nécessaires pour en juger.

Nouvelle baisse des cotisations sociales envisagées, rien d’étonnant. On poursuit ensuite avec une remise en cause des fondamentaux du travail, puisque un accord majoritaire ou référendum d’entreprise pourra changer l’organisation du travail ou les horaires. Absurde aux vues du partage souhaitable du temps de travail, mais bon, on parle de Macron…Néanmoins, faire figurer sur internet les règlementations est une bonne idée.

Pour clore cette partie, petite citation : « notre pays n’aime pas toujours la réussite ». Ce à quoi je répondrai « notre pays n’aime pas les gains disproportionnés qui résultent de la réussite ou de celle du précédent »

 

C° « inventer un nouveau modèle de croissance »

 

Va –t-il parler d’écologie ? On notera qu’il veut surmonter « le poids des lobbies », ce qui est hypocrite lorsqu’on sait d’où il vient et quelles ont été ses actions…

On y trouve une baisse des impôts sur les sociétés à 25%, ce qui fait de cette mesure une mesure commune avec Jean Luc Mélenchon (pour l’anecdote).

La volonté d’améliorer les logements est appréciable, moi-même je suis favorable à un plan de rénovation ambitieux.

L’introduction du bio et des règles locavores dans les cantines est bien, mais on sent qu’il ne se mouille pas trop, avec 50% des produits sur 5 ans.

Le reste des mesures est un ensemble de propositions vagues sans grand intérêt. L’encouragement presque pathologique à la concurrence viendra conclure cette partie.

 

D° « les mêmes règles pour tous »

 

Le système envisagé pour les retraites est un système de retraite par point, ce qui donne des situations financières instables pour les futurs retraités.

On a ensuite une affirmation de la lutte pour l’égalité homme-femme, rien à redire. On trouve aussi un volet étonnant sur la taxation des groupes d’internet et la lutte contre la fraude fiscale. Venant de sa part, je dois avouer qu’il me surprend. Enfin, la modération des travailleurs détachés est une idée peu originale mais bonne cependant.

 

E° «un état qui protège »

 

La création de 10000 postes de policiers et gendarmes est appréciable ; néanmoins, appelons un chat un chat : la police de sécurité quotidienne, c’est un terme plus ronflant pour police de proximité. Je salut cependant la mesure.

L’interdiction de fréquentation de lieux des délits pour les acteurs de ces derniers est une idée qui se défend ; je suis assez partagé sur la question.

Quelques lieux communs sont à noter ; comme souvent, les candidats demandent des mesures déjà en place (sanctions des incivilités). La modernisation de l’armée est la bienvenue ; la création de 5000 garde-côtes européens sans doute aussi. Néanmoins, je me permets de douter de l’affirmation comme quoi la sécurité serait la première de nos libertés ; surtout venant d’un ministre dont le gouvernement a très mal géré l’équilibre sécurité-liberté…

 

F° « les mêmes chances pour tous nos enfants »

 

L’interdiction des téléphones portables en primaire et sixième (dans les enceintes) est une idée originale (de mon temps, on y pensait même pas en primaire au passage) mais délicate à traiter ; de mon point de vue, lorsqu’il s’agit du collège, c’est à lui de gérer cela.

Les moyens mis en ZEP semblent bien en apparence, mais est-ce vraiment un problème réglable comme cela ; je suis divisé là-dessus.

Le retour de l’enseignement gréco-latin est à souligner avec soulagement.

Il propose une réforme du bac ; c’est son droit ; mais les idées avancées sont selon moi mauvaises car peu efficaces : quatre matières uniquement validées par examen final. Le reste dépendrait donc du niveau du lycée.

De même, l’autonomie accordée aux universités n’est pas une bonne chose, entrainant déséquilibres divers et variés.

La construction de logements pour les jeunes est évoquée, mais pas le financement. Enfin, deux mesures qui partent d’une bonne intention : l’ouverture élargie des bibliothèques et un chèque culture de 500€. En effet, c’est discutable pour l’un vis-à-vis des salariés et pour l’autre vis-à-vis du financement. Il semblerait que la région est plus à même de satisfaire ce genre d’innovations culturelles.

 

G° « fier d’être français, exigence et bienveillance »

 

(Un titre un peu long)

Une mesure que je trouve bienvenue mais qui ne fera pas que des heureux : un enseignement de culture religieuse (à peu près), ce qui se rattache à ce qu’on trouve en Alsace-Moselle. Très bonne idée pour encourager la modération religieuse et la tolérance.

Le démantèlement de certaines associations religieuses est envisagé ; s’il s’agit d’organismes comme le Collectif contre l’Islamophobie ou le PIR, j’y suis très favorable.

Sur les réfugiés, la condition de la maitrise de la langue française est bien, mais ça manque de nuances entre immigrés économiques et réfugiés politiques.

Enfin, la lutte contre la discrimination ne me parait pas efficace ; l’intention y est mais risque d’être sans effet.

 

H° « une Europe protectrice et à la hauteur de nos économies »

 

Venant de la part de quelqu’un plus que favorable au CETA, je me permets de douter…

Sachant que Macron est un européiste convaincu, cette partie est à prendre avec des pincettes. De manière générale, l’idée d’un marché unique revient souvent ; inutile d’y revenir.

Néanmoins, il prône une Europe de la défense, à laquelle je reste opposé tant les circonstances et les attitudes belliqueuses de l’UE demeurent préoccupantes. (Conflit avec la Russie notamment)

Enfin, il propose de donner la parole au peuple, ce qui au regard de ses prises de position, me fait doucement rigoler ; entre autre, favorable à une absence de dialogues pour le CETA. On sent poindre un projet européen dans son programme, que les états membres ne pourront pas « bloquer » comme précisé dans la dernière mesure.

 

I° « faire plus pour ceux qui ont moins »

 

On dénombre tout d’abord de légères hausses pour le minimum vieillesse et l’allocation adulte handicapé. Cela s’accompagne d’une meilleure prise en charge des montures et prothèses à la fin du quinquennat, ce qui manque cruellement de détail pour le coup.

La création d’un service sanitaire part d’une bonne intention, mais je trouve cela superflu.

Un plan d’investissement santé est mentionné, mais sans plus de détails.

