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PRESIDENTIELLES 2017

Analyse de programme bonus : #12/13, David Saforcada (France bonapartiste) et Robert de Prévoisin (Alliance royale)

 

Les élections sont finies, j’ai étudié tous les programmes en lice ; pourtant me revoilà pour une dernière analyse. Les prétendants à la candidature étaient une soixantaine au départ, beaucoup ont donc été écartés. Néanmoins, parmi les programmes, trois sortaient du lot par leur sérieux ; et après avoir traité Didier Tauzin il y a quelques mois, il est temps de s’intéresser aux projets de David Saforcada, représentant de France Bonapartiste, et Robert de Prévoisin, représentant d’Alliance royale.

 

I. Le royalisme et le bonapartisme

 

Je me situe traditionnellement à gauche, pour autant, je ne suis pas imperméable aux concepts de monarchie et de bonapartisme. D’ailleurs, il est toujours amusant de constater que notre république se rapproche effectivement d’une monarchie.

La monarchie sous sa forme historique n’a jamais été une bonne chose pour atteindre l’équilibre idéal pour le pays ; néanmoins, elle garantissait une certaine stabilité pour le pays lorsqu’elle ne s’égarait pas dans les conflits et l’opulence éhontée.

Comme j’ai déjà pu le dire dans ma théorie de la dualité de l’action politique, une monarchie éclairée n’est pas forcément une mauvaise chose. Le concept d’un leader situé au-dessus des partis et des querelles partisanes est en effet un atout pour la direction souveraine du pays. Mais le tout est de composer avec la démocratie. Etant donné l’importance de la symbolique en politique, il est hors de question pour moi de faire revenir un roi. Nous avons un président capable d’assurer ce rôle, pourquoi rappeler des mauvais souvenirs à un pays déjà bien instable ? Mais à ce rôle presque monarchique, il s’agirait d’ajouter un aspect démocratique assez absent de nos jours ; c’est pour cela que la critique de Mélenchon a l’encontre du système actuel est légitime.

En prolongement de la monarchie vint se développer le bonapartisme avec Napoléon 1er. Le développement d’une administration à la hauteur des enjeux ne suffira pas hélas à faire oublier le personnage belliqueux qu’il était. Louis-Napoléon Bonaparte, lui, su incarner un souverain plutôt éclairé au début de son règne, puisque l’aspect social était enfin pris en compte dans les décisions (jusqu’à ce que la bourgeoisie libérale vienne y mettre un terme). Ainsi, respect du peuple et autoritarisme/monarchisme ne sont paradoxalement pas incompatibles. La vision moderne de ces régimes, plus axée sur la démocratie, est-elle une solution pour le pays ?

 

II. Alliance royale, branche respectable du monarchisme de nos jours ?

 

J’ai découvert Alliance royale lorsque je répertoriais tous les candidats, et j’ai un peu regretté leur absence [pour des raisons logiques (au vu du système des signatures entre autres)] aux élections ; en effet, leur programme est, sur la forme, assez complet, et c’était l’occasion de diversifier le paysage politique.

 

En guise d’introduction du programme, je déplore la critique totale de la république « issue des lumières », qui, si elle est imparfaite, reste une avancée majeure pour le pays. (Un jour peut-être, je me risquerai à des analyses historiques).

 

A. Refondation politique

 

1° Les valeurs royales

Leurs valeurs immuables sont des lieux communs que je partage comme une majorité de gens dans ce pays ; c’est donc plutôt maladroit comme termes.

Concernant la notion de solidarité, elle est importante à leurs yeux, mais leur vision reste selon moi naïve ; penser que l’état n’a pas de rôle à jouer, c’est trop compter sur la nature humaine qui est loin d’être infaillible.

Evidemment, la famille est au centre du projet royaliste. Je suis moi-même attaché à la famille, mais je sais pertinemment que leur notion de famille est bien plus conservatrice. (Homme-femme par exemple)

Pour la partie vision économique, on a ici une association que je trouve paradoxale, à savoir libéralisme (l’état ne serait qu’un serviteur des entreprises) et souverainisme. C’est toujours mieux que le libéralisme couplé au mondialisme débridé, mais ça reste contre-productif je pense.

Enfin, pour l’unité, elle est légitimement prônée, et je peux déjà annoncer que cette notion fera l’objet d’un grand développement dans mon futur programme fictif.

 

Des valeurs à défendre évidemment, mais leur perception des changements sociétaux est clairement passéiste. A voir sur le reste donc.

 

Une ambition pour la France/ Entre continuité et rupture

Afin de mettre fin aux diverses crises qui traversent le pays, la solution serait donc pour eux l’instauration d’une monarchie. Si le concept se défend, l’associer à la fin de tous nos problèmes est plus litigieux. Pareil, leur idée de « querelle partisane » reste floue : il peut s’agir d’une critique du débat politique ou de la politique politicienne, ce qui est radicalement différent. Parce que oui, les partis devraient avoir une autre approche de la politique.

 

Passer d’un président, en l’état actuel des choses, à un roi, ne serait pas une grande rupture, c’est exact. Sur ce point, ils ont raison. Néanmoins, bien qu’ils affichent une volonté de conserver un aspect démocratique, je trouve ce dernier pas assez clair dans cette partie-là.

Enfin, la rupture quant aux finalités du gouvernement est un pamphlet contre l’oligarchie, et cela me va parfaitement. Reste à clarifier sans doute la place de l’administration.

 

B. Le projet royal

 

Avec leur roi, la légitimité serait celle de l’institution qu’il représente. En dehors de ses pouvoirs proches du président, il faudra noter une nécessité d’être catholique, ce qui me dérange beaucoup alors que je ne suis pourtant pas un laïciste très virulent (et de tradition catholique de surcroit). Le postulat de départ n’est pas idiot, mais dans les faits, ça reste assez absurde.

La fête nationale est logiquement déplacée, elle commémore désormais la bataille de Bouvines. Cohérent, certes, mais encore une fois, je n’adhère pas. Cependant, je préfère préciser que choisir des affrontements (prise de la bastille) au détriment d’un acte juridique (Déclaration des droits de l’homme et du citoyen) n’était pas une idée si intelligente d’un point de vue symbolique. Depuis quelques années, je reste persuadé qu’une fête nationale le 26 août serait plus judicieuse.

 

Enfin, l’idée d’une noblesse d’état développée pour ceux qui rendront services à la France est plutôt intelligente dans le cadre d’une monarchie.

 

C. La réforme des institutions

 

1° le Haut conseil

Dans le cadre d’un projet royaliste, donner une nouvelle dimension à la fonction du garde des sceaux est une bonne idée. Néanmoins, ce haut conseil présente un défaut de taille : absence de séparation des pouvoirs.

 

Ministère d’état/ gouvernement

L’existence d’un premier ministre, d’un ministre d’état et d’un gouvernement se défend, c’est un projet qui ne me parle pas tant que ça, mais pourquoi pas.

 

3° Parlement

Une nouvelle conception émerge, où l’assemblée nationale et le sénat échange, à peu de choses près, leurs rôles respectifs. L’Assemblée nationale dépendrait de collèges électoraux, et le sénat d’un suffrage universel direct proportionnel. Les finalités de ces deux corps me posent problème : pourquoi donc opposer corps sociaux et représentation populaire ? C’est trop réducteur.

 

4° Collectivités territoriales

Un projet ici convenable et défendable ; c’est un travail ardu pour repenser le mille-feuille territorial de toute manière.

 

5° Franchises communales

Comme pour le point précédent, il est dur de s’exprimer sur le sujet ; je suis favorable à plus d’autonomie pour les communes, mais pas une indépendance non plus.

 

6° Représentation

Je viens de trouver un parti défendant idéologiquement le cumul des mandats ; même pour leur projet, je trouve cela inconscient pour des questions de fonctionnement surtout. (Moins de moralité dans leur conception)

 

7° Démocratie directe

Bien évidemment, j’approuve l’idée du référendum d’initiative populaire ; néanmoins, au lieu d’avoir un roi dont dépendrait la tenue de celui-ci, je pense qu’il faudra trouver un compromis ; la démocratie est sinon à relativiser.

 

D. Les grandes réformes de société

 

La famille

Dans les milieux conservateurs auxquels semble appartenir Alliance royale, la famille est un sujet sensible, car leur vision traditionnelle perdure. On regrettera donc la fixation sur la famille homme-femme, sur la femme au foyer et peut-être sur l’octroi automatique du nom de l’homme. (Déjà moins gênant, certes). Néanmoins, leur politique familial englobe aussi l’adoption, qui est, elle, très bien traitée.

 

l’école

Sur l’école, Alliance royale est extrêmement libéral, ce qui n’est pas très cohérent avec leur vision de la nation. Chaque établissement serait donc libre de sa politique éducative, ce qui créerait des disparités évidentes. De même, la formation professionnelle commence dès 14 ans, ce qui pose le problème de la jeunesse dans le monde du travail.

 

la solidarité sociale

De même, la conception de la sécurité sociale est assez libérale ; tout baser sur les régimes privés reste une idée risquée ; sur le papier, ça peut marcher, en vrai, c’est la porte ouverte à tout et n’importe quoi.

Les départements se voient offrir un rôle qui peut cependant marcher dans ce système.

 

La nationalité française

La question du droit du sol est assez sensible ; venant de la droite conservatrice comme eux, je pense que leurs propositions sont un bon compromis, avec une naturalisation par mariage facilitée. Le refus de la bi nationalité se tient ; je ne sais pas trop quoi en penser.

Sur l’immigration, ma position étant plus mélenchoniste, je peux difficilement être en accord avec la leur, même si encore une fois, on y trouve un certain compromis.

 

la fonction publique

Encore un sujet qui fâche. Les fonctionnaires, limités aux fonctions régaliennes, verraient leurs droits politiques restreints par une vision trop stricte du service de l’état. J’ignore d’où vient ce cliché du fonctionnaire privilégié, mais il est visiblement tenace.

 

l’armée des volontaires

Il est difficile de comprendre leur perception de l’armée ; j’aurai donc bien du mal à m’exprimer là-dessus. Cependant, limiter la formation militaire aux hommes représente un certain retour en arrière plutôt regrettable.

 

E. La France dans le monde

 

L’analyse diplomatique du monde et de l’Europe est très satisfaisante ; affichant une volonté de pragmatisme face aux nationalismes et à l’européisme, ils défendent un souverainisme assez attractif ; esquissant légèrement l’idée d’une Europe des nations, plus qu’une nation européenne.

 

Globalement, je suis assez en accord avec leur vision de ce que doit être la souveraineté étatique. J’aurai juste un bémol sur la monnaie nationale. En effet, à moins que l’ensemble des transactions ne se fassent numériquement (ce à quoi je suis opposé), le fait que chaque pays ait une monnaie différente représente un obstacle pour le commerce. Il faudrait donc envisager différemment le statut monétaire de la France. (Sujet ardu)

 

Sur l’Union européenne, je partage donc assez leur conception, d’autant plus qu’un renforcement de la francophonie ne peut pas faire de mal.

 

III. France Bonapartiste, du bonapartisme au 21ème siècle?

 

Pour l’anecdote, lorsque je tenais encore ma page sur tous les candidats, c’est le candidat de France Bonapartiste David Saforcada qui m’a contacté pour que j’évoque sa candidature. J’ai apprécié l’initiative, et j’étais, il faut le dire, assez intrigué.

Trouver un PDF m’aurait facilité les choses, mais je me contenterai de leur site internet.

 

Pour leur introduction, je dois reconnaitre que leur constat est assez similaire au mien. Porteurs eux aussi d’un projet souverainiste, qu’ont-ils à proposer d’innovant ?

 

1° Institutions et souveraineté populaire

Leur réforme institutionnelle est plutôt satisfaisante (Référendum, vote blanc reconnu,…) même si j’ai du mal avec le cumul de mandat (même pour un maire, ça reste problématique) et le septennat (que je trouve trop long par rapport à un sextennat). Le nombre de députés est réduit, comme toujours, j’ai du mal à me prononcer sur cette question pour le moment.

 

2° Territoires

Je suis assez mitigé sur ce pan du programme. Si la loi NOTRe doit être supprimé, et les territoires d’Outre-mer protégés, je trouve que la suppression des régions et des métropoles est loin d’être un acte judicieux. Enfin, le désenclavement des territoires est une très bonne chose.

 

3° Indépendance nationale

France Bonapartiste milite pour un référendum sur la sortie de l’UE, mais avec le souhait d’une Europe de coopération. Comme pour de nombreux programmes, l’aspect diplomatique est satisfaisant, avec une sortie de l’OTAN, un développement du continent africain et un retour sur les partenariats avec Qatar et Arabie Saoudite. Je ne peux qu’y adhérer.

 

4° Autorité

La perception de l’autorité conduit à proposer une politique assez à droite.

Pour la suppression de la prescription pour les crimes de sang, viol et actes pédophiles, c’est pas souvent proposé et semble être une bonne idée.

Mais que ce soit l’expulsion des délinquants ou le projet flou sur les peines pour mineurs, on tombe dans le grand classique de la droite. Cependant, j’apprécie l’indignité nationale pour les corrompus par exemple.

 

5° L’école

Le programme scolaire reste assez flou, mais je ne pense pas avoir à rappeler mon opposition au port de l’uniforme et à la sélection en université. Je ne pourrai donc pas m’étendre beaucoup plus.

 

6° L’économie

Je me félicite du pan souverainiste du programme, avec promotion du made in France et lutte contre la concurrence déloyale. Mais la volonté de « libérer » les entreprises en parlant de fiscalité et de droit du travail m’effraie un peu. La situation sociale risquerait de changer dans le mauvais sens.

 

7° La fiscalité

On commence fort avec la suppression de l’ISF qui pourrait donner une orientation inquiétante sur la politique fiscale. Globalement, les orientations sur le sujet ne sont pas toujours claires, même si on voit clairement que ce sera grandement allégé.

 

8° L’agriculture

La politique agricole est plutôt intéressante, avec défense de la biodiversité, indépendance alimentaire et favorisation des circuits courts. Comme de nombreux partis à tendance souverainiste, le domaine de l’agroalimentaire est toujours traité avec sérieux et conscience.

 

9° Question sociale

Je m’étonne de ne rien trouver sur le mariage pour tous dans cette partie (commune dans les partis conservateurs par exemple) ; seule la question de la GPA est abordée, j’y suis opposé aussi, donc c’est parfait.

Dans cette catégorie fourre-tout, la plupart des sujets sont bien traités, même si mélanger patrimoine culturel, santé et question sociétale est plutôt maladroit dans la forme.

 

10° immigration

Hormis la mesure (visiblement) destinée à la lutte contre le travail au noir, le reste représente une vision très à droite de l’immigration ; comme souvent, l’immigration est uniquement perçue comme la venue volontaire d’étrangers, alors que c’est bien plus complexe. Il ne s’agit pas de tout accueillir à bras ouverts, c’est sûr, mais quand on évoque les poncifs éculés comme la suppression de l’AME, c’est toujours dérangeant. 

 

11° écologie

Sur l’écologie, les bonapartistes sont pro-nucléaires (très peu de mesures à ce sujet), mais le reste des mesures ne sont pas mauvaises. Peu originales, elles restent appréciables comme le développement du photovoltaïque, la lutte contre le trafic d’animaux ou la protection des abeilles. Leur attachement à un EDF public conforte leur position souverainiste. Enfin, la protection du littoral leur tient à cœur, tout comme moi donc.

 

IV. Conclusions ?

 

En raison de leur nom qui entraine immédiatement la résurgence des souvenirs du monarchisme et du bonapartisme, ces deux partis sont injustement classés à l’extrême-droite. S’ils sont effectivement conservateurs (surtout Alliance royale), leurs projets demeurent intéressants et pas si extrêmes. Sous certains aspects, le souverainisme mêlé à ce conservatisme sociétal pourrait rappeler Debout la France ou le Front National. Néanmoins, concernant le parti royaliste, le libéralisme affiché le distingue clairement de France Bonapartiste.

Le projet du retour à la monarchie est bien développé, tandis que la posture bonapartiste n’apparait pas trop chez FB, en raison sans doute de l’aspect bonapartiste du régime actuel (pas de grande différence visible donc).

Les deux conceptions du pouvoir présidentiel sont plutôt proches, et ne diffèrent pas tant que ça de la pratique actuelle.

Enfin, la suppression des régions pour France Bonapartiste et la vision très archaïque de la famille pour Alliance Royale sont peut-être d’autres points négatifs à souligner.

 

Leurs programmes étaient intéressants cependant à lire, montrant peut-être une autre vision du souverainisme (plus ou moins modéré) de droite.

 

Notation : (Alliance royale puis France Bonapartiste)

 

Penser l’Europe

4/5

3,5/5

Réorganiser le travail et l’emploi

2/5

2,5/5

Une sécurité assurée

2,5/5

2,5/5

La réindustrialisation de la France et sa protection économique

2,5/5

3,5/5

Une réforme culturelle ambitieuse

2,5/5

3/5

Penser le défi écologique

0,5/5

3,5/5

Réguler la place des marchés financiers et des banques

0/2,5

0/2,5

Penser l’avenir spatial

0/2,5

0/2,5

Penser la place et le financement de l’armée française

2,5/5

3,5/5

Penser les relations internationales

3/5

4/5

Niveau d’absence de danger pour la France

4/5

5/5

 

Total : 24/50 pour Alliance Royale et 31/50 pour France Bonapartiste

 

Comme en témoignent les notes, les bonapartistes présentent un meilleur programme, même si dans les deux cas, le cap des 35/50 n’est pas atteint. Alliance royale, au même titre que François Asselineau, perd donc des points sur des vides assumés de son programme présidentiel ; en effet, nulle trace de l’écologie pour les royalistes, et leur positionnement est loin d’être responsable.

Autre déception, aucun des deux partis n’aura été capable de présenter un plan de régulation du secteur bancaire.

Deux candidats que j'aurai bien aimé voir en débat, mais dont les programmes ne sont pas si originaux que ça donc.

 

Le temps d’un mandat, 5 réflexions sur la présidentielle : #5, la Vème république face au dépôt de bilan

 

Ça alors, mais quelle surprise : Emmanuel Macron, promu par les média depuis un an et ayant reçu le secours du vote barrage, réussit à se faire élire président de la république par moins de la moitié des électeurs.

Que dire de plus ? Finalement, au lieu d’un vote pur, j’ai préféré que mon bulletin soit à la hauteur de cette élection : nul. Mes mains sont ainsi propres, et je serai libre comme l’air lorsqu’il s’agira de critiquer le nouveau président de la république. Aucun remord donc ; il est temps de passer au bilan.

 

I. Hollande remet les couverts après 5ans de disette

 

A la base, j’avais prévu un bilan complet du mandat de François Hollande, mais finalement, y a-t-il besoin de gaspiller autant de temps pour décrire l’évidence ?

François Hollande a été catastrophique, mais il reste toujours un grand mystère ? Qui était-il au final ? Quelqu’un de mollasson peut-être, mais une voix dans ma tête maintient qu’il est plus probable que cet ancien énarque ait tout simplement récité sa leçon, avec le soutien d’un Valls plus royaliste que le roi, autoritaire et sans honneur. Jean Marc Ayrault était peu utile, mais lui au moins agissait de manière moins agressive.

Le mariage pour tous fut une sombre farce, divisant les français alors qu’il suffisait d’employer là le 49.3 à bon escient. Ce leurre permit de conforter dans l’opinion publique que la gauche était désormais incarnée par Hollande et sa clique.

Vinrent ensuite de nombreuses lois en faveur du néolibéralisme, dont Macron fut le porte-étendard.

Quid de la lutte contre les dérives de la finance ? Quid de l’amélioration des acquis sociaux ? Quid de la paix dans le monde ? Quid de l’écologie (la Cop21 fut une vaste blague) ?

Le mandat 2012-2017 n’aura servi à rien, si ce n’est à prouver l’inconscience du monde politique actuel, et le développement du panurgisme, qui tel un virus, put se propager de manière critique pour maintenir le système en place.

 

II. le système électoral démontre son inefficacité

 

Plus de 45 millions d’électeurs potentiels, mais la démocratie est-elle sortie renforcée de ce scrutin ?

A 600000 voix près, Jean Luc Mélenchon passait. Les résultats ont été très serrés, ne l’oublions pas. Pour Fillon, c’était encore moins important, c’est dire l’absurdité de la chose. Parce qu’au regard d’un pays de 65 millions d’habitants, les différences au sein du quatuor de tête ne représentent presque rien

Le vote blanc, nul, et l’abstention ont atteint de nouveaux sommets. Ne voit-on pas ici que le système électoral actuel n’est plus satisfaisant ? A cela, on constate encore et toujours que l’argent facilite grandement la victoire, et qu’avoir les média de son côté facilité grandement la tâche. La reconstruction de notre démocratie prendra donc du temps.

Aussi, la reconnaissance du vote blanc, le scrutin proportionnel pour le parlement et le jugement majoritaire pour la présidentielle me semble être la meilleure des solutions, à défaut de trouver mieux.

La démocratie ne fonctionne enfin que lorsque les électeurs sont politisés et disposent de suffisamment de recul. Fini donc les média donneurs d’ordres et de conseils subjectifs, et l’éducation politique déplorable des futurs votants. Comme j’ai toujours dis, on est libre de voter, mais lorsqu’il s’agit d’un vote en connaissance de cause.

 

III. le futur se rie de nous un pied dans la tombe

 

Le but de cette élection, c’est de trouver un président capable d’entrainer la France en avant ; capable de protéger notre souveraineté et défendre l’unité du peuple français dans le respect des règles de vivre-ensemble. Il s’agit aussi de faire perdurer notre économie en assurant un cadre de vie décent aux travailleurs.

Macron, désormais 8ème président de la Vème république hélas, ne pourra correspondre que très peu à ce portrait utopique ci-dessus. Nous avons échappé à la division certes, mais la France n’est pas encore prête pour les enjeux de demain, si les enjeux d’aujourd’hui la dépassent déjà. Inutile d’espérer une économie respectueuse de ses acteurs, une politique démocratique, une souveraineté respectée. L’union européenne risque de prendre un tournant encore plus déplorable d’ici peu, et la France ne pèsera pas plus qu’avec Hollande, si ce n’est que le président français ne sera plus l’un des cadavres à enterrer, mais bien l’un des fossoyeurs.

La seule perdante de cette élection, c’est la France. Et la porte vers le futur restera probablement close pour les cinq ans à venir…

Le temps d’un mandat, 5 réflexions sur la présidentielle : #4, Front républicain et implosions politiques (réflexions avant le second tour)

 

Les suites de ce premier tour tant attendu, hormis un désastreux second tour, relèvent du domaine des suppositions ; néanmoins, il est possible de tirer des conclusions sur la reconfiguration du paysage politique, et sur notre pseudo-démocratie qui subit toujours autant la pratique de l’exercice politique.

 

I. l’Union européenne, vainqueur et perdante à la fois

 

Lors de cette élection, la moitié des électeurs ont choisi de donner leur voix à des candidats eurosceptiques. Peu l’ont relevé, mais il s’agit là de quelque chose de très parlant.

En effet, si le premier arrivé (de peu de voix au final) était le candidat européiste par définition ; promoteur d’un système où l’UE doit aller encore plus loin au mépris des intérêts nationaux ; il ne faut pas oublier que Marine Le Pen et Jean Luc Mélenchon sont tous deux des opposants aux dérives européennes.

