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- Le 07/01/2017
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Décidemment, la guerre froide semble ne jamais vouloir se finir. Alors qu’il est plus qu’urgent de pacifier les relations internationales entre tous les pays, voilà que nos alliés américains cherchent encore et toujours un moyen de guerroyer officieusement avec la Russie de Vladimir Poutine.
Histoire de mettre les choses au point, oui, Poutine fait parfois preuve d’autoritarisme pour gérer son pays. La part conservatrice de la société russe détint parfois sur lui, et il fait tout pour se maintenir au pouvoir depuis les années 2000.
Mais, de quel droit pouvons-nous juger la gouvernance de Poutine ? Sommes-nous si parfaits pour pouvoir décider s’il a le droit de gouverner ou pas ?
Difficile de dire quand tout a commencé. Il est néanmoins plus dur encore de voir quand ces ineptes conflits vont se finir. Pour accélérer les choses, je souhaitais donc faire une mise au point, sur ces histoires aussi mal traitées par la droite et la gauche.
D’abord, j’ai constaté qu’il était d’usage de considérer toutes sources médiatiques russes comme indignes de confiance. Elles ne seraient là que pour conforter la Russie dans ses positions. Ainsi, parmi les sources traitant de la guerre en Syrie, on voit clairement que seules les sources validées par l’OTAN et associés sont considérées comme fiables, quitte à occulter une part de la vérité. (Cf. dossier sur la Syrie)
Du côté d’une frange de la gauche, ces sources russes posent problèmes car constamment récupérées par des média dit « complotistes », et référencées par le Front National.
Du côté de la droite, on reste en général prudent avec ces sources, puisque de toute manière, la plupart des partis ont une position assez conventionnelle.
Pourtant, si les média traditionnels, surtout aux USA, mentent par omission ou en diffusant des jugements faussés, les média russes tels que Sputniknews ou Russia Today font beaucoup plus dans les louanges patriotes et la divulgation d’informations où seuls les points favorables à la Russie sont présents. Nombreux sont les rapports militaires et photos satellitaires par ex, à être relayés par l’intermédiaire de ces média. Peut-on imaginer que ceux-ci soient faux ? Pour quel intérêt ? Et surtout, pourquoi seuls les russes mentiraient dans leurs média ?
En vérité, il convient de juger de la probabilité de ces informations et d’en identifier les sources (civils, militaires, …) avant de les rejeter en bloc. La propagande a toujours concerné tous les camps mobilisés par la guerre.
Evoquer la Russie sans mentionner une seule fois le conflit ukrainien serait une erreur que je ne vais pas faire.
Je m’étais exprimé à ce sujet l’année dernière, mais un rappel est nécessaire. Ce conflit n’est pas uniquement une guerre de territoire entre la Russie (prétendument impérialiste) et l’Ukraine, bien au contraire.
Nous pouvons remonter jusqu’à la guerre froide pour comprendre les bases actuelles ; ainsi, il faut mentionner le don de la Crimée à l’Ukraine, sans que le parlement soviétique n’ait eu à approuver (et je doute qu’il l’aurait fait). Un état, certes grand, mais un état souverain, se retrouve ainsi dépossédé d’un territoire, et pas des moindres d’un point de vue économique.
Après ce don, la Crimée reste un territoire assez autonome par rapport aux autres régions ukrainiennes. La langue la plus parlée reste le russe, et la population est majoritairement russophile (et donc russophone).
Récemment, avant le conflit, les ukrainiens envisager la fin de l’enseignement du russe en Crimée, et songeait à un éloignement important de leur ancien allié russe, pour se tourner vers l’UE et l’OTAN. Cela fit suite au coup d’état qui expulsa le président ukrainien proche du Kremlin. Une révolution « populaire » certes, un président pas spécialement bon, certes, mais néanmoins un acte illégal, pour une révolution qui fut largement aidée par l’oligarchie mondiale (USA, …) qui y voyait là un atout pour affaiblir la Russie de Poutine.
Au cours du conflit, la Crimée fut donc rattachée à la Russie, suite à un référendum qu’il est possible de contester, mais dont les résultats (plus de 80%) sont plus que probables quand on sait que l’abstention était élevée du côté opposé au rattachement et quand on connait la russophilie de la Crimée. La rébellion s’organisait des deux côtés, et je dois avouer avoir toujours eu un ressentiment envers les rebelles pro-russes, surtout lors des crashs d’avions ukrainiens. Du côté ukrainien, la principale information à retenir est la présence massive de néonazis au sein des combattants pro-ukrainiens. Des milices comme Pravi Sektor feront parfois parler d’elles, mais étrangement, les principaux média européens éviteront d’aborder le sujet, notamment lorsque l’une de leurs pilotes fut capturée par les russes au grand dam de la communauté internationale. Il s’agissait donc d’une guerre aux torts partagés par les deux camps, la province du Donbass n’était pas une candidate légitime au rattachement à la Russie contrairement à la Crimée.
De ce conflit, la Russie sort affaiblie, et coupée d’une majorité de partenaires suite aux manigances de l’OTAN. La France pâtira sévèrement de cet embargo puisqu’elle dut annuler la vente d’un porte-avion (un milliard d’euro quand même) au mépris de toutes règles commerciales.
Actuellement, le fait qui me pousse à écrire sur la Russie reste naturellement les soupçons d’ingérence dans les élections américaines. Avant de revenir dessus, je pense que le moment est venu de fermer la parenthèse de ces élections désastreuses (que j’avais ouverte en Novembre). De mon point de vue, l’arrivée de Donald Trump n’a en rien aggravé la situation, contrairement à la potentielle élection de Mme Clinton. Ses sorties depuis les résultats sont parfois lucides, d’autres sont à l’image du personnage outrancier et sans scrupule qu’il demeure. Mais du côté des prises de paroles, celles de la direction du parti démocrate sont exécrables. Donald Trump admettait qu’il refuserait de reconnaitre les résultats des élections s’ils s’avéraient en sa défaveur. Aussitôt, des milliers de voix s’étaient élevées contre cette sortie visiblement antidémocratique. Pourtant, depuis les élections, ce sont bien les démocrates qui contestent les résultats, et tentent par tous les moyens de contourner la terrible vérité qui leur était assenée avec la victoire de Trump. (Parenthèse refermée)
Nous sommes en Janvier, et les démocrates, via les organes exécutifs et les organes de renseignements, font tout pour retrouver leur aura. Visiblement, une énième accusation à l’encontre de la Russie semblait leur remonter le moral.
Ingérence. Un mot bien trop vague pour la réalité des choses. Les russes seraient donc impliquer dans le piratage informatique qui visait les démocrates, révélant les cadavres du placard oligarchique. Wikileaks, désormais considéré aussi fiable qu’un site d’informations russe par la pensée dominante, avait coopéré avec « l’ennemi » de l’Est, montrant que la défaite de Bernie Sanders n’était le fait que des magouilles démocrates (le parti n’aura jamais porté aussi mal son nom). Et ce sont ces actions qui s’apparenteraient à de l’ingérence ? S’ils avaient été honnêtes, ils auraient remercié les russes et Wikileaks pour service rendu à la nation ; pensez-vous, des preuves qu’un parti américain est impliqué dans une affaire de trucage, ça pourrait avoir une importance capitale, et remettre peut-être les services de renseignements us à leur place. Non, il s’agissait d’ingérences dont toute la campagne présidentielle aurait pâti. Certes, les renseignements divulgués ont prouvé que l’oligarchie était corrompue et manipulatrice, et cela a dû en décourager plus d’un d’aller voter Clinton. Mais au même titre que les casseroles trainées par les élus français, les casseroles américaines ont beau être révélées à un moment opportun, elles n’en demeurent pas moins réelles et problématiques. Bref, parler d’ingérence est risible, et je n’aborde pas là les nombreuses ingérences américaines, qui vont du soutien aux talibans à leur présence au gouvernement ukrainien.
Le principal problème de la Russie pour le reste du monde se résume évidemment à Vladimir Poutine. Tout le monde se permet des remarques quant à sa gestion de la Russie, témoignant d’un culot flagrant.
Il est évident qu’un dirigeant tel que Poutine ne pourrait décemment gouverner la France, surtout en raison d’un autoritarisme qui transparait parfois.
Lorsque j’étais plus jeune, encore au lycée, j’avais une pensée très manichéenne, et je condamnais sans cesse les dérives du Kremlin. Depuis, j’ai appris à relativiser. Le rôle des opposants politiques en Russie se limite effectivement à de la figuration. Mais Poutine est-il vraiment coupable de quoique ce soit dans ce cas de figure ? Ne faut-il pas envisager que l’opposition n’a rien de séduisant face à un parti qui défend mieux la souveraineté russe que quiconque ? (Il semblerait que le second parti du pays serait peu envisageable par ailleurs)
Le rôle de la Russie est l’un des plus importants dans le monde d’aujourd’hui, car il offre un contre-pouvoir au soft power américain, étant donné l’absence de volonté propre des autres pays de se démarquer de la pensée étasunienne, Chine mise à part. Sur le sol européen, personne n’est là pour défendre un projet ambitieux pour nos peuples, et les seules décisions qui n’émanent pas de la commission européenne (autant dire l’oligarchie) sont des décisions en provenance de nos « alliés » de l’Ouest. Il est donc nécessaire d’avoir un contre-pouvoir au niveau du continent européen, et vu notre transparence actuelle, seule la Russie peut maintenir ce pouvoir. Aussi, l’émergence puis l’élection d’un parti aussi américanophile que chez nous du côté russe serait une catastrophe en attendant une France plus forte et souveraine. La ligne défendue par Russie Unie en politique extérieure (à distinguer d’une politique intérieure conservatrice, correspondant aux attentes d’une part de la société russe, mais pas du tout aux miennes) est donc essentielle pour les relations internationales.
Certes, les moyens qu’il emploie pour s’assurer le pouvoir sont discutables. Nul doute qu’il pourrait se maintenir dans une élection, et ce, depuis son admirable reprise en main du pays après la catastrophe qu’était Boris Eltsine. Il jouit d’une popularité remarquable en Russie, et pas uniquement à cause de potentielles pressions étatiques envers l’opposition. Alors oui, le régime est, sous quelques aspects, autoritaire. De là à le qualifier de dictature, il y a un pas que je ne franchirai pas. D’ailleurs, notre bonne oligarchie française permet-elle l’ascension d’une réelle opposition, contrairement à l’oligarchie russe ? J’en doute beaucoup. Nos autres alliés, pétromonarchies, USA, …sont-ils plus irréprochables que la Russie de Poutine ? J’en doute aussi.
Ces nombreuses observations sur la Russie se veulent objectives, et j’espère que mon ressentiment à l’égard des politiques américaines ne transparaitra pas trop.
Avec les conflits ukrainiens et syriens, les soupçons d’ingérence, tout cela semble confirmer mes précédentes réflexions sur une volonté affichée de prolonger la guerre froide, et surtout de créer un ennemi commun aux nations « démocrates » avec la Russie, afin de détourner l’attention des vrais problèmes (comme la persistance de cette oligarchie par exemple). On monte les gens contre les autres avec des conflits d’intérêts qui ne concernent que peu de personnes, mais tout le monde au final risque de trinquer.
Sur ce, passez une bonne année 2017.
