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Analyse des programmes présidentiels de 2022

 

Grosse analyse incluant les douze programmes, elle est disponible avant tout sur PDF pour un meilleur confort de lecture:

Programme analyse 2022programme-analyse-2022.pdf (217.72 Ko)

 

Version blog pour les plus courageux à venir dès que possible (importation des tableaux plutôt complexe), attention, cela représente 40 pages au format PDF. 

 

 

Amour sacré de la patrie

 

Vous l’aurez compris depuis le temps, commenter l’actualité ne me tente plus beaucoup. Il faut dire qu’en une quinzaine de billets, j’ai eu l’occasion d’exposer une large partie de mes opinions sur diverses questions. Mais si la question du patriotisme a été abordée, je n’ai pas souvenir d’avoir développé un avis sur comment devait se manifester ce patriotisme. A l’occasion de la dernière lubie d’Eric Ciotti, à savoir l’installation de drapeaux français et européens et l’inscription du refrain de la Marseillaise dans les classes, c’est donc le moment pour revenir sur quelques points.

 

Avant de commencer, quelques détails à savoir: dans le cadre du projet de loi sur «l’école de la confiance» de monsieur Blanquer, le député Eric Ciotti a donc déposé un amendement visant à obliger chaque classe à se doter d’un drapeau français, d’un drapeau européen, et de phrases tirées du refrain de la Marseillais. Bien qu’en premier abord, cette mesure puisse paraître aller dans le sens du patriotisme et de l’école républicaine, je me dois de nuancer cela, et d’aborder le sujet fâcheux des coutumes patriotiques.

 

Le patriotisme d’apparence, tout dans le symbole et rien dans le fondement

 

Que ce soient les républicains ou les marcheurs, tous ont participé à la politique d’affaiblissement du pays, en bradant son patrimoine et ses entreprises. Sous Nicolas Sarkozy, qui avait eu l’indécence de parler racines et nation française, le patrimoine français appartenant à l’État avait ainsi été vendu à tour de bras, seule solution envisagée pour combler les déficits du pays.

La notion de patriotisme pour ces gens-là n’est donc comprise que partiellement. Si l’on s’intéresse exclusivement aux Républicains, à l’origine du texte, le patriotisme sert à rappeler les racines chrétiennes, les ancêtres gaulois ou de «race blanche», bref, il sert à se targuer d’être patriote. Quant aux marcheurs, je ne pense pas qu’ils aient voter pour un quelconque patriotisme d’ailleurs, les trois quarts d’entre eux se concentrant sur l’appartenance politique plus que sur le fond de l’idée en débat.

 

Bien entendu je ne suis pas légitime pour dire qui est assez patriote et qui ne l’est pas assez. Mais l’on peut se poser quelques questions.

Des questions d’ordre philosophique tout d’abord : être très conservateur et maintenir son pays dans une bulle drastiquement imperméable aux idées neuves par principe, n’est-ce pas affaiblir ce pays et donc ne pas être patriote ? Inversement, dire Amen à tous les délires progressistes par principe, justement parce qu’on estime que c’est dans l’ordre des choses de suivre le courant sans poser de questions, n’est-ce pas aussi une autre manière de s’effacer sur la scène internationale, et à terme, de mettre en danger son pays en le laissant à la merci des promesses technologiques les plus dangereuses ?

Des questions ensuite, d’ordre politique. Être en faveur d’un libre-échange débridé, est-ce faire preuve de patriotisme ? Laisser le patrimoine disparaître dans des intérêts privés et souvent étrangers, est-ce patriote ?

Si un parti ou un homme politique cède à l’une de ses tentations, alors son patriotisme n’aura de patriote que le nom.

 

Aussi, à ce titre, je préfère amplement quelqu’un qui lutte contre les délocalisations à un prétendu patriote de droite qui irait vendre son pays entier si cela rapportait de l’argent. François Ruffin a plus fait pour le patriotisme que Nicolas Sarkozy à mon sens.

 

 

 

Le patriotisme efficace, dans l’action et le respect

 

De ce fait, qu’aurait-il fallut faire au lieu de voter cet amendement, afin de redonner le goût de la république et de la France à la jeunesse de ce pays ?

 

Tout d’abord, si mettre un drapeau français dans chaque classe n’est pas une bonne idée (autant budgétaire que symbolique), rien n’empêche la présence d’un fanion français, autrement plus petit et plus discret. Si l’on veut rester dans le symbole, on peut aussi imaginer la présence d’un buste de Marianne dans les halls d’établissement, bien que financièrement parlant la priorité ne soit pas vraiment là.

Ensuite, la question de l’apprentissage de la Marseillaise ne doit pas être écarté. Non pas parce que c’est la Marseillaise (je reviendrai dessus par la suite) mais parce que c’est l’hymne national et qu’il est normal d’en exiger la connaissance. De là à inscrire ça sur les murs des classes, j’ai un doute.

 

La vraie priorité dans le domaine du civisme ne relève à mon avis pas de la symbolique, mais plutôt de la praticité républicaine. Axer les cours de civisme sur le besoin et le devoir d’aller voter (à condition d’avoir réformer le système électif, sinon je comprendrai aisément la faiblesse de tels propos), sur la nécessité pour un pays de garder une grande part de souveraineté et d’assurer sa place sur la scène internationale, et insister sur l’unité populaire que demande le patriotisme sont des mesures qui iraient dans ce sens. Cela peut sembler futile, mais régler le problème des incivilités et du respect mutuel pourrait tout à fait être une base de départ à la constitution d’un peuple uni, qui je le rappelle est une caractéristique qui doit être chère aux vrais patriotes.

 

Enfin, inculquer une vraie connaissance de l’histoire de France et du patrimoine national reste la pierre d’angle de l’édifice patriotique. Certains, qu’on pourra qualifier d’utilitaristes forcenés, restent convaincus que l’histoire n’est pas essentiel à quiconque se tournerait vers des études scientifiques ou commerciales. Mais l’éducation reste le facteur principal pour développer le patriotisme. Dans notre monde actuel, être patriote n’est pas toujours bien vu, surtout à gauche. Il suffit de voir les incessantes critiques des internationalistes envers Mélenchon et consort pour le constater. Se baser sur des éléments plus fédérateurs tels que l’histoire et le patrimoine historique est par conséquent une solution envisageable dans un premier temps.

 

Le patriotisme réaliste, avec lucidité et remise en question

 

En dépit de l’importance que revêt le patriotisme et ses symboles, rien n’empêche d’en faire une critique constructive.

Je ne parle pas d’une critique envers le fait d’être patriote, mais plutôt envers la manière de l’être.

J’ai déjà parlé du cas des faux patriotes, il reste encore quelques pistes.

 

Premièrement, il y a toujours le cas des nationalistes. Comme disait le général de Gaulle, « le patriotisme, c’est aimer son pays, le nationalisme, c’est détesté celui des autres », je ne peux qu’être d’accord avec cette citation. Dans un premier temps, le nationalisme ne sera pas préjudiciable au pays d’un point de vue purement fonctionnel, quoiqu’en dise les bien-pensants. La nation s’élèvera, très unie (parfois illusoirement s’il existe un racisme latent avec ce nationalisme) et pourra faire face à de nombreux problèmes. Mais viendra le moment où tout cela s’effondrera. En se considérant supérieur du fait de sa naissance par rapport à d’autres pays, on ne peut que sacrifier une part de sa légitimité internationale, ce qui finit toujours par retomber sur le pays nationaliste en question. Être patriote, c’est aussi être conscient de sa place au sein des autres pays du monde. La famille est une valeur importante. La patrie est une valeur importante. Alors l’humanité qui n’est qu’un ensemble de ces valeurs est toute aussi importante.

 

Ensuite, il convient d’autoriser la critique des symboles patriotiques. On peut aimer son pays et être en désaccord avec les symboles qui en constituent le corpus patriotique.

Certains sont peu sujets à la critique, parce qu’ils font notamment consensus. La figure de la Marianne peut ainsi être comprise comme cet esprit français de liberté, qui refuse de se faire marcher dessus. Mais d’autres sont plus litigieux.

 

A titre personnel, je n’ai aucun problème avec les couleurs du drapeau de France. Mais pour certains, ce dernier incarne le jacobinisme parisien. La fête nationale, date de la prise de la bastille, déplaira aussi tant que des royalistes subsisteront (et il y en a besoin dans notre paysage politique, je le pense sincèrement en tant que républicain.). Le candidat royaliste Robert de Prévoisin souhaitait ainsi faire de la bataille de Bouvines la fête nationale, une position qui peut se défendre mais pas par moi en tout cas (voir la critique du programme royaliste à ce sujet) ;

 

A mes yeux en effet, ce n’est pas urgent de changer de fête nationale. Mais dans un soucis de cohérence idéologique, qui passe aussi par le développement d’une symbolique forte, deux autres dates sont bien plus intéressantes que la commémoration d’une prise de la bastille, évènement un peu surestimé.

Tout d’abord, le 25 août, en référence à l’édiction de l’ordonnance de Villers-Cotterêts. Le français est promu en tant que langue administrative à cette occasion. L’existence de la France en tant que nation dépend donc aussi de cette ordonnance. Hasard de l’histoire, Paris est libéré le 25 Août 1944. Coup double donc, et une symbolique puissante.

Deuxième solution, qui se retrouve en adéquation avec la première, le lendemain, le 26 août. Il s’agit en effet de l’adoption de la déclaration des droits de l’homme et du citoyen, oh combien symbolique, bien plus que la prise de la bastille en terme d’évènement révolutionnaire.

Une fête nationale qui commencerait le 25 et se finirait par un feu d’artifice le soir-même, aurait ainsi du sens, quitte à rendre uniquement le 26 Août férié, voir l’après-midi du 25. Bref, j’estime que cette fête-là serait plus légitime.

 

Enfin, reste la question épineuse de l’hymne national. Faut-il en changer ?

Pour moi, c’est non. Trouver un hymne pour un pays sous-entend trouver une œuvre musicale qui ait du sens, et une grande légitimité. Une tache ardue que le maintien de la Marseillaise nous permettrait d’éviter.

Cependant, les paroles de la Marseillaise sont discutables, essentiellement pour celles qu’on chante à chaque occasion. C’est avant tout l’aspect guerrier qui ressort du premier couplet, et c’est celui-là que j’aimerai écarter au profit d’autres couplets autrement plus représentatifs de l’esprit patriotique français :

 

Couplet 3:

Quoi! des cohortes étrangères
Feraient la loi dans nos foyers!
Quoi! ces phalanges mercenaires
Terrasseraient nos fiers guerriers! (bis)
Grand Dieu! par des mains enchaînées
Nos fronts sous le joug se ploieraient!
De vils despotes deviendraient
Les maîtres de nos destinées!

 

Couplet 4:

Tremblez, tyrans, et vous, perfides,
L'opprobre de tous les partis,
Tremblez! vos projets parricides
Vont enfin recevoir leurs prix! (bis)
Tout est soldat pour vous combattre,
S'ils tombent, nos jeunes héros,
La terre en produit de nouveaux,
Contre vous tout prêts à se battre!

 

Deux remarques à ce sujet, il faudrait un temps considérable pour faire intégrer le premier ou le deuxième couplet mentionné. C’est donc un travail de longue haleine pédagogique qui s’en suivrait. Aussi, le couplet 6 doit être maintenu, peut-être même en guise de premier couplet s’il fallait en enchaîner plusieurs. En temps de guerre, il serait même possible d’ajouter le couplet des enfants, très bien écrit au demeurant, mais il n’est pas nécessaire de songer à une telle issue.

 

 

Vous l’aurez compris, quand certains expriment le besoin de se déclarer patriote en permanence, c’est souvent un aveu de faiblesse, de tentation de céder aux lois de la mondialisation dérégulée. Être patriote, ce n’est pas tant se parer du drapeau français que comprendre les besoins du patriotisme et comment il s’applique. Cet amendement d’Eric Ciotti sonne d’ailleurs particulièrement faux, puisqu’il associe à ce symbole patriotique bleu-blanc-rouge le drapeau de l’Union Européenne, symbole de la dilution des nations et du mépris du patriotisme. Un peu de cohérence ne serait pas superflu quand il s’agit de restaurer l’école républicaine.

D’ailleurs, il faudrait peut-être avant tout restaurer littéralement les écoles. Dans cette période où les établissements sont en proie au délabrement et à l’abandon, c’est peut-être là la priorité.

Gilets jaunes et colère rouge

Dans la bande-dessinée « La présidente », les auteurs y présentent une France en colère face à l’accès au pouvoir de Marine le Pen, à la tête d’un gouvernement autoritaire. La coalition qui en sort vainqueur à la fin, c’est un duo Macron-Taubira. Il est donc amusant de voir le renversement de situation correspondant à la réalité, avec Macron en dirigeant autoritaire et Le Pen appelant à manifester. Du moins, ce serait amusant si la situation n’était pas aussi grave.

 

Macron, que j’ai souvent appelé par ironie (un peu immature je conviens) Emmanuel premier, semble surpris de l’ampleur du mouvement des gilets jaunes. Pourtant, à la jouer comme un roi, probablement plus proche d’un Louis XVI déconnecté des réalités sous l’influence de quelques uns, que d’un autre monarque absolu, il fallait s’attendre à une révolution, ou à ce qui s’y apparente en notre 21ème siècle. Même certains du camp Macron, comme Alain Minc, le prédisaient en juillet : « Les inégalités engendrées par le système de marché accroissent le risque d’un spasme sociétal, d’une révolte dont la forme est imprévisible ». Une analyse fort juste, malgré la situation cocasse de cet oligarque, président du conseil d’administration de la SANEF et partisan d’un abandon de souveraineté au profit de l’UE. En soit, un pyromane qui prévient qu’il va y avoir des flammes.

Dans cette question des gilets jaunes, tout est marqué par l’hypocrisie, une hypocrisie qui mérite un développement à elle toute seule. Puis, derrière, le fond des revendications : les taxes. Sujet oh combien complexe, mais au sujet duquel il est possible d’avoir un avis nuancé.

 

I. Championnat de France de l’hypocrisie

 

Forage en Guyane, aucune remise en cause du libre-échange, cadeaux fiscaux aux grandes entreprises qui restent les éléments les plus polluants en comparaison au peuple « lambda »...Y a pas à dire, les macronistes sont de grands écolos.