De manière générale, l’Europe aura été bien trop présente selon moi dans les débats politiques, et bien trop sacralisée. Aucun débat de fond n’a pu avoir lieu, mais lorsqu’il s’agissait d’aborder ce sujet, c’était rapidement caricatural ; j’ai une position modérée là-dessus, plutôt dans le compromis mais avec beaucoup de mépris pour ce qu’est devenue cette union européenne. Aussi ai-je beaucoup regretté que seul le repli sur soi soit présenté comme alternative à cela, comme si cette union était devenue inévitable sous sa forme actuelle.

 

Avec la mainmise de l’UE sur le résultat du second tour – il suffit de voir les cris de joie lors de l’annonce des deux finalistes – on comprend aisément que cette dernière fait partie des vainqueurs. Néanmoins, à l’instar d’Emmanuel Macron, incarnation du système mais moins populaire qu’il ne pense, l’Union Européenne est un vainqueur d’apparence. En effet, les eurosceptiques ont gagné la bataille des idées à défaut d’avoir gagné celle de la présidentielle. Il serait temps de se remettre en question non ?

 

II. Dupont-Aignan, le symbole d’une droite qui se cherche

 

L’annonce de Nicolas Dupont-Aignan qui a déclaré rallier Marine Le Pen a fait l’effet d’un coup de tonnerre sur l’élection. Pourtant, c’était une possibilité bien plus prévisible qu’un choix en faveur d’Emmanuel Macron. A-t-il eu raison pour autant ? Oui et non.

Le programme de Debout la France est bien plus poussé que celui du FN, leurs antécédents moins problématiques, leurs prises de positions moins portées sur la division, mais ce mouvement demeure conservateur et souverainiste, deux raisons suffisantes pour se prononcer en faveur du Front National. C’est néanmoins un mauvais calcul politique, mais la politique doit être une affaire d’honnêteté et non pas un jeu ; il aurait mieux fait de garder ce choix pour lui, mais le fait qu’il se prononce pour une alliance avec le Front National démontre un certain courage et une certaine indépendance. Si quelques commentateurs y voient une soumission, moi j’y vois un pari fou mais empreint de conviction. D’un point de vue personnel, je déplore évidemment ce vote, mais qui suis-je pour interdire à un conservateur souverainiste d’appeler à voter pour un semblable, bien que moins fréquentable ? Debout la France aurait dû être le Front National présentable ; il s’est malheureusement fait doubler par le parti de la famille Le Pen en terme d’électeurs, c’est comme ça.

 

Néanmoins, ce choix symbolise surtout la seule bonne action à imputer à Macron : la recomposition honnête de la droite. Sachant qu’une partie des électeurs de Fillon voteront aussi FN, la frange conservatrice souverainiste forme un bloc que l’on cessera de confondre avec la frange conservatrice libéral incarnée par l’ancien ministre de Sarkozy. Dire que ce dernier appelait NDA à le rejoindre ! Bien naïf celui qui pense qu’une alliance doit se jouer sur la proximité sociétale. L’orientation politique dépend avant tout d’une vision économique. Et il est clair que celle de Dupont-Aignan diffère de celle de Fillon et Macron.

Cet appel au vote FN, certes regrettable encore une fois, (d’un candidat, qui je le crois peut encore se réclamer du gaullisme quant à son programme), est un acte d’honnêteté ; Mais les résultats de cette action sont parlant quant aux dérives des pratiques politiques actuelles, ce qui m’amène à une dernière réflexion :

 

III. Le front républicain, la Vème république en sursis

 

Aussitôt le second tour lancé, voilà que le front républicain revient toquer à la porte. Difficile d’y échapper, presque tous les média en font la promotion, et leur subjectivité ne fait aucun doute. D’un point de vue purement démocratique pourtant, ce front républicain est une absurdité. Ainsi, les français devraient attendre l’avis des média et des grands partis pour savoir quoi faire le jour du 7 mai ? Cette pratique est fort déplorable, et lorsque l’arrière-garde du système s’empresse de défendre ce front prétendument républicain, c’est pour nier le peu de démocratie qu’il nous reste. Ceux qui, comme moi, annoncent voter blanc, se retrouvent pointés du doigt et tenus pour responsable du score du Front National. Bernard Cazeneuve, premier ministre plus transparent que Jean-Marc Ayrault, enjoignit ainsi monsieur Mélenchon de se prononcer en faveur d’Emmanuel Macron.

 

Devrait-on comprendre que monsieur Macron ne pourrait rassembler la moitié des électeurs en France ? Est-ce réellement la faute aux abstentionnistes et blancs-votants ? Nous sommes en démocratie, et le vote est une affaire de conviction. Si un candidat n’arrive pas à convaincre une majorité, c’est que ce candidat ne pourra diriger la France qu’en satisfaisant une minorité.

Il est donc temps de comprendre que le véritable problème vient de notre système d’élection, et je pense pencher de plus en plus en faveur d’une élection avec jugement majoritaire.

Pour revenir sur « l’affaire » Dupont-Aignan, j’estime que les insultes qui l’ont visé, sont, au même titre que les insultes à l’encontre de Jean Luc Mélenchon dans ONPC (Cf. https://youtu.be/Nn9krumqEkg?t=21m19s), des insultes à l’encontre de ce qu’il nous reste de la démocratie ; si le programme du Front National est potentiellement dangereux pour celle-ci, les attitudes des soutiens à monsieur Macron ne font pas figures de sainteté.

Face à de tels comportements, comment cautionner cette farce électorale et le système qui l’organise ?

Le temps d’un mandat, 5 réflexions sur la présidentielle #3, Déception et auto vote

C’est avec grand regret que je ne vous apprends strictement rien d’inédit.

18% des français ont affirmé leur soutien à la politique de François Hollande et de Bruxelles, un peu moins ont foncé tête baissé dans le piège d’un parti aux multiples facettes dont l’une conforte les plus frustrés de ce pays et dont l’autre récupèrent les craintes des déçus du néolibéralisme.

Voici donc l’affiche de ce qui s’annonce être le film le plus décevant de cette année, un film qui j’espère aura le moins de succès possible en dépit des nombreuses promotions et avant-premières.

Néanmoins, il reste la suite lors des législatives, où le véritable moment de vérité aura lieu. Face au néolibéralisme aveugle ou à l’hydre tentatrice, il existe de nombreuses voies de recours, et j’espère qu’elles se feront entendre alors. Electeurs de Mélenchon, Lassalle, Dupont-Aignan, Hamon, Asselineau ou Cheminade (et même Arthaud et Poutou après tout), je vous offre ma compassion face à la victoire de l'oligarchie qui s’annonce. En effet, il ne fait aucun doute que les discours consensuels et faussement rassembleurs prendront le pas sur ceux du Front National, désigné comme seul ennemi à abattre, alors qu’il ne demeure que la conséquence des dérives de ce système.

 

Dans cette optique, et conformément à ma franchise à toute épreuve, j’annonce solennellement voter blanc le jour du second tour. Lors d’un examen, il était courant de laisser blanc là où les réponses faisaient défaut. Il parait évident que le 7 mai, nous serons dans cette configuration. De même, afin de pouvoir continuer d’adresser un bras injurieux au système que j’ai toujours combattu, j’estime que la main qui l’incarne doit être propre. Quelle crédibilité pourrai-je avoir si je contribuais à la victoire d’un futur adversaire de mes idéaux politiques ?

 

On ne peut gouverner aujourd’hui sans majorité, aucun d’entre eux ne l’auront, mais je rajouterai que l’on ne peut gouverner décemment sans légitimité. Et cette légitimité, ce sera à vous de l’utiliser à bon escient.

Le vote utile n’a jamais marché, et j’ose espérer que le jour fatidique, le panurgisme laissera la place à la pureté d’un vote immaculé pour la majorité de ce pays.

 

 

Le temps d’un mandat, 5 réflexions sur la présidentielle #2, le soir du premier tour (politique fiction)

 

Aurai-je assez de talent pour deviner dans les situations suivantes ce qui se passerait ?

 

I. Macron – Le Pen au second tour

 

Macron appelle le camp du « progrès » à faire front commun derrière sa candidature. Hollande, l’air grave, annonce que c’est l’avenir du pays qui se joue ici. Benoit Hamon appelle à voter Macron, mais enjoint Mélenchon de faire de même. Celui-ci, après beaucoup d’hésitation, annonce qu’il n’entend pas faire perdurer le système et refuse de se prononcer. François Fillon, lui, choisit Macron après beaucoup d’hésitations. A ces mots, Sens Commun fait sécession et rejoint Le Pen. Asselineau, Cheminade et Dupont-Aignan refuse de se prononcer, alors que Lassalle choisit à contrecœur Macron. Enfin, Arthaud et Poutou annoncent qu’ils voteront blanc.

Du côté des journalistes, sans surprise, la Macronmania est loin d’être finie. Et alors que Yann Barthès et Laurent Ruquier appelle à voter Macron, les Youtubers politiques annoncent qu’ils voteront tous blanc.

 

II. Macron - Fillon

 

Macron répète encore ses phrases consensuelles, mais reste incertain sur l’issue du scrutin. Hamon se range derrière lui, tandis qu’Hollande rappelle son attachement aux valeurs de la gauche (sans trop de convictions). Mélenchon refuse de se prononcer, et c’est là la position des autres candidats, sauf Lassalle, qui reste incertain, et Marine le Pen qui annonce clairement qu’il s’agit de magouilles du système, qu’elle refera compter les voix et qu’elle votera blanc. Fillon, lui, prononce un discours très axé sur les valeurs chrétiennes.

Du côté des journalistes, c’est la pagaille officiellement, mais officieusement ils jubilent : le système est sauvé pour 5 ans.

 

III. Macron – Mélenchon

 

Macron, dans son discours, met en cause les « liens douteux » de Mélenchon avec le Venezuela, et estime que l’Europe est essentielle, et qu’à ce titre, le progrès ne pouvait arriver que par la victoire de saint Emmanuel (dit plus subtilement)

Hamon, Poutou et Arthaud appellent à voter Mélenchon, alors que François Hollande prend position pour Macron. Asselineau et Cheminade, après beaucoup d’hésitations, annonce que leurs votes iront à Mélenchon. Lassalle hésite beaucoup, mais se tourne vers Mélenchon en raison d’un programme international plus satisfaisant. François Fillon, lui, appelle à voter Macron pour faire barrage à l’extrême-gauche. Au FN, c’est mitigé. Si Le Pen refuse de choisir, Philippot sait qu’il votera Mélenchon dimanche dans l’urne. Enfin, Dupont-Aignan appelle à voter Mélenchon, mais avec une certaine réticence sur ses positions sur les réfugiés.

De nombreux journalistes amplifient alors leur discours anti-Mélenchon et Pro-Macron.

 

IV. Fillon – Le Pen

 

Fillon dans un discours très chiraquien, appelle à refaire 2002. Il rappelle son engagement contre l’extrême-droite et en faveur de l’Europe. Macron appelle à voter Fillon, alors qu’Hollande ne se prononce pas. Hamon, lui, appelle à voter blanc et prépare avec Mélenchon – qui aura fait de même- une future opposition majoritaire.

Cheminade, Asselineau, Lassalle, Arthaud et Poutou refusent de prendre position. Dupont-Aignan, lui, a longuement hésité. Mais face à l’UMP, il préfère encore choisir le FN, quitte à se boucher le nez. Ce choix reste cependant caché, et il choisit de ne pas se prononcer.

Tous les média appellent à voter Fillon pour faire barrage au Front National, alors que Marine le Pen prône le changement. Beaucoup d’incertitudes sur l’issue de ce scrutin.

 

V. Fillon- Mélenchon

 

Le discours de Fillon est très offensif, assez diffamatoire, alors que Mélenchon rappelle la mise en examen de son adversaire. Et tandis que Macron choisit de ne pas se prononcer, Hamon, Cheminade, Asselineau, Poutou, Lassalle et Arthaud appellent à voter Mélenchon. Dupont-Aignan sans doute aussi. Le Pen ne se prononce pas, et Philippot hésite.

Du côté des média, c’est un engouement pro-Fillon, le candidat « de la raison ». Plusieurs enquêtes sortent sur Mélenchon, inquiétant « gourou ».

 

VI. Mélenchon – Le Pen

 

Beaucoup de gens s’arrachent les cheveux devant une telle affiche ! Le système est en danger pour l’oligarchie.

Mise à part Fillon et Dupont-Aignan qui s’abstiennent de tout commentaire, les autres candidats appellent à voter Mélenchon. Macron, lui, le fait à contrecœur, et demande des garanties, souhaitant que Mélenchon fasse un compromis pour une alliance vers le « progrès ».

Les journalistes sont démoralisés, sauf Barthès et Ruquier qui appellent au vote Mélenchon. Enfin, les Youtubers politiques font de même.

 

VII. Conclusion

 

Que de seconds tours excitants et incertains ! Le suspense reste entier, mais les journalistes et le système nous bassineront encore longtemps avec le vote utile.

J’aurai pu aussi mentionner d’autres seconds tours possibles (Pourquoi pas Asselineau qui récupère toute l’abstention ?) mais cela est plus compliqué à estimer.

Pour ma part, rendez-vous le mardi 25 pour la réponse à ces choix cornéliens.

 

Bonus : mes pronostics

Selon moi, Macron arrivera en tête à cause du matraquage des média et de la mobilisation du parti socialiste et des Juppéistes. (22%) Il est suivit de Mélenchon (20%) et Le Pen (19,5%) ; cette dernière perd des voix à cause de Dupont-Aignan et Asselineau.

Derrière le trio vient François Fillon à 18% puis Nicolas Dupont-Aignan qui réalise une percée à 8% suite aux sms divulgués. Enfin, Hamon et Asselineau sont au coude à coude avec 4, 5% chacun. Les autres se partagent les 3,5% restant. (Incertitudes à partir de Hamon)

L’abstention, elle, atteint les 15% au premier tour.

 

Le temps d’un mandat, 5 réflexions sur la présidentielle #1, 11 programmes pour nous séduire tous

Première réflexion pour parler de la présidentielle, que dois-je conclure de mes analyses des programmes ? Au programme de cette conclusion, des statistiques et des commentaires pour chacun.

 

I. Conclusions

 

Cinq programmes plus que moyens

De toute part de l’échiquier, j’ai pu relever cinq programmes pour lesquels je serai incapable de voter.

Tout d’abord, à l’extrême-gauche, j’ai analysé les programmes de Philippe Poutou et Nathalie Arthaud.

  • Nathalie Arthaud m’insupporte en interview, toujours à appeler au lynchage des capitalistes sans rien d’autre derrière. C’est un peu son « article 50 » à elle. Niveau programme, l’intention est là, les convictions aussi, mais il demeure peu réaliste d’un point de vue sociétal. De plus, la culture est absente, et la souveraineté méprisée.
  • Philippe Poutou est déjà plus agréable à entendre, j’aime son côté franc ; néanmoins, il fait preuve de beaucoup d’irrespect envers la République (en tant qu’institution) avec sa fixation envers les forces de l’ordre par exemple. De plus, le NPA ne fait pas mieux que Lutte Ouvrière en termes de programme, et même pire puisqu’il tolère grandement le communautarisme. La définition du laxisme même. Je respecte et soutient leur combat contre les dérives du capitalisme, mais pas de manière aussi frontale.

Viennent ensuite les candidats de la droite conservatrice et du centre-droit.

  • Emmanuel Macron est charismatique, à un point où on le prendrait même pour un androïde au vu de ses expressions faciales parfois forcées. Son discours formaté et consensuel est dur à écouter pour ceux qui recherchent des arguments et des idées de fond. Aussi je n’arrive pas à le supporter. Son programme, hormis sur les questions de société, est ancré dans une dynamique néolibérale propre au système actuel. Si on ajoute à cela le soutien incessant et honteux des média, vous obtenez un candidat au programme mauvais pour le pays dans la durée, et naïf d’un point de vue européen et international.
  • François Fillon n’a aucun amour-propre et aucun honneur, et son programme ne suffira pas à rattraper cela, loin de là. On retrouve les grands poncifs du néolibéralisme et des cures d’austérité, rien d’exceptionnel si ce n’est des attaques répétées contre la fonction publique et les 35H.

Enfin, il reste la candidate d’un parti d’extrême droite bien connu…

  • Marine le Pen est à la tête d’une coalition diverse et variée, ensemble d’apparatchiks racistes de milieux louches, souverainistes de gauche opportunistes, députés dérangés, …Au niveau électeur, ce n’est pas mieux, abstentionnistes, beaufs incultes et déçus de la politique se retrouvant dans certains points d’un programme patchwork. Programme satisfaisant au niveau écologie et parfois niveau souveraineté, mais cliché et peu surprenant sur la laïcité, l’immigration et la sécurité. Un mauvais choix assurément.

 

Cinq programmes intéressants mais…

Entre la gauche et la droite, plusieurs programmes m’ont paru déjà plus satisfaisants.

Nous avons tout d’abord deux candidats à un niveau moyen dans les sondages (on sait ce que ça vaut)

  • Benoit Hamon présente un programme proche de celui de Jean Luc Mélenchon, mais j’ai été dans l’impossibilité de l’analyser pour des raisons présentées précédemment. Il est plutôt sympathique, mais assez naïf, et cela se ressent dans ses positions sur la Syrie ou l’Union européenne par exemple. De plus, sa volonté de se maintenir alors que son parti excelle dans le lancer de fléchettes traitresses relève parfois plus de l’inconscience que du courage.
  • Nicolas Dupont-Aignan est quant à lui un candidat de droite intéressant, quand il ne se donne pas des airs théâtraux ou quand il ne flirte pas avec l’extrême-droite. Il aurait les moyens de rassembler la droite gaulliste derrière un programme tout à fait convenable, mais ses dérives citées auparavant sont pour lui un handicap, d’autant plus qu’il peut se révéler assez agaçant en interview. Il demeure cependant très compétent sur le plan diplomatique. (sauf pour la question de l’accueil de réfugiés)

Viennent ensuite deux candidats oscillant entre les différentes mouvances du centre, et peinant à vendre leur programme malgré l’intérêt qui s’y trouve.

  • Jean Lassalle est un véritable ovni de par sa manière de s’exprimer, une manière très particulière qui lui porte malheureusement préjudice. Pourtant, son programme est fort intéressant et admirablement mené. Les moqueries à son sujet n’auraient pas dû occulter les mesures intéressantes et proches du peuple qu’il portait.
  • Jacques Cheminade est l’ancien ovni des campagnes présidentielles, et souvent à tort. Certes, il a lui aussi du mal à vendre son programme, trop technique et peu accessible ; néanmoins, son franc-parler et ses idées novatrices dans le domaine des technologies (sauf les jeux vidéo) devraient être souligné. Son côté complotiste alimenté par les média est en vérité une franchise sur les vérités de ce monde, mais comme à son habitude, le système s’arrange pour qu’un « petit » candidat le reste. Je déplore cependant son attachement au nucléaire.

Pour finir, il en reste un, la surprise de cette campagne.

  • François Asselineau est quant à lui une heureuse surprise. Surprise parce que je ne m’attendais pas à ce qu’il récolte ses 500 signatures, heureuse parce que j’aime quand un candidat visiblement antisystème peut parler sur les plateaux télés. Côté publicité, je regrette le prosélytisme parfois agressif des militants. Côté programme, je ne suis pas d’accord avec sa vision pessimiste de la négociation des traités européens, et avec sa perception archaïque du président, qui consiste à déléguer plusieurs sujets aux législatives (Ce qui le sanctionne au niveau de sa note). Cependant, j’admire sa rigueur constitutionnelle et je considère que comme pour Cheminade, ce que les média appellent complotisme chez lui se révèle être une franchise et un pragmatisme sur les vérités de ce monde.

 

Un candidat qui a sans surprise ma préférence

Au vu de son programme très proche de ma sensibilité, et dehors de quelques divergences sur les institutions ou la sécurité, j’estime que Jean Luc Mélenchon est le meilleur candidat pour cette présidentielle.

 

II. Statistiques et chiffres

 

J’aime beaucoup les statistiques, je ne vous le cacherais pas. Aussi ai-je quelques données pertinentes sur ces analyses. Mes tableaux de comparaison n’ont pas été parfaits, j’ai oublié quelques sujets et j’ai donc du compenser au niveau des résultats. Mais ils illustrent assez bien les points faibles et forts de chaque candidat. Voici donc pour chaque thème les trois meilleurs et les trois moins bons.

 

Question européenne

Les plus satisfaisants

Score

Les plus mauvais

Score

Jean Luc Mélenchon

4,5/5

Emmanuel Macron

2/5

Nicolas Dupont-Aignan

3,5/5

François Asselineau

1/5

Jacques Cheminade

3,5/5

Marine le Pen

1/5

 

(Précision : Asselineau paie ici son obsession de la question européenne. Cela se traduit par une absence de projet européen malgré son euroscepticisme commun à mes idées)

 

Réorganiser le travail et l’emploi

Jean Luc Mélenchon

4,5/5

François Asselineau

1,5/5

Jean Lassalle

3,5/5

Marine Le Pen

1,5/5

Nicolas Dupont-Aignan

3,5/5

François Fillon

1/5

 

 (Précision : NDA maintient un certain flou pour son programme économique. Avec réserve donc ; Asselineau lui n’a jamais été très clair en raison de sa vision de la présidentielle)

 

Réindustrialisation de la France et protection économique

Jean Luc Mélenchon

4,5/5

P. Poutou/ N. Arthaud

2,5/5

François Asselineau

3,5/5

Emmanuel Macron

2,5/5

Nicolas Dupont-Aignan

3,5/5

François Fillon

1,5/5

 

Sécurité assurée

Jean Lassalle

3/5

Marine Le Pen

2/5

Emmanuel Macron

3/5

Nathalie Arthaud

1/5

François Fillon

3/5

Philippe Poutou

1/5

 

(Précision : sont ici jugés le trop sécuritaire et le trop laxiste)

 

Réforme culturelle ambitieuse

Jean Lassalle

4/5

François Fillon

3/5

Jean Luc Mélenchon

4/5

Marine Le Pen

2,5/5

Nicolas Dupont-Aignan

4/5

Nathalie Arthaud

0,5/5

 

(Précision : Cheminade aurait pu figurer dans le classement s’il n’avait pas ce regard sur les jeux vidéo)

 

Défi écologique

Jean Luc Mélenchon

4,5/5

Jacques Cheminade

2,5/5

Benoit Hamon

4/5

Nicolas Dupont-Aignan

2,5/5

Philippe Poutou

4/5

François Asselineau

0,5/5

 

(Précision : Asselineau est une nouvelle fois sanctionnée pour sa vision de la présidentielle)

 

Financement et place de l’armée française

François Asselineau

3,5/5

Emmanuel Macron

2,5/5

Nicolas Dupont-Aignan

3,5/5

Nathalie Arthaud

0/5

Jacques Cheminade

3/5

Philippe Poutou

0/5

 

Relations internationales

Jacques Cheminade

4,5/5

Nathalie Arthaud

3/5

Jean Luc Mélenchon

4,5/5

Marine le Pen

2/5

Nicolas Dupont-Aignan

4,5/5

Emmanuel Macron

2/5

 

Marchés financiers/ Banques

Jacques Cheminade

2,5/2,5

Marine Le Pen

0,5/5

Philippe Poutou

2,5/2,5

François Fillon

0/5

Nathalie Arthaud

2,5/2,5

Emmanuel Macron

0/5

 

Avenir spatial

Seuls deux candidats se sont penchés sur ce thème ; le pionner du genre Jacques Cheminade et le curieux Jean Luc Mélenchon. (Tous deux 2,5/2,5)

 

Absence de danger pour la France

Jacques Cheminade

5/5

François Fillon

3,5/5

Jean Luc Mélenchon

5/5

Philippe Poutou

3,5/5

Benoit Hamon

5/5

Marine Le Pen

2/5

 

Au regard des présences des différents tableaux, voici donc les trois meilleurs et les trois pires :

 

Jean Luc Mélenchon

42/50

Emmanuel Macron

24,5/50

Jacques Cheminade

34/50

François Fillon

24/50

Nicolas Dupont-Aignan

33/50

Marine Le Pen

21/50

 

Certains candidats ont eu de meilleurs scores, mais n’ont pas atteints la première place du classement. Je pense à Jean Lassalle ou Benoit Hamon, handicapés respectivement par son manque de présidentiabilité et par sa naïveté. Tous deux ont dépassé les 30/50.