 

J° « Rendre la vie plus facile aux français »

 

Ça sent l’ensemble de mesures juste prévues pour faire vendre un programme…

Et on commence fort avec un droit à l’erreur, adoucissant les peines pour des fautes commises au sein de l’entreprise ou dans la vie de tous les jours ; cela pose problème à terme, puisque cela pourrait s’étendre à des domaines plus litigieux…

On saluera la numérisation de l’administration, mais en rappelant que pour beaucoup, le déplacement reste en vigueur comme seul moyen ; d’ailleurs, le contact humain est aussi souhaitable.

Questions normes, la France se calquerait sur l’UE, ce qui laisse la porte ouverte à tout et n’importe quoi.

Les pouvoirs publics dépendraient d’un rapport de qualité basé sur la satisfaction des citoyens, ce qui permettrait là aussi des dérives ; on pourrait imaginer des parents n’éduquant pas leurs enfants se retourner contre l’école lorsque celle-ci refuse de jouer le rôle des parents.

Enfin, la modification de certains jugements va dans le sens d’un « tout-au-numérique » qui pourrait nous jouer un mauvais tour…(Décision rendue en ligne ??)

 

K° « une démocratie rénovée »

 

Fort amusant de le voir parler démocratie lorsqu’il bénéficie autant de la corruption morale des média de masse…Cette hypocrisie se retrouve lorsqu’il veut combattre les conflits d’intérêts, lui qui a favorisé ses amis de la finance pendant ses fonctions élyséennes…

Les objectifs de moralisations sont sinon les bienvenus, évidemment. Le respect de la parité (tout dépend de la manière dont c’est fait) est inscrit, mais il me semble que ce soit déjà le cas en principe.

Mesure à pointer du doigt, la procédure d’urgence deviendrait la norme pour les textes législatifs, ce qui pose problème d’un point de vue démocratique, car diminue la discussion en accélérant le processus.

Enfin, on notera qu’il ne se mouille pas trop sur l’aspect référendaire de la démocratie ; laissant place à quelques suggestions sans grande conviction.

 

L° « les territoires qui font notre France »

 

L’exonération de la taxe d’habitation avait fait parlé d’elle, je préfère prévenir que c’est une mesure « populiste » (si on se base sur l’usage de ce mot dans les média), destinée à attirer des électeurs, mais qu’elle est inconsciente et dénuée de solution financière du point de vue des communes.

La fibre sur tout le territoire, pourquoi pas, si les financements le permettent évidemment.

La réduction du mille-feuille administratif, par contre, me pose problème comme toujours.

Le programme entretient le flou au niveau politique de transport, je préfère donc prévenir que la SNCF sera peut-être privatisée au cours de ce mandat, et qu’il y sera évidemment favorable. (Déduction personnelle)

Le plan de transition agricole est aussi peu développée, présentant des idées générales qui peuvent tout aussi bien favoriser l’agriculture productiviste que bio…

Enfin, un paragraphe sur l’Outre-mer clôt cette partie, mais sans grande mesure concrète à mes yeux.

 

M° Ajout aux regards des détails donnés

 

Etant donné le manque de détails sur certaines mesures, je parlerai ici de ce qui est envisagé mais non disponible sur la plaquette :

 

120000 postes de fonctionnaires seront supprimés, essentiellement fonctionnaires d’état et territoriaux ; peu précis donc mais rien de surprenant. (Et je n’y suis pas favorable)

 

L’ISF ne touchera plus les actions et autres titres, et la création d’un autre impôt pour pallier à ce manque à gagner ne me dit rien qui vaille ; visiblement, la politique fiscale ne sera pas assez en défaveur de ce genre de spéculations…

 

3° Conclusion

 

Un programme dense, mais paradoxalement pas assez précis. Plus que jamais les positions et antécédents d’un candidat auront été nécessaires pour comprendre la ligne directrice du programme.

Avant tout chose, on pourra noter un pan culturel assez étonnant de la part d’un néolibéral, et il en est de même pour la partie écologie, qui demeure cependant peu ambitieuse.

En général, la plupart des mesures annoncées sont prévues pour plaire avant d’être exécutées comme l’exonération de taxe d’habitation. On notera aussi que le chiffrement reste vague, ce qui est assez « gonflé » si je puis dire, lorsque l’on attend autant de temps avant de sortir son programme.

Enfin, l’état se trouve parfois mis à l’écart, rien d’étonnant, et les conséquences financières de certaines idées sont éclipsées (baisse des cotisations, …) Si tous les sujets ont été traités, on remarquera que le domaine de l’entreprise ressort essentiellement du programme ; encore une fois rien d’étrange ici. Mais cela conduit toujours aux mêmes conclusions : moins d’état, plus d’initiatives personnelles, ce qui a mes yeux diminue la cohérence et l’unité de la république. Avant de passer au tableau, je déplorerai aussi la faiblesse des réformes institutionnelles, hormis les habituelles diminutions d’élus et la soi-disant lutte en faveur de l’honnêteté des élus.

 

 

Penser l’Europe

2,5/5

Réorganiser le travail et l’emploi

2,5/5

Une sécurité assurée

3/5

La réindustrialisation de la France et sa protection économique

2,5/5

Une réforme culturelle ambitieuse

3/5

Penser le défi écologique

3/5

Réguler la place des marchés financiers et des banques

0/2,5

Penser l’avenir spatial

0/2,5

Penser la place et le financement de l’armée française

2,5/5

Penser les relations internationales

2/5

Niveau d’absence de danger pour la France

4/5

 

Total : 25/ 50

 

Pour conclure, on pourra constater plusieurs points à retenir du programme d’Emmanuel Macron : Si le volet économique semble plus « soft » qu’il ne promettait de l’être, il ne faut pas oublier que monsieur Macron est l’un des investigateurs des lois Macron et El-Khomri. Il ne faut pas oublier non plus que les exigences européennes sont tout à fait satisfaites dans ce programme, ce qui en plus d’être inquiétant pour notre souveraineté, laisse entendre qu’il y a des objectifs officieux derrière chaque mesure. On pourra aussi rappeler qu’il est très favorable au CETA et aux privatisations nombreuses. (Cars Macron, …) Bref, rien d’étonnant de manière générale, et une belle démonstration de social-néolibéralisme, qui ne me pousse pas  à voter pour lui, que ce soit au premier ou au second tour.

 

 

 

 

 

Avis d’actualité : #2, Parti socialiste ou parti sénile ?

 

Dès les premiers mois du mandat de François Hollande, on savait que le Parti socialiste, déjà bien malade avec sa conversion au social-libéralisme, allait subir de grands changements. 