La hausse du prix du carburant était présentée comme une mesure écologique, et donc impossible à remettre en cause d’un point de vue moral. Dans la théorie, une action en faveur de l’écologie qui soit applicable et qui ne soit pas en opposition au reste de sa ligne politique est une action que l’on pourrait difficilement contredire sur le plan moral : condamner cette action se ferait dans l’incompréhension la plus totale, et ce serait assez justifié. Dans la pratique, cette action n’est pas applicable, et entre en contradiction avec la ligne économique du gouvernement. De la poudre aux yeux en fin de compte. Histoire de ne pas changer…

J’en ai vu des élus macronistes vendre ce projet en accusant leurs adversaires de ne pas se préoccuper de l’écologie. A eux seuls, ils ont redéfini la notion d’hypocrisie. Ou peut-être croyaient-ils simplement les fables de Macron et Philippe, qui sait ?

 

Cependant, la république en Marche n’a pas le monopole dans ce domaine. Les républicains et frontistes se sont empressés de défendre le mouvement. Évidemment, le ras-le-bol fiscal, ils le comprennent. Les premiers n’ont eu de cesse via l’UMP d’agir en faveur du déséquilibre fiscal actuel, et les seconds ont toujours entretenu le flou autour de ce sujet. A ni l’un, ni l’autre, je pourrai accorder ma confiance pour qu’ils agissent dans le bon sens. Mais plus que la question fiscale, c’est surtout la défense des mouvements sociaux qui me laisse pantois, lorsqu’on sait à quel point les manifs organisées par les syndicats ou la gauche provoquaient chez eux le désintérêt, voir le mépris. Peut-être qu’ils ont enfin compris le malaise social en France, ou peut-être qu’ils se contentent juste de récupérer quelques voix à droite à gauche. Lorsque l’université de Tolbiac était occupée au Printemps, la même Marine le Pen qui défend les blocages ne tenait pas vraiment le même discours. Pourtant, le fond des revendications était à peu près le même : on ne peut plus continuer dans cette voie.

 

Enfin, à l’extrême-gauche aussi les hypocrites étaient de sortie. Complaisants depuis toujours avec les Black Blocs, casseurs professionnels débarquant à la moindre manif, certains militants s’acharnent pourtant contre les gilets jaunes depuis le début. De même, ils n’hésitent pas à amalgamer gilet jaune et extrême-droite alors qu’ils sont les premiers à ne pas crier à l’amalgame dans bon nombre de situations où l’humain serait tenté par des rapprochements un peu facile.

Il est vrai que le mouvement des gilets jaunes a de quoi en hérisser certains à l’extrême-gauche : anti-syndicat, hostiles aux politiciens, composé de petits patrons, de français ruraux réputés conservateurs, on peut imaginer qu’ils y voient là une sérieuse concurrence à leurs revendications anarchistes et un peu naïves. Quelle surprise en effet : une révolte générale des travailleurs, basée essentiellement sur les questions économiques, attire plus de monde que des revendications internationalistes teintées de progressisme sociétal et d’un discours économique inaudible.

François Ruffin, Jean Lassalle, sont autant de figures politiques méprisés par cette frange de la gauche et considérées avec respect (la plupart du temps) par les gilets jaunes.

Aux yeux de quelques illuminés de l’extrême-gauche antifa, nous aurions affaire à un mouvement « proto-fasciste » et « poujadiste ». Le reducto ad fascistum, un grand classique de cette décennie. L’accusation de poujadisme est cependant à nuancer : le poujadisme en tant que mouvement corporatiste qui défendrait les classes moyennes est une notion qui s’applique sans problème ici. Quel est le mal à défendre les petits artisans, les commerçants ? Mais le poujadisme péjoratif, celui qui sous-entend une organisation violente, nécessairement d’extrême-droite, n’a pas lieu d’être : certains manifestants le sont, tout comme d’autres sont antifas, et d’autres encore des apolitiques qui se contentent de montrer leur colère.

D’ailleurs, c’est surtout sur cette colère que j’aimerai me prononcer.

 

II. Les taxes, entre instrumentalisation et injustices

 

Depuis le début, on entend beaucoup parler de cette hausse du prix du diesel, et plus généralement du carburant, pour faire avancer la cause écologique. Puisqu’on a vu qu’il n’en était rien, à quoi cette hausse indirecte de la taxation des français sert-elle ? La réponse est simple. Macron fait constamment des cadeaux aux « riches », supprime l’ISF, maintient des mesures à sens unique uniquement en faveur des 1 % qui assureront la réélection de son camp à travers leurs moyens financiers (ou sa reconversion une fois son mandat enfin fini). Les recettes de l’État sont donc diminuées, et c’est bête quand on sait que la France est heureusement un pays encore guidé par une fibre sociale au sein de ses institutions. Notre service public, auquel je suis très attaché, doit être financé (en attendant sa suppression en 2020 je suppose, si j’ai bien cerné le personnage). Puisque les 1 % détenant des millions sont intouchables, il faut donc frapper ceux qui ne peuvent pas se défendre en inventant des prétextes bidons ou en fraudant.

En effet, il n’existe actuellement que très peu d’alternatives au diesel et à l’essence. Les voitures électriques, dont je suis un fervent partisan, restent encore polluantes par leur consommation d’une électricité loin d’être verte, et de toute manière inaccessible pour une bonne part de la classe moyenne. Le bio-éthanol n’est pas vraiment développé non plus. D’ici dix-quinze ans, quand les efforts technologiques auront porté leurs fruits, et que des alternatives seront accessibles, alors il sera temps de taxer. Taxer non pas le diesel ou l’essence, mais les véhicules eux-même, puisque leur achat ne sera pas justifié. Actuellement, quand on sait que les avions et bateaux polluent bien plus alors qu’aucune hausse de taxe ne vient les affecter, on ne peut qu’être en colère face à cette injustice, du même ressort que les conseils écologiques donnés à mauvais escient aux particuliers pour éviter que les gros pollueurs n’aient à porter le poids de leur culpabilité.

 

Cette colère contre la taxation injuste ne date pas d’hier, mais elle tend à se confondre avec l’incompréhension générale face au concept d’impôt. Nos élites ont toujours présenté les impôts sur le revenu des plus riches comme un frein à l’embauche et à l’investissement. N’allez pas me faire croire pourtant qu’un million de plus dans la poche d’un actionnaire ira enrichir le pays grâce à son investissement dans un compte bancaire. Mais c’est comme ça que les choses sont présentées. Dans un but démagogique et populiste (le vrai populisme, celui qui se traduit par la transcription des doléances populaires à travers des mesurettes fumeuses destinées à satisfaire le plus grand nombre), les impôts payés par les classes moyennes sont aussi présentés comme des choses horribles. On supprime la taxe d’habitation, on promet de réduire tel impôt, etc. Dans les faits, c’est vrai, l’action de donner de l’argent et de ne plus pouvoir en jouir n’est plaisante pour personne. Mais rouler sur des routes en bon état, profiter d’un service public à la hauteur, d’un système de santé, est largement appréciable par rapport au don d’une part de son argent à l’État ou aux collectivités. Nos élites l’ont jamais présenté comme tel, parce qu’elles ignorent l’intérêt général. Payer des impôts, c’est participer à la satisfaction de l’intérêt général. Dans notre monde individualiste, ceux-ci ont toujours été présentés comme une atteinte personnelle.

Je ne dis pas que le système d’impôts actuels est juste. Si l’on prend en compte la TVA qui est un impôt indirect très mal utilisé (on pourrait imaginer par exemple un impôt qui servirait à orienter les achats des français, en taxant surtout des substituts nocifs à des produits plus sains et souvent locaux par exemple), il est vrai que le français moyen est souvent écrasé sous les taxes, alors que cela pourrait être évitable. Un impôt plus progressif (La France Insoumise proposait quatorze tranches par exemple) serait une solution plus adaptée ; le tout mériterait de toute manière un vrai dossier poussé que je serai incapable de produire avec mes connaissances actuelles sur le sujet.

 

Le ras-le-bol fiscal, au-delà de l’instrumentalisation politique relevée plus haut, fait aussi l’objet d’une instrumentalisation économique. Beaucoup ont saisi l’occasion pour sous-entendre que le mouvement des gilets jaunes s’opposait aux services publics à la française, que ces revendications correspondaient à l’idéal libéral pourtant décrié, et ainsi de suite. Lorsque les parties de l’élite, LR en tête, prend la défense des gilets jaunes, je ne peux m’empêcher de songer à la fixation qu’ils font sur les impôts et les dépenses utiles des français (L’exigence de gratuité des transports en commun dans un réseau en perpétuelle expansion par exemple), mais surtout sur ceux qui touchent ces 1 % qui s’empressent de toute façon de frauder à la moindre occasion. (C’est bien connu, la fraude aux allocations, c’est mal, la fraude au fisc, c’est normal).

Je ne dis pas qu’aucun gilet jaune ne partage l’idéal libéral. Mais je pense que cette colère est avant tout un cri du cœur pour la majorité qui y adhère. Le jugement qui est fait est fait sur la forme : le paiement. Le fond, l’idéologie politique qui guiderait ce paiement ou son refus n’est pas la priorité ici.

 

III. Une colère justifiée mais à canaliser

 

Au bout de deux pages et demi, il est temps que j’exprime mon jugement sur les gilets jaunes. Comme j’ai pu le sous-entendre auparavant, je comprends leur colère. L’injustice majeure qui réside dans une taxation touchant les classes moyennes et épargnant les plus riches est réelle, et il est normal pour n’importe qui de s’en émouvoir. De même, le pays depuis 2017 subit des changements profonds de la part du mouvement macroniste, des changements qui sont perçus à juste titre comme mauvais et accompagnés de faits du même acabit. On brade des industries à l’étranger, on fait des déclarations méprisantes et arrogantes, on reçoit des cadeaux fiscaux le lundi pour se faire taxer derrière le mardi...La France, ce n’est pas qu’un nom sur une carte, c’est une nation, un pays, qui compte des habitants. Par tradition culturelle, la révolte contre le mépris du pouvoir en place est ancré en chaque français. Le consumérisme et l’individualisme avait réussi à enterrer cette qualité, mais il semblerait que cela ne suffise plus. Les gilets jaunes, c’est cette France qui subit Macron alors qu’elle ignorait jusqu’au jour de l’élection quel serait le bon choix. Cette France qui ne sait pas vers qui se tourner, cette France qui en a marre tout simplement.

Néanmoins, il est bon d’émettre quelques bémols.

 

Tout d’abord, j’aurai aimé, dans l’idéal, que cette France se révolte plus tôt, pour des sujets à la symbolique aussi forte, mais aux impacts plus grands. Contre le Tafta par exemple, contre n’importe quelle loi travail à l’esprit ultracapitaliste et néolibéral. Mais cela aurait été utopique, et il aurait fallu une nation bien plus politisée. Pas évident avec les pouvoirs en place qui s’arrangent toujours pour diminuer l’éducation politique de ses concitoyens.

Deuxièmement, je comprends les critiques à l’encontre des partis traditionnels, mais il est normal que certains prennent fait et cause pour le camp des gilets jaunes. De quoi aurait eu l’air la France Insoumise, qui prône une partie de ce qui est prôné depuis des semaines, en refusant de se joindre au mouvement social ?

Toujours dans le cadre politique du mouvement, certains ont demandé la venue du général De Villiers à la tête du gouvernement. Depuis de Gaulle, la venue d’un homme providentiel fait rêver. On espère que quelqu’un puisse enfin redonner l’espoir aux français et les libérer de ce sentiment défaitiste qui pèse sur eux. Mais ce sont les évènements qui font les hommes providentiels, on en créé pas de toute pièce. On ne sait rien des opinions politiques et économiques du général De Villiers. Il a sans doute un sens de l’honneur que Macron n’a pas, son intervention lors de la polémique où il s’est fait connaître avait du sens et je l’avais défendu. Néanmoins, rien ne garantit qu’il soit la solution. Sur les questions de souveraineté, j’aurai tendance à faire confiance à des gens qui étaient prêt à donner leur vie pour le pays. Socialement parlant, je serai incapable de deviner ce qui l’anime.

 

Enfin, j’ai toujours été contre la violence lorsqu’elle est inutile. Brûler des voitures de gens qui n’ont rien demandé, c’est contre-productif. Saccager l’arc de Triomphe (était-ce réellement des gilets jaunes?), cela a autant de sens que d’abîmer des statues sous la révolution française. On est là dans l’expression la plus simple du ressentiment, et c’est triste. La colère peut au contraire mener à des mouvements à la stratégie très efficace. S’attaquer à des symboles du système comme les péages qui constituent un droit de passage payé aux plus riches, c’est une bonne chose. Faire des blocages devant l’Elysée, cela a du sens. D’après ce que j’ai pu lire sur les réseaux sociaux (à prendre avec des pincettes), le comportement de certains, minoritaires si j’en crois mon expérience, n’avait rien de fraternel alors même qu’ils se plaignaient à raison de l’irrespect de la devise française. Les médias et le pouvoir n’attendent que cela pour décrédibiliser le mouvement ; ce serait bête de devenir le cliché de gilet jaune que conspue notre élite.

 

 

En conclusion, j’apporte donc mon soutien modéré au mouvement des gilets jaunes : je suis guidé par une ligne politique sociale et étatiste, je soutiendrai donc toute contestation qui irait dans ce sens. Mais je sais très bien que certains gilets jaunes exigent effectivement un droit à polluer, et seront les premiers à refuser les alternatives lorsqu’elles se présenteront réellement. Je sais que certains sont des militants frontistes purs et durs ; d’autres des libéraux opposés au principe d’impôt et cantonnant l’état au domaine régalien le plus strict. Ils constituent chacun une part de ce mouvement des gilets jaunes. Si ceux qui partagent mon opinion peuvent faire fléchir le mouvement vers cette ligne de justice sociale digne du CNR, alors je me fiche bien de savoir qui manifeste aux côtés de qui. La politique, c’est aussi convaincre.

L’essentiel pour le moment, c’est que Macron subisse un revers aux européennes. L’international libéral-capitaliste a assez mené la danse, il est temps qu’il s’arrête. (n’en déplaise à certains macronistes qui souhaitent encore plus de perte de souveraineté française au profit de l’UE). Parce que cette situation désastreuse, c’est pas seulement Macron, c’est tout un système. Il faut se saisir de cette occasion pour y mettre un terme.

Avis d’actualité : #9, qui défend encore la démocratie ?

 

Nous voilà donc dans une nouvelle année politique, qui je sens va être terriblement similaire à 2017. Comme à son habitude, Macron nous préparera quelques lois antisociales, quelques phrases méprisantes, et on trouvera encore assez de citoyens pour le défendre. Néanmoins, l’actualité me pousse surtout à revenir sur le déficit démocratique de nos sociétés, qui s’est fait remarquer de plus en plus ces dernières semaines.

 

Fake News et complotisme, on prend les mêmes et on recommence ?

J’ai débuté dans le blog politique en traitant de complotisme, pensant naïvement apporter une vision équilibrée et nuancée de la chose. Au fil des mois, je me suis vite rendu compte que les complots et manœuvres discrètes étaient de plus en plus nombreux, alors qu’augmentaient paradoxalement les condamnations d’un « conspirationnisme » jamais défini mais bien pratique pour étouffer les avis divergents.

