REFLEXION POLITIQUE

L’art de publier des sondages ; analyse pratique (Les français et le libéralisme, IFOP 2014,2015 et 2016)

 

En théorie, il était prévu que sorte fin Mars la fiche de lecture sur un livre de Gaspard Koenig, l’auteur m’ayant considérablement exaspéré lors de son dernier passage dans « On n’est pas couché ». Mais au détour d’une phrase, voilà qu’un sondage cité vient affirmer l’attachement des français au libéralisme. Me voilà donc à la recherche de cette source, qui jaillit chaque année sur commande de plusieurs acteurs. Au-delà d’I-télé pour les deux premières années, les deux autres sont donc :

Ø  L’opinion, journal ouvertement libéral créé par un ancien des Echos et du Figaro

Ø  Génération Libre, lobby libéral créé par Gaspard Koenig himself

Je reviendrai sur ce détail dans la fiche de lecture à venir ; néanmoins, il faut donc garder en tête les commanditaires du sondage, comme à chaque lecture d’enquête d’opinion d’ailleurs. Ici, ce sont des libéraux, qui espèrent je présume témoigner de l’engouement envers le libéralisme. Petite inculture de ma part, j’ignore qui de l’IFOP ou des libéraux a écrit les questions, mais ma réponse se tournerait vers la deuxième solution.

 

Une première question orientée

Première chose, avant les résultats des sondages, ce sont surtout les questions qu’il faut lire. Voici donc la première question :

étude

Il semblerait que ce soit le seul cas où de telles questions insidieuses soient posées, mais c’est significatif.

Qui en effet n’aime pas l’initiative ? La France ? (Bon, là-dessus, on connait les rares à cocher non) L’effort ? L’autonomie ? Au-delà du caractère consensuel de ces questions (qu’on retrouvera quelques années dans un tout autre bord politique, le nouveau mouvement de Nicolas Dupont-Aignan et Jean-Frédéric Poisson), c’est aussi une confusion au niveau des termes qui est provoquée ici : l’autonomie est un terme qui en effet, passé dans le prisme du libéralisme, devient très politisé (Cf. fiche de lecture n°2). La modernité est aussi un mot à double-tranchant. Là où une majeure partie des gens y voient l’innovation, la version plus subjective désigne plus probablement le fait de se rattacher au courant du « progrès ». Trois ans avant Macron, ce sondage avait déjà tout compris. On pourra ensuite citer des termes comme l’Etat-providence qui peuvent revêtir d’un aspect péjoratif (le traditionnel discours sur l’assistanat), et d’autres qui sont mal utilisés (l’Europe est visiblement confondu avec l’UE, cela parait évident).

Restent ensuite deux termes mis en valeur, le libéralisme et l’Etat. Mais qui sait ce qu’implique réellement le libéralisme ? Qui sait ce que représente l’Etat au-delà de la perception d’impôts ?

Enfin, demander un jugement sur « la droite » et « la gauche » n’est peut-être pas indiqué, à la fois pour un sondage sur les valeurs des français, et à la fois pour un sondage commandité par un mouvement se revendiquant d’aucun des deux. (L’habituel libéralisme ni de gauche ni de droite). On notera juste que ces résultats sont ici parlants ; entre 2014 et 2016, les deux notions sont en perte de vitesse. D’autres termes n’ont d’ailleurs pas leur place : que vient faire ici le Crowfunding, financement participatif ne parlant qu’à peu de personnes je pense ?

 

Des résultats mitigés, entre surprises et réponses logiques

Concernant les autres questions, elles demeurent assez classiques et plus honnêtes que la première. Mais puisqu’il s’agit d’analyser le sondage, voici un ensemble de remarques sur chaque partie :

 

Définition droite et gauche

Les partisans d’un libéralisme « ni-ni » auront beau clamer leur position apolitique, force est de constater qu’il demeure attaché à la droite : un quart des sondés font cette identification, et cela n’a pas changé depuis 1999. De 2014 à 2015, on passe à un cinquième des sondés, mais cela demeure important. Concernant la gauche, elle était perçue comme libérale en 1999 pour 15% des sondés, on se retrouve en 2016 à 5%. La nuance sociale libérale (proposée exclusivement pour la gauche) est quant à elle en diminution aussi. Il va falloir m’expliquer ces résultats au vu du gouvernement néolibéral qu’il naissait alors…

L’illusion sociale-démocrate semble avoir connu une forte régression pour la gauche en 2015, où l’on passe de 24 à 17%

Comme pour renforcer ce que j’ai toujours avancé, le souverainisme est très peu rattaché à la droite. (Et même pas proposé à la gauche) Enfin, le gaullisme est en diminution depuis 1999, reflétant la transformation du RPR en UMP probablement.

 

Représentant du libéralisme

2014 a sacré Nicolas Sarkozy comme digne représentant du libéralisme en France. Mais en 2015 (classement toujours dominé par NS), puis en 2016, force est de constater qu’un jeune premier est rapidement identifié comme le meilleur titulaire à ce poste : Emmanuel Macron. Au point qu’en 2016, la moitié des sondés le voit comme le meilleur représentant pour les idées libérales.

 

Interventionnisme étatique

Je reviendrai sur cette notion dans la dernière partie. En attendant, je constate que l’intervention de l’Etat est toujours majoritairement plébiscitée, même si les partisans d’une réduction de l’intervention sont un peu moins d’un tiers.

L’intervention sociale est quant à elle source d’une importante division, et ce en 2014, 2015 ou 2016.

Le secteur public était alors bien défendu dans ce sondage, avec un attachement entre 73 et 69% des sondés aux transports en commun public. (On appréciera ainsi la possible privatisation de la SNCF…)

 

Pêle-mêle, d’autres remarques :

L’idée d’une assurance privée est évoquée, celle du revenu universel aussi; on notera la proximité sur ces sujets de l’ex UMP et du FN

Vers la fin du sondage, une question porte à nouveau sur le fait d’aimer un mot, ce qui n’a pas grand sens. Il fallait alors juger les termes de la devise républicaine, et le mot « liberté » était plébiscité par 50% des sondés. Quelle surprise évidemment : avec la fraternité et l’égalité, il paraissait évident que la liberté était celui qui parlait le plus aux gens. De là à conforter réellement les espérances des libéraux, j’en doute fort.

 

Un sondage à double lecture

Vous l’aurez compris, ce sondage est par ses questions amusant à étudier : certaines sont terriblement populistes, presque rhétoriques. Tout est fait pour s’assurer un soutien aux idées soi-disant libérales, qui sont moins des idéologies identifiables que des termes vagues qui seront nécessairement plébiscités. Inversement, d’autres questions sont moins ambigües, et révèlent alors que des vrais enjeux, tels que la privatisation de certains services, sont loin de faire l’unanimité chez les français (du moins, dans l’échantillon éventuellement représentatif du sondage)

Dénigrer la validité des réponses en faveur du libéralisme pourrait passer pour de la mauvaise foi, mais c’est en tout cas comme cela que j’interprète ces résultats : seuls les questions tournant autour de la sémantique donnent des statistiques en faveur du libéralisme, alors que des idées plus concrètes sont plus tournées vers l’étatisme.

 

Ce sondage n’apporte ainsi pas grand-chose, bien qu’il puisse servir de base aux lobbies qui l’ont commandé pour étayer l’adhésion aux valeurs libérales qu’ils espèrent. Mais la réalité se traduit par un attachement aux services publics, qui suffit à lui-seul pour démontrer l’échec du sondage dans son but premier. Gaspard Koenig citera dans son livre ce sondage (celui de 2014 pour être précis) en affirmant à tort le soutien des français aux idées libérales. Au-delà de la manière dont l’étude est présentée (sans que soit mentionnée sa parenté avec l’auteur), c’est donc bien un usage litigieux qui en est fait.

 

 

sources: 

2637 1 study file2637-1-study-file.pdf (899.95 Ko)

3031 1 study file3031-1-study-file.pdf (1.17 Mo)

3391 1 study file3391-1-study-file.pdf (4.32 Mo)

 

 

 

 

 

De l’idéologie au programme politique : #2, 25 critères de positionnement politique

 

Succédant directement à la première partie, il s’agira d’établir 25 critères pour déterminer le positionnement politique de chacun. Partie purement statisticienne, dépourvue de philosophie politique, voici donc un petit raisonnement que j’ai imaginé…

 

Peut-être avez-vous déjà répondu à des tests pour savoir pour qui voter ; ici ce sera le même principe, mais tous les sujets seront abordés et nuancés pour mieux différencier les positionnements politiques. Préfigurant le développement d’un futur test de ce genre, voici donc les 25 critères avec lesquels on peut juger de l’idéologie politique de chacun, que ce soit politicien, écrivain politique ou citoyen.

Une nouvelle fois, des catégories sont faites, mais contrairement aux divisions d’un programme, les catégories doivent être objectives. Exit donc respect de la souveraineté et prospérité, les cinq catégories présentes sont purement descriptives.

A noter aussi qu’il est ardu de trouver cinq positionnements différents pour chaque sujet, ce qui donne une impression de complexité inutile. Mais c’est nécessaire pour bien nuancer les idéologies politiques, et démontrer que gauche et droite reste assez réducteur.

 

Démocratie et état

subdivision

Echelle de positionnement

Civisme et citoyenneté 

Internationalisme assumé

Subdivision perçue comme mineure

Patriotisme modéré

Patriotisme fort

Nationalisme assumé

démocratie

dictature

Démocratie occasionnelle

Démocratie relative

Démocratie participative

Anarchie politique

Système politique

Parlementaire dualisme

Parlementaire monisme

Semi présidentiel

Présidentiel

royalisme

Administration territoriale

Centralisation, concentration

Centralisation, déconcentration

Décentralisation, concentration

Décentralisation déconcentration

Fédéralisme

Urbanisation et gestion des territoires

Pays urbanisé, nbx voies de circulation

Equilibre entre urbanisme et ruralisme, nbx voies de circulation

Equilibre entre urbanisme et ruralisme, voies de circulations majeures

Pays ruralisé, nbx voies de circulation

Pays ruralisé, voies de circulation majeures

 

 

Economie et échanges

subdivision

Echelle de positionnement

Echanges économiques

Libre-échange total

Libre-échange modéré

Souverainisme modéré

souverainisme

Isolationnisme

Emplois

Licenciements sans contrôle externe

Licenciements facilités (régulation des prudhommes modérée)

Licenciements régulés par prudhommes

Interdiction de licenciement selon contexte éco

Interdiction de licenciement sauf pour faute

Organisation du travail

Supérieur à 35H, retraite à 65 ans ou plus

Supérieur à 35H, retraite inférieure à 62 ans

35H, retraite supérieure à 60 ans

35H, retraite à 60 ans

32H

Fonction publique

Libéralisme

Néolibéralisme

Equilibre entre libéralisme et étatisme

Etatisme

Communisme

Finance

Interdiction du trading

Politique fiscale en défaveur du trading + Glass-Steagall

Séparation banque d’affaires- banques de dépôt

Status quo, l’état se tient éloigné

Mécanisme d’autorégulation

 

 

Sécurité et écologie (* l’écologie est assez liée à la sécurité)

subdivision

Echelle de positionnement

Sécurité intérieure – forces de l’ordre

Réduction du nb de forces de l’ordre, désarmement progressif

Restriction budgétaire ou status quo

Hausse des effectifs

Hausse des effectifs, Etat d’urgence permanent

Surveillance accrue, état de droit mis entre parenthèses

Sécurité intérieure – justice

Peu d’emprisonnements, faibles condamn.

Diminution des emp. En échange d’autres condamn.

Mettre l’accès sur la réinsertion et la lutte contre la récidive

Hausse massive des places de prisons et lutte contre la récidive

Emprisonnements courants + peines alourdies

Sécurité extérieure

Forces militaires réduites

Forces militaires robotisées pour l’essentiel

Status quo, l’armée perçue comme sujet mineur

Armée aux effectifs importants

Armée aux effectifs grandement augmentés

Agriculture + enjeux écologiques

Agriculture productiviste, peu de normes + OGM

Agriculture product. peu de normes

Agriculture normée et relativement bio.

Agriculture bio, locale et tournée vers le nécessaire

agriculture bio, locale et tournée vers le nécessaire + fin des protéines carnées

Défis énergétiques

Nucléaire+ charbon

Nucléaire + énergies renouv.

Nucléaire 4ème génération + énergies renouvelables

Energies renouvelables

Abandon de l’utilisation d’énergies

 

Vie et intérêts publics

subdivision

Echelle de positionnement

Education

Grande liberté d’action pour les profs et les élèves

Ecole enlevée de ce qui s’apparente à de l’élitisme (langues « mortes », …), simplifiée

Ecole stricte et tournée vers l’accompagnement pragmatique de l’élève

Ecole tournée vers le mérite, université vers la sélection

Ecole conservatrice, sévérité et blouses sont de mise. Proximité avec vision plus traditionnelle

laïcité

Tolérance élevée, dont retour de la burqa

Lutte contre le prosélytisme, status quo sur pls questions 

 Suppression de symboles religieux ostentatoires + lutte contre le prosélytisme

Suppression des symboles religieux + lutte contre…

Edifices religieux « laïcisés » et suppression des fêtes religieuses + lutte contre…

culture

Culture en libre-service, droits d’auteur diminués fortement, pas d’intervention de l’état

Souplesse vis-à-vis de la consommation culturelle, notamment en ligne.