Aujourd’hui, il est au bord de l’implosion, car la voiture veut aller à droite, mais le chauffeur à gauche…

 

Un mépris de la réalité

Je n’étais pas encore né que Mitterrand trahissait déjà l’idéal de gauche en passant au néolibéralisme, avec notamment une vague de privatisation fort déplorable. Certains diront que le libéralisme a toujours été de gauche, mais si c’est encore le cas pour le libéralisme sociétal (parfois presque libertarisme) le libéralisme économique n’a selon moi jamais concerné ce qui pourrait s’apparenter à une idéologie de gauche. J’y reviendrais dans mon analyse actualisée de l’échiquier politique.

Avec l’arrivée de François Hollande au pouvoir, beaucoup espéraient qu’il y ait enfin une politique de gauche, une vraie. Hélas, c’était sans compter la faiblesse du premier gouvernement, qui laissa vite place aux gouvernements Valls, incarnant la gauche « moderne » dans toute sa splendeur. Au sein de l’exécutif et dans le parlement, seuls les frondeurs au PS tentaient mollement de faire revenir une vraie pensée de gauche au sein de ce parti censé être l’un des deux majeurs du pays.

Opérant ainsi un fantastique revirement politique, le PS, désormais explicitement rattaché à l’oligarchie pour ceux qui en doutaient avant, met en œuvre une politique économique sans originalité, guidée par l’UE et la pensée néolibérale. Mais le peuple français, du moins ceux dont le cœur penche réellement à gauche, ne veut pas de cette politique. Peu importes, l’aile Valls du PS continue.

Nous voici désormais aux primaires du Parti socialiste. Convaincus que leur pensée social-libéral séduit, le parti fait tout pour que Hollande, puis Valls, l’emporte ; ou du moins, considèrent que la victoire est déjà là pour eux. Ecartant au préalable quelques candidats (Faudot, Filoche, …) et intégrant l’ovni Benhamias pour discréditer tous les candidats peu connus, les voici sûr d’eux et impatient d’affronter Marine le Pen au second tour de la présidentielle. Hors, Hamon sort finalement vainqueur. Représentant l’aile gauche du PS (voir partie II) est donc candidat à la présidentielle ; le PS semble retrouver ses lettres de noblesse.

Comme les règles de la primaire l’indiquaient, les autres candidats devaient se mettre derrière celui qui aurait été choisi.  Cela valait pour Hamon, Montebourg, mais aussi Valls et De Rugy.

 

Et pourtant, De Rugy rejoint Macron, sacrifiant son honneur politique pour prouver qu’il n’avait pas compris ce qu’était la gauche. Et voilà qu’une partie du PS se met à critiquer benoit Hamon. Est-ce ainsi que l’on soutient son candidat ? Jean-Marie Le Guen déplorait ainsi la manifestation d’une gauche « radicalisée » quand Valls critiquait l’attitude « écolo-gauchiste » de Benoit Hamon, regrettant que ses actions à lui aient été oubliées. Bref, l’aile droite du PS n’a rien compris à la gauche, et persiste dans sa bulle, persuadés que seul le pseudo socialisme –réformisme pourra incarner la gauche et mener le pays.

 

Une négation de la reconfiguration du paysage politique

La frange Valls du parti socialiste ne comprend donc pas ce qu’est la gauche, mais les frondeurs du Ps, eux, ne comprennent pas qu’il serait temps de quitter un bateau depuis trop longtemps à la dérive.

Ce problème de compréhension s’est posé dès l’usage du 49.3 par un gouvernement en perte de vitesse. Une motion de censure aurait pu tout faire basculer, entrainant la fin du mandat en plein chaos politique. Mais les frondeurs du PS n’en ont pas voulu, préférant avouer leur impuissance. Il faut dire qu’à ce moment, Bruno le Roux exhortait tous les députés de rentrer dans le rang sous peine d’exclusion.

La seconde erreur d’appréciation eu lieu pendant la primaire PS. En effet, quand on réfléchit bien, cette primaire ne pouvait être vouée qu’à l’échec : comment voulez-vous rassembler deux politiques opposées en une élection, au prétexte qu’une illusoire cohésion naitrait derrière un unique leader ? A ce moment, puisque la partie droitière du Ps était persuadée de représenter le PS dans son intégralité, les frondeurs auraient dû déjà réfléchir à une alliance de la vraie gauche ; mais j’y reviens.

Le troisième évènement décisif pour les socialistes qui tentaient de ramener le PS à gauche aura été le CETA. Tous ont voté contre, mais le Parti socialiste entier s’est abstenu quant à la tenue d’un référendum, au prétexte que c’était un compromis satisfaisant pour l’entièreté du parti. Là encore, on assiste à un aveu d’impuissance ; devant composer avec tout et son contraire, les voilà à choisir l’inefficacité et la paralysie.

 

Ce qui nous amène à aujourd’hui. Un débat s’est élevé, sans doute au détriment des idées de fond, pour savoir qui pourrait représenter la gauche aux élections. Une question que l’on pourrait se poser si nos deux principaux candidats de gauche n’étaient pas Mélenchon et Hamon. Je ne compte pas m’éterniser dessus, mais pour faire simple, l’un a un programme longuement réfléchi depuis un an, l’autre est une personnalité désignée pour représenter un parti, disposant d’un programme récent, tronqué après la primaire, et fortement inspiré de celui de Mélenchon (mon côté méfiant me pousserait à suivre l’avis de N. Polony, qui considère qu’Hamon n’est là que pour porter préjudice à la France Insoumise).

Lorsque l’on regarde ses informations, on peut en conclure que la logique mettrait Jean Luc Mélenchon en avant, fort de sa campagne dense et efficace (regard subjectif évidemment). Néanmoins, d’autres estiment que la Primaire, qui rappelons-le n’est pas représentative de quoique ce soit, confère à Benoit Hamon le droit de présenter seul un projet pour la gauche.

Une question aurait dû se poser depuis bien longtemps : Pourquoi la frange gauche du PS ne rejoint-elle pas la France Insoumise ?  

 

Assumer ses convictions

Au sein d’un parti, il est possible qu’il y ait des différends. C’est même une évidence. Mais lorsque ces différents sont importants au point qu’un des camps basculent dans l’opposition, il est temps de se demander si le parti ne devrait pas scinder en deux.