Syrie, Alep: Intérêts et faux-semblants
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- Le 14/12/2016
- Dans ACTUALITES
Outré par l’intervention manichéenne de Raphaël Glucksmann dans Quotidien (Yann Barthès), émission que j’apprécie particulièrement quand elle est libre dans son expression, mais moins quand elle suit la doxa habituelle, j’ai décidé de développer un petit dossier sur la Syrie, afin d’en finir avec la ligne floue défendue par la coalition, une ligne contestable et parfois assimilable à de la propagande indigne. Tentant de récupérer un maximum de sources, tâche difficile vu l’état des média actuellement, je vous présente donc ce petit condensé de la guerre en Syrie.
A retrouver sur le site dans un dossier spécial:
syrie-alep-interets-et-faux-semblants
bonne lecture, et partagez le autour de vous
Front national et front républicain
J’ai longtemps hésité avant de traiter ce sujet –peur d’être redondant, pas assez d’idées variées-, mais même si je l’ai vaguement évoqué dans mon échiquier politique, je pense que le moment est venu de traiter du Front National.
Cette réflexion sera bien entendue complétée par l’analyse de programme à venir avant 2017 je l’espère.
Pour l’anecdote, il y a des années de ça, lorsque j’avais au lycée mon « TPE » à faire, j’avais déjà parlé du FN, mais j’étais alors moins mature en politique, et j’avais une vision assez basique.
Et finalement, je me rends compte que je suis loin d’être le seul à l’avoir eu cette vision, surtout quand je vois la manière dont on traite ce parti.
Il va sans dire que je mettrai un point d’honneur à ne jamais voter Front National, mais pour autant, il serait temps de rappeler quelques points.
Non, les votants Fn ne sont pas tous des fascistes en puissance
Une légende urbaine voudrait que tous les votants FN soient des racistes xénophobes. Légende amplement propagée au sein de la gauche hélas. Hélas car c’est être bien peu lucide que de catégoriser des votants (occupant une part importante, même s’il faut relativiser, dans la société française) sous une seule étiquette.
On a pu le voir ces dernières semaines, les policiers sont en colère et manifestent. Apparaissent alors des articles soulignant la forte proportion de policiers qui votent pour le Front National. Mais c’est plutôt une évidence ! Ils sont fréquemment opposés à une seule réalité, celles des quartiers où règnent le manque d’éducation et la violence. La justice ne suit plus, l’état les épuise, que voulez-vous qu’ils pensent ?
De même, le vote ouvrier est très orienté vers le FN. Mais le fait que l’Union Européenne empiète souvent sur notre souveraineté, et les dérives de la mondialisation, ne peuvent-ils pas expliquer ce vote ?
Enfin, les enseignants, confrontés à cette même misère sociale, assistent aussi à une dégradation des conditions d’enseignements.
Je pourrai aussi évoquer Natacha Polony, qui rappelait, à raison, que la défense exclusive des « minorités » au détriment de la majorité et de l’égalité, conduit potentiellement à un vote de replis sur soi.
A tout cela se rajoutent effectivement les frontistes purs et durs, partisans d’une bigoterie rétrograde ou de théories de droite dures (Grand remplacement, ...)
Avec tous ces facteurs, le vote FN se rapproche plus d’un vote contestataire que d’un vote militant. Le FN l'a bien compris, en se positionnant comme un parti anti système et rassembleur. (Je n’ai rien contre les partis rassembleurs, au contraire)
Non, le Front National n’est pas anti système
Ils aimeraient bien se placer en tant que défenseur du peuple face au système, mais cela n’est qu’une façade.
En témoigne le vote sur le secret des affaires, dénoncé par l’humoriste Nicole Ferroni si je me rappelle bien.
Comment peut-on se déclarer autant anti système alors que l’on vote avec et pour le système ?
Je pourrai aussi émettre quelques doutes sur les idées économiques du Front National, qui semblent pas si anti libérales que cela. En cherchant bien, ils se sont avérés dépourvus de toute animosité quant à Mme Thatcher par exemple…J’approfondirai sans doute cela dans leur analyse de programme
Enfin, Marine le Pen est issue d’une famille très aisée, châtelaine de surcroît, cela ne témoigne pas d’une vie moyenne et proche du peuple.
La ligne souverainiste défendue par la branche Philippot quant à elle, rappelle juste que monsieur Philippot était un chevènementiste avant d’aller de manière opportune là où les média se focalisaient.
Le protectionnisme défendu par le parti, de toute manière, est défendue contre l’immigration plus que contre la concurrence déloyale. (Même s’il faut leur reconnaitre une opposition à la mondialisation, bien que guidée par cette opposition à la migration humaine)
Non, partager des positions proches du Front National ne fait pas de vous un frontiste.
J’étais personnellement en faveur du mariage pour tous, néanmoins opposé à la GPA (j’y reviendrai un jour). Il semble aussi que cette GPA soit refusée par le Front National. Peut-on faire le parallèle ? Non.
Je me suis souvent prononcé sur les dérives des religions, tout particulièrement sur l’Islam, qui gagnerait à voir ses pratiquants les plus rigoristes s’adapter à la république française, dont ils ont souvent la nationalité par ailleurs.
J’ai aussi appelé à une intégration des personnes issues de l’immigration, tout comme je demanderai à des français de respecter la République.
J’apporte fréquemment mon soutien aux forces de l’ordre, avant tout mal utilisées par le gouvernement (mais pas exempt de tout défaut).
J’affirme ensuite que la chrétienté fait partie des nombreuses racines de la France.
Enfin, sans être « Poutinophile », je défends souvent le respect de la Russie en tant que nation souveraine.
Suis-je pourtant un adhérent du Front National ? J’en doute fort, et me prêter ces qualificatifs-là serait faire preuve de diffamation.
Les idées du Fn sont pourtant proches de ces positions ; mais jamais je ne pourrai me reconnaitre dans un tel parti.
Assumez vos idées. Tant qu’elles ne se traduisent pas par la haine de l’autre, vous avez votre liberté de pensée, et pour adhérer à un parti, il faut plus que ces sujets. Il faut avoir la conviction que ce parti peut gérer un pays ou même une ville, avec leur programme.
Non, le Front National ne détermine pas votre vote
Ah, la crainte du Front National…Ça devient ridicule.
On ne cherche plus qui a le meilleur programme, mais qui pourra « battre » Marine le Pen au second tour. Cela explique par exemple les votes de certains socialistes aux primaires de la droite, qui avaient besoin d’un candidat pour qui voter face au Fn.
On parle de vote républicain, alors que le Front national est autant républicain que l’UMP ou le PS.
Au final, la lutte contre le Fn confisque la démocratie pour mieux la préserver, ou du moins, pour faire croire qu’il s’agit de la préserver.
En 2002, on a beaucoup reproché à Jean-Pierre Chevènement et Christiane Taubira la défaite de Lionel Jospin, qui aurait conduit à la présence FN au second tour. Pourtant, c’était la faute au parti socialiste, qui s’était alors droitisé depuis deux décennies. Au second tour, tout le monde a voté Chirac. Et Dix ans plus tard, on imagine faire de même. Mais ce n’est pas la même situation.
Monsieur Chirac avait quelque chose de respectable qu’aucun cadre de l’UMP ne possède actuellement. Le RPR de l’époque n’est pas l’UMP d’aujourd’hui. Les restants du gaullisme, désormais partagés entre Debout la France, le Mouvement Républicain et Citoyen et Solidarité et Progrès, n’a rien à voir avec le néolibéralisme de l’oligarchie actuelle.
Aussi le vote pour le moins pire ne peut plus fonctionner.
Lors d’élections municipales, il est d’utilité publique de voter contre le Fn au second tour. Là, c’est justifiable, car certains maires de droite ne sont pas si catastrophiques que cela. Il en est de même avec les élections régionales ; avant la réforme territoriale, monsieur Richert, président de la région Alsace, ne m’était pas si antipathique.
Mais l’élection présidentielle est d’une toute autre nature. Il s’agit d’élire un programme qui guidera la France pour un mandat. (Même si actuellement, ce sont plutôt les élections européennes qui ont ce rôle).
Peut-on envisager une supériorité du programme UMP au Front National ? Vraiment ?
Le candidat du parti socialiste, s’il s’agit de son aile gauche, mérite un vote face au Front National. Mais Valls ou Hollande (ou Macron) n’ont rien d’attractif comme substitut au vent proposé par Marine Le Pen.
Le système entier doit changer. Perpétuer une illusoire tradition républicaine en votant pour le parti qui est en face du Front National ne fait que prolonger le cercle vicieux, si cet autre parti est intégré dans le système à la manière de l’UMPS.
Au second tour, si il s’agit d’un duel UMP/ Aile droite du PS face au Front National, je voterai blanc.
Parce que tous les déçus du système, en n’accordant leur vote à aucun des deux candidats, affirment leur opposition à l’oligarchie, et diminue la légitimité déjà faible du prochain président.
Un président sans légitimité transmettra sans doute cette caractéristique au suivant, et ainsi de suite jusqu’au jour où le système entier sera considéré comme illégitime.
On a toujours le choix. Faites le vôtre, mais ne laissez pas les média vous l’imposez.
Le front national est un parti comme les autres, juste un peu moins ouvert (comme l’UMP au final), ce qui doit conduire à un traitement identique aux autres.
De même, les idées politiques vont et va, et le Fn n’ayant rien de pestiférés (à l’inverse du Parti national libéral par exemple, qui est réellement un parti d’extrême droite), il se peut que certaines opinions se rapprochent des leurs.
Le seul tort en politique, c’est d’être contre la république (en tant qu'idée, pas système politique) et sa souveraineté. Et sur ce point, tous les partis du système se valent.
Du rapport de la loi Urvoas sur la modernisation de l’élection présidentielle avec la constitution
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- Le 21/11/2016
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A retrouver aussi dans le corpus de réflexion sur la constitution, dans les pages Opinions de mon site, ici
Comme on peut le remarquer dans le texte attaché à cette annexe, la loi Urvoas sur la modernisation de l’élection présidentielle est profondément contraire à la constitution, en plus d’être une insulte aux valeurs démocratiques de la république. D’un point de vue subjectif, le terme « modernisation » aurait dû mettre la puce à l’oreille de chacun, puisque ce terme est depuis longtemps parasité par sa définition officieuse : modernisation, le fait de changer quelque chose afin de l’adapter aux normes souhaitées par l’oligarchie, tout en enrobant ce changement d’illusoire progrès.
(Nul besoin du texte correspondant à l’annexe pour comprendre ce qui va suivre)
Tout d’abord, pour mieux cerner le paradoxe de la situation, je rappelle que Jean-Jacques Urvoas, en plus de remplacer Mme Taubira (qui était sans aucun doute favorable à une vraie pluralité des candidats, puisqu’elle l’a été en 2002), était le président de la commission des lois constitutionnelles au sein de l’Assemblée Nationale…Il est donc désormais garde des sceaux, ce qui me pousse à considérer monsieur Urvoas comme un juriste confirmé.
Deuxième point qu’il me faut traiter avant d’attaquer le sujet, c’est la faible présence de cette loi dans l’espace public et médiatique. Face à ce qui pourrait s’apparenter à la fois à de l’égoïsme (les grands journaux ne prennent pas parti pour des petits candidats, donc ne sont pas concernés) et à de la censure (Si les français avaient été informés, d’une manière claire et sans un obscur vocabulaire juridique, on peut tabler sur des manifestations d’ampleur ; du moins je l’espère), on ne peut que regretter cette persistance de l’oligarchie dans la méprise de l’information honnête aux citoyens. Un mensonge par omission reste un mensonge. Le traitement réservé à cette actualité juridique aurait dû suivre un traitement plus important.