Status quo avec une faible intervention de l’état

Contrôle moral de l’état sur la culture notamment télévisuelle

 

Culture très patriotique et nationalisée, censure étatique

Questions sociétales

Tolérance sur tous les sujets comme la GPA ou la prostitution

Tolérance sur certains sujets de société, ouverture souvent associée à la gauche

Pragmatisme et relative neutralité sur les sujets polémiques

Vision très « tradition »

 

Vision strictement traditionnelle et retour en arrière sur certains acquis (avortement,…)

Santé, recherche et développement

Baisse des subventions allouées à la recherche

Status quo, domaine perçu comme mineur

Sciences et recherche avancées comme projet spatial ou lutte sanitaire de grande ampleur

Sciences et recherche vers un monde plus aseptisé (vaccins nbx, dvpt de la robotisation

 

Sciences et recherche très poussée ds domaines comme transhumanisme

 

Rapports humains et internationaux

subdivision

Echelle de positionnement

diplomatie

Isolationnisme

Distance vis-à-vis de la diplomatie internationale

Pragmatisme diplomatique

Prise de positions fréquentes

Interventionnisme fréquent

Rapports de force

Voix dissidente sur la scène internationale

Décisions prises au cas par cas sans alignement

Alignement sur les positions européennes

Alignement sur les positions de l’OTAN

 Armée disponible à la demande d’alliés

Flux humains

Frontières fermées

Très peu d’accueil

Acceptation favorisée si migration forcée, moins si migration économique

Acceptation des migrations mais pas de manière illimitée

Considération internationaliste

Projet européen

Pays hors de la coopération européenne

Départ et prise de distance avec l’UE

Europe des Nations et des coopérations

UE telle qu’elle est actuellement

Fédéralisme européen

Rapports médiatiques

Mainmise de l’état sur les organes médiatiques

Hausse du bouquet du service public

Contrôle renforcé quant au respect de la déontologie journalistique

Status quo, sujet perçu comme mineur

Liberté et indépendance totale des média, aucune intervention de l’état

 

Avec cette grille de lecture, il vous est possible de déterminer quelle personnalité politique est la plus proche de vous. Dans l’annexe à venir prochainement, vous trouverez donc le début d’une liste avec les grilles de chacun des candidats étudiés plus tôt, et qui sait si des personnalités autres ne se rajouteront pas un jour.

En associant chaque case à un courant de pensée (Extrême-gauche, gauche, centre, droite, extrême-droite), il est aussi possible de se situer sur l’échiquier politique, bien que ce ne soit pas d’une grande utilité actuellement.

Ainsi, cela confirme ce que j’ai toujours dis pour ma part, avec une proximité des idées de gauche (principalement en économie) et du centre (sur le rapport à l’état).

De l’idéologie au programme politique : subdivision et clarté de programmes

Je ne m’en cache pas, je développe depuis plusieurs mois (sur mon temps libre) un programme politique reflétant mes attentes, l’idéal politique que je promeus en quelque sorte.

Avant cela, l’élection présidentielle et son lot de programmes est passée par là. Et les études relativement poussées que j’ai pu faire sur le sujet m’ont conduit à un constat : très peu de programmes peuvent se vanter d’être clairs et organisés, au point que n’importe qui puisse identifier la ligne politique du mouvement et les mesures envisagées. Ce qui me conduit à cette courte réflexion ; comment concevoir correctement un programme ?

Bien entendu, il ne s’agit là que d’un point de vue, aucunement l’unique conception acceptable.

 

Quelle organisation ?

Tout d’abord, il s’agira d’identifier les divisions de son programme. En effet, puisqu’un seul bloc serait indigeste, il convient de partager ses idées en plusieurs catégories. Selon moi, il faut que cela corresponde à l’idéologie politique générale, en se basant sur un slogan par exemple.

Pour rappel, le mouvement que je développe est identifié par la devise « Souveraineté de la Nation, Unité du peuple, prospérité de l’humanité ». Un peu pompeux certes, mais correspondant assez aux idéaux que je souhaite mettre en avant.

Ces trois composantes de ma ligne politique peuvent s’associer sans problèmes aux trois divisions du programme, reste alors à trouver les subdivisions, sur lesquels les programmes font souvent l’impasse.

En effet, il n’est pas rare que les frontières entre chaque subdivision soit perméable, laissant apparaitre des similitudes entre deux subdivisions ou plaçant des mesures dans des catégories qui ne correspondent qu’à moitié. Dans un souci de clarté, il faut donc établir des subdivisions de manière réfléchie. Pour ma part, ces subdivisions seront au nombre de douze, et forment le meilleur prisme pour identifier une ligne politique. J’avais déjà tenté de comparer les programmes, mais les différents points ne sont pas parlants lorsque je m’y attarde. Ces subdivisions sont donc mieux placées pour analyser un programme, que ce soit le mien ou celui des autres.

 

Quelles divisions ?

Répartir le programme en douze secteurs politiques permet de rester concis et pas trop précis dans un premier temps, en développant par la suite au sein des subdivisions.

Peut-être faudrait-il expliquer les trois divisions avant de les séparer en quatre parts chacune :

=> La souveraineté de la Nation regroupe les mesures en faveur du maintien de la Nation française et de sa sauvegarde. Sont donc abordés le civisme, la fonction publique, la sécurité et les affaires étrangères. (On devine déjà la partition)

=> L’unité du peuple est sans doute un concept vaste, qui correspond en fait à la stabilité du pays via la pacification des rapports au sein du peuple (démocratie, pragmatisme sociétal, etc…), et via son administration compétente et organisée. Ma théorie de la dualité de l’action politique illustre assez bien cette division.

=> La prospérité de l’humanité, partie la plus ambitieuse, regroupe enfin la préparation du futur du pays au sein de notre monde. Quelle société pour demain, quel rapport avec l’écologie, …

A l’image de mon manifeste d’intention politique publié il y a plusieurs mois, on pourra faire un parallèle avec les trois étapes temporelles : La souveraineté conserverait des acquis du passé, l’unité stabiliserait le présent, et la prospérité préparerait au futur. Ces trois axes sont donc les divisions idéales pour un programme politique.

 

Quels contenus ?

Pour clore la démonstration de cette organisation, voici donc les douze points expliqués un peu plus en détail :

1.1 ; Souveraineté et civisme : Deux choses sont traitées ici, la souveraineté vis-à-vis des traités et des organismes internationaux, et la politisation du citoyen pour qu’il soit conscient de ce qu’être citoyen implique. En effet, que deviendrait une Nation souveraine si son peuple n’y accordait plus d’importance ? En soi, cette catégorie pourrait être résumée en «patriotisme»

1.2 ; Sécurité intérieure : nul besoin de trop développer ici, il s’agit là d’un sujet vital bien connu des citoyens. Sa place est toute indiquée dans la partie souveraineté.

1.3 ; Sécurité extérieure : sœur de la précédente subdivision, cette catégorie se concentre sur la souveraineté et le maintien de l’armée française, qui doit rester comme une force de défense du pays et de ses intérêts.

1.4 ; Relations internationales : seront traités ici l’immigration, les rapports entre les pays, et l’aide au développement du continent Africain, véritable pierre d’angle de la partie internationale du programme.

 

2.1 ; Education et média : il n’est pas évident d’associer les deux, si ce n’est par l’influence qu’ils ont sur le citoyen. Dans le cadre du développement de l’unité du pays, ces deux secteurs stratégiques doivent être traités simultanément, puisque les média occupent parfois le rôle que l’éducation a occupé auparavant. Cette association se fait aussi par soucis d’équilibrage, l’un et l’autre ne nécessitant pas à mes yeux trente-six mille suggestions politiques.

2.2 ; Démocratie et système politique : sujet perméable avec la subdivision à venir (2.3), il s’agit là d’un aspect essentiel, mais hélas plus technique. Probablement la partie la plus longue.

2.3 ; Administration et territoires : il s’agit ici de gérer le mille-feuille territoriale par exemple. En droit, le droit administratif correspondrait assez bien à cette subdivision.

2.4 ; Urbanisation et cadre national : plus floue et assez proche du précédent, cela concerne le bien-être de la population via la gestion des paysages et à travers l’équilibre entre ruralité et urbanisme. La question des espaces maritimes y sera probablement abordée.

 

3.1 ; Culture et société : Ce sur quoi repose l’avenir de l’humanité reste la culture de ses nations, et la viabilité de sa société. Une première place au sein de cette division justifiée donc.

3.2 ; Economie : placée volontairement parmi les dernières parties du programme, elle ne demeure pas moins essentielle, ce que je déplore personnellement ; mais là n’est pas la question. Le devenir de l’humanité dépend de la politique économique appliquée, sa situation au sein du programme est donc logique.

3.3 ; Ecologie et défis futurs : thème intervenu en politique plus récemment, il est celui qu’on ne peut éclipser au risque de perdre la planète-même. L’agroalimentaire, les questions énergétiques, sont tant de secteurs à prendre en compte ici.

3.4 ; Nouveau projet européen : N’en déplaise à certains, un mouvement politique national s’adresse avant tout à une Nation. L’Europe n’est donc pas un pilier du programme, mais plus un des nombreux projets présentés. La création d’une Europe des Nations respectueuse des souverainetés est donc envisagée, et sera présenté dans cette partie qui clôturera le programme. 

 

Vous voilà donc avec un aperçu de ce que sera mon programme, à venir dans les prochains mois en fonction du temps que j’aurai à ma disposition. En attendant, rien ne vous empêche d’émettre des suggestions et des commentaires à ce sujet, pour que je puisse encore parfaire mon projet de programme.

 

 

 

 

 

 

Pause estivale : journal de bord (malencontreusement politisé)

L’été, saison propice au voyage, est arrivée. Me voici donc cette année à quitter pour plusieurs jours mon Alsace natale. Mais ce qui devait être des vacances se transforme hélas rapidement au contact de ma politisation…

 

Samedi

 

Aire d’autoroute : c’est l’occasion d’acheter de quoi se sustenter avant de reprendre la route. Autour de moi, les pelouses de cette aire sont évidemment partiellement recouvertes de saletés. Dans le magasin principal s’accumulent les rayons de nourritures et les touristes, mais le problème à relever en ce jour se concentre essentiellement dans les sandwichs. Que diriez-vous d’un bon sandwich au poulet ? C’est l’occasion de tester les saveurs de la région. Ou plutôt celles d’Amérique du Sud puisque ce poulet est brésilien. Et lorsqu’il s’agit d’une salade César, le poulet est tout sauf européen. Alors quoi, manquerions-nous de poulet en France pour en importer des quatre coins du globe ?

 

Dimanche

 

En raison de la localisation du lieu de villégiature, les magasins sont ouverts le dimanche matin, ce qui ne dérange pas puisque c’est assez justifié, et le dimanche après-midi, ce qui est néanmoins plus litigieux.

Les supermarchés m’ont toujours un peu excédé, ayant une préférence pour le local et les petits commerces. Néanmoins, il faut avouer que c’est parfois bien pratique. C’est aussi l’occasion de se rendre compte de l’absurdité de certaines choses, comme ces rayons débordants de produits similaires mais différents par la marque. Sans pour autant réclamer une entrée dans l’Union Soviétique de la guerre froide, je trouve que ce trop-plein de choix en matière de nourriture ne rime pas à grand-chose ; surtout quand certains produits comme ceux contenant de l’huile de palme n’ont, eux, pas d’ersatz avec lesquels on puisse consommer de manière plus responsable.

 

Lundi, mardi et mercredi

 

Après deux jours riches en remarques politiques, les trois suivants seront consacrés aux louanges du paysage français. On ne le dit peut-être pas assez, mais la France est un beau pays, et la côte normande est loin de faire exception. Des falaises donnant sur une mer d’un très beau bleu aux plaines parcourues de manoirs et résidences anciennes, le décor normand se prête très bien à la photographie, mais malheureusement aussi aux spéculations immobilières. Etant donné la localisation et l’affection (généralement parisienne) donnée à ce bord de mer, les prix atteignent désormais des valeurs exceptionnelles, au grand dam des locaux, aux capacités financières en deçà des bourgeois parisiens venus acquérir une maison en bord de mer. Il n’y a pas de mal à souhaiter une seconde résidence proche des côtes, surtout en Normandie ; moi-même y ai-je déjà songé. Mais cette montée des prix est orchestrée artificiellement, et si les manoirs sont vendus à des prix justifiés, les prix de ventes des maisons sont eux plus litigieux.

 

Jeudi

 

La Normandie est vaste, et la parcourir en une semaine serait tout sauf intelligent. Néanmoins, au vu des mésaventures rencontrées sur la route, la traverser en une journée n’est pas une expérience plus enviable. Avant d’aller plus loin, je tiens à préciser que cette anecdote aurait pu avoir comme cadre n’importe quelle zone géographique un peu délaissée par les pouvoirs publics.

Le trajet du jour consistait à traverser la Seine-Maritime et une partie de l’Eure, afin de se rendre à Château-Gaillard et aux Andelys, ville dans laquelle mes ancêtres vécurent quelques années au XIXème siècle dans une très belle maison. Il s’agissait donc d’un trajet d’une heure et demi, que l’absence de panneaux et d’indications claires auront transformés en trois-quatre heures. En effet, de routes campagnardes dépourvues d’indications aux villages pas mieux lotis, la voiture aura dilapidé son essence pour des heures de déambulations. (Dans un endroit assez joli, certes)

Enfin, dernière remarque de ce jour, qui pourrait s’appliquer à des situations similaires les jours précédents, portera sur le mépris de la modernité envers le patrimoine immobilier français. Ville typique de Normandie (pour sa partie ancienne surtout), Les Andelys sont parsemées de manoirs et villas impressionnantes. Aussi apercevoir une concession automobile à cheval sur un mur ancien ou une station-service entre deux manoirs fut une expérience plutôt dérangeante, tant le XXIème siècle faisait alors tâche au milieu de ces biens immobiliers historiques.

 

 

Bref, contrairement à ce qu’on pourrait penser, j’ai largement apprécié ce dépaysement, moi qui n’avait pas vu la mer depuis trois ans. Mais force est de constater que c’est aussi l’occasion de subir les inepties en cours dans notre beau pays…

En espérant que vous aurez apprécié ce format inhabituel et estival, je réitérerai sans doute l’année prochaine ; en attendant je vous donne rendez-vous en Septembre pour de nouveaux articles plus conventionnels…

L’échiquier politique en 2017

 

               L’année dernière, j’avais développé une réflexion sur l’échiquier politique, alors en recomposition. Maintenant que la deuxième phase de recomposition est en route (après le doute, le déclin), il est temps de faire une mise à jour.

