culture

Amour sacré de la patrie

 

Vous l’aurez compris depuis le temps, commenter l’actualité ne me tente plus beaucoup. Il faut dire qu’en une quinzaine de billets, j’ai eu l’occasion d’exposer une large partie de mes opinions sur diverses questions. Mais si la question du patriotisme a été abordée, je n’ai pas souvenir d’avoir développé un avis sur comment devait se manifester ce patriotisme. A l’occasion de la dernière lubie d’Eric Ciotti, à savoir l’installation de drapeaux français et européens et l’inscription du refrain de la Marseillaise dans les classes, c’est donc le moment pour revenir sur quelques points.

 

Avant de commencer, quelques détails à savoir: dans le cadre du projet de loi sur «l’école de la confiance» de monsieur Blanquer, le député Eric Ciotti a donc déposé un amendement visant à obliger chaque classe à se doter d’un drapeau français, d’un drapeau européen, et de phrases tirées du refrain de la Marseillais. Bien qu’en premier abord, cette mesure puisse paraître aller dans le sens du patriotisme et de l’école républicaine, je me dois de nuancer cela, et d’aborder le sujet fâcheux des coutumes patriotiques.

 

Le patriotisme d’apparence, tout dans le symbole et rien dans le fondement

 

Que ce soient les républicains ou les marcheurs, tous ont participé à la politique d’affaiblissement du pays, en bradant son patrimoine et ses entreprises. Sous Nicolas Sarkozy, qui avait eu l’indécence de parler racines et nation française, le patrimoine français appartenant à l’État avait ainsi été vendu à tour de bras, seule solution envisagée pour combler les déficits du pays.

La notion de patriotisme pour ces gens-là n’est donc comprise que partiellement. Si l’on s’intéresse exclusivement aux Républicains, à l’origine du texte, le patriotisme sert à rappeler les racines chrétiennes, les ancêtres gaulois ou de «race blanche», bref, il sert à se targuer d’être patriote. Quant aux marcheurs, je ne pense pas qu’ils aient voter pour un quelconque patriotisme d’ailleurs, les trois quarts d’entre eux se concentrant sur l’appartenance politique plus que sur le fond de l’idée en débat.

 

Bien entendu je ne suis pas légitime pour dire qui est assez patriote et qui ne l’est pas assez. Mais l’on peut se poser quelques questions.

Des questions d’ordre philosophique tout d’abord : être très conservateur et maintenir son pays dans une bulle drastiquement imperméable aux idées neuves par principe, n’est-ce pas affaiblir ce pays et donc ne pas être patriote ? Inversement, dire Amen à tous les délires progressistes par principe, justement parce qu’on estime que c’est dans l’ordre des choses de suivre le courant sans poser de questions, n’est-ce pas aussi une autre manière de s’effacer sur la scène internationale, et à terme, de mettre en danger son pays en le laissant à la merci des promesses technologiques les plus dangereuses ?

Des questions ensuite, d’ordre politique. Être en faveur d’un libre-échange débridé, est-ce faire preuve de patriotisme ? Laisser le patrimoine disparaître dans des intérêts privés et souvent étrangers, est-ce patriote ?

Si un parti ou un homme politique cède à l’une de ses tentations, alors son patriotisme n’aura de patriote que le nom.

 

Aussi, à ce titre, je préfère amplement quelqu’un qui lutte contre les délocalisations à un prétendu patriote de droite qui irait vendre son pays entier si cela rapportait de l’argent. François Ruffin a plus fait pour le patriotisme que Nicolas Sarkozy à mon sens.

 

 

 

Le patriotisme efficace, dans l’action et le respect

 

De ce fait, qu’aurait-il fallut faire au lieu de voter cet amendement, afin de redonner le goût de la république et de la France à la jeunesse de ce pays ?

 

Tout d’abord, si mettre un drapeau français dans chaque classe n’est pas une bonne idée (autant budgétaire que symbolique), rien n’empêche la présence d’un fanion français, autrement plus petit et plus discret. Si l’on veut rester dans le symbole, on peut aussi imaginer la présence d’un buste de Marianne dans les halls d’établissement, bien que financièrement parlant la priorité ne soit pas vraiment là.

Ensuite, la question de l’apprentissage de la Marseillaise ne doit pas être écarté. Non pas parce que c’est la Marseillaise (je reviendrai dessus par la suite) mais parce que c’est l’hymne national et qu’il est normal d’en exiger la connaissance. De là à inscrire ça sur les murs des classes, j’ai un doute.

 

La vraie priorité dans le domaine du civisme ne relève à mon avis pas de la symbolique, mais plutôt de la praticité républicaine. Axer les cours de civisme sur le besoin et le devoir d’aller voter (à condition d’avoir réformer le système électif, sinon je comprendrai aisément la faiblesse de tels propos), sur la nécessité pour un pays de garder une grande part de souveraineté et d’assurer sa place sur la scène internationale, et insister sur l’unité populaire que demande le patriotisme sont des mesures qui iraient dans ce sens. Cela peut sembler futile, mais régler le problème des incivilités et du respect mutuel pourrait tout à fait être une base de départ à la constitution d’un peuple uni, qui je le rappelle est une caractéristique qui doit être chère aux vrais patriotes.

 

Enfin, inculquer une vraie connaissance de l’histoire de France et du patrimoine national reste la pierre d’angle de l’édifice patriotique. Certains, qu’on pourra qualifier d’utilitaristes forcenés, restent convaincus que l’histoire n’est pas essentiel à quiconque se tournerait vers des études scientifiques ou commerciales. Mais l’éducation reste le facteur principal pour développer le patriotisme. Dans notre monde actuel, être patriote n’est pas toujours bien vu, surtout à gauche. Il suffit de voir les incessantes critiques des internationalistes envers Mélenchon et consort pour le constater. Se baser sur des éléments plus fédérateurs tels que l’histoire et le patrimoine historique est par conséquent une solution envisageable dans un premier temps.

 

Le patriotisme réaliste, avec lucidité et remise en question

 

En dépit de l’importance que revêt le patriotisme et ses symboles, rien n’empêche d’en faire une critique constructive.

Je ne parle pas d’une critique envers le fait d’être patriote, mais plutôt envers la manière de l’être.

J’ai déjà parlé du cas des faux patriotes, il reste encore quelques pistes.

 

Premièrement, il y a toujours le cas des nationalistes. Comme disait le général de Gaulle, « le patriotisme, c’est aimer son pays, le nationalisme, c’est détesté celui des autres », je ne peux qu’être d’accord avec cette citation. Dans un premier temps, le nationalisme ne sera pas préjudiciable au pays d’un point de vue purement fonctionnel, quoiqu’en dise les bien-pensants. La nation s’élèvera, très unie (parfois illusoirement s’il existe un racisme latent avec ce nationalisme) et pourra faire face à de nombreux problèmes. Mais viendra le moment où tout cela s’effondrera. En se considérant supérieur du fait de sa naissance par rapport à d’autres pays, on ne peut que sacrifier une part de sa légitimité internationale, ce qui finit toujours par retomber sur le pays nationaliste en question. Être patriote, c’est aussi être conscient de sa place au sein des autres pays du monde. La famille est une valeur importante. La patrie est une valeur importante. Alors l’humanité qui n’est qu’un ensemble de ces valeurs est toute aussi importante.

 

Ensuite, il convient d’autoriser la critique des symboles patriotiques. On peut aimer son pays et être en désaccord avec les symboles qui en constituent le corpus patriotique.

Certains sont peu sujets à la critique, parce qu’ils font notamment consensus. La figure de la Marianne peut ainsi être comprise comme cet esprit français de liberté, qui refuse de se faire marcher dessus. Mais d’autres sont plus litigieux.

 

A titre personnel, je n’ai aucun problème avec les couleurs du drapeau de France. Mais pour certains, ce dernier incarne le jacobinisme parisien. La fête nationale, date de la prise de la bastille, déplaira aussi tant que des royalistes subsisteront (et il y en a besoin dans notre paysage politique, je le pense sincèrement en tant que républicain.). Le candidat royaliste Robert de Prévoisin souhaitait ainsi faire de la bataille de Bouvines la fête nationale, une position qui peut se défendre mais pas par moi en tout cas (voir la critique du programme royaliste à ce sujet) ;

 

A mes yeux en effet, ce n’est pas urgent de changer de fête nationale. Mais dans un soucis de cohérence idéologique, qui passe aussi par le développement d’une symbolique forte, deux autres dates sont bien plus intéressantes que la commémoration d’une prise de la bastille, évènement un peu surestimé.

Tout d’abord, le 25 août, en référence à l’édiction de l’ordonnance de Villers-Cotterêts. Le français est promu en tant que langue administrative à cette occasion. L’existence de la France en tant que nation dépend donc aussi de cette ordonnance. Hasard de l’histoire, Paris est libéré le 25 Août 1944. Coup double donc, et une symbolique puissante.

Deuxième solution, qui se retrouve en adéquation avec la première, le lendemain, le 26 août. Il s’agit en effet de l’adoption de la déclaration des droits de l’homme et du citoyen, oh combien symbolique, bien plus que la prise de la bastille en terme d’évènement révolutionnaire.

Une fête nationale qui commencerait le 25 et se finirait par un feu d’artifice le soir-même, aurait ainsi du sens, quitte à rendre uniquement le 26 Août férié, voir l’après-midi du 25. Bref, j’estime que cette fête-là serait plus légitime.

 

Enfin, reste la question épineuse de l’hymne national. Faut-il en changer ?

Pour moi, c’est non. Trouver un hymne pour un pays sous-entend trouver une œuvre musicale qui ait du sens, et une grande légitimité. Une tache ardue que le maintien de la Marseillaise nous permettrait d’éviter.

Cependant, les paroles de la Marseillaise sont discutables, essentiellement pour celles qu’on chante à chaque occasion. C’est avant tout l’aspect guerrier qui ressort du premier couplet, et c’est celui-là que j’aimerai écarter au profit d’autres couplets autrement plus représentatifs de l’esprit patriotique français :

 

Couplet 3:

Quoi! des cohortes étrangères
Feraient la loi dans nos foyers!
Quoi! ces phalanges mercenaires
Terrasseraient nos fiers guerriers! (bis)
Grand Dieu! par des mains enchaînées
Nos fronts sous le joug se ploieraient!
De vils despotes deviendraient
Les maîtres de nos destinées!

 

Couplet 4:

Tremblez, tyrans, et vous, perfides,
L'opprobre de tous les partis,
Tremblez! vos projets parricides
Vont enfin recevoir leurs prix! (bis)
Tout est soldat pour vous combattre,
S'ils tombent, nos jeunes héros,
La terre en produit de nouveaux,
Contre vous tout prêts à se battre!

 

Deux remarques à ce sujet, il faudrait un temps considérable pour faire intégrer le premier ou le deuxième couplet mentionné. C’est donc un travail de longue haleine pédagogique qui s’en suivrait. Aussi, le couplet 6 doit être maintenu, peut-être même en guise de premier couplet s’il fallait en enchaîner plusieurs. En temps de guerre, il serait même possible d’ajouter le couplet des enfants, très bien écrit au demeurant, mais il n’est pas nécessaire de songer à une telle issue.

 

 

Vous l’aurez compris, quand certains expriment le besoin de se déclarer patriote en permanence, c’est souvent un aveu de faiblesse, de tentation de céder aux lois de la mondialisation dérégulée. Être patriote, ce n’est pas tant se parer du drapeau français que comprendre les besoins du patriotisme et comment il s’applique. Cet amendement d’Eric Ciotti sonne d’ailleurs particulièrement faux, puisqu’il associe à ce symbole patriotique bleu-blanc-rouge le drapeau de l’Union Européenne, symbole de la dilution des nations et du mépris du patriotisme. Un peu de cohérence ne serait pas superflu quand il s’agit de restaurer l’école républicaine.

D’ailleurs, il faudrait peut-être avant tout restaurer littéralement les écoles. Dans cette période où les établissements sont en proie au délabrement et à l’abandon, c’est peut-être là la priorité.

Conception politique #4, héritages et transmission

 

Depuis le décès d’un artiste très médiatisé en décembre dernier, la question d’un héritage important fait débat. D’un point de vue politico-sociétal, cela a même été traité dans Marianne récemment. Sous plusieurs facettes de la transmission, voici donc des réflexions succinctes sur les trois composantes de la notion d’héritage : le familial, le matériel et le civilisationnel

 

L’héritage familial, la recherche généalogique

Féru de généalogie, je ne pouvais passer à côté de cet aspect souvent mis de côté. Lorsqu’on parle d’héritage, on pense souvent à des sommes d’argents, éventuellement à une maison ou un appartement. Mais dès lors qu’on nait, on hérite déjà d’un capital immatériel très conséquent : celui de ses gènes, de son histoire familiale.

Pour certains, la généalogie ne sert pas à grand-chose, si ce n’est se projeter dans le passé et dans ses fantasmes. A-t-on des ancêtres connus ? Descendons-nous uniquement d’européens ? Cette curiosité n’est pas toujours bien vue, les personnes plus terre-à-terre se contentant de regarder de haut cette pratique souvent réservée à tort à ceux qui sont à la retraite. Mais recevoir ces informations ne relèvent pas uniquement du domaine de l’anecdotique. Elle permet de se positionner par rapport à l’Histoire de son pays, et de développer un roman familial qui puisse apporter une base stable à la famille que l’on aspire à fonder à son tour.

La généalogie est souvent un loisir très développé dans les familles aisées, voir nobles, et à raison : fut un temps, seuls ces derniers tenaient à jour un arbre qui remontait pour la plupart jusqu’au 11ème siècle. Mais considérer qu’il faille se refuser cette passion pour des questions d’argent ou de mentalité n’est pas une bonne chose ; à mon sens, chacun devrait faire l’effort une fois de se demander qui étaient ses ancêtres, où vivaient-ils,…Certes, ce sont des enquêtes fastidieuses, mais le cheminement ne peut être que bénéfique pour le développement intellectuel.

La généalogie est aussi un bon moyen de relativiser sur sa situation personnelle. D’après des études scientifiques, qui sont chez moi confirmées généalogiquement, une part insoupçonnée, si ce n’est 90% des européens, descendrait de Charlemagne. Puisse cette information donner du baume au cœur à ceux qui désespèrent de la panne de l’ascenseur social.

Néanmoins, cela ne doit pas être un prétexte pour dénigrer autrui, voir le discréditer en raison de ses origines. Par ailleurs, la généalogie par ADN, quant à elle, est une méthode dont il faut aussi se méfier, permettant le stockage de données très sensibles, bien plus qu’un simple arbre reliant des gens entre eux.

 

En tant qu’Alsacien, une bonne part de mon arbre se trouve liée aux pays germaniques, mais s’arrête souvent une fois la barre du 18ème siècle franchie. Ainsi, cela pourrait sembler anodin dans un programme politique, mais j’envisage sérieusement de favoriser ce domaine de recherche, à travers un travail administratif de qualité fourni par l’état, comptant informatisation des données d’Etat-civil et coopération accrue avec les pays voisins. En France, l’usage de telles données n’est pas payant. Mais en Suisse, il faudra débourser plusieurs dizaines d’euros, et pour la Russie, il faudra compter l’exigence linguistique.

Une fois le citoyen conscient de sa généalogie, celui-ci pourra constater certaines racines de la France comme l’agriculture : pour une majeure partie de la population, la paysannerie représente une part non négligeable de l’histoire familiale. Rien que cette information permettrait déjà de réfléchir différemment sur certains débats.