Lorsque Jean Pierre Chevènement, déçu du Mitterrandisme, décida de quitter le PS pour former le MRC, une bonne décision fut prise ce jour-là. Lorsque la ligne économique est variée au point où l’on se demande si le parti est de gauche ou de droite, il semble évident qu’un schisme doit arriver. Alors pourquoi Hamon n’a-t-il pas le courage d’assumer ses positions ? Puisque le Parti socialiste semble décider à rester dans cette frange droitière de la gauche (ce qui est un bel oxymore au passage), aux vrais socialistes de rejoindre la France Insoumise, et à EELV de faire de même d’ailleurs.

En effet, si la question de l’Europe pose problème entre les deux candidats, ils sont à peu près d’accord sur le reste. Et la question européenne sera de toute manière traitée par référendum, donc hors du mouvement.

Les moins « radicaux » (j’aurai tendance à appeler ça les plus indécis) pourraient s’y retrouver de toute manière, puisque les idées de fond sont partagées. Et dans un monde où la France se fait marcher sur les pieds, il faut de toute manière beaucoup d’obstination et de persévérance, donc la question d’une gauche radicale ou pas ne se pose pas.

 

Aujourd’hui, l’échiquier politique se renouvelle, et les vieux partis n’y survivront sans doute pas. La restructuration de l’espace politique sonne pourtant comme une évidence pour moi, que j’aborderai largement dans ma nouvelle perception de l’échiquier politique :

  • La frange droite du PS, Valls et autres apparatchiks, n’ont qu’à rejoindre Macron, qui de toute manière incarne assez bien la ligne social-libéral du PS actuel.
  • La frange gauche du PS rejoint la France Insoumise, en même temps qu’EELV.

On arriverait ainsi à une représentation honnête, avec une division du Ps entre gauche et centre-droit.

 

Bref, je ne suis pas du genre à m’attacher à des partis, préférant garder une certaine indépendance. Mais si ceux-ci doivent exister, il serait bon d’éviter une situation comme actuellement, où certains tentent de réanimer le cadavre du PS qui a fait son temps. Il serait donc temps de passer à autre chose. Le roi est mort, vive le roi ! disait-on à l’époque. Il paraitrait que la cinquième république est un régime à tendance monarchiste, peut-être que l’adage pourrait aussi y trouver sens de nos jours…

Analyse de programme : #5, Didier Tauzin

 

Toujours parmi les candidats peu connus du grand public, voici aujourd’hui l’analyse du programme de Didier Tauzin. Que dire à son sujet ? Pas grand-chose, si ce n’est qu’il est général de division de l’armée de Terre, et que comme tous les « petits » candidats, il aura bien du mal à porter sa voix, peu importes ce qu’elle pourrait dire.

Difficile aussi de le placer sur l’échiquier politique ; il y a peu de chance qu’il soit à gauche si on se base sur ses positions sociétales, mais qui sait ? En tout cas, il ne me pas semblé très ouvert de ce côté-là.

Par conséquence, j’aurai bien du mal à le cerner en tant que présidentiable.

Image1

 

1° Slogan

 

« Rebâtir la France »

Un slogan tout à fait acceptable, bien qu’on le croirait sortit d’une période d’après-guerre. Rien à dire.

 

2° le programme

 

Introduction

 

On assiste tout d’abord à l’introduction de cinq principes essentiels à ses yeux : bien-commun, subsidiarité, responsabilité, solidarité, liberté. Cerner ses futures lignes d’action est une bonne chose, c’est donc bien pensé. Je ne viendrai pas ici sur les grandes lignes du projet qui se retrouveront expliquées par la suite. A noter que la diversité des thèmes empêche toute classification politique, ce qui peut être une bonne chose.

 

A. « libérer les énergies »

 

Un titre assez flou qui tranche avec la clarté de l’introduction. Difficile d’envisager quelque chose de défini avec ça. Pour débuter ce paragraphe, il dresse un constat que je partage partiellement, estimant que le carcan administratif est à nuancer et qu’évoquer un retour à la liberté d’entreprendre est un chou gras des libéraux.

  • Travail / économie : sa suppression « d’entraves » fiscales est bien légère en terme de précision. Il voudrait supprimer l’intégralité des impôts concernés ?

La création d’une structure régionale suivant les TPE/PME est par contre une bonne mesure.

La baisse des charges est encore évoquée, mais toujours sans plus de précision. Il enchaine ensuite avec la dépolitisation des syndicats, ce qui n’est pas une idée absurde si elle est appliquée réellement.

On retrouve l’absence de précisions quant il s’agit de réformes des normes attrayant à la productivité des entreprises. Normes sociales ? Écologiques ?

 

La question du retour à l’emploi est abordée d’un point de vue plutôt à droite, puisque sont suggérées des travaux d’intérêt public dans certains cas. Le plafonnement des aides à une somme inférieure au smic se tient néanmoins. (Même si je doute fort que ces aides dépassent souvent le smic de toute manière)

Côté fiscalité, un plan de réduction d’impôt est annoncé, avec contrôle annuel devant l’assemblée, ce qui offre des garanties à un projet aux fins floues ici encore.

On trouve une mesure protectionniste bienvenue, avec la taxe de produits en provenance de pays aux conditions de travail inférieures aux nôtres.

Enfin, une réduction des dépenses publiques est abordée, mais sans plus de détail, et en tant qu’étatiste républicain convaincu, je suis plutôt mitigé à ce sujet.

 

B. « réforme de l’administration publique »

 

Cette réforme prône d’abord un retour aux fonctions exclusivement régaliennes pour l’état. Cela se traduit par la présence de fonctionnaires limitée à ces fonctions, ce qui reste assez floue sur ce qui passe du public au privé. Néanmoins, rapport à cette modification du statut de fonctionnaire, on peut apprécier le choix laissé aux fonctionnaires entre ancien et nouveau statut.

Une charte nationale est ensuite mentionnée, sans qu’il n’y ait plus d’explications.

Une réduction du nombre de parlementaire est proposée, j’y suis pas favorable à 100% mais c’est une idée qui se défend. Quant au CESE, il est sujet à suppression (je m’y oppose) ou devrait fusionner avec le sénat (déjà plus logique)

On observera ensuite une place de choix accordée à l’administration locale, ce qui est tout à fait défendable encore une fois, mais je n’y suis pas favorable. Cela s’accompagne de la suppression  des conseils départementaux et régionaux.  Si les conseils départementaux sont à revoir, les conseils régionaux demeurent pour moi importants pour le fonctionnement du territoire. Enfin la notation des administrations publiques est litigieuse, car elle peut donner lieu à des dérives.