J’avais à la base organisé cet échiquier sous forme de croix directionnelle, avec gauche, droite, avant et arrière ; ces deux dernières notions étant purement subjectives et déterminaient alors quels partis pourraient tirer la France vers le haut. Mais cela est bien trop complexe, et perd de son intérêt assez rapidement. Je reviendrai donc sur un échiquier traditionnel basé sur les deux concepts majoritaires en politique : l’économie et le sociétal.              

 

L’intérêt de cette réflexion n’est pas tant de situer tous les partis, ce qui pour les plus médiatisés est plutôt aisé, mais de localiser droite et gauche sur ce référentiel, et de développer ma vision de l’échiquier.

 

La persistance d’un clivage

Contrairement à ce qu’avancent certains en politique, le clivage gauche-droite existe encore, et se doit d’exister, du fait de sa dépendance aux clivages souverainisme/libéralisme économique et conservatisme/libéralisme sociétal. La négation de ces réalités traduit souvent une volonté de faire revivre le TINA de Mme Thatcher. Cette théorie, que j’appellerai survol des clivages, maintient que le clivage gauche-droite serait dépassé, la gauche ayant fini par rejoindre la droite sur le plan économique. Ceci est très dangereux de tous les points de vue, et démontre une erreur de compréhension des réalités politiques. En effet, depuis les années 80, en se tournant vers le centre-droit, le parti socialiste trahit ses idéaux, et installe une confusion pour les analystes de tout bord. Mais ce n’est pas parce que la gangrène néolibérale a gagné le parti socialiste que cette maladie économique fait l’unanimité et dissipe les clivages de cette nature. Affirmer le TINA, c’est nier les aspirations à un monde meilleur que l’on retrouvera chez beaucoup d’électeurs.

Néanmoins, on pourra effectivement survoler le clivage gauche-droite en proposant des projets non sectaires. Des partis de gauche ou de droite peuvent tout à fait mobiliser plusieurs électorats pour reconstituer l’unité du pays. Cela peut se faire sur des sujets de société tout comme sur des politiques économiques. D’où l’importance des deux clivages initiaux.

 

Souveraineté, libéralisme, conservatisme

Une autre erreur lorsque l’on parle de l’échiquier politique, c’est d’opposer progressistes et conservateurs sur tous les sujets, même politique. L’idée de progrès dans le domaine sociétal est à nuancer (la marchandisation du corps humain, progrès ?) mais traduit généralement la réalité des choses. Cependant, lorsqu’il s’agit de définir une ligne économique, peut-on vraiment affirmer que le souverainisme est un conservatisme et la mondialisation à outrance un progrès ?

Les vrais termes à utiliser sont donc les suivants : en économie, on trouvera les souverainistes (au sens large) et les libéraux, ces deux termes englobant des variations (néolibéralisme) et des paradoxes (altermondialisme) qui permettent de définir les bords politiques. A ce clivage économique se rajoute donc une division sociétale : le conservatisme (plus ou moins prononcé) et le libéralisme sociétal (plus ou moins prononcé ici aussi).

Les relations entre les différents courants s’organisent donc sur la base de ces clivages. En effet, quelle différence y a-t-il entre un programme « Les Républicains » et celui d’Emmanuel Macron, si ce n’est une plus grande ouverture sociétale pour ce dernier ? De même, si les programmes économiques du NPA et de Mélenchon sont assez similaires dans les questions de fond, leur approche des sujets de société est différente, et si on rajoute la gauche de Chevènement, ça devient encore plus compliqué. D’où l’utilité de l’échiquier politique d’ailleurs, qui permet d’apercevoir les différentes associations d’idées.

 

L’approche économique comme identité politique

Puisqu’il existe deux clivages, on pourrait admettre qu’il existerait deux classifications gauche/droite, l’une basée sur l’approche sociétale, l’autre sur l’approche économique. Mais si cette dernière est selon moi valide, la première demeure peu fiable. En effet, celle-ci dépend beaucoup de la tradition familiale et impacte toutes les générations d’une part, et il existe une multitude d’avis différents sur les questions sociétales : on peut être pour le mariage universel mais opposé à la GPA, pour la légalisation du cannabis et pour une laïcité plus stricte, …difficile d’identifier des lignes claires. Inversement, l’approche économique est beaucoup plus simple à catégoriser. On pourra distinguer le souverainisme, le libéralisme, le néolibéralisme (qui lui englobe souvent une pensée sociétale libérale), …Il est plus aisé de différencier les acteurs politiques, extrêmes mis à part. (J’y reviendrai)

A travers le prisme économique, il est aussi possible de prouver que le parti démocrate américain n’est majoritairement pas le parti de gauche que l’on prétend nous vendre, au prétexte que les républicains seraient de droite. C’est bien pour ça que ce clivage gauche-droite peut être remis en question : le libéralisme sociétal se couplant parfois avec le libéralisme économique, il est parfois tentant d’associer plusieurs partis économiquement différents sur la base d’un refus partagé du conservatisme sociétal. Mais c’est une erreur, qui, comme rappelé plus tôt, peut conduire à une uniformisation économique de l’espace politique.

 

L’exception du centre et des extrêmes

Au final, si l’on arrive à distinguer gauche et droite, le centre reste un mystère. De mon point de vue, le vrai centre n’existe pas, car il serait tenté de céder à tous les compromis et donc se trouverait assez peu efficace en termes de prise de décision. On se contentera donc de deux nuances, centre-gauche et centre-droit. Le centre-gauche caractériserait ainsi les souverainistes les moins ouverts sur les sujets sociétaux (pas forcément conservateurs), souvent plus concernés par les questions de sécurité, alors que le centre-droit qualifierait les libéraux économiques et sociétaux, ce qu’on assimilera vite aux néo-libéraux, le courant majoritaire dans l’oligarchie actuelle. On comprend vite pourquoi Macron est rapproché de la gauche, alors qu’il correspond justement à l’archétype du politicien de centre-droit.

Restent encore les paradoxes des extrêmes. Dans le cas de l’extrême-droite, celui-ci est dû au fait que plusieurs électorats sont visés, d’où un protectionnisme parfois couplé à du libéralisme comme chez Donald Trump. C’est illogique, mais assez vendeur. En effet, si l’on souhaite protéger l’économie du pays avec du protectionnisme, pourquoi alors favoriser le libéralisme économique au sein du pays ? Un tel système ne peut marcher, et si les aspirations libérales du Front National prennent le dessus dans le cas de l’accès au pouvoir pour Marine Le Pen, Florian Philippot (transfuge de la gauche souverainiste) se trouvera bien embarrassé.

[Concernant Dupont-Aignan, il n'a pas un fond d'extrême-droite, mais il est souvent tenté d'aller piocher dans ce secteur, afin de ramener les électeurs partis au FN. C'est assez déplorable, car il a les moyens d'incarner une doctrine gaulliste quand il se montre lucide.]

Pour l’extrême-gauche, le paradoxe provient du libéralisme sociétal très poussé, qui détint sur l’économie et refuse le souverainisme au motif de l’internationalisme. Finalement, si les droits des travailleurs priment, la méconnaissance de mécanismes propres à chaque pays maintient une concurrence déloyale qui conduirait à des défaillances dans le système social alors en œuvre. Dans le cas de l’anarchisme, le libéralisme économique est même de mise, cette idéologie pensant (naïvement, il faut le dire) que chacun est capable de se passer d’état.

Il est amusant de mentionner un autre paradoxe, celui de la défense active des droits des femmes couplé à une défense active du port du voile (même le plus poussé). Mais cela est un autre sujet.

 

Une nouvelle manière d’envisager l’influence des partis et mouvements politiques

Avec cet échiquier, on constate assez rapidement que les clivages et différences sont nombreux au sein de la classe politique. Pour maintenir l’unité du pays, il est évident que ces divergences compliquent les choses. Pourtant, elles sont nécessaires, c’est une évidence même.

Néanmoins, je pense que les partis et mouvements doivent acquérir une nouvelle place dans la vie politique. Présentant des candidats porteurs d’un programme, ils ne doivent cependant pas maintenir cette position de rivalité coûte de coûte. Lorsqu’un gouvernement de centre-droit (Valls par ex) veut faire voter une loi néolibérale, on arrive à une situation où (heureusement me direz-vous) les partis de droite néolibéral votent contre. C’est immature et malhonnête. Comme je le pense toujours, la politique n’est pas un jeu. Si les idées sur tel sujet de A et B convergent, alors A et B devraient voter de manière identique.

C’est à ce titre que je souhaite une diminution de l’importance des groupes parlementaires à l’assemblée. En effet, en affirmant les clivages politiques au point de vue institutionnel, on arrive à une situation contre-productive. De même, l’introduction du scrutin proportionnel est nécessaire pour véritablement clarifier le débat politique. Tout cela participerait à un exercice honnête de la démocratie, et le clivage politique ne serait là que pour définir sa pensée politique sur le long terme.

 

                 Les clivages politiques sont inévitables en démocratie (et même en dictature), mais ceux-ci ne doivent pas nuire à l’exercice politique. A ce titre, il convient de les identifier clairement, et de reconnaitre les points de convergence entre les différentes idéologies économiques et sociétales. Le vote à l’Assemblée a pour but de déterminer ce qui conduira l’avenir de la nation. Les querelles de partis, lorsqu’elles se font le témoin de la politique spectacle, sont des handicaps pour l’exercice du pouvoir. Si les divergences d’opinions et le clivage gauche-droite doivent persister, c’est avant tout pour clarifier l’échiquier politique, et renforcer la démocratie.

Echiquier politique

(le carré gris sur l'image délimite l'existence d'une zone où mes idées pourraient cohabiter avec un peu de compromis (mais rien qu'un peu))

 

Mensonges politiciens et vocabulaire pernicieux, la malhonnêteté dans toute sa splendeur

Afin de rajouter ma pierre à l’édifice de la critique des mensonges en politique, débutée par Marianne la semaine passée, j’ai souhaité dresser un état des lieux de la malhonnêteté chez nous et ailleurs.

Je serai bien naïf de présenter la malhonnêteté comme un mal exclusif au 21ème siècle. Celle-ci semble être indissociable de l’être humain, que ce soit par l’usage d’arguments fallacieux justifiant des condamnations à mort ou par une réappropriation de faits historiques arrangé pour expliquer tel acte. Mais si à travers la corruption et le trafic d’influence, cette malhonnêteté semble évidente, il est bon de rappeler aussi le pouvoir des mots, qui contribue grandement aux manipulations du système, et tout autant dénué d’honnêteté.

 

Récemment, le trucage des primaires de la belle alliance a démontré qu’aucun parti n’était à l’abri de la triche électorale. Pour rappel, le Conseil Constitutionnel avait fermé les yeux sur certains aspects de la campagne présidentielle de 1995 qui témoignaient d’un financement fort litigieux pour monsieur Balladur. La campagne d’un certain Nicolas S. en 2007 avait bénéficié de son côté de financements libyens comme ont pu le confirmer des responsables libyens. A vous de le rattacher à la campagne française en Libye si cela vous chante…

Du côté de l’UMP toujours, on pourra rappeler les nombreuses casseroles des Balkany, qui malgré la présomption d’innocence, sont à mes yeux un exemple flagrant de malhonnêteté.

On pourrait ensuite penser que la gauche, ou du moins les partis qui s’en réclament, sont plutôt épargnés par ces tracas. Même si cela pourrait s’expliquer par leur absence courante des sphères du pouvoir, nul doute qu’en creusant un peu, on trouvera de quoi remplir des articles entiers. La désastreuse gestion de cette désastreuse primaire le démontre aujourd’hui, avec une volonté de mentir sur les chiffres pour conforter l’opinion avec un apparent succès pour cette primaire, ce qui est évidemment faux. Si la volonté d’exclure Manuel Valls est bien là, on se rapproche plus d’un petit million de participants qu’autre chose.

 

Dans un milieu un peu moins politisé mais tout autant corrompu, le monde de la finance et des grandes entreprises aurait bien du mal à montrer patte blanche. L’affaire Tapie, qui défrayera la chronique jusqu’à survivre à ses protagonistes sans que l’on en trouve le fin mot, nous montre bien que malgré l’action de la justice, force est de constater que certains bénéficient d’une impunité que d’autres convoitent à juste titre. Alors qu’un citoyen accueille des réfugiés et se voit lourdement sanctionné, une citoyenne est reconnue coupable de négligence, et on s’arrêtera là, parce qu’il n’y aura pas plus de conséquences. Une négligence avec cinq zéros certes, mais lorsque l’on travaille dans un des organismes les moins aptes à représenter la grandeur humaine, il est bien dur de se voir sanctionné justement.

Je pourrai aussi m’étendre longuement sur l’évasion fiscale de grandes entreprises, qui réalisent des bénéfices faramineux dans des paradis fiscaux mais de grandes pertes en France. On voit ici que « l’assistanat » qui concerne « bon nombre » de nos chômeurs fait pâle figure à côté de cette lâcheté financière à grande échelle.

 

Enfin, il est intéressant de démontrer qu’il ne suffit pas de plaider la transparence pour être honnête. Si monsieur Fillon n’avait pas eu de cesse de rappeler sa probité contrairement à d’autres, peut-être que cette tradition des emplois fictifs ne lui serait pas tombé dessus avec autant de violence. Il continue de clamer son innocence, certes, mais avec des propos incohérents qui ne laissent aucun doute à ce sujet.