 

L’héritage matériel, l’entretien du souvenir

Une fois construite la base stable que forme une famille, une consolidation est nécessaire pour perpétuer cette famille sur les générations à venir. C’est pour cela qu’il faudrait militer pour de meilleures conditions de vie dans les pays étrangers, au lieu de prôner un internationalisme béat.  Il n’y a rien de plus terrible que de devoir quitter des terres avec ses enfants à cause de la guerre. L’accueil doit se faire en mêlant habilement empathie et pragmatisme, mais empêcher les causes de départ est une priorité, que beaucoup ne comprennent pas dans ce monde où le sédentarisme se trouve parfois en perte de vitesse. (Le nomadisme n’est pas nécessairement un éloignement de toute attache. Mais le nomadisme moderne se fait beaucoup de manière individuelle, contrairement au nomadisme tribal qui emporte avec lui l’histoire de la tribu)

La première condition pour consolider la base familiale est l’existence d’un foyer sûr et humainement gérable. Selon les moyens de chacun, cela peut être un appartement ou une maison, même si la croissance démographique pousse hélas à la généralisation des appartements. On approche du domaine de l’urbanisme sur cette problématique, je ne fais que la survoler. Mais dans ma grande naïveté (et conscient de l’ampleur de la précarité en France), je ne peux que souhaiter à chacun, à chaque famille, d’avoir une maison familiale qui puisse se transmettre de génération en génération.

Le premier héritage est donc le logement du défunt. C’est ce legs qu’il faut favoriser en premier, que ce soit dans un but de conservation ou de revente. La question des droits de succession se cumule avec des frais de notaires, et l’abattement se trouve parfois insuffisant pour une succession de parent à enfant. Il faudrait donc penser une refonte partielle du traitement financier réservé à l’héritage immobilier.

L’autre part d’héritage qu’il faut veiller à transmettre repose sur deux éléments, les collections et les souvenirs familiaux. Les collections concernent une part restreinte de la population, et entre une collection de timbres et une collection de tableaux, la différence est significative. Mais les souvenirs familiaux, toute famille devrait s’en préoccuper. Cela peut être une bague, des albums photos, voir des objets ayant appartenus à des ancêtres et se transmettant au fil des descendances. Il est important de s’assurer de ce phénomène de transmission. Cela renforce l’idée que l’on ne vient pas de nulle part, cela apporte une part physique à des générations aujourd’hui disparues. A ce titre, on peut aussi encourager le développement de narration familiale couchée sur le papier. Pouvoir recueillir des souvenirs sous l’occupation risque d’ici une dizaine d’années de ne plus être possible.

Il reste enfin un dernier héritage matériel à traiter, probablement le moins joyeux : la sépulture du défunt. Ne pas pouvoir se recueillir sur une tombe décente doit être un moment cruel pour le parent. L’état de délabrement de certains cimetières est préoccupant, surtout dans les zones mal desservies du pays. Lors de mon voyage l’été dernier dans la région nivernaise, j’ai eu la chance de trouver la tombe d’un trisaïeul. Mais cela relevait du miracle, tant les cimetières de ces petits villages sont laissés à l’abandon, faute de moyens et de personnels.

L’Etat a le devoir d’aider les familles à se structurer. La question des taxations d’héritage en fait partie, mais il faudrait peut-être envisager des soutiens pour les enterrements, l’entretien des tombes, voir la défiscalisation d’une part financière de l’héritage qui serait attribuée à ces questions-là.

 

L’héritage civilisationnel, la pérennité des civilisations humaines

 

Voilà que nous arrivons à la partie la moins populaire au sein de la gauche internationaliste, et probablement la plus prisée au détriment du reste au sein de la droite conservatrice. Pour les premiers, les civilisations n’ont que peu d’intérêt, visualisant un prolétariat et des classes sociales internationales, au-delà de la nation (qui constitue parfois pour eux une insulte). Pour les seconds, le rapport à la civilisation est déjà plus sain, mais relativement hypocrite dès lors qu’ils défendent un mondialisme par essence anti-civilisation. Comment faudrait-il alors aborder cette question ?

La civilisation est d’abord selon moi ce qui nous différencie socialement des animaux. Elle se constitue au fil des siècles, en reposant sur plusieurs piliers : l’Histoire, la culture, l’emplacement géographique, et les gènes dans une moindre mesure. L’Histoire est évidemment le pilier principal, et c’est un pilier qui se recompose perpétuellement. A ce titre, plaider pour une épuration ou un refus intégral d’accepter des populations d’autres civilisations, c’est tout simplement absurde. Les intégrations de populations sont des faits qui remontent à plusieurs millénaires. Comme avancé précédemment, il n’est pas question pour autant d’inciter des millions de gens à venir en Europe ou en France ; comme je dis toujours, l’immigration n’est ni une chance, ni un malheur, c’est un fait.

Toute civilisation laisse des traces. En France, nous pouvons prendre en compte les châteaux par exemple, qui constituent une importante par de notre patrimoine. Ce constat doit cependant être nuancé : des avancées d’aujourd’hui ou du siècle passé, lesquelles pourraient laisser des traces tel un aqueduc romain ou un château de la Loire ? Deuxièmement, il est amusant de constater que ce sont pour le patrimoine matériel les classes les plus riches qui laissent des traces, là où l’héritage des classes moins aisées se situe dans les habitudes de vie. Pour moi qui ait eu la chance de visiter plusieurs trésors royaux (ceux de la Bavière récemment) ou quelques châteaux, force est de constater qu’à une certaine époque, les « riches » s’enrichissaient certes sur le dos des autres (pour une bonne part d’entre eux), mais faisaient de leur argent des œuvres d’art. Les cabinets de curiosité et le collectionnisme émanaient ainsi des classes supérieures, mais ont apporté énormément d’un point de vue civilisationnel, en remontant à la surface les traces des nations passées. Si avec ce constat, nous ne pouvons déterminez l’intérêt de mettre fin à ces clivages…

L’humanité, si tentée qu’on puisse l’identifier comme une entité homogène, est un extraordinaire ensemble de civilisations. Chaque continent possède son lot de merveilles, et chacun est accompagné de drames historiques qu’il faut garder en mémoire. Mais d’un point de vue culturel, les siècles passés ont été fantastiques. Avec la culture de l’immédiat, de l’individualisme et du dématérialisé, il est probablement difficile de laisser un héritage à la hauteur des civilisations précédentes, sinon un immobilier éventuellement ambitieux et une révolution techno-écologique qui pourrait marquer l’humanité en bien comme en mal. Mais nous pouvons toujours suivre une ligne politique de bon sens : perpétuer la sauvegarde du patrimoine historique, et s’arranger pour que l’humanité ne disparaisse jamais, maintenant la présence de témoins pour notre civilisation. C’est là tout le triste paradoxe : si l’on se projette dans un futur lointain, le seul moyen de perpétuer la civilisation humaine pourtant attachée à la Terre sera peut-être de la quitter. Il ne resterait alors plus que des souvenirs historiques et des millions de documents l’attestant, faisant de cet héritage le plus lourd sans doute à recevoir.

Avis d’actualité : #6, Mes désaccords avec la gauche, de Verdun à Danièle Obono

 

Loin de moi l’idée de rebondir sur toutes les polémiques dont le monde médiatique est très amateur ; pour autant, l’affaire concernant cette députée de la France insoumise est pour moi l’occasion d’aborder un sujet très intéressant : mes désaccords principaux avec la gauche.

En effet, je n’aime pas trop me revendiquer de gauche ou de droite afin de parler au plus grand nombre, mais je mentirai si je disais que je ne vote pas à gauche. Néanmoins, ma vision sociétale n’est pas toujours en accord avec les valeurs sociétales de la France Insoumise, du Parti socialiste ou de la société civile marquée à gauche. Il va sans dire que je ne suis pas pour autant conservateur ; opposé aux idées rétrogrades qui divisent plus qu’elles ne résolvent de problèmes.

Retour sur plusieurs sujets médiatiques qui ont défrayé la chronique, et qui ont alors fait émergé des désaccords plutôt marqués avec la gauche.

 

La gauche et le communautarisme

Ici, le sujet n’est pas tant le communautarisme, que les réactions de la gauche au sujet de cette tare pour l’unité de la nation…Je n’ai jamais caché mon aversion envers le Parti des Indigènes de la République, aversion partagée pour le CCIF, Marwan Muhammad et Tarik Ramadan. De même, le communautarisme au sein d’une part de la bourgeoisie catholique, que ce soit Sens Commun ou les Survivants, m’inspire peu de sympathie. Bref, à la différence de l’extrême-droite, je ne me focaliserai pas sur un communautarisme islamique et/ou issu de l’immigration.

Luttant traditionnellement contre la ségrégation et en faveur de l’égalité, la gauche semble avoir abandonné ce combat lorsqu’il s’applique à des populations traditionnellement mises de côté. L’idéal républicain est mis à mal par l’existence de nations officieuses au sein du pays (et encore, l’Angleterre est bien plus touchée par ce fléau). Il s’agit bien heureusement de minorités, mais leur impact est important, puisque le communautarisme contribue à la fois à la mise à l’écart de croyances différentes par leur comportement excessif, et au climat de mépris haineux envers le pays, climat sous lequel devront vivre désœuvrés et populations délaissées.

Ainsi, il parait évident que pour lutter contre le terrorisme, il faut lutter contre le communautarisme. Cela doit se faire sans discrimination, certes, mais la critique de dérives religieuses doit se faire, quand bien même certaines bonnes âmes iraient prôner un vivre-ensemble dévoyé, loin du vivre-ensemble enrichissant pour le pays. (Comme la tribune souhaitant la tolérance envers le PIR et Houria Bouteljda par exemple)

En cela, on pourra donc constater que la gauche est laxiste, sinon inconsciente sur ce sujet. (Tandis que la droite l’instrumentalise).

 

La gauche et les questions sociétales

Autre point de désaccord, les questions sociétales sont l’occasion de témoigner l’importance que j’accorde au pragmatisme et à la modération sur ces sujets.

Comme exemple récent, on pourra prendre la marche des fiertés. A l’origine, il s’agissait d’une initiative louable, vouée à la reconnaissance de l’homosexualité comme quelque chose de normal et à accepter. Peut-être était-ce en raison de la persistance de valeurs homophobes, ou tout simplement par inconscience politique, mais toujours est-il que ce qui devait aboutir à une égalité entre les orientations sexuelles s’est rapidement transformé en cortège de clichés desservant la cause LGBT plus qu’elle ne l’aide. Erigeant les stéréotypes contre lesquels je me suis toujours battu sur un piédestal, cette part de la gauche (majoritairement) commet une erreur selon moi. Comme pour le féminisme, défendre une égalité réelle et non-biaisée (sans discriminations positives donc) devrait être une priorité par rapport à des comportements clivants comme les protestations anarchiques des Femen ou la Gay pride précédemment citée.

De même, on pourrait mettre sur la table la lourde problématique de la question du genre. Si l’existence d’un troisième sexe est avérée, celle de genres multiples l’est beaucoup moins. Pour ma part, je pars du principe que les comportements de chacun relèvent du domaine personnel, et dépendent de l’éducation et des choix de vie. Où est donc le besoin de se revendiquer de tel ou tel genre, parce que l’on correspond à des stéréotypes imposés à la base par la société communément qualifiée de patriarcale ? En plus d’être un véritable imbroglio sociologique loin de faire l’unanimité, la question du genre reste un casse-tête politique, ce qui explique donc pourquoi le mouvement que je souhaite lancer restera très pragmatique sur la question.

 

La gauche et l’immigration

Principalement à l’extrême-gauche, l’immigration est perçue de manière angélique, du sans doute à la perception internationaliste (que je ne partage pas) du monde. Les réalités sont plus dures, et pas uniquement du côté des violences qu’ont vécu les immigrés politiques.

Mélenchon, contrairement à ce que certains à droite ont pu dire, a une vision assez lucide par rapport à d’autres de ses collègues à gauche. En effet, et c’est partagé aussi à droite, il s’agit avant de tout de réduire les causes de départs des réfugiés. De manière générale, ma position reste donc assez à gauche pour les réfugiés politiques, estimant qu’un mur ou qu’un rejet systématique n’aurait aucune efficacité et serait profondément inhumain.

Pour autant, l’immigration économique est à traiter différemment, qu’elle vienne d’Europe du Nord ou d’Afrique d’ailleurs. Il est clair que la pauvreté peut inciter les gens à chercher mieux ailleurs. Difficile de leur jeter la pierre. Mais on entre alors dans un cercle vicieux : si les qualifiés cherchent d’autres terres pour leurs compétences et les non-qualifiés d’autres entreprises dans d’autres pays (où ils travaillent souvent au noir, en plus), le pays d’origine se voit donc ponctionné des trois-quarts de ses chances de développement. Ce qui amènera un retour à la situation initiale, avec de nouvelles migrations économiques. Je serai donc en faveur d’un accueil provisoire, sur deux à trois ans, puis un plan de réinsertion dans la société de son pays d’origine. En raison de notre impérialisme passé et du capitalisme excessif que nous avons aidé à propager, nous avons des responsabilités concernant majoritairement les pays d’Afrique et d’Asie. Leur rendre la liberté, puis leur prendre une part de leur main d’œuvre en retour n’est pas une bonne idée. (On songera aussi à l’Ukraine, dont le potentiel en travailleurs précaires en a motivé plus d’un)

Enfin, parce qu’il est absurde de se couper du monde et des échanges humains, il ne s’agit pas de refuser tous les travailleurs étrangers. Mais dans le cas où ils s’installeraient, il faut ensuite penser intelligemment leur intégration (mais on revient alors au point 1) pour qu’ « étranger » ne soit plus qu’une caractéristique de leur passé et un trait d’histoire les rattachant à leur patrie d’origine. La république ne doit laisser personne au bord de la route.

 

La gauche et le sectarisme

Ce qu’on pourrait appeler « sectarisme » est le comportement marqué à gauche qui me dérange le plus. C’est un terme généraliste, sans doute éloigné de sa définition initiale. Ce sectarisme partage plusieurs caractéristiques : comme j’ai déjà pu le regretter, il fait la part belle au refus du débat en blacklistant le contradicteur avec des étiquettes péjoratives, généralement en rapport avec la seconde guerre mondiale. Ce sectarisme consiste à insulter un adversaire politique au prétexte qu’il a passé une alliance qui ne plait pas. Il consiste aussi à défendre la démocratie uniquement quand c’est en sa faveur.

Ainsi, bien qu’en désaccord avec de nombreuses positions (et l’historique) du Front National, je me suis toujours demandé au nom de quoi devraient-ils se voir museler ? A ce titre, le peu de députés qu’ils ont par rapport à leur représentativité reste pour moi peu démocratique, quand bien même aurai-je toujours affirmé mon rejet du vote FN.  De même, au lieu de souhaiter la censure d’idées différentes, ne pourrait-on pas au contraire en débattre intelligemment ? Exceptions faites du négationnisme, qui s’apparente à une diffamation éhontée, et des différentes discriminations, tout avis se vaut en démocratie. Voir Dupont-Aignan se faire insulter de tous les noms alors qu’il n’avait fait qu’une alliance avec le parti dont il était le plus proche m’a profondément marqué. Est-ce là la défense de la démocratie si chère à la gauche ?

En dehors de comportements antirépublicains, discriminatoires ou diffamatoires, nul ne devrait être censuré.

 

La gauche et le patriotisme

On arrive ainsi à la dernière affaire en date, qui sur le coup m’a paru peu aisée à traiter. Mais avant d’évoquer le cas de Danièle Obono, j’aimerai revenir sur les dernières commémorations à Verdun. Rappelez-vous de ce jour où un génie eut l’excellente idée de légaliser la dégradation de tombes et l’irrespect envers les défunts, et cela avec la bénédiction d’une partie de la classe politique. L’extrême-droite et la droite s’étaient alors précipités pour attraper la perche que leur tendaient les inconscients à l’origine du projet.

