Islam: un peu de réflexion, nom de Dieu!

 

Les gens n’aiment pas trop quand on s’exprime sur la religion-comme je les comprends- mais après un premier post assez général, j’ai estimé qu’il fallait que je donne un avis plus précis vis-à-vis des débats absurdes et criant de bêtise que j’ai pu voir ici et là…

Je vais donc prendre mon courage à deux mains et parler de l’Islam. J’aurai pu aussi parler de m’attaquer à ce sujet, mais le risque de se faire taxer d’islamophobie est tellement grand…

 

Je préfère écarter d’avance les jugements hâtifs. Je ne suis pas islamophobe. Voilà comme ça c’est fait.

 

Ces dernières semaines ont eu lieu quelques débats en rapport avec la religion musulmane, et entre les appels à la ratonnade de musulmans et les pas d’amalgame, je dois avouer que j’ai un peu saturé.

Il est courant d’entendre et de voir des musulmans se dédouaner de toute responsabilité, les terroristes n’étant pas des musulmans…Et c’est là où je souhaite en venir, parce que c’est faux. Les gens chez Daesh sont en général soit des locaux fondamentalistes ou juste profiteurs et sans amour-propre, soit des occidentaux manipulés. Dans le second cas, ces jeunes souvent fragiles psychologiquement (je ne vous apprends rien) sont séduits par une offre alléchante.

Un imam ou un soi-disant théologien (A moins que je ne me trompe, n’importe qui avec un peu de connaissance peut se réclamer théologien), inspiré par des versets du Coran qu’il a peut-être lu un jour, les interprète sans recul et sans logique religieuse. Il constitue ainsi un message de haine, ou simplement un message destiné à s’opposer aux valeurs de la république. Il sous-entend que le modèle européen doit être anéanti, que l’Islam doit s’imposer partout, et que le Jihad militaire est une obligation, un devoir pour le « vrai » croyant. Osez dire ensuite que le jeune qui se convertit ou qui suit ces enseignements n’est pas un musulman ! C’est un musulman déviant, caractérisé par une approche du livre sacré très peu religieuse, naïve, et surtout dangereuse. Il n’est pas digne d’être croyant, mais c’est le cas. Sous l’inquisition, je reconnais sans mal que les tarés de l’époque étaient chrétiens, alors chacun son tour.

On pourrait alors se dire que le Coran est la source du problème, or c’est faux. Le livre lui-même condamne les charlatans comme les recruteurs : (Sourate 2, verset 73)

« […] Malheur à ceux, qui écrivant le livre de leurs mains corruptrices, disent : voilà ce qui vient de Dieu, pour en retirer un bénéfice infime. » Beaucoup de musulmans, même légèrement rigoristes sans le savoir, ont du mal avec l’idée d’une interprétation moderne et d’une réforme de la religion. Pourtant, on peut voir rapidement que c’est une absurdité de vouloir conserver tous les écrits d’un livre vieux de plus de 1000ans, écrit dans un contexte bien différent…Sans prétention, c’est donc avec espoir que je demande aux musulmans qui ne l’ont pas encore fait d’entrainer une réforme sur la manière de penser l’Islam.

 

Maintenant, abordons la partie qui fâche, celle sur laquelle je risque gros. Quelles seraient selon moi les déviances de l’Islam et les facteurs musulmans du terrorisme islamique ? Les déviances sont d’après moi tous ces comportements qui s’éloignent du message originel, pour finalement se détourner de la religion vers une conception très matérialiste et donc peu religieuse. Je vais donc parler successivement des sujets qui fâchent (mais c’est pour ne pas revenir dessus un autre jour), à savoir le Hallal, le choc des cultures, le voile, et toute ses joyeuses choses qui entrainent généralement une accusation d’’islamophobie dès qu’on ose les remettre en question.