Néanmoins, je suis étonné que l’autre chevalier (faussement) blanc de la politique, à savoir le Front National, ait échappé à l’opprobre populaire quant à son actualité financière. Pour rappel, ils doivent actuellement une somme importante au Parlement européen, pour des fraudes qui semblaient pourtant inconnues de ce parti si exemplaire…  

Dernier exemple, et pas des moindres, monsieur Macron, s’il semble éloigné de ce système de corruption, demeure entouré de soupçons importants quant au financement de sa campagne (sachant que ses soutiens sont souvent de généreux millionnaires, cela n’a rien de surprenant)

 

En guise d’introduction pour le vocabulaire mensonger, je pense qu’un rappel du mensonge le plus dangereux de la Vème république est ici nécessaire.

Ce mensonge, c’est la justification du mépris des promesses électorales. Monsieur Hollande, qui ne doit sa place que grâce à la maladresse de monsieur Strauss-Kahn, avait un programme à l’origine. Difficile de s’en rappeler. Il voulait lutter contre la finance il me semble. Il était de gauche il me semble aussi…Bref, voilà de biens gros mensonges, qui pourtant sont justifiés par la raison suivante : il n’y avait pas d’autres choix ! Une fois au pouvoir, la « réalité » des choses s’imposerait, et tout programme « irréaliste » (comprenez ici non-conventionnels et souvent de gauche) doit s’effacer pour laisser place à l’efficacité de notre bon vieux système néolibéral.

C’est une malhonnêteté gorgée de mépris. Reflet du « TINA » de la catastrophe britannique Thatcher, ce mode de pensée est dangereux. Il légitime à terme la fin de toute démocratie ; à quoi bon voter puisqu’un seul programme est « applicable » ? L’oligarchie dans toute sa splendeur.

 

Ainsi, les mots ont un pouvoir, et dans notre cas, un pouvoir de nuisance.

Dans un futur peut être proche, j’envisage d’écrire un dictionnaire pour décrypter le langage oligarchique ; considérer ceci comme un préambule.

L’usage de termes tels que « réalisme », « utopie » et autres renvoie souvent à un sentiment d’efficacité politique. Mais dans ce cas précis, le réalisme témoigne d’œillères facilement repérables. Un programme est qualifié d’utopique s’il a le malheur d’apporter l’espoir et une vision ambitieuse pour notre futur, souvent à long terme. Mais en quoi un programme efficace sur le plan strictement financier à court terme, peut-il se targuer d’être réaliste ? Il n’englobe qu’une partie de la réalité, un aspect mécanique et dénué d’humanité. Parler de réalisme est un mensonge. Et évoquer l’utopie en tant que programme méprisable l’est tout autant.

 

Un autre élément de langage mériterait que l’on s’y attarde, c’est le qualificatif d’extrême gauche. Aux yeux de la pensée générale, l’extrême gauche renvoie au chaos, à la révolution violente et à l’anarchie. On pense au communisme, soi-disant auteur de millions de mort (il faudrait parler de Stalinisme, non pas de communisme) à Chavez, Cuba (où les pauvres ont un toit, une éducation et l’accès à la santé) mais rien de bien positif. Parmi ces clichés, certains sont proches de la réalité ; le NPA, allié provisoire du communautarisme et du PIR, provoquerait ainsi par sa naïveté un morcellement de la république. Mais de manière générale, le terme « extrême-gauche » est simplement le synonyme de désastre, quand celui de gauche renvoi uniquement  à l’absence de réalisme. Il fut un temps, mais cela se trouve légèrement réduit, Jean-Luc Mélenchon était perçu comme un extrémiste de gauche. Lorsque l’on compare son programme avec d’autres à gauche, on se rend pourtant vite compte que ce n’est pas le cas. Inversement, on associe automatiquement Manuel Valls à gauche, alors que le PS gouvernemental n’avait de gauche que son attachement au mariage pour tous (belle excuse par la suite). Macron se retrouve aussi dans ce cas. (J’y reviendrai). On associe donc le désastre de ce quinquennat à toute la gauche, ce qui décrédibilise pas mal de partis. Telle une malédiction, les partis de gauche se retrouvent ainsi poursuivis par un bilan qu’ils n’ont pas souhaité.

 

L’exception Macron introduit de son côté l’usage dévoyé du champ lexical de la modernité. « Progressisme », « gauche moderne », tout est prétexte pour glorifier le néolibéralisme qui s’ancrerait dans notre siècle. Puisque la droite ne fait plus vendre, autant essayer de vendre une branche dissidente de la gauche, qui ne vivrait plus dans le passé. Les idées de programme social et de loisirs sont fondues dans un mélange de politiques pseudo-vieillissantes, qui devrait rester au 20ème siècle. Ne compte désormais plus que la déstructuration et l’individualisation de la société, qui sont pourtant des idées remontant au moyen-âge. Cette « modernisation » passe aussi par la réduction de la part démocratique de l’oligarchie (Cf. loi Urvoas), ce qui associé au TINA semble en dire long sur les intentions de l’oligarchie : la démocratie est une idée d’un autre temps.

 

Enfin, dernier point sur le mauvais usage des termes, le vocabulaire journalistique. Deux exemples ici, concernant chacun un des dirigeants les plus controversés actuellement.

En Russie, une loi, portée par un député femme (cela a son importance) et s’inscrivant dans la tradition conservatrice de la société russe, dépénaliserait les violences domestiques. Traduction telle qu’elle est perçue par la société : la Russie (et donc Poutine, ne soyons pas naïf) autorise les violences domestiques.

Pourtant, si on creuse un peu, on se rend compte que la loi sanctionne uniquement moins sévèrement les parents auteurs de violence au sein de leur foyer. Les précédentes lois, plus sévères qu’en France il me semble, ont donc été « adoucies ». Il est évident que cette loi témoigne d’idées conservatrices, mais moins qu’elles n’y paraissent.

Autre pays, autre cas, les actions de monsieur Trump. Je vais rapidement passé sur les manifestations contre des résultats démocratiques (qui n’ont rien de légitime). Cet homme, que l’on peut aisément critiquer sur de nombreux aspects, fait l’objet de la plus grande campagne de « bashing » qui m’ait été donné de voir, loin devant celle qui visait François Hollande à son investiture. Je trouve cela exécrable, car si un homme politique peut être critiqué pour ses idées, il n’est pas question pour autant de contester son élection si elle a lieu dans les règles. Bref. A la surprise générale, il début l’application de ses promesses, ce qui surprend évidemment bon nombre de gens dans le monde, la classe politique n’adoptant que rarement ce comportement. Et c’est là que l’usage des termes devient mensonger. Il suspend l’aide financière à l’IVG, le voilà accusé de supprimer le droit à l’IVG. (Ce décret ne demeure pas moins honteux, certes). Plus récemment, il interdit l’accès au territoire américain aux musulmans de pays en lien avec le terrorisme (excepté l’Arabie Saoudite étrangement), et cela se transforme rapidement en « Trump interdit l’accès aux USA aux musulmans » ce qui ne signifie pas la même chose. La mesure ici citée, si elle demeure absurde et méprisable, suit néanmoins une certaine logique, illustrant un raccourci communément fait par un grand nombre de gens. Mais un musulman d’Europe devrait, pour l’instant, pouvoir entrer aux USA.

Il s’agit là d’une relecture de l’information par les média, qui à travers le prisme de la subjectivité, répandent une actualité déformée et donc malhonnête.

 

Lorsque l’on évoque le manque d’honnêteté actuellement, la classe politique est la première concernée, marquée par tellement d’affaires de corruption et de magouilles financières que l’on pourrait trouver la malhonnêteté comme composante de son ADN. Les grandes entreprises ne sont pas en reste non plus, et je n’ai pas abordé ici le Lobbying des grandes industries, auquel s’ajoute souvent la corruption de politiques européens (Exemple, messieurs Barroso ou Juncker). Enfin, à travers les média et le commentaire politique (Monsieur Fillon classant ainsi à tort le Front National à gauche), l’oligarchie répand un mauvais usage des termes pour satisfaire ses ambitions, quitte à se mentir à soi-même. La dernière mode à cet effet, c’est de se déclarer antisystème. Manuel Valls serai antisystème, Macron de même, même Marine le Pen. Ce serait amusant à constater, si seulement personne ne tombait dans le panneau. Mais les pouvoirs de persuasion sont tels qu’une manipulation est vite arrivée.

Les mots ont leur importance, les actes aussi. A l’approche d’une présidentielle qui s’annonce aussi catastrophique que celle des USA, il est plus qu’urgent d’insister sur ces aspects de la politique.

 

 

Complotistes absolus et gauche anti-complotisme, les idiots utiles de l’oligarchie

 

Il y a environ un an, je publiais un de mes premiers articles, traitant des erreurs comportementales vis-à-vis du complotisme, que ce soit ceux qui en voient partout ou ceux qui en voient nulle part.

Aujourd’hui, ma position reste inchangée, mais j’ai plus de vécu pour en parler, aussi je me permets de mettre à jour cet article, renommé à l’occasion.

 

Le trio gagnant du complotisme, trois boucs émissaires

 

Histoire d’être bien au point sur le terme, ce que moi j’appelle complotiste est une définition bien précise. Ce n’est pas seulement quelqu’un qui voit des complots ci et là, à la limite, il fait et pense ce qu’il veut ; non, un complotiste pour moi rajoute une dimension arrogante à ses propos, en se positionnant comme détenteur de l’unique vérité et considérant les autres comme des moutons. Or, s’il est possible qu’il ait raison sur certains sujets (j’y reviendrai), force est de constater que cette méthode est contre-productive, et qu’il convient de qualifier les autres de naïfs qu’une fois leur entêtement avéré. (Sur des sujets qui valent le coup d’être débattus).

 

J’ai personnellement identifié trois figures associées de manière récurrente aux potentiels complots. Tout d’abord, Les francs-maçons.

Je ne cache pas ma passion pour l’ésotérisme. Parler de francs-maçons m’a toujours tenu à cœur. Pour rappel, il s’agit d’une organisation secrète (dans le sens où ses actes ne sont pas publics) œuvrant pour le développement et le progrès de l’humanité. S’il s’agit réellement de ces objectifs de vie, le danger n’est pas de ce côté. Pourtant, nombreux ont été les gens à se lancer dans une chasse aux sorcières, tels les nazis et les vichystes pendant la seconde guerre mondiale, pour en finir avec le grand complot des loges. Associés à tort à un laïcisme acharné, à la limite de l’anticléricalisme, ils sont pointés du doigt dès qu’il s’agit de parler politique, et cela me désole. L’exemple le plus frappant reste Jean-Luc Mélenchon. Difficile d’ignorer le soutien que je lui apporte, un soutien cependant modéré et qui ne doit pas vous empêcher de vous renseigner par vous-même. Bref, beaucoup de ses détracteurs trouvent comme défaut à JLM son appartenance à une loge maçonnique. Cela est purement risible pour deux raisons ; il n’a jamais été très impliqué dans la Franc-maçonnerie, et son appartenance ne conditionne que faiblement son programme politique.

En effet, nombreux sont les hommes politiques à être franc-maçon, comme une bonne moitié du gouvernement Valls (lui le premier, et bien plus assidu que monsieur Mélenchon) ou encore Gilbert Collard. On constate ainsi une diversité d’opinions politiques, qui pourtant convergeraient toutes vers les loges maçonniques d’Orient et d’Occident ? Cela nous amène à deux conclusions : ou la défense d’idéologies différentes n’est qu’une façade, ou l’influence de la franc-maçonnerie est à relativiser. De mon point de vue, c’est clairement du côté de la seconde option que je me pencherai. En effet, je vois la franc-maçonnerie comme un simple club de lecture : trois hommes, qu’on nommera George, Benjamin et Wolfgang, sont des amateurs de lecture. Par des contacts, ils sont amenés à rejoindre un club de lecture. Pourtant, George préfère la lecture politique alors que Benjamin est plus porté sur les sciences, et Wolfgang la musique. Un jour, une bibliothèque prestigieuse propose trois places pour s’inscrire. Le club suggèrera alors George, Benjamin et Wolfgang. En dehors de l’apparent pistonnage, qui se pratique en effet par la franc-maçonnerie dans une moindre mesure, ce que démontre cet exemple reste surtout qu’un intérêt commun entre plusieurs personnes ne peut pas pour autant témoigner d’une convergence d’opinions. La place qu’occupe la franc-maçonnerie, essentiellement la loge du Grand Orient de France, dans la vie politique française, se cantonne selon moi à du pistonnage comme on en voit partout, et à une logique simple à comprendre : puisque les objectifs premiers de la franc-maçonnerie relèvent du futur de l’humanité, il est normal que leurs membres soient amenés à faire de la politique (et inversement). Après, si l’on se base sur les agissements de francs-maçons comme Manuel Valls, on peut constater que certains ont largement dévoyé les objectifs qui devaient être les leurs.

 

Les seconds choux gras des complotistes sont sans doute les sionistes. Par ce terme à l’utilisation volontairement floue sont désignés les partisans de la création d’un état d’Israël, et plus particulièrement du lobby sioniste, qui manipulerait les états pour que leur Terre promise leur soit enfin acquise.

La question israélienne est délicate. Ici aussi, plusieurs avis sur la question sont courants, et pour ma part, si les israéliens ont droit à un état, les palestiniens aussi, et de manière beaucoup plus légitime. Depuis la restructuration du Moyen-Orient par les britanniques et les occidentaux en général, c’est un bazar complet que cette zone du monde, et l’Etat d’Israël, parasité par des extrémistes religieux ou politiques (le Likoud et cette calamité diplomatique qu’est Benjamin Netanyahou) se met souvent tout le monde à dos (et lorsqu’il s’agit d’une énième expansion en Jordanie, la critique est amplement justifiée). Il existe donc un lobby, essentiellement aux Etats-Unis, qui défend coûte que coûte l’expansionnisme (certains petits malins remarqueront la proximité des termes) d’Israël. Une théorie courante veut que depuis bien longtemps, ces sionistes tireraient les ficelles du monde. Les théories abjectes du négationnisme, auxquelles je n’accorderai pas une seule once de respect, ne doivent pas effacer la surenchère dans les commémorations de l’holocauste, qui instaure un déséquilibre dans le souvenir. Cette échelle informelle du génocide, où l’holocauste est premier, aurait poussé les états à céder aux exigences d’Israël. S’il est vrai que la shoah a accélérée le processus de création d’un état d’Israël,  celle-ci n’est pas pour autant un canular monté de toute pièce. Mais ajoutez à cela l’omniprésence des juifs dans les milieux financiers (pour raison historique et religieuse), et vous obtenez la théorie classique du sioniste et de ses marionnettes politiciennes.