Ce qui se passe actuellement est assez similaire. Mais il faut d’abord remonter à une pétition en soutien à un artiste dont la chanson « Nike la France » avait un temps fait polémique. Polémique justifiée selon moi : la liberté d’expression ne peut pas forcément permettre des comportements aussi agressifs, qui ont de quoi déranger pas mal de gens. Mais soit, signer cette pétition est profondément discutable, mais on va mettre cela de côté pour le moment. La semaine dernière, Mme Danièle Obono, désormais députée, est invitée sur un plateau médiatique ; l’occasion était trop belle pour les journalistes, qui enchainent les questions mal formulées et assez insidieuses, dont l’une lui demandant si elle pourrait crier vive la France dans l’immédiat, ce à quoi elle a répondu maladroitement « Pourquoi vive la France? Oui je peux dire vive la France, mais pourquoi? Pour le 14 juillet? »

Dis comme ça, la phrase peut être interprétée comme une tirade peu patriotique. Mais pour ma part, ce seront plus les soutiens à « Nike la France » et sa proximité (il semblerait) avec le PIR (encore eux) qui me dérangent. Cependant, qu’une élue de la république hésite sur une question (volontairement absurde) de ce genre reste problématique, et je regrette que personne à gauche n’ait nuancé ses propos ; Mélenchon le premier, qui peut se montrer à plusieurs occasions plutôt patriotique. (Et je ne doute pas qu’il le soit).

La gauche a eu un temps du mal avec le patriotisme, se méfiant de tout ce qui rappelait le nationalisme exacerbé de certains et la ferveur patriotique déplacée d’autres. Dans cet éternel débat sur l’identité française, Mélenchon lui-même a eu des mots que je trouve déplacé, son dégoût des blonds aux yeux bleus par exemple. A cause d’une volonté de trancher net par rapport au racisme de certains, la gauche a mis du temps avant de renouer avec un comportement réellement républicain, qui ne méprise ni la France, ni ses habitants dans leur ensemble.

 

 

Vous l’aurez compris, cette affaire a pris une trop grande ampleur à cause de son traitement médiatique, mais cela aurait dû être l’occasion de rappeler l’attachement de la gauche à la nation, et personne n’a su rebondir, si ce n’est la droite qui en profita pour récupérer une nouvelle fois les dérives d’en face (et les racistes pour se permettre de nouvelles sorties honteuses). Lorsqu’il faut combattre les dérives islamistes, le communautarisme, les comportements radicalement antipatriotiques ou l’égalité dévoyée, seule la branche conservatrice de la société s’élève en général, ce qui agit inévitablement sur la psychologie des cadres et électeurs traditionnellement ancrés à gauche. Mais comme j’ai déjà pu le dire, ce n’est pas parce que le FN ou l’UMP affirme qu’il fait beau qu’il faut persister à voir de la pluie.

L’étiquette politique n’a que peu d’importance face aux idées défendues, mais cette petite mise au point était nécessaire pour moi, qui compte bien prôner la modération et le pragmatisme sociétal au sein de toutes les familles politiques à la fois.

 

Analyse de programme : #7/8, Poutou et Arthaud

 

On arrive dans notre analyse des programmes sur la partie extrême gauche de l’échiquier politique. Parce que oui, messieurs les journalistes, les seuls candidats à pouvoir briguer cette nomination sont ces deux-là.

Le fait de regrouper leur programme ne relève pas du mépris bien entendu, il s’agit juste d’aider à distinguer ces deux trublions aux engagements certains et convaincants.

Je n’ai pas beaucoup d’opinions sur eux, leur faible médiatisation n’aidant pas, mais je les trouve tous les deux intéressants en interview. Néanmoins, ils sont à mes yeux trop radicaux, et l’attitude du NPA face au communautarisme est parfois décevante. Bref, il était temps de tirer tout cela au clair.

Je me retrouve dans l’impossibilité de déterminer leur présidentiabilité, sachant qu’eux même reconnaissent être présent avant tout pour porter des idées plus que pour diriger un pays (et c’est tout à leur honneur).

 

1. Slogans 

 

Pour Poutou, il s’agit de « Nos vies, pas leurs profits », et Arthaud, « faire entendre le camp des travailleurs ». Des slogans forts et porteurs d’idées certes, mais pas à la hauteur d’une présidentielle. Le premier installe un clivage dans la société, tandis que le second limite grandement l’électorat.

 

2. Programme

 

La mesure phare commune à ces deux candidats consiste en l’interdiction des licenciements ; mesure amplement commentée. Je la trouve assez belle sur le papier, mais dans la réalité, je me demande comment cela pourrait être mis en place. Cela est possible et même envisageable pour les entreprises avec bénéfices importants, mais ça reste floue.

Autre mesure identique, la création d’emplois dans le service public. J’y suis évidemment favorable, surtout pour les secteurs vitaux.

Le Smic est réévalué à 1700€ (NPA) et 1800€ (LO), et une hausse de 300€ de tous les salaires est souhaitée. Si ces sommes permettent de vivre dignement, leur financement (surtout la hausse des salaires) demeure peu précis. Mais j’adhère à cela.

 

A. Nathalie Arthaud

 

Le programme se divisant en propositions et positions ; il sera donc question de juger les positions exprimées.

 

1° monde de l’entreprise

 

N. Arthaud prône une expropriation des entreprises des 20 plus riches du pays. C’est direct et très radical, c’est sûr. J’ai beaucoup de mal avec cette idée, bien trop confiscatoire. Néanmoins, le développement de coopératives ouvrières est souhaitable.

Le refus du système, on peut le dire, honteux, de l’actionnariat tel qu’il se présente actuellement, est une position à laquelle j’adhère.

L’expropriation des banques est par contre une mesure à laquelle je ne m’oppose pas ; la nationalisation, du moins des banques de prêt, entre tout à fait dans mes idées.

 

2° Protectionnisme

 

Lutte ouvrière est fortement opposé au protectionnisme, estimant que cela détruirait les emplois créés par des entreprises étrangères. C’est une erreur selon moi, car c’est oublier la création d’emplois provoquée, et l’adaptation de ce protectionnisme aux entreprises installées en France. (En effet, si Toyota crée des emplois en France, pourquoi une hausse du prix des importations serait plus élevée ? C’est absurde.)

De même, la souveraineté de la France est selon eux un faux problème, qui correspond à nouveau à l’exploitation des bourgeois capitalistes. Je dois avouer avoir du mal à adhérer à ces positionnements. C’est à mon avis minimiser le problème de la confiscation européenne de notre souveraineté.

 

3° violence et oppression

 

On enchaine rapidement sur une diatribe envers les forces de l’ordre, caractéristique des partis d’extrême gauche mais toujours absurde et contre-productive. L’affaire Théo, sur laquelle il conviendrait de prendre en compte l’intégralité des éléments de l’enquête, sert de prétexte à l’habituelle critique virulente de cet état policier. Si les dérives sont bien là, il conviendrait de reconnaitre le rôle républicain des forces de l’ordre, lorsque celles-ci ne fautent pas.

La lutte pour les droits des femmes est légitime ; je préfère la lutte pour l’égalité, mais soit.

 

4° immigration

 

Je pense retrouver ce positionnement au NPA, Nathalie Arthaud souhaite un accueil sans limite des migrants.

Si les conditions de migrations sont très bien identifiées, un accueil inconditionnel officiellement affirmé est assez flou. Bien sûr qu’on aurait les moyens financiers, mais pour la place, je doute qu’il soit possible de le faire pour tous.

De toute manière, il faut avant tout éviter l’appauvrissement des pays originaires des migrants, sinon l’occident représentera une forme de domination officieuse à l’encontre de ces pays.

 

5° terrorisme

 

Leurs positionnements au sujet du terrorisme produit une réflexion personnelle mitigée pour moi.

En effet, si les guerres occidentales ont pu aider à la croissance du terrorisme, il ne faudrait pas non plus occulter la violence des dérives religieuses lorsque la religion devient politique, et l’absence d’éducation convenable lorsqu’il s’agit de jeunes français perdus.

Bien évidemment, le système dans son ensemble a sa responsabilité dans cette affaire.

 

6° écologie

 

La partie écologie, assez conventionnelle par rapport aux autres programmes de gauche, est tout à fait acceptable. Pas besoin d’y revenir.

 

7° critique des autres candidats

 

Je ne parle pas beaucoup des appréciations et clivages entre candidats, mais que l’on l’inclut ces jugements de valeurs dans un programme, c’est moyen, déjà qu’il s’agit de doser cela correctement dans sa campagne. Arthaud trouve quand même le moyen de critiquer Mélenchon parce qu’il défend les intérêts de la France.

 

B. Philippe Poutou

 

1° économie et internationalisme

 

Le CDI se retrouve fortement valorisé, ce qui est assez concevable.

La retraite oscille entre 60 et 55 ans pour les boulots les plus pénibles, ce qui correspond à un idéal proche du mien.

 

Sans trop m’étonner, le NPA rejette le patriotisme économique. On appréciera néanmoins le rejet des traités de libre-échange. Mais l’idéal du « monde sans frontière » ne parle vraiment pas au républicain que je suis.

 

2° éducation et santé

 

L’université sans sélection sera sans doute un de mes combats, je soutiens cet engagement.

Sur les différentes pratiques de pédagogie, je n’ai pour l’instant que peu réfléchi à la question, et j’estime que certaines personnalités (Polony, …) sont plus qualifiées pour se prononcer.

L’accès gratuit aux soins se défend évidemment, et la création d’emploi est une nécessité dans ce secteur.

 

3° Logement et transports

 

La réquisition des logements vides est une bonne idée, et la construction de logements supplémentaires rejoint mes ambitieuses politiques d’urbanisation (envisagées depuis longtemps dans mes programmes potentiels)

Une autre idée à saluer, c’est la renationalisation des autoroutes, un des combats que je partage sans doute le plus. Enfin, la réduction de la place occupée par la voiture est aussi louable.

 

4° Ecologie et agriculture

 

Comme Arthaud, le programme est ici classique, mais plus précis, comme une lutte contre l’obsolescence programmée qui est remarquable. On notera aussi une remise en cause du système de publicité, à laquelle j’adhère assez.

Enfin, l’accès à l’eau facilité par sa transformation en service public est tout à fait bienvenu.

L’usage des produits chimiques dans l’agriculture est interdit, ce qui est une bonne chose, au même titre que le fait de privilégier circuits courts et bio.

 

5° Medias et culture

 

Un sujet peu évoqué par lutte ouvrière ; La lutte contre l’oligarchie médiatique est évidemment mentionnée, et parmi les projets culturels, on retiendra avec attention la suppression de la loi Hadopi et la réflexion sur les moyens de subsistance des artistes. Bref, assez satisfaisant là-dessus.

 

6° vie en société et sécurité

 

Les positionnements sociétaux sont peu concrets dans le programme, mais si je me fie aux doctrines du NPA depuis les années 2000, il me semble qu’ils soient très (voir trop) libéraux sur ces questions. On retiendra quand même le droit de vote des étrangers à toute élection, ce qui pour la présidentielle et les législatives me dérange assez.

Pour la défense du droit des femmes, je suis assez en accord, sauf avec un point : « l’abrogation des lois stigmatisant les femmes musulmanes ». On comprendra donc aisément leur vision de la laïcité et leur tolérance, rien d’étonnant, à la burqa et autre dérives machistes. (Ce qui est paradoxal). Cette vision se retrouvera aussi avec l’abrogation des lois anti voiles au lycée.

 

La partie sécurité est sans surprise similaire à lutte ouvrière. Si le démantèlement des BAC est tout à fait convenable (je reste mitigé, mais le raisonnement se tient), le désarmement de la police est bien trop dangereux ; il vaudrait mieux s’assurer de recruter des bons policiers.

 

Leur opposition à un service civique au nom du rejet de l’embrigadement est quant à elle assez ridicule selon moi.

 

7° démocratie et état

 

Je n’ai rien contre la radicalité, mais là, on frôle l’anarchie (c’est leur droit).

Pêle-mêle sont défendus la suppression de la présidence de la république, du Sénat, …Je crois qu’en 2012, le conseil constitutionnel était aussi concerné.

On appréciera aussi la mention du « coup d’état » du Général de Gaulle, ce à quoi je pourrais répondre que nécessité fait parfois loi.

 

3. Conclusion

 

Nous avons là deux programmes qu’il était assez judicieux de comparer. Tous deux situés à l’extrême-gauche, aux frontières entre le communisme et l’anarchisme, ces programmes me laissent assez dubitatifs. Bien trop naïfs sur les sujets sociétaux (le NPA va quand même jusqu’à insister sur la défense du communautarisme), parfois absent sur de grands domaines (quid de la culture, Mme Arthaud ?), il parait clair que j’aurai bien du mal à voter pour eux. Avant de conclure définitivement cette analyse, voici le tableau traditionnel :

 

Mme Arthaud :

 

Penser l’Europe

2,5/5

Réorganiser le travail et l’emploi

3,5/5

Une sécurité assurée

1/5

La réindustrialisation de la France et sa protection économique

2,5/5

Une réforme culturelle ambitieuse

0,5/5

Penser le défi écologique

4/5

Réguler la place des marchés financiers et des banques

2,5/2,5

Penser l’avenir spatial

0/2,5

Penser la place et le financement de l’armée française

0,5/5

Penser les relations internationales

3/5

Niveau d’absence de danger pour la France

4/5

 

Total : 23,5/50

 

M. Poutou :

 

Penser l’Europe

3/5

Réorganiser le travail et l’emploi

3,5/5

Une sécurité assurée

1/5

La réindustrialisation de la France et sa protection économique

2,5/5

Une réforme culturelle ambitieuse

3,5/5

Penser le défi écologique

4/5

Réguler la place des marchés financiers et des banques

2,5/2,5

Penser l’avenir spatial

0/2,5

Penser la place et le financement de l’armée française

0,5/5

Penser les relations internationales

3/5

Niveau d’absence de danger pour la France

3,5/5

 

Total : 26,5/50

 

On pourra constater que je suis plus proche du NPA malgré sa passion pour le délitement de la nation à travers le risque d’anarchie et le développement du communautarisme. Lutte Ouvrière avec son impasse sur la culture séduit donc moins. On appréciera leur engagement contre la finance et pour l’écologie. Mais dans les deux cas, ces partis n’auraient de réels intérêts que s’ils étaient des syndicats. Quand un programme de parti reproche à certains de lutter pour les intérêts de la France, c’est que ce programme ne peut pas prétendre gouverner un pays. Lutte ouvrière, et dans une moindre mesure, le Nouveau Parti Anticapitaliste, devraient se cantonner à ce rôle syndical car leur électorat est trop fermé par leur sectarisme et leur envie de faire perdurer une lutte des classes. En effet, si cette dernière existe, ce n’est pas une raison pour la maintenir en conservant la division de la société française.

 

critique basée sur les fichiers suivants:

projet LOfaire-entendre-le-camp-des-travailleurs-1702.pdf (1.89 Mo)

Projet NPAprogrammepoutou-2017-web-0.pdf (1.71 Mo)

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Analyse de programme : #6, Emmanuel Macron

 

Après des mois d’attentes insupportables, les journaux hantés par son visage jovial et son sourire people, le programme d’Emmanuel Macron est enfin disponible. Voici une nouvelle étape dans la campagne, où nos journaux seront désormais…hantés par son visage jovial et son sourire people… (On ne change pas une équipe qui gagne)

L’heure est donc venue d’étudier le programme de cet ancien inconnu, mais surtout ancien banquier et tout ce qui va avec…

Que penser de cet ex-ministre de l’économie donc ? Pas que du bien, voir rien de bien d’ailleurs pour ma part. Je pars avec une vision très subjective, vision que j’expliquerai en détail dans un futur billet que je m’étais promis de ne pourtant pas faire.

