Avis d’actualité : #8, quand la position minoritaire tend à s’imposer

 

Mon dernier avis d’actualité date déjà de plus de deux mois, il était temps d’en refaire une analyse rapide. Parmi les nombreux sujets à traiter, j’ai choisi les plus parlants à mes yeux, ceux qui illustrent la manière dont des avis minoritaires insistent pour avoir leur place dans les débats ; et une place de choix. Avant le cas sérieux de l’écologie martyrisée par le gouvernement Macron, seront donc traités l’éternel retour du débat communautariste à gauche, et la curieuse manie de corrompre les combats sociétaux par des initiatives contreproductives.

 

Médiapart n’est pas Charlie, l’arbre qui cache la forêt

A chaque année son lot de polémiques Charlie hebdo, et 2017 n’échappe pas à la règle. En cause, la une montrant la prétention de Tariq Ramadan placée à la hauteur de son hypocrisie. Une une très bien trouvée par ailleurs, puisqu’elle illustre de manière générale les comportements hypocrites des conservateurs de tout bord. Il n’est pas rare en effet de voir des personnalités atteintes de problèmes psychologiques (comme c’est le cas pour Ramadan, inutile de se voiler la face) exorcisant leurs problèmes en prônant l’autre extrême. Certes, le cas le plus courant, celui de l’homophobe homosexuel refoulé (le refoulement étant le problème, ne me faites pas dire ce que je n’ai pas dit), n’est pas comparable, mais c’est plutôt cocasse de voir un élu américain très conservateur démissionner pour un comportement en total contradiction avec ce qu’il a toujours défendu.

Par conséquent, dénoncer la perversité sexuelle d’un gourou médiatique est une action qu’il faudrait louer, au lieu de crier à l’islamophobie à tout va et de se jeter à corps perdu dans la défense d’une imposture pareille. Effectivement, comme souvent quand il s’agit de sujets sociétaux, Médiapart représente la caricature de la gauche naïve et inutile. Visiblement, certains ont oublié que sous-entendre la responsabilité de Charlie hebdo dans une guerre contre les musulmans était tout simplement abjecte, et dangereux qui plus est.

En parallèle, la France insoumise subit toujours les effets néfastes de la polémique Obono, contaminée par l’antifrançaise Houria Bouteldja. Encore une voix minoritaire qui trouve écho dans le buzz médiatique.

 

Féminismes et futilités, les projets à côté de la plaque

Depuis l’affaire Weinstein, le féminisme et la question des rapports homme-femme est sur le devant de la scène, pas toujours pour de bonnes raisons. Sur les tenants de l’affaire qui introduit ce vaste sujet, je pourrai difficilement apporter une voix un tant soit peu originale. Les actes sexuels sans consentement sont des viols, les actes déplacés sont des attouchements, et les commentaires déplacés sont des incivilités à proscrire. Tout le reste n’est que polémiques sans fondement. Inutile de voir dans les accusations contre Weinstein, Haziza ou même Polanski si l’on remonte dans le temps, des motivations antijuives. (un certain BHL est ici concerné) Inutile aussi de s’équiper de paranoïa dès lors qu’une femme se promènera dans la rue, pensant à changer de trottoir pour ne pas l’effaroucher et en évitant tout contact vocal, ne serait-ce qu’une seule convention sociale. Cela peut sembler absurde, mais je crains que le débat harcèlement, agressions et rapports sociétaux entre les deux sexes ne soit en train de tourner à l’hystérie. Il n’y a pourtant pas lieu de tergiverser. Hommes et femmes sont des êtres humains égaux en droit, et subissent tous deux les agressions et les incivilités. Les viols doivent être pris au sérieux par les forces de l’ordre, et sanctionnés durement. C’est là l’évidence même. Au passage, le consentement sexuel à 13 ans est une ineptie (comme ça, c’est dit).

Je reviendrai un jour sur le sujet de fond qu’aborde la dernière ineptie abordée ici, à savoir la question des genres sociaux et des discriminations homme-femme. En attendant, l’écriture inclusive focalise surtout les débats sur le mauvais sujet. Histoire de ne pas empiéter sur le futur dossier, je serai donc bref : la langue française résulte de l’histoire. La changer artificiellement par une version complexe et inutilement tarabiscotée n’a aucun intérêt, si ce n’est augmenter les fractures au sein de la société. De par son utilisation neutre, le genre masculin peut s’apparenter à une certaine neutralité dans les cas où cela est exigé. Il n’y a pas à aller chercher plus loin. (Avis aux écologistes, les journées du matrimoine n’ont aucun sens non plus)

 

Ecologie et capitalisme, Hulot ou le pantin macroniste

Quittons maintenant le domaine sociétal pour atteindre celui de l’écologie ; en soi, abordons les projets qui impactent le futur, et sont donc plus enclins à être acceptés malgré leurs effets néfastes.

Lors de la tenue de la COP21, j’ai su dès le début que c’était une hypocrisie sans nom destinée à ne pas culpabiliser des effets du capitalisme intensif sur la planète. Par conséquent, le départ de Trump de ces accords ne m’a fait ni chaud ni froid. Mais entendre Macron prononcer « make our planet great again » m’a fait doucement sourire. Comment ? Lui le grand partisan du CETA, sera un défenseur de la planète ? Il est évident que pris par l’effet de mode écolo, notre président ait usé d’un peu d’hypocrisie pour grapiller les points dans les sondages. Mais pendant ce temps, rien n’est fait pour la biodiversité. Pas de taxes écologiques, pas d’interdiction de la chasse à courre ou de la corrida, pas de remise en cause du CETA, pas de promotion du manger local, et surtout un soutien à peine dissimulé aux projets dangereux pour les écosystèmes, comme l’aéroport de Notre-Dame-des-landes, ou le Grand contournement Ouest de Strasbourg (Nicolas Hulot semblant y adhérer pour ce dernier). Tandis qu’aux USA, on continue de la jouer stéréotypes du ricain pollueur et insensible en libéralisant le commerce des produits issus du braconnage et en fermant les yeux sur l’irresponsabilité des exploitations énergétiques, on continue en France de parler sans agir réellement en faveur de notre planète, unique berceau de la civilisation humaine pour l’instant. Et le pire, c’est que je reste persuadé que ces décisions n’engagent, comme toujours, qu’une minorité qui nous dicte sa loi.

 

La pensée minoritaire qui dirige, au nom de la majorité, un projet qui n’intéresse qu’elle, n’est-ce pas là une synthèse de notre chère oligarchie néolibérale ?