Tout d’abord, j’ai un problème avec les restrictions alimentaires. C’est sans doute très discutable, mais c’est comme ça. (Dieu lui-même a affirmé que nul ne serait être jugé sur ce qu’il mange, pour peu qu’il soit croyant ; source, Coran). L’interdiction du porc par exemple. Je ne comprends pas pourquoi autant s’attacher à ce précepte. Mais avec les techniques de conservation d’aujourd’hui et la diminution de la superstition, peut-on encore émettre l’idée que le porc soit plus impur que les autres ? Si c’est pour raison sanitaire, soit, mais dites-le clairement et devenez végan alors. A l’époque, c’est clair que le porc entrainait des maladies, et le manque de connaissance des hommes à ce moment justifiait que le porc soit impur. Mais plus d’un millénaire nous sépare désormais…Le Hallal ensuite. Que l’on suive un chemin défini pour une nourriture lors d’une fête religieuse, pourquoi pas. Mais tous les jours, à quoi cela rime ? Bon, dans le fond, le Hallal ne me gêne pas plus que cela. C’est plus une culture du hallal qui me dérange. Tous les restaurants-kébabs sont hallal, et dans certaines cantines, il existe bel et bien un menu Hallal, ce qui au passage n’est pas respectueux de la loi de 1905, mais bref passons. Une obligation religieuse se mêle ainsi de manière dommageable au monde du commerce de proximité. Les restrictions sont telles qu’on ne peut faire cohabiter une boucherie spécialisée et une boucherie « bien de chez nous ». On assiste parfois même dans certains quartiers à la fermeture de ces dernières, un intérêt pour le hallal et pour la bouffe pas chère faussant toute concurrence. Le business du Hallal devient aussi parfois envahissant, au détriment d’un rapport sain avec la religion. L’islam devient une forte source d’argent, et c’est regrettable. Non loin de chez moi, une enseigne, non contente de fournir en viande hallal les kébabs de la rue,  a ainsi racheté la pizzeria du coin pour en faire un…kébab. Lorsque ce genre de commerce se développe, au-delà de toute conception logique de la concurrence (une demi -douzaine cohabitant sur quelques kilomètres, est-ce réellement futé ?), certains voient en ces commerces une religion envahissante. Je n’irai pas jusque-là c’est clair, mais on peut les comprendre. Alors, que faire ?

Ensuite, on peut évoquer un certain choc des cultures, par celui de Samuel Huntington, je le dis d’avance. Il existe une culture musulmane imprégnée de culture méditerranéenne, et c’est tout à son honneur. Qui refuserait une pâtisserie faite à l’occasion de la fin du Ramadan ? Un plat de fête ? Certaines valeurs dans certains milieux persistent cependant, et c’est un pan de cette culture qui me dérange. Evidemment, je ne dis pas que tous les musulmans sont comme ça ; par ailleurs on retrouve quelques points communs avec les intégristes catholiques…Ainsi, la condamnation de l’homosexualité est encore une réalité. On peut aussi parler de la place de la femme et de l’enfant (quand il s’agit d’un garçon). La femme occupe une place ambigüe dans le Coran, à l’image de la place qu’elle occupait à l’époque dans la société. Au prétexte de la protéger, on l’éloignait des responsabilités. Si bien qu’actuellement, elles sont encore nombreuses à être désavantagées dans leur rapport de force vis-à-vis de leur enfant masculin. Celui-ci a tendance à être élevé dans un contexte proche de l’enfant roi. Est-ce propre aux musulmans ? Aux maghrébins ? Aux méditerranéens ?  Un peu de tout ça sans doute, mais nos jeunes des quartiers portent ce genre de valeurs comme acquises et confirmées par le Coran. Enfin, le conflit israélo-palestinien influence aussi beaucoup les musulmans, surtout les jeunes, qui, manquant de discernement, vont souvent développer une certaine haine contre les juifs, que l’antisionisme ne suffira pas à dissimuler. A n’importe quel attentat, le sujet de Gaza revient sur la table. Mais ça en devient agaçant à la fin ! Ce conflit territorial continue son chemin dans le conflit religieux, alimenté par quelques musulmans persuadés qu’Israël, c’est le mal, et que les juifs, bah c’est pareil. Sur ces sujets, on peut remarquer un certain tabou, et il est vrai qu’il est difficile de les évoquer dans un débat.

Nous arrivons maintenant à un troisième sujet, qui déchire et passionne les foules. Le voile. La burqa, le niqab, le Tchador, le Hijab, le jilbeb et j’en passe. Peut-on encore parler d’un objet religieux ? J’ai eu un (très) long débat sur un forum à ce sujet, et critiquer le voile de manière argumentée s’est avéré être très instructif. Pour rappel donc, il est demandé à la femme dans le Coran de se couvrir la poitrine en public (parfait, j’aurais tendance à penser pareil) et de se cacher derrière un voile, si mes souvenirs sont bons. (Pas dit exactement comme ça, je sais). Celui qui saura interpréter correctement (je n’en ai pas la prétention) y verra une métaphore pour l’humilité dont la musulmane doit faire preuve face à un étranger ou en public. Celui qui prend tout au pied de la lettre y verra une obligation divine de cacher une création divine…Voyez un peu l’absurdité. Le port d’un foulard ne me gêne pas, cela témoigne d’un attachement à sa culture d’origine. Mais lorsqu’une convertie porte le hijab, quelle symbolique peut-on voir ? Est-ce réellement un choix ? (pression familiale, pression de quartier, mimétisme, panurgisme). Lorsque c’est un choix, on peut aussi repérer celles qui le portent pour dire haut et fort « je suis musulmane et pas vous ». Mais cette consommation ostentatoire de religion n’est pas très religieuse justement. La vantardise est un pêché. Et afficher de cette manière une religion, en défi de l’autorité républicaine, est fort regrettable, car le message de la religion est éclipsé par l’immaturité de l’acte. On peut aussi parler de l’affaire des hôtesses de l’air, mais monsieur Mélenchon en parle mieux que moi. Alors oui, pour moi, le voile n’a rien à faire avec la religion. Dois-je aussi évoquer ceux qui font porter le voile pour ne pas avoir à se contrôler ? A ceux-là, je leur rappellerai que contrôler ses pulsions, si pulsion il y a, c’est faire le vrai jihad.