Aidé par son amitié avec les patrons de groupes médiatiques, Emmanuel a de quoi être satisfait question traitement de faveur, quitte à déroger aux règles électorales réformées récemment (cf. étude de la loi d’Avril 2016) ; nouveau venu en misant tout sur l’apparence, il ne m’inspire pas confiance ; à son programme de me prouver le contraire.

Question échiquier politique, on est sur du centre-droit, contrairement à ce que laissent entendre les journalistes. Et pour sa présidentiabilité :

présidentiabilité

 

1° Slogan

 

Difficile de le trouver. Serait-ce « en Marche » comme le nom de son parti ? SI c’est le cas, c’est terriblement efficace quand il s’agit d’attirer les foules naïves. « Retrouver notre esprit de conquête pour bâtir une France nouvelle » ? Dans ce cas, c’est pompeux et trop large. A vrai dire, s’il fallait trouver un slogan, je dirai plus « Macron président » car c’est uniquement ce qui transparait au premier regard…

 

2° Programme

 

A° « bien vivre de son travail et inventer de nouvelles protections »

 

Un titre amusant tant les lois Macron et El-Khomri restent dans les esprits…

On trouve tout d’abord une réduction des cotisations. Dommage qu’il n’explique pas à quoi servent ces cotisations…Une fois deux points similaires passés, nous voilà au premier point litigieux : « l’insuffisance des efforts de recherche d’emplois ou le refus d’offres raisonnables entraineront la suspension des allocations » Quelles sont les offres raisonnables ? Mystère, mais nul doute que cela s’oriente vers une dictature de l’emploi, où il faudra bosser coûte que coûte, sans prendre en compte les conséquences derrière.

On s’oriente ensuite vers une « modernisation » des espaces agricoles. Pour rappel, OGM et productivismes sont des « modernisations » agricoles…Méfiance donc.

 

B° « Libérer le travail et l’esprit d’entreprise »

 

Ou comment faire de l’œil aux start-up et aux petits entrepreneurs…

Je n’évoquerai pas la suppression du RSI, pour l’instant je n’ai pas les compétences nécessaires pour en juger.

Nouvelle baisse des cotisations sociales envisagées, rien d’étonnant. On poursuit ensuite avec une remise en cause des fondamentaux du travail, puisque un accord majoritaire ou référendum d’entreprise pourra changer l’organisation du travail ou les horaires. Absurde aux vues du partage souhaitable du temps de travail, mais bon, on parle de Macron…Néanmoins, faire figurer sur internet les règlementations est une bonne idée.

Pour clore cette partie, petite citation : « notre pays n’aime pas toujours la réussite ». Ce à quoi je répondrai « notre pays n’aime pas les gains disproportionnés qui résultent de la réussite ou de celle du précédent »

 

C° « inventer un nouveau modèle de croissance »

 

Va –t-il parler d’écologie ? On notera qu’il veut surmonter « le poids des lobbies », ce qui est hypocrite lorsqu’on sait d’où il vient et quelles ont été ses actions…

On y trouve une baisse des impôts sur les sociétés à 25%, ce qui fait de cette mesure une mesure commune avec Jean Luc Mélenchon (pour l’anecdote).

La volonté d’améliorer les logements est appréciable, moi-même je suis favorable à un plan de rénovation ambitieux.

L’introduction du bio et des règles locavores dans les cantines est bien, mais on sent qu’il ne se mouille pas trop, avec 50% des produits sur 5 ans.

Le reste des mesures est un ensemble de propositions vagues sans grand intérêt. L’encouragement presque pathologique à la concurrence viendra conclure cette partie.

 

D° « les mêmes règles pour tous »

 

Le système envisagé pour les retraites est un système de retraite par point, ce qui donne des situations financières instables pour les futurs retraités.

On a ensuite une affirmation de la lutte pour l’égalité homme-femme, rien à redire. On trouve aussi un volet étonnant sur la taxation des groupes d’internet et la lutte contre la fraude fiscale. Venant de sa part, je dois avouer qu’il me surprend. Enfin, la modération des travailleurs détachés est une idée peu originale mais bonne cependant.

 

E° «un état qui protège »

 

La création de 10000 postes de policiers et gendarmes est appréciable ; néanmoins, appelons un chat un chat : la police de sécurité quotidienne, c’est un terme plus ronflant pour police de proximité. Je salut cependant la mesure.

L’interdiction de fréquentation de lieux des délits pour les acteurs de ces derniers est une idée qui se défend ; je suis assez partagé sur la question.

Quelques lieux communs sont à noter ; comme souvent, les candidats demandent des mesures déjà en place (sanctions des incivilités). La modernisation de l’armée est la bienvenue ; la création de 5000 garde-côtes européens sans doute aussi. Néanmoins, je me permets de douter de l’affirmation comme quoi la sécurité serait la première de nos libertés ; surtout venant d’un ministre dont le gouvernement a très mal géré l’équilibre sécurité-liberté…

 

F° « les mêmes chances pour tous nos enfants »

 

L’interdiction des téléphones portables en primaire et sixième (dans les enceintes) est une idée originale (de mon temps, on y pensait même pas en primaire au passage) mais délicate à traiter ; de mon point de vue, lorsqu’il s’agit du collège, c’est à lui de gérer cela.

Les moyens mis en ZEP semblent bien en apparence, mais est-ce vraiment un problème réglable comme cela ; je suis divisé là-dessus.

Le retour de l’enseignement gréco-latin est à souligner avec soulagement.

Il propose une réforme du bac ; c’est son droit ; mais les idées avancées sont selon moi mauvaises car peu efficaces : quatre matières uniquement validées par examen final. Le reste dépendrait donc du niveau du lycée.

De même, l’autonomie accordée aux universités n’est pas une bonne chose, entrainant déséquilibres divers et variés.

La construction de logements pour les jeunes est évoquée, mais pas le financement. Enfin, deux mesures qui partent d’une bonne intention : l’ouverture élargie des bibliothèques et un chèque culture de 500€. En effet, c’est discutable pour l’un vis-à-vis des salariés et pour l’autre vis-à-vis du financement. Il semblerait que la région est plus à même de satisfaire ce genre d’innovations culturelles.

 

G° « fier d’être français, exigence et bienveillance »

 

(Un titre un peu long)

Une mesure que je trouve bienvenue mais qui ne fera pas que des heureux : un enseignement de culture religieuse (à peu près), ce qui se rattache à ce qu’on trouve en Alsace-Moselle. Très bonne idée pour encourager la modération religieuse et la tolérance.

Le démantèlement de certaines associations religieuses est envisagé ; s’il s’agit d’organismes comme le Collectif contre l’Islamophobie ou le PIR, j’y suis très favorable.

Sur les réfugiés, la condition de la maitrise de la langue française est bien, mais ça manque de nuances entre immigrés économiques et réfugiés politiques.

Enfin, la lutte contre la discrimination ne me parait pas efficace ; l’intention y est mais risque d’être sans effet.

 

H° « une Europe protectrice et à la hauteur de nos économies »

 

Venant de la part de quelqu’un plus que favorable au CETA, je me permets de douter…

Sachant que Macron est un européiste convaincu, cette partie est à prendre avec des pincettes. De manière générale, l’idée d’un marché unique revient souvent ; inutile d’y revenir.

Néanmoins, il prône une Europe de la défense, à laquelle je reste opposé tant les circonstances et les attitudes belliqueuses de l’UE demeurent préoccupantes. (Conflit avec la Russie notamment)

Enfin, il propose de donner la parole au peuple, ce qui au regard de ses prises de position, me fait doucement rigoler ; entre autre, favorable à une absence de dialogues pour le CETA. On sent poindre un projet européen dans son programme, que les états membres ne pourront pas « bloquer » comme précisé dans la dernière mesure.

 

I° « faire plus pour ceux qui ont moins »

 

On dénombre tout d’abord de légères hausses pour le minimum vieillesse et l’allocation adulte handicapé. Cela s’accompagne d’une meilleure prise en charge des montures et prothèses à la fin du quinquennat, ce qui manque cruellement de détail pour le coup.

La création d’un service sanitaire part d’une bonne intention, mais je trouve cela superflu.

Un plan d’investissement santé est mentionné, mais sans plus de détails.

 

J° « Rendre la vie plus facile aux français »

 

Ça sent l’ensemble de mesures juste prévues pour faire vendre un programme…

Et on commence fort avec un droit à l’erreur, adoucissant les peines pour des fautes commises au sein de l’entreprise ou dans la vie de tous les jours ; cela pose problème à terme, puisque cela pourrait s’étendre à des domaines plus litigieux…

On saluera la numérisation de l’administration, mais en rappelant que pour beaucoup, le déplacement reste en vigueur comme seul moyen ; d’ailleurs, le contact humain est aussi souhaitable.

Questions normes, la France se calquerait sur l’UE, ce qui laisse la porte ouverte à tout et n’importe quoi.

Les pouvoirs publics dépendraient d’un rapport de qualité basé sur la satisfaction des citoyens, ce qui permettrait là aussi des dérives ; on pourrait imaginer des parents n’éduquant pas leurs enfants se retourner contre l’école lorsque celle-ci refuse de jouer le rôle des parents.

Enfin, la modification de certains jugements va dans le sens d’un « tout-au-numérique » qui pourrait nous jouer un mauvais tour…(Décision rendue en ligne ??)

 

K° « une démocratie rénovée »

 

Fort amusant de le voir parler démocratie lorsqu’il bénéficie autant de la corruption morale des média de masse…Cette hypocrisie se retrouve lorsqu’il veut combattre les conflits d’intérêts, lui qui a favorisé ses amis de la finance pendant ses fonctions élyséennes…

Les objectifs de moralisations sont sinon les bienvenus, évidemment. Le respect de la parité (tout dépend de la manière dont c’est fait) est inscrit, mais il me semble que ce soit déjà le cas en principe.

Mesure à pointer du doigt, la procédure d’urgence deviendrait la norme pour les textes législatifs, ce qui pose problème d’un point de vue démocratique, car diminue la discussion en accélérant le processus.

Enfin, on notera qu’il ne se mouille pas trop sur l’aspect référendaire de la démocratie ; laissant place à quelques suggestions sans grande conviction.

 

L° « les territoires qui font notre France »

 

L’exonération de la taxe d’habitation avait fait parlé d’elle, je préfère prévenir que c’est une mesure « populiste » (si on se base sur l’usage de ce mot dans les média), destinée à attirer des électeurs, mais qu’elle est inconsciente et dénuée de solution financière du point de vue des communes.

La fibre sur tout le territoire, pourquoi pas, si les financements le permettent évidemment.

La réduction du mille-feuille administratif, par contre, me pose problème comme toujours.

Le programme entretient le flou au niveau politique de transport, je préfère donc prévenir que la SNCF sera peut-être privatisée au cours de ce mandat, et qu’il y sera évidemment favorable. (Déduction personnelle)

Le plan de transition agricole est aussi peu développée, présentant des idées générales qui peuvent tout aussi bien favoriser l’agriculture productiviste que bio…

Enfin, un paragraphe sur l’Outre-mer clôt cette partie, mais sans grande mesure concrète à mes yeux.

 

M° Ajout aux regards des détails donnés

 

Etant donné le manque de détails sur certaines mesures, je parlerai ici de ce qui est envisagé mais non disponible sur la plaquette :

 

120000 postes de fonctionnaires seront supprimés, essentiellement fonctionnaires d’état et territoriaux ; peu précis donc mais rien de surprenant. (Et je n’y suis pas favorable)

 

L’ISF ne touchera plus les actions et autres titres, et la création d’un autre impôt pour pallier à ce manque à gagner ne me dit rien qui vaille ; visiblement, la politique fiscale ne sera pas assez en défaveur de ce genre de spéculations…

 

3° Conclusion

 

Un programme dense, mais paradoxalement pas assez précis. Plus que jamais les positions et antécédents d’un candidat auront été nécessaires pour comprendre la ligne directrice du programme.

Avant tout chose, on pourra noter un pan culturel assez étonnant de la part d’un néolibéral, et il en est de même pour la partie écologie, qui demeure cependant peu ambitieuse.

En général, la plupart des mesures annoncées sont prévues pour plaire avant d’être exécutées comme l’exonération de taxe d’habitation. On notera aussi que le chiffrement reste vague, ce qui est assez « gonflé » si je puis dire, lorsque l’on attend autant de temps avant de sortir son programme.

Enfin, l’état se trouve parfois mis à l’écart, rien d’étonnant, et les conséquences financières de certaines idées sont éclipsées (baisse des cotisations, …) Si tous les sujets ont été traités, on remarquera que le domaine de l’entreprise ressort essentiellement du programme ; encore une fois rien d’étrange ici. Mais cela conduit toujours aux mêmes conclusions : moins d’état, plus d’initiatives personnelles, ce qui a mes yeux diminue la cohérence et l’unité de la république. Avant de passer au tableau, je déplorerai aussi la faiblesse des réformes institutionnelles, hormis les habituelles diminutions d’élus et la soi-disant lutte en faveur de l’honnêteté des élus.

 

 

Penser l’Europe

2,5/5

Réorganiser le travail et l’emploi

2,5/5

Une sécurité assurée

3/5

La réindustrialisation de la France et sa protection économique

2,5/5

Une réforme culturelle ambitieuse

3/5

Penser le défi écologique

3/5

Réguler la place des marchés financiers et des banques

0/2,5

Penser l’avenir spatial

0/2,5

Penser la place et le financement de l’armée française

2,5/5

Penser les relations internationales

2/5

Niveau d’absence de danger pour la France

4/5

 

Total : 25/ 50

 

Pour conclure, on pourra constater plusieurs points à retenir du programme d’Emmanuel Macron : Si le volet économique semble plus « soft » qu’il ne promettait de l’être, il ne faut pas oublier que monsieur Macron est l’un des investigateurs des lois Macron et El-Khomri. Il ne faut pas oublier non plus que les exigences européennes sont tout à fait satisfaites dans ce programme, ce qui en plus d’être inquiétant pour notre souveraineté, laisse entendre qu’il y a des objectifs officieux derrière chaque mesure. On pourra aussi rappeler qu’il est très favorable au CETA et aux privatisations nombreuses. (Cars Macron, …) Bref, rien d’étonnant de manière générale, et une belle démonstration de social-néolibéralisme, qui ne me pousse pas  à voter pour lui, que ce soit au premier ou au second tour.

 

 

 

 

 

Avis d’actualité : #1, laïcité et religions

 

Mon principal point de désaccord avec la gauche semble être la notion de laïcité. Là-dessus, sans doute du fait de mes racines catholiques ou que sais-je encore, j’ai souvent une position plus nuancée, et plusieurs évènements récent m’ont suggéré de remettre le sujet sur la table. (On ne peut pas dire que j’ai été généreux en sujets sur la religion)

Autant le dire tout de suite, J’essayerai de parler du port du voile le moins possible ; j’ai rarement vu un thème divisant autant, donc je le limiterai à un des points évoqués.

A noter aussi que pour plus de clartés, je fais pour une fois appel à des parties titrées. Bref, voici donc un aperçu de mes positions sur le sujet :

 

L’exception du Concordat

Je l’ai souvent évoqué, je suis Alsacien, et ce depuis fort longtemps. Et comme tout alsacien (ou une bonne partie) je suis assez attaché au Concordat, qui depuis Napoléon détermine les rapports entre religion et état au sein de ma région et de la Moselle.