 

III. Pour finir

 

Lire tous les programmes n’a pas été une partie de plaisir, je dois bien l’avouer. Tous n’avaient pas le même niveau de qualité rédactionnelle, et certains étaient vraiment très denses. Néanmoins, je ne regrette pas d’avoir accompli un travail, qui, moins poussé, devrait être fait par chaque citoyen…

Malgré ma présence au « stand-up » de Cheminade cette après-midi, et mon assiduité aux vidéos d’interview de François Asselineau, mon choix se porte donc sur Jean Luc Mélenchon, mais je ne peux que vous encourager à voter pour celui qui vous plait le plus, ou à défaut celui qui vous déplait le moins. Je ne vous encourage pas à vous abstenir, ni même à voter blanc pour cette campagne au premier tour : en effet, les enjeux sont tels qu’un petit candidat mérite bien quelques voix en guise de protestation.

Enfin, j’ai aussi analysé le programme du Général Didier Tauzin, et ceux de l’Alliance Royale et de France bonapartiste y passeront aussi dans les jours à venir. Ainsi, la diversité politique sera réelle dans ces analyses, et ce sera l’occasion de découvrir d’autres candidatures surprenantes.

 

J’espère avoir été le plus impartial possible (hem) et j’ose espérer que mon soutien à Jean Luc Mélenchon n’aura pas été trop important…Bonne élection à tous.

 

Analyse de programme : #1B, Fillon

J’avais déjà analysé l’aperçu du programme de François Fillon au cours des primaires de la droite. Néanmoins, conscient qu’une mise à jour s’impose, je souhaite me pencher sur son programme présidentiel, pas pour autant persuadé que mon avis va évoluer.

 

Par rapport à la dernière fois, ma vision du candidat a cependant changé. Alors que je le voyais comme assez faible en termes de personnalité, il m’apparait désormais comme quelqu’un de persévérant et tenace. Peut-être trop tenace d’ailleurs, puisque sa parole ne vaut plus grand-chose. En effet, le « Penelope gate », est une affaire montée à l’occasion de sa candidature, certes, mais elle n’est pas fictive pour autant, elle. Alors qu’il annonçait la fin de sa candidature s’il était mis en examen, le voilà à se maintenir pour éviter un fiasco à la droite, méprisant sa précédente promesse.

Bref, un rapide aperçu de sa présidentiabilité (le pan autoritaire s’explique par sa volonté de faire passer moult réformes en été avec le plus de mécanismes illégitimes possibles) :

Presidentiabilite fillon

 

I. Slogan

 

« Une volonté pour la France » me fait assez rire. C’est sûr que tout ce qui est probité et compagnie est passé à la trappe. Ça reste cependant mieux que l’ancien slogan.

 

II. Programme

 

A. « C’est urgent »

 

Un titre franchement amusant, mais d’une grande pauvreté.

 

1° Compétitivité

On comptera de nombreuses baisses des charges patronales sans distinction de niveau de productivité, ce qui n’a rien de surprenant mais reste moyen. La baisse de l’impôt sur les sociétés reste aussi problématique, dans la manière dont c’est présenté.

 

2° droit du travail

Pour faire vite, sa rénovation du contrat de travail m’inquiète beaucoup, surtout avec sa simplification du code du travail et la place accordée aux accords collectifs.

On aperçoit la plus grande divergence je pense entre Fillon et moi : l’établissement des 39H, et cela par défaut (les entreprises pourraient donc mettre plus).Le retour du travailler plus pour gagner plus (ou autant, ça parait probable) très peu pour moi.

 

3° Assurance chômage

La vision du chômage de Fillon est assez proche de Macron, avec des allocations dégressives et une sanction si refus d’un boulot pas assez motivé (hem)

 

4° retraites

L’âge légal passe à 65 ans, voir 67 ans au maximum. Sachant qu’en plus, la pénibilité semble ne plus être prise en compte, cette réforme des retraites fait soudainement raisonner la réforme des retraites de Sarkozy.

 

5° Emploi des jeunes

Mesure scandaleuse : le monde du travail ferait irruption de manière beaucoup plus insistante dans l’éducation, avec dès le collège, plusieurs semaines de stage. Les mines existeraient encore qu’il serait capable d’autoriser le travail d’enfants à partir de 13 ans…

 

6° entreprise et travail indépendant

Bis repetita, voilà que nos jeunes dès le secondaire sont fortement encouragés à l’entreprenariat (notamment le statut délirant d’étudiant-entrepreneur)

Je passerai sur les autres mesures, qui ne méritent pas qu’on y revienne.

 

7° Numérique

 

Enfin une bonne mesure avec l’accès au très haut débit sur tout le territoire.

Néanmoins, la suite plait déjà moins, avec un tout-au-numérique, qui serait préjudiciable aux relations humaines et trop risqués dans le cas de la démocratie. De même, encourager « la prise de risque » mériterait une réflexion assez approfondie.

 

8° Agriculture

 

Une partie au début satisfaisant, qui retombe vite dans le cliché de la simplification des normes. L’idée d’un programme spécifique à la montagne reste cependant originale et correcte.

 

9° Fonction publique

 

J’en ris d’avance.

On passe évidemment aux 39h hebdomadaires sous prétexte de moderniser le tout, et sans surprise, une suppression de 500000 postes est prévue.  Où ça ? Mystère. Mais cela ne me dit rien qui vaille. Alors je veux bien que l’on améliore la qualité de vie dans la fonction publique, mais avec autant de départ, j’en doute.

 

10° réformes de l’état

 

On s’oriente, à travers des idées vagues et floues, vers des privatisations sans précédent, puisque la fonction publique est encore perçue de manière très négative (100 mds d’économie de dépense publique, c’est énorme). Bref, c’est irrespectueux pour l’état de mon point de vue.

 

B. « C’est pour vous, c’est pour vos enfants »

 

Bon, je ne commenterai pas le titre cette fois.

 

1° Pouvoir d’achat et fiscalité

Parmi cet ensemble de mesures laxistes, je retiendrai la suppression de l’ISF, absolument inconsciente (quoique, avec la fraude fiscale actuelle, on ne verra pas la différence tout de suite). Alors oui, faciliter l’héritage ne me pose pas de problèmes, mais cela demeure peu important par rapport au reste.

 

2° famille

L’idée de faire dépendre les allocations du comportement des enfants n’est pas si mauvaise ; néanmoins, conditionner ce versement à l’assiduité scolaire m’a toujours paru absurde.

 

Influencé sans doute par les extrémistes de Sens Commun, Fillon aimerait supprimer la loi Taubira (sans effet rétroactif, dieu merci) et interdire l’adoption pour les couples de même sexe, au prétexte que la filiation « n’a de sens qu’au regard d’un homme et une femme ». Alors, oui, mais non. On parle de l’adoption là. Donc cela n’a aucun sens, et personne n’est forcé pour adopter un enfant.

 

3° Femmes

 

Avec un nom pareil, je suis assez étonné de trouver des mesures, certes de bon sens, mais appréciables.

 

4° Education

 

Si je ferme les yeux sur la politique appliquée au primaire, je souhaiterai néanmoins revenir sur le secondaire. Le bac en quatre épreuves plus du contrôle continu, comme pour Macron, est d’une grande inconscience.

Cette bêtise abyssale qui laisse la porte grande ouverte aux inégalités ne saurait être rattrapée par les mesures satisfaisantes de cette partie, à savoir le retour de l’enseignement latin-grec et l’irruption du numérique dans les cours de technologie (bien que ce soit déjà le cas il me semble)

 

Toujours dans le domaine de l’ineptie, je déplore la promotion de l’uniforme scolaire, mesure rétrograde et contre-productive.

 

5° Enseignement supérieur et recherches

 

Toujours dans une course à l’excellence particulièrement mal menée, on observera par exemple la grande liberté laissée aux universités quant à l’admission en master et la sélection. Cela créé une nouvelle fois de grandes inégalités aux niveaux des études.

 

6° Santé et handicap

 

L’idée d’une consultation de prévention tous les deux ans est fort louable. Le plan santé à l’école aussi, bien qu’assez commun.

 

Au niveau de l’assurance-maladie, je déplore la tournure que pourrait prendre les contrôles visant à sur-responsabiliser les potentiels patients. Les 20 mds € d’économie prévus sont inquiétants pour le devenir de ce service indispensable.

 

Par contre la suppression de l’Aide médicale d’état pour les réfugiés, c’est dangereux pour l’avenir sanitaire du pays et assez immoral, m’enfin bon, que voulez-vous…

 

Enfin, les mesures sur les situations d’handicap sont peu originales mais pas mauvaises non plus.

 

7° Allocations sociales uniques, solidarité et pauvreté

 

L’allocation sociale unique serait conditionnée aux « efforts » du bénéficiaire, et courrait donc le risque d’être supprimée. Bref, on connait la rengaine.

 

Pour le reste, il y a beaucoup d’encouragements mais peu de réelles mesures attractives ou scandaleuses.

 

8° Logement et politique de la ville

 

Peu de mesures intéressantes à traiter, bien que la fixation du candidat sur la simplification soit toujours présente, sur le cas du logement.

 

Pour la ville, j’apprécie les politiques de rénovations urbaines, donc c’est à souligner ici.

Cependant, la mobilisation de réservistes de la gendarmerie nationale dans les intercommunalités, je ne vois pas trop l’intérêt. Autant rétablir une police de proximité.

 

9° Ruralité, chasse, …

 

Le développement de l’économie locale, je veux bien, mais pour quelle agriculture ? Quel producteur ? Tout cela reste assez flou, d’autant plus qu’il y a beaucoup de redondances avec la partie précédente.

 

Le fait, ensuite, que la chasse soit une partie entière du programme, m’inquiète un peu. Mes craintes sont confirmées par la simplification, oh combien dangereuse, du permis de chasse. La protection de la faune n’a pas trop l’air de le concerner.

 

10° Environnement, énergie, mer et transports

 

Axer la politique écologique sur l’économie d’énergie, pourquoi pas.

Fillon est pour un nucléaire plus sécurisé, mais quand je vois les arguments de ses soutiens, ça reste assez alambiqué. Il pencherait plutôt vers un grand carénage inutile et couteux.

 

Plusieurs mesures restent cependant bonnes, un peu à l’instar de tous les candidats.

Je suis par exemple étonné de ce qui est prévu pour la protection animal, paradoxalement satisfaisante.

 

Les transports verts sont aussi encouragés. Plutôt satisfait donc, avec quelques réserves en raison d’idées au final assez bateau.

 

Sur le volet de la mer, enfin, rien à redire.

 

C. « C’est pour la France »

 

Au niveau des titres, ce n’est toujours pas ça…

 

1° Sécurité et défense

 

Le renforcement des effectifs, j’y suis favorable, mais venant de la part d’un ministre de Sarkozy…

L’établissement d’une majorité pénale à 16 ans est complètement à côté de la réalité psychologique des choses.

Beaucoup de mesures sont dans cette optique de tolérance -1 par ailleurs.

 

Enfin, concernant la défense, on reste dans le banal, mais c’est tout à fait acceptable.

 

2° Justice et institutions

 

La remise en cause de la CEDH est à mon avis une mauvaise idée.

 

La justice sera tournée vers le sécuritaire et la sanction, reste à voir dans quelle mesure cela devrait fonctionner.

 

Sur la partie déontologie des institutions, je me permets d’émettre un doute sur la sincérité des mesures exprimées ici.

 

3° Immigration et laïcité

 

Evidemment, sur le dossier migratoire, il ne faut pas espérer un quelconque relâchement de la part de l’UMP. Presque tout est considéré d’un point de vue invasif et financier. Exemple le plus frappant : la rétention administrative.

 

Evidemment, la laïcité s’adresse principalement aux musulmans, ce qui en plus d’être immoral et irréaliste, s’explique sans doute par la présence de Sens Commun à ses côtés, une présence qui devrait être empêchée par la lutte contre le communautarisme qu’il espère mener. (Et que je soutiens si elle concerne tous les citoyens)

 

4° Politique étrangère et européenne

 

On commence bien lorsque l’on affirme la loyauté à l’égard des USA. Non merci, je préfère qu’on en reste à l’indépendance. Je suis par contre favorable à un rapprochement avec la Russie.

Ses mesures en faveur du développement des pays en difficulté sont bien gentilles, mais dénuées d’idées vraiment concrètes.

 

Quant à l’Europe, on a affaire à un européiste convaincu ; beaucoup de ses propositions ne sont pas intéressantes pour moi. Reste la renégociation des accords du Touquet (Nicolas Sarkozy) à laquelle je suis favorable.

 

Enfin, un musée de la culture européenne dans ma ville (Strasbourg), pourquoi pas, mais est-ce à lui de proposer cela, et ne risque-t-on pas de voir les lobbies européistes s’emparer de l’histoire ?

 

5° Français de l’étranger et de l’Outre-mer

 

Le vote électronique aux élections est assez risqué à mon sens.

 

Concernant l’Outre-mer, le coût du travail serait diminué trop fortement pour être viable, et c’est à peu près ce qui me dérange le plus dans cette partie pas trop ambitieuse.

 

6° Culture et sports

 

Alors, sachant qu’il n’avait pas parlé de culture lors des primaires, je reste assez curieux.

 

La plupart des mesures proposées ne sont pas mauvaises, ça reste correct, mais peu d’originalité, et beaucoup trop de « culture européenne » dans cette partie. On parle des élections présidentielles, pas des élections européennes justement.

 

Pour finir, la partie « Sports » reste convenable aussi.

 

III. Conclusion

 

François Fillon présente un programme loin de faire évoluer les choses en France. Beaucoup de mesures austères, classiques, mais surtout au profit d’une tyrannie du travail. Guidé par sa lubie anti-fonction publique, le programme dans la partie économique est absolument désastreux, et cela se ressent dans l’éducation.

L’écologie, la culture ou les énergies sont traités correctement, bien qu’avec peu d’ambitions et beaucoup de lieux communs. On tombe carrément dans l’oisiveté lorsqu’il s’agit de réformer le système politique actuel. Bref, c’est plat et parfois dangereux.

 

Penser l’Europe

2,5/5

Réorganiser le travail et l’emploi

1/5

Une sécurité assurée

3/5

La réindustrialisation de la France et sa protection économique

1,5/5

Une réforme culturelle ambitieuse

3/5

Penser le défi écologique

3/5

Réguler la place des marchés financiers et des banques

0/2,5

Penser l’avenir spatial

0/2,5

Penser la place et le financement de l’armée française

3/5

Penser les relations internationales

3,5/5

Niveau d’absence de danger pour la France

4/5

 

Total : 24/50

 

De par son incapacité à réformer dans le bon sens le travail et par son inconsistance, le programme des Républicains est absolument désastreux, fortement néolibéral, mais en aucun cas nécessaire pour faire avancer le pays. Je me vois donc forcer (sans beaucoup de tristesse) d’accorder une note sous la moyenne, et de proclamer haut et fort mon refus de voter pour des idées aussi lamentables, que les rares points corrects de son programme ne suffiront pas à sauver.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Analyse de programme : #11, Jean Luc Mélenchon (et Benoît Hamon)

 

Mélenchon en dédicace à Strasbourg (2015)

Il s’agira là d’une analyse un peu spéciale. En effet, il me reste en théorie deux candidats à « juger ». Pourtant, si on se fie à ce que j’ai pu dire sur ce blog, il parait évident que mon vote va à Jean Luc Mélenchon. Mieux encore, il est probable qu’au second tour, je vote aussi pour lui en dépit de son absence (tout dépendra de la composition). Alors à quoi bon analyser un programme que je suis même allé jusqu’à lire en version papier ?

Deux problèmes s’offrent donc à moi : vu le peu de temps qu’il me reste (j’aimerai essayer de respecter la fin de la campagne), une analyse complète n’est pas possible. De plus, Benoit Hamon n’a pas eu le droit à son analyse non plus.

Afin de résoudre ses problèmes, j’ai donc choisi de donner mon avis sur la candidature du candidat PS, puis de revenir rapidement sur quelques pans du programme de Jean Luc Mélenchon.

 

Avant toute chose, en termes de caractère, j’estime que les deux pourraient faire un bon président ; néanmoins, Benoit Hamon me semble trop naïf, pas assez fort pour affronter les pressions inhérentes à l’exercice du pouvoir. En guise de compromis, j’aurai donc bien apprécié une dyarchie avec Hamon président et Mélenchon premier ministre, le second épaulant le premier en cas de danger menaçant la souveraineté des décisions présidentielles. Ce cas de figure ne serait appréciable qu’en cas de majorité à l’Assemblée.

 

I. Hamon ou l’ultime sursaut de la gauche du PS

 

J’appréciais beaucoup Benoit Hamon lorsqu’il menait la fronde, bien que j’aie toujours vu les frondeurs comme des gens incapables d’aller au bout de leurs idées. D’une certaine manière, lui ou Montebourg étaient légitimement les meilleurs candidats pour le vrai PS. D’ailleurs, j’aurai préféré qu’Hamon prenne la direction du parti au lieu de se présenter à la présidentielle.

En effet, son programme est très similaire à celui de Mélenchon, les intentions sont là. Mais deux candidats au programme similaire ne peuvent donner qu’un résultat incertain, surtout pour un tel enjeu. Les seuls différences au final se comptent au nombre de trois chez Hamon.

  • Une méfiance moins importante vis-à-vis de l’Europe
  • Un revenu universel
  • Une diplomatie en demi-teinte beaucoup trop conventionnel

Sur le revenu universel, je souhaitai développer une réflexion d’ici un semestre. Concernant l’Europe, les décisions ne pouvaient se jouer qu’au niveau national, au-delà de l’élection. Enfin, la diplomatie de Benoit Hamon ne diffère que très peu de celle du PS version Macron. Ainsi, on voit bien là le désintérêt de consacrer une analyse complète à ce candidat doublon. Au vu des sondages (que je regarde de très loin) et de la situation (le PS l’ayant abandonné), je ne peux que saluer son courage, mais j’appellerai tous les électeurs de Benoit Hamon à rejoindre Mélenchon, quitte à obtenir de ce dernier un poste mérité pour l’Outsider de la gauche.

 

II. Rapide aperçu du programme de la France Insoumise ; principales divergences

 

Mon étude peut se permettre d’être superficielle pour une bonne raison : je pense avoir assez fais de publicité pour Mélenchon depuis un an. Quel serait l’intérêt donc de relever chaque mesure et d’en faire un commentaire positif ? Ce serait contre-productif.

 

A. Assemblée constituante et sixième république

 

Cette analyse est aussi l’occasion pour expliciter mes divergences avec la pensée politique de Jean Luc Mélenchon (oui, j’en ai)

Ainsi, sur le processus constituant, je ne m’oppose pas personnellement à ce que la rédaction soit d’abord faite par le candidat, puis améliorer au regard de la volonté populaire.

Après plusieurs mesures, on arrive à ce qu’il qualifie de « monarchie présidentielle ». J’ai là une perception différente du pouvoir.

Selon moi, il faut qu’une continuité soit assurée à la tête de l’état, avec un organe présidentiel stable, et démocratique évidemment. Pour moi, qu’un président ait des pouvoirs forts ne pose pas de problème à la condition que tout le système soit conçu pour empêcher toutes dérives, et que l’Assemblée fasse un travail en dehors des querelles politiques. Enfin, je préfère une justice spécifique aux personnalités de l’état, mais cela relève plus du détail.

 

Au sujet de la laïcité, c’est encore une fois compliqué : je suis Alsacien, je ne m’en cache pas (j’espère ne pas trop m’en réclamer) et la suppression du Concordat me dérange d’un point de vue purement égoïste. Pourtant, qu’il soit inégalitaire et dérogatoire à la loi de 1905 est une réalité. Donc, dans un esprit de compromis et pour faire passer les intérêts de la France avant tout, je me range au final de son côté.

 

Dans le domaine de la sécurité, je reste mitigé sur le démantèlement de la BAC, bien que la justification tienne parfaitement la route. De même, le matériel de défense tel que le Taser ou les grenades de désencerclement demeure utile lors de certaines situations. Je pencherai donc plus sur une meilleure réglementation et une raréfaction de leur usage.

 

Enfin, histoire de revenir sur l’Alba qui a tant fait scandale, j’aimerai là apporter mon soutien à cette mesure qui n’a rien de bien méchant ; l’Outre-mer étant parfaitement concernée par les objectifs de cette alliance.

 

B. l’urgence sociale

 

Un pan entier du programme auquel j’adhère. Mise à part quelques petites différences au niveau de la fiscalité ou des mesures sociales, je suis en parfait accord avec toutes les mesures présentées.

 

C. l’urgence écologique

 

Au même titre que la partie précédente, je suis en accord complet avec le programme proposé. J’espère juste, concernant le nucléaire, que la recherche théorique sera maintenue, afin de conserver le savoir accumulé. Pour ma part, je pense aller beaucoup plus loin dans les innovations écologiques (à suivre dans mon futur programme)

 

D. L’Europe en question

 

Histoire de ne pas changer, j’affirme mon soutien à cette partie du programme ; en effet, la vision optimiste des négociations et la préparation à une autre coopération (Plan B) me convient tout à fait.

 

E. La paix en question

 

Nouvelle partie où je suis très satisfait, la vision « insoumise » de la diplomatie est lucide et tout à fait convenable. J’apprécie l’engagement pour la coopération méditerranéenne. (pour ma part, je surenchérirai avec un engagement plus poussé pour le développement du continent africain)

 

Pour revenir sur l’Alba qui a tant fait scandale, j’aimerai là apporter mon soutien à cette mesure qui n’a rien de bien méchant ; l’Outre-mer étant parfaitement concernée par les objectifs de cette alliance.

 

F. Progrès Humain

 

Sur la question des drogues, je suis farouchement opposé à leur consommation. Néanmoins, en l’état actuel des choses, une dépénalisation du cannabis avec un encadrement étatique me semble être la meilleure solution.

 

Globalement, je suis à nouveau en accord avec ce qui est énoncé dans ce thème.

 

G. Face au déclinisme

 

J’aimerai quand même souligner la présence d’un programme spatial, moins ambitieux que celui de Cheminade, mais pas moins intéressant et complet.

 

Encore une fois, je suis en accord avec ce qui est dit de manière générale.

