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Mélenchon

Avis d’actualité : #6, Mes désaccords avec la gauche, de Verdun à Danièle Obono

 

Loin de moi l’idée de rebondir sur toutes les polémiques dont le monde médiatique est très amateur ; pour autant, l’affaire concernant cette députée de la France insoumise est pour moi l’occasion d’aborder un sujet très intéressant : mes désaccords principaux avec la gauche.

En effet, je n’aime pas trop me revendiquer de gauche ou de droite afin de parler au plus grand nombre, mais je mentirai si je disais que je ne vote pas à gauche. Néanmoins, ma vision sociétale n’est pas toujours en accord avec les valeurs sociétales de la France Insoumise, du Parti socialiste ou de la société civile marquée à gauche. Il va sans dire que je ne suis pas pour autant conservateur ; opposé aux idées rétrogrades qui divisent plus qu’elles ne résolvent de problèmes.

Retour sur plusieurs sujets médiatiques qui ont défrayé la chronique, et qui ont alors fait émergé des désaccords plutôt marqués avec la gauche.

 

La gauche et le communautarisme

Ici, le sujet n’est pas tant le communautarisme, que les réactions de la gauche au sujet de cette tare pour l’unité de la nation…Je n’ai jamais caché mon aversion envers le Parti des Indigènes de la République, aversion partagée pour le CCIF, Marwan Muhammad et Tarik Ramadan. De même, le communautarisme au sein d’une part de la bourgeoisie catholique, que ce soit Sens Commun ou les Survivants, m’inspire peu de sympathie. Bref, à la différence de l’extrême-droite, je ne me focaliserai pas sur un communautarisme islamique et/ou issu de l’immigration.

Luttant traditionnellement contre la ségrégation et en faveur de l’égalité, la gauche semble avoir abandonné ce combat lorsqu’il s’applique à des populations traditionnellement mises de côté. L’idéal républicain est mis à mal par l’existence de nations officieuses au sein du pays (et encore, l’Angleterre est bien plus touchée par ce fléau). Il s’agit bien heureusement de minorités, mais leur impact est important, puisque le communautarisme contribue à la fois à la mise à l’écart de croyances différentes par leur comportement excessif, et au climat de mépris haineux envers le pays, climat sous lequel devront vivre désœuvrés et populations délaissées.

Ainsi, il parait évident que pour lutter contre le terrorisme, il faut lutter contre le communautarisme. Cela doit se faire sans discrimination, certes, mais la critique de dérives religieuses doit se faire, quand bien même certaines bonnes âmes iraient prôner un vivre-ensemble dévoyé, loin du vivre-ensemble enrichissant pour le pays. (Comme la tribune souhaitant la tolérance envers le PIR et Houria Bouteljda par exemple)

En cela, on pourra donc constater que la gauche est laxiste, sinon inconsciente sur ce sujet. (Tandis que la droite l’instrumentalise).

 

La gauche et les questions sociétales

Autre point de désaccord, les questions sociétales sont l’occasion de témoigner l’importance que j’accorde au pragmatisme et à la modération sur ces sujets.

Comme exemple récent, on pourra prendre la marche des fiertés. A l’origine, il s’agissait d’une initiative louable, vouée à la reconnaissance de l’homosexualité comme quelque chose de normal et à accepter. Peut-être était-ce en raison de la persistance de valeurs homophobes, ou tout simplement par inconscience politique, mais toujours est-il que ce qui devait aboutir à une égalité entre les orientations sexuelles s’est rapidement transformé en cortège de clichés desservant la cause LGBT plus qu’elle ne l’aide. Erigeant les stéréotypes contre lesquels je me suis toujours battu sur un piédestal, cette part de la gauche (majoritairement) commet une erreur selon moi. Comme pour le féminisme, défendre une égalité réelle et non-biaisée (sans discriminations positives donc) devrait être une priorité par rapport à des comportements clivants comme les protestations anarchiques des Femen ou la Gay pride précédemment citée.

De même, on pourrait mettre sur la table la lourde problématique de la question du genre. Si l’existence d’un troisième sexe est avérée, celle de genres multiples l’est beaucoup moins. Pour ma part, je pars du principe que les comportements de chacun relèvent du domaine personnel, et dépendent de l’éducation et des choix de vie. Où est donc le besoin de se revendiquer de tel ou tel genre, parce que l’on correspond à des stéréotypes imposés à la base par la société communément qualifiée de patriarcale ? En plus d’être un véritable imbroglio sociologique loin de faire l’unanimité, la question du genre reste un casse-tête politique, ce qui explique donc pourquoi le mouvement que je souhaite lancer restera très pragmatique sur la question.