Pire encore, cette obnubilation pour les sionistes, qui ne valent pas mieux que n’importe quel lobby, conduira à une assimilation de l’antisionisme à l’antijudaïsme, tous les juifs étant vus comme des sionistes convaincus. Ce dangereux parallèle étant propagé par des pro-palestiniens souvent fan de l’intouchable Dieudonné, on peut imaginer la popularité de ces thèses au sein des milieux populaires, ce qui, on ne va pas se mentir, contribue à l’image négative de ces banlieues.

 

Enfin, il existe aussi un troisième sujet récurrent parmi les thèses complotistes, qui prête souvent à rire, alors qu’il devrait plus faire réfléchir. Je parle ici (et c’est une nouveauté par rapport au billet de l’année dernière) des aliens.

Que ce soit en délires nés sur le web ou avec des thèses issues de l’imagination populaire, les complots à base d’extraterrestres ne manquent pas, mais demeurent souvent les plus improbables, comme les classiques reptiliens par exemple. Mais ici, ce troisième chou gras montre l’une des limites de la lutte contre le complotisme. Puisque les personnes citant les aliens à toutes les sauces étant décrédibilisées (parfois à raison), tout sujet traitant des aliens est donc immédiatement classé comme risible. La question intéressante de la vie extra-terrestre, qui en ne se résumant pas à des humanoïdes verdâtres, prouve que la présence d’aliens décrits comme des humains est peu probable, puisque la vie extra-terrestre est plus logiquement microbienne. La théorie des anciens astronautes est tout à fait passionnante, à tel point que même moi, pourtant affilié à la chrétienté, je ne puis m’empêcher de l’imaginer comme potentielle vérité. Enfin, l’exploration spatiale a aussi son lot de discrédit, rapidement passée dans le domaine de la science-fiction futile dès qu’il s’agit d’aborder la terraformation de Mars par exemple. En cela, Jacques Cheminade (encore lui) est prisé par les antis complotistes, qui voient en lui la quintessence de ce contre quoi ils luttent, alors que seule une petite partie de ses positions relève plus du complotiste que du pragmatisme géopolitique. Bref, voir des aliens partout porte surtout préjudice aux uniques cas où il serait effectivement question d’extraterrestres.

Ces discrédits observés sur des sujets divers et variés me conduisent donc  à aborder le cas délicat de la lutte contre le complotisme.

 

La lutte contre le complotisme, ou le triomphe du manichéisme

 

Après un an d’activisme sur les réseaux sociaux, à répandre mes idées en toute impunité, j’ai fini par me rendre compte qu’une frange de la gauche, qu’on va appeler la gauche naïve, combat ardemment le complotisme, quitte à confirmer les versions officielles provenant d’une oligarchie contre laquelle ils veulent pourtant lutter. En effet, si ceux qui voient des complots partout handicapent le débat, par leur position souvent violente avec ceux qui ne pensent pas comme eux, l’extrême inverse fait de même, et c’est même plus dérangeant encore. Visiblement, les propos nuancés sur la géopolitique restent une science inaccessible au plus grand nombre.

 

Faisant écho à mon article précédent sur la Russie, ces sites majoritairement sont situés entre la gauche et l’extrême gauche, et parmi leurs fixettes quotidiennes, on trouve les quelques sites « de mauvaise réputation »  comme Boulevard Voltaire, RT, et j’en passe. Evidemment, ces sites sont à visiter avec une extrême précaution, surtout que la réputation de Thierry Meyssan n’est pas totalement usurpée. Pourtant, peut-on considérer que les sites « officiels » disent toujours la vérité ? Quand dans une émission grand public, sur la tranche horaire de 20H, un économiste réputé (mais surtout à la solde du système) raconte des mensonges pour discréditer un candidat, on peut se poser la question de la légitimité de ces média pour raconter la vérité. (C’était dans des paroles et des actes l’année dernière).

C’est pourquoi il importe selon moi de savoir faire un choix, et ne pas considérer les sites blacklistés comme des pestiférés. Un article sur le trafic de pétrole entre Daesh et la Turquie, peut-on espérer le trouver sur les média officiels ? Un point de vue russe sur le conflit syrien peut-il être relayé par les grands média ? Le système actuel fait en sorte qu’il n’y ait qu’un seul point de vue, et bien que ces sites sombrent parfois dans la catégorie des complotistes, ils sont nécessaires tant que les média ne seront pas aussi libres qu’ils prétendent l’être.

 

Cette pseudo-lutte pour la vérité devient plus dérangeante lorsqu’un véritable manichéisme s’installe. S’appuyant sur des propos complotistes, ils empêchent toutes réflexions sur le sujet. Le 11 Septembre illustre assez bien cela. Si l’effondrement des tours et les avions sont réels, peut-on pour autant nier le rôle prépondérant de la Cia et de l’Arabie Saoudite ?

Il convient donc de relativiser, essentiellement lorsqu’il s’agit de questions internationales.

Ainsi, si Daesh n’a pas été créé de toute pièce par les américains, l’invasion de l’Irak par ces derniers et un soutien indirect à toutes rébellions islamistes dans la région pourrait tout à fait passer pour la cause principale de la naissance de ce groupe, ce que je pense d’ailleurs. N’oublions pas que la radicalisation d’Al-Baghdadi s’est passée dans les camps irakiens.

De même, le sujet syrien divise profondément la gauche avec cette question de complot, puisque soutenir un pragmatisme en politique internationale revient souvent pour les autres à soutenir le régime ; et évoquer des faits que les média occidentaux occultent reviendrait donc à relayer des fausses informations. Je l’ai déjà plusieurs fois évoqué, mais cette vision en noir et blanc, un défaut que partagent pourtant les vrais complotistes, est plus que dangereuse pour la compréhension des rapports géopolitiques.

Discréditer Jacques Cheminade (toujours lui) au prétexte qu’il ait pu tenir des propos complotistes est aussi un comportement courant ; et le fait que des petits candidats soient toujours assimilés au bouffon du village a sans doute un rapport direct avec ça. Cheminade donc, a tenu un moment des propos sur des banques condamnées pour blanchiment d’argent de la drogue, banques en lien avec la famille royale. Aussitôt dit, aussitôt fait, voilà qu’il est accusé de tenir la reine d’Angleterre pour responsable de trafics de drogue…Le cantonnant dans ce rôle de dissident jovial et à côté de la plaque, tout le volet social et financier de son programme, pourtant satisfaisant pour la gauche, est jeté à la trappe.

Enfin plus récemment, la nomination du neveu de John F. Kennedy à la tête d’une commission sur les vaccins aux USA a rappelé que Robert Kennedy était avant tout un opposant virulent aux vaccins tels qu’ils sont vendus actuellement. Ce qui pour la gauche anti-complotiste devient rapidement « Robert Kennedy, conspirationniste bien connu pour son opposition aux vaccins ». (Ou du moins, ça s’en rapproche). Mais en quoi est-ce un mal de se méfier de l’industrie pharmaceutique, qui avec son lobby peut tout prouver au niveau scientifique en sa faveur ? La lutte contre les complotistes vire visiblement à un maccarthysme insupportable, teinté de naïveté.

 

La victoire de l’oligarchie

 

Je parle beaucoup, et je ne suis pas le seul, d’une oligarchie comme source principale de nos maux. Certains y verront un bouc émissaire, mais c’est pourtant un constat facile à faire.

Chaque année, des évènements comme le forum de Davos rassemblent les principaux acteurs politiques et économiques de ce monde. Chaque année aussi, la commission européenne détermine quelle sera notre politique économique. Enfin, à travers des opinions voulues comme incontestables, objectives, et communes, on assiste à une uniformisation de la pensée. Je ne souhaite pas m’étaler là-dessus, je pense que le dernier livre de Natasha Polony le fait beaucoup mieux et en plus détaillé.

Une oligarchie presque mondiale, guidée par un néolibéralisme presque divinisé, semble donc tenir les rênes. Nos gouvernements y ont prêté allégeance, sans doute parce que tout est fait pour que seule une caste politique remporte la bataille du pouvoir (cf billet sur la démocratie)

Ces propos que je tiens sont qualifiés, si on suit la logique, de complotistes. Le gouvernement lui-même avait créé un outil informatique capable de juger si un potentiel complot était crédible ou pas. Mais pour autant, sont-ils faux ? Une même politique économique qui profite à une minorité, une population abrutie par un appauvrissement culturel et par son infantilisation, tout cela ne témoigne-t-il pas de la mise en œuvre de moyens importants pour façonner le monde à l’image du néolibéralisme ? Pour arriver à ces fins, tous les moyens sont bons. On manipule l’opinion avec des journalistes méprisant leur déontologie, on fait des coups d’états sans songer aux conséquences derrière, et on va jusqu’à traiter avec des fanatiques religieux (à l’extrémisme exacerbé au préalable) pour maintenir sa domination. Ce système existe, je n’invente rien, et son but n’a rien d’extraordinaire, il se résume uniquement à l’assouvissement des pulsions cupides et mégalomanes de certains.

Bien sûr, ces propos sont impossibles à prouver. Quelle personnalité politique irait confirmer cela ? Mais absence de preuve n’équivaut pas à preuve d’absence.

En cela, les deux positions extrêmes vis-à-vis de ces appréciations dissidentes de la réalité sont tenues par des idiots utiles du système. Les uns jettent le discrédit sur tout en propageant des inepties teintées de morceaux de réalité, et les autres restent dans leur vision manichéenne, où, bien que cette oligarchie existe, le meilleur moyen de lutter contre elle demeure la lutte contre l’extrême-droite, le complotisme, et Vladimir Poutine. Beau programme. Pendant que certains accusent Obama d’être un reptilien et d’autres pointent du doigt des divergences des versions officielles, l’oligarchie se réjouit, car personne n’ira la remettre en cause. C’est d’ailleurs à ça que sert l’outil du gouvernement (on te manipule), qui par son titre prémonitoire et réaliste, laisse entendre que les complots existent, mais qu’il est peu probable que l’on en trouve.

 

Défendre le pragmatisme géopolitique, la lutte contre l’oligarchie néolibérale et contre l’uniformisation du monde devrait être un combat partagé par tous ; au lieu de cela, on s’arrête à l’opprobre jetée sur tel site ou sur la première théorie vaseuse qui passe. Lorsque les gens voient le monde en blanc et noir, moi je le vois gris. C’est ça, être lucide.

Idées fausses sur le travail et l’emploi (Précisions sur l’absurdité du libéralisme actuel)

=> Le salaire des grands patrons, aussi élevé soit-il, n’est pas un mal. Celui des employés doit par contre diminué, car ils sont beaucoup trop payés.

  • On commence fort avec cette affirmation courante. Pour beaucoup de gens, baisser le salaire des employés résoudrait bien des problèmes, mais pas touche à celui d’un patron qui n’aura peut-être jamais travailler pour sa boite en tant qu’ouvrier…

 

=> Les indemnités de licenciement doivent être baissées, afin de ne pas pénaliser les actionnaires l’entreprise. Par contre, les primes de départ à la retraite (des cadres supérieurs de l’entreprise) peuvent être conséquentes, pour les remercier du travail 100 fois plus compliqué qu’ils ont accomplis par rapport à un vulgaire employé

  • Doit-on insister sur ce point vraiment ? Un employé licencié, c’est parfois quelqu’un (et non pas quelque chose) qui aimait son job et qui le perd à cause de la mondialisation (j’y reviendrais), ou tout simplement parce qu’il faut faire des économies sur les salaires des ouvriers (cf point n°1). Si en plus on lui enlève de quoi faire passer la pilule, c’est sûr qu’on ira loin…

 

=> Si l’employé travaille plus longtemps, cela créera plus d’emplois.

  • Là, faudrait qu’on m’explique ? Pour augmenter la capacité d’un bus, jusqu’à preuve du contraire, il faut doubler sa taille, et non pas le réduire de moitié…

 

=> Puisque les gens vivent plus longtemps, l’âge de départ à la retraite doit être augmenté

  • Si les gens ont parfois tendance à vivre plus longtemps, peut-on dire la même chose de leur forme physique ? Et puis merde, vivre plus longtemps, n’est-ce pas la promesse justement de profiter plus longtemps de la vie ?

 

=> Il faut travailler le dimanche pour augmenter les profits. D’ailleurs, mes salariés sont tous d’accord là-dessus.

  • Ce que les gens achèteront le Dimanche (s’ils ne bossent pas ce jour-là d’ailleurs), ce sont des marchandises qu’ils auront acheté pendant la semaine en temps normal. Par ailleurs, les salariés sont d’accord parce qu’il y a la promesse de gagner plus, ou alors parce les autres salariés sont d’accord…

 

=> Il est temps d’arrêter de défendre vos acquis sociaux. Il faut se moderniser un peu.

  • C’est clair que rester dans le 19ème siècle, c’est bien plus moderne que les revendications d’en face…

 

=> Nous devons délocaliser notre entreprise en Asie, les ouvriers français nous coûtent trop cher.

  • Délocaliser une entreprise entraine le chômage de centaines d’ouvriers, qui ne pourront pas consommer la marchandise produite en Asie par leur ancienne entreprise. Quelque part, le profit est donc moins important pour l’entreprise (mais reste fort intéressant pour le patron c’est sûr)

 

=> Vive la privatisation !!