 

Monsieur Tauzin parle ensuite de réinventer la démocratie. Vu les apparitions fréquentes de ce thème dans les programmes, je note que l’illusion démocratique ne tient plus la route…

Le référendum voit son accès plus facilité, avec un niveau parfois communal, ce qui est une bonne chose ;

Les règles encadrant les candidatures aux élections sont aussi révisées, et c’est très bien ainsi. Idée originale de ce programme, que je salue, l’instauration d’un chèque citoyen, qui renforcerait indirectement la démocratie. De même, la révision des parrainages est une très bonne proposition, ça va de soi. Enfin, le retour au septennat par voie référendaire est défendue, je préfère un compromis avec six ans, mais un septennat avec de vrais organes démocratiques, pourquoi pas.

 

C. la société

 

Dans la partie enseignement, on mentionnera par exemple un retour de la culture générale, qui serait donc favorisée via l’Histoire-Géo. {La grande charte nationale est ensuite à nouveau évoquée, sans aucune précision supplémentaire.}

Le choix de la pédagogie semble laissé à l’appréciation des enseignants ; je suis assez divisé là-dessus, car cela créerait une inégalité entre établissements, bien que la pédagogie actuelle dût être revue.

Le durcissement du passage en sixième avec une condition de maitrise de la langue est un plus pour les professeurs du secondaire, c’est donc une bonne idée pour moi.

 

J’aborde la sous-partie consacrée à la famille avec prudence, sachant que les positions de monsieur Tauzin sont parfois conservatrices sur ces questions. Ceci explique peut-être pourquoi je ne vois pas d’un bon œil la constitutionnalisation de « la filiation homme/femme de l’enfant ».

Est affichée aussi une volonté de médiation rapport aux divorces, dans le but de les limiter. Si je me base sur l’histoire judiciaire du divorce, il me semble que cela n’avait pas marché lorsque c’était appliqué ; mais l’initiative n’est pas mauvaise, la déstructuration de la famille pouvait impacter sévèrement l’éducation de l’enfant.

Les allocations sont dépendantes du bon comportement des enfants, ce qui est déjà un peu le cas, mais qui en tout cas relève de la logique.

L’instauration d’un « revenu parent d’éducation imposable » est envisagée pour des parents souhaitant se consacrer à l’éducation de leurs enfants ; il s’agit là d’une politique familiale satisfaisante, puisque l’enfant sera peut-être moins délaissé comme cela arrive parfois. Attention cependant à ce qu’il n’y ait pas un plafond de verre qui pousse uniquement les femmes à se porter candidate.

 

Pour la partie justice, je suis assez mitigé. Dédier la détention à la réinsertion et la réparation des préjudices est une très bonne chose, soit. Mais pas question en revanche que les prisonniers soient employés dans des entreprises privées. En plus de rappeler certains faits historiques que je ne mentionnerais pas ici, c’est le risque que des êtres humains soient sous-payés et que certains s’en mettent plein les poches sur le dos de la misère sociétale. Donc oui pour des travaux d’intérêts général, mais non pour le reste, sauf pour les formations et la réinsertion dans la société.

 

Enfin, pour l’agriculture, une révision des normes est envisagée, hélas sans plus de précisions et détails quant aux normes posant problèmes. L’encouragement des circuits courts et l’indépendance alimentaire française sont par contre tout à fait souhaitables.

 

D. sécurité intérieure et extérieure

 

Un volet que l’on est en droit d’attendre de pied ferme, vu la profession de Didier Tauzin.

Le budget de la défense est augmenté, c’est en effet ce qu’il advient de faire dans ces temps incertains. De même, je ne peux qu’approuver la relance de l’industrie d’armement, même si je mettrai de mon côté un point d’honneur à favoriser les armes non-létales.

Parmi les mesures inscrites, difficile de ne pas parler du retour au service national, qui décidemment fait son bout de chemin. Je suis toujours opposé à son caractère obligatoire, mais je dois reconnaitre que celui que monsieur Tauzin envisage est déjà plus structuré et organisé, plus prometteur, que les autres candidats le mentionnant. La répartition de ce service dans les différentes fonctions publiques de sécurité (y compris pompiers et garde-frontière) est assez proche de ce que j’ai pu envisager moi-même.

 

L’immigration est abordée de deux manières différentes : un référendum est proposé pour une pause migratoire, ce qui selon moi est une aberration, mais soit ; les réfugiés politiques, étudiants et professionnels sont acceptés avec durée limitée, et les modalités d’attribution de la nationalité française sont révisées. Un point de vue assez à droite donc. Néanmoins, on constate aussi une volonté de diminuer les causes de départs des pays étrangers.

 

E. relations internationales

 

La sortie de l’OTAN est clairement indiquée, et je suis toujours d’accord avec cette mesure.

La clarification de certains rapports louches entre pays du Moyen-Orient est en effet une bonne idée, quoique délicate à traiter.

La pacification de l’Afrique et du Maghreb est envisagée, et j’adhère complètement à cela, d’autant plus qu’il ne s’agit pas là d’une politique paternaliste comme on pourrait le craindre. Cela s’accompagne d’ailleurs d’investissements en Afrique, ce que la Chine a compris depuis longtemps, elle…

Nos relations avec la Russie doivent être réchauffées, ses positions rejoignent donc les miennes ici aussi.

 

Les projets de développement du continent africain s’insèrent aussi dans une politique européenne, et j’apprécie beaucoup. Le renforcement de notre souveraineté est parallèlement voulu, ce qui est une bonne idée. Cependant, on regrettera le manque de clarté quant aux rapports France-Europe vis-à-vis de l’Euro par exemple.

 

 

3. Conclusion

 

Alors, que penser de ce candidat très peu connu ? Il est possible de le classer au centre-droit, voir à droite, quoique son manque de clarté limite assez cet exercice. En effet, on aurait aimé plus de précisions, même pour un projet qui n’a pas vocation à être définitif. Certains le classent à l’extrême droite, je n’irais pas jusque-là non plus.