Nous en venons donc au projet défendu par la Macronie consistant à lutter contre les Fake news au niveau étatique. Un projet qui coïncide avec l’émergence de Russia Today en France ; à vous de faire le lien. Ce projet demeure encore flou actuellement, mais connaissant la propension du pouvoir à imiter les scénarios d’Orwell, nul doute qu’on assistera à quelques dérives peu démocratiques.  

Les Fake News est un sujet dur à abordé. Si certaines sont vérifiables et donc réellement à condamner au titre de n’importe quel autre mensonge (en témoignera la récente affaire de Fake news lors de l’élection présidentielle), d’autres relèvent d’une analyse subjective, que nul ne devrait pouvoir qualifier de réalité ou de mensonge. Les campagnes mensongères des américains attrayant à leur interventionnisme démontrent aussi que la position majoritaire peut elle-même mentir, et qu’aucun média ne se risquerait à froisser ainsi le système.

Analyser le traitement d’une potentielle  « fake news » peut être ainsi intéressant pour en comprendre les dérives. Exemple avec la guerre en Irak : Colin Powell brandit une fiole à l’ONU, Saddam Hussein détiendrait des armes non conventionnelles. La fiole contenait en vérité de l’eau. Qui aurait été taxé de faiseur de Fake News à l’époque ? Celui qui affirmerait cette culpabilité de Saddam Hussein, ou celui qui affirmerait que les américains complotent pour justifier leur attaque intéressée de l’Irak à l’aide de mensonges diffusés internationalement ?

Russia Today et Spoutniks News sont des organes de presse liés à l’oligarchie russe. Et ? Combien de média pour combien d’oligarques chez nous ? La seule différence notable, c’est que ces média russes diffusent des reportages pro-russes, là où l’extrême-majorité des média est pro-américaine dans cette éternelle guerre froide. On en revient donc toujours au même sujet : l’acceptation de la contradiction.

 

Le temps de parole, éternelle victime de l’oligarchie

Un de mes sujets favoris depuis que j’exprime sur le net est probablement le temps de parole des différents courants de pensée et leurs candidats. Je passe sans doute pour un extrémiste du temps de parole, à vouloir que chaque candidat ait le même temps sans qu’aucun avis ne soit avantagé. On pourra dire ce qu’on veut, mais les passages à la télé ont beau jouir d’une popularité en perte de vitesse, ils ne demeurent pas moins influents pour une part de l’électorat.

De ce fait, quelle ne fut pas ma surprise quand j’ai découvert l’énième projet de l’oligarchie contre la démocratie (son adversaire la plus fidèle je rappelle). D’après Marianne, et Capital et l’Huma confirmeront, la majorité envisagerait de modifier les lois électorales aux européennes afin d’obtenir un temps de parole proportionnel à la représentativité politique au parlement. Le drapeau européen au parlement national était déjà la preuve que Macron confond la Nation et l’Union dont elle fait partie, mais l’association d’une représentation politique nationale avec une représentation politique européenne est tout sauf une bonne idée. Les enjeux sont différents, les partis politiques à l’échelle européenne aussi.

Comme a pu démontrer le vote du CETA, la France est parfois unanime contre ses voisins européens. Mais de là à en déduire de l’utilité d’une même voix française pour le parlement européen, c’est commettre un déni de démocratie flagrant. Les lois électorales étaient déjà cruelles envers les « petits » candidats, avions-nous réellement besoin d’en rajouter ?

(A titre indicatif, la France insoumise verrait son temps de parole divisé par dix)

 

Balance ton porc et droit à être importuner, l’hystérisation des débats

Parlant de déni de démocratie, il serait intéressant pour finir d’associer les situations précédentes au débat récent du harcèlement et des violences sexuelles.

Je me tiens souvent éloigné des polémiques et j’essaye de traiter ce genre de sujets uniquement en débats. Mais à force, il me fallait prendre la parole à mon tour, afin de nuancer cette hystérisation qui se révèle très parlante sur l’état du débat politique en 2018.

Tout d’abord, Balance ton porc est révélateur d’une médiatisation de la société qui consiste à exposer ses problèmes devant le monde entier, avant de se tourner vers des gens compétents. Ma première conclusion sera donc : il existe des lois, il existe une justice. A elle de faire son travail. Si condamnation il y a, alors la personnalité y perdra des plumes et ce sera bien mérité. Mais jeter en pâture des personnalités du cinéma et de la télévision sans aucune autre preuve que des témoignages, c’est gâcher le travail de la justice et bafouer la présomption d’innocence. De même, il faut distinguer vie privée et vie publique. La suppression pure et simple de l’acteur Kevin Spacey du dernier film de Ridley Scott est absurde, même si je comprends la prudence. Nul doute que le réalisateur aurait vite vu les retombées négatives du scandale entourant l’acteur.

La suite au phénomène « BalanceTonPorc, c’est évidemment le débat féministe en France.  Je préviens tout de suite, j’ai beau être de gauche, je ne suis pas féministe, je suis égalitariste. Voir le débat tourner à la misandrie (essentiellement sur les réseaux sociaux, moins chez les personnalités dans les média) m’a fortement attristé. Entendre sur des plateaux, de même, des lycéens réclamant l’évocation des harcèlements sexuels en cours de biologie sur la sexualité m’a aussi interpelé. Ainsi, les harcèlements et les viols (à mettre sur deux plans différents) seraient un chapitre de l’éducation sexuelle de nos collégiens/Lycéens ? Je suis désolé, mais cela relève essentiellement d’un déficit d’éducation, qu’il s’agira de combler avec une meilleure action parentale et une meilleure éducation au civisme. Parce que le « manspreading », les propos déplacés et autres relèvent avant tout d’un manque de civisme, bien plus qu’un problème de perversion sexuelle qui serait majoritaire chez les hommes.

Le troisième acte de ce débat, c’est bien entendu la tribune du Monde sur la liberté d’importuner. Tribune un tant soit peu discutable, mélangeant au même titre que l’autre partie au débat les divers sujets abordés à l’occasion. Le tout n’est pas de se prononcer pour ou contre cette tribune, mais d’accepter la présence d’avis contraires. Souhaiter le pire à ces femmes parce qu’elles s’inscrivent en opposition au néo-féminisme, n’est-ce pas là un autre déni de démocratie, provenant de la gauche cette fois-ci ? Catherine Millet dans Quotidien est tout autant légitime pour parler de ces sujets que Caroline de Haas (que j’appréciais dans son engagement contre la loi travail, mais beaucoup moins dans ses prises de positions sociétales).

Sur Balance ton porc et la majorité des sujets abordés, je reviendrai au même Leitmotiv : il y a des lois, il y a une justice. La société, du temps où elle était patriarcale, a certes modelé les comportements des femmes, les conduisant aujourd’hui encore à refouler un viol ou une agression au lieu d’aller porter plainte. Mais cela évolue, et j’incite de tout mon cœur les témoins et victimes de tels actes à faire appel à la justice. Nul besoin d’inventer des lois pour le moment, appliquer les existantes sera déjà un grand pas.

 

Comme à son habitude, la classe politique entière sombre parfois dans le refus du débat démocratique, rien d’étonnant quand rien n’est fait pour donner goût à la politique et à la contradiction. Mais que ce soit l’extrême-gauche et son sectarisme ou la droite macroniste et ses rêves d’opposition muselée, la démocratie a encore beaucoup à craindre des positions politiques de chacun. Discuter calmement de sujets de société et d’économie, ce serait trop demandé ?

Avis d’actualité : #8, quand la position minoritaire tend à s’imposer

 

Mon dernier avis d’actualité date déjà de plus de deux mois, il était temps d’en refaire une analyse rapide. Parmi les nombreux sujets à traiter, j’ai choisi les plus parlants à mes yeux, ceux qui illustrent la manière dont des avis minoritaires insistent pour avoir leur place dans les débats ; et une place de choix. Avant le cas sérieux de l’écologie martyrisée par le gouvernement Macron, seront donc traités l’éternel retour du débat communautariste à gauche, et la curieuse manie de corrompre les combats sociétaux par des initiatives contreproductives.

 

Médiapart n’est pas Charlie, l’arbre qui cache la forêt

A chaque année son lot de polémiques Charlie hebdo, et 2017 n’échappe pas à la règle. En cause, la une montrant la prétention de Tariq Ramadan placée à la hauteur de son hypocrisie. Une une très bien trouvée par ailleurs, puisqu’elle illustre de manière générale les comportements hypocrites des conservateurs de tout bord. Il n’est pas rare en effet de voir des personnalités atteintes de problèmes psychologiques (comme c’est le cas pour Ramadan, inutile de se voiler la face) exorcisant leurs problèmes en prônant l’autre extrême. Certes, le cas le plus courant, celui de l’homophobe homosexuel refoulé (le refoulement étant le problème, ne me faites pas dire ce que je n’ai pas dit), n’est pas comparable, mais c’est plutôt cocasse de voir un élu américain très conservateur démissionner pour un comportement en total contradiction avec ce qu’il a toujours défendu.

Par conséquent, dénoncer la perversité sexuelle d’un gourou médiatique est une action qu’il faudrait louer, au lieu de crier à l’islamophobie à tout va et de se jeter à corps perdu dans la défense d’une imposture pareille. Effectivement, comme souvent quand il s’agit de sujets sociétaux, Médiapart représente la caricature de la gauche naïve et inutile. Visiblement, certains ont oublié que sous-entendre la responsabilité de Charlie hebdo dans une guerre contre les musulmans était tout simplement abjecte, et dangereux qui plus est.

En parallèle, la France insoumise subit toujours les effets néfastes de la polémique Obono, contaminée par l’antifrançaise Houria Bouteldja. Encore une voix minoritaire qui trouve écho dans le buzz médiatique.

 

Féminismes et futilités, les projets à côté de la plaque

Depuis l’affaire Weinstein, le féminisme et la question des rapports homme-femme est sur le devant de la scène, pas toujours pour de bonnes raisons. Sur les tenants de l’affaire qui introduit ce vaste sujet, je pourrai difficilement apporter une voix un tant soit peu originale. Les actes sexuels sans consentement sont des viols, les actes déplacés sont des attouchements, et les commentaires déplacés sont des incivilités à proscrire. Tout le reste n’est que polémiques sans fondement. Inutile de voir dans les accusations contre Weinstein, Haziza ou même Polanski si l’on remonte dans le temps, des motivations antijuives. (un certain BHL est ici concerné) Inutile aussi de s’équiper de paranoïa dès lors qu’une femme se promènera dans la rue, pensant à changer de trottoir pour ne pas l’effaroucher et en évitant tout contact vocal, ne serait-ce qu’une seule convention sociale. Cela peut sembler absurde, mais je crains que le débat harcèlement, agressions et rapports sociétaux entre les deux sexes ne soit en train de tourner à l’hystérie. Il n’y a pourtant pas lieu de tergiverser. Hommes et femmes sont des êtres humains égaux en droit, et subissent tous deux les agressions et les incivilités. Les viols doivent être pris au sérieux par les forces de l’ordre, et sanctionnés durement. C’est là l’évidence même. Au passage, le consentement sexuel à 13 ans est une ineptie (comme ça, c’est dit).

Je reviendrai un jour sur le sujet de fond qu’aborde la dernière ineptie abordée ici, à savoir la question des genres sociaux et des discriminations homme-femme. En attendant, l’écriture inclusive focalise surtout les débats sur le mauvais sujet. Histoire de ne pas empiéter sur le futur dossier, je serai donc bref : la langue française résulte de l’histoire. La changer artificiellement par une version complexe et inutilement tarabiscotée n’a aucun intérêt, si ce n’est augmenter les fractures au sein de la société. De par son utilisation neutre, le genre masculin peut s’apparenter à une certaine neutralité dans les cas où cela est exigé. Il n’y a pas à aller chercher plus loin. (Avis aux écologistes, les journées du matrimoine n’ont aucun sens non plus)

 

Ecologie et capitalisme, Hulot ou le pantin macroniste

Quittons maintenant le domaine sociétal pour atteindre celui de l’écologie ; en soi, abordons les projets qui impactent le futur, et sont donc plus enclins à être acceptés malgré leurs effets néfastes.

Lors de la tenue de la COP21, j’ai su dès le début que c’était une hypocrisie sans nom destinée à ne pas culpabiliser des effets du capitalisme intensif sur la planète. Par conséquent, le départ de Trump de ces accords ne m’a fait ni chaud ni froid. Mais entendre Macron prononcer « make our planet great again » m’a fait doucement sourire. Comment ? Lui le grand partisan du CETA, sera un défenseur de la planète ? Il est évident que pris par l’effet de mode écolo, notre président ait usé d’un peu d’hypocrisie pour grapiller les points dans les sondages. Mais pendant ce temps, rien n’est fait pour la biodiversité. Pas de taxes écologiques, pas d’interdiction de la chasse à courre ou de la corrida, pas de remise en cause du CETA, pas de promotion du manger local, et surtout un soutien à peine dissimulé aux projets dangereux pour les écosystèmes, comme l’aéroport de Notre-Dame-des-landes, ou le Grand contournement Ouest de Strasbourg (Nicolas Hulot semblant y adhérer pour ce dernier). Tandis qu’aux USA, on continue de la jouer stéréotypes du ricain pollueur et insensible en libéralisant le commerce des produits issus du braconnage et en fermant les yeux sur l’irresponsabilité des exploitations énergétiques, on continue en France de parler sans agir réellement en faveur de notre planète, unique berceau de la civilisation humaine pour l’instant. Et le pire, c’est que je reste persuadé que ces décisions n’engagent, comme toujours, qu’une minorité qui nous dicte sa loi.

 

La pensée minoritaire qui dirige, au nom de la majorité, un projet qui n’intéresse qu’elle, n’est-ce pas là une synthèse de notre chère oligarchie néolibérale ?

Avis d'actualité: #7, Philippot et le Front National

 

Depuis la semaine dernière, les tracas internes au Front National me poussaient à écrire un billet sur Florian Philippot ; personnalité iconique de ce parti ces dernières années. Voilà que l’actualité aujourd’hui me laisse penser qu’il est temps de lui dédier une courte réflexion…

 

Florian Philippot, le grand écart entre gauche et droite ?

Son parcours reste la chose la plus intéressante à étudier. Comment un militant chevènementiste, qui a par moment assisté à un meeting de Jean Luc Mélenchon (Source : Wikipédia), a-t-il pu rejoindre ce qui est traditionnellement considéré comme le parti le plus à l’opposé de la gauche ?