  • C’est sûr que les gens, en ayant pour fournisseur de biens des gens autre que l’état, vont être très heureux. Eux qui se plaignent des hausses de prix, ils vont être servis. Je pense à vous entreprises d’autoroute en France et entreprises de chemin de fer en Angleterre…

 

=> Vous n’êtes pas en faveur d’une mondialisation sans règles et d’un libéralisme excessif ? Vous êtes donc un extrémiste ! Communiste va.

  • Qui est vraiment l’extrémiste dans ce cas-là ? De plus, défendre une autre vision économique que les libéraux, ce n’est pas être communiste (bien que ces derniers défendent une autre vision). Il serait temps d’arrêter le manichéisme.

 

=> On voit ce que les programmes de gauche ont fait en Amérique du Sud. Voyez plutôt comment fonctionne à merveille nos voisins allemands et anglais.

  • L’Amérique du Sud, miné par les américains depuis des décennies, peut difficilement appliquer une politique de gauche sans avoir de bâtons dans les roues…De plus, parlons-nous d’un programme pour la France ou la Bolivie ? Enfin, nos voisins allemands ont une précarité élevée et une mentalité qui en empêche beaucoup de se plaindre de mauvaises conditions de travail. Cependant, les manifestations existent aussi là-bas. Au Royaume-Uni, les méthodes de Thatcher ont foutu le pays en l’air, beaucoup aujourd’hui le font remarquer. (Cf point n°7)

 

=> Il n’y pas d’alternative. Le libéralisme marche très bien, il faut continuer dans cette voie.

  • No comment

Emploi, chômage, modernisation et mondialisation, quels résultats, quelles solutions ??

Les controverses autour de la loi travail n’en finissent pas, et pour résumer mon avis, je suis à la fois contre la loi travail, contre cet usage du 49.3, et contre les violences envers les civils de la part de manifestants ; dégrader le mobilier urbain n’apporte rien d’utile. La police est aussi coupable de débordements, mais les situations auxquelles ils sont exposés depuis des mois les justifient je pense, surtout que l’on oublie rapidement les pavés et les cocktails d’en face.

Au gré des discussions, j’ai pu constater que le but ultime de ce pays est d’en finir avec le chômage, coûte que coûte, quitte à perdre des acquis sociaux. C’est toujours au travailleur de faire des sacrifices, parfois au patron des petites entreprises, mais en aucun cas les « grands » de ce monde économique n’auront à lever le petit doigt. Parallèlement, on se dirige vers une précarisation acceptée de certaines professions. On ne voit aussi que les côtés bénéfiques de la modernisation, une mondialisation poussée qui intègre le progrès à tout prix, peu importe le résultat au bout. Tout cela aboutit à ma nouvelle réflexion, qui sera je l’espère un peu plus organisée.

 

Tout d’abord, parlons rapidement des entreprises. Celles-ci se débrouillent tant bien que mal dans un monde en crise.

La première chose que le gouvernement et que les politiques iront évoquer, c’est la situation où laquelle l’entreprise doit avoir la capacité de produire plus. Est-ce logique ? J’en doute. Il faudrait déjà sortir du marasme économique avant de réfléchir à ce cas de figure qui ne concerne finalement que les entreprises les plus florissantes. Mais admettons, une entreprise a besoin d’augmenter sa productivité. La solution la plus communément admise, c’est la hausse du temps de travail de ses employés. Faut-il alors s’étonner qu’il y ait du chômage, puisque l’on encourage les gens qui bossent à travailler encore plus ?

L’autre cas de figure évoqué, c’est la possibilité de licencier plus facilement, afin que les charges de l’entreprise baissent, en cas de difficultés financières…Passons le fait qu’actuellement, beaucoup « d’efforts » ont été faits en ce sens. Le licenciement d’une personne fait baisser les charges en même temps que la productivité non ? L’entreprise ne se condamne-t-elle pas à un cercle vicieux ?

Enfin, on parle des start-up, nouvelles héroïnes du monde de l’entreprise. Des jeunes gens, fraîchement diplômés d’une école où on leur apprend que le but dans la vie, c’est de fonder sa propre entreprise, lancent leur start-up, parfois pour des sujets futiles. Ils connaissent les risques, je suppose, de se lancer à quelques-uns dans le monde des entreprises ? La dure réalité des marchés ? Si c’est le cas, pourquoi cette start-up, dont le patron sera issu en général d’une situation financière aisée, demande de l’aide à l’état lorsque tout ne se passe pas comme prévu ? (Si on achète un pistolet pour tirer sur une cible, si la balle ricoche et blesse un ami, peut-on pour autant blâmer le vendeur ?) Et pourquoi, inversement, devrait-elle payer très peu d’impôts, surtout quand sa situation financière est au beau fixe ?

 

Je pense avoir ici cerné les problèmes auxquels la loi El-Khomri devait remédier. Mais comme toujours dans un monde de plus en plus libéral, on ne prend pas le monde socio-économique dans son ensemble, et on met tout le monde dans le même panier, CAC40 et PME ensemble. Cela sans prendre en compte en plus les difficultés engendrées par le système actuel.

Besoin d’une hausse de productivité ? Embauchez des intérimaires. (Dont la sûreté de l’entreprise d’intérim aura été vérifiée au préalable). Vous conservez ainsi la productivité de vos salariés (augmentez les heures l’aurait baissé) et vous en gagnez avec des mains supplémentaires. Il faudrait aussi penser à accorder un poste peut-être définitif, si l’entreprise reste florissante et que cet intérim fait du bon boulot.

Besoin de faire des économies en temps de crise ? L’état doit ici intervenir, en payer une partie du salaire des employés, assez pour permettre à l’entreprise de vivre décemment (sans non plus lui faire de cadeau, l’entreprise peut aussi trouver de nouvelles stratégies, comme le prévoient les règles informelles qui régissaient le marché du travail.)

Pour le cas de la start-up, on pourrait ajouter que puisque les risques sont connus, l’état n’a pas le devoir de l’assister en permanence.

 

Maintenant, on pourrait envisager quelques pistes pour l’emploi.

Rapidement, je souhaiterai la mise en place d’un CV réellement anonyme. Pas de nom/ prénom, pas de sexe, pas d’adresse, pas d’âge, …Juste l’expérience. Suivra ensuite un entretien physique, où l’employeur sera donc tenu de se justifier en cas de refus. (Pourquoi ne pas créer des contrôleurs à la création d’emploi, qui visionneraient les entretiens ; un peu trop de flicage cependant)

Ensuite, la hausse du smic à 1600€ doit être envisagé, quitte à indexer les salaires des politiques dessus (et des dirigeants des grandes boîtes pourquoi pas ?)

Une journée compte 24H. Il convient donc de la partager en trois parties, 8h pour se reposer, 8h pour vivre et se cultiver, et 8h pour travailler et se rendre sur le lieu de son travail. Sauf exceptions, le dimanche doit rester un jour consacré à la famille et au repos complet, afin d’entamer la nouvelle semaine en forme.

Le jour viendra où j’aurai trouvé un moyen de réformer le code du travail, après une lecture complète. Mais en attendant, celui-ci doit fournir un support efficace pour le contrôle des conditions de travail.

 

Enfin, dernière partie de cette réflexion, quelles conséquences et solutions pour la mondialisation/ modernisation ?

En dehors d’une expansion du commerce, et d’une ouverture des frontières, on pourra cependant remarquer quelques points négatifs…

 

Tout d’abord, l’évidence même, comment ne pas parler des délocalisations. Attiré par les conditions sociales inexistantes de certains pays, on lance un processus de délocalisation que je baliserai en trois étapes.

  • Délocalisation de la production
  • Améliorations des conditions économiques (mais légèrement) du pays, donc hausse des conditions de travail, qui deviennent un peu moins cruelles (mais toujours aussi peu éthiques)
  • Inspiration et tentative d’application de ces conditions de travail aux pays européens puisque on dispose de plus de moyens et de plus de compétences, et que cela devient un peu moins avantageux dans l’autre pays.

Pour faire simple, la délocalisation, si ce n’est pas pour lorgner sur le marché local, n’apporte rien de bon. Rien qu’à voir le nord de la France, on comprend les limites de ce système. Ajoutons aussi à cela le transfert d’un savoir qui aurait pu, en restant chez nous, nous procurer un avantage.  

Pareillement, l’arrivée massive de la robotisation et de l’informatisation des tâches créée sans aucun doute de la suppression d’emplois, que les métiers en rapport avec ces « progrès » ne suffiraient à combler. Une seule personne et son ordinateur fait maintenant le boulot que trois personnes faisaient il y a dix-quinze ans. Et on s’étonne ensuite que le chômage monte…L’usage de robots et d’informatique n’est pas à proscrire, mais pourquoi ne pas les réserver surtout pour des tâches dangereuses ? Ainsi, on peut imaginer une terraformation de Mars faite essentiellement avec des robots, puisque ces derniers doivent se trouver absolument une utilité…

 

Des pratiques liées à l’emploi et au travail devront disparaitre si on veut faire les choses correctement. Ainsi, fini les publicités par téléphone, déplaisantes et souvent inutiles. Fini aussi les délocalisations de plateformes téléphonique au Maghreb. Fini le stress dans ces plateformes. Les objectifs seront à atteindre dans le respect du salarié.

On peut aussi souhaiter la nationalisation de quelques entreprises (autoroutes, etc…) qui assureraient à l’état une indépendance envers les entreprises privées et une souveraineté qui profiterait aux français.

L’encouragement d’un made in France écoresponsable est fort souhaitable. Se pencher sur la question d’une taxe à l’importation plus ou moins importante selon la provenance de la marchandise (non-respect des règles éthiques au travail= forte taxe par exemple) est aussi possible.

 

Il est temps de faire cesser la légende qui assure qu’un autre chemin que le libéralisme nous mènerait droit vers la destruction économique. Cette autre croissance est possible (pourquoi vouloir croître à tout prix d’ailleurs ?) il faut juste s’en donner les moyens. Autant dire qu’avec des libéraux comme E. Macron, A. Juppé, JF. Copé ou R. Yade, on est mal parti.

Enfin, il faut aussi penser le monde économique de manière globale et sur le long terme. La loi El-Khomri illustre d’ailleurs parfaitement ce qu’il ne faut pas faire…

 

De gauche à droite en passant par le centre, le défi de l'échiquier politique

 

Attention, en raison de la vétusté de ce post, le contenu a été retiré (mais disponible sur demande)

La version actuelle de l'échiquier se trouve ici

 

 

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Islam: un peu de réflexion, nom de Dieu!

 

Les gens n’aiment pas trop quand on s’exprime sur la religion-comme je les comprends- mais après un premier post assez général, j’ai estimé qu’il fallait que je donne un avis plus précis vis-à-vis des débats absurdes et criant de bêtise que j’ai pu voir ici et là…

Je vais donc prendre mon courage à deux mains et parler de l’Islam. J’aurai pu aussi parler de m’attaquer à ce sujet, mais le risque de se faire taxer d’islamophobie est tellement grand…

 

Je préfère écarter d’avance les jugements hâtifs. Je ne suis pas islamophobe. Voilà comme ça c’est fait.

 

Ces dernières semaines ont eu lieu quelques débats en rapport avec la religion musulmane, et entre les appels à la ratonnade de musulmans et les pas d’amalgame, je dois avouer que j’ai un peu saturé.

Il est courant d’entendre et de voir des musulmans se dédouaner de toute responsabilité, les terroristes n’étant pas des musulmans…Et c’est là où je souhaite en venir, parce que c’est faux. Les gens chez Daesh sont en général soit des locaux fondamentalistes ou juste profiteurs et sans amour-propre, soit des occidentaux manipulés. Dans le second cas, ces jeunes souvent fragiles psychologiquement (je ne vous apprends rien) sont séduits par une offre alléchante.

Un imam ou un soi-disant théologien (A moins que je ne me trompe, n’importe qui avec un peu de connaissance peut se réclamer théologien), inspiré par des versets du Coran qu’il a peut-être lu un jour, les interprète sans recul et sans logique religieuse. Il constitue ainsi un message de haine, ou simplement un message destiné à s’opposer aux valeurs de la république. Il sous-entend que le modèle européen doit être anéanti, que l’Islam doit s’imposer partout, et que le Jihad militaire est une obligation, un devoir pour le « vrai » croyant. Osez dire ensuite que le jeune qui se convertit ou qui suit ces enseignements n’est pas un musulman ! C’est un musulman déviant, caractérisé par une approche du livre sacré très peu religieuse, naïve, et surtout dangereuse. Il n’est pas digne d’être croyant, mais c’est le cas. Sous l’inquisition, je reconnais sans mal que les tarés de l’époque étaient chrétiens, alors chacun son tour.

On pourrait alors se dire que le Coran est la source du problème, or c’est faux. Le livre lui-même condamne les charlatans comme les recruteurs : (Sourate 2, verset 73)

« […] Malheur à ceux, qui écrivant le livre de leurs mains corruptrices, disent : voilà ce qui vient de Dieu, pour en retirer un bénéfice infime. » Beaucoup de musulmans, même légèrement rigoristes sans le savoir, ont du mal avec l’idée d’une interprétation moderne et d’une réforme de la religion. Pourtant, on peut voir rapidement que c’est une absurdité de vouloir conserver tous les écrits d’un livre vieux de plus de 1000ans, écrit dans un contexte bien différent…Sans prétention, c’est donc avec espoir que je demande aux musulmans qui ne l’ont pas encore fait d’entrainer une réforme sur la manière de penser l’Islam.

 

Maintenant, abordons la partie qui fâche, celle sur laquelle je risque gros. Quelles seraient selon moi les déviances de l’Islam et les facteurs musulmans du terrorisme islamique ? Les déviances sont d’après moi tous ces comportements qui s’éloignent du message originel, pour finalement se détourner de la religion vers une conception très matérialiste et donc peu religieuse. Je vais donc parler successivement des sujets qui fâchent (mais c’est pour ne pas revenir dessus un autre jour), à savoir le Hallal, le choc des cultures, le voile, et toute ses joyeuses choses qui entrainent généralement une accusation d’’islamophobie dès qu’on ose les remettre en question.