Son projet est sous certains aspects intéressants, essentiellement sur des questions européennes ou démocratiques. Je reviendrais sur les défauts à la fin. En attendant, voici le traditionnel tableau d’adhésion :

 

Penser l’Europe

4/5

Réorganiser le travail et l’emploi

2,5/5

Une sécurité assurée

3,5/5

La réindustrialisation de la France et sa protection économique

3/5

Une réforme culturelle ambitieuse

1,5/5

Penser le défi écologique

0,5/5

Réguler la place des marchés financiers et des banques

0,5/2,5

Penser l’avenir spatial

0/2,5

Penser la place et le financement de l’armée française

4/5

Penser les relations internationales

3,5/5

Niveau d’absence de danger pour la France

4/5

 

Total : 27/50

 

Au vu du tableau, un point émerge : si les questions diplomatiques et sécuritaires sont satisfaisantes, force est de constater que l’écologie est la grande absente de ce programme. Hormis un petit point sur l’agriculture, on se retrouve avec bien peu de préoccupations environnementales. De même, on regrettera la faible place accordée à la culture.

Pour le volet économique, on nage encore dans le flou finalement, et c’est dommage parce que la volonté est là.

Majoritairement, on a là un programme acceptable pour un projet plutôt à droite, mais pas suffisant pour motiver un vote. Bien que ce ne soit pas le projet définitif, on regrettera sur la forme l’entretien de ce flou. Bref, il est souhaitable qu’il soit candidat pour porter sa voix, mais je ne porterai pas mon vote sur lui.

 

source: http://didiertauzin2017.fr/

 

 

 

 

 

 

 

Avis d’actualité : #1, laïcité et religions

 

Mon principal point de désaccord avec la gauche semble être la notion de laïcité. Là-dessus, sans doute du fait de mes racines catholiques ou que sais-je encore, j’ai souvent une position plus nuancée, et plusieurs évènements récent m’ont suggéré de remettre le sujet sur la table. (On ne peut pas dire que j’ai été généreux en sujets sur la religion)

Autant le dire tout de suite, J’essayerai de parler du port du voile le moins possible ; j’ai rarement vu un thème divisant autant, donc je le limiterai à un des points évoqués.

A noter aussi que pour plus de clartés, je fais pour une fois appel à des parties titrées. Bref, voici donc un aperçu de mes positions sur le sujet :

 

L’exception du Concordat

Je l’ai souvent évoqué, je suis Alsacien, et ce depuis fort longtemps. Et comme tout alsacien (ou une bonne partie) je suis assez attaché au Concordat, qui depuis Napoléon détermine les rapports entre religion et état au sein de ma région et de la Moselle.

Ce concordat fait souvent l’objet de critiques, et parfois à raison : tout d’abord, il s’agit là d’une exception en France, qui instaure donc une certaine inégalité entre les citoyens ; ensuite, il s’agit clairement d’une dérogation au principe de laïcité. Dans les faits, les prêtres sont subventionnés par l’état, et il existe un enseignement de culture religieuse au sein des établissements. Enfin, nous avons deux jours fériés en plus. (Cela ne nous empêche pas d’être plus productifs et moins absents au travail au passage)

Bref, la proposition de Jean Luc Mélenchon de supprimer le Concordat m’a divisé sur le coup. Je savais qu’il n’escomptait pas supprimer les exceptions sociales d’Alsace-Moselle, contrairement à ce qui était répandu aveuglement par les média, mais l’idée que le Concordat soit supprimé me dérangeait. Pourtant, d’un point de vue légal, il devait l’être. Au nom de quoi devrions-nous avoir un régime différent des autres, alors que celui-ci ne reconnait pas une loi de la république ? Après réflexion, je reste donc partagé, mais considère que c’est de bon droit de supprimer cette exception. Personnellement, j’aurai étendu à toute la France la culture religieuse, qui permettrait sans doute de limiter les risques de méconnaissance de la religion qui conduisent au terrorisme et au fanatisme.

 

L’affaire d’un voile

Depuis longtemps opposé au port du voile (foulard excepté) principalement pour des raisons d’opposition au communautarisme, j’essaye depuis un an de ne plus en parler, afin d’éviter un conflit que je sais inévitable. Pourtant, je suis loin de pratiquer la langue de bois, mais c’est un compromis que j’ai tenté de respecter.

Hélas, l’actualité passe son temps à rappeler à quel point ce sujet divise. En ce mois de Février, c’est Marine le Pen qui rappelle cela. En voyage au Liban, elle refuse de porter le voile pour rencontrer le Grand Mufti. Et voilà qu’une part de la gauche se met à la critiquer pour ça ; à croire qu’il s’agirait d’un incident diplomatique. Si l’objectif était d’affirmer ses positions sur le sujet et de faire parler d’elle, c’est réussi. On oublie aussi que Michelle Obama s’était retrouvée dans la même situation sans qu’il y ait un tel scandale.

Loin de moi l’idée de la défendre sur de nombreux sujets, mais elle a eu ici raison (bien qu’elle connaissait les conditions encadrant la rencontre) de refuser. Ce vêtement, que plusieurs religions se sont appropriées en sombrant dans le matérialisme, n’a pas à être imposé à quelqu’un qui ne pratique pas la religion à laquelle il est associé. C’est une question d’honnêteté.

Tout ça pour dire que si la religion se veut rassembleuse, le voile a pour particularité de drôlement fracturer la société, tel un fer de lance du communautarisme.

 

Le projet absurde de Terra Nova

J’en viens maintenant à cette information, qui m’a poussé à écrire cet article : le projet totalement inconscient du lobby Terra Nova.

Motivé officiellement par un objectif d’égalité, cet ensemble de propositions prône la création d’un jour férié pour les juifs et un pour les musulmans, supprimant les lundis de Pâques et Pentecôte.

En dehors du fait que ces idées ne viennent même pas directement des milieux religieux (si ce n’est les frères musulmans), il s’agirait là d’une véritable dérogation au principe de laïcité (j’y reviendrai) et d’un motif suffisant pour à nouveau diviser les français. Anticléricaux virulents, fondamentalistes de tout bord, bienpensants (on m’a dit que c’était  un terme d’extrême-droite, à vous de trouver comment le remplacer) et citoyens lambda se verraient ainsi confrontés à une nouvelle polémique provoquée inutilement.

D’un point de vue technique, ces mesures seraient inapplicables : qui en profiterait ? Les principaux concernés ou tous les citoyens ?

Au regard des pratiques internationales, cela pourrait nous rapprocher des sociétés anglo-saxonnes fragmentées, où chaque religion pourrait imposer sa vision étriquée de la liberté de pensée.