 

La gauche et l’immigration

Principalement à l’extrême-gauche, l’immigration est perçue de manière angélique, du sans doute à la perception internationaliste (que je ne partage pas) du monde. Les réalités sont plus dures, et pas uniquement du côté des violences qu’ont vécu les immigrés politiques.

Mélenchon, contrairement à ce que certains à droite ont pu dire, a une vision assez lucide par rapport à d’autres de ses collègues à gauche. En effet, et c’est partagé aussi à droite, il s’agit avant de tout de réduire les causes de départs des réfugiés. De manière générale, ma position reste donc assez à gauche pour les réfugiés politiques, estimant qu’un mur ou qu’un rejet systématique n’aurait aucune efficacité et serait profondément inhumain.

Pour autant, l’immigration économique est à traiter différemment, qu’elle vienne d’Europe du Nord ou d’Afrique d’ailleurs. Il est clair que la pauvreté peut inciter les gens à chercher mieux ailleurs. Difficile de leur jeter la pierre. Mais on entre alors dans un cercle vicieux : si les qualifiés cherchent d’autres terres pour leurs compétences et les non-qualifiés d’autres entreprises dans d’autres pays (où ils travaillent souvent au noir, en plus), le pays d’origine se voit donc ponctionné des trois-quarts de ses chances de développement. Ce qui amènera un retour à la situation initiale, avec de nouvelles migrations économiques. Je serai donc en faveur d’un accueil provisoire, sur deux à trois ans, puis un plan de réinsertion dans la société de son pays d’origine. En raison de notre impérialisme passé et du capitalisme excessif que nous avons aidé à propager, nous avons des responsabilités concernant majoritairement les pays d’Afrique et d’Asie. Leur rendre la liberté, puis leur prendre une part de leur main d’œuvre en retour n’est pas une bonne idée. (On songera aussi à l’Ukraine, dont le potentiel en travailleurs précaires en a motivé plus d’un)

Enfin, parce qu’il est absurde de se couper du monde et des échanges humains, il ne s’agit pas de refuser tous les travailleurs étrangers. Mais dans le cas où ils s’installeraient, il faut ensuite penser intelligemment leur intégration (mais on revient alors au point 1) pour qu’ « étranger » ne soit plus qu’une caractéristique de leur passé et un trait d’histoire les rattachant à leur patrie d’origine. La république ne doit laisser personne au bord de la route.

 

La gauche et le sectarisme

Ce qu’on pourrait appeler « sectarisme » est le comportement marqué à gauche qui me dérange le plus. C’est un terme généraliste, sans doute éloigné de sa définition initiale. Ce sectarisme partage plusieurs caractéristiques : comme j’ai déjà pu le regretter, il fait la part belle au refus du débat en blacklistant le contradicteur avec des étiquettes péjoratives, généralement en rapport avec la seconde guerre mondiale. Ce sectarisme consiste à insulter un adversaire politique au prétexte qu’il a passé une alliance qui ne plait pas. Il consiste aussi à défendre la démocratie uniquement quand c’est en sa faveur.

Ainsi, bien qu’en désaccord avec de nombreuses positions (et l’historique) du Front National, je me suis toujours demandé au nom de quoi devraient-ils se voir museler ? A ce titre, le peu de députés qu’ils ont par rapport à leur représentativité reste pour moi peu démocratique, quand bien même aurai-je toujours affirmé mon rejet du vote FN.  De même, au lieu de souhaiter la censure d’idées différentes, ne pourrait-on pas au contraire en débattre intelligemment ? Exceptions faites du négationnisme, qui s’apparente à une diffamation éhontée, et des différentes discriminations, tout avis se vaut en démocratie. Voir Dupont-Aignan se faire insulter de tous les noms alors qu’il n’avait fait qu’une alliance avec le parti dont il était le plus proche m’a profondément marqué. Est-ce là la défense de la démocratie si chère à la gauche ?

En dehors de comportements antirépublicains, discriminatoires ou diffamatoires, nul ne devrait être censuré.