Ce concordat fait souvent l’objet de critiques, et parfois à raison : tout d’abord, il s’agit là d’une exception en France, qui instaure donc une certaine inégalité entre les citoyens ; ensuite, il s’agit clairement d’une dérogation au principe de laïcité. Dans les faits, les prêtres sont subventionnés par l’état, et il existe un enseignement de culture religieuse au sein des établissements. Enfin, nous avons deux jours fériés en plus. (Cela ne nous empêche pas d’être plus productifs et moins absents au travail au passage)

Bref, la proposition de Jean Luc Mélenchon de supprimer le Concordat m’a divisé sur le coup. Je savais qu’il n’escomptait pas supprimer les exceptions sociales d’Alsace-Moselle, contrairement à ce qui était répandu aveuglement par les média, mais l’idée que le Concordat soit supprimé me dérangeait. Pourtant, d’un point de vue légal, il devait l’être. Au nom de quoi devrions-nous avoir un régime différent des autres, alors que celui-ci ne reconnait pas une loi de la république ? Après réflexion, je reste donc partagé, mais considère que c’est de bon droit de supprimer cette exception. Personnellement, j’aurai étendu à toute la France la culture religieuse, qui permettrait sans doute de limiter les risques de méconnaissance de la religion qui conduisent au terrorisme et au fanatisme.

 

L’affaire d’un voile

Depuis longtemps opposé au port du voile (foulard excepté) principalement pour des raisons d’opposition au communautarisme, j’essaye depuis un an de ne plus en parler, afin d’éviter un conflit que je sais inévitable. Pourtant, je suis loin de pratiquer la langue de bois, mais c’est un compromis que j’ai tenté de respecter.

Hélas, l’actualité passe son temps à rappeler à quel point ce sujet divise. En ce mois de Février, c’est Marine le Pen qui rappelle cela. En voyage au Liban, elle refuse de porter le voile pour rencontrer le Grand Mufti. Et voilà qu’une part de la gauche se met à la critiquer pour ça ; à croire qu’il s’agirait d’un incident diplomatique. Si l’objectif était d’affirmer ses positions sur le sujet et de faire parler d’elle, c’est réussi. On oublie aussi que Michelle Obama s’était retrouvée dans la même situation sans qu’il y ait un tel scandale.

Loin de moi l’idée de la défendre sur de nombreux sujets, mais elle a eu ici raison (bien qu’elle connaissait les conditions encadrant la rencontre) de refuser. Ce vêtement, que plusieurs religions se sont appropriées en sombrant dans le matérialisme, n’a pas à être imposé à quelqu’un qui ne pratique pas la religion à laquelle il est associé. C’est une question d’honnêteté.

Tout ça pour dire que si la religion se veut rassembleuse, le voile a pour particularité de drôlement fracturer la société, tel un fer de lance du communautarisme.

 

Le projet absurde de Terra Nova

J’en viens maintenant à cette information, qui m’a poussé à écrire cet article : le projet totalement inconscient du lobby Terra Nova.

Motivé officiellement par un objectif d’égalité, cet ensemble de propositions prône la création d’un jour férié pour les juifs et un pour les musulmans, supprimant les lundis de Pâques et Pentecôte.

En dehors du fait que ces idées ne viennent même pas directement des milieux religieux (si ce n’est les frères musulmans), il s’agirait là d’une véritable dérogation au principe de laïcité (j’y reviendrai) et d’un motif suffisant pour à nouveau diviser les français. Anticléricaux virulents, fondamentalistes de tout bord, bienpensants (on m’a dit que c’était  un terme d’extrême-droite, à vous de trouver comment le remplacer) et citoyens lambda se verraient ainsi confrontés à une nouvelle polémique provoquée inutilement.

D’un point de vue technique, ces mesures seraient inapplicables : qui en profiterait ? Les principaux concernés ou tous les citoyens ?

Au regard des pratiques internationales, cela pourrait nous rapprocher des sociétés anglo-saxonnes fragmentées, où chaque religion pourrait imposer sa vision étriquée de la liberté de pensée.

Enfin, cela fera le lien avec le point suivant, ces deux jours fériés équivaudraient à reconnaitre explicitement les cultes juifs et musulmans.

 

Pratiques religieuses et pratiques culturelles

Sans doute née avec les polémiques au sujet des crèches, le débat sur les racines chrétiennes de la France persiste et se rappelle à nous avec le projet de Terra Nova.

En effet, il est courant d’affirmer que la France est un pays de racines chrétiennes, ce que je nuancerai en affirmant que parmi les nombreuses racines de la France, la chrétienté occupe une place de choix. C’est d’ailleurs en partant de ce principe que je considère que les crèches se contentent de faire référence aux origines chrétiennes de notre manière de célébrer Noël, et ne représentent pas un prosélytisme d’état. Il faut dire que la décision de retirer l’arche « Christkindelsmärik » (que l’on pourrait envisager comme marché du petit jésus) du marché de Noël de Strasbourg m’avait assez agacé.

Le rapport avec l’actualité, c’est que nos jours fériés en rapport avec des fêtes religieuses sont des éléments qui s’intègrent dans la tradition culturelle française ; ils sont donc intangibles (car sans danger pour personne contrairement à d’autres traditions) et ont toute leur place dans le cadre de la loi de 1905. Par conséquent, si l’Islam ou le judaïsme avaient acquis une influence assez importante pour avoir un impact sans précédent sur la culture française, on aurait pu envisager un jour férié (sans pour autant supprimer les autres). Mais bien que l’Islam et le judaïsme fassent parti du paysage français actuel, ils ne sont pas pour autant des racines culturelles du pays. Et vouloir leur accorder un jour férié n’est donc pas possible sous le régime de la loi de 1905.

 

Loi inadaptée et pratiques officielles litigieuses

Dernier point que j’aimerai aborder, la vieillesse de la loi de 1905 est sans doute un handicap pour la défense d’une laïcité lucide et républicaine. Elle a déjà fêté son siècle d’existence, et devrait pourtant s’appliquer à une situation loin d’être identique à celle de la troisième république. C’est tout simplement absurde. En 1905, pouvait-on imaginer le développement de communautarismes religieux divers au sein de notre république ? Avions-nous alors le recul nécessaire pour envisager tous les problèmes en lien avec la religion lorsqu’elle s’immisce dans la vie publique ? J’en doute fort. M’est avis qu’il serait temps de refonder une loi sur la laïcité, ancrée dans le 21ème siècle.

De même, si nos hommes politiques sont prompts à défendre cette loi, je les entends moins lorsqu’au sein de la classe politique, la religion se mêle aux pratiques. A croire qu’il n’y a que moi que le terme « chrétien-démocrate » dérange (alors que je me revendique sans problème de la chrétienté). Ou lorsque le Front National défend une laïcité à deux vitesses par exemple. Cette loi serait-elle donc si mal comprise ?

Enfin, comment ne pas oublier la présence de François Hollande en tant que chef d’état au diner du CRIF, qui demeure quand même une institution juive avant tout ? Là aussi, le principe de laïcité est à revoir. Je veux bien passer sur l’octroi de titres honorifiques à vocation religieuse (chanoine de Latran), mais pour autant, être présent à la réunion d’institutions juives, musulmanes, chrétiennes, bouddhistes ou même jediistes constitue pour moi une faute déontologique pour un chef d’état.

 

 

Bref, pour conclure, je dirais que chacun peut avoir sa définition de la laïcité, mais que certains principes sont difficilement remis en cause. Il ne faut pas occulter les racines chrétiennes de la France, mais pour autant, il n’est pas question que la religion se mêle de la vie politique, comme elle a pu le faire lors du mariage pour tous (autre triste épisode de division de la France) ou sur des questions comme l’avortement ou la liberté de pensée. Tout est donc question de nuance, et je ne saurai tolérer les excès ou de laïcité (sombrant dans l’anticléricalisme) ou de religion (sombrant dans le communautarisme). Il s’agit avant tout d’avoir une société unie, alors tâchons d’éviter les divisions inutiles.

 

 

Mensonges politiciens et vocabulaire pernicieux, la malhonnêteté dans toute sa splendeur

Afin de rajouter ma pierre à l’édifice de la critique des mensonges en politique, débutée par Marianne la semaine passée, j’ai souhaité dresser un état des lieux de la malhonnêteté chez nous et ailleurs.

Je serai bien naïf de présenter la malhonnêteté comme un mal exclusif au 21ème siècle. Celle-ci semble être indissociable de l’être humain, que ce soit par l’usage d’arguments fallacieux justifiant des condamnations à mort ou par une réappropriation de faits historiques arrangé pour expliquer tel acte. Mais si à travers la corruption et le trafic d’influence, cette malhonnêteté semble évidente, il est bon de rappeler aussi le pouvoir des mots, qui contribue grandement aux manipulations du système, et tout autant dénué d’honnêteté.

 

Récemment, le trucage des primaires de la belle alliance a démontré qu’aucun parti n’était à l’abri de la triche électorale. Pour rappel, le Conseil Constitutionnel avait fermé les yeux sur certains aspects de la campagne présidentielle de 1995 qui témoignaient d’un financement fort litigieux pour monsieur Balladur. La campagne d’un certain Nicolas S. en 2007 avait bénéficié de son côté de financements libyens comme ont pu le confirmer des responsables libyens. A vous de le rattacher à la campagne française en Libye si cela vous chante…

Du côté de l’UMP toujours, on pourra rappeler les nombreuses casseroles des Balkany, qui malgré la présomption d’innocence, sont à mes yeux un exemple flagrant de malhonnêteté.

On pourrait ensuite penser que la gauche, ou du moins les partis qui s’en réclament, sont plutôt épargnés par ces tracas. Même si cela pourrait s’expliquer par leur absence courante des sphères du pouvoir, nul doute qu’en creusant un peu, on trouvera de quoi remplir des articles entiers. La désastreuse gestion de cette désastreuse primaire le démontre aujourd’hui, avec une volonté de mentir sur les chiffres pour conforter l’opinion avec un apparent succès pour cette primaire, ce qui est évidemment faux. Si la volonté d’exclure Manuel Valls est bien là, on se rapproche plus d’un petit million de participants qu’autre chose.

 

Dans un milieu un peu moins politisé mais tout autant corrompu, le monde de la finance et des grandes entreprises aurait bien du mal à montrer patte blanche. L’affaire Tapie, qui défrayera la chronique jusqu’à survivre à ses protagonistes sans que l’on en trouve le fin mot, nous montre bien que malgré l’action de la justice, force est de constater que certains bénéficient d’une impunité que d’autres convoitent à juste titre. Alors qu’un citoyen accueille des réfugiés et se voit lourdement sanctionné, une citoyenne est reconnue coupable de négligence, et on s’arrêtera là, parce qu’il n’y aura pas plus de conséquences. Une négligence avec cinq zéros certes, mais lorsque l’on travaille dans un des organismes les moins aptes à représenter la grandeur humaine, il est bien dur de se voir sanctionné justement.

Je pourrai aussi m’étendre longuement sur l’évasion fiscale de grandes entreprises, qui réalisent des bénéfices faramineux dans des paradis fiscaux mais de grandes pertes en France. On voit ici que « l’assistanat » qui concerne « bon nombre » de nos chômeurs fait pâle figure à côté de cette lâcheté financière à grande échelle.

 

Enfin, il est intéressant de démontrer qu’il ne suffit pas de plaider la transparence pour être honnête. Si monsieur Fillon n’avait pas eu de cesse de rappeler sa probité contrairement à d’autres, peut-être que cette tradition des emplois fictifs ne lui serait pas tombé dessus avec autant de violence. Il continue de clamer son innocence, certes, mais avec des propos incohérents qui ne laissent aucun doute à ce sujet.

Néanmoins, je suis étonné que l’autre chevalier (faussement) blanc de la politique, à savoir le Front National, ait échappé à l’opprobre populaire quant à son actualité financière. Pour rappel, ils doivent actuellement une somme importante au Parlement européen, pour des fraudes qui semblaient pourtant inconnues de ce parti si exemplaire…  

Dernier exemple, et pas des moindres, monsieur Macron, s’il semble éloigné de ce système de corruption, demeure entouré de soupçons importants quant au financement de sa campagne (sachant que ses soutiens sont souvent de généreux millionnaires, cela n’a rien de surprenant)

 

En guise d’introduction pour le vocabulaire mensonger, je pense qu’un rappel du mensonge le plus dangereux de la Vème république est ici nécessaire.

Ce mensonge, c’est la justification du mépris des promesses électorales. Monsieur Hollande, qui ne doit sa place que grâce à la maladresse de monsieur Strauss-Kahn, avait un programme à l’origine. Difficile de s’en rappeler. Il voulait lutter contre la finance il me semble. Il était de gauche il me semble aussi…Bref, voilà de biens gros mensonges, qui pourtant sont justifiés par la raison suivante : il n’y avait pas d’autres choix ! Une fois au pouvoir, la « réalité » des choses s’imposerait, et tout programme « irréaliste » (comprenez ici non-conventionnels et souvent de gauche) doit s’effacer pour laisser place à l’efficacité de notre bon vieux système néolibéral.

C’est une malhonnêteté gorgée de mépris. Reflet du « TINA » de la catastrophe britannique Thatcher, ce mode de pensée est dangereux. Il légitime à terme la fin de toute démocratie ; à quoi bon voter puisqu’un seul programme est « applicable » ? L’oligarchie dans toute sa splendeur.

 

Ainsi, les mots ont un pouvoir, et dans notre cas, un pouvoir de nuisance.

Dans un futur peut être proche, j’envisage d’écrire un dictionnaire pour décrypter le langage oligarchique ; considérer ceci comme un préambule.

L’usage de termes tels que « réalisme », « utopie » et autres renvoie souvent à un sentiment d’efficacité politique. Mais dans ce cas précis, le réalisme témoigne d’œillères facilement repérables. Un programme est qualifié d’utopique s’il a le malheur d’apporter l’espoir et une vision ambitieuse pour notre futur, souvent à long terme. Mais en quoi un programme efficace sur le plan strictement financier à court terme, peut-il se targuer d’être réaliste ? Il n’englobe qu’une partie de la réalité, un aspect mécanique et dénué d’humanité. Parler de réalisme est un mensonge. Et évoquer l’utopie en tant que programme méprisable l’est tout autant.

 

Un autre élément de langage mériterait que l’on s’y attarde, c’est le qualificatif d’extrême gauche. Aux yeux de la pensée générale, l’extrême gauche renvoie au chaos, à la révolution violente et à l’anarchie. On pense au communisme, soi-disant auteur de millions de mort (il faudrait parler de Stalinisme, non pas de communisme) à Chavez, Cuba (où les pauvres ont un toit, une éducation et l’accès à la santé) mais rien de bien positif. Parmi ces clichés, certains sont proches de la réalité ; le NPA, allié provisoire du communautarisme et du PIR, provoquerait ainsi par sa naïveté un morcellement de la république. Mais de manière générale, le terme « extrême-gauche » est simplement le synonyme de désastre, quand celui de gauche renvoi uniquement  à l’absence de réalisme. Il fut un temps, mais cela se trouve légèrement réduit, Jean-Luc Mélenchon était perçu comme un extrémiste de gauche. Lorsque l’on compare son programme avec d’autres à gauche, on se rend pourtant vite compte que ce n’est pas le cas. Inversement, on associe automatiquement Manuel Valls à gauche, alors que le PS gouvernemental n’avait de gauche que son attachement au mariage pour tous (belle excuse par la suite). Macron se retrouve aussi dans ce cas. (J’y reviendrai). On associe donc le désastre de ce quinquennat à toute la gauche, ce qui décrédibilise pas mal de partis. Telle une malédiction, les partis de gauche se retrouvent ainsi poursuivis par un bilan qu’ils n’ont pas souhaité.