A l’instar de Natacha Polony, le parti chevènementiste comptait dans ses rangs les tenants d’une gauche institutionnelle plus pragmatique, moins virulente sur les questions sociétales que pour les questions de souveraineté. Cette gauche avait tout pour séduire le militant Philippot, convaincu très jeune par la cause souverainiste. Néanmoins, suite au traitement réservé envers les adversaires frontistes, il finit par se détacher progressivement des mouvements de gauche, rejoignant finalement Marine Le Pen, séduit par la nouvelle ligne du parti. Il apporta au FN son rejet de l’UE (ou de l’Europe ?) et sa passion des questions économiques. Avec lui, le parti d’extrême-droite devint cependant plus flou, puisqu’une ligne libérale-conservatrice persistait encore ; la même ligne qui fit tout pour le pousser à la démission.

Cet acte est selon moi une erreur stratégique, ce qui n’est pas pour me déplaire. En effet, la seule once de politique respectable présente au Front National demeurant la ligne Philippot (J’y reviendrai), le fait de s’en débarrasser prive le parti d’un excellent débatteur et d’un gage politique très important. Certains là-bas estiment que la défaite est due à Florian Philippot, mais il faudrait être aveugle pour faire cette analyse : au contraire, le parti n’a jamais aussi bien marché que lorsqu’il se préoccupait de tous les français, et non pas d’une petite catégorie extrêmement conservatrice et égoïste. De plus, face à la lamentable prestation de Marine Le Pen, l’aisance médiatique de son second permettait de rassurer le chaland sur les capacités politiques du parti.

 

La ligne Philippot, entre mystère et mauvaise foi

J’ai rarement été très critique à l’encontre de Florian Philippot, et à raison d’ailleurs : une ligne souverainiste, anti-UE, sociale, et plutôt pragmatique sur les questions sociétales ne me dérange pas ; se rapprochant de l’UPR par exemple. Certes, je suis moins catégorique sur la question européenne, mais je reconnais volontiers qu’un parti exclusivement acquis à la ligne Philippot m’aurait peut-être séduit en cas de force majeur (à savoir dans le cadre d’un second tour face à Macron par exemple). Si je remonte dans le temps, j’estime que mon regard sur lui a changé lors d’un débat avec Macron (Alors ministre de l’économie) dans Des Paroles et Des Actes. Je me suis alors rendu compte d’une chose étrange : un cadre du FN tenait des propos plus à gauche que ceux d’Emmanuel Macron. Une question alors me vint : pourquoi reste-t-il dans ce parti en tentant de le transformer, au lieu de le quitter et de fonder le sien ?

Un autre constat vint rapidement aussi ; Philippot est excellent acteur. Ainsi, pendant la campagne, il était chargé de faire croire à l’unité du Front National devant les média, pratiquant de manière abusive une mauvaise foi commune à celle de Dupont-Aignan. Sa loyauté sans borne envers Marine Le Pen reste incompréhensible aussi.

Je pense honnêtement que Philippot n’est pas quelqu’un de mauvais en soi, mais sa ligne ayant du mal à percer au début, il est probable qu’il profita du succès du FN pour se faire connaitre médiatiquement.

Reste enfin un problème d’ordre éthique : Philippot n’a jamais été très favorable à la ligne sociétale dure du parti, mais cohabite pourtant très bien avec les branches les moins fréquentables. Du moins, il a souvent enchainé les pirouettes pour éviter le sujet devant les journalistes. Différencier Philippot du FN traditionnel, c’est plutôt aisé. Mais le détacher totalement du parti (qu’il a contribué à dédiaboliser) serait peut-être un peu trop rapide, en dépit d’un gaullisme assez authentique qui pourrait lui être crédité.

 

Quel avenir pour Florian Philippot ?

Un gaulliste souverainiste égaré au Front National, parti d’origine libéral-conservateur, a de quoi donner du fil à retordre aux analystes politiques. Est-il encore de gauche ? De droite ?

Pour ma part, je le situerai quelque part entre le centre-gauche et la droite souverainiste, ce qui en fait quelqu’un de tout à fait fréquentable. Néanmoins, son passage au FN a été à double-tranchant. S’il a pu acquérir une certaine notoriété, il ne demeure pas moins marqué au fer rouge par cet ancien statut. Quand il proposait un café-débat avec les insoumis, ce fut une réponse cinglante qu’il reçut, à mon grand désarroi d’ailleurs. Je pense qu’il faut être ouvert au dialogue avec Florian Philippot. En dépit des défauts que j’ai laissé transparaitre plus tôt, je pense qu’une ligne souverainiste avec les Patriotes, les chevènementistes et l’UPR pourrait de temps en temps s’associer avec les insoumis pour défendre les intérêts de la France, au-delà des querelles partisanes qui ont pu les diviser.

Néanmoins, la réalité est beaucoup moins vendeuse. Il y a fort à parier qu’il poursuive sa route avec Les Patriotes, sans succès électoral majeur pour des raisons évidentes, et sans possibilité de rédemption pour son passé litigieux. Tant pis ; à défaut d’avoir un allié occasionnel, il reste toujours un débatteur intéressant à écouter.

Avis d’actualité : #6, Mes désaccords avec la gauche, de Verdun à Danièle Obono

 

Loin de moi l’idée de rebondir sur toutes les polémiques dont le monde médiatique est très amateur ; pour autant, l’affaire concernant cette députée de la France insoumise est pour moi l’occasion d’aborder un sujet très intéressant : mes désaccords principaux avec la gauche.

En effet, je n’aime pas trop me revendiquer de gauche ou de droite afin de parler au plus grand nombre, mais je mentirai si je disais que je ne vote pas à gauche. Néanmoins, ma vision sociétale n’est pas toujours en accord avec les valeurs sociétales de la France Insoumise, du Parti socialiste ou de la société civile marquée à gauche. Il va sans dire que je ne suis pas pour autant conservateur ; opposé aux idées rétrogrades qui divisent plus qu’elles ne résolvent de problèmes.

Retour sur plusieurs sujets médiatiques qui ont défrayé la chronique, et qui ont alors fait émergé des désaccords plutôt marqués avec la gauche.

 

La gauche et le communautarisme

Ici, le sujet n’est pas tant le communautarisme, que les réactions de la gauche au sujet de cette tare pour l’unité de la nation…Je n’ai jamais caché mon aversion envers le Parti des Indigènes de la République, aversion partagée pour le CCIF, Marwan Muhammad et Tarik Ramadan. De même, le communautarisme au sein d’une part de la bourgeoisie catholique, que ce soit Sens Commun ou les Survivants, m’inspire peu de sympathie. Bref, à la différence de l’extrême-droite, je ne me focaliserai pas sur un communautarisme islamique et/ou issu de l’immigration.

Luttant traditionnellement contre la ségrégation et en faveur de l’égalité, la gauche semble avoir abandonné ce combat lorsqu’il s’applique à des populations traditionnellement mises de côté. L’idéal républicain est mis à mal par l’existence de nations officieuses au sein du pays (et encore, l’Angleterre est bien plus touchée par ce fléau). Il s’agit bien heureusement de minorités, mais leur impact est important, puisque le communautarisme contribue à la fois à la mise à l’écart de croyances différentes par leur comportement excessif, et au climat de mépris haineux envers le pays, climat sous lequel devront vivre désœuvrés et populations délaissées.

Ainsi, il parait évident que pour lutter contre le terrorisme, il faut lutter contre le communautarisme. Cela doit se faire sans discrimination, certes, mais la critique de dérives religieuses doit se faire, quand bien même certaines bonnes âmes iraient prôner un vivre-ensemble dévoyé, loin du vivre-ensemble enrichissant pour le pays. (Comme la tribune souhaitant la tolérance envers le PIR et Houria Bouteljda par exemple)

En cela, on pourra donc constater que la gauche est laxiste, sinon inconsciente sur ce sujet. (Tandis que la droite l’instrumentalise).

 

La gauche et les questions sociétales

Autre point de désaccord, les questions sociétales sont l’occasion de témoigner l’importance que j’accorde au pragmatisme et à la modération sur ces sujets.

Comme exemple récent, on pourra prendre la marche des fiertés. A l’origine, il s’agissait d’une initiative louable, vouée à la reconnaissance de l’homosexualité comme quelque chose de normal et à accepter. Peut-être était-ce en raison de la persistance de valeurs homophobes, ou tout simplement par inconscience politique, mais toujours est-il que ce qui devait aboutir à une égalité entre les orientations sexuelles s’est rapidement transformé en cortège de clichés desservant la cause LGBT plus qu’elle ne l’aide. Erigeant les stéréotypes contre lesquels je me suis toujours battu sur un piédestal, cette part de la gauche (majoritairement) commet une erreur selon moi. Comme pour le féminisme, défendre une égalité réelle et non-biaisée (sans discriminations positives donc) devrait être une priorité par rapport à des comportements clivants comme les protestations anarchiques des Femen ou la Gay pride précédemment citée.

De même, on pourrait mettre sur la table la lourde problématique de la question du genre. Si l’existence d’un troisième sexe est avérée, celle de genres multiples l’est beaucoup moins. Pour ma part, je pars du principe que les comportements de chacun relèvent du domaine personnel, et dépendent de l’éducation et des choix de vie. Où est donc le besoin de se revendiquer de tel ou tel genre, parce que l’on correspond à des stéréotypes imposés à la base par la société communément qualifiée de patriarcale ? En plus d’être un véritable imbroglio sociologique loin de faire l’unanimité, la question du genre reste un casse-tête politique, ce qui explique donc pourquoi le mouvement que je souhaite lancer restera très pragmatique sur la question.

 

La gauche et l’immigration

Principalement à l’extrême-gauche, l’immigration est perçue de manière angélique, du sans doute à la perception internationaliste (que je ne partage pas) du monde. Les réalités sont plus dures, et pas uniquement du côté des violences qu’ont vécu les immigrés politiques.

Mélenchon, contrairement à ce que certains à droite ont pu dire, a une vision assez lucide par rapport à d’autres de ses collègues à gauche. En effet, et c’est partagé aussi à droite, il s’agit avant de tout de réduire les causes de départs des réfugiés. De manière générale, ma position reste donc assez à gauche pour les réfugiés politiques, estimant qu’un mur ou qu’un rejet systématique n’aurait aucune efficacité et serait profondément inhumain.

Pour autant, l’immigration économique est à traiter différemment, qu’elle vienne d’Europe du Nord ou d’Afrique d’ailleurs. Il est clair que la pauvreté peut inciter les gens à chercher mieux ailleurs. Difficile de leur jeter la pierre. Mais on entre alors dans un cercle vicieux : si les qualifiés cherchent d’autres terres pour leurs compétences et les non-qualifiés d’autres entreprises dans d’autres pays (où ils travaillent souvent au noir, en plus), le pays d’origine se voit donc ponctionné des trois-quarts de ses chances de développement. Ce qui amènera un retour à la situation initiale, avec de nouvelles migrations économiques. Je serai donc en faveur d’un accueil provisoire, sur deux à trois ans, puis un plan de réinsertion dans la société de son pays d’origine. En raison de notre impérialisme passé et du capitalisme excessif que nous avons aidé à propager, nous avons des responsabilités concernant majoritairement les pays d’Afrique et d’Asie. Leur rendre la liberté, puis leur prendre une part de leur main d’œuvre en retour n’est pas une bonne idée. (On songera aussi à l’Ukraine, dont le potentiel en travailleurs précaires en a motivé plus d’un)

Enfin, parce qu’il est absurde de se couper du monde et des échanges humains, il ne s’agit pas de refuser tous les travailleurs étrangers. Mais dans le cas où ils s’installeraient, il faut ensuite penser intelligemment leur intégration (mais on revient alors au point 1) pour qu’ « étranger » ne soit plus qu’une caractéristique de leur passé et un trait d’histoire les rattachant à leur patrie d’origine. La république ne doit laisser personne au bord de la route.

 

La gauche et le sectarisme

Ce qu’on pourrait appeler « sectarisme » est le comportement marqué à gauche qui me dérange le plus. C’est un terme généraliste, sans doute éloigné de sa définition initiale. Ce sectarisme partage plusieurs caractéristiques : comme j’ai déjà pu le regretter, il fait la part belle au refus du débat en blacklistant le contradicteur avec des étiquettes péjoratives, généralement en rapport avec la seconde guerre mondiale. Ce sectarisme consiste à insulter un adversaire politique au prétexte qu’il a passé une alliance qui ne plait pas. Il consiste aussi à défendre la démocratie uniquement quand c’est en sa faveur.

Ainsi, bien qu’en désaccord avec de nombreuses positions (et l’historique) du Front National, je me suis toujours demandé au nom de quoi devraient-ils se voir museler ? A ce titre, le peu de députés qu’ils ont par rapport à leur représentativité reste pour moi peu démocratique, quand bien même aurai-je toujours affirmé mon rejet du vote FN.  De même, au lieu de souhaiter la censure d’idées différentes, ne pourrait-on pas au contraire en débattre intelligemment ? Exceptions faites du négationnisme, qui s’apparente à une diffamation éhontée, et des différentes discriminations, tout avis se vaut en démocratie. Voir Dupont-Aignan se faire insulter de tous les noms alors qu’il n’avait fait qu’une alliance avec le parti dont il était le plus proche m’a profondément marqué. Est-ce là la défense de la démocratie si chère à la gauche ?

En dehors de comportements antirépublicains, discriminatoires ou diffamatoires, nul ne devrait être censuré.

 

La gauche et le patriotisme

On arrive ainsi à la dernière affaire en date, qui sur le coup m’a paru peu aisée à traiter. Mais avant d’évoquer le cas de Danièle Obono, j’aimerai revenir sur les dernières commémorations à Verdun. Rappelez-vous de ce jour où un génie eut l’excellente idée de légaliser la dégradation de tombes et l’irrespect envers les défunts, et cela avec la bénédiction d’une partie de la classe politique. L’extrême-droite et la droite s’étaient alors précipités pour attraper la perche que leur tendaient les inconscients à l’origine du projet.

Ce qui se passe actuellement est assez similaire. Mais il faut d’abord remonter à une pétition en soutien à un artiste dont la chanson « Nike la France » avait un temps fait polémique. Polémique justifiée selon moi : la liberté d’expression ne peut pas forcément permettre des comportements aussi agressifs, qui ont de quoi déranger pas mal de gens. Mais soit, signer cette pétition est profondément discutable, mais on va mettre cela de côté pour le moment. La semaine dernière, Mme Danièle Obono, désormais députée, est invitée sur un plateau médiatique ; l’occasion était trop belle pour les journalistes, qui enchainent les questions mal formulées et assez insidieuses, dont l’une lui demandant si elle pourrait crier vive la France dans l’immédiat, ce à quoi elle a répondu maladroitement « Pourquoi vive la France? Oui je peux dire vive la France, mais pourquoi? Pour le 14 juillet? »

Dis comme ça, la phrase peut être interprétée comme une tirade peu patriotique. Mais pour ma part, ce seront plus les soutiens à « Nike la France » et sa proximité (il semblerait) avec le PIR (encore eux) qui me dérangent. Cependant, qu’une élue de la république hésite sur une question (volontairement absurde) de ce genre reste problématique, et je regrette que personne à gauche n’ait nuancé ses propos ; Mélenchon le premier, qui peut se montrer à plusieurs occasions plutôt patriotique. (Et je ne doute pas qu’il le soit).