 

La gauche et le patriotisme

On arrive ainsi à la dernière affaire en date, qui sur le coup m’a paru peu aisée à traiter. Mais avant d’évoquer le cas de Danièle Obono, j’aimerai revenir sur les dernières commémorations à Verdun. Rappelez-vous de ce jour où un génie eut l’excellente idée de légaliser la dégradation de tombes et l’irrespect envers les défunts, et cela avec la bénédiction d’une partie de la classe politique. L’extrême-droite et la droite s’étaient alors précipités pour attraper la perche que leur tendaient les inconscients à l’origine du projet.

Ce qui se passe actuellement est assez similaire. Mais il faut d’abord remonter à une pétition en soutien à un artiste dont la chanson « Nike la France » avait un temps fait polémique. Polémique justifiée selon moi : la liberté d’expression ne peut pas forcément permettre des comportements aussi agressifs, qui ont de quoi déranger pas mal de gens. Mais soit, signer cette pétition est profondément discutable, mais on va mettre cela de côté pour le moment. La semaine dernière, Mme Danièle Obono, désormais députée, est invitée sur un plateau médiatique ; l’occasion était trop belle pour les journalistes, qui enchainent les questions mal formulées et assez insidieuses, dont l’une lui demandant si elle pourrait crier vive la France dans l’immédiat, ce à quoi elle a répondu maladroitement « Pourquoi vive la France? Oui je peux dire vive la France, mais pourquoi? Pour le 14 juillet? »

Dis comme ça, la phrase peut être interprétée comme une tirade peu patriotique. Mais pour ma part, ce seront plus les soutiens à « Nike la France » et sa proximité (il semblerait) avec le PIR (encore eux) qui me dérangent. Cependant, qu’une élue de la république hésite sur une question (volontairement absurde) de ce genre reste problématique, et je regrette que personne à gauche n’ait nuancé ses propos ; Mélenchon le premier, qui peut se montrer à plusieurs occasions plutôt patriotique. (Et je ne doute pas qu’il le soit).

La gauche a eu un temps du mal avec le patriotisme, se méfiant de tout ce qui rappelait le nationalisme exacerbé de certains et la ferveur patriotique déplacée d’autres. Dans cet éternel débat sur l’identité française, Mélenchon lui-même a eu des mots que je trouve déplacé, son dégoût des blonds aux yeux bleus par exemple. A cause d’une volonté de trancher net par rapport au racisme de certains, la gauche a mis du temps avant de renouer avec un comportement réellement républicain, qui ne méprise ni la France, ni ses habitants dans leur ensemble.

 

 

Vous l’aurez compris, cette affaire a pris une trop grande ampleur à cause de son traitement médiatique, mais cela aurait dû être l’occasion de rappeler l’attachement de la gauche à la nation, et personne n’a su rebondir, si ce n’est la droite qui en profita pour récupérer une nouvelle fois les dérives d’en face (et les racistes pour se permettre de nouvelles sorties honteuses). Lorsqu’il faut combattre les dérives islamistes, le communautarisme, les comportements radicalement antipatriotiques ou l’égalité dévoyée, seule la branche conservatrice de la société s’élève en général, ce qui agit inévitablement sur la psychologie des cadres et électeurs traditionnellement ancrés à gauche. Mais comme j’ai déjà pu le dire, ce n’est pas parce que le FN ou l’UMP affirme qu’il fait beau qu’il faut persister à voir de la pluie.

L’étiquette politique n’a que peu d’importance face aux idées défendues, mais cette petite mise au point était nécessaire pour moi, qui compte bien prôner la modération et le pragmatisme sociétal au sein de toutes les familles politiques à la fois.

 

Avis d’actualité : #5, tracas politiciens français, fracas géopolitique mondial

 

 Quasiment à l’arrêt depuis la présidentielle, sans doute occupé par mon projet R21 et peut-être guidé par l’envie de marquer une pause, je ne peux pas m’empêcher cependant de réagir à l’actualité dense de ces dernières semaines. Que ce soient nos petites affaires politiques ou les actes criminels des ségrégations et des attentats, petit condensé de mes avis sur une fin de printemps fort mouvementée.