 

III. Conclusion

 

Mélenchon, comme vous pouvez le voir, présente un projet qui me convient sur bien des points. Hormis quelques désaccords que je peux mettre de côté, j’estime qu’il a actuellement le meilleur programme qui m’ait été donné d’étudier. Hamon n’est pas en reste, puisque son programme demeure convenable en dépit de quelques différences notables. Voici donc un tableau comparatif, celui de Hamon ayant été fait grâce à ses positions publiques (prévenez-moi en cas de faute) *Mélenchon est à gauche, Hamon à droite

 

Penser l’Europe

4,5/5

3,5/5

Réorganiser le travail et l’emploi

4,5/5

3,5/5

Une sécurité assurée

3/5

3/5

La réindustrialisation de la France et sa protection économique

4,5/5

4/5

Une réforme culturelle ambitieuse

4/5

3,5/5

Penser le défi écologique

4,5/5

4/5

Réguler la place des marchés financiers et des banques

2/2,5

2/2,5

Penser l’avenir spatial

2,25/2,5

0/2,5

Penser la place et le financement de l’armée française

3/5

3/5

Penser les relations internationales

4,5/5

3,5/5

Niveau d’absence de danger pour la France

5/5

5/5

 

Total : 42/50 pour Mélenchon et 35/50 pour Hamon

 

Ainsi, il parait évident que mon choix est fait, bien que la conclusion apparaitra dans mon récapitulatif des différents programmes. Mise à part dans le domaine de la sécurité, et quelques divergences institutionnelles qui n’apparaissent pas dans ce tableau, j’estime que le programme de la France Insoumise est le plus attractif pour moi.

 

Analyse de programme : #10, Jean Lassalle

Candidat que l’on n’attendait pas dans cette élection, Jean Lassalle est avant tout un homme de conviction, comme ses actions politiques (grève de la faim, marche, …) ont pu le montrer. Je ne le connais pas très bien, du fait de sa faible médiatisation, mais les rares fois où il m’a été donné de de le voir à la télé, il m’a semblé dégagé une certaine prestance. Parfois étrange, on peut le dire, il n’en demeure pas moins intéressant à écouter.

Question présidentiabilité, il obtient à mes yeux un bon résultat :

Presidentiabilite

 

1° Slogan

 

Il semblerait que ce soit Résistons, ce qui est un peu court mais plutôt clair.

 

2° Programme 

 

Comme on avait pu le voir avec Nathalie Arthaud, Jean Lassalle met à disposition du public des prises de positions plus que des lignes de programme, ce qui donnerait une analyse plus courte. Pour obtenir un programme satisfaisant, il m’a donc fallu des heures de recherche. Je couplerai donc à la fois le communiqué de presse contenant les mesures et le projet.

 

A. Finance

 

Tout comme Jacques Cheminade, Jean Lassalle propose un jugement sévère mais juste et lucide sur les banques et la finance. On trouvera aussi un reproche à la mainmise de Bruxelles sur la politique économique, et à la financiarisions dévastatrice pour la culture entre autre, ainsi qu’une politique fiscale ambitieuse et une critique de la dette publique.

Plusieurs de mesures de contrôle des banques sont mentionnées, parfait.

La lutte contre l’évasion fiscale constitue aussi une part de son programme.

 

 

B. écologie et santé

 

La partie énergies renouvelables est assez complète. J’ai beaucoup aimé la mention de l’autonomie énergétique des citoyens, qui me parle beaucoup.

Sont encouragés le développement de centrales solaires et du covoiturage. Le dumping environnemental sera sanctionné.

Le respect des animaux est mis en avant, et la culture OGM soumise à interdiction des collectivités, ce qui sur ce pays devrait se faire plutôt au niveau national.

La crise des éleveurs et agriculteurs a été visiblement entendus si on regarde d’une manière globale le programme agricole.

 

Préoccupation de plusieurs candidats, les déserts médicaux sont les principaux concernés par le pan santé du programme.

La prise en compte des médecines alternatives présente aussi un certain intérêt.

 

C. démocratie et territoires

 

Comme chez de nombreux candidats (et c’est très bien), on plaide pour la reconnaissance du vote blanc. On trouvera aussi droit de pétition, référendum d’initiative populaire, et introduction de la proportionnelle. Pour cette dernière mesure, je regrette que ce ne soit qu’à hauteur de 10%, au lieu de de couvrir cela intégralement.

Côté moralisation, le casier vierge est exigé, ainsi qu’une justice ordinaire pour les députés ; ce sur quoi je suis mitigé.

Les ministres seraient tous responsables devant le parlement, pourquoi pas.

 

On devine aisément que Jean Lassalle jouit d’un statut de maire, puisque la commune est au centre de sa refonte des institutions. On appréciera la critique oh combien désirable des régions inutilement monstrueuses créées dans pendant le dernier mandat.

Pour les mairies, on pourra parler d’un meilleur financement par exemple.

La création de coopératives d’investissement local est quant à elle intéressante.

Le haut-débit est exigé sur tous le territoire, pourquoi pas. Le service national sera mis à contribution pour l’entretien des forêts, ce qui est une bonne utilisation.

 

Enfin, on y constate aussi des mesures en faveur d’une urbanisation végétale.

 

D. Economie

 

La fracture présente au sein des entreprises entre patronat et salarié est observée avec justesse, même si rien de précis n’émane de cette critique.

Il est favorable aux nationalisations, ce qui nous fait un point commun fort appréciable. Les entreprises du CAC40 seraient ainsi potentiellement partiellement nationalisées.

De même, l’encouragement à des visions sur le long terme est mentionné, encore une fois à juste titre.

 

L’économie est très liée dans ce programme à l’apprentissage et aux universités, rien d’original mais appréciable évidemment.

 

L’actionnariat et le travail détaché est mieux régulé, et les heures supplémentaires sont fortement majorées.

 

E. Relations internationales et Europe

 

Jean Lassalle apparait aussi comme un diplomate à prendre au sérieux. Comprenant les intérêts à développer le continent africain dans la moralité et le respect des intérêts humains, il propose une vision encore lucide et appréciable. Conscient de la situation internationale de ces nations, il offre un renouveau similaire à ce que j’attends.

On notera avec satisfaction la sortie de l’OTAN.

Pour l’Europe, le candidat souhaite moins d’UE, ce qui est parfait. La démocratie semble pouvoir reprendre ses droits.

Enfin, l’Afrique est considérée comme une terre à développer de manière intelligente.

 

F. Education et culture

 

Conscient des enjeux de l’éducation, on compte parmi ses mesures l’ouverture de nouvelles filières (artistique par exemple), l’ouverture au monde et à la nature avec le développement de classes de découvertes (et d’échanges scolaires), ou encore l’apprentissage du codage informatique dès le primaire. Je suis peu favorable à cette dernière mesure, la considérant comme trop complexe si on regarde les autres matières à enseigner dans le même temps.

Son programme va loin dans la réflexion sur l’éducation, avec l’évocation de pédagogies alternatives ou l’enseignement des arts martiaux pour « forger le caractère ».

Les situations de handicap sont assez bien prises en compte.

 

Pour la culture, on notera un encouragement des créations indépendantes.

L’histoire des religions sera enseigner à l’école, ce qui me convient beaucoup ; j’ai toujours affirmé l’utilité du savoir religieux pour développer la tolérance et lutter contre les radicalisations.

Enfin, encore une idée originale mais bienvenue, la présentation publique d’arts appartenant à des privées quelques jours par an. Une mesure que je suis susceptible de reprendre dans mon programme idéal. (Avec quelques modifications)

 

G. Social

 

Jean Lassalle affiche une volonté d’unifier le pays, ce qui est une évidence pourtant mise de côté.

On retrouvera une analyse fine et intelligente de la société, des banlieues fracturées, du fossé riches-pauvres, et ainsi de suite…

Quelques points cependant mériteraient des éclaircissements : qu’entend-il par liberté religieuse par exemple ?

La restauration d’un service militaire fait débat, et comme j’ai déjà pu le dire, je n’y suis pas favorable lorsqu’il est exclusivement militaire. Cependant, la version communiquée récemment est déjà plus satisfaisante, avec un service militaire/civique.

 

Le droit social d’Alsace-Moselle est étendu à toute la France, parfait. Un conseil national serait convoquer pour les questions sociales ; après tout, c’est une idée.

 

Dans le domaine du symbolique, on observera avec amusement plusieurs fêtes similaires à celle de la musique, au « rythme des saisons ». C’est original, mais on ne peut pas dire que c’est insensé.

 

Enfin, une mesure utile et plébiscitée, un toit pour les sans-abris, et une idée qui a le mérite d’être posé, la formation des modérateurs sur les forums en ligne.

 

H. Sécurité

 

Parmi les mesures, on notera la fin de la politique du chiffre, plus que bienvenue.

Jean Lassalle propose de recruter plusieurs milliers de magistrats et d’avoir une justice plus efficace ; ce qui tombe sous le sens. Autres recrutements, le secteur des douanes, c’est assez stratégique.

On constate aussi une volonté de rendre décente la vie en prison.

Je regrette cependant le maintien de l’opération sentinelle, qui si elle partait d’un bon sentiment, n’est pas très efficace actuellement.

 

 

3° Conclusion

 

Le projet de Jean Lassalle est très intéressant, beaucoup de ses objectifs sont d’ailleurs communs avec les miens. On sent beaucoup de volonté et d’honnêteté, mais tout cela aurait dû être mieux vendu. A l’instar de Jacques Cheminade, Lassalle a tendance à s’enfermer dans le rôle du candidat farfelu, alors que beaucoup de ses idées sont tout à fait bienvenues. Ses difficultés à s’exprimer font de lui quelqu’un difficile à écouter, alors que son programme est satisfaisant. Pas assez présidentiable hélas, c’est le seul point noir que je présenterai.

Sinon, on regrettera aussi qu’il n’aille parfois pas assez loin dans ses propositions, comme un petit goût d’inachevé.

 

Penser l’Europe

3/5

Réorganiser le travail et l’emploi

3,5/5

Une sécurité assurée

3/5

La réindustrialisation de la France et sa protection économique

3,5/5

Une réforme culturelle ambitieuse

4/5

Penser le défi écologique

3,5/5

Réguler la place des marchés financiers et des banques

2/2,5

Penser l’avenir spatial

0/2,5

Penser la place et le financement de l’armée française

2,5/5

Penser les relations internationales

4/5

Niveau d’absence de danger pour la France

5/5

 

Total : 34/50

 

Finalement, son programme est vraiment proche de celui de Jacques Cheminade, et sans surprise, le bon score qu’il obtient est identique. J’apprécie les convictions fortes qu’il porte, bien qu’il ait du mal à les vendre publiquement. Derrière ses aspects étranges, Jean Lassalle est porteur d’un projet intéressant.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Analyse de programme : #9, Dupont-Aignan

J’ai beau me situer traditionnellement (mais non officiellement) à gauche, il m’arrive d’apprécier les prises de parole de Nicolas Dupont-Aignan. C’est un cas à part finalement dans la politique française. De base, c’est selon moi le successeur (quelques fois avec Guaino) de la droite gaulliste. Il défend une idée de la souveraineté avec laquelle je suis assez en accord, et d’une manière générale, ses propos sur l’économie ne sont pas mauvais. Cependant, est-ce lui ou sa faible popularité qui veut ça, il a tendance à aller dans les terres du Front National. Il me semble donc sincère, sauf lorsqu’il cherche à grappiller quelques points en s’embourbant dans les théories fumeuses du grand remplacement par exemple. Je peux pardonner son manque d’ouverture sociétale, mais cela est plus problématique.

Il a une certaine stature présidentielle, mais à nuancer tout de même.

présidentiabilité

I. Slogan

 

Il semblerait qu’à l’instar de Macron, le nom du mouvement fasse office de programme. Pourquoi pas. Debout la France est assez acceptable.

 

II. Programme

 

Premier dilemme : étude des 181 pages du programme ou la version abrégée ? S’il restait beaucoup de temps, je pourrai privilégier la première version, que je lirais de toute manière ; je voulais donc me contenter d’une version simple. Sur la version complète, je témoigne quand même de mon admiration pour la structure, qui se rapproche assez en termes de précision et d’organisation de ce que j’envisage. Après réflexion, la version dense sera donc bien mon support d’étude, puisqu’elle semble moins indigeste qu’aux premiers abords.

 

A. « France Libre »

 

1° démocratie et système politique

 

Parmi les mesures habituelles mais bienvenues, on comptera la prise en compte du vote blanc et du casier judiciaire vierge pour les élus. L’idée d’une réforme du statut de l’élu est intéressante. Les privilèges de ces derniers (Ministres compris) seraient supprimés une fois qu’ils quittent leur fonction.

 

Pour le nombre d’élu qui diminuerait, j’ai toujours du mal mais cela s’explique par un raisonnement sur l’administration territoriale que je n’ai pas eu le temps de finir, et qui pourrait donc changer.

Sa volonté de supprimer l’échelon régional n’est pas des plus claires ; celle du Conseil économique social et environnemental me laisse indifférent. (A la condition que des objectifs équivalents se trouvent dans d’autres institutions)

 

Le référendum d’initiative populaire est évoqué, ainsi qu’un retour au septennat. Pour ce dernier, c’est un choix qui se défend, mais je ferais personnellement un compromis pour six ans. Enfin, le processus référendaire mis en valeur est une bonne chose, et la suppression de la loi NOTRe ne me dérange pas ; c’est assez logique si un autre projet administratif est défendu. (D’autant plus que les lois de ce genre ont rarement été des réussites)

 

2° Europe et international

 

Je partage assez son constat sur l’Europe défigurée par l’UE.

 

Pour la partie intégration européenne, on pourra souligner qu’il est l’un des rares à marquer le refus de la Turquie dans l’UE au sein de son programme.

Je ne m’étendrais pas sur son projet européen, très dense, mais globalement, on s’approche vers plus de démocratie et de souveraineté, c’est plutôt satisfaisant.

 

Evidemment, le refus du TAFTA/ CETA est à prendre en compte

 

Fin des sanctions contre la Russie, sortie de l’OTAN, francophonie, position diplomatique raisonnable, bref, c’est très satisfaisant pour le pan international

Son projet est très amitieux, et touche tous les continents. Si on ne franchit pas la limite de l’interventionnisme, pourquoi pas.

Au sujet de la Francophonie, une page entière y est consacré, ce qui très bien.

Comme pour le projet européen, résumer tout cela en quelques phrases ne ferait pas ressortir la qualité du projet en question.

 

Projet de coopération France/ Afrique : Un projet qui me tient beaucoup à cœur ; celui de développer un continent aux capacités depuis longtemps sous-estimées. La partie ici présente se retrouve donc dans mes idéaux dans les grandes lignes.

Entre autre, on comptera l’électrisation de l’Afrique et un grand développement agricole. 

 

3° français de l’étranger et défense

 

NDA plaide pour une meilleure intégration des français de l’étranger dans les élections ; c’est peu commun mais logique.

 

Dans le domaine de la défense, on retiendra une hausse de 10 milliards du budget de la défense. Est-ce trop ? Je l’ignore, j’estime que ce budget doit correspondre à un projet. Si le recrutement (ici de 50000) est attendu, c’est surtout d’un point de vue technique qu’il faut améliorer tout ça. A cela, le programme propose une modernisation souhaitable et une préférence européenne pour l’équipement. J’aurai préféré une préférence française, mais en attendant de relancer notre industrie, c’est plutôt logique.

Enfin, les services de renseignements semblent pris en compte dans ces améliorations.

 

B. « Une France fière »

 

Je n’aime pas ce terme qui fait très Front National, mais bon…

 

1° Culture

 

Son constat, que je ne commenterai plus que ça, est admirable, sur l’absence de popularisation de la culture par exemple.

Ses premières mesures ne sont pas très claires, mais sur la sauvegarde du patrimoine, on trouve déjà quelque chose de plus conséquent. Globalement, il y a une volonté de protection que je partage aussi.

L’idée d’un tirage loto lors des journées patrimoines est assez unique ; pourquoi pas.

Une autre bonne idée consiste à attirer le tourisme dans les dom-com pour les aider à se développer. Il ne faut pas se reposer que sur ça, mais c’est très bien.

 

Pour les rapports éducation nationale/ culture, c’est parfois trop ambitieux (concevoir une œuvre au primaire, …)

 

L’idée d’un ticket culturel, que j’ai pu souhaiter aussi, est écrite dans le programme.

Enfin, on approuvera la suppression de la loi Hadopi, qui reste très impopulaire  (heureusement).

 

2° Sécurité et justice

 

Un volet très complet visiblement.

Il y a du bon et du moins bon. Le recrutement de plusieurs milliers d’hommes est très bien, d’autant plus qu’il y a aussi beaucoup de personnels administratifs. J’apprécie aussi la modernisation de l’équipement et le retour à la police de proximité.

Une mise au point est effectuée avec le rattachement de la gendarmerie uniquement au ministère de la défense.

 

Néanmoins, la course au sécuritaire peut conduire à des idées absurdes, comme l’armement léger des ASVP ou le port d’armes H24, qui lui est acceptable sous conditions particulières.

 

De retour dans les mesures de bon sens, on pourra mentionner la sécurisation des aéroports, gares et transports publics.

 

De retour dans un programme de droite dure, on regrettera la dénonciation des accords de Schengen, qui me semble assez peu utile (dans ce volet), et l’abaissement de la majorité pénale à 16 ans. Plusieurs mesures vont dans un durcissement trop important des peines, là où cela ne servirait pas forcément à grand-chose. Comme j’ai déjà pu le dire, les peines et les lois existent déjà, il suffirait juste de les appliquer.

Néanmoins, je suis assez d’accord sur une simplification du code pénal et du code de procédure judiciaire, à condition que cela se fasse de manière honnête.

 

L’installation de brouilleur de portable en prison est plutôt logique. Enfin, le travail en prison se verrait développé, et j’ai du mal avec ce sujet ; s’il aide effectivement à la réinsertion, il demeure parfois immoral dans ses conditions de mise en place.

 

Du côté de la magistrature, la neutralité est de rigueur, pourquoi pas, à condition de laisser une certaine liberté de pensée.

La simplification administrative est souhaitée, je suis pour à la condition que cela se fasse dans le respect des magistrats. Il s’agit d’une partie très dense, mais j’espère l’avoir bien résumé.

 

3° Cohésion nationale, immigration et laïcité

 

Le constat sur l’immigration est fait dans la pure tradition de la droite, pas assez humaniste et trop axé sur la répression. Celui sur la laïcité est du même tabac, mais c’est un constat qui, nuancé, est déjà plus réaliste.  On regrettera cependant que le communautarisme n’est envisagé que par le prisme de l’Islam radical, qui bien que plus développé, existe en concurrence avec un certain communautarisme catholique fondamentaliste.

 

Les mesures sur l’immigration sont bien trop nombreuses pour être détaillées ici ; elles sont souvent exagérées, et seul le plan de développement de l’Afrique sauve le tout.

L’association entre justice et naturalisation est de même assez litigieuse.

La suppression des langues et cultures d’origines n’est pas une bonne idée aussi ; en effet, si la culture resterait idéalement à la charge de la famille, s’assurer pour qu’ils aient un apprentissage de leur langue maternelle est nécessaire pour des questions pédagogiques. (Que je ne pourrai pas détailler en long et en large)

Je vais essayer de ne pas commenter l’idée d’un lever de drapeau une fois par an ; c’est assez ridicule de vouloir copier les USA de cette manière…

 

Sur le service militaire/ civique, mon positionnement reste inchangé : l’option militaire ne doit être qu’une possibilité parmi d’autres.

 

4° féminisme et famille

 

Première mesure que je soutiens (en désaccord avec la position traditionnelle de la gauche sur cette question), l’interdiction de signes religieux dans les universités, hôpitaux et entreprises. De toute manière, c’est même une question de politesse concernant le voile (essentiellement concerné, ça saute aux yeux)

Les autres mesures sont assez bien, mention spéciale au contrôle potentiel du sexisme dans la culture (chansons en particulier)

 

Côté politique familiale, j’aime bien l’idée que le congé parental soit accompagné d’une réinsertion professionnelle facilitée.

L’approche du télétravail est intéressante, peut-être un peu trop ambitieuse.

 

Le programme réaffirme l’interdiction de la GPA et la lutte contre l’exposition de la pornographie aux mineurs, je suis en accord avec ces deux mesures tombant sous le sens.

 

En dehors de nombreuses mesures pour les personnes âgées assez communes, on trouvera aussi pêle-mêle une affirmation de la neutralité des manuels scolaires (assez perdu dans ce thème) et un plan de lutte contre les addictions qui me semble peu original.

 

Enfin, côté vie estudiantine, le plafonnement des frais de scolarité est bienvenu.

 

C. « France forte »

 

Une partie au titre qui m’en rappelle un autre…L’introduction avec la citation de Richelieu est cependant intéressante.

 

1° économie et finance

 

Pour la création d’emplois, je reviendrai uniquement sur l’idée d’une baisse des cotisations d’entreprise pour récompenser les égalités salariales ; à mon avis, ce n’est pas le bon signal à envoyer. Un malus en cas de non-respect serait plus judicieux.

 

Les achats publics réservés majoritairement aux entreprises produisant en France constituent la base de la souveraineté économique, j’adhère assez. La question du label tricolore sera à mettre par contre en parenthèse ; il suffirait d’améliorer ceux déjà existants.

La taxation des importations immorales est évidemment appréciable, de même que la protection des fleurons industriels.

L’idée de payer les salaires tous les 15 jours est original ; pourquoi pas mais je reste mitigé.

 

Après de nombreuses mesures sur lesquelles je ne m’étendrais pas (trop précises et pas assez de compétence de mon côté), on arrive au volet financier.

Les possibilités d’emprunts auprès de la Banque de France et un Glass-Steagall français me plaisent beaucoup. Les possibilités envisagées relatives à la sauvegarde de banques en faillite sont bien pensées, dont celle de la nationalisation si intervention de l’état.

Toujours dans la partie finance, j’apprécie les mesures voulues pour assainir le trading.

 

2° Energies et industrie

 

On trouve là un aspect inédit dans les programmes, une politique axée vers les brevets en science.

 

NDA a fait le choix de privilégier la filière du nucléaire de quatrième génération. C’est un choix qui peut être accepté, mais hélas, vu l’état de nos filières, ça demeure risqué. Conserver nos recherches dans le domaine est à privilégier cependant. (on pourra néanmoins apprécié le travail effectué sur ce domaine dans le programme)

 

Globalement, la partie scientifique de ce programme n’est pas évidente à comprendre pour moi (je ne peux pas passer étudier en profondeur chaque mesure vu le temps qui m’est alloué) mais il y a de véritables idées à reconnaitre. On sent une volonté d’entrer dans une nouvelle ère technologique.

De même, point fort à souligner, une véritable préoccupation quant au devenir de l’internet français (Dailymotion, Orange, moteur de recherche made in France, …). Je partage cela dans mes objectifs, essentiellement pour une modernisation de Dailymotion.

 

La partie numérique est très complète et assez appréciable dans l’ensemble.

 

3° agriculture, environnement

 

Comme d’autres candidats responsables sur l’agriculture, Dupont-Aignan souhaite une régularisation du commerce des produits agricoles, et s’oppose aux traités de libre-échange.

Il privilégie l’agriculture non productiviste et les circuits courts, ce qui est très bien. Sur les OGM, il s’oppose de manière relative à ces derniers ; pourquoi pas, mais la plus grande prudence s’impose sur cette question.

Une mesure sur la défense de la faune est à mentionner aussi.

 

Dans la partie économie d’énergie, de nombreuses suggestions sont appréciables ; (elles tombent souvent sous le sens, aussi vais-je ne pas les rappeler.)

Les transports écologiques sont encouragés, de même que la fin de l’obsolescence programmée ; à juste titre.

 

Je ne reviendrai pas sur le nucléaire, déjà abordé récemment. (Quelques redondances dans le programme)

 

Concernant le bien-être animal, beaucoup d’idées intéressantes sont amenées (sur une page entière), parmi lesquelles l’interdiction tacite du commerce de fourrure.

 

S’agissant du secteur maritime, Nicolas Dupont-Aignan aimerait créer un ministère de la mer et de l’Outre-mer ; pourquoi pas, mais je ne trouve pas ce choix extrêmement judicieux, car il maintient l’écart entre la France métropolitaine et l’outre-mer.