La gauche a eu un temps du mal avec le patriotisme, se méfiant de tout ce qui rappelait le nationalisme exacerbé de certains et la ferveur patriotique déplacée d’autres. Dans cet éternel débat sur l’identité française, Mélenchon lui-même a eu des mots que je trouve déplacé, son dégoût des blonds aux yeux bleus par exemple. A cause d’une volonté de trancher net par rapport au racisme de certains, la gauche a mis du temps avant de renouer avec un comportement réellement républicain, qui ne méprise ni la France, ni ses habitants dans leur ensemble.

 

 

Vous l’aurez compris, cette affaire a pris une trop grande ampleur à cause de son traitement médiatique, mais cela aurait dû être l’occasion de rappeler l’attachement de la gauche à la nation, et personne n’a su rebondir, si ce n’est la droite qui en profita pour récupérer une nouvelle fois les dérives d’en face (et les racistes pour se permettre de nouvelles sorties honteuses). Lorsqu’il faut combattre les dérives islamistes, le communautarisme, les comportements radicalement antipatriotiques ou l’égalité dévoyée, seule la branche conservatrice de la société s’élève en général, ce qui agit inévitablement sur la psychologie des cadres et électeurs traditionnellement ancrés à gauche. Mais comme j’ai déjà pu le dire, ce n’est pas parce que le FN ou l’UMP affirme qu’il fait beau qu’il faut persister à voir de la pluie.

L’étiquette politique n’a que peu d’importance face aux idées défendues, mais cette petite mise au point était nécessaire pour moi, qui compte bien prôner la modération et le pragmatisme sociétal au sein de toutes les familles politiques à la fois.

 

Avis d’actualité : #5, tracas politiciens français, fracas géopolitique mondial

 

 Quasiment à l’arrêt depuis la présidentielle, sans doute occupé par mon projet R21 et peut-être guidé par l’envie de marquer une pause, je ne peux pas m’empêcher cependant de réagir à l’actualité dense de ces dernières semaines. Que ce soient nos petites affaires politiques ou les actes criminels des ségrégations et des attentats, petit condensé de mes avis sur une fin de printemps fort mouvementée.

 

Macron au paradis…

Dès lors qu’il a remporté l’élection haut la main (pour des raisons indépendantes de l’attrait de son programme), Emmanuel Macron s’est senti investi d’une mission divine ; du moins, c’est ce que certains média semblent avoir compris. Ils sont nombreux désormais à participer au concours de celui qui aura le plus gros superlatif pour encenser le messie. Désormais, notre « leader du monde libre » serait le nouveau De Gaulle. Un De Gaulle prêt à vendre les intérêts du pays aux plus offrants, certes.

D’un côté, il faut reconnaitre qu’il a bien la stature d’un présidentiable. Contrôlant efficacement toutes dérives ministérielles possibles à l’aide du méconnu Edouard Philippe (lobbyiste chez Areva), Macron semble prêt à gouverner le pays pendant cinq ans. Hélas, j’ai bien peur que parmi les critères attribués à cette tâche, le respect des intérêts du peuple et de la souveraineté n’en fassent pas parti.

Parlant d’intérêt, on pourra aussi évoquer une presse qui se met à relayer soudainement les affaires le concernant. Certaines vierges effarouchées découvrent ainsi que le conflit d’intérêt, à mes yeux, pire encore que la corruption, n’est pas une pratique bannie sous une république prétendument moralisée. Pourront en témoigner Richard Ferrand, et d’autres avant lui. Mais parmi les affaires qui commencent à éclore, seul l’humour noir du président choque vraiment. Propos tenu en off, les phrases au sujet des comoriens sont reprises partout, alors que ce trait d’esprit n’est en rien condamnable au vu du contexte. (Dans un discours, il en aurait été autrement). Comme toujours, les polémiques sont chassées par la porte et reviennent par la fenêtre.

 

Mélenchon au pilori.

Presque persuadé que le Mélenchon Bashing sera au programme des JO de Paris (je m’avance un peu) tant il est devenu sport national, je ne pouvais pas l’ignorer délibérément. Non pas pour défendre mon ex-candidat, mais pour défendre la nuance et la raison.  

Il est vrai que le principal défaut de Jean Luc Mélenchon reste sa capacité à monter sur ses grands chevaux, devenant bien trop grandiloquent au risque d’en froisser certains. Mais il est temps d’arrêter les mauvais procès. L’affaire Rémi Fraisse avait défrayée la chronique il y a des années de cela, et j’ai souvent pensée qu’au vue des zones d’ombres persistants avec les années, il était peu aisé de se prononcer sur de tels faits. Les qualificatifs adressés à monsieur Cazeneuve (insupportable depuis la présidentielle) étaient à ce sujet disproportionnés, mais pas condamnables dans le fond, surtout au vu du contexte (Meeting enflammé). En effet, la grenade qui a servi n’aurait pas dû être en service pour des raisons de sécurité. Si le ministère de l’intérieur de monsieur Cazeneuve en avait tenu compte, il en aurait été autrement. Qu’il ait commandité un assassinat reste litigieux, mais les décisions du ministère et ce qui en relève, dont l’usage de cette grenade, sont sous la responsabilité du ministre, qui n’a pas à se contenter de prendre les lauriers en cas de réussite.

Ce même Cazeneuve, après l’annonce innocente d’un procès pour diffamation, prouve par la suite qu’il est un fin connaisseur en la matière, surtout vis-à-vis de Mélenchon. S’associant honteusement à Jaurès, il ne peut s’empêcher de condamner une nouvelle fois le non-soutien de son adversaire à monsieur Macron avant le second tour.

Ce refus insoumis de tourner la veste en aura égaré plus d’un, principalement au sein de l’émission On n’est pas couché, qui chaque semaine trouve un moyen d’enfoncer le clou au sujet du « monsieur aigri » de la présidentielle.

Enfin, histoire de rajouter une brique au mur du ridicule, Patrick Menucci vexé comme un pou par la candidature de monsieur Mélenchon, choisit de l’attaquer sur des termes pourtant pas polémiques. Décidemment, il faudrait être sourd pour ne pas comprendre la colère de l’ancien candidat.

 

Kadyrov le tyran, Trump l’inconscient

Le cas de la Tchétchénie est extrêmement compliqué à aborder. Véritable zone à conflit depuis des années (c’est un euphémisme), il s’agit là d’un voisin encombrant pour la Russie. Russie qui crut bon de mettre à la tête du pays Ramzan Kadyrov, espérant sans doute contrôler l’une des deux franges islamistes majoritaires en Tchétchénie. Placer un tyran au pouvoir n’a rien d’unique, il s’agit là d’une action très courante hélas. Mais étant donné le conservatisme religieux qui entoure ce pays, composer avec Kadyrov était peut-être une nécessité. Est-ce un prétexte pour ignorer ses exactions ? Non, bien évidemment.

Si les faits sont avérés (parce que dans ces zones-là, on ne peut être sûr ni de l’ampleur, ni de la véracité des faits avancés), ils sont profondément condamnables. Pour rappel, la discrimination violente envers des personnes en raison de leur sexualité est absolument écœurante. Dans les branches extrémistes des religions, il s’agit d’un comportement malheureusement habituel, mais lorsque cela arrive à hauteur d’un pays, c’est déjà moins courant. Le despotisme de Kadyrov n’est plus à démontrer, mais toute la lumière doit être faite sur cette affaire, quitte à sanctionner sévèrement pour s’assurer de la fin de cette barbarie. Quant à Vladimir Poutine, bien naïf celui qui croit qu’il a les moyens de faire pression sur un islamiste lorsqu’il est à la tête d’un voisin peu apprécié, et ultrareligieux de surcroît.

 

Dans une moindre mesure, je profite de ce paragraphe sur la cruauté d’un homme pour évoquer l’inconscience d’un autre. Trump est hélas un cliché de l’américain moyen, individualiste jusqu’au bout et peu concerné par le sort de la planète. Serait-ce le fruit d’une éducation en deçà des capacités intellectuelles humaines, ou simplement celui d’un manque d’empathie flagrant, mais toujours est-il que son retrait de la COP21 (conférence aussi symbolique que peu utile) relève de la bêtise la plus crasse. Cet accord n’avait rien d’extraordinaire, je l’ai toujours dit, mais le quitter alors que son pays est un des plus mauvais élèves dans le domaine écologique, c’est une provocation qui ne peut rester impunie.

 

La lassitude de l’analyse quotidienne

Pour finir cette revue de l’actualité, je n’ai pas d’autre choix que d’évoquer les attentats, nombreux ces derniers temps. C’est terrible, mais le sentiment que je ressens se rapproche de ma réaction lors des explosions hebdomadaires en Irak ou en Afghanistan.  Je finis par m’en lasser. Les discours inconscients de certains qui nous demande de nous habituer à cela n’ont aucun effet sur moi, mais le fait que ce soit toujours et encore la même situation finit par agir sur les gens. Il y a encore des victimes, il y a encore des terroristes, et il y a encore des gens pour récupérer cela de manière indélicate (Nadine Morano par exemple, experte en la matière). Il devient urgent d’agir, parce qu’en dehors des actions d’apparences qui consistent à vanter les mérites d’un état d’urgence bien peu efficace chez nous, ou à défendre le modèle communautariste anglo-saxon chez nos voisins, rien n’est vraiment fait pour agir à la racine de ce mal. Pour qu’une personne en vienne à tuer des compatriotes (les terroristes venus avec les vagues migratoires demeurant minoritaires, n’en déplaise à l’extrême-droite), il faut bien qu’un processus psychologique se mette en place. Pourquoi personne n’axe-t-il pas déjà ne serait-ce que la moitié de sa politique antiterroriste là-dessus ? Est-ce si compliqué de développer une unité assez forte au sein d’un pays pour qu’aucun citoyen n’en veuille à la terre entière ? Il ne s’agit pas de vanter un communisme aux bienfaits illusoires, mais simplement de prôner l’unité nationale, unité mise à mal par les communautarismes qui se développent de chaque côté de la manche, par exemple.

Bref, condoléances aux familles des victimes, mais je prie naïvement pour que ce soit la dernière fois, comme à chaque fois.

Avis d’actualité : #4, Syrie, une attaque téléphonée

 

Et c’est le retour en force de Bachar le boucher dans les média. Bravo, la guerre mondiale s’était éloignée des perspectives futures, il fallait bien s’arranger pour qu’elle revienne.

Les ficelles sont grosses, et si la barbarie de l’acte est indéniable et forcément condamnable, tout ce qu’il y a derrière mériterait plusieurs éclaircissements…Je serais court, mais très en colère.

 

Bachar encore coupable ?

Tout le monde le sait depuis des mois, il y a les gentils rebelles et le vilain Assad, les uns ne mentant jamais et l’autre incarnant le stéréotype du mythomane. Mais cette vision manichéenne est dangereuse, et loin d’être vraie. Quand on voit le cynisme de certains groupes capables de s’installer dans ou à côté des hôpitaux pour pouvoir ensuite se plaindre du bombardement d’une zone prétendument médicalisée, on est en mesure de de se poser des questions sur ce drame chimique.  

Alors, que s’est-il passé réellement ? Je n’y étais pas, mais aucune source des média traditionnels n’allèguent la version du bombardement gouvernemental, exceptées je suppose les casques blancs de George Soros…Toutes confirment l’usage de gaz neurotoxiques cependant, et on ne saurait le nier.

Restent les rapports officiels et les démentis de l’état syrien et des russes. Doit-on les croire ? Eh bien pourquoi pas. Il faut savoir qu’en 2013, une attaque de la même ampleur avait été imputée à Al-Assad, alors que même des rapports du MIT  avaient reconnus la responsabilité de rebelles islamistes (les modérés vous savez). De même, les armes chimiques ayant toutes été retirées par les organisations internationales, comment le gouvernement aurait pu se fournir discrètement ? (Alors qu’en face, les rebelles en lien avec les trafics pouvaient avoir accès très facilement à cet arsenal.) Il faut rappeler que Daesh s’est toujours vanté d’avoir les capacités de frapper des cibles chimiquement.

Ce qui me semble être la réalité des choses, c’est la thèse d’un bombardement syrien sur un dépôt d’armes chimiques. Au passage, certains témoignages syriens affirment aussi que la zone était inhabitée ; à prendre avec des pincettes, mais c’est assez troublant si c’est avéré.  

Enfin, je me demande quelle est la probabilité qu’un gouvernement en position de force puisse commettre ce genre d’actes sur sa population, alors qu’au terme de l’échéance belliqueuse, des élections pourraient avoir lieu. Ce serait une action insensée, et quand on occupe la position qu’occupe Bachar, on ne peut se permettre les actions insensées.

 

Le retour du tire-larme

C’est triste à dire, mais la barbarie en temps de guerre a toujours eu lieu, et elle me laisse (comme beaucoup d’autres) assez impassible ; c’est presque une fatalité de nos jours, l’être humain n’arrive pas à se comporter moralement en temps normal, alors imaginez en temps de guerre. Evidemment, je n’ose imaginer les dégâts psychiques sur les proches des victimes. On ne peut pas se mettre à leur place.

Néanmoins, j’ai beaucoup plus été choqué par la couverture de libération et l’instrumentalisation des cadavres d’enfants décédés. Comment peut-on tolérer d’exposer des corps sans aucune décence, pour illustrer un message purement subjectif (mettant en cause Al-Assad sans aucune conclusion d’enquête) ? C’est terriblement immoral, et c’est simplement écœurant. Libération voulait faire pleurer dans les chaumières, c’est évident. Mais personne n’avait besoin d’attendre un magazine pour savoir que la guerre est sans limites.

De même, l’usage de ces photos aux nations-unis est d’un cynisme sans limite. Il s’agit clairement de propagande, puisque rien n’est avéré actuellement, et celle-ci se permet de transformer des décès en argument à leur avantage. On se croirait revenu au temps de la guerre d’Irak.

 

Si vis pacem, para bellum ?