Bien, il est temps de s’attaquer au cœur du sujet, principalement à deux articles.
I. Article 3
Au fur et à mesure de la réception des présentations, le Conseil constitutionnel rend publics, au moins deux fois par semaine, le nom et la qualité des citoyens qui ont valablement présenté des candidats à l'élection présidentielle. […] Huit jours au moins avant le premier tour de scrutin, le Conseil constitutionnel rend publics le nom et la qualité des citoyens qui ont valablement proposé les candidats.
Il est difficile de trouver une quelconque règle dans la constitution qui parle de signatures des maires (ce à quoi l’article fait référence), mais que ce soit une déclaration d’opinion en matière d’élections ou une approbation apportée à quelqu’un, le suffrage correspond autant que la signature à ces qualificatifs. (Provenant de la définition de suffrage du Larousse). Ainsi, on peut mettre cette partie de la loi en parallèle avec l’article 3 de la Constitution :
« Le suffrage peut être direct ou indirect dans les conditions prévues par la Constitution. Il est toujours universel, égal et secret. »
Ainsi, la signature des maires devenant publique, ce qui peut donc s’apparenter à un scrutin n’est plus secret. Concrètement, mise à part un usage des termes qui empêchent clairement de qualifier ce texte d’inconstitutionnel, il l’est bel et bien si on va au-delà des mots.
Pourquoi de telles phrases me direz-vous, ce à quoi je ferai remarquer que si les maires sont tenus de rendre publique les signatures qu’ils ont apporté, la pression de l’oligarchie ne sera que plus forte, et le filtrage des candidats, que plus important et radical.
II. Article 4
[…] A compter de la publication de la liste des candidats et jusqu'à la veille du début de la campagne, les éditeurs de services de communication audiovisuelle respectent, sous le contrôle du Conseil supérieur de l'audiovisuel, le principe d'équité en ce qui concerne la reproduction et les commentaires des déclarations et écrits des candidats et la présentation de leur personne.
Dans l'exercice de cette mission de contrôle, le Conseil supérieur de l'audiovisuel tient compte :
1° De la représentativité des candidats, appréciée, en particulier, en fonction des résultats obtenus aux plus récentes élections par les candidats ou par les partis et groupements politiques qui les soutiennent et en fonction des indications de sondages d'opinion ;
2° De la contribution de chaque candidat à l'animation du débat électoral. […]
A cet article 4, on peut immédiatement associer un autre article 4, celui de la Constitution :
« Les partis et groupements politiques concourent à l'expression du suffrage. Ils se forment et exercent leur activité librement. Ils doivent respecter les principes de la souveraineté nationale et de la démocratie. […] La loi garantit les expressions pluralistes des opinions et la participation équitable des partis et groupements politiques à la vie démocratique de la Nation. »
Effectivement, l’influence des (grands) partis n’est que renforcée avec cette loi. Le respect de la souveraineté nationale semble bien peu respecté, mais ce n’est pas le sujet.
Non, ce qui est intéressant, c’est le fait que l’article de la Constitution défende la participation équitable des partis et l’expression pluraliste des opinions.
La loi de monsieur Urvoas parle aussi d’équité, mais elle base celle-ci sur les résultats précédents, ce qui va clairement à l’encontre du pluralisme d’opinions (puisque ce sont toujours les mêmes qui persistent dans les média), et sur les sondages, données aléatoires qui sont loin de pouvoir prétendre à une objectivité parfaite, et à toute fonction électorale. La participation équitable n’est donc pas respectée dans les faits, bien que le texte, par sa partie officielle, suive les termes de la constitution.
Tout cela, uniquement pour maintenir un cheptel de partis dans la partie visible des média.
III. La décision du conseil constitutionnel
Cette loi a subi un contrôle constitutionnel à priori le 6 Avril 2016.
Parmi les passages de cette décision, voici le septième grief :
7. Considérant que l'article 3 complète le paragraphe I de l'article 3 de la loi du 6 novembre 1962 pour imposer au Conseil constitutionnel de rendre public, au fur et à mesure de la réception des présentations et au moins deux fois par semaine, le nom et la qualité des citoyens qui ont valablement présenté des candidats à l'élection du Président de la République ; […] ; qu'il prévoit enfin, comme l'avait recommandé le Conseil constitutionnel dans ses observations, que le Conseil rend publics le nom et la qualité de l'ensemble des citoyens qui ont valablement proposé les candidats ; que ces dispositions ne sont pas contraires à la Constitution
En résulte donc que la publicité des signatures n’a rien d’inconstitutionnel, ce qui est vrai uniquement en apparence, alors que le conseil pouvait tout à fait interpréter les dispositions de cette loi de manière à les qualifier d’inconstitutionnelles. Néanmoins, on constate que le conseil lui-même est partisan de cette publicité des signatures. Pour l’objectivité, on repassera.
Voici maintenant les griefs 9, 10, 13 et 14 (C’est long et complexe, vous m’en voyez désolé)
9. Considérant que les premier à quatrième alinéas de ce paragraphe I bis déterminent les règles applicables pendant la période allant de la publication de la liste des candidats jusqu'à la veille du début de la campagne « officielle », comme l'avait recommandé le Conseil constitutionnel dans ses observations ; […] ; que les deuxième à quatrième alinéas confient au conseil supérieur de l'audiovisuel le soin de veiller au respect de ce principe par les éditeurs de services de communication audiovisuelle en fonction, d'une part, du critère de « la représentativité des candidats » et, d'autre part, du critère de « la contribution de chaque candidat à l'animation du débat électoral » ; que le troisième alinéa précise que le critère de la représentativité des candidats s'apprécie « en particulier, en fonction des résultats obtenus aux plus récentes élections par les candidats ou par les partis et groupements politiques qui les soutiennent et en fonction des indications de sondages d'opinion » […] ; qu'il prévoit que les éditeurs de services de communication audiovisuelle respectent, sous le contrôle du conseil supérieur de l'audiovisuel, le principe d'égalité ; […]
10. Considérant, en premier lieu, qu'aux termes du troisième alinéa de l'article 4 de la Constitution : « La loi garantit les expressions pluralistes des opinions et la participation équitable des partis et groupements politiques à la vie démocratique de la Nation » ; que le principe du pluralisme des courants d'idées et d'opinions est un fondement de la démocratie ;
13. Considérant qu'en prévoyant l'application du principe d'équité au traitement audiovisuel des candidats à l'élection du Président de la République pendant la période allant de la publication de la liste des candidats jusqu'à la veille du début de la campagne « officielle », le législateur organique a, d'une part, entendu favoriser, dans l'intérêt des citoyens, la clarté du débat électoral ; […] que, compte tenu de ces évolutions, en adoptant les dispositions de l'article 4 de la loi organique, le législateur a opéré une conciliation qui n'est pas manifestement déséquilibrée entre les exigences constitutionnelles de pluralisme des courants d'idées et d'opinions et de liberté de communication
14. Considérant, en deuxième lieu, que, d'une part, les dispositions de l'article 4 de la loi organique prévoient une égalité de traitement audiovisuel des candidats à l'élection du Président de la République à compter du début de la campagne « officielle » ; que, d'autre part, en prévoyant l'application d'un principe d'équité pendant la période allant de la publication de la liste des candidats jusqu'à la veille du début de la campagne « officielle », ces dispositions permettent que soient traités différemment des candidats qui sont à ce titre dans la même situation ; que cette différence de traitement, justifiée par le motif d'intérêt général de clarté du débat électoral, est en rapport direct avec l'objet de la loi, qui est de prendre en compte l'importance relative des candidats dans le débat public ; qu'il résulte de ce qui précède que l'article 4 ne méconnaît pas le principe d'égalité devant le suffrage qui découle de l'article 3 de la Constitution et de l'article 6 de la Déclaration de 1789 ;
Bon, pour résumé, rien de tout cela ne va à l’encontre de la constitution, alors même qu’il est reconnu une différence de traitement entre les candidats. Visiblement, il y a quelque chose qui m’échappe.
IV. « clarté du débat électoral »
L’argument discutable qui fut servi pour défendre cette loi était souvent proche des termes utilisés par le conseil constitutionnel : clarifier le débat électoral.
Ainsi, sous prétexte de clarté, on peut se permettre quelques entorses à la démocratie, que le traitement de l’élection présidentielle de 2012 par les média préparait déjà. En effet, et j’ai déjà utilisé cet exemple, vous souvenez vous du Monde qui avait diffusé une liste excluant l’un des candidats ?
La décision du conseil constitutionnel m’a surpris, d’autant plus que l’inconstitutionnalité de cette loi de par ses articles 3 et 4 me semblait évidente. Mais je me suis souvenu que l’on parle du conseil constitutionnel, ce même conseil qui avait fermé les yeux sur les fraudes de la campagne de monsieur Balladur en 1995.
V. Quels conséquences?
Les français se plaignent, à juste de titre, du manque de renouvellement de la classe politique.
Le fait de demander 500 signatures d’élus pour déterminer qui pourra se présenter est déjà une aberration en soi, puisque des élus choisissent, en fonction de leurs affinités politiques, qui les français pourront élire. Les petites candidatures, présentant souvent des projets diversifiés et uniques en leur genre (On pourra penser au programme bonapartiste, qui fera l’objet d’une étude d’ici Janvier ; d’autres ont déjà fait l’objet de mentions de ma part) étaient déjà désavantagés, cela le sera encore plus pour les élections futures par la publicité des signatures.
Enfin, l’inégalité entre les présences médiatiques de chacun était déjà admise les autres années, elle est cette fois-ci encouragée par le Conseil Constitutionnel et par la loi de monsieur Urvoas.
Les candidats qui auront la meilleure visibilité seront donc les plus prisés d’après les sondages et d’après les précédents résultats. On entre ainsi dans un cercle vicieux, puisque ces candidats seront encore plus prisés de par leur visibilité, et auront plus de visibilité aux prochaines élections. C’est une preuve tangible de confiscation de la démocratie par l’oligarchie, et le Conseil Constitutionnel n’a pas été capable de voir cela.
A noter que cette inégalité prendrait fin lors de la campagne officielle. Mais cela ne change pas grand-chose, dans le fond, le fait d’établir une différenciation entre candidats, ne serait-ce que pour quelques semaines, démontre déjà un certain irrespect envers les principes de démocratie.
Bref.
Le manque d’objectivité clair de ce Conseil est déplorable, et la promulgation de cette loi, sans doute aidée par les compétences constitutionnelles de monsieur Urvoas, a donc pu se faire au mépris de la Constitution, et avec l’aval du Conseil chargé de protéger cette dernière.
Il est urgent d’agir.
Etre républicain
- Par
- Le 12/11/2016
- Dans PHILOSOPHIE POLITIQUE
Je suis en faveur de la république.
Dit comme ça, on peut se dire oui, c’est une évidence. Mais non, au contraire. Que doit-être et surtout que sera la république, ces questionnements ont plus que jamais la nécessité d’être posés.
La république est avant tout une nation.
Elle résulte d’un passé historique qu’il ne faut pas occulter, et se base sur le respect des différents peuples qui la composent.