L’idée d’installer des ports importants dans ces territoires est assez originale, et j’admets m’en inspirer pour mon futur programme aussi.

 

Je ne me prononcerai pas sur l’allègement de la fiscalité en zone maritime, pour incompétence encore une fois.

 

4°  tourisme et sports

 

Première mesure exclusive au tourisme, la création d’un ministère du tourisme. J’aurai bien du mal à me prononcer en faveur ou défaveur de cela ; en effet, ce secteur, certes primordial pour la France, a-t-il besoin d’un ministère ?

Majoritairement, je reproche à cette partie d’englober trop de mesures sans rapport direct avec le thème désigné, mesures que j’ai de plus du mal à commenter.

 

Le programme met à l’honneur le tourisme vert et la protection du patrimoine, ce qui est évidemment une bonne chose.

Enfin, la hausse du budget pour faire la promotion de la France à l’étranger n’est pas forcément nécessaire, mais soit.

 

Dans le domaine sportif, je relève qu’il souhaite 6h de sport au primaire, ce qui est clairement trop en termes d’exigence et d’emploi du temps.

Globalement, beaucoup d’efforts ont été fait pour favoriser la pratique sportive, ainsi qu’une diffusion plus égalitaire des différentes disciplines.

Pour finir, j’aime beaucoup l’idée de rassembler tous les services de lutte contre les dérives dans le sport en un seul, à condition de ne pas faire un monstre impossible à gérer.

 

D. « Une France juste »

 

1° Instruction publique et enseignement

 

Le programme au niveau éducation national est complexe, mais je sais par expérience qu’il est proche des opinions de Natasha Polony, ce qui me laisse supposer une certaine adhésion.

Du fait de sa densité, je ne m’étendrai donc pas ; je reviens donc uniquement sur quelques mesures avec lesquelles j’ai du mal.

Tout d’abord, l’idée d’un vouvoiement obligatoire est un faux problème. Les enseignants ou les villes devraient pouvoir décider de cela sans que l’état ne se prononce.

Contrairement à d’autres candidats, le port de l’uniforme n’est pas obligatoire, mais autorisé sur accord. Cela s’applique aussi pour les interdictions de portables, et si la seconde option me convient, la première me semble peu pertinente. (Comme j’ai déjà pu le dire)

 

Concernant l’assiduité, elle est une condition pour le versement des allocations ; pourquoi pas, c’est un moyen comme un autre, sans plus pour moi. (J’ai un projet un peu différent là-dessus)

 

Globalement, l’accent est mis sur l’exigence et la fin du nivellement par le bas, donc rien de répréhensible, bien au contraire.

Il semblerait que l’on s’oriente vers une augmentation du nombre d’heure en primaire ; si c’est le cas, je trouve cela peu efficace vis-à-vis du temps de concentration de l’enfant.

 

Comme pour d’autres programmes, la suppression de l’enseignement des langues et cultures d’origine me dérange, parce que je reste assez mitigé là-dessus. Il va falloir que je réfléchisse à un compromis pour ma part.

La mise à niveau obligatoire si lacunes présentes à la fin du primaire est la bienvenue.

 

J’apprécie le rééquilibrage entre les filières en général, avec une revalorisation des filières ES et S.

 

Niveau enseignement supérieur, le retour à des références nationales est une idée pour lutter contre les inégalités (dont j’ai pu faire les frais).

Le doublement des heures de cours à l’université pose déjà plus problème. Pour être au courant de la situation, j’estime que cela surchargerait les connaissances à accumuler ; y songer uniquement pour des examens supplémentaires éventuellement.

Le port de signes religieux serait interdit au sein des établissements de l’enseignement supérieur ; j’y suis favorable contrairement à ma famille politique. En effet, je demeure farouchement opposé au port du voile, et bien qu’une loi basée sur la politesse réduise les polémiques et clivages, je considère que cette disposition ne va pas à l’encontre de mes convictions. (Bien qu’encore une fois, il y a plusieurs degrés dans le prosélytisme que la loi de 2004 ne peut pas identifier, ce qui en fait une loi parfois trop stricte si on se rapporte aux bijoux religieux)

 

2° Santé et retraites

 

Encore quelques redondances avec des parties précédentes…

 

La fin de la directive sur le travail détaché est à prendre en compte ; c’est une mesure qui semble faire consensus au sein des candidats du changement. (Tous sauf Fillon et Macron quoi)

 

Concernant la question de l’héritage (qui fera l’objet d’une réflexion approfondie un jour), c’est assez difficile de se positionner sur ses mesures ; Je suis pour favoriser la succession, mais autant que lui le propose me semble être une solution peu souhaitable. (Notamment sur les entreprises)

 

Pour le secteur médecine et santé, on trouve plusieurs bonnes mesures comme la hausse des tarifs de remboursements ou l’encouragement à un modèle de santé préventif, ou encore une meilleure sécurisation des hôpitaux.

Les hôpitaux privés y sont défendus, pourquoi pas, mais il ne faudrait pas que cela créer des inégalités trop importantes.

Face aux lobbies pharmaceutiques, le programme oppose une meilleure gestion des médicaments.

 

Dans la partie handicap, on retiendra entre autre une volonté d’appliquer scrupuleusement la loi de 2005 sur l’accès aux personnes handicapées.  

 

3° Logements, transports, …

 

La propriété, jadis malmenée par une frange de la gauche, me tient beaucoup à cœur, du fait d’un ensemble de valeurs qui sont les miennes (et sur lesquelles je reviendrai un jour). Le projet de Dupont-Aignan semble aller dans mon sens.

 

Comme pour d’autres candidats, est proposée une simplification des règlementations. J’ai toujours autant de mal avec cette phrase, qui peut signifier tout et son contraire…

 

De retour dans les bonnes intentions, on pourra citer l’aide à l’aménagement pour les personnes plus âgées ou la favorisation des logements plus efficaces énergétiquement parlant.

 

Dans le domaine des transports, je trouve l’idée de faire passer le permis lors d’un service civique pas mauvaise, bien que le financement demeure incertain.

Bien plus remarquable, le programme propose, comme pour d’autres, la renationalisation des autoroutes. Enfin, le ferroutage, et plus original, les routes solaires, sont abordés dans cette partie, et c’est fort appréciable.

 

4° Territoires

 

Je passerai rapidement sur la partie commune, plutôt satisfaisante.

NDA semble vouloir accentuer la décentralisation, ce qui est très bien.

 

Pour ce qui est des outre-mer, les mesures vont vers une meilleure intégration, rien de surprenant mais toujours intéressant à signaler.

 

III. Conclusion

 

Nicolas Dupont-Aignan présente un programme très dense, mais très complet, bien que certaines redondances et un flou occasionnel (notamment en matière économique) portent préjudice à la bonne compréhension du projet qui est défendu.

Son rapport à la souveraineté et à la diplomatie est fort appréciable ; le voir comme ministre des affaires étrangères ne me dérangerait pas. Il s’agit donc à la base d’une droite avec laquelle je pourrai gouverner sur ces sujets. Néanmoins, cette droite qu’on pourrait qualifier de « gaulliste » (avec des pincettes) tombe souvent dans les domaines de l’extrême-droite. Comme dit précédemment, je peux pardonner une certaine fermeture sociétale (c’est le cas de Natasha Polony par exemple), mais la récupération de l’immigration ou de certains sujets clivant est faite avec de gros sabots et sans complexe. Je regrette aussi par exemple qu’il n’aille pas assez loin dans certains domaines, ou qu’il se perde dans des détails trop complexes.

Enfin, sur sa personnalité, il est intéressant à écoutant, mais sa grandiloquence est telle qu’on pourrait y voir une théâtralisation permanente de l’actualité et de ses prises de positions.

 

Penser l’Europe

3,5/5

Réorganiser le travail et l’emploi

2,5/5

Une sécurité assurée

2/5

La réindustrialisation de la France et sa protection économique

3,5/5

Une réforme culturelle ambitieuse

4/5

Penser le défi écologique

2,5/5

Réguler la place des marchés financiers et des banques

2/2,5

Penser l’avenir spatial

0/2,5

Penser la place et le financement de l’armée française

3,5/5

Penser les relations internationales

4,5/5

Niveau d’absence de danger pour la France

4/5

 

Total : 33/50

 

Comme on peut le voir, c’est son aspect parfois trop sécuritaire ou son manque d’engagements sur l’écologie qui pénalise le programme. Néanmoins, Nicolas Dupont-Aignan obtient un bon score, et je souhaite à tous les candidats voulant absolument voter à droite de faire ce choix. Pour ma part, je ne suis pas en accord avec tout bien évidemment, mais j’apprécie les efforts faits en matière diplomatique, ainsi que le sérieux de la rédaction du programme, bien que cela ne m’incite pas à voter pour lui.

 

Projet ndaprojet-nda-20170324.pdf (3.19 Mo)

 

 

 

 

Analyse de programme : #7/8, Poutou et Arthaud

 

On arrive dans notre analyse des programmes sur la partie extrême gauche de l’échiquier politique. Parce que oui, messieurs les journalistes, les seuls candidats à pouvoir briguer cette nomination sont ces deux-là.

Le fait de regrouper leur programme ne relève pas du mépris bien entendu, il s’agit juste d’aider à distinguer ces deux trublions aux engagements certains et convaincants.

Je n’ai pas beaucoup d’opinions sur eux, leur faible médiatisation n’aidant pas, mais je les trouve tous les deux intéressants en interview. Néanmoins, ils sont à mes yeux trop radicaux, et l’attitude du NPA face au communautarisme est parfois décevante. Bref, il était temps de tirer tout cela au clair.

Je me retrouve dans l’impossibilité de déterminer leur présidentiabilité, sachant qu’eux même reconnaissent être présent avant tout pour porter des idées plus que pour diriger un pays (et c’est tout à leur honneur).

 

1. Slogans 

 

Pour Poutou, il s’agit de « Nos vies, pas leurs profits », et Arthaud, « faire entendre le camp des travailleurs ». Des slogans forts et porteurs d’idées certes, mais pas à la hauteur d’une présidentielle. Le premier installe un clivage dans la société, tandis que le second limite grandement l’électorat.

 

2. Programme

 

La mesure phare commune à ces deux candidats consiste en l’interdiction des licenciements ; mesure amplement commentée. Je la trouve assez belle sur le papier, mais dans la réalité, je me demande comment cela pourrait être mis en place. Cela est possible et même envisageable pour les entreprises avec bénéfices importants, mais ça reste floue.

Autre mesure identique, la création d’emplois dans le service public. J’y suis évidemment favorable, surtout pour les secteurs vitaux.

Le Smic est réévalué à 1700€ (NPA) et 1800€ (LO), et une hausse de 300€ de tous les salaires est souhaitée. Si ces sommes permettent de vivre dignement, leur financement (surtout la hausse des salaires) demeure peu précis. Mais j’adhère à cela.

 

A. Nathalie Arthaud

 

Le programme se divisant en propositions et positions ; il sera donc question de juger les positions exprimées.

 

1° monde de l’entreprise

 

N. Arthaud prône une expropriation des entreprises des 20 plus riches du pays. C’est direct et très radical, c’est sûr. J’ai beaucoup de mal avec cette idée, bien trop confiscatoire. Néanmoins, le développement de coopératives ouvrières est souhaitable.

Le refus du système, on peut le dire, honteux, de l’actionnariat tel qu’il se présente actuellement, est une position à laquelle j’adhère.

L’expropriation des banques est par contre une mesure à laquelle je ne m’oppose pas ; la nationalisation, du moins des banques de prêt, entre tout à fait dans mes idées.

 

2° Protectionnisme

 

Lutte ouvrière est fortement opposé au protectionnisme, estimant que cela détruirait les emplois créés par des entreprises étrangères. C’est une erreur selon moi, car c’est oublier la création d’emplois provoquée, et l’adaptation de ce protectionnisme aux entreprises installées en France. (En effet, si Toyota crée des emplois en France, pourquoi une hausse du prix des importations serait plus élevée ? C’est absurde.)

De même, la souveraineté de la France est selon eux un faux problème, qui correspond à nouveau à l’exploitation des bourgeois capitalistes. Je dois avouer avoir du mal à adhérer à ces positionnements. C’est à mon avis minimiser le problème de la confiscation européenne de notre souveraineté.

 

3° violence et oppression

 

On enchaine rapidement sur une diatribe envers les forces de l’ordre, caractéristique des partis d’extrême gauche mais toujours absurde et contre-productive. L’affaire Théo, sur laquelle il conviendrait de prendre en compte l’intégralité des éléments de l’enquête, sert de prétexte à l’habituelle critique virulente de cet état policier. Si les dérives sont bien là, il conviendrait de reconnaitre le rôle républicain des forces de l’ordre, lorsque celles-ci ne fautent pas.

La lutte pour les droits des femmes est légitime ; je préfère la lutte pour l’égalité, mais soit.

 

4° immigration

 

Je pense retrouver ce positionnement au NPA, Nathalie Arthaud souhaite un accueil sans limite des migrants.

Si les conditions de migrations sont très bien identifiées, un accueil inconditionnel officiellement affirmé est assez flou. Bien sûr qu’on aurait les moyens financiers, mais pour la place, je doute qu’il soit possible de le faire pour tous.

De toute manière, il faut avant tout éviter l’appauvrissement des pays originaires des migrants, sinon l’occident représentera une forme de domination officieuse à l’encontre de ces pays.

 

5° terrorisme

 

Leurs positionnements au sujet du terrorisme produit une réflexion personnelle mitigée pour moi.

En effet, si les guerres occidentales ont pu aider à la croissance du terrorisme, il ne faudrait pas non plus occulter la violence des dérives religieuses lorsque la religion devient politique, et l’absence d’éducation convenable lorsqu’il s’agit de jeunes français perdus.

Bien évidemment, le système dans son ensemble a sa responsabilité dans cette affaire.

 

6° écologie

 

La partie écologie, assez conventionnelle par rapport aux autres programmes de gauche, est tout à fait acceptable. Pas besoin d’y revenir.

 

7° critique des autres candidats

 

Je ne parle pas beaucoup des appréciations et clivages entre candidats, mais que l’on l’inclut ces jugements de valeurs dans un programme, c’est moyen, déjà qu’il s’agit de doser cela correctement dans sa campagne. Arthaud trouve quand même le moyen de critiquer Mélenchon parce qu’il défend les intérêts de la France.

 

B. Philippe Poutou

 

1° économie et internationalisme

 

Le CDI se retrouve fortement valorisé, ce qui est assez concevable.

La retraite oscille entre 60 et 55 ans pour les boulots les plus pénibles, ce qui correspond à un idéal proche du mien.

 

Sans trop m’étonner, le NPA rejette le patriotisme économique. On appréciera néanmoins le rejet des traités de libre-échange. Mais l’idéal du « monde sans frontière » ne parle vraiment pas au républicain que je suis.

 

2° éducation et santé

 

L’université sans sélection sera sans doute un de mes combats, je soutiens cet engagement.

Sur les différentes pratiques de pédagogie, je n’ai pour l’instant que peu réfléchi à la question, et j’estime que certaines personnalités (Polony, …) sont plus qualifiées pour se prononcer.

L’accès gratuit aux soins se défend évidemment, et la création d’emploi est une nécessité dans ce secteur.

 

3° Logement et transports

 

La réquisition des logements vides est une bonne idée, et la construction de logements supplémentaires rejoint mes ambitieuses politiques d’urbanisation (envisagées depuis longtemps dans mes programmes potentiels)

Une autre idée à saluer, c’est la renationalisation des autoroutes, un des combats que je partage sans doute le plus. Enfin, la réduction de la place occupée par la voiture est aussi louable.

 

4° Ecologie et agriculture

 

Comme Arthaud, le programme est ici classique, mais plus précis, comme une lutte contre l’obsolescence programmée qui est remarquable. On notera aussi une remise en cause du système de publicité, à laquelle j’adhère assez.

Enfin, l’accès à l’eau facilité par sa transformation en service public est tout à fait bienvenu.

L’usage des produits chimiques dans l’agriculture est interdit, ce qui est une bonne chose, au même titre que le fait de privilégier circuits courts et bio.

 

5° Medias et culture

 

Un sujet peu évoqué par lutte ouvrière ; La lutte contre l’oligarchie médiatique est évidemment mentionnée, et parmi les projets culturels, on retiendra avec attention la suppression de la loi Hadopi et la réflexion sur les moyens de subsistance des artistes. Bref, assez satisfaisant là-dessus.

 

6° vie en société et sécurité

 

Les positionnements sociétaux sont peu concrets dans le programme, mais si je me fie aux doctrines du NPA depuis les années 2000, il me semble qu’ils soient très (voir trop) libéraux sur ces questions. On retiendra quand même le droit de vote des étrangers à toute élection, ce qui pour la présidentielle et les législatives me dérange assez.

Pour la défense du droit des femmes, je suis assez en accord, sauf avec un point : « l’abrogation des lois stigmatisant les femmes musulmanes ». On comprendra donc aisément leur vision de la laïcité et leur tolérance, rien d’étonnant, à la burqa et autre dérives machistes. (Ce qui est paradoxal). Cette vision se retrouvera aussi avec l’abrogation des lois anti voiles au lycée.

 

La partie sécurité est sans surprise similaire à lutte ouvrière. Si le démantèlement des BAC est tout à fait convenable (je reste mitigé, mais le raisonnement se tient), le désarmement de la police est bien trop dangereux ; il vaudrait mieux s’assurer de recruter des bons policiers.

 

Leur opposition à un service civique au nom du rejet de l’embrigadement est quant à elle assez ridicule selon moi.

 

7° démocratie et état

 

Je n’ai rien contre la radicalité, mais là, on frôle l’anarchie (c’est leur droit).

Pêle-mêle sont défendus la suppression de la présidence de la république, du Sénat, …Je crois qu’en 2012, le conseil constitutionnel était aussi concerné.

On appréciera aussi la mention du « coup d’état » du Général de Gaulle, ce à quoi je pourrais répondre que nécessité fait parfois loi.

 

3. Conclusion

 

Nous avons là deux programmes qu’il était assez judicieux de comparer. Tous deux situés à l’extrême-gauche, aux frontières entre le communisme et l’anarchisme, ces programmes me laissent assez dubitatifs. Bien trop naïfs sur les sujets sociétaux (le NPA va quand même jusqu’à insister sur la défense du communautarisme), parfois absent sur de grands domaines (quid de la culture, Mme Arthaud ?), il parait clair que j’aurai bien du mal à voter pour eux. Avant de conclure définitivement cette analyse, voici le tableau traditionnel :

 

Mme Arthaud :

 

Penser l’Europe

2,5/5

Réorganiser le travail et l’emploi

3,5/5

Une sécurité assurée

1/5

La réindustrialisation de la France et sa protection économique

2,5/5

Une réforme culturelle ambitieuse

0,5/5

Penser le défi écologique

4/5

Réguler la place des marchés financiers et des banques

2,5/2,5

Penser l’avenir spatial

0/2,5

Penser la place et le financement de l’armée française

0,5/5

Penser les relations internationales

3/5

Niveau d’absence de danger pour la France

4/5

 

Total : 23,5/50

 

M. Poutou :

 

Penser l’Europe

3/5

Réorganiser le travail et l’emploi

3,5/5

Une sécurité assurée

1/5

La réindustrialisation de la France et sa protection économique

2,5/5

Une réforme culturelle ambitieuse

3,5/5

Penser le défi écologique

4/5

Réguler la place des marchés financiers et des banques

2,5/2,5

Penser l’avenir spatial

0/2,5

Penser la place et le financement de l’armée française

0,5/5

Penser les relations internationales

3/5

Niveau d’absence de danger pour la France

3,5/5

 

Total : 26,5/50

 

On pourra constater que je suis plus proche du NPA malgré sa passion pour le délitement de la nation à travers le risque d’anarchie et le développement du communautarisme. Lutte Ouvrière avec son impasse sur la culture séduit donc moins. On appréciera leur engagement contre la finance et pour l’écologie. Mais dans les deux cas, ces partis n’auraient de réels intérêts que s’ils étaient des syndicats. Quand un programme de parti reproche à certains de lutter pour les intérêts de la France, c’est que ce programme ne peut pas prétendre gouverner un pays. Lutte ouvrière, et dans une moindre mesure, le Nouveau Parti Anticapitaliste, devraient se cantonner à ce rôle syndical car leur électorat est trop fermé par leur sectarisme et leur envie de faire perdurer une lutte des classes. En effet, si cette dernière existe, ce n’est pas une raison pour la maintenir en conservant la division de la société française.

 

critique basée sur les fichiers suivants:

projet LOfaire-entendre-le-camp-des-travailleurs-1702.pdf (1.89 Mo)

Projet NPAprogrammepoutou-2017-web-0.pdf (1.71 Mo)

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Analyse de programme : #6, Emmanuel Macron

 

Après des mois d’attentes insupportables, les journaux hantés par son visage jovial et son sourire people, le programme d’Emmanuel Macron est enfin disponible. Voici une nouvelle étape dans la campagne, où nos journaux seront désormais…hantés par son visage jovial et son sourire people… (On ne change pas une équipe qui gagne)

L’heure est donc venue d’étudier le programme de cet ancien inconnu, mais surtout ancien banquier et tout ce qui va avec…

Que penser de cet ex-ministre de l’économie donc ? Pas que du bien, voir rien de bien d’ailleurs pour ma part. Je pars avec une vision très subjective, vision que j’expliquerai en détail dans un futur billet que je m’étais promis de ne pourtant pas faire.

Aidé par son amitié avec les patrons de groupes médiatiques, Emmanuel a de quoi être satisfait question traitement de faveur, quitte à déroger aux règles électorales réformées récemment (cf. étude de la loi d’Avril 2016) ; nouveau venu en misant tout sur l’apparence, il ne m’inspire pas confiance ; à son programme de me prouver le contraire.

Question échiquier politique, on est sur du centre-droit, contrairement à ce que laissent entendre les journalistes. Et pour sa présidentiabilité :

présidentiabilité

 

1° Slogan

 

Difficile de le trouver. Serait-ce « en Marche » comme le nom de son parti ? SI c’est le cas, c’est terriblement efficace quand il s’agit d’attirer les foules naïves. « Retrouver notre esprit de conquête pour bâtir une France nouvelle » ? Dans ce cas, c’est pompeux et trop large. A vrai dire, s’il fallait trouver un slogan, je dirai plus « Macron président » car c’est uniquement ce qui transparait au premier regard…

 

2° Programme

 

A° « bien vivre de son travail et inventer de nouvelles protections »

 

Un titre amusant tant les lois Macron et El-Khomri restent dans les esprits…

On trouve tout d’abord une réduction des cotisations. Dommage qu’il n’explique pas à quoi servent ces cotisations…Une fois deux points similaires passés, nous voilà au premier point litigieux : « l’insuffisance des efforts de recherche d’emplois ou le refus d’offres raisonnables entraineront la suspension des allocations » Quelles sont les offres raisonnables ? Mystère, mais nul doute que cela s’oriente vers une dictature de l’emploi, où il faudra bosser coûte que coûte, sans prendre en compte les conséquences derrière.

On s’oriente ensuite vers une « modernisation » des espaces agricoles. Pour rappel, OGM et productivismes sont des « modernisations » agricoles…Méfiance donc.

 

B° « Libérer le travail et l’esprit d’entreprise »

 

Ou comment faire de l’œil aux start-up et aux petits entrepreneurs…

Je n’évoquerai pas la suppression du RSI, pour l’instant je n’ai pas les compétences nécessaires pour en juger.