Tout d’abord, j’ai un problème avec les restrictions alimentaires. C’est sans doute très discutable, mais c’est comme ça. (Dieu lui-même a affirmé que nul ne serait être jugé sur ce qu’il mange, pour peu qu’il soit croyant ; source, Coran). L’interdiction du porc par exemple. Je ne comprends pas pourquoi autant s’attacher à ce précepte. Mais avec les techniques de conservation d’aujourd’hui et la diminution de la superstition, peut-on encore émettre l’idée que le porc soit plus impur que les autres ? Si c’est pour raison sanitaire, soit, mais dites-le clairement et devenez végan alors. A l’époque, c’est clair que le porc entrainait des maladies, et le manque de connaissance des hommes à ce moment justifiait que le porc soit impur. Mais plus d’un millénaire nous sépare désormais…Le Hallal ensuite. Que l’on suive un chemin défini pour une nourriture lors d’une fête religieuse, pourquoi pas. Mais tous les jours, à quoi cela rime ? Bon, dans le fond, le Hallal ne me gêne pas plus que cela. C’est plus une culture du hallal qui me dérange. Tous les restaurants-kébabs sont hallal, et dans certaines cantines, il existe bel et bien un menu Hallal, ce qui au passage n’est pas respectueux de la loi de 1905, mais bref passons. Une obligation religieuse se mêle ainsi de manière dommageable au monde du commerce de proximité. Les restrictions sont telles qu’on ne peut faire cohabiter une boucherie spécialisée et une boucherie « bien de chez nous ». On assiste parfois même dans certains quartiers à la fermeture de ces dernières, un intérêt pour le hallal et pour la bouffe pas chère faussant toute concurrence. Le business du Hallal devient aussi parfois envahissant, au détriment d’un rapport sain avec la religion. L’islam devient une forte source d’argent, et c’est regrettable. Non loin de chez moi, une enseigne, non contente de fournir en viande hallal les kébabs de la rue,  a ainsi racheté la pizzeria du coin pour en faire un…kébab. Lorsque ce genre de commerce se développe, au-delà de toute conception logique de la concurrence (une demi -douzaine cohabitant sur quelques kilomètres, est-ce réellement futé ?), certains voient en ces commerces une religion envahissante. Je n’irai pas jusque-là c’est clair, mais on peut les comprendre. Alors, que faire ?

Ensuite, on peut évoquer un certain choc des cultures, par celui de Samuel Huntington, je le dis d’avance. Il existe une culture musulmane imprégnée de culture méditerranéenne, et c’est tout à son honneur. Qui refuserait une pâtisserie faite à l’occasion de la fin du Ramadan ? Un plat de fête ? Certaines valeurs dans certains milieux persistent cependant, et c’est un pan de cette culture qui me dérange. Evidemment, je ne dis pas que tous les musulmans sont comme ça ; par ailleurs on retrouve quelques points communs avec les intégristes catholiques…Ainsi, la condamnation de l’homosexualité est encore une réalité. On peut aussi parler de la place de la femme et de l’enfant (quand il s’agit d’un garçon). La femme occupe une place ambigüe dans le Coran, à l’image de la place qu’elle occupait à l’époque dans la société. Au prétexte de la protéger, on l’éloignait des responsabilités. Si bien qu’actuellement, elles sont encore nombreuses à être désavantagées dans leur rapport de force vis-à-vis de leur enfant masculin. Celui-ci a tendance à être élevé dans un contexte proche de l’enfant roi. Est-ce propre aux musulmans ? Aux maghrébins ? Aux méditerranéens ?  Un peu de tout ça sans doute, mais nos jeunes des quartiers portent ce genre de valeurs comme acquises et confirmées par le Coran. Enfin, le conflit israélo-palestinien influence aussi beaucoup les musulmans, surtout les jeunes, qui, manquant de discernement, vont souvent développer une certaine haine contre les juifs, que l’antisionisme ne suffira pas à dissimuler. A n’importe quel attentat, le sujet de Gaza revient sur la table. Mais ça en devient agaçant à la fin ! Ce conflit territorial continue son chemin dans le conflit religieux, alimenté par quelques musulmans persuadés qu’Israël, c’est le mal, et que les juifs, bah c’est pareil. Sur ces sujets, on peut remarquer un certain tabou, et il est vrai qu’il est difficile de les évoquer dans un débat.

Nous arrivons maintenant à un troisième sujet, qui déchire et passionne les foules. Le voile. La burqa, le niqab, le Tchador, le Hijab, le jilbeb et j’en passe. Peut-on encore parler d’un objet religieux ? J’ai eu un (très) long débat sur un forum à ce sujet, et critiquer le voile de manière argumentée s’est avéré être très instructif. Pour rappel donc, il est demandé à la femme dans le Coran de se couvrir la poitrine en public (parfait, j’aurais tendance à penser pareil) et de se cacher derrière un voile, si mes souvenirs sont bons. (Pas dit exactement comme ça, je sais). Celui qui saura interpréter correctement (je n’en ai pas la prétention) y verra une métaphore pour l’humilité dont la musulmane doit faire preuve face à un étranger ou en public. Celui qui prend tout au pied de la lettre y verra une obligation divine de cacher une création divine…Voyez un peu l’absurdité. Le port d’un foulard ne me gêne pas, cela témoigne d’un attachement à sa culture d’origine. Mais lorsqu’une convertie porte le hijab, quelle symbolique peut-on voir ? Est-ce réellement un choix ? (pression familiale, pression de quartier, mimétisme, panurgisme). Lorsque c’est un choix, on peut aussi repérer celles qui le portent pour dire haut et fort « je suis musulmane et pas vous ». Mais cette consommation ostentatoire de religion n’est pas très religieuse justement. La vantardise est un pêché. Et afficher de cette manière une religion, en défi de l’autorité républicaine, est fort regrettable, car le message de la religion est éclipsé par l’immaturité de l’acte. On peut aussi parler de l’affaire des hôtesses de l’air, mais monsieur Mélenchon en parle mieux que moi. Alors oui, pour moi, le voile n’a rien à faire avec la religion. Dois-je aussi évoquer ceux qui font porter le voile pour ne pas avoir à se contrôler ? A ceux-là, je leur rappellerai que contrôler ses pulsions, si pulsion il y a, c’est faire le vrai jihad.

Enfin, parlons un peu de Mahomet, ou plutôt Mohammed par soucis de réalisme. Premier prophète de l’Islam, il est à mes yeux bien trop sacré par rapport à sa place. En effet, les restrictions le concernant, la pseudo-interdiction de le dessiner (qui même si c’était le cas, ne concernerait que les musulmans), tout cela témoigne parfois d’un attachement au prophète semblable à l’attachement à Dieu. Or, la place d’Allah devrait être bien supérieure à celle de Mohammed. Est-ce le cas ? Je ne suis pas sûr. En parler est un véritable tabou, et son héritage généalogique est à l’origine du schisme le plus absurde que l’on connaisse dans une religion. (Chiites et Sunnites). Pour rappel, Mohammed était un homme, avant de devenir le prophète que l’on connait. Sur la pyramide du respect, Allah, il me semble, devrait demeurer supérieur. Du moins, c’est comme ça que le vois, encore une fois c’est sans doute discutable.

On peut se demander en quoi ce que je présente comme des défauts de l’Islam serait l’origine religieuse du terrorisme. C’est assez simple. Les fondamentalistes, les rigoristes et autres pêcheurs sont ceux qui sont les plus imprégnés de ces défauts. Ils font pourtant figures de vrai pratiquant au sein des jeunes embrigadés. On a donc une caution morale aux actes des djihadistes. Sans appeler à prendre les armes (sont pas cons non plus), ces déviants de l’islam sont favorables (mais ne le disent pas) à Daesh et compagnie, et toutes ces restrictions et obligations passent parfois chez eux avant le reste de la pratique religieuse. Le prosélytisme, le communautarisme, le salafisme, le wahhabisme, tout cela constitue une assurance religieuse pour nos chères têtes blondes parties en Syrie.

 

Alors, que faire du coup ? Respecter la loi bien sûr, mais savoir se remettre en question surtout. Des religions sont passées par là. D’autres sont très discrètes malgré des pratiques semblables (judaïsme). Mais ces conceptions de l’islam qui me gênent doivent être, je pense,  condamnées par la communauté musulmane. C’est là son vrai devoir. Lorsque des marques de vêtement lancent une mode islamique, s’appropriant ainsi un pan déjà litigieux de la religion, indignez-vous ! Certains musulmans ont déjà commencé à refuser le port du voile. Ainsi, un imam de Bordeaux, Tareq Oubrou, a déclaré qu’il n’y avait pas d’habit islamique, ni pour les hommes, ni pour les femmes. Les docteurs Ali Mensour Kayali et Charhour, qui sont des figures respectables je pense, s’expriment aussi dans ce sens. Alors au lieu d’écouter Tariq Ramadan, charlatan charismatique et manipulateur, ou le collectif indigènes de la république, qui se révèle rapidement antirépublicain, écoutez plutôt ces savants, ou réfléchissez par vous-même sur comment réformer efficacement une religion sans en perdre le sens premier. Une fois que la caution religieuse des terroristes aura sauté, je pense que ce sera beaucoup plus facile de limiter la casse au sein de notre jeunesse, qui trouve en cet Islam « pur » et « authentique » un échappatoire, voir un purgatoire pour leur passé regrettable de jeune de quartier.

 

Voilà, je pense que ma réflexion sur l’Islam est terminée. Je n’estime pas avoir tenu de propos islamophobes, j’ai juste donné mon avis sur ce qui me dérangeait dans cette religion, qui gagnerait selon moi  à s’adapter un minimum à la société du 21ème siècle, tout comme le christianisme l’a fait avant. (Et encore, il reste des progrès à faire).

Théorie du complot et nouvel ordre mondial, quand les complotistes handicapent le débat.

 

Dieudonné, Alain Soral, Thierry Meyssan, Franc-maçon, sionistes, Bilderberg, si ces mots vous disent quelque chose, vous les avez probablement vus dans un commentaire ou dans un article à forte tendance complotiste. Personnellement, j’appelle complotiste ceux qui crient au complot partout, qui sont persuadés de détenir la vérité universelle, et incapables de se modérer.

Je n’ai évidemment aucune formation concernant ces quelconques faits de société. Comme à mon habitude, j’observe avec du recul et de la modération, ce que beaucoup de personnes ont tendance à négliger.

De manière générale, le mot complot est selon moi utilisé à tort. Pour destituer un souverain, assassiner quelqu’un, on l’utilise. Mais en quoi la prolifération évidente du libéralisme excessif est un complot ? C’est pourquoi je souhaiterai évoquer ma perception de ces choux gras qui font le bonheur des complotistes, et rappeler que c’est mon propre avis, et non pas celui que tout le monde doit avoir.

 

Tout d’abord, le sujet le plus passionnant, et réduit à tort au simple rang d’organisation qui veut dominer le monde ; je parle ici des Francs-maçons. Désignés souvent comme les grands méchants de l’histoire, je n’arrive pourtant pas à éprouver un seul gramme de haine envers les francs-maçons en général. Il s’agit d’une organisation secrète, vous le savez. Vous savez aussi que la moitié du gouvernement appartient à des loges maçonniques. Et c’est partit pour le cliché habituel, les francs-maçons veulent dominer le monde…

Selon Wikipédia, et je l’ai toujours affirmé, ils ont pour but d’œuvrer au progrès de l’humanité. Pour une définition plus personnelle, j’aurai tendance à dire qu’ils encouragent le développement philosophique, scientifique, intellectuel et culturel de l’humanité.

Manuel Valls, Jean-Luc Mélenchon ou Gilbert Collard sont francs-maçons. Pas forcément la même loge, mais ils le sont. Pour autant, ont-ils les mêmes idées ? Comme pour toutes les organisations de ce genre, le fait d’en faire partie identifie officiellement une personnalité politique comme franc-maçon. Mais serait-il possible de voir ceci sous un autre angle ? Des personnes A, B et C participent à un club de lecture. Le président du club les conseille à une association littéraire. Pour autant, ont-ils chacun les mêmes idées ? Quand on voit les idées de départ de la Franc-maçonnerie, on voit directement que certains de ses membres médiatisés s’en éloignent assez. Conclusion : distinguez les membres en tant que personne de la franc-maçonnerie elle-même. Oui, il y en a beaucoup au sein des élites. Mais il s’agit de pistonnage, un fait habituel dans les sphères du pouvoir…L’implication directe de la franc-maçonnerie dans un complot est donc ridicule et absurde. Enfin, dernière précision, les francs-maçons ne font pas partis du lobby athée radical, comme certains le laissent entendre. Ils croient souvent en un grand architecte, ou sont chrétiens ou agnostiques….

 

On pourrait ensuite parler du sionisme. Inutile de préciser je pense, que beaucoup confondent cela avec l’antisémitisme. La plupart des antisionistes sont souvent des musulmans radicaux, des complotistes parfois antisémites, ou simplement des gens engagés contre Israël. De manière générale, on part de l’expansionnisme Israélien, et on arrive vite à la domination du monde. Ici aussi, le problème fondamental est mal cerné. Oui, il est évident qu’une certaine partie des Israéliens (Le Likoud par exemple) revendique un territoire au détriment des peuples déjà installés là-bas. Il est évident que les USA soutiennent majoritairement leur allié, parfois à tort. Mais toutes les élites ne sont pas « infestées » par des sionistes qui souhaitent protéger les intérêts israéliens. C’est une théorie classique, qui la plupart du temps se retrouve dans la bouche de jeunes adultes / adolescents, influencés par des idées antisémites et sans culture politique. Dieudonné aussi est souvent prompt à défendre corps et âme la Palestine, qui dans le fond n’a rien demandé, et dont la crédibilité a largement été plombée par la radicalité du Hamas. Oui, le colonialisme israélien doit s’arrêter. Mais de manière générale, les théories antisionistes tombent dans le ridicule et repoussent toute tentative de compromis idéologique. C’est pourquoi il vaut mieux abandonner ce terme, vu l’utilisation qui en est faite.