En effet, tout le monde aura beau être français, au fond de soi, difficile de renier sa région de naissance, ou du moins celle à laquelle on accorde plus d’importance du fait de son lieu de résidence. A ce titre, la république doit garder sa division en régions ; régions correspondant à des réalités historiques et culturelles, et non économiques ou jacobines comme ça a pu l’être récemment. En effet, cela se fait dans le respect des peuples, et tout changement motivé par des raisons dénuées de superficialité doit être soumis par référendum au peuple concerné, qui détient seul ce choix.
La république est représentée par les pouvoirs publics ; inversement les fonctionnaires sont les représentants de la république. Diminuer le nombre de fonctionnaires, c’est affaiblir la république. Renforcer les privatisations, liant ainsi les mains de l’Etat, c’est affaiblir la république ; Les nationalisations partielles s’imposent donc comme un modèle nécessaire pour pallier aux défauts de la mondialisation. Une école gratuite, une sécurité sociale nationale, une augmentation du nombre de fonctionnaires (Police, hôpitaux,…) je suis pour cette république.
La république est laïque.
La laïcité, telle que je la perçois, est un contrat entre l’Etat et les individus.
L’Etat autorise n’importe quel culte pour peu qu’il ne soit pas contraire aux valeurs de la république. Il ne subventionne aucun culte, excepté en Alsace-Moselle, là où s’applique le Concordat, un héritage historique qui conditionnait le rattachement de l’Alsace-Moselle à la France…La république n’a de rapports avec les dignitaires religieux que dans les cas où il s’agit de questions politiques ou d’intérêt public.
Le citoyen de son côté est libre de pratiquer n’importe quelle religion dans le cadre de sa vie privée. Sur la voie publique, on ne peut néanmoins pas se permettre d’autoriser tout vêtement religieux dans la vie de tous les jours ; en effet, cela incite à la différenciation entre individus de religion différente (ou athées) et au communautarisme. A ce titre, le citoyen peut tout à fait porter un symbole discret témoignant de sa religion, mais en aucun un vêtement particulier ne peut prétendre à la discrétion. On peut imaginer cependant un compromis concernant les fêtes religieuses.
Enfin, parmi les nombreuses racines de la France, on peut trouver la chrétienté, qui s’inscrit dans plusieurs exceptions comme une culture historique plus qu’une religion. Ceci explique la présence de jours fériés pour les fêtes religieuses par exemple. Au même titre que ce qui est expliqué au premier paragraphe, les racines de la France sont à prendre en compte pour garantir la stabilité de la république.
Une république garantissant l’existence des cultes au sein de la vie privée, et l’existence de références culturelles à la religion au sein de la vie publique, j’y suis favorable.
La république est démocratique.
Ou plutôt devrait l’être. Lors du renouvellement occasionnel de la classe politique, la possibilité de faire des choix doit être garantit, et ni les média ni le gouvernement ne peut prétendre influencer ce choix. Mués par une volonté de changement ou par des visées carriéristes ou opportunistes, les candidats méconnus ou surmédiatisés doivent être sur un pied d’égalité. Le choix de ne pas faire de choix doit être tout autant reconnu, mais face au découragement face au vote, l’abstention n’a pas lieu d’être.
Pour asseoir la légitimité du candidat élu, toute la population concernée doit voter. La république doit donc garantir ce droit au point qu’il en devienne un devoir.
Dans le cadre d’une république démocratique, le citoyen est amené à participer à la vie politique, que ce soit en élisant les députés chargés de voter les lois ou en votant via référendum pour des décisions essentielles. Pour se rapprocher d’une démocratie participative qui semble extrêmement compliquée à mettre en œuvre pour des raisons techniques, il convient à la fois de consulter les citoyens à une fréquence a minima annuelle, et de soumettre tout organe législatif et exécutif au suffrage universel, excepté le gouvernement qui est à la charge du chef de l’état via son premier ministre. Le sénat est donc aussi concerné, et doit trouver sa place au sein d’une assemblée bicamérale dont la chambre haute aussi doit représenter les français.
Enfin, aucune discrimination envers les électeurs d’un parti ne saurait être tolérée ; la république privilégie en effet le débat au « dialogue de sourd », et le libre choix pour peu qu’il soit conscient) à la pensée unique.
Je suis pour cette république.
La république est souveraine.
Elle est libre de son économie, libre de sa géopolitique, libre de sa sécurité. Elle est soumise au droit international uniquement dans la mesure où celui-ci garantit les droits de l’homme. Située au sein de l’Union européenne, la république française ne lui est pourtant pas soumise, d’autant plus que les directives de l’UE empiètent largement sur la souveraineté. Elle n’appartient à aucune organisation militaire si ce n’est celle qui promeut tacitement la paix dans le monde. Elle n’obéit aux ordres d’aucun voisin, peu importe la puissance de ce dernier.
Pour garantir la souveraineté, le monopole des entreprises nationales concernant les besoins vitaux doit être inflexible. L’énergie, l’industrie militaire, les transports ou la sécurité nationale doit être à la charge de l’Etat, et cela pour des raisons évidentes. De même, l’introduction sur le territoire de produits en provenance de l’étranger est soumise à condition. Le processus de production et les normes étant différents selon les pays, il est normal de favoriser le modèle national via un système de tarif douanier, qui s’appliquerait aux marchandises dont la concurrence déloyale ou trop importante est constatée. Dans le cas de l’agro-alimentaire, ces frais sont imprescriptibles.
Une république forte et souveraine, protectrice de sa production, j’y suis favorable.
La république est éducatrice.
Elle doit garantir une éducation à ses citoyens, et cela à travers la scolarité, l’éducation parentale, et l’accès à la culture.
La scolarité, lieu de développement de l’enfant dans la république, où il doit apprendre, mais surtout comprendre. Il serait temps d’en finir avec ce modèle archaïque qui impose l’apprentissage d’œuvres littéraires, au lieu d’en imposer la compréhension et la perception personnelle. L’Histoire doit être enseignée avec passion et en accord avec les découvertes historiques de l’époque. Les matières scientifiques doivent être enseignées en gardant à l’esprit la bioéthique. Enfin, on peut aussi rappeler que l’éducation physique n’a pas pour but premier de juger, mais de proposer un moyen d’accès à une vie saine. Il s’agit alors de cibler les efforts et la volonté, et non pas les performances, qui sont à restreindre aux milieux professionnels.
Les parents ont un rôle à jouer aussi, celui de préparer l’enfant à la vie en société ; ce rôle, l’école peut le perfectionner, mais pas l’enseigner dans son intégralité. Le respect de l’autre, la non-violence, l’empathie, la tolérance, sont autant de valeurs essentielles qu’un enfant doit intégrer. Afin de garantir une société stable et durable, cette éducation est nécessaire, et la république doit la garantir en s’assurant de l’existence de cette transmission des valeurs. Ainsi, on peut imaginer l’ouverture d’enquêtes sociales poussées et exemplaires dans le cas où l’absence d’éducation est confirmée, et la mise en place d’une vérification universelle d’aptitudes à la vie en société, effectuée chez tous les enfants à la fin du primaire, puis du secondaire.
La culture, enfin, est une part entière de l’individu, qui lui est propre. Elle peut passer par une sortie à l’opéra, un concert, un film, une bibliothèque garnie, des jeux vidéo,…La république doit garantir l’accès à cette culture, qui fait de cet individu un élément essentiel de la vie en société. Inversement, la république doit intervenir contre les programmes associés à tort aux média culturels, comme les émissions basées uniquement sur le vide culturel et le jugement négatif sans fondement.
La république doit garantir la stabilité de sa société ; à ce titre, l’éducation parentale, scolaire et culturelle doit être assurée et adaptée à la vie sociétale.
Je suis pour cette république.
La république est tournée vers l’avenir tout en se souvenant du passé.
Elle doit donc, puisqu’elle est partie intégrante d’une planète, se préoccupé de l’avenir de celle-ci, et de la place de cette Nation dans le futur de l’humanité. La république est ainsi favorable au développement durable et aux énergies propres, tout en gardant ses compétences pour les autres technologies, afin de maintenir un savoir scientifique au plus haut niveau. Elle doit aussi garantir l’exploration spatiale et la futur terraformation des planètes potentiellement habitables, afin de préparer le futur de l’humanité sur le long terme.
La république est donc prévoyante, inscrite dans un processus de recherche scientifique, et a la lourde responsabilité de garantir, tout comme ses voisins, un futur sain pour l’être humain.
Je suis pour cette république.
La république est sûre.
Elle offre un cadre de vie sécurisé à ses citoyens, sans tomber dans le trop-sécuritaire, l’intrusif, ou inversement le laxisme.
Pour protéger la stabilité propre à la république, il faut protéger la sécurité des citoyens, sans que cela ne se fasse au mépris des droits de l’homme. Il s’agit donc de résoudre l’équation qui oppose ces deux concepts. La république ne saurait défendre le meurtre, le viol ou la spoliation, c’est indéniable. Elle ne saurait de même flancher devant la menace terroriste, que ce soit terrorisme islamiste ou financier, ce dernier demeurant plus discret mais pas moins coupable d’exactions antirépublicaines.
Les forces de police et de gendarmerie doivent donc pouvoir récupérer les coupables de délit avec le sentiment qu’ils ont fait leur travail, ce qui implique que la justice fasse le sien en sanctionnant proportionnellement au délit caractérisé. Connaitre les facteurs qui ont poussé au délit ou au crime ne doit pas faire oublier qu’il y a eu infraction quand même. Parce qu’elle agit à la racine avec l’éducation, la république doit pouvoir agir sur l’arbre une fois qu’il quitte le tuteur et sort du jardin, avec la force policière.
Lorsque la république est traversée par un conflit social, l’usage de la force doit s’effectuer dans son cadre légal. Lorsque la crise devient instabilité nationale, voir guerre civile, entrent en compte des mesures d’urgence délimitées par le respect de la vie humaine, que la république doit appliquer avec parcimonie et prudence pour préserver son existence et sa continuité.
Une république sûre, où les citoyens reçoivent des devoirs en contrepartie de leurs droits et où le maintien de l’ordre est assuré, une nation qui fait face à toute menace intérieure illégitime et qui n’en déclenchent pas de légitimes, j’y suis favorable.
La république est gardienne de l’appareil médiatique.
Les citoyens sont libres de s’informer, et les média sont libres d’informer. Mais sur ceux-ci pèse une lourde responsabilité, celle d’être honnête, respectueux de la vie privée, et surtout ou objectif ou subjectif de manière claire.
La république ne peut survivre éternellement avec un système de pensée unique, la pluralité des opinions doit donc être garantie. La diffusion de propos contraire aux valeurs républicaines doit être sanctionnée sévèrement, la promotion de la culture au contraire dit être récompensée.
Les média sont une institution républicaine essentielle, aussi la couverture des élections doit faire l’objet d’une attention particulière, surtout s’il s’agit du choix du futur dirigeant. La république est neutre, aussi le choix du gouvernement doit ne pas être influencé par cette dernière.
De même, l’appareil médiatique, au même titre que ce qu’il représente, doit promouvoir la culture.
Je suis pour cette république.
Pour résumer, être pour une nation souveraine*, une démocratie laïque muée par des objectifs ambitieux en matière d’éducation et d’écologie tout en assurant la sécurité de ses citoyens, c’est être républicain. Cet adjectif, qui au passage ne devrait pouvoir s’accrocher derrière un parti, devrait pouvoir définir le programme apte à diriger la république. Qui mieux qu’un républicain pour assurer la République ?