Enfin, cela fera le lien avec le point suivant, ces deux jours fériés équivaudraient à reconnaitre explicitement les cultes juifs et musulmans.

 

Pratiques religieuses et pratiques culturelles

Sans doute née avec les polémiques au sujet des crèches, le débat sur les racines chrétiennes de la France persiste et se rappelle à nous avec le projet de Terra Nova.

En effet, il est courant d’affirmer que la France est un pays de racines chrétiennes, ce que je nuancerai en affirmant que parmi les nombreuses racines de la France, la chrétienté occupe une place de choix. C’est d’ailleurs en partant de ce principe que je considère que les crèches se contentent de faire référence aux origines chrétiennes de notre manière de célébrer Noël, et ne représentent pas un prosélytisme d’état. Il faut dire que la décision de retirer l’arche « Christkindelsmärik » (que l’on pourrait envisager comme marché du petit jésus) du marché de Noël de Strasbourg m’avait assez agacé.

Le rapport avec l’actualité, c’est que nos jours fériés en rapport avec des fêtes religieuses sont des éléments qui s’intègrent dans la tradition culturelle française ; ils sont donc intangibles (car sans danger pour personne contrairement à d’autres traditions) et ont toute leur place dans le cadre de la loi de 1905. Par conséquent, si l’Islam ou le judaïsme avaient acquis une influence assez importante pour avoir un impact sans précédent sur la culture française, on aurait pu envisager un jour férié (sans pour autant supprimer les autres). Mais bien que l’Islam et le judaïsme fassent parti du paysage français actuel, ils ne sont pas pour autant des racines culturelles du pays. Et vouloir leur accorder un jour férié n’est donc pas possible sous le régime de la loi de 1905.

 

Loi inadaptée et pratiques officielles litigieuses

Dernier point que j’aimerai aborder, la vieillesse de la loi de 1905 est sans doute un handicap pour la défense d’une laïcité lucide et républicaine. Elle a déjà fêté son siècle d’existence, et devrait pourtant s’appliquer à une situation loin d’être identique à celle de la troisième république. C’est tout simplement absurde. En 1905, pouvait-on imaginer le développement de communautarismes religieux divers au sein de notre république ? Avions-nous alors le recul nécessaire pour envisager tous les problèmes en lien avec la religion lorsqu’elle s’immisce dans la vie publique ? J’en doute fort. M’est avis qu’il serait temps de refonder une loi sur la laïcité, ancrée dans le 21ème siècle.

De même, si nos hommes politiques sont prompts à défendre cette loi, je les entends moins lorsqu’au sein de la classe politique, la religion se mêle aux pratiques. A croire qu’il n’y a que moi que le terme « chrétien-démocrate » dérange (alors que je me revendique sans problème de la chrétienté). Ou lorsque le Front National défend une laïcité à deux vitesses par exemple. Cette loi serait-elle donc si mal comprise ?

Enfin, comment ne pas oublier la présence de François Hollande en tant que chef d’état au diner du CRIF, qui demeure quand même une institution juive avant tout ? Là aussi, le principe de laïcité est à revoir. Je veux bien passer sur l’octroi de titres honorifiques à vocation religieuse (chanoine de Latran), mais pour autant, être présent à la réunion d’institutions juives, musulmanes, chrétiennes, bouddhistes ou même jediistes constitue pour moi une faute déontologique pour un chef d’état.

 

 

Bref, pour conclure, je dirais que chacun peut avoir sa définition de la laïcité, mais que certains principes sont difficilement remis en cause. Il ne faut pas occulter les racines chrétiennes de la France, mais pour autant, il n’est pas question que la religion se mêle de la vie politique, comme elle a pu le faire lors du mariage pour tous (autre triste épisode de division de la France) ou sur des questions comme l’avortement ou la liberté de pensée. Tout est donc question de nuance, et je ne saurai tolérer les excès ou de laïcité (sombrant dans l’anticléricalisme) ou de religion (sombrant dans le communautarisme). Il s’agit avant tout d’avoir une société unie, alors tâchons d’éviter les divisions inutiles.

 

 

Et ça continue encore et encore...

 

« Le changement c’est maintenant. » annonçait un jour un futur candidat à la présidentielle. Malheureusement, ce candidat disparut sans crier gare la veille de la prise de pouvoir.

A-t-on vu le changement ? Oui, écrit sur des bouts de papier. Et après cinq ans de dérives, où sommes-nous ? visiblement, le simple fait d’avoir évoqué le changement semble avoir entrainé une persistance dans l’erreur et la continuité dans l’incapacité politique. Ça continue encore et encore chantait Cabrel. Si seulement il avait pu se tromper ce jour-là.

 

Depuis les guerres mondiales, la propagande s’imposa peu à peu comme une arme cynique et lâche ; Aussi en tant de paix serions-nous en position de s’y opposer. Pourtant, les média continuent leur course à la malhonnêteté. On sort des phrases du contexte, on y développe des thèses soi-disant communément admises, et on fait la part belle au mépris en oubliant toute règle déontologique et toute diversité politique. Et derrière, un système qui en profite ; après tout, il faut que les gens soient endormis pour que la petite souris vienne chercher son butin.

On parle de libertés journalistiques, au même titre que l’ORTF était indépendante pendant ses belles années. Les média n’ont-ils pas retenu les leçons du passé ?

 

Toujours dans la partie médiatique, comment ne pas oublier nos amis les sondages ? Omniprésents depuis des années, ils en deviennent insupportables, essentiellement sur la manière dont ils sont tournés. Faire un sondage, je le sais, est quelque chose d’ardue. Mais visiblement, jouer avec les résultats ou influencer l’opinion publique est chose plus aisée.

Guidant les gens vers le bipartisme (ou tripartisme), les sondages restent une arme efficace pour vider le choix politique de tout son souffle démocratique. On joue les devins pour le deuxième tour en préparant les citoyens au vote utile, et on continue comme si de rien n’était.

Pourtant, les sondages ne brillent pas par leur fiabilité ; à moins qu’ils ne proviennent d’une dimension où Hillary Clinton est présidente des USA et où Nicolas Sarkozy et Manuel Valls se disputent le second tour de la présidentielle française. Peu fiables, manipulés, et pourtant référence politique et thermomètre pour le printemps à venir. Nombreux sont pourtant ceux qui souhaitaient la fin des sondages à l’approche des élections, comme avait pu le laisser entendre monsieur Alexandre Astier il y a quelques années.