Réaction des américains : bombardement de missiles sur une base aérienne syrienne. Bien joué ; moi qui espérait la fin de l’interventionnisme américain…

Le Moyen-Orient, comme l’Ukraine d’ailleurs, est en passe d’entrer dans une escalade guerrière absurde et très dangereuse. Les tensions entre américains et russes sont toujours présentes, gageons par ailleurs que les tanks américains aux frontières de l’Europe de l’Est aideront les russes à pacifier leurs relations…

A l’heure où plusieurs candidats plaident pour une Europe de la défense, où certains occidentaux rêvent de transformer la Syrie en Libye pour leurs intérêts, où le manichéisme fait loi, la tentation de la guerre se fait sentir, et cela n’augure rien de bon.

Comme je l’ai toujours dit, la déstabilisation occidentale du Moyen-Orient, appuyée par une menace islamiste toujours présente, justifie malheureusement la présence de gouvernements autoritaires… Quel irakien aujourd’hui ne regrette pas la paix sous l’ère Saddam Hussein ? Quel libyen ne regrette pas la paix sous l’ère Kadhafi ? Nous avions affaire à des pays civilisés, voilà que l’on assiste à un recul du développement de tous ces pays, voyant leur potentiel coulé par quelques sombres intérêts. Nous ne pouvons nous permettre d’apporter la « démocratie » à coup de faits journalistiques subjectifs et de volontés belliqueuses manichéennes.

 

Bref, sachant qu'en plus, Mossoul et le Yémen tout entier passe encore et toujours à la trappe en dépit de la barbarie qu’on pourrait aussi y trouver, je trouve indigne et irresponsable la tournure qu’ont prise les évènements en Syrie ces derniers jours.  

 

 

 

 

 

Avis d’actualité : #3, Macron en marche vers la transparence ?

 

Comme promis dans mon analyse de programme, voici un petit retour sur Emmanuel Macron, en espérant que ce soit la dernière fois que je parle de lui dans ces billets. Qu’en pensez d’une manière générale ? Qui le finance ? Où sont rangées ses casseroles à lui ? Tant de questions qui méritent des réponses ; et je tenterai de les donner.

 

Qui est-il ?

Une question bien étrange vous pensez ? Pourtant, elle mérite un éclaircissement important.

Une couverture de Libération ressassait récemment la théorie du vote utile, en affirmant que les électeurs de gauche faisaient face à un dilemme : voter un candidat de gauche radical (Mélenchon ou Hamon) ou choisir celui qui aurait la chance de battre madame Le Pen, à savoir monsieur Macron. Pour moi, la question ne se pose pas. Tant qu’un candidat obtient moins de 26% à mon étude de programme, il y a peu de chance que je vote pour lui face à Marine Le Pen. Eventuellement François Asselineau, mais ça reste une exception. Le vote utile est une vaste blague, ce n’est pas le sujet, mais il nous mène à la première question : Où situer Macron sur l’échiquier ?

Une légende affirme qu’il ne serait ni à gauche, ni à droite. Mais c’est faux ; le seul moyen de ne pas être situé sur l’échiquier, c’est d’être une éponge qui s’imprègne  de toutes les idées politiques, ou alors d’être une enveloppe dénuée de toute prise de décision politique. Est-ce le cas de « notre ami » ? En apparence, oui ; une éponge sans doute charismatique, mais une éponge quand même. Mais ce serait négliger l’ombre du néolibéralisme qui plane sur lui, et qu’il aurait bien du mal à cacher. Certes, côté questions de société, il est ouvert, et on serait tenté de le mettre à gauche ; mais par ses idées économiques, il est de droite. C’est pourquoi Macron est de centre-droit, tout simplement.

Qui est-il nécessite aussi un éclaircissement sur son parcours professionnel, une piqure de rappel. Macron a d’abord été inspecteur des finances, puis a travaillé chez Rothschild. Mais avant d’affirmer qu’il n’était que banquier, je préfère être honnête : assistant gérant chez Rothschild, ce n’est pas que Banquier. C’est banquier, avec des revenus astronomiques et un carnet d’adresse conséquents en plus.

Conclusion : Nous avons affaire à un ex-cadre de Rothschild portant un projet néo libéral de centre-droit.

 

Par qui est-il soutenu ?

Vous ne vous êtes jamais demandé pourquoi les média en parlaient autant ?

Monsieur Macron a beaucoup d’amis, et certaines amitiés sont fort utiles en campagne présidentielle. Si Du côté de Pierre Gattaz, le soutien n’est pas assuré (manque de garantie, il semblerait), le monde de l’entreprise est cependant bien représenté. On comptera ainsi le fondateur d’Axa et de l’institut Montaigne Claude Bébéar, de même que le directeur de ce même institut, Laurent Bigorgne. Cet institut libéral, ce « think thank » comme on dit dans les media, saura sans aucun doute guider monsieur Macron dans ses décisions économiques, étant donné qu’en Marche a été hébergé dans leurs locaux... A noter que Macron et Bigorgne ont tous deux été invités à Bilderberg. Un autre Think Thank que j’ai déjà évoqué, Terra Nova, compterait aussi parmi les contacts d’Emmanuel, si l’on se fie à l’amitié liant son directeur (Thierry Pech) avec le candidat.

Cette énumération ne répond cependant toujours pas à la question de départ ; c’est là qu’entre en jeux plusieurs multimillionnaires. Xavier Niel, propriétaire de Free (Et ancien administrateur de réseau voltaire pour l’anecdote), Pierre Bergé (proche de Terra Nova) et Mathieu Pigasse (Proche de Dominique Strauss-Kahn) sont tous trois copropriétaires du groupe Le Monde et du Nouvel Obs. Qui soutiennent-ils plus ou moins officiellement ? Emmanuel Macron. A cette occasion, on pourra remettre en cause l’objectivité du Decodex du Monde, surtout concernant les critiques envers Macron (monsieur Olivier Berruyer, auteur d’une enquête que j’ai consulté pour cet article, en a fait les frais). On pourra ensuite évoquer Patrick Drahi. Cet homme d’affaires, passé maitre dans l’art de magouiller avec l’argent et les rachats d’entreprises, est propriétaire (actionnaire, c’est pareil) d’Altice, dont dépendent SFR, Libération, BfmTv, RMC et l’Express.  Autre caractéristique : c’est un soutien de Macron. Pour finir avec Altice, on rappellera que Bernard Mourad, patron d’Altice media groupe, a quitté son poste pour la campagne d’En marche. Enfin, il semblerait que Bolloré fasse aussi parti de cette fine équipe. (Possesseur de Vivendi, Canal+, …)

Toujours dans les soutiens, on notera ceux (voir l’engagement) des multimillionnaires Françoise Holder et Bernard Arnaud. (Eventuellement Alexandre Bompart, mais il s’agit là de rumeurs). Et dans cette veine, on mentionnera aussi le soutien d’Alain Minc, économiste et président de la SANEF, société d’autoroute, et celui de Jacques Attali, qu’on ne présentera plus.

Conclusion : monsieur Macron a des contacts nombreux dans les média et dans les entreprises, ce qui soulève un problème important : celui des conflits d’intérêts…

Macronéconomie

Agit-il vraiment dans l’intérêt du pays ?

Lorsqu’on brigue un mandat présidentiel, il est assez logique d’avoir un certain égo. Néanmoins, celui-ci ne doit pas éclipser la lutte pour servir les intérêts du pays. Monsieur Macron peut-il prétendre agir dans ce sens ? Visiblement, la moralisation de la vie politique ne s‘applique qu’aux autres…

Par où commencer du coup ? Je serais tenté d’aborder de plein fouet la question des autoroutes. L’une des erreurs économiques les plus honteuses de cette république aura sans doute été de privatiser les autoroutes. Immoral et scandaleux, cette décision trouve écho à chaque renouvellement de contrat, comme celui qui a eu lieu sous la houlette de monsieur Macron. Parmi les sociétés d’autoroute, on retiendra Vinci et Sanef, toutes deux possédées par des amis plus ou moins proches de Macron. La teneur du contrat n’est hélas pas connue, mais il est évident que le soutien de ces industriels pour sa campagne n’est pas désintéressé.

Autre bien public, autre privatisation : voici venir l’affaire Toulouse Blagnac, un aéroport bradé à des intérêts étrangers, avec comme acteur de cette mascarade, un certain Emmanuel M. Officiellement, il n’y a jamais eu privatisation, mais les faits démontrent le contraire, d’autant plus que les principaux actionnaires (et officieusement dirigeants) de cet aéroport se sont servis allègrement dans les caisses.

Enfin, dernier exemple dans le volet privatisation/ rachats, Alstom. La branche énergie de cette entreprise qui faisait notre fierté a été vendue à General Electric à cause de Macron. Arnaud Montebourg s’y était opposé avec un décret, mais dès le remaniement, le nouveau ministre de l’économie s’était empressé de vendre pour satisfaire l’oligarchie. Une vente qui causa une grande perte à la France, et qui entraina à la fois des gains importants pour la direction d’Alstom et des licenciements pour des centaines d’employés de la firme.

Pour conclure cette partie, on pourra penser à une énième situation de conflit d’intérêt, la présence de Jean Jacques Mourad au sein de la campagne de Macron. En plus d’être le frère d’un certain Bernard cité plus haut, il est surtout un employé bien placé chez les laboratoires Servier (Si, vous savez, le Médiator…). Sachant qu’il occupait jusqu’à sa démission (pour une fois, il y a eu des résultats) la fonction de conseiller santé pour la campagne, cela démontre encore une fois que les amitiés et contacts de monsieur Macron sont pour lui un atout assez particulier au regard des intérêts du pays.

Conclusion : en plus des conflits d’intérêts déjà mentionnés précédemment, il est évident que sa passion pour les privatisations et la braderie de fleurons nationaux à l’étranger font de lui un candidat peu soucieux de l’avenir de la Nation.

 

Est-il concerné par des scandales financiers, lui aussi ?

              Fillon puis Le Pen ont démontré avec succès que la malhonnêteté est loin d’être éradiquée au sein de la classe politique. Une apparition alors dans les média : Saint Emmanuel aux mains immaculées…Lui au moins n’a rien fait de mal. Vous pensez ? Les affaires le concernant sont nombreuses, sans doute trop pour que les grands média s’y intéressent. Quand le docteur Macron plaide en faveur de la lutte contre la corruption, Mister Emmanuel incarne le cliché du politicien corrompu et magouilleur. Il aime l’argent et ne s’en cache pas, mais ce n’est pas pour autant qu’il se montre transparent sur la question.

Pour ce paragraphe, je ne cache pas que ma principale source aura été l’enquête d’Olivier Berruyer, comme précisé dans la seconde partie. Afin d’éviter la paraphrase, je vais récapituler pour faire simple.

Tout d’abord, Macron s’est considérablement enrichi avec son passage chez Rothschild. Sur quelques années, le voilà à toucher le gros lot avec plus de 2 millions de gain en tant qu’associé-gérant pour la plus grosse part ; ce qui fit de lui un millionnaire précoce au regard de sa carrière ; une carrière plus fructueuse que certains patrons de grands groupes si on compare en terme d’années. Ce que devinrent ces millions, nul ne le sut. Sous-estimant pendant un temps son patrimoine (d’où sa défense d’un droit à l’erreur dans son programme je suppose), Macron présente actuellement des comptes étonnement vides. Sur trois ans, l’ancien ministre aurait donc dépensé un smic par jour…Si on entre dans le domaine des suppositions, on pourra affirmer que Macron pratique simplement l’optimisation, voir l’exil fiscal. Une autre solution consisterait à affirmer que tous ses millions sont passés dans la maison de sa femme. En effet, Emmanuel n’a plus son appartement (vendu à un prix inférieur au prix d’achat, ce qui laisse ici aussi penser à une combine), n’a presque plus de biens…Bref, ses explications sont confuses et peu précises. Il n’empêche que plus de 2 millions d’euro sont toujours dans la nature, et l’enquête ouverte suite à la demande d’Anticor n’aura rien changé.

Si on continue dans l’enquête fort utile de monsieur Berruyer, on pourra insister sur les affaires douteuses entourant cet appartement, pour lequel les sommes engagées ont été astronomiques au regard de ses revenus d’alors.

Si on quitte ce domaine et que l’on approche de celui des soupçons émis ici et là, on pourra trouver d’autres éléments à charge contre Macron, des éléments sur lesquels il est impossible de se prononcer avec certitude. Pêle-mêle, Emmanuel M. est soupçonné de s’être fortement enrichi lors du rachat de Pfizer par Nestlé, la commission touchée par Rothschild alors qu’il y était s’élevant à de très hauts niveaux ; il est soupçonné d’avoir bénéficié d’avantages en usant de son pouvoir élyséen pour favoriser divers entreprises lors de rachats (on pensera aux exemples précédents par exemple), ce qui constituerait un délit de corruption ; on l’accuse aussi d’avoir été rémunéré à la fois par Rothschild et à la fois par l’Elysée au début de sa carrière dans les sphères du pouvoir. Enfin, je ne reviendrai pas sur un membre de sa campagne rémunéré par le Parlement et sur l’affaire à Las Vegas, médiatisée pendant quelques jours.

Emmanuel Macron est loin d’être honnête, et mes accusations (sans fondements sûrs et certains) ne sont pas dénuées de clairvoyance ; s’il s’agissait que d’une mauvaise gestion d’argent, cela remettrait cependant en cause sa capacité à gérer un pays entier…

Les démentis et affirmations de son entourage quant au brouillard entourant ces questionnements sont et ont été largement insuffisants bien entendus ; dire « ce n’est pas vrai » ne suffit pas à dédouaner un candidat, au même titrer qu’une absence de preuves n’équivaut pas à une preuve d’absence.

Conclusion : derrière son sourire se cache un homme visiblement très astucieux, assez pour le laver de tout soupçon. Pourtant, que ce soit la gestion obscure de son patrimoine ou les conditions floues de certaines tractations, il parait clair qu’il n’est pas de côté des politiciens les plus honnêtes.

 

Faudrait-il voter pour lui ?

Non, ni au premier ni au second. Mais vous faites ce que vous voulez, ça n'engage que moi...

 

 

 

 

 

 

 

 

Avis d’actualité : #2, Parti socialiste ou parti sénile ?

 

Dès les premiers mois du mandat de François Hollande, on savait que le Parti socialiste, déjà bien malade avec sa conversion au social-libéralisme, allait subir de grands changements. 

Aujourd’hui, il est au bord de l’implosion, car la voiture veut aller à droite, mais le chauffeur à gauche…

 

Un mépris de la réalité

Je n’étais pas encore né que Mitterrand trahissait déjà l’idéal de gauche en passant au néolibéralisme, avec notamment une vague de privatisation fort déplorable. Certains diront que le libéralisme a toujours été de gauche, mais si c’est encore le cas pour le libéralisme sociétal (parfois presque libertarisme) le libéralisme économique n’a selon moi jamais concerné ce qui pourrait s’apparenter à une idéologie de gauche. J’y reviendrais dans mon analyse actualisée de l’échiquier politique.