*Vouloir un état fort et maitre de sa politique n’est pas incompatible avec l’appartenance à une union. C’est incompatible avec une dissolution dans une union, ce qui se passe exactement depuis des années.
Démocratie: république, contre-pouvoirs et média
La France est une démocratie. A ce titre, elle défend les droits de l’homme à travers le monde, et nous même n’avons pas à nous plaindre, car c’est pire ailleurs.
Vous n’êtes pas d’accord avec ces phrases ? Moi non plus.
Non, la France n’est pas une démocratie. Je pourrai simplement affirmer que nous sommes en oligarchie, mais je suis bien obligé d’avancer des arguments. Je séparerai cette réflexion en deux parties, avec tout d’abord le rapport de l’état actuellement à la démocratie, puis le rapport conflictuel des média avec la démocratie. (Oui, ça fait dissertation, mais pour une fois que j’organise un peu tout ça…)
Tout d’abord, le meilleur exemple d’atteinte à la démocratie n’est pas le 49.3 (j’y reviendrai), mais plutôt la réforme territoriale. Celle-ci est assez mal passée dans plusieurs régions, et cela se comprend assez bien. Une entité décide qu’un beau jour, vous ne vous nommez plus A, mais B ; Elle décide aussi de fusionner votre ville avec la ville voisine, quand bien même celle-ci a une manière de fonctionner différente, et un historique différent. Seriez-vous d’accord ? Certes, l’idée peut vous séduire, mais pour autant, le fait de le faire sans votre accord vous séduit-il autant ?
Cette réforme était une surprise vis-à-vis du programme présidentiel (encore une me direz-vous). Ainsi, le refus de cette réforme était légitime, puisque nous n’avions pas voté pour en votant pour François Hollande. Ensuite, quand bien même l’existence de cette réforme dans le programme serait avérée, pouvions-nous pour autant oublier tout concept de souveraineté populaire ? La réforme des régions a fait l’objet d’une procédure au niveau européen il me semble, mais cela n’a pas donné suite évidemment (sans raison valable) Ainsi, cette réforme témoigne d’un profond mépris pour la souveraineté populaire et envers la démocratie, par le refus d’un référendum qui avait ici toute sa place.
Ensuite, ce pourquoi j’étais partagé par le remplacement de Mme Taubira par Monsieur Urvoas : Loi ordinaire et loi organique du 25 avril 2016 de modernisation des règles applicables aux élections et à l’élection présidentielle. A travers ces termes pompeux se cache une des mesures les plus dangereuses pour la démocratie qu’on puisse trouver en 2016.
La règle des 500 signatures était déjà de base une règle litigieuse. Pourquoi des maires, élus de partis politiques, avaient la possibilité de choisir qui pourrait se présenter ou non à l’élection présidentielle ? Cela instaurer déjà un certain élitisme qui n’empêcha pas l’émergence de « petits » candidats mais cela était déjà regrettable. Et voilà que la signature du maire se doit d’être publique. Cela pose ainsi problème puisque le maire coure le risque d’être influencé par son parti ou par l’opinion publique.
De même, l’assemblée nationale a aussi accepté d’interdire l’égalité de temps de parole en remplaçant cela par une équité, qui créé donc un cercle vicieux, seuls ceux dont les résultats ont eu de l’importance dans une élection peuvent prétendre à un temps de parole juste. Cette mesure renforce ainsi les partis traditionnels, mieux représentés.
On peut enfin aborder l’usage du 49.3, et non pas son existence. L’article 49.3 est autorisé dans la constitution, ce qui en fait quelque chose de légal. Pour autant cette utilisation dans le contexte présent n’était pas légitime. Nous avons un gouvernement reniant son appartenance à des idéaux politiques. Sa loi est ainsi impopulaire au sein de son propre camp à l’assemblée, ce qui pousse le gouvernement à forcer le passage. En effet, autant il est possible de voter contre le gouvernement, autant voter son remplacement demande plus de réflexion et est beaucoup plus important. Jouant de l’incapacité du parlement à se tenir à ses engagements électoraux tout en intégrant la fronde au Ps, le gouvernement a ainsi bafoué la démocratie sans pitié ni regard critique. Au passage, le 49.3 aurait pu être utilisé de manière légitime à une seule reprise sous le mandat Hollande, à savoir pour faire passer le mariage pour tous (uniquement le mariage) mesure qui promeut l'égalité, principe constitutionnel. (Selon moi; je ne m'opposerai cependant pas à la supression de cet article, ou à un durcissement de ses conditions d'utilisation)
A ce titre, je pourrai donc compléter ce paragraphe avec une précision sur le rôle complice des partis avec la destruction de la démocratie. Le PS démontre en effet, grâce à l’accomplissement de son revirement débuté vers les années 80, qu’il a les capacités de brouiller toute la compréhension politique, en abandonnant les idéaux de gauche pour se plier au libéralisme d’état. Face à ça, les députés sont obligés de voter en faveur du gouvernement, quand bien même cela irait à l’encontre des intérêts de ceux qui les ont élus. (Cf. réforme territoriale justement) L’opposition joue elle de son côté un rôle hypocrite, puisque en dépit de lois allant dans leurs sens, les « républicains » ont refusé de voter en faveur du gouvernement.
Nous avons ainsi un système entier dédié au contrôle de la vie politique, sans qu’un contre-pouvoir puisse agir de manière concrète. Les exemples ci-dessus illustrent parfaitement ce qu’on pourrait qualifier d’atteinte à la démocratie. Mais que serait l’oligarchie sans l’absence de contre-pouvoirs ?
La deuxième source qui illustre cette absence de démocratie se révèle être au final les média. Liberté de la presse ? Ecran de fumée. Objectivité ? On repassera. Enfin, les contre-pouvoirs sur les réseaux sociaux participent eux-aussi à leur manière à la diminution de la démocratie, via un système de censure bien-pensante qui décrédibilise tout combat.
Quelques milliardaires détiennent la plupart des journaux. C’est un fait. Ainsi, il est peu probable que le Figaro critique Dassault Aviation puisque le patron du groupe possédant le Figaro n’est autre que monsieur Dassault. De même, je doute que Bolloré soit très ouvert à la diversité d’opinions sur ses chaines de télévision. Un dernier exemple : Patrick Drahi, qui s’endette, fait circuler une tonne d’argent immatériel, juste dans le but de se bâtir un empire dans les média. Face à ces faits, peut-on parler de média libres ? Oui, Marianne est libre. Oui, alternatives économiques est libre. Mais pour ces quelques exemples, combien de média soumis à l’oligarchie ?
Ensuite, il est temps d’aborder ici l’affaire Cheminade. J’en avais parlé lors de la lecture de son programme, voici donc un résumé de cette affaire. Lors de la campagne de la présidentielle de 1995, Jacques Cheminade est candidat. Déjà à cette époque, on pourra noter que les média s’acharnaient sur lui, le taxant d’antisémitisme et ne faisait presque aucune allusion à son programme lors des interviews. Suffit de rechercher Cheminade 1995 sur YouTube pour en avoir la preuve en image. Ses comptes de campagnes sont ensuite invalidés pour une raison futile (contrairement à ceux de Balladur), ce qui le plongera dans une situation financière délicate. Le conseil constitutionnel reconnait avoir « merdé » sur ce dossier, mais toujours est-il que l’état lui-même ne voulait pas de ce candidat. Mais pour revenir aux média, les faits remontent à la campagne de 2012, où un Jean-Michel apathie ébahie découvre les 500 signatures de Cheminade, et affirme haut et fort son inutilité. Parallèlement, Le Monde présenta 9 candidats sur 10 dans son dossier spécial candidats, et oublia volontairement Cheminade, éclipsant ainsi un des candidats de la visibilité offerte par la notoriété du journal. On pourra aussi rappeler les nombreuses fois où son programme était méprisé ouvertement lors des interviews, voir dénigré et moqué comme dans son passage sur la chaine parlementaire. (Disponible sur YouTube, déconseillé à tous ceux qui n’aiment pas les procès). Bref, le cas Cheminade démontre deux choses : la connivence des média avec le système en place, et le mépris officiel pour tous les petits candidats. Qui par exemple aura entendu parler de François Asselineau, l’autre Cheminade (je parlerai de lui dans le mois qui suit, et pas qu’en bien) dans les média ? Et les autres « petits » candidats ? Pourriez-vous les citer ?
Enfin, à tous ces média officiels se rajoutent les indépendants sur Facebook (comme moi au final) ou sur YouTube. C’est ici que la liberté a encore un minimum de place, bien que YouTube souhaiterai ardemment réduire celle-ci via ses règles d’utilisation. Et je dois admettre être un consommateur important de ce média alternatif. Mais s’il en ressort des réflexions politiques poussées et très intéressantes, on peut aussi constater l’émergence d’un schéma de pensée qu’on pourrait qualifier de « bien-pensant » (ce terme est à utiliser avec des pincettes). Je faisais la critique du système actuel, plutôt porté à droite politiquement parlant ; à cela s’ajoute donc les dérives de la gauche de la gauche. Leurs intentions sont souvent louables. Mais la manière dont ils le font beaucoup moins. Le meilleur reste ainsi les luttes contre le FN, qui interdisent la pluralité d’opinions, et la défense de « minorités » qui inclut la limitation de l’humour (entre autre). Tout cela ne contribue pas à la démocratie qu’il faudrait pourtant défendre.
Peut-on d’ailleurs qualifier cette communauté de vidéastes engagé de contre-pouvoir ? Qu’à moitié seulement, puisqu’ils n’ont pas les moyens d’être entendus. Ainsi, le collectif on vaut mieux que ça s’était fortement engagé contre la loi travail, mais pour autant, le mouvement n’a pas pesé sur la décision finale (au même titre que n’importe quel opposant à cette loi)
Bref, ces derniers paragraphes démontrent que le système n’est pas le seul à diminuer la démocratie, bien qu’il en soit le principal ennemi.
Conclusion, la France n’est pas une démocratie. C’est triste à dire, mais c’est comme ça. Les citoyens ne sont pas écoutés quand bien même ils auraient leur mot à dire. Tout est fait pour qu’aucun contre-pouvoir n’émerge politiquement via les élections, et les média sont rendus complices de cette atteinte à la démocratie, afin de garantir la continuité du système actuel.
Manipulant la popularité du FN via les sondages et les faits divers, l’oligarchie agite d’un autre côté cette marionnette afin de maintenir ou le PS ou les Républicains au pouvoir, espérant que les français continueront dans ce jeu de dupe. Enfin, le contenu à la qualité discutable des programmes « culturels » achève la réflexion des électeurs, qui ne voient parallèlement aucun mal à voter « utile » puisque de toute manière, il n’y pas d’alternatives comme le répétait cette grande démocrate qu’était Thatcher (encensée par le Point récemment).
Très peu de pays peuvent se targuer d’être démocratiques. Pour autant, est-ce une raison pour enfoncer un peu plus chaque jour notre démocratie ? Il est temps que ces atteintes cessent.
Vous pouvez voter. Vous pouvez vous plaindre. Vous pouvez mener des actions contre le pouvoir en place. Mais pour autant, avez-vous déjà réussi à changer les choses ?