 

L’exception Macron introduit de son côté l’usage dévoyé du champ lexical de la modernité. « Progressisme », « gauche moderne », tout est prétexte pour glorifier le néolibéralisme qui s’ancrerait dans notre siècle. Puisque la droite ne fait plus vendre, autant essayer de vendre une branche dissidente de la gauche, qui ne vivrait plus dans le passé. Les idées de programme social et de loisirs sont fondues dans un mélange de politiques pseudo-vieillissantes, qui devrait rester au 20ème siècle. Ne compte désormais plus que la déstructuration et l’individualisation de la société, qui sont pourtant des idées remontant au moyen-âge. Cette « modernisation » passe aussi par la réduction de la part démocratique de l’oligarchie (Cf. loi Urvoas), ce qui associé au TINA semble en dire long sur les intentions de l’oligarchie : la démocratie est une idée d’un autre temps.

 

Enfin, dernier point sur le mauvais usage des termes, le vocabulaire journalistique. Deux exemples ici, concernant chacun un des dirigeants les plus controversés actuellement.

En Russie, une loi, portée par un député femme (cela a son importance) et s’inscrivant dans la tradition conservatrice de la société russe, dépénaliserait les violences domestiques. Traduction telle qu’elle est perçue par la société : la Russie (et donc Poutine, ne soyons pas naïf) autorise les violences domestiques.

Pourtant, si on creuse un peu, on se rend compte que la loi sanctionne uniquement moins sévèrement les parents auteurs de violence au sein de leur foyer. Les précédentes lois, plus sévères qu’en France il me semble, ont donc été « adoucies ». Il est évident que cette loi témoigne d’idées conservatrices, mais moins qu’elles n’y paraissent.

Autre pays, autre cas, les actions de monsieur Trump. Je vais rapidement passé sur les manifestations contre des résultats démocratiques (qui n’ont rien de légitime). Cet homme, que l’on peut aisément critiquer sur de nombreux aspects, fait l’objet de la plus grande campagne de « bashing » qui m’ait été donné de voir, loin devant celle qui visait François Hollande à son investiture. Je trouve cela exécrable, car si un homme politique peut être critiqué pour ses idées, il n’est pas question pour autant de contester son élection si elle a lieu dans les règles. Bref. A la surprise générale, il début l’application de ses promesses, ce qui surprend évidemment bon nombre de gens dans le monde, la classe politique n’adoptant que rarement ce comportement. Et c’est là que l’usage des termes devient mensonger. Il suspend l’aide financière à l’IVG, le voilà accusé de supprimer le droit à l’IVG. (Ce décret ne demeure pas moins honteux, certes). Plus récemment, il interdit l’accès au territoire américain aux musulmans de pays en lien avec le terrorisme (excepté l’Arabie Saoudite étrangement), et cela se transforme rapidement en « Trump interdit l’accès aux USA aux musulmans » ce qui ne signifie pas la même chose. La mesure ici citée, si elle demeure absurde et méprisable, suit néanmoins une certaine logique, illustrant un raccourci communément fait par un grand nombre de gens. Mais un musulman d’Europe devrait, pour l’instant, pouvoir entrer aux USA.

Il s’agit là d’une relecture de l’information par les média, qui à travers le prisme de la subjectivité, répandent une actualité déformée et donc malhonnête.

 

Lorsque l’on évoque le manque d’honnêteté actuellement, la classe politique est la première concernée, marquée par tellement d’affaires de corruption et de magouilles financières que l’on pourrait trouver la malhonnêteté comme composante de son ADN. Les grandes entreprises ne sont pas en reste non plus, et je n’ai pas abordé ici le Lobbying des grandes industries, auquel s’ajoute souvent la corruption de politiques européens (Exemple, messieurs Barroso ou Juncker). Enfin, à travers les média et le commentaire politique (Monsieur Fillon classant ainsi à tort le Front National à gauche), l’oligarchie répand un mauvais usage des termes pour satisfaire ses ambitions, quitte à se mentir à soi-même. La dernière mode à cet effet, c’est de se déclarer antisystème. Manuel Valls serai antisystème, Macron de même, même Marine le Pen. Ce serait amusant à constater, si seulement personne ne tombait dans le panneau. Mais les pouvoirs de persuasion sont tels qu’une manipulation est vite arrivée.

Les mots ont leur importance, les actes aussi. A l’approche d’une présidentielle qui s’annonce aussi catastrophique que celle des USA, il est plus qu’urgent d’insister sur ces aspects de la politique.

 

 

Complotistes absolus et gauche anti-complotisme, les idiots utiles de l’oligarchie

 

Il y a environ un an, je publiais un de mes premiers articles, traitant des erreurs comportementales vis-à-vis du complotisme, que ce soit ceux qui en voient partout ou ceux qui en voient nulle part.

Aujourd’hui, ma position reste inchangée, mais j’ai plus de vécu pour en parler, aussi je me permets de mettre à jour cet article, renommé à l’occasion.

 

Le trio gagnant du complotisme, trois boucs émissaires

 

Histoire d’être bien au point sur le terme, ce que moi j’appelle complotiste est une définition bien précise. Ce n’est pas seulement quelqu’un qui voit des complots ci et là, à la limite, il fait et pense ce qu’il veut ; non, un complotiste pour moi rajoute une dimension arrogante à ses propos, en se positionnant comme détenteur de l’unique vérité et considérant les autres comme des moutons. Or, s’il est possible qu’il ait raison sur certains sujets (j’y reviendrai), force est de constater que cette méthode est contre-productive, et qu’il convient de qualifier les autres de naïfs qu’une fois leur entêtement avéré. (Sur des sujets qui valent le coup d’être débattus).

 

J’ai personnellement identifié trois figures associées de manière récurrente aux potentiels complots. Tout d’abord, Les francs-maçons.

Je ne cache pas ma passion pour l’ésotérisme. Parler de francs-maçons m’a toujours tenu à cœur. Pour rappel, il s’agit d’une organisation secrète (dans le sens où ses actes ne sont pas publics) œuvrant pour le développement et le progrès de l’humanité. S’il s’agit réellement de ces objectifs de vie, le danger n’est pas de ce côté. Pourtant, nombreux ont été les gens à se lancer dans une chasse aux sorcières, tels les nazis et les vichystes pendant la seconde guerre mondiale, pour en finir avec le grand complot des loges. Associés à tort à un laïcisme acharné, à la limite de l’anticléricalisme, ils sont pointés du doigt dès qu’il s’agit de parler politique, et cela me désole. L’exemple le plus frappant reste Jean-Luc Mélenchon. Difficile d’ignorer le soutien que je lui apporte, un soutien cependant modéré et qui ne doit pas vous empêcher de vous renseigner par vous-même. Bref, beaucoup de ses détracteurs trouvent comme défaut à JLM son appartenance à une loge maçonnique. Cela est purement risible pour deux raisons ; il n’a jamais été très impliqué dans la Franc-maçonnerie, et son appartenance ne conditionne que faiblement son programme politique.

En effet, nombreux sont les hommes politiques à être franc-maçon, comme une bonne moitié du gouvernement Valls (lui le premier, et bien plus assidu que monsieur Mélenchon) ou encore Gilbert Collard. On constate ainsi une diversité d’opinions politiques, qui pourtant convergeraient toutes vers les loges maçonniques d’Orient et d’Occident ? Cela nous amène à deux conclusions : ou la défense d’idéologies différentes n’est qu’une façade, ou l’influence de la franc-maçonnerie est à relativiser. De mon point de vue, c’est clairement du côté de la seconde option que je me pencherai. En effet, je vois la franc-maçonnerie comme un simple club de lecture : trois hommes, qu’on nommera George, Benjamin et Wolfgang, sont des amateurs de lecture. Par des contacts, ils sont amenés à rejoindre un club de lecture. Pourtant, George préfère la lecture politique alors que Benjamin est plus porté sur les sciences, et Wolfgang la musique. Un jour, une bibliothèque prestigieuse propose trois places pour s’inscrire. Le club suggèrera alors George, Benjamin et Wolfgang. En dehors de l’apparent pistonnage, qui se pratique en effet par la franc-maçonnerie dans une moindre mesure, ce que démontre cet exemple reste surtout qu’un intérêt commun entre plusieurs personnes ne peut pas pour autant témoigner d’une convergence d’opinions. La place qu’occupe la franc-maçonnerie, essentiellement la loge du Grand Orient de France, dans la vie politique française, se cantonne selon moi à du pistonnage comme on en voit partout, et à une logique simple à comprendre : puisque les objectifs premiers de la franc-maçonnerie relèvent du futur de l’humanité, il est normal que leurs membres soient amenés à faire de la politique (et inversement). Après, si l’on se base sur les agissements de francs-maçons comme Manuel Valls, on peut constater que certains ont largement dévoyé les objectifs qui devaient être les leurs.

 

Les seconds choux gras des complotistes sont sans doute les sionistes. Par ce terme à l’utilisation volontairement floue sont désignés les partisans de la création d’un état d’Israël, et plus particulièrement du lobby sioniste, qui manipulerait les états pour que leur Terre promise leur soit enfin acquise.

La question israélienne est délicate. Ici aussi, plusieurs avis sur la question sont courants, et pour ma part, si les israéliens ont droit à un état, les palestiniens aussi, et de manière beaucoup plus légitime. Depuis la restructuration du Moyen-Orient par les britanniques et les occidentaux en général, c’est un bazar complet que cette zone du monde, et l’Etat d’Israël, parasité par des extrémistes religieux ou politiques (le Likoud et cette calamité diplomatique qu’est Benjamin Netanyahou) se met souvent tout le monde à dos (et lorsqu’il s’agit d’une énième expansion en Jordanie, la critique est amplement justifiée). Il existe donc un lobby, essentiellement aux Etats-Unis, qui défend coûte que coûte l’expansionnisme (certains petits malins remarqueront la proximité des termes) d’Israël. Une théorie courante veut que depuis bien longtemps, ces sionistes tireraient les ficelles du monde. Les théories abjectes du négationnisme, auxquelles je n’accorderai pas une seule once de respect, ne doivent pas effacer la surenchère dans les commémorations de l’holocauste, qui instaure un déséquilibre dans le souvenir. Cette échelle informelle du génocide, où l’holocauste est premier, aurait poussé les états à céder aux exigences d’Israël. S’il est vrai que la shoah a accélérée le processus de création d’un état d’Israël,  celle-ci n’est pas pour autant un canular monté de toute pièce. Mais ajoutez à cela l’omniprésence des juifs dans les milieux financiers (pour raison historique et religieuse), et vous obtenez la théorie classique du sioniste et de ses marionnettes politiciennes.

Pire encore, cette obnubilation pour les sionistes, qui ne valent pas mieux que n’importe quel lobby, conduira à une assimilation de l’antisionisme à l’antijudaïsme, tous les juifs étant vus comme des sionistes convaincus. Ce dangereux parallèle étant propagé par des pro-palestiniens souvent fan de l’intouchable Dieudonné, on peut imaginer la popularité de ces thèses au sein des milieux populaires, ce qui, on ne va pas se mentir, contribue à l’image négative de ces banlieues.

 

Enfin, il existe aussi un troisième sujet récurrent parmi les thèses complotistes, qui prête souvent à rire, alors qu’il devrait plus faire réfléchir. Je parle ici (et c’est une nouveauté par rapport au billet de l’année dernière) des aliens.

Que ce soit en délires nés sur le web ou avec des thèses issues de l’imagination populaire, les complots à base d’extraterrestres ne manquent pas, mais demeurent souvent les plus improbables, comme les classiques reptiliens par exemple. Mais ici, ce troisième chou gras montre l’une des limites de la lutte contre le complotisme. Puisque les personnes citant les aliens à toutes les sauces étant décrédibilisées (parfois à raison), tout sujet traitant des aliens est donc immédiatement classé comme risible. La question intéressante de la vie extra-terrestre, qui en ne se résumant pas à des humanoïdes verdâtres, prouve que la présence d’aliens décrits comme des humains est peu probable, puisque la vie extra-terrestre est plus logiquement microbienne. La théorie des anciens astronautes est tout à fait passionnante, à tel point que même moi, pourtant affilié à la chrétienté, je ne puis m’empêcher de l’imaginer comme potentielle vérité. Enfin, l’exploration spatiale a aussi son lot de discrédit, rapidement passée dans le domaine de la science-fiction futile dès qu’il s’agit d’aborder la terraformation de Mars par exemple. En cela, Jacques Cheminade (encore lui) est prisé par les antis complotistes, qui voient en lui la quintessence de ce contre quoi ils luttent, alors que seule une petite partie de ses positions relève plus du complotiste que du pragmatisme géopolitique. Bref, voir des aliens partout porte surtout préjudice aux uniques cas où il serait effectivement question d’extraterrestres.

Ces discrédits observés sur des sujets divers et variés me conduisent donc  à aborder le cas délicat de la lutte contre le complotisme.

 

La lutte contre le complotisme, ou le triomphe du manichéisme

 

Après un an d’activisme sur les réseaux sociaux, à répandre mes idées en toute impunité, j’ai fini par me rendre compte qu’une frange de la gauche, qu’on va appeler la gauche naïve, combat ardemment le complotisme, quitte à confirmer les versions officielles provenant d’une oligarchie contre laquelle ils veulent pourtant lutter. En effet, si ceux qui voient des complots partout handicapent le débat, par leur position souvent violente avec ceux qui ne pensent pas comme eux, l’extrême inverse fait de même, et c’est même plus dérangeant encore. Visiblement, les propos nuancés sur la géopolitique restent une science inaccessible au plus grand nombre.

 

Faisant écho à mon article précédent sur la Russie, ces sites majoritairement sont situés entre la gauche et l’extrême gauche, et parmi leurs fixettes quotidiennes, on trouve les quelques sites « de mauvaise réputation »  comme Boulevard Voltaire, RT, et j’en passe. Evidemment, ces sites sont à visiter avec une extrême précaution, surtout que la réputation de Thierry Meyssan n’est pas totalement usurpée. Pourtant, peut-on considérer que les sites « officiels » disent toujours la vérité ? Quand dans une émission grand public, sur la tranche horaire de 20H, un économiste réputé (mais surtout à la solde du système) raconte des mensonges pour discréditer un candidat, on peut se poser la question de la légitimité de ces média pour raconter la vérité. (C’était dans des paroles et des actes l’année dernière).

C’est pourquoi il importe selon moi de savoir faire un choix, et ne pas considérer les sites blacklistés comme des pestiférés. Un article sur le trafic de pétrole entre Daesh et la Turquie, peut-on espérer le trouver sur les média officiels ? Un point de vue russe sur le conflit syrien peut-il être relayé par les grands média ? Le système actuel fait en sorte qu’il n’y ait qu’un seul point de vue, et bien que ces sites sombrent parfois dans la catégorie des complotistes, ils sont nécessaires tant que les média ne seront pas aussi libres qu’ils prétendent l’être.

 

Cette pseudo-lutte pour la vérité devient plus dérangeante lorsqu’un véritable manichéisme s’installe. S’appuyant sur des propos complotistes, ils empêchent toutes réflexions sur le sujet. Le 11 Septembre illustre assez bien cela. Si l’effondrement des tours et les avions sont réels, peut-on pour autant nier le rôle prépondérant de la Cia et de l’Arabie Saoudite ?

Il convient donc de relativiser, essentiellement lorsqu’il s’agit de questions internationales.

Ainsi, si Daesh n’a pas été créé de toute pièce par les américains, l’invasion de l’Irak par ces derniers et un soutien indirect à toutes rébellions islamistes dans la région pourrait tout à fait passer pour la cause principale de la naissance de ce groupe, ce que je pense d’ailleurs. N’oublions pas que la radicalisation d’Al-Baghdadi s’est passée dans les camps irakiens.