 

Macron au paradis…

Dès lors qu’il a remporté l’élection haut la main (pour des raisons indépendantes de l’attrait de son programme), Emmanuel Macron s’est senti investi d’une mission divine ; du moins, c’est ce que certains média semblent avoir compris. Ils sont nombreux désormais à participer au concours de celui qui aura le plus gros superlatif pour encenser le messie. Désormais, notre « leader du monde libre » serait le nouveau De Gaulle. Un De Gaulle prêt à vendre les intérêts du pays aux plus offrants, certes.

D’un côté, il faut reconnaitre qu’il a bien la stature d’un présidentiable. Contrôlant efficacement toutes dérives ministérielles possibles à l’aide du méconnu Edouard Philippe (lobbyiste chez Areva), Macron semble prêt à gouverner le pays pendant cinq ans. Hélas, j’ai bien peur que parmi les critères attribués à cette tâche, le respect des intérêts du peuple et de la souveraineté n’en fassent pas parti.

Parlant d’intérêt, on pourra aussi évoquer une presse qui se met à relayer soudainement les affaires le concernant. Certaines vierges effarouchées découvrent ainsi que le conflit d’intérêt, à mes yeux, pire encore que la corruption, n’est pas une pratique bannie sous une république prétendument moralisée. Pourront en témoigner Richard Ferrand, et d’autres avant lui. Mais parmi les affaires qui commencent à éclore, seul l’humour noir du président choque vraiment. Propos tenu en off, les phrases au sujet des comoriens sont reprises partout, alors que ce trait d’esprit n’est en rien condamnable au vu du contexte. (Dans un discours, il en aurait été autrement). Comme toujours, les polémiques sont chassées par la porte et reviennent par la fenêtre.

 

Mélenchon au pilori.

Presque persuadé que le Mélenchon Bashing sera au programme des JO de Paris (je m’avance un peu) tant il est devenu sport national, je ne pouvais pas l’ignorer délibérément. Non pas pour défendre mon ex-candidat, mais pour défendre la nuance et la raison.  

Il est vrai que le principal défaut de Jean Luc Mélenchon reste sa capacité à monter sur ses grands chevaux, devenant bien trop grandiloquent au risque d’en froisser certains. Mais il est temps d’arrêter les mauvais procès. L’affaire Rémi Fraisse avait défrayée la chronique il y a des années de cela, et j’ai souvent pensée qu’au vue des zones d’ombres persistants avec les années, il était peu aisé de se prononcer sur de tels faits. Les qualificatifs adressés à monsieur Cazeneuve (insupportable depuis la présidentielle) étaient à ce sujet disproportionnés, mais pas condamnables dans le fond, surtout au vu du contexte (Meeting enflammé). En effet, la grenade qui a servi n’aurait pas dû être en service pour des raisons de sécurité. Si le ministère de l’intérieur de monsieur Cazeneuve en avait tenu compte, il en aurait été autrement. Qu’il ait commandité un assassinat reste litigieux, mais les décisions du ministère et ce qui en relève, dont l’usage de cette grenade, sont sous la responsabilité du ministre, qui n’a pas à se contenter de prendre les lauriers en cas de réussite.

Ce même Cazeneuve, après l’annonce innocente d’un procès pour diffamation, prouve par la suite qu’il est un fin connaisseur en la matière, surtout vis-à-vis de Mélenchon. S’associant honteusement à Jaurès, il ne peut s’empêcher de condamner une nouvelle fois le non-soutien de son adversaire à monsieur Macron avant le second tour.

Ce refus insoumis de tourner la veste en aura égaré plus d’un, principalement au sein de l’émission On n’est pas couché, qui chaque semaine trouve un moyen d’enfoncer le clou au sujet du « monsieur aigri » de la présidentielle.

Enfin, histoire de rajouter une brique au mur du ridicule, Patrick Menucci vexé comme un pou par la candidature de monsieur Mélenchon, choisit de l’attaquer sur des termes pourtant pas polémiques. Décidemment, il faudrait être sourd pour ne pas comprendre la colère de l’ancien candidat.