Avec l’arrivée de François Hollande au pouvoir, beaucoup espéraient qu’il y ait enfin une politique de gauche, une vraie. Hélas, c’était sans compter la faiblesse du premier gouvernement, qui laissa vite place aux gouvernements Valls, incarnant la gauche « moderne » dans toute sa splendeur. Au sein de l’exécutif et dans le parlement, seuls les frondeurs au PS tentaient mollement de faire revenir une vraie pensée de gauche au sein de ce parti censé être l’un des deux majeurs du pays.

Opérant ainsi un fantastique revirement politique, le PS, désormais explicitement rattaché à l’oligarchie pour ceux qui en doutaient avant, met en œuvre une politique économique sans originalité, guidée par l’UE et la pensée néolibérale. Mais le peuple français, du moins ceux dont le cœur penche réellement à gauche, ne veut pas de cette politique. Peu importes, l’aile Valls du PS continue.

Nous voici désormais aux primaires du Parti socialiste. Convaincus que leur pensée social-libéral séduit, le parti fait tout pour que Hollande, puis Valls, l’emporte ; ou du moins, considèrent que la victoire est déjà là pour eux. Ecartant au préalable quelques candidats (Faudot, Filoche, …) et intégrant l’ovni Benhamias pour discréditer tous les candidats peu connus, les voici sûr d’eux et impatient d’affronter Marine le Pen au second tour de la présidentielle. Hors, Hamon sort finalement vainqueur. Représentant l’aile gauche du PS (voir partie II) est donc candidat à la présidentielle ; le PS semble retrouver ses lettres de noblesse.

Comme les règles de la primaire l’indiquaient, les autres candidats devaient se mettre derrière celui qui aurait été choisi.  Cela valait pour Hamon, Montebourg, mais aussi Valls et De Rugy.

 

Et pourtant, De Rugy rejoint Macron, sacrifiant son honneur politique pour prouver qu’il n’avait pas compris ce qu’était la gauche. Et voilà qu’une partie du PS se met à critiquer benoit Hamon. Est-ce ainsi que l’on soutient son candidat ? Jean-Marie Le Guen déplorait ainsi la manifestation d’une gauche « radicalisée » quand Valls critiquait l’attitude « écolo-gauchiste » de Benoit Hamon, regrettant que ses actions à lui aient été oubliées. Bref, l’aile droite du PS n’a rien compris à la gauche, et persiste dans sa bulle, persuadés que seul le pseudo socialisme –réformisme pourra incarner la gauche et mener le pays.

 

Une négation de la reconfiguration du paysage politique

La frange Valls du parti socialiste ne comprend donc pas ce qu’est la gauche, mais les frondeurs du Ps, eux, ne comprennent pas qu’il serait temps de quitter un bateau depuis trop longtemps à la dérive.

Ce problème de compréhension s’est posé dès l’usage du 49.3 par un gouvernement en perte de vitesse. Une motion de censure aurait pu tout faire basculer, entrainant la fin du mandat en plein chaos politique. Mais les frondeurs du PS n’en ont pas voulu, préférant avouer leur impuissance. Il faut dire qu’à ce moment, Bruno le Roux exhortait tous les députés de rentrer dans le rang sous peine d’exclusion.

La seconde erreur d’appréciation eu lieu pendant la primaire PS. En effet, quand on réfléchit bien, cette primaire ne pouvait être vouée qu’à l’échec : comment voulez-vous rassembler deux politiques opposées en une élection, au prétexte qu’une illusoire cohésion naitrait derrière un unique leader ? A ce moment, puisque la partie droitière du Ps était persuadée de représenter le PS dans son intégralité, les frondeurs auraient dû déjà réfléchir à une alliance de la vraie gauche ; mais j’y reviens.

Le troisième évènement décisif pour les socialistes qui tentaient de ramener le PS à gauche aura été le CETA. Tous ont voté contre, mais le Parti socialiste entier s’est abstenu quant à la tenue d’un référendum, au prétexte que c’était un compromis satisfaisant pour l’entièreté du parti. Là encore, on assiste à un aveu d’impuissance ; devant composer avec tout et son contraire, les voilà à choisir l’inefficacité et la paralysie.

 

Ce qui nous amène à aujourd’hui. Un débat s’est élevé, sans doute au détriment des idées de fond, pour savoir qui pourrait représenter la gauche aux élections. Une question que l’on pourrait se poser si nos deux principaux candidats de gauche n’étaient pas Mélenchon et Hamon. Je ne compte pas m’éterniser dessus, mais pour faire simple, l’un a un programme longuement réfléchi depuis un an, l’autre est une personnalité désignée pour représenter un parti, disposant d’un programme récent, tronqué après la primaire, et fortement inspiré de celui de Mélenchon (mon côté méfiant me pousserait à suivre l’avis de N. Polony, qui considère qu’Hamon n’est là que pour porter préjudice à la France Insoumise).

Lorsque l’on regarde ses informations, on peut en conclure que la logique mettrait Jean Luc Mélenchon en avant, fort de sa campagne dense et efficace (regard subjectif évidemment). Néanmoins, d’autres estiment que la Primaire, qui rappelons-le n’est pas représentative de quoique ce soit, confère à Benoit Hamon le droit de présenter seul un projet pour la gauche.

Une question aurait dû se poser depuis bien longtemps : Pourquoi la frange gauche du PS ne rejoint-elle pas la France Insoumise ?  

 

Assumer ses convictions

Au sein d’un parti, il est possible qu’il y ait des différends. C’est même une évidence. Mais lorsque ces différents sont importants au point qu’un des camps basculent dans l’opposition, il est temps de se demander si le parti ne devrait pas scinder en deux.

Lorsque Jean Pierre Chevènement, déçu du Mitterrandisme, décida de quitter le PS pour former le MRC, une bonne décision fut prise ce jour-là. Lorsque la ligne économique est variée au point où l’on se demande si le parti est de gauche ou de droite, il semble évident qu’un schisme doit arriver. Alors pourquoi Hamon n’a-t-il pas le courage d’assumer ses positions ? Puisque le Parti socialiste semble décider à rester dans cette frange droitière de la gauche (ce qui est un bel oxymore au passage), aux vrais socialistes de rejoindre la France Insoumise, et à EELV de faire de même d’ailleurs.

En effet, si la question de l’Europe pose problème entre les deux candidats, ils sont à peu près d’accord sur le reste. Et la question européenne sera de toute manière traitée par référendum, donc hors du mouvement.

Les moins « radicaux » (j’aurai tendance à appeler ça les plus indécis) pourraient s’y retrouver de toute manière, puisque les idées de fond sont partagées. Et dans un monde où la France se fait marcher sur les pieds, il faut de toute manière beaucoup d’obstination et de persévérance, donc la question d’une gauche radicale ou pas ne se pose pas.

 

Aujourd’hui, l’échiquier politique se renouvelle, et les vieux partis n’y survivront sans doute pas. La restructuration de l’espace politique sonne pourtant comme une évidence pour moi, que j’aborderai largement dans ma nouvelle perception de l’échiquier politique :

  • La frange droite du PS, Valls et autres apparatchiks, n’ont qu’à rejoindre Macron, qui de toute manière incarne assez bien la ligne social-libéral du PS actuel.
  • La frange gauche du PS rejoint la France Insoumise, en même temps qu’EELV.

On arriverait ainsi à une représentation honnête, avec une division du Ps entre gauche et centre-droit.

 

Bref, je ne suis pas du genre à m’attacher à des partis, préférant garder une certaine indépendance. Mais si ceux-ci doivent exister, il serait bon d’éviter une situation comme actuellement, où certains tentent de réanimer le cadavre du PS qui a fait son temps. Il serait donc temps de passer à autre chose. Le roi est mort, vive le roi ! disait-on à l’époque. Il paraitrait que la cinquième république est un régime à tendance monarchiste, peut-être que l’adage pourrait aussi y trouver sens de nos jours…

Avis d’actualité : #1, laïcité et religions

 

Mon principal point de désaccord avec la gauche semble être la notion de laïcité. Là-dessus, sans doute du fait de mes racines catholiques ou que sais-je encore, j’ai souvent une position plus nuancée, et plusieurs évènements récent m’ont suggéré de remettre le sujet sur la table. (On ne peut pas dire que j’ai été généreux en sujets sur la religion)

Autant le dire tout de suite, J’essayerai de parler du port du voile le moins possible ; j’ai rarement vu un thème divisant autant, donc je le limiterai à un des points évoqués.

A noter aussi que pour plus de clartés, je fais pour une fois appel à des parties titrées. Bref, voici donc un aperçu de mes positions sur le sujet :

 

L’exception du Concordat

Je l’ai souvent évoqué, je suis Alsacien, et ce depuis fort longtemps. Et comme tout alsacien (ou une bonne partie) je suis assez attaché au Concordat, qui depuis Napoléon détermine les rapports entre religion et état au sein de ma région et de la Moselle.

Ce concordat fait souvent l’objet de critiques, et parfois à raison : tout d’abord, il s’agit là d’une exception en France, qui instaure donc une certaine inégalité entre les citoyens ; ensuite, il s’agit clairement d’une dérogation au principe de laïcité. Dans les faits, les prêtres sont subventionnés par l’état, et il existe un enseignement de culture religieuse au sein des établissements. Enfin, nous avons deux jours fériés en plus. (Cela ne nous empêche pas d’être plus productifs et moins absents au travail au passage)

Bref, la proposition de Jean Luc Mélenchon de supprimer le Concordat m’a divisé sur le coup. Je savais qu’il n’escomptait pas supprimer les exceptions sociales d’Alsace-Moselle, contrairement à ce qui était répandu aveuglement par les média, mais l’idée que le Concordat soit supprimé me dérangeait. Pourtant, d’un point de vue légal, il devait l’être. Au nom de quoi devrions-nous avoir un régime différent des autres, alors que celui-ci ne reconnait pas une loi de la république ? Après réflexion, je reste donc partagé, mais considère que c’est de bon droit de supprimer cette exception. Personnellement, j’aurai étendu à toute la France la culture religieuse, qui permettrait sans doute de limiter les risques de méconnaissance de la religion qui conduisent au terrorisme et au fanatisme.

 

L’affaire d’un voile

Depuis longtemps opposé au port du voile (foulard excepté) principalement pour des raisons d’opposition au communautarisme, j’essaye depuis un an de ne plus en parler, afin d’éviter un conflit que je sais inévitable. Pourtant, je suis loin de pratiquer la langue de bois, mais c’est un compromis que j’ai tenté de respecter.

Hélas, l’actualité passe son temps à rappeler à quel point ce sujet divise. En ce mois de Février, c’est Marine le Pen qui rappelle cela. En voyage au Liban, elle refuse de porter le voile pour rencontrer le Grand Mufti. Et voilà qu’une part de la gauche se met à la critiquer pour ça ; à croire qu’il s’agirait d’un incident diplomatique. Si l’objectif était d’affirmer ses positions sur le sujet et de faire parler d’elle, c’est réussi. On oublie aussi que Michelle Obama s’était retrouvée dans la même situation sans qu’il y ait un tel scandale.

Loin de moi l’idée de la défendre sur de nombreux sujets, mais elle a eu ici raison (bien qu’elle connaissait les conditions encadrant la rencontre) de refuser. Ce vêtement, que plusieurs religions se sont appropriées en sombrant dans le matérialisme, n’a pas à être imposé à quelqu’un qui ne pratique pas la religion à laquelle il est associé. C’est une question d’honnêteté.

Tout ça pour dire que si la religion se veut rassembleuse, le voile a pour particularité de drôlement fracturer la société, tel un fer de lance du communautarisme.

 

Le projet absurde de Terra Nova

J’en viens maintenant à cette information, qui m’a poussé à écrire cet article : le projet totalement inconscient du lobby Terra Nova.

Motivé officiellement par un objectif d’égalité, cet ensemble de propositions prône la création d’un jour férié pour les juifs et un pour les musulmans, supprimant les lundis de Pâques et Pentecôte.

En dehors du fait que ces idées ne viennent même pas directement des milieux religieux (si ce n’est les frères musulmans), il s’agirait là d’une véritable dérogation au principe de laïcité (j’y reviendrai) et d’un motif suffisant pour à nouveau diviser les français. Anticléricaux virulents, fondamentalistes de tout bord, bienpensants (on m’a dit que c’était  un terme d’extrême-droite, à vous de trouver comment le remplacer) et citoyens lambda se verraient ainsi confrontés à une nouvelle polémique provoquée inutilement.

D’un point de vue technique, ces mesures seraient inapplicables : qui en profiterait ? Les principaux concernés ou tous les citoyens ?

Au regard des pratiques internationales, cela pourrait nous rapprocher des sociétés anglo-saxonnes fragmentées, où chaque religion pourrait imposer sa vision étriquée de la liberté de pensée.

Enfin, cela fera le lien avec le point suivant, ces deux jours fériés équivaudraient à reconnaitre explicitement les cultes juifs et musulmans.

 

Pratiques religieuses et pratiques culturelles

Sans doute née avec les polémiques au sujet des crèches, le débat sur les racines chrétiennes de la France persiste et se rappelle à nous avec le projet de Terra Nova.

En effet, il est courant d’affirmer que la France est un pays de racines chrétiennes, ce que je nuancerai en affirmant que parmi les nombreuses racines de la France, la chrétienté occupe une place de choix. C’est d’ailleurs en partant de ce principe que je considère que les crèches se contentent de faire référence aux origines chrétiennes de notre manière de célébrer Noël, et ne représentent pas un prosélytisme d’état. Il faut dire que la décision de retirer l’arche « Christkindelsmärik » (que l’on pourrait envisager comme marché du petit jésus) du marché de Noël de Strasbourg m’avait assez agacé.

Le rapport avec l’actualité, c’est que nos jours fériés en rapport avec des fêtes religieuses sont des éléments qui s’intègrent dans la tradition culturelle française ; ils sont donc intangibles (car sans danger pour personne contrairement à d’autres traditions) et ont toute leur place dans le cadre de la loi de 1905. Par conséquent, si l’Islam ou le judaïsme avaient acquis une influence assez importante pour avoir un impact sans précédent sur la culture française, on aurait pu envisager un jour férié (sans pour autant supprimer les autres). Mais bien que l’Islam et le judaïsme fassent parti du paysage français actuel, ils ne sont pas pour autant des racines culturelles du pays. Et vouloir leur accorder un jour férié n’est donc pas possible sous le régime de la loi de 1905.