Nouvelle baisse des cotisations sociales envisagées, rien d’étonnant. On poursuit ensuite avec une remise en cause des fondamentaux du travail, puisque un accord majoritaire ou référendum d’entreprise pourra changer l’organisation du travail ou les horaires. Absurde aux vues du partage souhaitable du temps de travail, mais bon, on parle de Macron…Néanmoins, faire figurer sur internet les règlementations est une bonne idée.

Pour clore cette partie, petite citation : « notre pays n’aime pas toujours la réussite ». Ce à quoi je répondrai « notre pays n’aime pas les gains disproportionnés qui résultent de la réussite ou de celle du précédent »

 

C° « inventer un nouveau modèle de croissance »

 

Va –t-il parler d’écologie ? On notera qu’il veut surmonter « le poids des lobbies », ce qui est hypocrite lorsqu’on sait d’où il vient et quelles ont été ses actions…

On y trouve une baisse des impôts sur les sociétés à 25%, ce qui fait de cette mesure une mesure commune avec Jean Luc Mélenchon (pour l’anecdote).

La volonté d’améliorer les logements est appréciable, moi-même je suis favorable à un plan de rénovation ambitieux.

L’introduction du bio et des règles locavores dans les cantines est bien, mais on sent qu’il ne se mouille pas trop, avec 50% des produits sur 5 ans.

Le reste des mesures est un ensemble de propositions vagues sans grand intérêt. L’encouragement presque pathologique à la concurrence viendra conclure cette partie.

 

D° « les mêmes règles pour tous »

 

Le système envisagé pour les retraites est un système de retraite par point, ce qui donne des situations financières instables pour les futurs retraités.

On a ensuite une affirmation de la lutte pour l’égalité homme-femme, rien à redire. On trouve aussi un volet étonnant sur la taxation des groupes d’internet et la lutte contre la fraude fiscale. Venant de sa part, je dois avouer qu’il me surprend. Enfin, la modération des travailleurs détachés est une idée peu originale mais bonne cependant.

 

E° «un état qui protège »

 

La création de 10000 postes de policiers et gendarmes est appréciable ; néanmoins, appelons un chat un chat : la police de sécurité quotidienne, c’est un terme plus ronflant pour police de proximité. Je salut cependant la mesure.

L’interdiction de fréquentation de lieux des délits pour les acteurs de ces derniers est une idée qui se défend ; je suis assez partagé sur la question.

Quelques lieux communs sont à noter ; comme souvent, les candidats demandent des mesures déjà en place (sanctions des incivilités). La modernisation de l’armée est la bienvenue ; la création de 5000 garde-côtes européens sans doute aussi. Néanmoins, je me permets de douter de l’affirmation comme quoi la sécurité serait la première de nos libertés ; surtout venant d’un ministre dont le gouvernement a très mal géré l’équilibre sécurité-liberté…

 

F° « les mêmes chances pour tous nos enfants »

 

L’interdiction des téléphones portables en primaire et sixième (dans les enceintes) est une idée originale (de mon temps, on y pensait même pas en primaire au passage) mais délicate à traiter ; de mon point de vue, lorsqu’il s’agit du collège, c’est à lui de gérer cela.

Les moyens mis en ZEP semblent bien en apparence, mais est-ce vraiment un problème réglable comme cela ; je suis divisé là-dessus.

Le retour de l’enseignement gréco-latin est à souligner avec soulagement.

Il propose une réforme du bac ; c’est son droit ; mais les idées avancées sont selon moi mauvaises car peu efficaces : quatre matières uniquement validées par examen final. Le reste dépendrait donc du niveau du lycée.

De même, l’autonomie accordée aux universités n’est pas une bonne chose, entrainant déséquilibres divers et variés.

La construction de logements pour les jeunes est évoquée, mais pas le financement. Enfin, deux mesures qui partent d’une bonne intention : l’ouverture élargie des bibliothèques et un chèque culture de 500€. En effet, c’est discutable pour l’un vis-à-vis des salariés et pour l’autre vis-à-vis du financement. Il semblerait que la région est plus à même de satisfaire ce genre d’innovations culturelles.

 

G° « fier d’être français, exigence et bienveillance »

 

(Un titre un peu long)

Une mesure que je trouve bienvenue mais qui ne fera pas que des heureux : un enseignement de culture religieuse (à peu près), ce qui se rattache à ce qu’on trouve en Alsace-Moselle. Très bonne idée pour encourager la modération religieuse et la tolérance.

Le démantèlement de certaines associations religieuses est envisagé ; s’il s’agit d’organismes comme le Collectif contre l’Islamophobie ou le PIR, j’y suis très favorable.

Sur les réfugiés, la condition de la maitrise de la langue française est bien, mais ça manque de nuances entre immigrés économiques et réfugiés politiques.

Enfin, la lutte contre la discrimination ne me parait pas efficace ; l’intention y est mais risque d’être sans effet.

 

H° « une Europe protectrice et à la hauteur de nos économies »

 

Venant de la part de quelqu’un plus que favorable au CETA, je me permets de douter…

Sachant que Macron est un européiste convaincu, cette partie est à prendre avec des pincettes. De manière générale, l’idée d’un marché unique revient souvent ; inutile d’y revenir.

Néanmoins, il prône une Europe de la défense, à laquelle je reste opposé tant les circonstances et les attitudes belliqueuses de l’UE demeurent préoccupantes. (Conflit avec la Russie notamment)

Enfin, il propose de donner la parole au peuple, ce qui au regard de ses prises de position, me fait doucement rigoler ; entre autre, favorable à une absence de dialogues pour le CETA. On sent poindre un projet européen dans son programme, que les états membres ne pourront pas « bloquer » comme précisé dans la dernière mesure.

 

I° « faire plus pour ceux qui ont moins »

 

On dénombre tout d’abord de légères hausses pour le minimum vieillesse et l’allocation adulte handicapé. Cela s’accompagne d’une meilleure prise en charge des montures et prothèses à la fin du quinquennat, ce qui manque cruellement de détail pour le coup.

La création d’un service sanitaire part d’une bonne intention, mais je trouve cela superflu.

Un plan d’investissement santé est mentionné, mais sans plus de détails.

 

J° « Rendre la vie plus facile aux français »

 

Ça sent l’ensemble de mesures juste prévues pour faire vendre un programme…

Et on commence fort avec un droit à l’erreur, adoucissant les peines pour des fautes commises au sein de l’entreprise ou dans la vie de tous les jours ; cela pose problème à terme, puisque cela pourrait s’étendre à des domaines plus litigieux…

On saluera la numérisation de l’administration, mais en rappelant que pour beaucoup, le déplacement reste en vigueur comme seul moyen ; d’ailleurs, le contact humain est aussi souhaitable.

Questions normes, la France se calquerait sur l’UE, ce qui laisse la porte ouverte à tout et n’importe quoi.

Les pouvoirs publics dépendraient d’un rapport de qualité basé sur la satisfaction des citoyens, ce qui permettrait là aussi des dérives ; on pourrait imaginer des parents n’éduquant pas leurs enfants se retourner contre l’école lorsque celle-ci refuse de jouer le rôle des parents.

Enfin, la modification de certains jugements va dans le sens d’un « tout-au-numérique » qui pourrait nous jouer un mauvais tour…(Décision rendue en ligne ??)

 

K° « une démocratie rénovée »

 

Fort amusant de le voir parler démocratie lorsqu’il bénéficie autant de la corruption morale des média de masse…Cette hypocrisie se retrouve lorsqu’il veut combattre les conflits d’intérêts, lui qui a favorisé ses amis de la finance pendant ses fonctions élyséennes…

Les objectifs de moralisations sont sinon les bienvenus, évidemment. Le respect de la parité (tout dépend de la manière dont c’est fait) est inscrit, mais il me semble que ce soit déjà le cas en principe.

Mesure à pointer du doigt, la procédure d’urgence deviendrait la norme pour les textes législatifs, ce qui pose problème d’un point de vue démocratique, car diminue la discussion en accélérant le processus.

Enfin, on notera qu’il ne se mouille pas trop sur l’aspect référendaire de la démocratie ; laissant place à quelques suggestions sans grande conviction.

 

L° « les territoires qui font notre France »

 

L’exonération de la taxe d’habitation avait fait parlé d’elle, je préfère prévenir que c’est une mesure « populiste » (si on se base sur l’usage de ce mot dans les média), destinée à attirer des électeurs, mais qu’elle est inconsciente et dénuée de solution financière du point de vue des communes.

La fibre sur tout le territoire, pourquoi pas, si les financements le permettent évidemment.

La réduction du mille-feuille administratif, par contre, me pose problème comme toujours.

Le programme entretient le flou au niveau politique de transport, je préfère donc prévenir que la SNCF sera peut-être privatisée au cours de ce mandat, et qu’il y sera évidemment favorable. (Déduction personnelle)

Le plan de transition agricole est aussi peu développée, présentant des idées générales qui peuvent tout aussi bien favoriser l’agriculture productiviste que bio…

Enfin, un paragraphe sur l’Outre-mer clôt cette partie, mais sans grande mesure concrète à mes yeux.

 

M° Ajout aux regards des détails donnés

 

Etant donné le manque de détails sur certaines mesures, je parlerai ici de ce qui est envisagé mais non disponible sur la plaquette :

 

120000 postes de fonctionnaires seront supprimés, essentiellement fonctionnaires d’état et territoriaux ; peu précis donc mais rien de surprenant. (Et je n’y suis pas favorable)

 

L’ISF ne touchera plus les actions et autres titres, et la création d’un autre impôt pour pallier à ce manque à gagner ne me dit rien qui vaille ; visiblement, la politique fiscale ne sera pas assez en défaveur de ce genre de spéculations…

 

3° Conclusion

 

Un programme dense, mais paradoxalement pas assez précis. Plus que jamais les positions et antécédents d’un candidat auront été nécessaires pour comprendre la ligne directrice du programme.

Avant tout chose, on pourra noter un pan culturel assez étonnant de la part d’un néolibéral, et il en est de même pour la partie écologie, qui demeure cependant peu ambitieuse.

En général, la plupart des mesures annoncées sont prévues pour plaire avant d’être exécutées comme l’exonération de taxe d’habitation. On notera aussi que le chiffrement reste vague, ce qui est assez « gonflé » si je puis dire, lorsque l’on attend autant de temps avant de sortir son programme.

Enfin, l’état se trouve parfois mis à l’écart, rien d’étonnant, et les conséquences financières de certaines idées sont éclipsées (baisse des cotisations, …) Si tous les sujets ont été traités, on remarquera que le domaine de l’entreprise ressort essentiellement du programme ; encore une fois rien d’étrange ici. Mais cela conduit toujours aux mêmes conclusions : moins d’état, plus d’initiatives personnelles, ce qui a mes yeux diminue la cohérence et l’unité de la république. Avant de passer au tableau, je déplorerai aussi la faiblesse des réformes institutionnelles, hormis les habituelles diminutions d’élus et la soi-disant lutte en faveur de l’honnêteté des élus.

 

 

Penser l’Europe

2,5/5

Réorganiser le travail et l’emploi

2,5/5

Une sécurité assurée

3/5

La réindustrialisation de la France et sa protection économique

2,5/5

Une réforme culturelle ambitieuse

3/5

Penser le défi écologique

3/5

Réguler la place des marchés financiers et des banques

0/2,5

Penser l’avenir spatial

0/2,5

Penser la place et le financement de l’armée française

2,5/5

Penser les relations internationales

2/5

Niveau d’absence de danger pour la France

4/5

 

Total : 25/ 50

 

Pour conclure, on pourra constater plusieurs points à retenir du programme d’Emmanuel Macron : Si le volet économique semble plus « soft » qu’il ne promettait de l’être, il ne faut pas oublier que monsieur Macron est l’un des investigateurs des lois Macron et El-Khomri. Il ne faut pas oublier non plus que les exigences européennes sont tout à fait satisfaites dans ce programme, ce qui en plus d’être inquiétant pour notre souveraineté, laisse entendre qu’il y a des objectifs officieux derrière chaque mesure. On pourra aussi rappeler qu’il est très favorable au CETA et aux privatisations nombreuses. (Cars Macron, …) Bref, rien d’étonnant de manière générale, et une belle démonstration de social-néolibéralisme, qui ne me pousse pas  à voter pour lui, que ce soit au premier ou au second tour.

 

 

 

 

 

Analyse de programme : #5, Didier Tauzin

 

Toujours parmi les candidats peu connus du grand public, voici aujourd’hui l’analyse du programme de Didier Tauzin. Que dire à son sujet ? Pas grand-chose, si ce n’est qu’il est général de division de l’armée de Terre, et que comme tous les « petits » candidats, il aura bien du mal à porter sa voix, peu importes ce qu’elle pourrait dire.

Difficile aussi de le placer sur l’échiquier politique ; il y a peu de chance qu’il soit à gauche si on se base sur ses positions sociétales, mais qui sait ? En tout cas, il ne me pas semblé très ouvert de ce côté-là.

Par conséquence, j’aurai bien du mal à le cerner en tant que présidentiable.

Image1

 

1° Slogan

 

« Rebâtir la France »

Un slogan tout à fait acceptable, bien qu’on le croirait sortit d’une période d’après-guerre. Rien à dire.

 

2° le programme

 

Introduction

 

On assiste tout d’abord à l’introduction de cinq principes essentiels à ses yeux : bien-commun, subsidiarité, responsabilité, solidarité, liberté. Cerner ses futures lignes d’action est une bonne chose, c’est donc bien pensé. Je ne viendrai pas ici sur les grandes lignes du projet qui se retrouveront expliquées par la suite. A noter que la diversité des thèmes empêche toute classification politique, ce qui peut être une bonne chose.

 

A. « libérer les énergies »

 

Un titre assez flou qui tranche avec la clarté de l’introduction. Difficile d’envisager quelque chose de défini avec ça. Pour débuter ce paragraphe, il dresse un constat que je partage partiellement, estimant que le carcan administratif est à nuancer et qu’évoquer un retour à la liberté d’entreprendre est un chou gras des libéraux.

  • Travail / économie : sa suppression « d’entraves » fiscales est bien légère en terme de précision. Il voudrait supprimer l’intégralité des impôts concernés ?

La création d’une structure régionale suivant les TPE/PME est par contre une bonne mesure.

La baisse des charges est encore évoquée, mais toujours sans plus de précision. Il enchaine ensuite avec la dépolitisation des syndicats, ce qui n’est pas une idée absurde si elle est appliquée réellement.

On retrouve l’absence de précisions quant il s’agit de réformes des normes attrayant à la productivité des entreprises. Normes sociales ? Écologiques ?

 

La question du retour à l’emploi est abordée d’un point de vue plutôt à droite, puisque sont suggérées des travaux d’intérêt public dans certains cas. Le plafonnement des aides à une somme inférieure au smic se tient néanmoins. (Même si je doute fort que ces aides dépassent souvent le smic de toute manière)

Côté fiscalité, un plan de réduction d’impôt est annoncé, avec contrôle annuel devant l’assemblée, ce qui offre des garanties à un projet aux fins floues ici encore.

On trouve une mesure protectionniste bienvenue, avec la taxe de produits en provenance de pays aux conditions de travail inférieures aux nôtres.

Enfin, une réduction des dépenses publiques est abordée, mais sans plus de détail, et en tant qu’étatiste républicain convaincu, je suis plutôt mitigé à ce sujet.

 

B. « réforme de l’administration publique »

 

Cette réforme prône d’abord un retour aux fonctions exclusivement régaliennes pour l’état. Cela se traduit par la présence de fonctionnaires limitée à ces fonctions, ce qui reste assez floue sur ce qui passe du public au privé. Néanmoins, rapport à cette modification du statut de fonctionnaire, on peut apprécier le choix laissé aux fonctionnaires entre ancien et nouveau statut.

Une charte nationale est ensuite mentionnée, sans qu’il n’y ait plus d’explications.

Une réduction du nombre de parlementaire est proposée, j’y suis pas favorable à 100% mais c’est une idée qui se défend. Quant au CESE, il est sujet à suppression (je m’y oppose) ou devrait fusionner avec le sénat (déjà plus logique)

On observera ensuite une place de choix accordée à l’administration locale, ce qui est tout à fait défendable encore une fois, mais je n’y suis pas favorable. Cela s’accompagne de la suppression  des conseils départementaux et régionaux.  Si les conseils départementaux sont à revoir, les conseils régionaux demeurent pour moi importants pour le fonctionnement du territoire. Enfin la notation des administrations publiques est litigieuse, car elle peut donner lieu à des dérives.

 

Monsieur Tauzin parle ensuite de réinventer la démocratie. Vu les apparitions fréquentes de ce thème dans les programmes, je note que l’illusion démocratique ne tient plus la route…

Le référendum voit son accès plus facilité, avec un niveau parfois communal, ce qui est une bonne chose ;

Les règles encadrant les candidatures aux élections sont aussi révisées, et c’est très bien ainsi. Idée originale de ce programme, que je salue, l’instauration d’un chèque citoyen, qui renforcerait indirectement la démocratie. De même, la révision des parrainages est une très bonne proposition, ça va de soi. Enfin, le retour au septennat par voie référendaire est défendue, je préfère un compromis avec six ans, mais un septennat avec de vrais organes démocratiques, pourquoi pas.

 

C. la société

 

Dans la partie enseignement, on mentionnera par exemple un retour de la culture générale, qui serait donc favorisée via l’Histoire-Géo. {La grande charte nationale est ensuite à nouveau évoquée, sans aucune précision supplémentaire.}

Le choix de la pédagogie semble laissé à l’appréciation des enseignants ; je suis assez divisé là-dessus, car cela créerait une inégalité entre établissements, bien que la pédagogie actuelle dût être revue.

Le durcissement du passage en sixième avec une condition de maitrise de la langue est un plus pour les professeurs du secondaire, c’est donc une bonne idée pour moi.

 

J’aborde la sous-partie consacrée à la famille avec prudence, sachant que les positions de monsieur Tauzin sont parfois conservatrices sur ces questions. Ceci explique peut-être pourquoi je ne vois pas d’un bon œil la constitutionnalisation de « la filiation homme/femme de l’enfant ».

Est affichée aussi une volonté de médiation rapport aux divorces, dans le but de les limiter. Si je me base sur l’histoire judiciaire du divorce, il me semble que cela n’avait pas marché lorsque c’était appliqué ; mais l’initiative n’est pas mauvaise, la déstructuration de la famille pouvait impacter sévèrement l’éducation de l’enfant.

Les allocations sont dépendantes du bon comportement des enfants, ce qui est déjà un peu le cas, mais qui en tout cas relève de la logique.

L’instauration d’un « revenu parent d’éducation imposable » est envisagée pour des parents souhaitant se consacrer à l’éducation de leurs enfants ; il s’agit là d’une politique familiale satisfaisante, puisque l’enfant sera peut-être moins délaissé comme cela arrive parfois. Attention cependant à ce qu’il n’y ait pas un plafond de verre qui pousse uniquement les femmes à se porter candidate.

 

Pour la partie justice, je suis assez mitigé. Dédier la détention à la réinsertion et la réparation des préjudices est une très bonne chose, soit. Mais pas question en revanche que les prisonniers soient employés dans des entreprises privées. En plus de rappeler certains faits historiques que je ne mentionnerais pas ici, c’est le risque que des êtres humains soient sous-payés et que certains s’en mettent plein les poches sur le dos de la misère sociétale. Donc oui pour des travaux d’intérêts général, mais non pour le reste, sauf pour les formations et la réinsertion dans la société.

 

Enfin, pour l’agriculture, une révision des normes est envisagée, hélas sans plus de précisions et détails quant aux normes posant problèmes. L’encouragement des circuits courts et l’indépendance alimentaire française sont par contre tout à fait souhaitables.

 

D. sécurité intérieure et extérieure

 

Un volet que l’on est en droit d’attendre de pied ferme, vu la profession de Didier Tauzin.

Le budget de la défense est augmenté, c’est en effet ce qu’il advient de faire dans ces temps incertains. De même, je ne peux qu’approuver la relance de l’industrie d’armement, même si je mettrai de mon côté un point d’honneur à favoriser les armes non-létales.

Parmi les mesures inscrites, difficile de ne pas parler du retour au service national, qui décidemment fait son bout de chemin. Je suis toujours opposé à son caractère obligatoire, mais je dois reconnaitre que celui que monsieur Tauzin envisage est déjà plus structuré et organisé, plus prometteur, que les autres candidats le mentionnant. La répartition de ce service dans les différentes fonctions publiques de sécurité (y compris pompiers et garde-frontière) est assez proche de ce que j’ai pu envisager moi-même.

 

L’immigration est abordée de deux manières différentes : un référendum est proposé pour une pause migratoire, ce qui selon moi est une aberration, mais soit ; les réfugiés politiques, étudiants et professionnels sont acceptés avec durée limitée, et les modalités d’attribution de la nationalité française sont révisées. Un point de vue assez à droite donc. Néanmoins, on constate aussi une volonté de diminuer les causes de départs des pays étrangers.

 

E. relations internationales

 

La sortie de l’OTAN est clairement indiquée, et je suis toujours d’accord avec cette mesure.

La clarification de certains rapports louches entre pays du Moyen-Orient est en effet une bonne idée, quoique délicate à traiter.

La pacification de l’Afrique et du Maghreb est envisagée, et j’adhère complètement à cela, d’autant plus qu’il ne s’agit pas là d’une politique paternaliste comme on pourrait le craindre. Cela s’accompagne d’ailleurs d’investissements en Afrique, ce que la Chine a compris depuis longtemps, elle…

Nos relations avec la Russie doivent être réchauffées, ses positions rejoignent donc les miennes ici aussi.

 

Les projets de développement du continent africain s’insèrent aussi dans une politique européenne, et j’apprécie beaucoup. Le renforcement de notre souveraineté est parallèlement voulu, ce qui est une bonne idée. Cependant, on regrettera le manque de clarté quant aux rapports France-Europe vis-à-vis de l’Euro par exemple.

 

 

3. Conclusion

 

Alors, que penser de ce candidat très peu connu ? Il est possible de le classer au centre-droit, voir à droite, quoique son manque de clarté limite assez cet exercice. En effet, on aurait aimé plus de précisions, même pour un projet qui n’a pas vocation à être définitif. Certains le classent à l’extrême droite, je n’irais pas jusque-là non plus.

Son projet est sous certains aspects intéressants, essentiellement sur des questions européennes ou démocratiques. Je reviendrais sur les défauts à la fin. En attendant, voici le traditionnel tableau d’adhésion :

 

Penser l’Europe

4/5

Réorganiser le travail et l’emploi

2,5/5

Une sécurité assurée

3,5/5

La réindustrialisation de la France et sa protection économique

3/5

Une réforme culturelle ambitieuse

1,5/5

Penser le défi écologique

0,5/5

Réguler la place des marchés financiers et des banques

0,5/2,5

Penser l’avenir spatial

0/2,5

Penser la place et le financement de l’armée française

4/5

Penser les relations internationales

3,5/5

Niveau d’absence de danger pour la France

4/5

 

Total : 27/50

 

Au vu du tableau, un point émerge : si les questions diplomatiques et sécuritaires sont satisfaisantes, force est de constater que l’écologie est la grande absente de ce programme. Hormis un petit point sur l’agriculture, on se retrouve avec bien peu de préoccupations environnementales. De même, on regrettera la faible place accordée à la culture.

Pour le volet économique, on nage encore dans le flou finalement, et c’est dommage parce que la volonté est là.