De même, le sujet syrien divise profondément la gauche avec cette question de complot, puisque soutenir un pragmatisme en politique internationale revient souvent pour les autres à soutenir le régime ; et évoquer des faits que les média occidentaux occultent reviendrait donc à relayer des fausses informations. Je l’ai déjà plusieurs fois évoqué, mais cette vision en noir et blanc, un défaut que partagent pourtant les vrais complotistes, est plus que dangereuse pour la compréhension des rapports géopolitiques.

Discréditer Jacques Cheminade (toujours lui) au prétexte qu’il ait pu tenir des propos complotistes est aussi un comportement courant ; et le fait que des petits candidats soient toujours assimilés au bouffon du village a sans doute un rapport direct avec ça. Cheminade donc, a tenu un moment des propos sur des banques condamnées pour blanchiment d’argent de la drogue, banques en lien avec la famille royale. Aussitôt dit, aussitôt fait, voilà qu’il est accusé de tenir la reine d’Angleterre pour responsable de trafics de drogue…Le cantonnant dans ce rôle de dissident jovial et à côté de la plaque, tout le volet social et financier de son programme, pourtant satisfaisant pour la gauche, est jeté à la trappe.

Enfin plus récemment, la nomination du neveu de John F. Kennedy à la tête d’une commission sur les vaccins aux USA a rappelé que Robert Kennedy était avant tout un opposant virulent aux vaccins tels qu’ils sont vendus actuellement. Ce qui pour la gauche anti-complotiste devient rapidement « Robert Kennedy, conspirationniste bien connu pour son opposition aux vaccins ». (Ou du moins, ça s’en rapproche). Mais en quoi est-ce un mal de se méfier de l’industrie pharmaceutique, qui avec son lobby peut tout prouver au niveau scientifique en sa faveur ? La lutte contre les complotistes vire visiblement à un maccarthysme insupportable, teinté de naïveté.

 

La victoire de l’oligarchie

 

Je parle beaucoup, et je ne suis pas le seul, d’une oligarchie comme source principale de nos maux. Certains y verront un bouc émissaire, mais c’est pourtant un constat facile à faire.

Chaque année, des évènements comme le forum de Davos rassemblent les principaux acteurs politiques et économiques de ce monde. Chaque année aussi, la commission européenne détermine quelle sera notre politique économique. Enfin, à travers des opinions voulues comme incontestables, objectives, et communes, on assiste à une uniformisation de la pensée. Je ne souhaite pas m’étaler là-dessus, je pense que le dernier livre de Natasha Polony le fait beaucoup mieux et en plus détaillé.

Une oligarchie presque mondiale, guidée par un néolibéralisme presque divinisé, semble donc tenir les rênes. Nos gouvernements y ont prêté allégeance, sans doute parce que tout est fait pour que seule une caste politique remporte la bataille du pouvoir (cf billet sur la démocratie)

Ces propos que je tiens sont qualifiés, si on suit la logique, de complotistes. Le gouvernement lui-même avait créé un outil informatique capable de juger si un potentiel complot était crédible ou pas. Mais pour autant, sont-ils faux ? Une même politique économique qui profite à une minorité, une population abrutie par un appauvrissement culturel et par son infantilisation, tout cela ne témoigne-t-il pas de la mise en œuvre de moyens importants pour façonner le monde à l’image du néolibéralisme ? Pour arriver à ces fins, tous les moyens sont bons. On manipule l’opinion avec des journalistes méprisant leur déontologie, on fait des coups d’états sans songer aux conséquences derrière, et on va jusqu’à traiter avec des fanatiques religieux (à l’extrémisme exacerbé au préalable) pour maintenir sa domination. Ce système existe, je n’invente rien, et son but n’a rien d’extraordinaire, il se résume uniquement à l’assouvissement des pulsions cupides et mégalomanes de certains.

Bien sûr, ces propos sont impossibles à prouver. Quelle personnalité politique irait confirmer cela ? Mais absence de preuve n’équivaut pas à preuve d’absence.

En cela, les deux positions extrêmes vis-à-vis de ces appréciations dissidentes de la réalité sont tenues par des idiots utiles du système. Les uns jettent le discrédit sur tout en propageant des inepties teintées de morceaux de réalité, et les autres restent dans leur vision manichéenne, où, bien que cette oligarchie existe, le meilleur moyen de lutter contre elle demeure la lutte contre l’extrême-droite, le complotisme, et Vladimir Poutine. Beau programme. Pendant que certains accusent Obama d’être un reptilien et d’autres pointent du doigt des divergences des versions officielles, l’oligarchie se réjouit, car personne n’ira la remettre en cause. C’est d’ailleurs à ça que sert l’outil du gouvernement (on te manipule), qui par son titre prémonitoire et réaliste, laisse entendre que les complots existent, mais qu’il est peu probable que l’on en trouve.

 

Défendre le pragmatisme géopolitique, la lutte contre l’oligarchie néolibérale et contre l’uniformisation du monde devrait être un combat partagé par tous ; au lieu de cela, on s’arrête à l’opprobre jetée sur tel site ou sur la première théorie vaseuse qui passe. Lorsque les gens voient le monde en blanc et noir, moi je le vois gris. C’est ça, être lucide.

Démocratie: république, contre-pouvoirs et média

  • Par
  • Le 21/10/2016

 

La France est une démocratie. A ce titre, elle défend les droits de l’homme à travers le monde, et nous même n’avons pas à nous plaindre, car c’est pire ailleurs.

Vous n’êtes pas d’accord avec ces phrases ? Moi non plus.

Non, la France n’est pas une démocratie. Je pourrai simplement affirmer que nous sommes en oligarchie, mais je suis bien obligé d’avancer des arguments. Je séparerai cette réflexion en deux parties, avec tout d’abord le rapport de l’état actuellement à la démocratie, puis le rapport conflictuel des média avec la démocratie. (Oui, ça fait dissertation, mais pour une fois que j’organise un peu tout ça…)

 

Tout d’abord, le meilleur exemple d’atteinte à la démocratie n’est pas le 49.3 (j’y reviendrai), mais plutôt la réforme territoriale. Celle-ci est assez mal passée dans plusieurs régions, et cela se comprend assez bien. Une entité décide qu’un beau jour, vous ne vous nommez plus A, mais B ; Elle décide aussi de fusionner votre ville avec la ville voisine, quand bien même celle-ci a une manière de fonctionner différente, et un historique différent. Seriez-vous d’accord ? Certes, l’idée peut vous séduire, mais pour autant, le fait de le faire sans votre accord vous séduit-il autant ?

Cette réforme était une surprise vis-à-vis du programme présidentiel (encore une me direz-vous). Ainsi, le refus de cette réforme était légitime, puisque nous n’avions pas voté pour en votant pour François Hollande. Ensuite, quand bien même l’existence de cette réforme dans le programme serait avérée, pouvions-nous pour autant oublier tout concept de souveraineté populaire ? La réforme des régions a fait l’objet d’une procédure au niveau européen il me semble, mais cela n’a pas donné suite évidemment (sans raison valable) Ainsi, cette réforme témoigne d’un profond mépris pour la souveraineté populaire et envers la démocratie, par le refus d’un référendum qui avait ici toute sa place.

 

Ensuite, ce pourquoi j’étais partagé par le remplacement de Mme Taubira par Monsieur Urvoas : Loi ordinaire et loi organique du 25 avril 2016 de modernisation des règles applicables aux élections et à l’élection présidentielle. A travers ces termes pompeux se cache une des mesures les plus dangereuses pour la démocratie qu’on puisse trouver en 2016.

La règle des 500 signatures était déjà de base une règle litigieuse. Pourquoi des maires, élus de partis politiques, avaient la possibilité de choisir qui pourrait se présenter ou non à l’élection présidentielle ? Cela instaurer déjà un certain élitisme qui n’empêcha pas l’émergence de « petits » candidats mais cela était déjà regrettable. Et voilà que la signature du maire se doit d’être publique. Cela pose ainsi problème puisque le maire coure le risque d’être influencé par son parti ou par l’opinion publique.

De même, l’assemblée nationale a aussi accepté d’interdire l’égalité de temps de parole en remplaçant cela par une équité, qui créé donc un cercle vicieux, seuls ceux dont les résultats ont eu de l’importance dans une élection peuvent prétendre à un temps de parole juste. Cette mesure renforce ainsi les partis traditionnels, mieux représentés.

 

On peut enfin aborder l’usage du 49.3, et non pas son existence. L’article 49.3 est autorisé dans la constitution, ce qui en fait quelque chose de légal. Pour autant cette utilisation dans le contexte présent n’était pas légitime. Nous avons un gouvernement reniant son appartenance à des idéaux politiques. Sa loi est ainsi impopulaire au sein de son propre camp à l’assemblée, ce qui pousse le gouvernement à forcer le passage. En effet, autant il est possible de voter contre le gouvernement, autant voter son remplacement demande plus de réflexion et est beaucoup plus important. Jouant de l’incapacité du parlement à se tenir à ses engagements électoraux tout en intégrant la fronde au Ps, le gouvernement a ainsi bafoué la démocratie sans pitié ni regard critique. Au passage, le 49.3 aurait pu être utilisé de manière légitime à une seule reprise sous le mandat Hollande, à savoir pour faire passer le mariage pour tous (uniquement le mariage) mesure qui promeut l'égalité, principe constitutionnel. (Selon moi; je ne m'opposerai cependant pas à la supression de cet article, ou à un durcissement de ses conditions d'utilisation)

A ce titre, je pourrai donc compléter ce paragraphe avec une précision sur le rôle complice des partis avec la destruction de la démocratie. Le PS démontre en effet, grâce à l’accomplissement de son revirement débuté vers les années 80, qu’il a les capacités de brouiller toute la compréhension politique, en abandonnant les idéaux de gauche pour se plier au libéralisme d’état. Face à ça, les députés sont obligés de voter en faveur du gouvernement, quand bien même cela irait à l’encontre des intérêts de ceux qui les ont élus. (Cf. réforme territoriale justement) L’opposition joue elle de son côté un rôle hypocrite, puisque en dépit de lois allant dans leurs sens, les « républicains » ont refusé de voter en faveur du gouvernement.

 

Nous avons ainsi un système entier dédié au contrôle de la vie politique, sans qu’un contre-pouvoir puisse agir de manière concrète. Les exemples ci-dessus illustrent parfaitement ce qu’on pourrait qualifier d’atteinte à la démocratie. Mais que serait l’oligarchie sans l’absence de contre-pouvoirs ?

 

La deuxième source qui illustre cette absence de démocratie se révèle être au final les média. Liberté de la presse ? Ecran de fumée. Objectivité ? On repassera. Enfin, les contre-pouvoirs sur les réseaux sociaux participent eux-aussi à leur manière à la diminution de la démocratie, via un système de censure bien-pensante qui décrédibilise tout combat.

 

Quelques milliardaires détiennent la plupart des journaux. C’est un fait. Ainsi, il est peu probable que le Figaro critique Dassault Aviation puisque le patron du groupe possédant le Figaro n’est autre que monsieur Dassault. De même, je doute que Bolloré soit très ouvert à la diversité d’opinions sur ses chaines de télévision. Un dernier exemple : Patrick Drahi, qui s’endette, fait circuler une tonne d’argent immatériel, juste dans le but de se bâtir un empire dans les média. Face à ces faits, peut-on parler de média libres ? Oui, Marianne est libre. Oui, alternatives économiques est libre. Mais pour ces quelques exemples, combien de média soumis à l’oligarchie ?

 

Ensuite, il est temps d’aborder ici l’affaire Cheminade. J’en avais parlé lors de la lecture de son programme, voici donc un résumé de cette affaire. Lors de la campagne de la présidentielle de 1995, Jacques Cheminade est candidat. Déjà à cette époque, on pourra noter que les média s’acharnaient sur lui, le taxant d’antisémitisme et ne faisait presque aucune allusion à son programme lors des interviews. Suffit de rechercher Cheminade 1995 sur YouTube pour en avoir la preuve en image. Ses comptes de campagnes sont ensuite invalidés pour une raison futile (contrairement à ceux de Balladur), ce qui le plongera dans une situation financière délicate. Le conseil constitutionnel reconnait avoir « merdé » sur ce dossier, mais toujours est-il que l’état lui-même ne voulait pas de ce candidat. Mais pour revenir aux média, les faits remontent à la campagne de 2012, où un Jean-Michel apathie ébahie découvre les 500 signatures de Cheminade, et affirme haut et fort son inutilité. Parallèlement, Le Monde présenta 9 candidats sur 10 dans son dossier spécial candidats, et oublia volontairement Cheminade, éclipsant ainsi un des candidats de la visibilité offerte par la notoriété du journal. On pourra aussi rappeler les nombreuses fois où son programme était méprisé ouvertement lors des interviews, voir dénigré et moqué comme dans son passage sur la chaine parlementaire. (Disponible sur YouTube, déconseillé à tous ceux qui n’aiment pas les procès). Bref, le cas Cheminade démontre deux choses : la connivence des média avec le système en place, et le mépris officiel pour tous les petits candidats. Qui par exemple aura entendu parler de François Asselineau, l’autre Cheminade (je parlerai de lui dans le mois qui suit, et pas qu’en bien) dans les média ? Et les autres « petits » candidats ? Pourriez-vous les citer ?

 

Enfin, à tous ces média officiels se rajoutent les indépendants sur Facebook (comme moi au final) ou sur YouTube. C’est ici que la liberté a encore un minimum de place, bien que YouTube souhaiterai ardemment réduire celle-ci via ses règles d’utilisation. Et je dois admettre être un consommateur important de ce média alternatif. Mais s’il en ressort des réflexions politiques poussées et très intéressantes, on peut aussi constater l’émergence d’un schéma de pensée qu’on pourrait qualifier de « bien-pensant » (ce terme est à utiliser avec des pincettes). Je faisais la critique du système actuel, plutôt porté à droite politiquement parlant ; à cela s’ajoute donc les dérives de la gauche de la gauche. Leurs intentions sont souvent louables. Mais la manière dont ils le font beaucoup moins. Le meilleur reste ainsi les luttes contre le FN, qui interdisent la pluralité d’opinions, et la défense de « minorités » qui inclut la limitation de l’humour (entre autre). Tout cela ne contribue pas à la démocratie qu’il faudrait pourtant défendre.  

Peut-on d’ailleurs qualifier cette communauté de vidéastes engagé de contre-pouvoir ? Qu’à moitié seulement, puisqu’ils n’ont pas les moyens d’être entendus. Ainsi, le collectif on vaut mieux que ça s’était fortement engagé contre la loi travail, mais pour autant, le mouvement n’a pas pesé sur la décision finale (au même titre que n’importe quel opposant à cette loi)

Bref, ces derniers paragraphes démontrent que le système n’est pas le seul à diminuer la démocratie, bien qu’il en soit le principal ennemi.

 

Conclusion, la France n’est pas une démocratie. C’est triste à dire, mais c’est comme ça. Les citoyens ne sont pas écoutés quand bien même ils auraient leur mot à dire. Tout est fait pour qu’aucun contre-pouvoir n’émerge politiquement via les élections, et les média sont rendus complices de cette atteinte à la démocratie, afin de garantir la continuité du système actuel.

Manipulant la popularité du FN via les sondages et les faits divers, l’oligarchie agite d’un autre côté cette marionnette afin de maintenir ou le PS ou les Républicains au pouvoir, espérant que les français continueront dans ce jeu de dupe. Enfin, le contenu à la qualité discutable des programmes « culturels » achève la réflexion des électeurs, qui ne voient parallèlement aucun mal à voter « utile » puisque de toute manière, il n’y pas d’alternatives comme le répétait cette grande démocrate qu’était Thatcher (encensée par le Point récemment).