 

Kadyrov le tyran, Trump l’inconscient

Le cas de la Tchétchénie est extrêmement compliqué à aborder. Véritable zone à conflit depuis des années (c’est un euphémisme), il s’agit là d’un voisin encombrant pour la Russie. Russie qui crut bon de mettre à la tête du pays Ramzan Kadyrov, espérant sans doute contrôler l’une des deux franges islamistes majoritaires en Tchétchénie. Placer un tyran au pouvoir n’a rien d’unique, il s’agit là d’une action très courante hélas. Mais étant donné le conservatisme religieux qui entoure ce pays, composer avec Kadyrov était peut-être une nécessité. Est-ce un prétexte pour ignorer ses exactions ? Non, bien évidemment.

Si les faits sont avérés (parce que dans ces zones-là, on ne peut être sûr ni de l’ampleur, ni de la véracité des faits avancés), ils sont profondément condamnables. Pour rappel, la discrimination violente envers des personnes en raison de leur sexualité est absolument écœurante. Dans les branches extrémistes des religions, il s’agit d’un comportement malheureusement habituel, mais lorsque cela arrive à hauteur d’un pays, c’est déjà moins courant. Le despotisme de Kadyrov n’est plus à démontrer, mais toute la lumière doit être faite sur cette affaire, quitte à sanctionner sévèrement pour s’assurer de la fin de cette barbarie. Quant à Vladimir Poutine, bien naïf celui qui croit qu’il a les moyens de faire pression sur un islamiste lorsqu’il est à la tête d’un voisin peu apprécié, et ultrareligieux de surcroît.

 

Dans une moindre mesure, je profite de ce paragraphe sur la cruauté d’un homme pour évoquer l’inconscience d’un autre. Trump est hélas un cliché de l’américain moyen, individualiste jusqu’au bout et peu concerné par le sort de la planète. Serait-ce le fruit d’une éducation en deçà des capacités intellectuelles humaines, ou simplement celui d’un manque d’empathie flagrant, mais toujours est-il que son retrait de la COP21 (conférence aussi symbolique que peu utile) relève de la bêtise la plus crasse. Cet accord n’avait rien d’extraordinaire, je l’ai toujours dit, mais le quitter alors que son pays est un des plus mauvais élèves dans le domaine écologique, c’est une provocation qui ne peut rester impunie.

 

La lassitude de l’analyse quotidienne

Pour finir cette revue de l’actualité, je n’ai pas d’autre choix que d’évoquer les attentats, nombreux ces derniers temps. C’est terrible, mais le sentiment que je ressens se rapproche de ma réaction lors des explosions hebdomadaires en Irak ou en Afghanistan.  Je finis par m’en lasser. Les discours inconscients de certains qui nous demande de nous habituer à cela n’ont aucun effet sur moi, mais le fait que ce soit toujours et encore la même situation finit par agir sur les gens. Il y a encore des victimes, il y a encore des terroristes, et il y a encore des gens pour récupérer cela de manière indélicate (Nadine Morano par exemple, experte en la matière). Il devient urgent d’agir, parce qu’en dehors des actions d’apparences qui consistent à vanter les mérites d’un état d’urgence bien peu efficace chez nous, ou à défendre le modèle communautariste anglo-saxon chez nos voisins, rien n’est vraiment fait pour agir à la racine de ce mal. Pour qu’une personne en vienne à tuer des compatriotes (les terroristes venus avec les vagues migratoires demeurant minoritaires, n’en déplaise à l’extrême-droite), il faut bien qu’un processus psychologique se mette en place. Pourquoi personne n’axe-t-il pas déjà ne serait-ce que la moitié de sa politique antiterroriste là-dessus ? Est-ce si compliqué de développer une unité assez forte au sein d’un pays pour qu’aucun citoyen n’en veuille à la terre entière ? Il ne s’agit pas de vanter un communisme aux bienfaits illusoires, mais simplement de prôner l’unité nationale, unité mise à mal par les communautarismes qui se développent de chaque côté de la manche, par exemple.

Bref, condoléances aux familles des victimes, mais je prie naïvement pour que ce soit la dernière fois, comme à chaque fois.

Analyse de programme : #11, Jean Luc Mélenchon (et Benoît Hamon)

 

Mélenchon en dédicace à Strasbourg (2015)

Il s’agira là d’une analyse un peu spéciale. En effet, il me reste en théorie deux candidats à « juger ». Pourtant, si on se fie à ce que j’ai pu dire sur ce blog, il parait évident que mon vote va à Jean Luc Mélenchon. Mieux encore, il est probable qu’au second tour, je vote aussi pour lui en dépit de son absence (tout dépendra de la composition). Alors à quoi bon analyser un programme que je suis même allé jusqu’à lire en version papier ?