Majoritairement, on a là un programme acceptable pour un projet plutôt à droite, mais pas suffisant pour motiver un vote. Bien que ce ne soit pas le projet définitif, on regrettera sur la forme l’entretien de ce flou. Bref, il est souhaitable qu’il soit candidat pour porter sa voix, mais je ne porterai pas mon vote sur lui.

 

source: http://didiertauzin2017.fr/

 

 

 

 

 

 

 

Lecture de programme : #4, Marine Le Pen

 

Nous y voilà. Un des programmes les plus décisifs hélas, bien que l’apparence compte souvent plus que les idées (en témoigneront les succès du Front National et de En Marche).

Poussé par ma curiosité et guidé par une démarche à la frontière entre subjectivité et objectivité, me voici donc à analyser le programme du Front National. Les racines de gauche de Philippot vont-elles influencer le programme économique ? Le parti serait-il devenu respectable ? (questions presque rhétoriques) A noter que mon analyse se basera uniquement sur le programme de 144 mesures annoncées récemment.

 

Je ne m’étendrai pas longtemps sur le personnage de Marine le Pen et du Front National ; nul besoin de les présenter, car en dépit d’une présence médiatique qu’ils sous-estiment eux-mêmes, leurs actions politiques sont parlantes. Malgré l’opportunisme de Florian Philippot qui se solde parfois par des positions à gauche, le Front National se situe cependant bien à droite, et oscille entre extrémisme et positions plus modérées. (Pour un parti de droite dure j’entends). Cependant, comme j’ai pu le rappeler dans ma réflexion sur le Front National, une part de l’électorat FN est là car personne ne leur propose mieux ailleurs (ou du moins, ils en sont persuadés). Mais l’illusion d’un parti frontiste antisystème fonctionne très bien, et pendant que Marine le Pen se perd en ennuis juridiques et financiers, le parti se porte plutôt bien en popularité, si tenté que l’on accorde du crédit aux sondages.

Pour l’habituel graphique, son hypocrisie et son art de la manipulation me pousse à beaucoup moins nuancer :

 

Fn2

1° Slogan

 

« Au nom du peuple »

Un slogan qui pourrait s’apparenter à une onomatopée, appropriée lors d’un discours, mais avant tout mensonger et insuffisant pour la fonction qu’il est censé occuper. Le Front National ne parle pas au nom du peuple, mais au nom de préceptes souvent rétrogrades et d’une France qui tente encore de survivre au 21ème siècle aux crochets du système qu’ils prétendent combattre. Ajoutez à cela un symbole sorti de nulle part et destiné à embrouiller la populace.

 

2° Les 144 mesures

 

A. France libre

 

Le FN propose un référendum sur l’appartenance à l’Union européenne. Sur cette question, je suis contre une sortie, et le fait de proposer un référendum, bien que cohérent avec le programme, reste un risque si une politique de désinformation précède. Cependant, on ne peut pas le reprocher de faire cela avec une consultation populaire.

Autre référendum, celui qui permettrait une révision de la constitution. Là-dessus, je ne peux pas critiquer, c’est ce que je ferai moi-même de mon côté de toute manière. Enfin, la proposition de référendum d’initiative populaire est aussi là, et ici aussi, je n’ai rien à redire.

 

Un scrutin proportionnel serait démocratisé pour les élections, ce qui est une bonne idée, mais qui se retrouve donc impacté par une diminution drastique d’élus, ce qui pourrait provoquer un déséquilibre au détriment du parlement.

 

Autre idée, la diminution du mille-feuille territoriale. Sur le papier, ça semble attirant, mais je crains que cette idée diminue la cohésion au sein de l’administration, et ne conserver que la commune et le département est clairement une mauvaise direction.

 

Le Front National s’installe aussi au niveau du numérique, avec entre autre un renforcement de la lutte contre la cybercriminalité, bien qu’aucune mesure concrète n’ait été annoncée.

Le stockage des données personnelles exclusivement sur serveur français est par contre une bonne mesure.

 

Défense des droits des femmes : lutte contre l’islamisme…Que dire de plus. Cette mesure, destinée à nous rappeler qu’il s’agit du FN, est tout simplement hors de propos. Mener conjointement une lutte pour l’égalité salariale est cependant une bonne idée, même si sa place au sein d’un parti réputé conservateur et patriarcal est assez amusante.

 

La partie sur les libertés d’association est, elle, constituée de lieux communs et de grandes idées sans grande clarté, et c’est pareil pour la liberté de scolarisation.

 

B. France sûre

 

Le point 12, qui associe sécurité et protection des libertés individuelles est à nouveau une idée générale sans développement.

Les points concernant les forces de l’ordre sont satisfaisants, bien que la police de proximité ne soit pas évoquée. La prise en main des banlieues est une idée intéressante, mais un meilleur développement aurait été bienvenu.

 

Niveau justice, le reproche de laxisme est à prendre avec des pincettes ; il faut savoir que beaucoup de mesures existantes ne sont pas appliquées, et que cela suffirait déjà pour commencer. Concernant la magistrature et l’administration, j’estime que ce point mérite autre chose qu’une critique de programme, j’y reviendrais peut-être un jour.

 

La sortie de l’espace Schengen est pour moi une erreur, mais cela constitue l’ADN du FN, donc rien d’étonnant. Mais revoir les modalités d’accueil et de répartition, au vue de la situation actuelle préoccupante, est un point à étudier ; modalités qui n’iraient pas dans le sens de Marine le Pen vu l’enjeu humanitaire. La majeure partie de leur lutte contre l’immigration, dénuée de toute considération humanitaire, n’est en rien surprenante, et je suis en désaccord complet avec cela. Les points 26 à 28 sont donc à mes yeux ineptes et extrêmes.

 

Enfin, la lutte contre le terrorisme ne présente pas de problème aux premiers abords, comme les politiques de traitement des extrémistes, mais si l’indignité nationale est une bonne idée, la déchéance de nationalité en revanche fracturerait la société et n’a rien d’efficace. Enfin, question de vocabulaire, je pense que limiter l’indignité nationale au terrorisme islamiste n’est pas une bonne idée, les dérives de l’Islam n’ayant pas l’exclusivité du terrorisme.

 

C. France prospère

 

Oui à la réindustrialisation de la France, oui à un certain protectionnisme, mais le retour à une monnaie nationale, c’est beaucoup plus discutable ; d’autant plus qu’aucune modalité n’est précisée.

Le point 36, au sujet de l’interdiction de vente et d’importation des pays ne respectant pas certaines normes, part sans doute d’une bonne intention, mais en attendant la création et le développement d’un vrai marché éthique, c’est une mesure inconsciente.

Néanmoins la priorité aux entreprises françaises est une question de logique. Bon la priorité nationale, c’est plus litigieux, car aucun fondement sérieux.

La création d’un secrétariat d’état dédié aux mutations économiques est peut-être la première idée (si tenté qu’elle soit d’eux) novatrice chez eux.

L’évocation d’une politique de la mer est, elle, un simple pompage du programme de Mélenchon, et ne dispose pas de précisions pour en distinguer les particularités.

Enfin, la lutte contre la fraude est évidemment une bonne idée, mais venant de sa part, je n’y crois que très moyennement.

 

Côté économie, beaucoup de mesures de simplification sont annoncées, et je ne peux que craindre ce qui est souvent sous-entendu derrière. Il est dur de se prononcer sur la question fiscale pour les entreprises de mon point de vue, à moins que je ne fasse une réflexion approfondie là-dessus ; à voir dans quelques mois donc.

Le reste des mesures sont des généralités lancées à la cantonade sans but précis, si ce n’est appâter le client. 

 

On pourra saluer l’idée d’une retraite à soixante ans, bien qu’elle semble juste là pour attirer les électeurs de gauche… (Idem pour la suppression de la loi El-Khomri)

Si je suis opposé à la sémantique « politique nataliste » (réservée aux familles françaises qui plus est), l’idée d’un congé parental égal est pour moi une bonne chose.

Je ne me prononcerai pas sur la question de la transmission d’héritage en raison de son côté complexe (il faudra donc attendre quelques mois ici aussi pour avoir mon avis sur la question)

 

{Passant outre les clauses réservées aux français (tout cela est d’ailleurs bien vague)}

L’idée d’une prime de pouvoir d’achat (mesure 59) est, bien qu’intéressante, sortie de nulle part et peu claire à mes yeux.

La baisse des tarifs de gaz et d’électricité est de son côté sans fondement économique, étude ou quoique ce soit qui justifierait une mesure comme celle-ci.

On arrive ensuite à une mesure paradoxale, dans la mesure où la sanction d’entreprises pour agissements frauduleux est proposée alors que les députés ont voté pour le secret des affaires à l’UE.

Le maintien des 35h est, enfin, une bonne mesure que je soutiens évidemment.

 

D. France juste

 

La garantie d’une sécurité sociale est une bonne chose (quoique les conditions de mise en place semblent assez restrictives)

Evoquer la diminution drastique du nombre de médecins étrangers est assez bête puisque le véritable problème n’est pas cerné. Des paroles uniquement là pour rassurer « le français de souche » j’ai l’impression.

Lorsque l’on enlève l’aide médicale d’états aux clandestins, le reste des mesures de santé me semble acceptable.

 

Concernant la fiscalité (vous remarquerez la dispersion des sujets dans les différentes catégories, ce qui témoigne d’une clarté minime), l’introduction est satisfaisante, avec un maintien des mesures en place, y compris l’ISF (étonnant).

Le reste est composé de mesures générales qui laissent transparaitre une volonté de lutter une nouvelle fois contre l’évasion fiscale.

 

Pour l’enseignement, l’accès à l’apprentissage dès 14 ans me semble aberrant, cela entrainera une arrivée prématurée sur le « marché du travail ».

La suppression de charges pour l’emploi d’un moins de 21ans est une mesure sur laquelle je suis mitigé.

 

Succédant de manière absurde à une mesure sur la fonction publique, la remise en question de la loi Taubira avec l’idée d’une union civile (sans effet rétroactif, c’est déjà ça) est évidemment une mauvaise idée.

La mesure suivante, à nouveau sans rapport, traite du handicap de manière plutôt bonne.

 

E. Une France fière

 

Vu le titre, je prends peur tout d’un coup.

 

« Défendre l’identité nationale, les valeurs et les traditions de notre civilisation française. Inscrire dans la Constitution la défense et la promotion de notre patrimoine historique et culturel. » Une mesure électoraliste, et surtout bien légère, car trop générale.

 

Mettre un drapeau français sur tous les bâtiments publics (je pensais que c’était déjà le cas) n’a rien d’une mesure essentielle, mais soit.

La lutte en faveur de la laïcité est chez eux hypocrite, je ne m’y attarderai pas ; du moins tant que demeureront les liens entre catholicisme extrémiste et Front National.

La promotion d’une assimilation me semble ensuite peu faisable, et surtout assez dure. L’intégration, si elle est effectuée de manière assidue, est largement suffisante.

 

Concernant l’enseignement à l’école, on retiendra la suppression de l’enseignement de la langue d’origine, sur laquelle je suis très partagé.

L’instauration du port de l‘uniforme est par contre absurde, inutile, et permet uniquement de masquer les problèmes. Un des plus gros points de désaccord que je puisse avoir.

Dans la partie université, la sélection évoquée chez eux se fait au mérite, ce qui n’est pas assez clair, surtout vu le niveau de certaines universités.

 

Le soutien du patrimoine par la revalorisation du budget alloué est une bonne chose. La fin de la vente du patrimoine à l’étranger me tient à cœur, donc je ne peux que soutenir cela.

 

La création de filières artistiques est une excellente chose, à condition que le post-université fonctionne pour ces filières.

La réforme du CSA est par contre trop floue et sans beaucoup d’intérêt.

Enfin, la lutte contre la financiarisation des milieux sportifs est aussi une idée à laquelle j’adhère.

 

F. une France puissante

 

[Ici aussi, un titre inquiétant]

 

Le départ de l’OTAN est évidemment quelque chose que je soutiens depuis longtemps, créer une offre industrielle française pour la demande militaire de même.

La hausse du budget de la défense, bien qu’intelligente, est à prendre avec des pincettes selon ce qui pourrait en être fait.

L’instauration d’un service militaire est par contre plus litigieuse, et j’y suis opposé par principe.

 

Enfin, le développement de la francophonie est une bonne idée, plutôt logique. Attention cependant à ne pas laisser entendre que rien n’a été fait dans ce domaine.

 

G. Une France durable

 

Je n’ai rien contre le patriotisme économique en faveur des agriculteurs, ni contre le refus des traités de libre-échange. De toute manière, sur ce plan-là, le Front National semble avoir compris où était l’intérêt de la France.

Des mesures telles que la priorité à l’isolation de l’habitat ou la consommation locavore sont sans reproche,  idem pour le développement d’énergies renouvelables. On pourrait cependant attendre plus de mesures concrètes et d’éventuels précisions d’ordre financier.

Sur la modernisation du nucléaire, c’est toujours moins pire que la situation actuelle, mais il est plus judicieux de privilégier l’inépuisable et le moins dangereux ; seule la recherche nucléaire doit être prolongée. Bref, le Front National est favorable au nucléaire moderne, mais c’est déjà trop.

Enfin, interdiction des OGM et protection animale viennent conclure cette partie assez satisfaisante.

 

La défense d’organismes publics et le refus de la privatisation sont évoqués.

La lutte en faveur d’une politique de logement est assez appréciable, si ce n’est qu’une simplification des normes de l’urbanisme semble faire tâche.

 

Pour finir, la renationalisation des autoroutes est tout à fait envisageable, donc rien à redire là-dessus.

 

3° conclusion

 

Alors, que penser du Front National et surtout de son programme ?

Sans surprise, la France est partout, parfois au détriment du terme « république » (j’ai compté, il y est deux fois). Le refus de l’immigration, de l’acceptation du secours à autrui est évidemment présent. De même, on retrouvera des idées conservatrices comme le port de l’uniforme par exemple. Enfin, les seuls dangers pour la France envisagés sont en lien avec l’Islam, ce qui me pousse à douter de l’authenticité de certaines mesures en faveur de la laïcité ou de l’égalité.

Pour les critiques de formes, on pourra souligner le manque de clarté sur pas mal de mesures, et la répartition hasardeuse des sujets dans les grands thèmes. De toute évidence, le programme semble avoir été bâclé, et l’absence de justificatifs sur les différentes mesures proposées laisse entendre qu’il s’agit d’idées sorties d’un chapeau et alignées par la suite.

La défiance, rationnelle, vis-à-vis de l’UE, est présente, et la sortie envisagée est bien peu précise ; comme beaucoup de mesures à portée administratives.

 

Néanmoins, il faut souligner la présence d’idées intéressantes au niveau souveraineté, idées que l’on pourra retrouver dans des programmes de gauche, comme un patriotisme économique pour l’agriculture, une nationalisation de certaines entreprises (moins ambitieux que chez l’UPR) ou un pan écologique, qui pour le coup semble emprunté chez ceux d’en face. (Hors nucléaire)

 

Enfin, il faut garder à l’esprit l’hypocrisie récurrente du Front National et sa capacité à jouer les girouettes pour satisfaire plusieurs électorats à la fois ; beaucoup d’idées pourraient donc être là uniquement pour obtenir des votes, et être classées sans suite une fois le Fn arrivé au pouvoir.

Avec ce principe en tête, voici donc mon taux d’adhésion quant aux mesures proposées (et rien que les 144 mesures)

 

Penser l’Europe

1/5

Réorganiser le travail et l’emploi

1,5/5

Une sécurité assurée

2,5/5

La réindustrialisation de la France et sa protection économique

3/5

Une réforme culturelle ambitieuse

2/5

Penser le défi écologique

3,5/5

Réguler la place des marchés financiers et des banques

0,5/2,5

Penser l’avenir spatial

0/2,5

Penser la place et le financement de l’armée française

3/5

Penser les relations internationales

2/5

Niveau d’absence de danger pour la France

2/5

 

Total : 21/50 (on remarquera que c’est grâce aux positions économiques et écologique plutôt à gauche que l’on atteint un tel score)

 

Bref, un programme sur lequel je suis donc forcément mitigé, d’autant plus que l’actualité du Front National me prive de tout regard positif envers eux. Il parait clair qu’ils persistent dans la fange d’extrême droite avec les faits, alors que leur programme est plus à cheval entre plusieurs courants. Cela me pousse donc à conclure que ce sont des hypocrites confirmés, et que tout cela pourrait très bien être beaucoup de promesses destinées à attirer la colère antisystème (surtout le côté écologique pour ameuter les déçus de la gauche).

Ce conglomérat de courants oscillant entre gauche souverainiste opportuniste (Philippot), droite libérale (il est évident qu’elle persiste au sein de cette bourgeoisie) et droite autoritaire et conservatrice ne pourra pas recevoir mon vote, car il y a belle lurette que d’autres proposent les points qui m’attirent dans ce programme, et en beaucoup mieux. J’inviterai donc tous les futurs électeurs Front National qui se disent opposés à la haine à rejoindre un candidat de gauche, afin d’être réellement en accord avec leurs convictions…

 

Etude basée essentiellement sur le programme officiel : https://www.marine2017.fr/programme/

Complétée pour la conclusion par les observations personnelles.

 

lecture de programme: #3, UPR et Asselineau

 

Après m’être penché sur le programme de Cheminade il y a plusieurs mois, me voici à traiter celui de l’UPR. Asselineau serait-il le nouveau candidat antisystème ? A-t-il un programme intéressant ? Enfin, vais-je lui trouver une filiation avec l’extrême-droite comme certains l’affirme ? Pour répondre à mes questions, je me suis uniquement basé sur leur PDF de 64 pages. Contrairement au Front National, qui n’a toujours pas de programme pour 2017, l’UPR a annoncé vouloir garder le même qu’en 2012 ; c’est donc parti pour une autre analyse, purement subjective. (à savoir qu’une mise à jour aura lieu, mais que le fond reste)

 

Grand absent de la vie médiatique ; la censure des média n’y est pas inconnue ; l’UPR est un parti que l’on pourrait penser sorti de nulle part. J’ai dû le découvrir comme tout le monde, avec le prosélytisme intensif de ses adhérents. Asselineau, avant d’être le « cyber leader » que l’on connait (2ème chaine politique YouTube en France), est passé par HEC et l’ENA, deux établissements qui devraient susciter une grande méfiance quant aux intentions du candidat ; il part donc avec un désavantage certain, mais semble très convaincu par ses idées. A noter que les soupçons de proximité avec l’extrême droite semblent s’expliquer par sa présence au RPF (Philippe de Villiers) dans les années 2000. Soupçons que dissiperont rapidement les constatations de Jean-Yves Camus, affirmant que ses intentions sont dénuées de toute islamophobie ou racisme. Le refus d’Asselineau de juger les couleurs politiques des autres partis, avec lesquels il a pu envisager une alliance, pourrait aussi laisser penser à des liens avec l’extrême-droite, surtout qu’il est souvent taxé de conspirationniste.

quelques donnée subjectives:

majoritairement convaincu, mais peut-être influençable et éventuellement belle blague (mais j'en doute)

 

1° slogan

 

« L’union du peuple pour rétablir la démocratie »

Un slogan simple à comprendre et fédérateur. Sur ce point-là, rien à redire. On regrettera peut-être cependant l’absence de portée économique de ce slogan.

 

2° Ses 20 mesures

 

A. Préambule

 

Concernant son introduction, elle consiste essentiellement en une glorification du CNR et de l’action du Général De Gaulle. Dans son analyse de la réussite de ce programme d’après-guerre, analyse que je partage en grande partie, il développe sa vision d’une politique hors-échiquier politique. Effectivement, le CNR, qui fut l’un des rares gouvernements à comprendre ce qu’était l’intérêt général, est un modèle que l’on pourrait suivre de nos jours.

Néanmoins, ce serait plutôt au niveau des termes que je suis en désaccord.

  • Il évoque une dictature, là où je verrai plutôt une oligarchie, qui est un terme proche mais différent dans ses moyens d’action. Parler par la suite d’une libération est donc un terme bien trop fort, qui, s’il a le mérite de témoigner d’une position antisystème avérée, pourrait donner l’impression que l’UPR fonctionne avec la surenchère.
  • Pour Asselineau, l’Union Européenne en tant que structure est la cause de ces crises ; à mes yeux, si le constat est le même, les causes sont différentes, et l’utilisation de l’UE est bien plus problématique pour moi que son existence.

 

B. Programme

 

1° indépendance politique et économique

 Pour résumer, F. Asselineau envisage une sortie de l’UE et de l’Euro. Un retour au Franc est annoncé. Une idée qui pourrait directement être associée au Front National, mais je ne suis pas sectaire pour un sou, et je pense que chacun peut penser ce qu’il veut. Cependant, ce retour au Franc, bien que préparé depuis 2009, n’est pas clair, et me conforte dans ma position initiale, à savoir une conservation de l’Euro. De même, il n’est pas question pour moi de quitter l’UE, qui ferait de nous un pays sans doute diminué pendant un certain temps ; au contraire, tenter de modifier radicalement cette union est pour moi une bien meilleure solution.

 

2° Démocratie

Beaucoup d’idées ici, on notera donc pêle-mêle :

  • Un assainissement des média, une mesure que je soutiens évidemment
  • Une réforme constitutionnelle uniquement par référendum, ce qui est assez logique et en accord avec ma conception de la constitution
  • Une « dépolitisation » du Conseil Constitutionnel ; absolument d’accord avec cette mesure
  • Référendum populaire et prise en compte du vote blanc, non-cumul des mandats, parrainage citoyen : beaucoup de mesures de bon sens.

La partie démocratie me satisfait pleinement.

 

3° liberté de la presse

Est ici développée une théorie intéressante, qui perçoit les média comme un quatrième pouvoir. Si dans les faits, on s’en rapproche, d’un point de vue constitutionnel, c’est plus compliqué à cerner et à définir. Une théorie en demi-teinte.

Pour résumer le reste, il s’agit de nationaliser et de contrôler un certain nombre d’organes médiatiques. Si l’idée peut séduire, et je suis en accord avec quelques aspects, elle demeure dangereuse si elle venait à tomber entre de mauvaises mains. La mainmise d’un état sur les média est à proscrire, ces idées devraient donc être assouplies, en faisant persister un certain contrôle sur la qualité des contenus audiovisuels.

 

4° société de liberté

Essentiellement sur la surveillance de masses, on identifie un point sur lequel j’aimerai revenir.

  • Durcissement des conditions de mise en place du plan Vigipirate ; une idée qui part d’une bonne intention, mais que je ne peux me résoudre à accepter, la situation étant telle qu’une surveillance constante (mais menée par la police) est nécessaire sans être liberticide.

Je demeure assez neutre sur le reste

 

5° respect de la personne humaine

Un pan de son programme intégralement à gauche, où la lutte contre les discriminations et le communautarisme est mise en avant. Si sous certains aspects, cette partie n’est pas assez développée, le reste est satisfaisant.

 

6° « démocratie économique et sociale »

Des mesures introduites par le rappel de la sortie de l’UE, qui devient un peu insistant.

Le reste est ici aussi intéressant, mais encore une fois, pas très clair. On retiendra cependant la nationalisation des autoroutes, qui est une évidence.

 

7° intérêt général

Interdiction du Lobbying et encadrement des clubs de réflexion : une idée intéressante, mais réserver un point uniquement là-dessus n’est pas une bonne idée selon moi.

 

8° production nationale

Une énième critique d’articles européens, c’est assez redondant au final puisque l’article 50 du TUE devrait permettre une sortie de l’UE (ils le rappellent assez sur internet)

Le restant traite essentiellement de relocalisations, ce qui n’est pas pour me déplaire.