En 2017, si vous ne savez pas pour qui voter au premier tour, ne vous fiez pas à ce que les média disent. Fiez-vous uniquement aux programmes. Parce que si eux ne sont pas toujours fiables, ils représentent encore les restes de la démocratie au sein de cette oligarchie.
Lecture de programme #2 Jacques Cheminade
- Par
- Le 11/10/2016
- Dans PRESIDENTIELLES 2017
Je ne donnerais pas toujours la raison pour laquelle j’étudie tel programme dans tel ordre. Cependant, le cas de Jacques Cheminade est assez intéressant pour que j’en parle.
Considéré depuis longtemps comme un clown parce qu’il a le tort d’être un honnête antisystème aux projets ambitieux, il est de notoriété publique qu’il fut boycotté par les média de l’oligarchie de manière honteuse. Un journaliste du Monde affirmait ainsi sans complexe le refus d’évoquer Cheminade dans leur journal à l’occasion des élections de 2012. (A suivre d’ailleurs dans mon prochain billet sur les média)
Pourtant, le système gagnerait à lire et à parler de Jacques Cheminade, et de beaucoup d’autres candidats peu connus d’ailleurs. (Etude basée sur les catégories « 100jours » et « projet » de son site internet)
Quelques mots sur le sujet : Candidat en 1995 (s’ensuivit une procédure de censure économique) puis en 2012 (je lui aurai donné mon vote si j’avais pu), il doit être un des rares candidats à la présidentielle que j’ai pu rencontrer, bien que j’étais alors trop jeune pour comprendre qui était-il. Comme dit précédemment, les média s’arrangent pour ne pas parler de lui, aussi son nom ne vous dit peut-être même rien. Néanmoins, certaines parts de sa personnalité en font quelqu’un de très différent, parfois difficilement compréhensible pour les classes moyennes.
On peut ainsi imaginer, de manière tout à fait subjective, les données suivantes:
=> président convaincu: 82%
=> Président complexe: 15%
=> Président influençable: 3% (le risque zéro n'existe pas
1° slogan
« Libérons-nous de l’occupation financière »
Un slogan trop précis selon moi, mais qui a le mérite d’être clair et d’annoncer la couleur.
2° son programme quant aux 100 jours suivants l’élection
A. Remettre la France au travail en convoquant une conférence nationale sur l’emploi, dont les débats seront retransmis par les médias publics. L’on y explorera tous les secteurs pouvant embaucher rapidement […] organisera une formation professionnelle d’urgence dans des centres agréés. Une politique de crédit public soutiendra cet effort […] aux entreprises des moyens de créer des CDI contre l’embauche d’apprentis. […]
=> Une volonté de travail en synergie avec les acteurs de l’emploi, bien que cette mesure, même telle qu’elle est présentée sur le site en version complète, manque un peu de clarté
B. […] une conférence internationale sur la dette et la réforme du système monétaire international (Jubilé et Nouveau Bretton Woods).
=> Une très bonne chose, il convient en effet de faire une mise au point sur ces sujets.
C. Entamer la bataille, à l’ONU et au sein de notre parlement, pour que soit votée une loi de séparation bancaire, un nouveau Glass-Steagall global et national. Je demanderai que les débats soient retransmis sur les chaînes publiques de télévision, à l’image de ce que furent les interventions […] à l’occasion du vote de la loi Glass-Steagall sous […] Franklin Roosevelt
=> Une mesure essentielle dans le monde d’aujourd’hui, cette idée constitue l’un des piliers de la politique voulue par monsieur Cheminade.
D. Engager le retrait de l’euro […] monnaie-relais de la mondialisation financière – et à ce titre inacceptable – et examiner la possibilité d’une monnaie commune de référence entre pays européens attachés aux mêmes valeurs, et réservée aux relations extérieures des pays y adhérant.
=> Je suis assez partagé sur la question estimant qu’une réforme de l’UE suffirait sans pour autant abandonner l’euro. Cette mesure a cependant le mérite de présenter un retrait réfléchi, contrairement au retrait « made in FN. »
E. Entamer des discussions au sein de l’Union européenne pour substituer au système monétariste actuel, tout aussi inacceptable, une Europe des peuples et des patries fondée sur de grands projets d’intérêt mutuel au sein d’un système gagnant-gagnant.
=> Bien que redondant avec la mesure précédente, cette vision d’une Europe ambitieuse est tout à fait la mienne.
F. Bâtir un nouvel ordre économique international […], avec les pays membres des BRICS et tous ceux qui sont disposés à briser le garrot financier mondial. Instituer au besoin un G12 avec tous les pays membres des BRICS, s’appuyant sur l’initiative chinoise de Nouvelle route de la soie.
=> Je serai d’accord à la condition que parmi les BRICS, la Chine et l’Inde acceptent d’améliorer les conditions de travail dans leurs usines. J’éclipserai au besoin la question du Tibet, bien que cela me tienne à cœur.
G. Créer un ministère du Co-développement, de la Coopération et de l’Intégration, qui organisera une politique de développement et d’accueil tout particulièrement orientée vers les réfugiés politiques et la jeunesse africaine, et devant aboutir à un développement inclusif du Moyen-Orient et de tout le continent africain.
=> Là encore, je partage cette ambition avec Jacques Cheminade. Pour limiter la crise des réfugiés, la meilleure des choses consiste à ne pas leur donner de raison de partir.
H. Tripler progressivement les moyens de notre Banque publique d’investissement pour qu’elle puisse réellement venir en aide au décollage et à l’essor des PME et des ETI.
=> Je dois reconnaitre que je ne maitrise pas encore la partie finance, mais l’investissement me semble être une bonne chose.
I. Rétablir les heures d’étude dans l’enseignement primaire et secondaire, pour aider aux devoirs et aux leçons, […] Augmenter de 20 % le salaire des enseignants et organiser leur suivi des élèves après les heures de cours.
=> Risque de surcharge de travail pour les élèves, mais l’augmentation des enseignants est nécessaire.
J. Engager le retrait de l’OTAN, qui n’a plus aujourd’hui d’autre raison d’être que d’imposer un ordre mondial militaire et financier se substituant à celui de l’ONU.
=> J’approuve, et j’ose espérer que c’est le cas de la majeure partie des candidats.
K. Consacrer aux dépenses militaires un budget supérieur à 2 % du PIB, afin de retrouver une capacité de recherche et un traitement des matériels et de l’équipement dignes de nos soldats, tout en engageant avec vigueur le démantèlement des dispositifs nucléaires militaires avec tous les pays qui en disposent.
=> Une politique ambitieuse, mais le démantèlement nucléaire, en attente d’une pacification du monde, me semble risqué.
L. Faire de la culture le pilier essentiel de ma politique, en aménageant nos établissements culturels publics et privés pour un accès gratuit éducatif et interactif, sept jours sur sept et en soirée. Encourager […] les chorales, qui sont en petit ce que la République doit être en grand.
=> Manque un peu de précisions, mais il s’agit là d’idées fortes intéressantes.
M. Mener dans ce contexte une grande politique spatiale et de soutien aux technologies de pointe, […] comme la fusion thermonucléaire contrôlée. Il s’agit […] d’un projet ouvert à toutes les coopérations internationales en vue des objectifs communs de l’humanité.
=> La question des énergies renouvelables aurait gagné à être abordées ici, mais la conservation d’acquis technologiques est aussi une bonne chose.
[…] en cas de conflit sur les orientations fondamentales […] en l’absence d’accord entre exécutif et législatif, je saisirai la nation par voie de référendum, […].
=> C’est à envisager en effet.
On notera aussi un soutien à l’agriculture traditionnelle face à la catastrophe actuelle.
3° conclusion finale
Sous des airs de propositions pas toujours très bien agencées, Jacques Cheminade propose un projet ambitieux et dense. On regrettera paradoxalement le manque de clarté et de précisions. Néanmoins, il a le mérite de faire réfléchir quant aux changements futurs, et sa politique spatiale est une particularité qui ne tient pas uniquement de l’anecdote. Son combat contre la finance est de son côté désintéressé et louable.
Mes notes d’adhérence :
Penser l’Europe |
3,5/5 |
Réorganiser le travail et l’emploi |
2,5/5 |
Une sécurité assurée |
1,5/5 |
La réindustrialisation de la France et sa protection économique |
3/5 |
Une réforme culturelle ambitieuse |
3,5/5 |
Penser le défi écologique |
2,5/5 |
Réguler la place des marchés financiers et des banques |
2,5/2,5 |
Penser l’avenir spatial |
2,5/2,5 |
Penser la place et le financement de l’armée française |
3/5 |
Penser les relations internationales |
4,5/5 |
Niveau d’absence de danger pour la France |
5/5 |
35/50
Bref : un candidat à la hauteur avec de l’ambition, mais un manque de clarté qui pourra pousser les électeurs à se tourner vers quelqu’un d’autre (le boycott des média à son encontre n’aidant pas). On pourra regretter aussi l’absence dans son programme de précisions quant à la sécurité, bien que le développement économico-culturel puisse y contribuer. Attention, le défi écologique, particulièrement marin, n'est pas évoqué ici, mais Cheminade a aussi développé une réflexion à ce sujet.
Cette réflexion s’appuie uniquement sur le programme présent dans les liens ci-dessous, en partant du principe qu’un citoyen lambda ira lire ceci pour se faire une idée.
Liens :
La théorie du pyromane qui voulait être pompier
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- Le 03/10/2016
- Dans PHILOSOPHIE POLITIQUE
N’importe quel observateur pourra le confirmer : en politique, on parle beaucoup des problèmes, mais quand il s’agit d’aborder les solutions, on devient vite plus vague, ou moins réfléchi, c’est selon. Je ne regrette pas les généralités ou les approximations dénuées de chiffres, moi-même j’en fais beaucoup. Non, plutôt cette manie d’annoncer dans le feu de l’action des mesures destinées à calmer la populace.
Mais au final, le problème auquel nous avons affaire, ne résulte-t-il pas souvent de celui qui tente de le résoudre ? Ainsi, la solution proposée, au lieu de résoudre le problème, ne sert-elle pas seulement à maintenir en place un cercle vicieux, qui donne l’illusion de la résolution du problème ? Bon, après cette réflexion alambiquée, je m’explique : lorsqu’un politicien « A » propose une solution à un problème, ce dernier n’est-il pas souvent de la cause de la politique à laquelle il adhère ?
La Lybie a été dévastée par une crise politique et une guerre civile, qui a fait d’un des pays les plus développés du coin l’un des potentiels les plus gâchés. Kadhafi a été assassiné afin de couvrir les agissements d’un certain X. Mais le problème n’est pas là.
La France est intervenue là-bas. Sans doute voulait-elle copier les américains qui avaient si glorieusement libéré l’Irak. Toujours est-il que depuis ce jour, il n’y a plus de Lybie, et les voisins en pâtissent sérieusement. L’on voit ainsi arriver sur les côtes européennes des milliers de migrants. Des gens qui fuient leurs foyers à cause de la guerre. Des êtres humains aussi, bien que certains laissent planer le doute dès lors qu’ils soutiennent Daesh.
Personne n’a la capacité d’accueillir un pays entier dans des conditions idylliques. Mais en tant qu’être humain, nous ne pouvons pas décemment les renvoyer dans un pays dont nous avons participez à la ruine.
