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Pause estivale : journal de bord (malencontreusement politisé)

L’été, saison propice au voyage, est arrivée. Me voici donc cette année à quitter pour plusieurs jours mon Alsace natale. Mais ce qui devait être des vacances se transforme hélas rapidement au contact de ma politisation…

 

Samedi

 

Aire d’autoroute : c’est l’occasion d’acheter de quoi se sustenter avant de reprendre la route. Autour de moi, les pelouses de cette aire sont évidemment partiellement recouvertes de saletés. Dans le magasin principal s’accumulent les rayons de nourritures et les touristes, mais le problème à relever en ce jour se concentre essentiellement dans les sandwichs. Que diriez-vous d’un bon sandwich au poulet ? C’est l’occasion de tester les saveurs de la région. Ou plutôt celles d’Amérique du Sud puisque ce poulet est brésilien. Et lorsqu’il s’agit d’une salade César, le poulet est tout sauf européen. Alors quoi, manquerions-nous de poulet en France pour en importer des quatre coins du globe ?

 

Dimanche

 

En raison de la localisation du lieu de villégiature, les magasins sont ouverts le dimanche matin, ce qui ne dérange pas puisque c’est assez justifié, et le dimanche après-midi, ce qui est néanmoins plus litigieux.

Les supermarchés m’ont toujours un peu excédé, ayant une préférence pour le local et les petits commerces. Néanmoins, il faut avouer que c’est parfois bien pratique. C’est aussi l’occasion de se rendre compte de l’absurdité de certaines choses, comme ces rayons débordants de produits similaires mais différents par la marque. Sans pour autant réclamer une entrée dans l’Union Soviétique de la guerre froide, je trouve que ce trop-plein de choix en matière de nourriture ne rime pas à grand-chose ; surtout quand certains produits comme ceux contenant de l’huile de palme n’ont, eux, pas d’ersatz avec lesquels on puisse consommer de manière plus responsable.

 

Lundi, mardi et mercredi

 

Après deux jours riches en remarques politiques, les trois suivants seront consacrés aux louanges du paysage français. On ne le dit peut-être pas assez, mais la France est un beau pays, et la côte normande est loin de faire exception. Des falaises donnant sur une mer d’un très beau bleu aux plaines parcourues de manoirs et résidences anciennes, le décor normand se prête très bien à la photographie, mais malheureusement aussi aux spéculations immobilières. Etant donné la localisation et l’affection (généralement parisienne) donnée à ce bord de mer, les prix atteignent désormais des valeurs exceptionnelles, au grand dam des locaux, aux capacités financières en deçà des bourgeois parisiens venus acquérir une maison en bord de mer. Il n’y a pas de mal à souhaiter une seconde résidence proche des côtes, surtout en Normandie ; moi-même y ai-je déjà songé. Mais cette montée des prix est orchestrée artificiellement, et si les manoirs sont vendus à des prix justifiés, les prix de ventes des maisons sont eux plus litigieux.

 

Jeudi

 

La Normandie est vaste, et la parcourir en une semaine serait tout sauf intelligent. Néanmoins, au vu des mésaventures rencontrées sur la route, la traverser en une journée n’est pas une expérience plus enviable. Avant d’aller plus loin, je tiens à préciser que cette anecdote aurait pu avoir comme cadre n’importe quelle zone géographique un peu délaissée par les pouvoirs publics.

Le trajet du jour consistait à traverser la Seine-Maritime et une partie de l’Eure, afin de se rendre à Château-Gaillard et aux Andelys, ville dans laquelle mes ancêtres vécurent quelques années au XIXème siècle dans une très belle maison. Il s’agissait donc d’un trajet d’une heure et demi, que l’absence de panneaux et d’indications claires auront transformés en trois-quatre heures. En effet, de routes campagnardes dépourvues d’indications aux villages pas mieux lotis, la voiture aura dilapidé son essence pour des heures de déambulations. (Dans un endroit assez joli, certes)

Enfin, dernière remarque de ce jour, qui pourrait s’appliquer à des situations similaires les jours précédents, portera sur le mépris de la modernité envers le patrimoine immobilier français. Ville typique de Normandie (pour sa partie ancienne surtout), Les Andelys sont parsemées de manoirs et villas impressionnantes. Aussi apercevoir une concession automobile à cheval sur un mur ancien ou une station-service entre deux manoirs fut une expérience plutôt dérangeante, tant le XXIème siècle faisait alors tâche au milieu de ces biens immobiliers historiques.

 

 

Bref, contrairement à ce qu’on pourrait penser, j’ai largement apprécié ce dépaysement, moi qui n’avait pas vu la mer depuis trois ans. Mais force est de constater que c’est aussi l’occasion de subir les inepties en cours dans notre beau pays…

En espérant que vous aurez apprécié ce format inhabituel et estival, je réitérerai sans doute l’année prochaine ; en attendant je vous donne rendez-vous en Septembre pour de nouveaux articles plus conventionnels…