 

9° nationalisations

Encore une partie qui se répète par rapport à d’autres mesures, bien que sur une majorité des entreprises nommées, je ne peux qu’adhérer.

 

10° travailleurs et économie

L’actionnariat salarié est une bonne idée, le reste n’est pas développé et parait incomplet.

 

11° dignité

Tournant essentiellement autour d’une politique de logements sociaux, cette partie rejoint ma position à ce sujet dans ses grandes lignes. Il en est de même pour la hausse du smic.

 

12° Syndicalisme

Une partie entière tournée vers le syndicalisme, c’est bien trop.

 

13° Santé publique

La confirmation du rôle prépondérant de la sécurité sociale est une bonne chose, et favoriser les médecines alternatives est quelque chose d’intéressant.

 

14° Agriculture

 

Les protections proposées sont satisfaisantes à mon avis ; là-dessus, rien à redire. Son opposition aux OGM est aussi une bonne chose.

 

15° Retraites

 

Je ne m’étendrais pas dessus (si ce n’est qu’encore une fois, une partie pour ce sujet, c’est beaucoup trop) car la problématique des retraites est trop complexe pour que je la traite dans ce genre d’études.

 

16° éducation et culture

Une partie abordée avec beaucoup de lucidité, je dois avouer être très satisfait du pan « éducation » de son programme. La lutte contre l’américanisation, que je souhaite non stigmatisante, est bienvenue.

 

17° relations internationales

Le retrait de l’OTAN est une excellente idée, la primauté de l’ONU aussi.

Autre point, l’installation d’institutions à Strasbourg a beau me flatter en tant que Strasbourgeois, je reste dubitatif sur le coût à supporter par la ville.

 

18° francophonie

Une partie inhabituelle, mais pas pour autant dénuée d’utilité. Le renforcement de la francophonie est une bonne idée.

 

19°/20° référendum et décisions ultérieures

Je suis un grand partisan des référendums (vous le constaterez dans ma future constitution), mais force est de constater qu’ils sont suggérés ici afin de contourner la nécessité d’une réflexion sur d’importants sujets. C’est sans doute le défaut le plus visible.

 

Annexe° sur la présidence

  • Réduction du budget élyséen : à voir. Je suis assez partagé.
  • Contrôle de prétentions monarchistes : une bonne idée
  • Dignité présidentielle : des propos logiques ; Néanmoins, l’usage du français à l’étranger, oui ; les vacances en France, c’est déjà moins bien.

 

3° Conclusion

 

Première chose à dire pour conclure : de par ses particularités, le programme de l’UPR mériterait une place plus importante dans les média.

Asselineau a le mérite de proposer des points rarement abordés, et fait partie de ceux qui prônent la fin de l’UE sans être xénophobe pour autant. On retiendra son engagement pour la démocratie, s’expliquant aussi par la censure qu’il subit au titre de son statut informel de petit candidat. Son retrait de l’Otan est aussi une chose essentielle.

Néanmoins, le départ de l’UE tourne à l’obsession chez l’UPR, et cela éclipse une partie du programme économique. Cela, couplé à l’éternel rappel des militants UPR, nous donne à voir une critique indigeste de l’Europe. Du moins, c’est comme cela que je le ressens, moi qui suis alter européiste. De même, en plus d’un refus de se prononcer sur la question écologique, beaucoup de points abordés ne sont pas assez éclaircis alors que d’autres ont bien trop d’importance par rapport à ce qui devrait figurer sur un livret de programme. Pour mieux se faire une idée de mon taux d’adhésion à leur programme :

 

Penser l’Europe

1/5

Réorganiser le travail et l’emploi

1,5/5

Une sécurité assurée

2/5

La réindustrialisation de la France et sa protection économique

3,5/5

Une réforme culturelle ambitieuse

3,5/5

Penser le défi écologique

0,5/5

Réguler la place des marchés financiers et des banques

2/2,5

Penser l’avenir spatial

0/2,5

Penser la place et le financement de l’armée française

3,5/5

Penser les relations internationales

3,5/5

Niveau d’absence de danger pour la France

4/5

 

Total : 25/50

 

C’est donc un bilan en demi-teinte que nous avons là pour François Asselineau ; S’il mérite clairement plus de popularité, car son projet peut trouver des adeptes et veut mieux que certains autres, il ne demeure pas moins obscur sous certains points et bloqué sur le Frexit. D’un autre côté, alors qu’il veut lutter contre toutes les formes de discrimination, il cherchait à s’allier avec des individus moins fréquentables comme Soral. Bien qu’il fasse ce qu’il veut et que je ne sois pas sectaire, je suis assez circonspect sur ce point-là.

Enfin, quant aux accusations de conspirationnisme le concernant, je pense qu’il y a à la fois du vrai (des théories fumeuses et sans fondements) et du faux (des analyses qui ne plaisent pas au système).

N’en déplaise aux partisans virulents de l’UPR, je ne peux pas leur accorder mon vote…

 

Cette réflexion s’appuie uniquement sur le programme présent dans les liens ci-dessous, en partant du principe qu’un citoyen lambda ira lire ceci pour se faire une idée.

Lien : https://www.upr.fr/programme-elections-presidentielles-france

 

 

                          

 

 

Lecture de programme #2 Jacques Cheminade

 

Je ne donnerais pas toujours la raison pour laquelle j’étudie tel programme dans tel ordre. Cependant, le cas de Jacques Cheminade est assez intéressant pour que j’en parle.

Considéré depuis longtemps comme un clown parce qu’il a le tort d’être un honnête antisystème aux projets ambitieux, il est de notoriété publique qu’il fut boycotté par les média de l’oligarchie de manière honteuse. Un journaliste du Monde affirmait ainsi sans complexe le refus d’évoquer Cheminade dans leur journal à l’occasion des élections de 2012. (A suivre d’ailleurs dans mon prochain billet sur les média)

Pourtant, le système gagnerait à lire et à parler de Jacques Cheminade, et de beaucoup d’autres candidats peu connus d’ailleurs. (Etude basée sur les catégories « 100jours » et « projet » de son site internet)

 

Quelques mots sur le sujet : Candidat en 1995 (s’ensuivit une procédure de censure économique) puis en 2012 (je lui aurai donné mon vote si j’avais pu), il doit être un des rares candidats à la présidentielle que j’ai pu rencontrer, bien que j’étais alors trop jeune pour comprendre qui était-il. Comme dit précédemment, les média s’arrangent pour ne pas parler de lui, aussi son nom ne vous dit peut-être même rien. Néanmoins, certaines parts de sa personnalité en font quelqu’un de très différent, parfois difficilement compréhensible pour les classes moyennes.

On peut ainsi imaginer,  de manière tout à fait subjective, les données suivantes:

=> président convaincu: 82%

=> Président complexe: 15%

=> Président influençable: 3% (le risque zéro n'existe pas

 

1° slogan

 

« Libérons-nous de l’occupation financière »

Un slogan trop précis selon moi, mais qui  a le mérite d’être clair et d’annoncer la couleur.

 

2° son programme quant aux 100 jours suivants l’élection

 

A. Remettre la France au travail en convoquant une conférence nationale sur l’emploi, dont les débats seront retransmis par les médias publics. L’on y explorera tous les secteurs pouvant embaucher rapidement […] organisera une formation professionnelle d’urgence dans des centres agréés. Une politique de crédit public soutiendra cet effort […] aux entreprises des moyens de créer des CDI contre l’embauche d’apprentis. […]

=> Une volonté de  travail en synergie avec les acteurs de l’emploi, bien que cette mesure, même telle qu’elle est présentée sur le site en version complète, manque un peu de clarté

 

B. […] une conférence internationale sur la dette et la réforme du système monétaire international (Jubilé et Nouveau Bretton Woods).

=> Une très bonne chose, il convient en effet de faire une mise au point sur ces sujets.

 

C. Entamer la bataille, à l’ONU et au sein de notre parlement, pour que soit votée une loi de séparation bancaire, un nouveau Glass-Steagall global et national. Je demanderai que les débats soient retransmis sur les chaînes publiques de télévision, à l’image de ce que furent les interventions […] à l’occasion du vote de la loi Glass-Steagall sous […] Franklin Roosevelt

=> Une mesure essentielle dans le monde d’aujourd’hui, cette idée constitue l’un des piliers de la politique voulue par monsieur Cheminade.

 

D. Engager le retrait de l’euro […] monnaie-relais de la mondialisation financière – et à ce titre inacceptable – et examiner la possibilité d’une monnaie commune de référence entre pays européens attachés aux mêmes valeurs, et réservée aux relations extérieures des pays y adhérant.

=> Je suis assez partagé sur la question estimant qu’une réforme de l’UE suffirait sans pour autant abandonner l’euro. Cette mesure a cependant le mérite de présenter un retrait réfléchi, contrairement au retrait « made in FN. »

 

E. Entamer des discussions au sein de l’Union européenne pour substituer au système monétariste actuel, tout aussi inacceptable, une Europe des peuples et des patries fondée sur de grands projets d’intérêt mutuel au sein d’un système gagnant-gagnant.

=> Bien que redondant avec la mesure précédente, cette vision d’une Europe ambitieuse est tout à fait la mienne.

 

F. Bâtir un nouvel ordre économique international […], avec les pays membres des BRICS et tous ceux qui sont disposés à briser le garrot financier mondial. Instituer au besoin un G12 avec tous les pays membres des BRICS, s’appuyant sur l’initiative chinoise de Nouvelle route de la soie.

=> Je serai d’accord à la condition que parmi les BRICS, la Chine et l’Inde acceptent d’améliorer les conditions de travail dans leurs usines. J’éclipserai au besoin la question du Tibet, bien que cela me tienne à cœur.

 

G. Créer un ministère du Co-développement, de la Coopération et de l’Intégration, qui organisera une politique de développement et d’accueil tout particulièrement orientée vers les réfugiés politiques et la jeunesse africaine, et devant aboutir à un développement inclusif du Moyen-Orient et de tout le continent africain.

=> Là encore, je partage cette ambition avec Jacques Cheminade. Pour limiter la crise des réfugiés, la meilleure des choses consiste à ne pas leur donner de raison de partir.

 

H. Tripler progressivement les moyens de notre Banque publique d’investissement pour qu’elle puisse réellement venir en aide au décollage et à l’essor des PME et des ETI.

=> Je dois reconnaitre que je ne maitrise pas encore la partie finance, mais l’investissement me semble être une bonne chose.

 

I. Rétablir les heures d’étude dans l’enseignement primaire et secondaire, pour aider aux devoirs et aux leçons, […] Augmenter de 20 % le salaire des enseignants et organiser leur suivi des élèves après les heures de cours.

=> Risque de surcharge de travail pour les élèves, mais l’augmentation des enseignants est nécessaire.

 

J. Engager le retrait de l’OTAN, qui n’a plus aujourd’hui d’autre raison d’être que d’imposer un ordre mondial militaire et financier se substituant à celui de l’ONU.

=> J’approuve, et j’ose espérer que c’est le cas de la majeure partie des candidats.

 

K. Consacrer aux dépenses militaires un budget supérieur à 2 % du PIB, afin de retrouver une capacité de recherche et un traitement des matériels et de l’équipement dignes de nos soldats, tout en engageant avec vigueur le démantèlement des dispositifs nucléaires militaires avec tous les pays qui en disposent.

=> Une politique ambitieuse, mais le démantèlement nucléaire, en attente d’une pacification du monde, me semble risqué.

 

L. Faire de la culture le pilier essentiel de ma politique, en aménageant nos établissements culturels publics et privés pour un accès gratuit éducatif et interactif, sept jours sur sept et en soirée. Encourager […] les chorales, qui sont en petit ce que la République doit être en grand.

=> Manque un peu de précisions, mais il s’agit là d’idées fortes intéressantes.

 

M. Mener dans ce contexte une grande politique spatiale et de soutien aux technologies de pointe, […] comme la fusion thermonucléaire contrôlée. Il s’agit […] d’un projet ouvert à toutes les coopérations internationales en vue des objectifs communs de l’humanité.

=> La question des énergies renouvelables aurait gagné à être abordées ici, mais la conservation d’acquis technologiques est aussi une bonne chose.

 

[…] en cas de conflit sur les orientations fondamentales […] en l’absence d’accord entre exécutif et législatif, je saisirai la nation par voie de référendum, […].

=> C’est à envisager en effet.

 

On notera aussi un soutien à l’agriculture traditionnelle face à la catastrophe actuelle.

 

3° conclusion finale

 

Sous des airs de propositions pas toujours très bien agencées, Jacques Cheminade propose un projet ambitieux et dense. On regrettera paradoxalement le manque de clarté et de précisions. Néanmoins, il a le mérite de faire réfléchir quant aux changements futurs, et sa politique spatiale est une particularité qui ne tient pas uniquement de l’anecdote. Son combat contre la finance est de son côté désintéressé et louable.

 

Mes notes d’adhérence :

 

Penser l’Europe

3,5/5

Réorganiser le travail et l’emploi

2,5/5

Une sécurité assurée

1,5/5

La réindustrialisation de la France et sa protection économique

3/5

Une réforme culturelle ambitieuse

3,5/5

Penser le défi écologique

2,5/5

Réguler la place des marchés financiers et des banques

2,5/2,5

Penser l’avenir spatial

2,5/2,5

Penser la place et le financement de l’armée française

3/5

Penser les relations internationales

4,5/5

Niveau d’absence de danger pour la France

5/5

 

35/50

 

Bref : un candidat à la hauteur avec de l’ambition, mais un manque de clarté qui pourra pousser les électeurs à se tourner vers quelqu’un d’autre (le boycott des média à son encontre n’aidant pas). On pourra regretter aussi l’absence dans son programme de précisions quant à la sécurité, bien que le développement économico-culturel puisse y contribuer. Attention, le défi écologique, particulièrement marin, n'est pas évoqué ici, mais Cheminade a aussi développé une réflexion à ce sujet.

 

Cette réflexion s’appuie uniquement sur le programme présent dans les liens ci-dessous, en partant du principe qu’un citoyen lambda ira lire ceci pour se faire une idée.

Liens :

http://www.jacquescheminade2017.fr/Mes-cent-jours

Lecture de programme #1 François Fillon

 

EDIT DU 21 NOVEMBRE 2016: monsieur Fillon a créé la surprise, et pourrait tout à fait être le candidat de la droite au second tour de l'élection présidentielle. C'est assez surprenant, mais mes estimations ne sont pas infaillibles.

 

A l’entrée d’un supermarché, une personne sans doute convaincue par son candidat (j’ose l’espérer) me tendit un programme de son favori. Voyant cela, j’eu du mal à dissimuler un sourire, mais après tout pourquoi pas. C’est l’occasion d’inaugurer mes études de programme, bien que François Fillon ne passe pas le cap des primaires.

Quelques mots sur le personnage tel que je le vois : Ancien premier ministre de Sarkozy 1er prince du libéralisme accéléré, il ne me semble pas assez convaincu pour endosser le rôle de président de la république. Je vois donc à travers lui un Hollande de droite (qui trouvera quand même le moyen d’appliquer un programme de droite) influencé par ses ministres.  Ce qui nous donne les données suivantes:

78% influençable, 22% convaincu

1° le slogan

« Rendre aux français la soif de vivre dans un pays sur et fier de lui »

Ce que j’en pense : trop long, trop pompeux, bref pas efficace (surtout pas en adéquation avec le programme, vous verrez)

 

2° Ses objectifs prioritaires

  • Un plein emploi
  • Une équité sociale entre français
  • La maitrise du destin de la France
  • Sécurité des français assurée, pas d’impunité pour les crimes et délits (Sarkozy et Balkany, je pense à vous)
  • Une Europe souveraine et conquérante

 

Je n’ai rien à dire quand à l’objectif d’équité sociale, bien qu’il soit hypocrite quand on voit la vénération des républicains envers les classes sociales les plus aisées. Idem pour l’absence d’impunité, c’est plutôt risible.

On en vient au plein emploi : une utopie administrative qui ne peut, pour moi, s’intégrer dans un programme juste socialement parlant.

Enfin, on a deux objectifs en contradiction, un destin de la France maitrisé, et une Europe souveraine et conquérante (conquérir quoi d’ailleurs ? La Libye ?), ce qui s’oppose puisqu’une Europe souveraine serait en mesure d’empiéter sur la seule souveraineté légitime à mes yeux, celle de l’état.

 

3° le programme

 

  1. « Initier un cercle vertueux pro-emploi »
  2. Une baisse de 50 md € des charges salariales et patronales : Un chiffre qui tombe comme un cheveu dans la soupe, et qui se retrouve assez imprécis. Pour quelle raison ? Où trouve-t-on l’argent ? Quels patrons verront leurs charges baissées ?
  3. Simplifier le code du travail autour des 150 pages contre 4000 aujourd’hui : Inconscient. Sur le principe, oui, un code un peu moins complexe serait désirable. Mais là, ça sent l’injustice sociale à plein nez, et des salariés cocufiés à l’arrivée. D’ailleurs, quand il parle de 150 pages, j’espère qu’il les aura rédigés au préalable pour voir si tout peut tenir…
  4. Supprimer les 35h et laisser les salariés fixer librement dans l’entreprise la durée hebdomadaire de travail : Tout simplement irresponsable et risible. On parle d’une politique pro-emploi, et on sous-entend augmenter la durée du temps de travail, ce qui libérerait moins de postes…De plus, rien dans cette phrase n’empêcherait des salariés de se fixer 30h de travail, voir moins…Enfin le mot librement me fait bien rire quand on sait qu’avoir des contraintes comme une famille à nourrir ou des vacances à payer peut pousser quelqu’un à sacrifier sa vie de famille sur une année…
  5. Atteindre 1 million d’apprentis pour favoriser l’insertion sur le marché du travail des jeunes : rien à dire là-dessus, si ce n’est que ces apprentis, suffit pas de dire qu’on veut favoriser l’insertion, faut surtout dire comment on favorise l’insertion.

 

Conclusion : des approximations libérales et inconscientes selon moi

 

  1. « L’équité sociale entre français
  2. Créer une allocation sociale unique pour éviter les fraudes et pour que les revenus de l’assistanat ne soient jamais supérieurs aux revenus du travail : mouais, pas très convaincu par « revenus de l’assistanat ». Ça sonne tellement péjoratif que je perçois une volonté de diminuer ces allocations à travers leur fusion.
  3. Rendre les indemnités chômage dégressives pour inciter au retour à l’emploi : aller vilain chômeur, rentre de vacances et arrête de te prélasser, le monde du travail n’attend que toi. Non mais franchement, c’est minable de pointer du doigt les dégâts de la mondialisation comme si c’étaient les responsables. Oui, certains profitent bien de ça, mais une majorité sont désespérés de ne pas trouver un métier. Pas faute d’avoir cherché.
  4. Suspendre les allocations familiales des parents dont les enfants ont commis […] actes de dégradations réitérés ou […] absentéisme trop fréquent et non justifié : c’est une idée, en effet. Il marque un point. (Ce n’est pas original, mais pourquoi pas)
  5. Conditionner le versement d’aides sociales aux étrangers à une durée de 2 ans sur le territoire national : aucune adaptation au contexte particulier de chacun, c’est une mesure uniquement dédiée à satisfaire ceux qui se plaignent que les étrangers piquent tout le fric de l’état.

 

Conclusion : C’était bien tenté, mais les grands poncifs de la droite empêchent toute réflexion logique

 

  1. Le destin de la France
  2. Baisser les dépenses de l’état de 110 md€ en 5 ans : Et hop, d’un coup de baguette magique, monsieur Fillon va sous vos yeux ébahis baisser les dépenses de l’état.
  3. Ramener à deux le nombre de catégories de collectivités territoriales et réduire le nombre de parlementaires : c’est une vision comme une autre, je considère de mon côté que les parlementaires doivent avant tout faire leur travail, et que ni les départements ni les régions ne sont un problème en soi. C’est la manière dont on les gère qui dérange.
  4. Instaurer des quotas d’immigration pour décider du nombre de personnes s’installant sur notre sol selon nos besoins économiques et nos capacités d’accueil : Migrants provenant surtout de nos jours du moyen- Orient, zone d’intervention de l’armée française sous votre responsabilité monsieur Fillon. Et vous voudriez en refuser ?

 

Conclusion : un titre grandiloquent pour pas grand-chose (et sans grand rapport)

 

  1. Sécurité
  2. Créer 16000 places de prison supplémentaires : C’est sur, c’est plus facile que de tenter de baisser la délinquance. Mais je serais de curieux de voir comment il compterait s’y prendre.
  3. Rétablir les peines plancher : assez mitigé. Ni pour ni contre pour le moment.
  4. Fermer les mosquées salafistes : Traquer le jihad sur internet me semble plus prioritaire, mais c’est une évidence même que le salafisme doit être éradiqué.
  5. Recouvrir systématiquement les amendes y compris par ponction sur les allocations familiales : pourquoi pas

 

Conclusion : rien de miraculeux, mais rien de dangereux non plus. On pouvait s’attendre à pire.

 

  1. Une Europe souveraine et conquérante
  2. Sécuriser les frontières européennes en augmentant le budget de l’agence frontex pour le contrôle des frontières et créer un corps de garde-frontières et garde-côtes : Oui, ça me parait faisable et logique, du moment que ce n’est pas liberticide.
  3. Engager un processus de convergence fiscal, économique et social avec l’Allemagne : En Allemagne, les syndicats participent aux décisions du conseil d’administration, et les congés maladies sont à la charge du patron. Congé qui peut durer 6 semaines. Qu’un libéral comme lui suggère ça laisse penser qu’il ne connait pas grand-chose de l’Allemagne. Sur le fond, je suis pour une convergence fiscale, mais je pense qu’il faut garder l’exclusivité pour le reste.
  4. Créer un gouvernement économique européen et engager un rapprochement fiscal entre les 18 pays de la zone : Hors de question pour un gouvernement économique européen, il est où le destin maitrisé de la France ? Oui par contre à un rapprochement fiscal, à condition qu’il soit efficace.
  5. Dire clairement à la Turquie qu’elle ne pourra pas adhérer à l’union européenne : je suis d’accord, mais cela doit-il figurer comme une mesure essentielle d’un programme ?
  6. Imposer l’euro comme monnaie de règlement des échanges sur le territoire de la zone euro : oui, je suis pour.

 

Conclusion : quelques idées mais on sent poindre la violation légale de notre souveraineté nationale.

 

Conclusion finale :

 

Un programme ma foi fort banal pour l’Ump, qui présente un taux de libéralisme normal pour un candidat comme lui, mais qui a mes yeux m’empêche d’adhérer à ses idées. Enfin, quid de l’écologie ? De la culture ?

 

Mes notes d’adhérence :

 

Penser l’Europe

1/5

Réorganiser le travail et l’emploi

1/5

Une sécurité assurée

2/5

La réindustrialisation de la France et sa protection économique

0/5

Une réforme culturelle ambitieuse

0/5

Penser le défi écologique

0/5

Réguler la place des marchés financiers et des banques

0/2,5

Penser l’avenir spatial

0/2,5

Penser la place et le financement de l’armée française

0/5

Penser les relations internationales

2/5

Niveau d’absence de danger pour la France

4/5

 

Total : 10/50

 

Bref : rien de dangereux si ce n’est l’habituel haine envers les 35h, aussi je ne compte pas voter pour lui, surtout vu la pauvreté des objectifs principaux de son programme.

 

Cette réflexion s’appuie uniquement sur le programme qui m'a été donné, en partant du principe qu’un citoyen lambda ira lire ceci pour se faire une idée.