 

Si on choisit de rester dans le domaine des élections présidentielles, on pourra trouver d’autres exemples à ces trous de mémoire politiques. Ainsi, la dictature de l’image fait son bout de chemin, dissimulant (avec beaucoup de difficultés) le vide qu’elle est censée remplacer. Emmanuel Macron, toujours autant populaire si on en croit ces sondages, devient ainsi le favori qu’était Juppé il y a quelques mois. Ses positions ? Aussi floues que possible, sauf pour le CETA où il s’est dit pour. Il aura enfin été honnête.

La popularité de Macron n’est pas qu’une légende hélas. Il faut dire qu’il fait vendre avec sa jeunesse et son discours d’apparence hors-parti. Mais pas avec son programme, puisqu’il n’en a point pour l’instant. Une seule certitude pour moi, difficile d’y voir un futur président capable de défendre les intérêts de la nation. Mais depuis tant de décennies de roublardises, comment des gens peuvent encore se faire abuser par les discours lissés et les apparences trompeuses ?

 

Parallèlement, les problèmes de vanité d’Emmanuel Macron trouvent écho chez la cécité des principaux leaders de gauche, si tenté qu’EELV soit considéré comme tel malgré sa transparence malheureuse.

Après les résultats de la primaire du Parti socialiste, remportée par un cadre du Ps plus qu’influencé par Jean-Luc Mélenchon (du moins c’est ce qu’il laisse transparaitre), une alliance entre partis dit de gauche (on effectuera au préalable une ablation de l’hémisphère droit du Parti socialiste) est envisagée.  Yannick Jadot, Benoit Hamon et Mélenchon seraient en effet capable de mobiliser un électorat assez important pour accéder au second tour. Mais qui pour représenter le mouvement ? A cette question, chacun se désigne ; en cela rien de surprenant. Mais la seule différence, c’est que le programme de la France insoumise est prêt depuis bien trop longtemps pour qu’il dût s’écarter devant monsieur Hamon. Bref, voilà que des bêtes querelles et la faiblesse des frondeurs du Ps deviennent un poids mort pour la gauche toute entière. Pour une fois que plusieurs forces politiques ont un programme similaire, elles devraient s’allier au lieu de jouer les aveugles ; mais la seule chose que l’on voit, c’est un remake de 2002 au second tour ; un remake auquel je refuse d’assister et de prendre part. Si au second tour, je pourrai voter Hamon à défaut de Mélenchon, je refuserai cependant de laisser la place à l’opportuniste Macron, à l’hypocrite Le Pen ou au profiteur Fillon. Et il en sera de même pour beaucoup de français. Encore une fois, les choses se répètent, comme si au même titre que l’économie, la politique connaissait une progression en cycle. Un cycle qui se rapproche de plus en plus d’un cercle vicieux.

 

Enfin, pour clore cet état des lieux en ce qui concernent la répétition des bêtises politiques, j’aimerai rappeler un fait : l’extrême-droite, qui semble beaucoup plus préoccuper les politiciens que la situation économique de la France, n’est pas une fatalité. C’est un avertissement. Un avertissement que nous sommes incapables d’écouter.

Hillary Clinton, en bon fantôme du social-libéralisme rétrograde, pensait bien faire en écartant l’honnête Bernie Sanders. La colère antisystème grandissante a poussé beaucoup de monde vers Trump, qui comme l’extrême droite en général, représente toujours à tort l’antisystème. Si Sanders avait été à la place de Clinton, les USA auraient un président beaucoup plus gérable actuellement.

En France, on se dirige vers la même situation et on ne s’en inquiète même pas. Il semble possible en effet que Macron se présente devant Marine le Pen au second tour, puisque la caste du système fait tout pour préparer le terrain, quitte à occulter ses liens douteux avec la finance. Et Macron face à Le Pen, c’est un risque que beaucoup n’aimeraient pas avoir à prendre. Dans ce cas précis, la chute du jeune premier semble tout à fait envisageable. Et comme pour Trump, on râlera pendant trois mois sur la « démocratie », on fera tout pour faire annuler l’élection, et on jettera à nouveau les raisons de la montée du Fn aux oubliettes. Et c’est reparti pour un tour. (Je ferais sans doute une courte uchronie sur la potentielle victoire de Marine Le Pen) 

 

De même, toujours dans le rapport entre bêtise et montée de l’extrême droite, on pourra toucher deux mots de la ratification du CETA par le parlement européen, au mépris de toute règle démocratique, si tenté que l’UE considère encore qu’elle dût en appliquer un jour. Cet accord a une portée provisoire, ce qui entraine son application peu importe l’avis des pays concernés, et ce jusqu’à la décision de chacun. Peut-être qu’un référendum aura lieu, ou peut-être que le parlement devra se prononcer sur sa ratification par la France. Mais les citoyens, majoritairement opposés à cela, n’auront sans doute pas leur mot à dire.

Et on arrive toujours au même problème : le mépris envers le peuple entraine toujours la haine à l’égard de certaines élites, une haine instrumentalisée par l’extrême droite, qui la généralise au point de créer des électeurs repliés sur eux-mêmes. Si  le peuple était plus écouté lorsqu’il en va de son intérêt, peut-être que l’on sortira enfin de ce cercle vicieux, qui consiste à persister dans le même système et dans la même façon de penser pour faire face à l’extrême droite qui n’a pas grand-chose à envier à ce système qu’elle prétend combattre.

 

 

Comme le dit la citation latine, l’erreur est humaine, mais la persévérance est diabolique. Si par persévérance, on entend ici persévérance dans l’erreur, alors je crois que notre oligarchie revêt un caractère démoniaque par moment. Elle prend plaisir à toujours suivre le même chemin, droit dans ses bottes, quand bien même la remise en cause de son fonctionnement est assez importante pour se dire que, peut-être, « il serait temps de changer ». L’Histoire se répète, c’est d’ailleurs pour cela aussi que son enseignement est essentiel, mais visiblement, beaucoup ont oublié cet aspect-là. Encore une fois, les dangers tels que le terrorisme ou la montée d’une extrême droite que l’on pourra assimiler à une coquille vide mais épineuse sont symptomatiques des dérives de l’oligarchie, mais cette dernière ne voit rien venir, ou laisse l’eau couler sous les ponts pour se bâtir toujours plus forte sur le malheur d’autrui.

 

Le changement fait peur. Il devrait au contraire apporter l’espoir.

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