Face à cette vague de migrants, voilà donc que monsieur l’ex-président Sarkozy, se positionnant en bon politicien de droite qui se respecte, nous sort la tirade habituelle. Et c’est là que vient le premier exemple :
- Problème : arrivée massive de migrants fuyant leurs pays en guerre
- Cause : guerre civile accélérée par monsieur Sarkozy
- Réaction et solution : indignation de monsieur Sarkozy face à l’arrivée de migrants.
Je pourrai aussi parler de la méfiance des USA envers les migrants ; USA principaux fournisseurs de déstabilisants pour le Moyen-Orient.
Autre problème, celui du chômage. A croire que le malheur des autres sert qu’à offrir une opportunité de plus aux libéraux de s’exprimer.
On accepte la mondialisation telle qu’elle est. Soit. On entre en concurrence avec des pays pratiquant le dumping social. Soit. On délocalise à tout va. Pourquoi pas. On parle de politiques de suppression de fonctionnaire. Ok. Enfin, on parle de rallonger la durée du temps de travail et la durée de départ à la retraite.
Et après, on vient se plaindre du chômage.
N’y a-t-il pas un problème quelque part ?
Troisième et dernier exemple. Un gouvernement de gauche. Elu pour un programme de gauche. Et voilà qu’on s’engage dans un social-libéralisme, qui n’est pas vraiment une politique de gauche contrairement à ce qu’on voudrait nous faire croire. (Qu’on fasse une politique de droite ; cela ne me dérange pas dans la forme, à condition qu’on ait voté pour. Et ni moi ni une majorité des français ne voulaient et ne veulent d’une politique de droite.). Les repères politiques sont ainsi fragilisés. A cela se rajoute des directives européennes qui empiètent sur notre souveraineté et des média inconscients. Les repères sont définitivement brouillés. A savoir aussi qu’il est courant d’entendre l’affirmation qu’aucune alternative ne soit possible. Ainsi, un parti qui aurait une alternative (ou qui penserait en avoir une, j’y viens) ferait figure de remplaçant capable de changer la donne.
Voilà donc qu’un parti d’extrême droite par ses positions sécuritaires et rétrogrades arrive sur l’échiquier politique.
Et on s’étonne et s’alarme de la montée du Front national ? De la perte de crédibilité pour les partis traditionnels ?
Peut-être que le moyen de réduire la progression d’un parti qui, il faut l’avouer, présente autant d’incohérence de programme et de vide politique, serait de tenir ses promesses politiques. D’appliquer une politique humaine et réductrice d’inégalités. De ne pas baisser les bras pour autant au niveau de la sécurité. Bref, l’application d’une politique ambitieuse et juste.
Voilà trois exemples, que l’on pourrait résumer de la manière suivante : l’oligarchie actuelle combat ses propres enfants. Qu’est-ce que l’immigration, si ce n’est l’enfant de la guerre et des inégalités de développement ? Qu’est-ce que le chômage, si ce n’est l’abandon des industries au profit de la fortune personnelle à court terme ? Qu’est-ce la montée du FN, si ce n’est la descente de la crédibilité de la politique et des média traditionnels ?
Si jamais vous avez l’honneur de rencontrer un de ces politiciens qui cherchent à apporter des réponses absurdes à des problèmes qui le sont encore plus, n’hésitez pas à les interpeller, et demandez leurs si la meilleure des choses à faire n’aurait pas été de refuser cette délocalisation, de s’en tenir à ses principes ou de voter une loi en faveur du développement de nos voisins africains.
Actuellement, on en arrive à une situation où un mauvais jardinier plante une mauvaise herbe en espérant une rose, et tente ensuite de l’arracher car elle a envahi tout le jardin. Autrement dit, de qui se moque-t-on ?
Les Etats-Unis au 21ème siècle, courrons-nous à la catastrophe ?
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- Le 03/10/2016
- Dans ACTUALITES
Les média ne parlent plus que de ça. Trump. Clinton. Des fusillades aussi. Bref, nos « amis » américains font la une de l’actu. Aussi était-ce peut-être le moment de prendre position vis-à-vis de ce voisin ma foi, fort encombrant. Que puis-je bien en penser ?
J’ai toujours eu du mal avec ce pays. Ma première impression ira donc à l’encontre de leur système :
- Un vote par grands électeurs, deux partis : sans m’éterniser, cette démocratie représentative est encore moins démocratique que la nôtre.
- Deuxième amendement de la constitution : garantissant le droit de porter une arme afin de se prémunir d’une potentielle tyrannie. Tout cela n’est qu’ineptie quand on sait que face à un tel risque, les armes ne serviront à rien. Le seul bilan qu’on retienne, c’est le nombre de morts tués par armes à feu.
- Une privatisation plus qu’importante : bonne chance pour votre sécurité sociale privée. Peut-être même qu’avec ce qu’il vous reste, vous pourrez payer l’accès aux études supérieurs à votre enfant. (S’endetter pour cet accès serait un meilleur terme)
- Un système de retraite couplé à des fonds privés : les gens travaillent de plus en plus longtemps, et voient parfois partir toutes leurs économies suite à des banqueroutes.
Ensuite, on peut évoquer la gestion financière du pays. Je retiendrais surtout deux choses :
- Une présence plus qu’importante des lobbies
- Une gestion désastreuse du budget militaire
On peut aussi parler de politique extérieure, et ça tombe bien. Petit rappel historique:
- Lors de la guerre d’Afghanistan, les américains soutiennent contre les russes des rebelles afghans, connus sous le nom de Taliban.
- 2003, ils envahissent l’Irak au mépris des règles internationales et se servent abondamment dans un pays au passé cent fois plus prestigieux que le leur. Dans un des camps de prisonniers, des islamistes, dont un certain Al-baggdadhi.
- Années 2010 : Face à la tentation de l’Ukraine de se tourner vers la Russie, partenaire naturel et historique, les américains encouragent un coup d’état. Le gouvernement en place (qui ne méritait pas grand-chose de toute manière) est viré, mise en place d’un gouvernement avec quelques américains dedans, histoire d’avoir une vue sur le terrain je suppose. Guerre de Crimée, qui semble préfigurer la seconde guerre froide qui tente tellement nos amis de l’Ouest.
J’aimerai revenir sur le point numéro trois. Je reste intimement persuadé que les USA souhaitent ardemment une guerre froide qui ferait oublier que leur économie est embourbée (une dette à 14 chiffres pour rappel). A ce titre, Poutine, qui n’a rien d’un saint, est considéré comme l’homme à abattre, alors qu’il offre néanmoins un contre-pouvoir à l’influence américaine. Le danger est là.
C’était ma vision des USA. Pourquoi me demanderiez-vous ?
Parce que ses habitants, dans une certaine majorité dépourvus de culture, de regard critique sur l’actualité (comment un pays de cette taille peut réussir à intéresser les habitants à l’étranger quand ses propres régions sont elles-mêmes des pays étrangers), vont désormais voter par l’intermédiaire de leurs grands électeurs.
Il y a eu de multiples candidats, et j’avais bien évidemment ma préférence pour Bernie Sanders, afin qu’il apporte du changement dans une nation dirigée par ou la droite ou l’extrême –droite. Mais voilà, Hillary Clinton l’a coiffé au poteau. En face, nous avons Donald Trump. Milliardaire inculte, beauf et grossier, méprisant et méprisable.
Qui devrait donc gagner ces élections ?
On serait tenté de répondre : bah les démocrates avec Clinton évidemment.
Oui, mais non. Clinton est libéral, peut-être moins progressiste (dans le bon sens du terme) qu’Obama. Il faut savoir que lors des dernières élections, elle était favorable à la peine de mort. Elle était aussi favorable à une intervention en Irak. Elle est proche de la finance. Bref, une américaine moyenne. Néanmoins, sa politique extérieure est réputée agressive et tout aussi moyenne que ses prédécesseurs.
Alors Trump ?
Non. Son programme est connu à travers les média comme une vaste blague, à base de racisme abject et d’approximations. Et c’est sans doute vrai pour une bonne partie. Il nous reste donc une politique étrangère basée sur la diplomatie et la pacification des relations avec la Russie, entre autre.
Nous, en tant que français et européens, sommes confrontés à un dilemme. Peut-on être favorable à une politique extérieure comme celle de Clinton ? Certainement pas, ce serait le risque d’une dégénérescence du conflit avec la Russie. Peut-on être favorable à une politique intérieure comme celle de Trump, vide de sens et brouillonne, vendue par un triste personnage ? Non plus, ce serait vraiment dommage pour les américains.
Et pourtant…il s’agit d’intérêt américain ou de ceux du monde. A mon grand regret, je dois avouer préférer le choix de droite, quand bien même il serait désastreux pour les USA. Et c’est là où je voulais en venir : un pays qui a autant gâché son potentiel, pour mettre le Moyen-Orient dans un bazar pas possible, pour intervenir officieusement chez nous via un abus de faiblesse en Europe, et pour enfin perpétuer un système qui ne marche plus depuis longtemps, n’a-t-il tout simplement pas eu ce qu’il méritait, à savoir un accident qui le pousserait à se remettre en question ?
Non franchement ces élections sont à mes yeux que l’échec de deux Etats-Unis qui s’opposent, l’un libéral, l’autre grossier, et cela ne préfigure rien de bon.
Attentats
- Par
- Le 01/08/2016
- Dans ACTUALITES
A plusieurs reprises, j'ai eu envie de commenter sur les attentats, mais effrayé par la suspicion de récupération, et découragé par la fréquence de ces évènements, j'ai choisi d'attendre un peu. Mais l'assassinat d'un prêtre, atteignant un sommet de barbarie rarement franchi chez nous, m'a poussé à finalement écrire quelques lignes là-dessus.
Orlando, Nice, Munich, Rouen, …Tant d’attaques terroristes de ces derniers mois qui font suite à tant d’autres de ces dernières années… L’actualité récente est tragique, et une certaine lassitude s’installe lorsque j’ai l’occasion de regarder les informations… Pourtant, des solutions existent. ET elles doivent exister. Contrairement à Monsieur Valls, je ne pense pas qu’il faille s’habituer à vivre avec le terrorisme. Ce dernier ne doit pas être une fatalité.
Tout d’abord, il s’agit d’identifier la menace et ses composantes, composantes qu’on a tendance à oublier.
On a affaire à des désœuvrés des quartiers le plus souvent, parfois convertis ou qui deviennent subitement intégristes. La raison est simple : une vie de débauche, parfois à leurs yeux, parfois aux yeux de tous (le profil de certains montre quand même un ancien goût démesuré pour la fête et les femmes). La plupart du temps, ils sont connus pour des délits ou pour avoir voyagé jusqu’en Syrie. Ce dernier cas soulève bien sûr quelques questions évidentes quant à sa liberté de déplacement. L’idéologie à laquelle ils adhèrent se base sur une interprétation guerrière et souvent fausse du Coran, livre qu’ils n’ont lu qu’à travers les prêches d’imams dangereux. On peut aussi ajouter une haine de l’occident, de l’ex-colonialisme et de la laïcité.
A cet acteur principal, il est essentiel de rajouter sur la liste des dangers :
- Les intégristes non violents, qui offrent une caution morale aux terroristes
- La prolifération du voile (à différencier du foulard) qui contribue au sentiment de séparation de la société entre des musulmans intégristes, soi-disant bons, et musulmans modérés, collaborant avec Seitan, l’occident
- La tribune offerte à une branche de l’extrême gauche, qui défend un multiculturalisme débridé et sans limite, permettant au PIR et autres ennemis de la république de trouver un public.