Deux problèmes s’offrent donc à moi : vu le peu de temps qu’il me reste (j’aimerai essayer de respecter la fin de la campagne), une analyse complète n’est pas possible. De plus, Benoit Hamon n’a pas eu le droit à son analyse non plus.

Afin de résoudre ses problèmes, j’ai donc choisi de donner mon avis sur la candidature du candidat PS, puis de revenir rapidement sur quelques pans du programme de Jean Luc Mélenchon.

 

Avant toute chose, en termes de caractère, j’estime que les deux pourraient faire un bon président ; néanmoins, Benoit Hamon me semble trop naïf, pas assez fort pour affronter les pressions inhérentes à l’exercice du pouvoir. En guise de compromis, j’aurai donc bien apprécié une dyarchie avec Hamon président et Mélenchon premier ministre, le second épaulant le premier en cas de danger menaçant la souveraineté des décisions présidentielles. Ce cas de figure ne serait appréciable qu’en cas de majorité à l’Assemblée.

 

I. Hamon ou l’ultime sursaut de la gauche du PS

 

J’appréciais beaucoup Benoit Hamon lorsqu’il menait la fronde, bien que j’aie toujours vu les frondeurs comme des gens incapables d’aller au bout de leurs idées. D’une certaine manière, lui ou Montebourg étaient légitimement les meilleurs candidats pour le vrai PS. D’ailleurs, j’aurai préféré qu’Hamon prenne la direction du parti au lieu de se présenter à la présidentielle.

En effet, son programme est très similaire à celui de Mélenchon, les intentions sont là. Mais deux candidats au programme similaire ne peuvent donner qu’un résultat incertain, surtout pour un tel enjeu. Les seuls différences au final se comptent au nombre de trois chez Hamon.

  • Une méfiance moins importante vis-à-vis de l’Europe
  • Un revenu universel
  • Une diplomatie en demi-teinte beaucoup trop conventionnel

Sur le revenu universel, je souhaitai développer une réflexion d’ici un semestre. Concernant l’Europe, les décisions ne pouvaient se jouer qu’au niveau national, au-delà de l’élection. Enfin, la diplomatie de Benoit Hamon ne diffère que très peu de celle du PS version Macron. Ainsi, on voit bien là le désintérêt de consacrer une analyse complète à ce candidat doublon. Au vu des sondages (que je regarde de très loin) et de la situation (le PS l’ayant abandonné), je ne peux que saluer son courage, mais j’appellerai tous les électeurs de Benoit Hamon à rejoindre Mélenchon, quitte à obtenir de ce dernier un poste mérité pour l’Outsider de la gauche.

 

II. Rapide aperçu du programme de la France Insoumise ; principales divergences

 

Mon étude peut se permettre d’être superficielle pour une bonne raison : je pense avoir assez fais de publicité pour Mélenchon depuis un an. Quel serait l’intérêt donc de relever chaque mesure et d’en faire un commentaire positif ? Ce serait contre-productif.

 

A. Assemblée constituante et sixième république

 

Cette analyse est aussi l’occasion pour expliciter mes divergences avec la pensée politique de Jean Luc Mélenchon (oui, j’en ai)

Ainsi, sur le processus constituant, je ne m’oppose pas personnellement à ce que la rédaction soit d’abord faite par le candidat, puis améliorer au regard de la volonté populaire.

Après plusieurs mesures, on arrive à ce qu’il qualifie de « monarchie présidentielle ». J’ai là une perception différente du pouvoir.

Selon moi, il faut qu’une continuité soit assurée à la tête de l’état, avec un organe présidentiel stable, et démocratique évidemment. Pour moi, qu’un président ait des pouvoirs forts ne pose pas de problème à la condition que tout le système soit conçu pour empêcher toutes dérives, et que l’Assemblée fasse un travail en dehors des querelles politiques. Enfin, je préfère une justice spécifique aux personnalités de l’état, mais cela relève plus du détail.

 

Au sujet de la laïcité, c’est encore une fois compliqué : je suis Alsacien, je ne m’en cache pas (j’espère ne pas trop m’en réclamer) et la suppression du Concordat me dérange d’un point de vue purement égoïste. Pourtant, qu’il soit inégalitaire et dérogatoire à la loi de 1905 est une réalité. Donc, dans un esprit de compromis et pour faire passer les intérêts de la France avant tout, je me range au final de son côté.