Enfin, parlons un peu de Mahomet, ou plutôt Mohammed par soucis de réalisme. Premier prophète de l’Islam, il est à mes yeux bien trop sacré par rapport à sa place. En effet, les restrictions le concernant, la pseudo-interdiction de le dessiner (qui même si c’était le cas, ne concernerait que les musulmans), tout cela témoigne parfois d’un attachement au prophète semblable à l’attachement à Dieu. Or, la place d’Allah devrait être bien supérieure à celle de Mohammed. Est-ce le cas ? Je ne suis pas sûr. En parler est un véritable tabou, et son héritage généalogique est à l’origine du schisme le plus absurde que l’on connaisse dans une religion. (Chiites et Sunnites). Pour rappel, Mohammed était un homme, avant de devenir le prophète que l’on connait. Sur la pyramide du respect, Allah, il me semble, devrait demeurer supérieur. Du moins, c’est comme ça que le vois, encore une fois c’est sans doute discutable.

On peut se demander en quoi ce que je présente comme des défauts de l’Islam serait l’origine religieuse du terrorisme. C’est assez simple. Les fondamentalistes, les rigoristes et autres pêcheurs sont ceux qui sont les plus imprégnés de ces défauts. Ils font pourtant figures de vrai pratiquant au sein des jeunes embrigadés. On a donc une caution morale aux actes des djihadistes. Sans appeler à prendre les armes (sont pas cons non plus), ces déviants de l’islam sont favorables (mais ne le disent pas) à Daesh et compagnie, et toutes ces restrictions et obligations passent parfois chez eux avant le reste de la pratique religieuse. Le prosélytisme, le communautarisme, le salafisme, le wahhabisme, tout cela constitue une assurance religieuse pour nos chères têtes blondes parties en Syrie.

 

Alors, que faire du coup ? Respecter la loi bien sûr, mais savoir se remettre en question surtout. Des religions sont passées par là. D’autres sont très discrètes malgré des pratiques semblables (judaïsme). Mais ces conceptions de l’islam qui me gênent doivent être, je pense,  condamnées par la communauté musulmane. C’est là son vrai devoir. Lorsque des marques de vêtement lancent une mode islamique, s’appropriant ainsi un pan déjà litigieux de la religion, indignez-vous ! Certains musulmans ont déjà commencé à refuser le port du voile. Ainsi, un imam de Bordeaux, Tareq Oubrou, a déclaré qu’il n’y avait pas d’habit islamique, ni pour les hommes, ni pour les femmes. Les docteurs Ali Mensour Kayali et Charhour, qui sont des figures respectables je pense, s’expriment aussi dans ce sens. Alors au lieu d’écouter Tariq Ramadan, charlatan charismatique et manipulateur, ou le collectif indigènes de la république, qui se révèle rapidement antirépublicain, écoutez plutôt ces savants, ou réfléchissez par vous-même sur comment réformer efficacement une religion sans en perdre le sens premier. Une fois que la caution religieuse des terroristes aura sauté, je pense que ce sera beaucoup plus facile de limiter la casse au sein de notre jeunesse, qui trouve en cet Islam « pur » et « authentique » un échappatoire, voir un purgatoire pour leur passé regrettable de jeune de quartier.

 

Voilà, je pense que ma réflexion sur l’Islam est terminée. Je n’estime pas avoir tenu de propos islamophobes, j’ai juste donné mon avis sur ce qui me dérangeait dans cette religion, qui gagnerait selon moi  à s’adapter un minimum à la société du 21ème siècle, tout comme le christianisme l’a fait avant. (Et encore, il reste des progrès à faire).

 

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