Ensuite, il s’agira de chercher dans l’histoire une possible responsabilité de l’Occident dans l’émergence du terrorisme. Bien entendu, contrairement à ce qu’aimeraient certains, seule une infime partie de l’occident a profité de ces abus, et en aucun cas son intégralité doit être pointée du doigt.
On pourra ainsi penser à la décolonisation, qui bien que nécessaire, n’est pas une réussite à cause d’une logique administrative douteuse. Les frontières sont tracées n’importe comment, et les régimes installées par cette part de l’Occident laissent la part belle aux injustices.
Ensuite, la mise à l’écart des banlieues est évidemment un facteur de prolifération de haine, d’autant plus que les nouvelles générations issues de l’immigration d’hier ont bien du mal à s’intégrer (ne peuvent pas ou ne veulent pas).
Enfin, la suppression généralisée de postes dans les services publiques diminue l’efficacité de la prise en charge de la délinquance et des problèmes sociaux.
Une fois les différents problèmes cernés, il faut donc trouver des solutions.
Tout d’abord, peut-être serait-il temps de rétablir la justice dans les pays d’Afrique, en s’assurant que l’argent profite à tous, et pas uniquement au président en place. C’est aux multinationales de développer une meilleure industrie là-bas.
Ensuite, favoriser le CV anonyme pour éviter les discriminations, et donner plus de pouvoirs aux services sociaux. Le déficit d’éducation pour une partie des jeunes de banlieue pourrait ainsi se résorber partiellement.
La lutte contre l’intégrisme est aussi obligatoire. L’expulsion d’Imams dangereux, un meilleur contrôle du prosélytisme, autant de mesures que le FN ne devrait pas détenir en exclusivité. On pourrait aussi organiser un véritable débat sur la manière de pratiquer l’Islam (et les autres religions par la même occasion). Quels symboles tolérer ? Lesquels interdire dans l’espace public ?
Concernant la répression des futurs terroristes, il s’agirait de revoir le système de fiche « s », qui visiblement ne sert pas assez. Si un individu est perçu comme potentiel terroriste islamique, on peut envisager des contraintes en plus des peines de prison, comme l’interdiction de conduire un poids lourd ou la limitation de matériaux comme les clous (ou du moins son signalement)
Enfin, il faut absolument provoquer la fin des suppressions de poste, et embaucher plus pour l’armée (gendarmerie en priorité) et la police. Nos forces de sécurité sont épuisées, il convient de trouve une solution. Fini donc l’austérité, la situation est bien trop importante.
Ainsi, ces mesures pourront peut-être améliorer la situation, afin que l’on ne subisse pas un nouvel attentat d’ici le mois prochain. En attendant, mes condoléances aux familles des victimes trop nombreuses de ces derniers mois, en espérant que la situation s’arrange. Il faut toujours garder espoir, d’autant plus que Daesh semble perdre du terrain au vu de ses récents revers
Loi travail: je l'ai lue, j'ai donc le droit d'en dire du mal
- Par
- Le 11/03/2016
- Dans ACTUALITES
Alors, cette loi travail ? Vaut-elle vraiment ces manifestations ? Oui. Et on ne pourra pas dire que je ne l’ai pas lue. 131 pages. Mal écrites. Pour simplifier le code du travail, y a mieux…
Voici donc quelques points qui me dérangent assez.
1) Tout d’abord, les conditions de travail qui peuvent effectivement se dégrader :
{Art. L. 3121-1. - La durée du travail effectif est le temps pendant lequel le salarié est à la disposition de l'employeur et se conforme à ses directives sans pouvoir vaquer librement à des occupations personnelles. }
« Art. L. 3121-2. - Le temps nécessaire à la restauration ainsi que les temps consacrés aux pauses sont considérés comme du temps de travail effectif lorsque les critères définis à l'article L. 3121-1 sont réunis.
- Ainsi, lorsque vous vous restaurer, vous restez à la disposition de l’employeur. Histoire que vous puissiez bosser un peu plus, bande de fainéants
Art. L. 3121-17. - La durée quotidienne du travail effectif par salarié ne peut excéder dix heures, sauf dans les cas prévus aux articles L. 3121-18 et L. 3121-19, et en cas d’urgence dans des conditions déterminées par décret.
Art. L. 3121-18. - Une convention ou un accord d’entreprise ou d’établissement, ou, à défaut, un accord de branche peut prévoir le dépassement de la durée maximale quotidienne de travail, en cas d’activité accrue ou pour des motifs liés à l’organisation de l’entreprise, à condition que ce dépassement n'ait pas pour effet de porter cette durée à plus de douze heures.
- Cela reste douze heures…Il est d’usage de partager la journée en trois fois huit heures…Autant dire que là, on en est loin…Et ces motifs ne sont pas clairs du tout (c’est le but)
Art. L. 3121-20. - Au cours d’une même semaine, la durée maximale hebdomadaire de travail est de quarante-huit heures.
Art. L. 3121-21. - En cas de circonstances exceptionnelles et pour la durée de celles-ci, le dépassement de la durée maximale définie à l’article L. 3121-20 peut être autorisé par l’autorité administrative dans des conditions déterminées par décret en Conseil d’Etat, dans la limite de 60 heures.
- Et la semaine des 35H ? Elle est pour qui ? Ici, on encourage ce que je pourrai appeler prostitution d’entreprise. Tu as besoin d’argent, et ton salaire ne suffit pas ? Eh bien bosse encore plus, et tes efforts seront rémunérés. (Et au passage t’empêcheront d’avoir une vie de famille stable et appréciable pleinement)
Art. L. 713-13. - I. - Par dérogation à l’article L. 3121-21 du code du travail, pour les exploitations, entreprises, établissements et employeurs mentionnés aux 1° à 4° de l'article L. 722-1, aux 2° et 3° de l'article L. 722-20 et au 6° de ce même article pour les seules entreprises qui ont une activité de production agricole, la limite de quarante-quatre heures est calculée sur une période de douze mois consécutifs ; les mêmes exploitations, entreprises, établissements et employeurs peuvent être autorisés à dépasser le plafond de soixante heures mentionné à l’article L. 3121-22 du code du travail à la condition que le nombre d'heures supplémentaires effectuées au-delà de ce plafond n'excède pas soixante heures au cours d'une période de douze mois consécutifs.
- Et embaucher des intérimaires, ce ne serait pas une meilleure solution ? Lorsqu’on pratique un travail harassant, il est absurde de bosser encore plus que la moyenne…
Art. L. 3142-4. - Pour mettre en œuvre le droit à congé du salarié défini à l’article L. 3142-1, une convention ou un accord collectif d’entreprise ou, à défaut, un accord de branche détermine la durée de chacun des congés mentionnés au même article.
Art. L. 3142-5. - A défaut de stipulations dans la convention ou l’accord mentionné à l’article L. 3142-4, le salarié a droit à un congé de :[…] 4° Deux jours pour le décès d'un enfant ou pour le décès du conjoint, ou pour celui du partenaire lié par un pacte civil de solidarité, ou pour le décès du père, ou de la mère, ou du beau-père, ou de la belle-mère, ou d'un frère ou d'une sœur.
- En principe, deux jours pour un décès (trois serait mieux, mais bon). Uniquement si rien n’est précisé. Et lorsque c’est précisé, on dirait bien qu’il est possible de n’avoir qu’un seul jour, voir une demi-journée…Quand je disais qu’elle n’était pas claire…
2) Ensuite, au-delà de ces quelques inepties, voici quelques lois qui supposent une coopération employeur/ employé, mais qui comme toujours peuvent tourner aisément en faveur de l’employeur.
Art. L. 3121-47. - L’employeur peut mettre en place un dispositif d’horaires individualisés permettant un report d’heures d’une semaine à une autre, dans les limites et selon les modalités définies aux articles L. 3121-50 et L. 3121-51, après avis du comité d’entreprise ou, à défaut, des délégués du personnel, s’ils existent. Dans le cadre de ce dispositif, et par dérogation à l’article L. 3121-29, les heures de travail accomplies au cours d’une même semaine au-delà de la durée hebdomadaire légale ou conventionnelle ne sont pas considérées comme des heures supplémentaires, pourvu qu’elles résultent d'un libre choix du salarié.
- Comment être sûr qu’il s’agisse d’un libre choix ?
Art. L. 3121-58. - Le salarié qui le souhaite peut, en accord avec son employeur, renoncer à une partie de ses jours de repos en contrepartie d'une majoration de son salaire. L'accord entre le salarié et l'employeur est établi par écrit.
- Ici encore, encouragement à la dégradation de sa vie en dehors du travail, motivée par une majoration de salaire. Très prometteur.
Art. L. 3122-1. - Le recours au travail de nuit est exceptionnel. Il prend en compte les impératifs de protection de la santé et de la sécurité des travailleurs et est justifié par la nécessité d’assurer la continuité de l’activité économique ou des services d'utilité sociale.
- Et cette nécessité, qui garantit qu’elle sera honnête ? Et pourquoi ne pas embaucher des intérimaires ?
Art. L. 3123-4. - Le refus par un salarié d'accomplir un travail à temps partiel ne constitue ni une faute ni un motif de licenciement.
Art. L. 3123-10. - Le refus d'accomplir les heures complémentaires proposées par l'employeur au-delà des limites fixées par le contrat ne constitue pas une faute ou un motif de licenciement. Il en est de même, à l'intérieur de ces limites, lorsque le salarié est informé moins de trois jours avant la date à laquelle les heures complémentaires sont prévues.
Art. L. 3123-12. - Lorsque l'employeur demande au salarié de changer la répartition de sa durée du travail, alors que le contrat de travail n'a pas prévu les cas et la nature de telles modifications, le refus du salarié d'accepter ce changement ne constitue pas une faute ou un motif de licenciement.
- Officiellement, oui. Mais officieusement, je pense que c’est une autre affaire…Et oser dire non à son employeur, je pense qu’il en faut du courage…
Art. L. 3131-3. - A défaut d’accord, en cas de surcroît exceptionnel d'activité, il peut être dérogé à la durée minimale de repos quotidien dans des conditions définies par décret.
- Eh bien embauchez merde ! Votre objectif, c’est réduire le chômage, pas le temps de repos des travailleurs !
Art. L. 3133-3. - Le chômage des jours fériés ne peut entraîner aucune perte de salaire pour les salariés totalisant au moins trois mois d'ancienneté dans l'entreprise ou l’établissement.
- Et les autres ? Ils sont concernés par une perte de salaire je suppose ?
Bref, cette loi contient pas mal de points négatifs, et d’autres points soit illisibles, soit complexes, ou tout simplement neutres. Donc, oui, cette loi doit être supprimée, et repensée entièrement en faveur des conditions de travail et d’une meilleure répartition des horaires.
Préparez vous à pire, le TAFTA n'a pas encore éclos...
Problèmes mineurs, que nous apprennent les dérives de la jeunesse?
Après réflexion, ce billet un brin anxiogène a été supprimé. Un autre verra le jour d'ici fin 2017
le futur droit dans le mur, constatation globale
Après réflexion, ce billet, l'un des premiers du blog, a été supprimé, car trop anxiogène et résumant des faits développés depuis des mois dans les autres billets.