 

Dans le domaine de la sécurité, je reste mitigé sur le démantèlement de la BAC, bien que la justification tienne parfaitement la route. De même, le matériel de défense tel que le Taser ou les grenades de désencerclement demeure utile lors de certaines situations. Je pencherai donc plus sur une meilleure réglementation et une raréfaction de leur usage.

 

Enfin, histoire de revenir sur l’Alba qui a tant fait scandale, j’aimerai là apporter mon soutien à cette mesure qui n’a rien de bien méchant ; l’Outre-mer étant parfaitement concernée par les objectifs de cette alliance.

 

B. l’urgence sociale

 

Un pan entier du programme auquel j’adhère. Mise à part quelques petites différences au niveau de la fiscalité ou des mesures sociales, je suis en parfait accord avec toutes les mesures présentées.

 

C. l’urgence écologique

 

Au même titre que la partie précédente, je suis en accord complet avec le programme proposé. J’espère juste, concernant le nucléaire, que la recherche théorique sera maintenue, afin de conserver le savoir accumulé. Pour ma part, je pense aller beaucoup plus loin dans les innovations écologiques (à suivre dans mon futur programme)

 

D. L’Europe en question

 

Histoire de ne pas changer, j’affirme mon soutien à cette partie du programme ; en effet, la vision optimiste des négociations et la préparation à une autre coopération (Plan B) me convient tout à fait.

 

E. La paix en question

 

Nouvelle partie où je suis très satisfait, la vision « insoumise » de la diplomatie est lucide et tout à fait convenable. J’apprécie l’engagement pour la coopération méditerranéenne. (pour ma part, je surenchérirai avec un engagement plus poussé pour le développement du continent africain)

 

Pour revenir sur l’Alba qui a tant fait scandale, j’aimerai là apporter mon soutien à cette mesure qui n’a rien de bien méchant ; l’Outre-mer étant parfaitement concernée par les objectifs de cette alliance.

 

F. Progrès Humain

 

Sur la question des drogues, je suis farouchement opposé à leur consommation. Néanmoins, en l’état actuel des choses, une dépénalisation du cannabis avec un encadrement étatique me semble être la meilleure solution.

 

Globalement, je suis à nouveau en accord avec ce qui est énoncé dans ce thème.

 

G. Face au déclinisme

 

J’aimerai quand même souligner la présence d’un programme spatial, moins ambitieux que celui de Cheminade, mais pas moins intéressant et complet.

 

Encore une fois, je suis en accord avec ce qui est dit de manière générale.

 

III. Conclusion

 

Mélenchon, comme vous pouvez le voir, présente un projet qui me convient sur bien des points. Hormis quelques désaccords que je peux mettre de côté, j’estime qu’il a actuellement le meilleur programme qui m’ait été donné d’étudier. Hamon n’est pas en reste, puisque son programme demeure convenable en dépit de quelques différences notables. Voici donc un tableau comparatif, celui de Hamon ayant été fait grâce à ses positions publiques (prévenez-moi en cas de faute) *Mélenchon est à gauche, Hamon à droite

 

Penser l’Europe

4,5/5

3,5/5

Réorganiser le travail et l’emploi

4,5/5

3,5/5

Une sécurité assurée

3/5

3/5

La réindustrialisation de la France et sa protection économique

4,5/5

4/5

Une réforme culturelle ambitieuse

4/5

3,5/5

Penser le défi écologique

4,5/5

4/5

Réguler la place des marchés financiers et des banques

2/2,5

2/2,5

Penser l’avenir spatial

2,25/2,5

0/2,5

Penser la place et le financement de l’armée française

3/5

3/5

Penser les relations internationales

4,5/5

3,5/5

Niveau d’absence de danger pour la France

5/5

5/5

 

Total : 42/50 pour Mélenchon et 35/50 pour Hamon

 

Ainsi, il parait évident que mon choix est fait, bien que la conclusion apparaitra dans mon récapitulatif des différents programmes. Mise à part dans le domaine de la sécurité, et quelques divergences institutionnelles qui n’apparaissent pas dans ce tableau, j’estime que le programme de la France Insoumise est le plus attractif pour moi.