Très peu de pays peuvent se targuer d’être démocratiques. Pour autant, est-ce une raison pour enfoncer un peu plus chaque jour notre démocratie ? Il est temps que ces atteintes cessent.

Vous pouvez voter. Vous pouvez vous plaindre. Vous pouvez mener des actions contre le pouvoir en place. Mais pour autant, avez-vous déjà réussi à changer les choses ?

En 2017, si vous ne savez pas pour qui voter au premier tour, ne vous fiez pas à ce que les média disent. Fiez-vous uniquement aux programmes. Parce que si eux ne sont pas toujours fiables, ils représentent encore les restes de la démocratie au sein de cette oligarchie.

Lecture de programme #2 Jacques Cheminade

 

Je ne donnerais pas toujours la raison pour laquelle j’étudie tel programme dans tel ordre. Cependant, le cas de Jacques Cheminade est assez intéressant pour que j’en parle.

Considéré depuis longtemps comme un clown parce qu’il a le tort d’être un honnête antisystème aux projets ambitieux, il est de notoriété publique qu’il fut boycotté par les média de l’oligarchie de manière honteuse. Un journaliste du Monde affirmait ainsi sans complexe le refus d’évoquer Cheminade dans leur journal à l’occasion des élections de 2012. (A suivre d’ailleurs dans mon prochain billet sur les média)

Pourtant, le système gagnerait à lire et à parler de Jacques Cheminade, et de beaucoup d’autres candidats peu connus d’ailleurs. (Etude basée sur les catégories « 100jours » et « projet » de son site internet)

 

Quelques mots sur le sujet : Candidat en 1995 (s’ensuivit une procédure de censure économique) puis en 2012 (je lui aurai donné mon vote si j’avais pu), il doit être un des rares candidats à la présidentielle que j’ai pu rencontrer, bien que j’étais alors trop jeune pour comprendre qui était-il. Comme dit précédemment, les média s’arrangent pour ne pas parler de lui, aussi son nom ne vous dit peut-être même rien. Néanmoins, certaines parts de sa personnalité en font quelqu’un de très différent, parfois difficilement compréhensible pour les classes moyennes.

On peut ainsi imaginer,  de manière tout à fait subjective, les données suivantes:

=> président convaincu: 82%

=> Président complexe: 15%

=> Président influençable: 3% (le risque zéro n'existe pas

 

1° slogan

 

« Libérons-nous de l’occupation financière »

Un slogan trop précis selon moi, mais qui  a le mérite d’être clair et d’annoncer la couleur.

 

2° son programme quant aux 100 jours suivants l’élection

 

A. Remettre la France au travail en convoquant une conférence nationale sur l’emploi, dont les débats seront retransmis par les médias publics. L’on y explorera tous les secteurs pouvant embaucher rapidement […] organisera une formation professionnelle d’urgence dans des centres agréés. Une politique de crédit public soutiendra cet effort […] aux entreprises des moyens de créer des CDI contre l’embauche d’apprentis. […]

=> Une volonté de  travail en synergie avec les acteurs de l’emploi, bien que cette mesure, même telle qu’elle est présentée sur le site en version complète, manque un peu de clarté

 

B. […] une conférence internationale sur la dette et la réforme du système monétaire international (Jubilé et Nouveau Bretton Woods).

=> Une très bonne chose, il convient en effet de faire une mise au point sur ces sujets.

 

C. Entamer la bataille, à l’ONU et au sein de notre parlement, pour que soit votée une loi de séparation bancaire, un nouveau Glass-Steagall global et national. Je demanderai que les débats soient retransmis sur les chaînes publiques de télévision, à l’image de ce que furent les interventions […] à l’occasion du vote de la loi Glass-Steagall sous […] Franklin Roosevelt

=> Une mesure essentielle dans le monde d’aujourd’hui, cette idée constitue l’un des piliers de la politique voulue par monsieur Cheminade.

 

D. Engager le retrait de l’euro […] monnaie-relais de la mondialisation financière – et à ce titre inacceptable – et examiner la possibilité d’une monnaie commune de référence entre pays européens attachés aux mêmes valeurs, et réservée aux relations extérieures des pays y adhérant.

=> Je suis assez partagé sur la question estimant qu’une réforme de l’UE suffirait sans pour autant abandonner l’euro. Cette mesure a cependant le mérite de présenter un retrait réfléchi, contrairement au retrait « made in FN. »

 

E. Entamer des discussions au sein de l’Union européenne pour substituer au système monétariste actuel, tout aussi inacceptable, une Europe des peuples et des patries fondée sur de grands projets d’intérêt mutuel au sein d’un système gagnant-gagnant.

=> Bien que redondant avec la mesure précédente, cette vision d’une Europe ambitieuse est tout à fait la mienne.

 

F. Bâtir un nouvel ordre économique international […], avec les pays membres des BRICS et tous ceux qui sont disposés à briser le garrot financier mondial. Instituer au besoin un G12 avec tous les pays membres des BRICS, s’appuyant sur l’initiative chinoise de Nouvelle route de la soie.

=> Je serai d’accord à la condition que parmi les BRICS, la Chine et l’Inde acceptent d’améliorer les conditions de travail dans leurs usines. J’éclipserai au besoin la question du Tibet, bien que cela me tienne à cœur.

 

G. Créer un ministère du Co-développement, de la Coopération et de l’Intégration, qui organisera une politique de développement et d’accueil tout particulièrement orientée vers les réfugiés politiques et la jeunesse africaine, et devant aboutir à un développement inclusif du Moyen-Orient et de tout le continent africain.

=> Là encore, je partage cette ambition avec Jacques Cheminade. Pour limiter la crise des réfugiés, la meilleure des choses consiste à ne pas leur donner de raison de partir.

 

H. Tripler progressivement les moyens de notre Banque publique d’investissement pour qu’elle puisse réellement venir en aide au décollage et à l’essor des PME et des ETI.

=> Je dois reconnaitre que je ne maitrise pas encore la partie finance, mais l’investissement me semble être une bonne chose.

 

I. Rétablir les heures d’étude dans l’enseignement primaire et secondaire, pour aider aux devoirs et aux leçons, […] Augmenter de 20 % le salaire des enseignants et organiser leur suivi des élèves après les heures de cours.

=> Risque de surcharge de travail pour les élèves, mais l’augmentation des enseignants est nécessaire.

 

J. Engager le retrait de l’OTAN, qui n’a plus aujourd’hui d’autre raison d’être que d’imposer un ordre mondial militaire et financier se substituant à celui de l’ONU.

=> J’approuve, et j’ose espérer que c’est le cas de la majeure partie des candidats.

 

K. Consacrer aux dépenses militaires un budget supérieur à 2 % du PIB, afin de retrouver une capacité de recherche et un traitement des matériels et de l’équipement dignes de nos soldats, tout en engageant avec vigueur le démantèlement des dispositifs nucléaires militaires avec tous les pays qui en disposent.

=> Une politique ambitieuse, mais le démantèlement nucléaire, en attente d’une pacification du monde, me semble risqué.

 

L. Faire de la culture le pilier essentiel de ma politique, en aménageant nos établissements culturels publics et privés pour un accès gratuit éducatif et interactif, sept jours sur sept et en soirée. Encourager […] les chorales, qui sont en petit ce que la République doit être en grand.

=> Manque un peu de précisions, mais il s’agit là d’idées fortes intéressantes.

 

M. Mener dans ce contexte une grande politique spatiale et de soutien aux technologies de pointe, […] comme la fusion thermonucléaire contrôlée. Il s’agit […] d’un projet ouvert à toutes les coopérations internationales en vue des objectifs communs de l’humanité.

=> La question des énergies renouvelables aurait gagné à être abordées ici, mais la conservation d’acquis technologiques est aussi une bonne chose.

 

[…] en cas de conflit sur les orientations fondamentales […] en l’absence d’accord entre exécutif et législatif, je saisirai la nation par voie de référendum, […].

=> C’est à envisager en effet.

 

On notera aussi un soutien à l’agriculture traditionnelle face à la catastrophe actuelle.

 

3° conclusion finale

 

Sous des airs de propositions pas toujours très bien agencées, Jacques Cheminade propose un projet ambitieux et dense. On regrettera paradoxalement le manque de clarté et de précisions. Néanmoins, il a le mérite de faire réfléchir quant aux changements futurs, et sa politique spatiale est une particularité qui ne tient pas uniquement de l’anecdote. Son combat contre la finance est de son côté désintéressé et louable.

 

Mes notes d’adhérence :

 

Penser l’Europe

3,5/5

Réorganiser le travail et l’emploi

2,5/5

Une sécurité assurée

1,5/5

La réindustrialisation de la France et sa protection économique

3/5

Une réforme culturelle ambitieuse

3,5/5

Penser le défi écologique

2,5/5

Réguler la place des marchés financiers et des banques

2,5/2,5

Penser l’avenir spatial

2,5/2,5

Penser la place et le financement de l’armée française

3/5

Penser les relations internationales

4,5/5

Niveau d’absence de danger pour la France

5/5

 

35/50

 

Bref : un candidat à la hauteur avec de l’ambition, mais un manque de clarté qui pourra pousser les électeurs à se tourner vers quelqu’un d’autre (le boycott des média à son encontre n’aidant pas). On pourra regretter aussi l’absence dans son programme de précisions quant à la sécurité, bien que le développement économico-culturel puisse y contribuer. Attention, le défi écologique, particulièrement marin, n'est pas évoqué ici, mais Cheminade a aussi développé une réflexion à ce sujet.

 

Cette réflexion s’appuie uniquement sur le programme présent dans les liens ci-dessous, en partant du principe qu’un citoyen lambda ira lire ceci pour se faire une idée.

Liens :

http://www.jacquescheminade2017.fr/Mes-cent-jours

Les Etats-Unis au 21ème siècle, courrons-nous à la catastrophe ?

Les média ne parlent plus que de ça. Trump. Clinton. Des fusillades aussi. Bref, nos « amis » américains font la une de l’actu. Aussi était-ce peut-être le moment de prendre position vis-à-vis de ce voisin ma foi, fort encombrant. Que puis-je bien en penser ?

 

J’ai toujours eu du mal avec ce pays. Ma première impression ira donc à l’encontre de leur système :

  • Un vote par grands électeurs, deux partis : sans m’éterniser, cette démocratie représentative est encore moins démocratique que la nôtre.
  • Deuxième amendement de la constitution : garantissant le droit de porter une arme afin de se prémunir d’une potentielle tyrannie. Tout cela n’est qu’ineptie quand on sait que face à un tel risque, les armes ne serviront à rien. Le seul bilan qu’on retienne, c’est le nombre de morts tués par armes à feu.
  • Une privatisation plus qu’importante : bonne chance pour votre sécurité sociale privée. Peut-être même qu’avec ce qu’il vous reste, vous pourrez payer l’accès aux études supérieurs à votre enfant. (S’endetter pour cet accès serait un meilleur terme)
  • Un système de retraite couplé à des fonds privés : les gens travaillent de plus en plus longtemps, et voient parfois partir toutes leurs économies suite à des banqueroutes.

 

Ensuite, on peut évoquer la gestion financière du pays. Je retiendrais surtout deux choses :

  • Une présence plus qu’importante des lobbies
  • Une gestion désastreuse du budget militaire

 

On peut aussi parler de politique extérieure, et ça tombe bien. Petit rappel historique:

  • Lors de la guerre d’Afghanistan, les américains soutiennent contre les russes des rebelles afghans, connus sous le nom de Taliban.
  • 2003, ils envahissent l’Irak au mépris des règles internationales et se servent abondamment dans un pays au passé cent fois plus prestigieux que le leur. Dans un des camps de prisonniers, des islamistes, dont un certain Al-baggdadhi.
  • Années 2010 : Face à la tentation de l’Ukraine de se tourner vers la Russie, partenaire naturel et historique, les américains encouragent un coup d’état. Le gouvernement en place (qui ne méritait pas grand-chose de toute manière) est viré, mise en place d’un gouvernement avec quelques américains dedans, histoire d’avoir une vue sur le terrain je suppose. Guerre de Crimée, qui semble préfigurer la seconde guerre froide qui tente tellement nos amis de l’Ouest.

J’aimerai revenir sur le point numéro trois. Je reste intimement persuadé que les USA souhaitent ardemment une guerre froide qui ferait oublier que leur économie est embourbée (une dette à 14 chiffres pour rappel). A ce titre, Poutine, qui n’a rien d’un saint, est considéré comme l’homme à abattre, alors qu’il offre néanmoins un contre-pouvoir à l’influence américaine. Le danger est là.

 

C’était ma vision des USA. Pourquoi me demanderiez-vous ?

Parce que ses habitants, dans une certaine majorité dépourvus de culture, de regard critique sur l’actualité (comment un pays de cette taille peut réussir à intéresser les habitants à l’étranger quand ses propres régions sont elles-mêmes des pays étrangers), vont désormais voter par l’intermédiaire de leurs grands électeurs.

Il y a eu de multiples candidats, et j’avais bien évidemment ma préférence pour Bernie Sanders, afin qu’il apporte du changement dans une nation dirigée par ou la droite ou l’extrême –droite. Mais voilà, Hillary Clinton l’a coiffé au poteau. En face, nous avons Donald Trump. Milliardaire inculte, beauf et grossier, méprisant et méprisable.

Qui devrait donc gagner ces élections ?

On serait tenté de répondre : bah les démocrates avec Clinton évidemment.

Oui, mais non. Clinton est libéral, peut-être moins progressiste (dans le bon sens du terme) qu’Obama. Il faut savoir que lors des dernières élections, elle était favorable à la peine de mort. Elle était aussi favorable à une intervention en Irak. Elle est proche de la finance. Bref, une américaine moyenne. Néanmoins, sa politique extérieure est réputée agressive et tout aussi moyenne que ses prédécesseurs.

Alors Trump ?

Non. Son programme est connu à travers les média comme une vaste blague, à base de racisme abject et d’approximations. Et c’est sans doute vrai pour une bonne partie. Il nous reste donc une politique étrangère basée sur la diplomatie et la pacification des relations avec la Russie, entre autre. 

 

Nous, en tant que français et européens, sommes confrontés à un dilemme. Peut-on être favorable à une politique extérieure comme celle de Clinton ? Certainement pas, ce serait le risque d’une dégénérescence du conflit avec la Russie. Peut-on être favorable à une politique intérieure comme celle de Trump, vide de sens et brouillonne, vendue par un triste personnage ? Non plus, ce serait vraiment dommage pour les américains.

 

Et pourtant…il s’agit d’intérêt américain ou de ceux du monde. A mon grand regret, je dois avouer préférer le choix de droite, quand bien même il serait désastreux pour les USA. Et c’est là où je voulais en venir : un pays qui a autant gâché son potentiel, pour mettre le Moyen-Orient  dans un bazar pas possible, pour intervenir officieusement chez nous via un abus de faiblesse en Europe, et pour enfin perpétuer un système qui ne marche plus depuis longtemps, n’a-t-il tout simplement pas eu ce qu’il méritait, à savoir un accident qui le pousserait à se remettre en question ?

 

Non franchement ces élections sont à mes yeux que l’échec de deux Etats-Unis qui s’opposent, l’un libéral, l’autre grossier, et cela ne préfigure rien de bon.

Problèmes mineurs, que nous apprennent les dérives de la jeunesse?

  • Par
  • Le 10/02/2016

 

Après réflexion, ce billet un brin anxiogène a été supprimé. Un autre verra le jour d'ici fin 2017

le futur droit dans le mur, constatation globale

  • Par
  • Le 11/01/2016

 

Après réflexion, ce billet, l'un des premiers du blog, a été supprimé, car trop anxiogène et résumant des faits développés depuis des mois dans les autres billets.

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