Ici aussi par ailleurs, nul trace de complot autre part qu’au sein de lobbies identifiés depuis longtemps.

 

Troisième théorie, les attentats ne sont qu’un vaste complot prévus pour avantager les gouvernements en place. Quelques facteurs –élections proches, popularité en berne, souhait d’intervention militaire- incitent les gens à croire que oui, ce sont les sphères du pouvoir qui ont organisé ces attentats. (Certains vont même jusqu’à nier l’existence de Daesh)

On peut penser à l’intervention en Irak, motiver par le 11 Septembre 2001, qui au passage a fait moins de morts que le lobby des armes chaque année. Oui, la CIA était au courant, c’est son boulot. Mais auraient-ils pu diriger Al-Qaïda depuis le début, créer un ennemi de toute pièce ? Je n’en suis pas persuadé. Les revendications anti-impérialistes, pro-domination islamique, …existent bel et bien. Mais dès la guerre d’Afghanistan, on retrouve ces chers américains soutenant les Talibans…Je pense personnellement que la CIA était au courant, et à peut-être influencé le choix des cibles. Peut-être même que le commandant Massoud a été assassiné à l’aide de ces mêmes américains. Mais l’idée de l’attentat appartenait à Al-Qaïda. Les USA en ont juste bien profité, comme ils le font à chaque catastrophe.

Mohammed Merah ensuite. Beaucoup d’encre a coulé pour un simple jeune de quartier radicalisé. Je ne vais pas m’y attarder. On l’a abattu parce qu’il représentait un danger immédiat, armé sur un lieu public. C’était probablement un indic, mais il a su en profiter t berner son monde. Point.

Charlie Hebdo…Bah tiens, ce serait un complot pour gagner plus d’argent chez le journal, ou pour stigmatiser les religions… Pourtant, le fait est que les frères Kouachi étaient réellement remontés contre ce journal, au même titre que beaucoup de croyants en manque de jugeote.

Ils oublient un passeport dans la voiture ? En quoi est-ce anormal ? Ce sont des gens mal organisés, cela me semble évident. (D’ailleurs, un passeport peut résister à une explosion, tout dépend des facteurs). De plus, je ne pense pas que Charb, Tignous, et les autres, soient les meilleures cibles à abattre pour favoriser le journal…

Et on en vient au 13 Novembre, où on apprend selon certains que tout n’est qu’un vaste complot visant à attaquer le Moyen-Orient, et à faire tomber la démocratie en France.

Complot ? Non. Que des enfoirés embrigadés viennent faire un carnage, fallait s’y attendre.

Démocratie en France ? Nous sommes en Oligarchie tout d’abord. Ensuite, il est évident que Valls en a profité pour faire passer quelques lois en douce, vu son refus de toute opposition politique à ses projets d’homme de droite. Mais les faits sont là, point de complot, juste un opportunisme honteux et absolument attendu.

Par ailleurs, j’ai déjà vu que Daesh serait aussi créer de toute pièce. Pour moi c’est non. Il existe une idéologie fondamentaliste musulmane, et le fait que des tarés, encouragés par des lobbies, répandent la terreur, existe depuis des années.  Les français ont eux-mêmes soutenu Al Nosra en Syrie. Par crétinerie, égoïsme et naïveté, les grands pays de ce monde sont co-responsables de la création et de l’expansion de Daesh. Mais en aucun cas ils n’ont inventé cette organisation née après la guerre d’Irak.  

 

Enfin, la théorie qu’il convient de nuancer et d’étudier de manière lucide. Celle du nouvel ordre mondial. Le complot généralisé. Une élite destinée à la gouvernance mondiale. Eh bien…ça se tient. Mais si on ouvre les yeux, on voit bien que l’on n’a pas besoin de prendre des grands airs supérieurs pour dire « une élite nous gouverne ». Cela se voit directement. A quoi servent le forum de Davos et le sommet Bilderberg, si ce n’est définir les grandes lignes de l’idéologie libérale ? Pas besoin d’être un « soralien » pour dénoncer l’impérialisme américain. Le TAFTA le montre lui-même. La diffusion d’avertissements adressés à la population se fait de manière très imparfaite. C’est ici que l’on identifie un complotiste. Il prend un air intelligent, regarde son interlocuteur avec un mélange de mépris et de compassion, et lui assène des vérités manichéennes à grand renfort de « mouton », « merdia », et autre « manipulation ». En face, la personne se sent attaquée. Non pas par les élites, mais par le complotiste. Expliquer la domination des élites se fait aussi de manière modérée et pédagogique, sans avoir à tomber dans la caricature la plus méprisable.

 

Voilà, vous l’aurez compris, on peut en dire pendant des heures, mais retenez surtout que le complotisme handicape sévèrement la défense des intérêts de l’humanité. Vous perdez en effet toute crédibilité, et voyez tout en blanc et noir, ce qui a tendance à en agacer et à en désintéresser plus d’un…Oui, une élite ultra-libérale égoïste souhaite gouverner le monde à travers la mondialisation excessive. Mais pour la combattre, il faut éviter de diviser les potentielles oppositions, et surtout se rendre compréhensible. (Jacques Cheminade, je pense à toi)

Religion: comment les prêcheurs sont devenus pêcheurs

Qu’on soit athée, Théiste, monothéiste ou polythéiste, et j’en passe, la religion revient inévitablement sur la table, qu’on ne le veuille ou non. On l’associe à la politique (droite catho, …) ou à nos maux (c’est la faute aux religions). C’est pourquoi, en tant que personne à la fois politisée et à la foi bien ancrée en soi, je souhaitais faire un point détaillé. S’affirmer croyant dans un débat politique, c’est prendre des risques de perdre une quelconque crédibilité. Mais si tout le monde réfléchissait, pratiquait sa religion ou débattait de manière modéré, la religion ne serait pas devenu le tabou qu’elle est actuellement. Dans ce petit article, je ne souhaite pas évoquer ce en quoi je crois, mais plutôt ce qui découle des pratiques de la religion. J’espère évidemment que n’importe qui puisse lire cela sans se dire mais il veut me convertir celui-là…Je rappelle que chacun fait ce qu’il veut. Enfin, dernier avertissement, je risque d’évoquer principalement Christianisme et Islam, puisque ce sont elles qui provoquent le plus de débat.

Tout d’abord, il faut garder à l’esprit que les livres saints ont été écrits par des hommes. Il y avait donc un contexte sociologique et historique qu’on ne peut ignorer. En conséquent, même en tant que croyant, il est de mon devoir d’affirmer l’imperfection de ces livres. On y parle de l’esclavage, de l’homosexualité, de pleins de sujets qui font polémique aujourd’hui, mais qui étaient des normes à l’époque. Que Jésus ait pu parler d’esclaves comme si c’était normal, c’est un fait qui n’apporte rien. On reviendrait à critiquer un gosse de neuf ans sous l’occupation allemande pour sa collaboration ! La société a heureusement évolué. Et de nombreux croyants, à tort, ignorent ces évolutions.

Par exemple, l’homosexualité. Il y a longtemps, peu de société considéraient qu’il existait une autre voie qu’Homme-Femme. Les grecs étaient connus pour des relations uniquement entre hommes, mais c’était purement par machisme, et là n’est pas le sujet. Ainsi, les sociétés vikings, dont je suis un admirateur depuis longtemps, considéraient l’homosexualité comme la pire des choses qu’il soit. Pendant longtemps, en Europe, on n’en parlait même pas, ou on se perdait en superstitions. Mais tout cela, c’est du passé. Les arguments religieux contre la différence sont nuls. Ils ne valent rien. Lors du mariage pour tous, j’ai eu parfois honte de mes concitoyens catholiques, qui à l’occasion pour certains étaient simplement cons. En quoi la sexualité a un quelconque rapport avec la religion ? On voit ici que cette homophobie est légion dans les milieux religieux traditionnels, catholiques, musulmans…Il est temps d’arrêter. Sans pour autant soutenir LGBT (marre des extrêmes), je souhaite l’égalité, valeur que la religion devrait pourtant soutenir.

Ensuite, on peut évoquer rapidement la musique. Par exemple, le metal est encore trop vu comme satanique. Ça parait idiot à dire, mais c’est ici aussi une preuve de crétinerie et de manque d’ouverture. Certains groupes sont profondément anti religieux, mais beaucoup d’autres sont justes neutres. Que la Hellfest puisse faire polémique encore actuellement me sidère… (Vous aurez compris, je ne porte pas Boutin dans mon cœur) Mais au fil des siècles, la musique a toujours eu du mal à évoluer vis-à-vis de la religion. Certaines sociétés religieuses refusent l’expression musicale, et c’est là où je veux aussi en venir. Pourquoi la religion doit-elle être un facteur de d’absence de joie, que seule la foi pourrait procurer ? L’être humain veut être libre, et à force d’entraver ses plaisirs, il devient frustré. (Je ne ferais pas allusion aux prêtres pédophiles…) Et la frustration conduit à des extrêmes qu’il convient d’éviter…

Viennent ensuite les restrictions physiques, les plus gros facteurs de polémique. Ici aussi, la frustration peut en découler. Pendant longtemps, les femmes avaient un fichu, un voile, devaient cacher leur cheveux. Si on remonte encore plus loin, même la vierge Marie était probablement voilée en partie. Mais ces restrictions sont-elles purement religieuses ? En Orient, les vêtements étaient faits comme ça pour protéger du sable par exemple. C’était donc une norme, qu’on a fini par intégrer comme norme religieuse.

Restrictions alimentaires aussi. Le porc était impropre à la consommation dans les terres bibliques. Mal conservé, mal vu (soit disant sale), il a fini par devenir satanique. Mais peut-on vraiment s’interdire le porc pour cette raison ? Si à une époque, les chats noirs avaient été si mal vus qu’on les aurait interdits dans la bible, aurait-on du continuer à les tuer en les associant à la sorcellerie ? La religion ne doit pas être prétexte à ce genre d’interdits matériels. On voit aussi l’alcool : en grande dose, il est dangereux. Mais pourquoi se l’interdire à faible dose ? Pour ces interdits, préférez donc plutôt la modération ! Evidemment, voir une personne très peu vêtue en public est gênant et à la limite de l’impudeur. (Sauf en bord de mer ou en piscine). Mais le voile ne vaut pas mieux, loin  de là. C’est repousser la tentation qui pourrait exister chez certains hommes, au lieu de pousser ces derniers à la combattre, ce qui est  là un combat aussi religieux. On pourrait aussi rebondir sur le Hallal, mais j’y reviendrai une autre fois, parce qu’on risque de me taxer d’islamophobie.

 

Et c’est là-dessus que je vais rebondir, afin de débuter ma seconde partie. Victimisation, amalgame, …Des mots qu’on voit bien trop souvent avec la religion. Mais arrêtez bon de Dieu ! Oui les actes islamophobes, antisémites et christianophobes existent. Mais affirmer ne pas apprécier des valeurs promulguées par les dignitaires des religions, ce n’est pas une quelconque haine. C’est une invitation au débat.

Lorsqu’un attentat a lieu ces temps-ci, les musulmans affirment tous que le terroriste n’était pas musulman. Oui et Non. D’un point de vue spirituel, il ne mérite pas de s’appeler musulman. Mais d’un point de vue technique, il pensait pratiquer la religion musulmane. Et c’est pour ça qu’il est du devoir de chaque croyant de condamner les dérives de leurs propres religions. Parce que considérer que tel interdit est normal dans une religion, c’est donner du crédit aux revendications de ces sous-hommes qui se prétendent croyant.

Enfin par pitié, croyants ou athées, arrêtez de condamner l’humour sur la religion. A chaque fois, vous parlez au nom de votre communauté religieuse et refusez cet humour, alors qu’au fond d’eux, certains rient. Charlie Hebdo fait de la provoque, et alors ? C’est son but. Mais dessinez Mahomet, en quoi est-ce choquant ? Si un musulman l’avait fait, à la limite j’aurai compris le scandale, mais là, c’était simplement des dessins montrant le désespoir que Mahomet doit sans doute vivre  au vu de la crétinerie religieuse de certains.  C’est une dénonciation des abus des religions, et jamais vous n’allez dans ce sens. Arrêtez de voir le mal partout ! Aujourd’hui, la dernière couverture de Charlie Hebdo montre un Dieu assassin. Très peu de croyants y ont vu le véritable message, à savoir que ceux qui parlent au nom de Dieu desservent ce dernier. Oui, on peut rire de la religion, c’est le meilleur moyen de faire son autocritique.

 

Pour conclure cette réflexion, je dirais que la religion doit d’abord être intérieure, spirituelle. Et les rapports entre humains doivent se faire de manière logique. Ne forcez personne à devenir croyant ou athée, et assurez-vous de témoigner le plus d’humanité possible. Au lieu de râler contre Charlie Hebdo, râlez plutôt contre les monarchies du Golfe, l’intolérance, les problèmes économiques, …Modération et empathie, c’est quand même beaucoup mieux que restriction et refus du débat, en se cachant derrière l’éternel « amalgame ». En cherchant à pratiquer de manière la plus stricte et austère possible, on finit par pêcher. On veut défendre Mahomet ou Jésus, mais il vaut mieux défendre le droit de croire ou ne pas croire en Dieu. Parce que Mahomet, Jésus, Allah/Dieu, là où ils sont, les « insultes » à leur encontre n’est rien pour eux et pour votre foi. Du moment que l’on n’appelle pas à la haine, les propos sur la religion doivent être tous acceptés.

Voilà désolé pour les non-croyants si mes propos ont été parfois très religieux, et désolé si c’était très déstructuré. Mais au bout d’un moment, il y a des réflexions qu’on ne peut garder pour soi.