 

Loi inadaptée et pratiques officielles litigieuses

Dernier point que j’aimerai aborder, la vieillesse de la loi de 1905 est sans doute un handicap pour la défense d’une laïcité lucide et républicaine. Elle a déjà fêté son siècle d’existence, et devrait pourtant s’appliquer à une situation loin d’être identique à celle de la troisième république. C’est tout simplement absurde. En 1905, pouvait-on imaginer le développement de communautarismes religieux divers au sein de notre république ? Avions-nous alors le recul nécessaire pour envisager tous les problèmes en lien avec la religion lorsqu’elle s’immisce dans la vie publique ? J’en doute fort. M’est avis qu’il serait temps de refonder une loi sur la laïcité, ancrée dans le 21ème siècle.

De même, si nos hommes politiques sont prompts à défendre cette loi, je les entends moins lorsqu’au sein de la classe politique, la religion se mêle aux pratiques. A croire qu’il n’y a que moi que le terme « chrétien-démocrate » dérange (alors que je me revendique sans problème de la chrétienté). Ou lorsque le Front National défend une laïcité à deux vitesses par exemple. Cette loi serait-elle donc si mal comprise ?

Enfin, comment ne pas oublier la présence de François Hollande en tant que chef d’état au diner du CRIF, qui demeure quand même une institution juive avant tout ? Là aussi, le principe de laïcité est à revoir. Je veux bien passer sur l’octroi de titres honorifiques à vocation religieuse (chanoine de Latran), mais pour autant, être présent à la réunion d’institutions juives, musulmanes, chrétiennes, bouddhistes ou même jediistes constitue pour moi une faute déontologique pour un chef d’état.

 

 

Bref, pour conclure, je dirais que chacun peut avoir sa définition de la laïcité, mais que certains principes sont difficilement remis en cause. Il ne faut pas occulter les racines chrétiennes de la France, mais pour autant, il n’est pas question que la religion se mêle de la vie politique, comme elle a pu le faire lors du mariage pour tous (autre triste épisode de division de la France) ou sur des questions comme l’avortement ou la liberté de pensée. Tout est donc question de nuance, et je ne saurai tolérer les excès ou de laïcité (sombrant dans l’anticléricalisme) ou de religion (sombrant dans le communautarisme). Il s’agit avant tout d’avoir une société unie, alors tâchons d’éviter les divisions inutiles.

 

 

Et ça continue encore et encore...

 

« Le changement c’est maintenant. » annonçait un jour un futur candidat à la présidentielle. Malheureusement, ce candidat disparut sans crier gare la veille de la prise de pouvoir.

A-t-on vu le changement ? Oui, écrit sur des bouts de papier. Et après cinq ans de dérives, où sommes-nous ? visiblement, le simple fait d’avoir évoqué le changement semble avoir entrainé une persistance dans l’erreur et la continuité dans l’incapacité politique. Ça continue encore et encore chantait Cabrel. Si seulement il avait pu se tromper ce jour-là.

 

Depuis les guerres mondiales, la propagande s’imposa peu à peu comme une arme cynique et lâche ; Aussi en tant de paix serions-nous en position de s’y opposer. Pourtant, les média continuent leur course à la malhonnêteté. On sort des phrases du contexte, on y développe des thèses soi-disant communément admises, et on fait la part belle au mépris en oubliant toute règle déontologique et toute diversité politique. Et derrière, un système qui en profite ; après tout, il faut que les gens soient endormis pour que la petite souris vienne chercher son butin.

On parle de libertés journalistiques, au même titre que l’ORTF était indépendante pendant ses belles années. Les média n’ont-ils pas retenu les leçons du passé ?

 

Toujours dans la partie médiatique, comment ne pas oublier nos amis les sondages ? Omniprésents depuis des années, ils en deviennent insupportables, essentiellement sur la manière dont ils sont tournés. Faire un sondage, je le sais, est quelque chose d’ardue. Mais visiblement, jouer avec les résultats ou influencer l’opinion publique est chose plus aisée.

Guidant les gens vers le bipartisme (ou tripartisme), les sondages restent une arme efficace pour vider le choix politique de tout son souffle démocratique. On joue les devins pour le deuxième tour en préparant les citoyens au vote utile, et on continue comme si de rien n’était.

Pourtant, les sondages ne brillent pas par leur fiabilité ; à moins qu’ils ne proviennent d’une dimension où Hillary Clinton est présidente des USA et où Nicolas Sarkozy et Manuel Valls se disputent le second tour de la présidentielle française. Peu fiables, manipulés, et pourtant référence politique et thermomètre pour le printemps à venir. Nombreux sont pourtant ceux qui souhaitaient la fin des sondages à l’approche des élections, comme avait pu le laisser entendre monsieur Alexandre Astier il y a quelques années.

 

Si on choisit de rester dans le domaine des élections présidentielles, on pourra trouver d’autres exemples à ces trous de mémoire politiques. Ainsi, la dictature de l’image fait son bout de chemin, dissimulant (avec beaucoup de difficultés) le vide qu’elle est censée remplacer. Emmanuel Macron, toujours autant populaire si on en croit ces sondages, devient ainsi le favori qu’était Juppé il y a quelques mois. Ses positions ? Aussi floues que possible, sauf pour le CETA où il s’est dit pour. Il aura enfin été honnête.

La popularité de Macron n’est pas qu’une légende hélas. Il faut dire qu’il fait vendre avec sa jeunesse et son discours d’apparence hors-parti. Mais pas avec son programme, puisqu’il n’en a point pour l’instant. Une seule certitude pour moi, difficile d’y voir un futur président capable de défendre les intérêts de la nation. Mais depuis tant de décennies de roublardises, comment des gens peuvent encore se faire abuser par les discours lissés et les apparences trompeuses ?

 

Parallèlement, les problèmes de vanité d’Emmanuel Macron trouvent écho chez la cécité des principaux leaders de gauche, si tenté qu’EELV soit considéré comme tel malgré sa transparence malheureuse.

Après les résultats de la primaire du Parti socialiste, remportée par un cadre du Ps plus qu’influencé par Jean-Luc Mélenchon (du moins c’est ce qu’il laisse transparaitre), une alliance entre partis dit de gauche (on effectuera au préalable une ablation de l’hémisphère droit du Parti socialiste) est envisagée.  Yannick Jadot, Benoit Hamon et Mélenchon seraient en effet capable de mobiliser un électorat assez important pour accéder au second tour. Mais qui pour représenter le mouvement ? A cette question, chacun se désigne ; en cela rien de surprenant. Mais la seule différence, c’est que le programme de la France insoumise est prêt depuis bien trop longtemps pour qu’il dût s’écarter devant monsieur Hamon. Bref, voilà que des bêtes querelles et la faiblesse des frondeurs du Ps deviennent un poids mort pour la gauche toute entière. Pour une fois que plusieurs forces politiques ont un programme similaire, elles devraient s’allier au lieu de jouer les aveugles ; mais la seule chose que l’on voit, c’est un remake de 2002 au second tour ; un remake auquel je refuse d’assister et de prendre part. Si au second tour, je pourrai voter Hamon à défaut de Mélenchon, je refuserai cependant de laisser la place à l’opportuniste Macron, à l’hypocrite Le Pen ou au profiteur Fillon. Et il en sera de même pour beaucoup de français. Encore une fois, les choses se répètent, comme si au même titre que l’économie, la politique connaissait une progression en cycle. Un cycle qui se rapproche de plus en plus d’un cercle vicieux.

 

Enfin, pour clore cet état des lieux en ce qui concernent la répétition des bêtises politiques, j’aimerai rappeler un fait : l’extrême-droite, qui semble beaucoup plus préoccuper les politiciens que la situation économique de la France, n’est pas une fatalité. C’est un avertissement. Un avertissement que nous sommes incapables d’écouter.

Hillary Clinton, en bon fantôme du social-libéralisme rétrograde, pensait bien faire en écartant l’honnête Bernie Sanders. La colère antisystème grandissante a poussé beaucoup de monde vers Trump, qui comme l’extrême droite en général, représente toujours à tort l’antisystème. Si Sanders avait été à la place de Clinton, les USA auraient un président beaucoup plus gérable actuellement.

En France, on se dirige vers la même situation et on ne s’en inquiète même pas. Il semble possible en effet que Macron se présente devant Marine le Pen au second tour, puisque la caste du système fait tout pour préparer le terrain, quitte à occulter ses liens douteux avec la finance. Et Macron face à Le Pen, c’est un risque que beaucoup n’aimeraient pas avoir à prendre. Dans ce cas précis, la chute du jeune premier semble tout à fait envisageable. Et comme pour Trump, on râlera pendant trois mois sur la « démocratie », on fera tout pour faire annuler l’élection, et on jettera à nouveau les raisons de la montée du Fn aux oubliettes. Et c’est reparti pour un tour. (Je ferais sans doute une courte uchronie sur la potentielle victoire de Marine Le Pen) 

 

De même, toujours dans le rapport entre bêtise et montée de l’extrême droite, on pourra toucher deux mots de la ratification du CETA par le parlement européen, au mépris de toute règle démocratique, si tenté que l’UE considère encore qu’elle dût en appliquer un jour. Cet accord a une portée provisoire, ce qui entraine son application peu importe l’avis des pays concernés, et ce jusqu’à la décision de chacun. Peut-être qu’un référendum aura lieu, ou peut-être que le parlement devra se prononcer sur sa ratification par la France. Mais les citoyens, majoritairement opposés à cela, n’auront sans doute pas leur mot à dire.

Et on arrive toujours au même problème : le mépris envers le peuple entraine toujours la haine à l’égard de certaines élites, une haine instrumentalisée par l’extrême droite, qui la généralise au point de créer des électeurs repliés sur eux-mêmes. Si  le peuple était plus écouté lorsqu’il en va de son intérêt, peut-être que l’on sortira enfin de ce cercle vicieux, qui consiste à persister dans le même système et dans la même façon de penser pour faire face à l’extrême droite qui n’a pas grand-chose à envier à ce système qu’elle prétend combattre.

 

 

Comme le dit la citation latine, l’erreur est humaine, mais la persévérance est diabolique. Si par persévérance, on entend ici persévérance dans l’erreur, alors je crois que notre oligarchie revêt un caractère démoniaque par moment. Elle prend plaisir à toujours suivre le même chemin, droit dans ses bottes, quand bien même la remise en cause de son fonctionnement est assez importante pour se dire que, peut-être, « il serait temps de changer ». L’Histoire se répète, c’est d’ailleurs pour cela aussi que son enseignement est essentiel, mais visiblement, beaucoup ont oublié cet aspect-là. Encore une fois, les dangers tels que le terrorisme ou la montée d’une extrême droite que l’on pourra assimiler à une coquille vide mais épineuse sont symptomatiques des dérives de l’oligarchie, mais cette dernière ne voit rien venir, ou laisse l’eau couler sous les ponts pour se bâtir toujours plus forte sur le malheur d’autrui.

 

Le changement fait peur. Il devrait au contraire apporter l’espoir.

Russia...

 

Décidemment, la guerre froide semble ne jamais vouloir se finir. Alors qu’il est plus qu’urgent de pacifier les relations internationales entre tous les pays, voilà que nos alliés américains cherchent encore et toujours un moyen de guerroyer officieusement avec la Russie de Vladimir Poutine.

 

Histoire de mettre les choses au point, oui, Poutine fait parfois preuve d’autoritarisme pour gérer son pays. La part conservatrice de la société russe détint parfois sur lui, et il fait tout pour se maintenir au pouvoir depuis les années 2000.

Mais, de quel droit pouvons-nous juger la gouvernance de Poutine ? Sommes-nous si parfaits pour pouvoir décider s’il a le droit de gouverner ou pas ?

Difficile de dire quand tout a commencé. Il est néanmoins plus dur encore de voir quand ces ineptes conflits vont se finir. Pour accélérer les choses, je souhaitais donc faire une mise au point, sur ces histoires aussi mal traitées par la droite et la gauche.

 

 D’abord, j’ai constaté qu’il était d’usage de considérer toutes sources médiatiques russes comme indignes de confiance. Elles ne seraient là que pour conforter la Russie dans ses positions. Ainsi, parmi les sources traitant de la guerre en Syrie, on voit clairement que seules les sources validées par l’OTAN et associés sont considérées comme fiables, quitte à occulter une part de la vérité. (Cf. dossier sur la Syrie)

Du côté d’une frange de la gauche, ces sources russes posent problèmes car constamment récupérées par des média dit « complotistes », et référencées par le Front National.

Du côté de la droite, on reste en général prudent avec ces sources, puisque de toute manière, la plupart des partis ont une position assez conventionnelle.

Pourtant, si les média traditionnels, surtout aux USA, mentent par omission ou en diffusant des jugements faussés, les média russes tels que Sputniknews ou Russia Today font beaucoup plus dans les louanges patriotes et la divulgation d’informations où seuls les points favorables à la Russie sont présents. Nombreux sont les rapports militaires et photos satellitaires par ex, à être relayés par l’intermédiaire de ces média. Peut-on imaginer que ceux-ci soient faux ? Pour quel intérêt ? Et surtout, pourquoi seuls les russes mentiraient dans leurs média ?

En vérité, il convient de juger de la probabilité de ces informations et d’en identifier les sources (civils, militaires, …) avant de les rejeter en bloc. La propagande a toujours concerné tous les camps mobilisés par la guerre.

 

Evoquer la Russie sans mentionner une seule fois le conflit ukrainien serait une erreur que je ne vais pas faire.

Je m’étais exprimé à ce sujet l’année dernière, mais un rappel est nécessaire. Ce conflit n’est pas uniquement une guerre de territoire entre la Russie (prétendument impérialiste) et l’Ukraine, bien au contraire.

Nous pouvons remonter jusqu’à la guerre froide pour comprendre les bases actuelles ; ainsi, il faut mentionner le don de la Crimée à l’Ukraine, sans que le parlement soviétique n’ait eu à approuver (et je doute qu’il l’aurait fait). Un état, certes grand, mais un état souverain, se retrouve ainsi dépossédé d’un territoire, et pas des moindres d’un point de vue économique.

Après ce don, la Crimée reste un territoire assez autonome par rapport aux autres régions ukrainiennes. La langue la plus parlée reste le russe, et la population est majoritairement russophile (et donc russophone).

Récemment, avant le conflit, les ukrainiens envisager la fin de l’enseignement du russe en Crimée, et songeait à un éloignement important de leur ancien allié russe, pour se tourner vers l’UE et l’OTAN. Cela fit suite au coup d’état qui expulsa le président ukrainien proche du Kremlin. Une révolution « populaire » certes, un président pas spécialement bon, certes, mais néanmoins un acte illégal, pour une révolution qui fut largement aidée par l’oligarchie mondiale (USA, …) qui y voyait là un atout pour affaiblir la Russie de Poutine.

Au cours du conflit, la Crimée fut donc rattachée à la Russie, suite à un référendum qu’il est possible de contester, mais dont les résultats (plus de 80%) sont plus que probables quand on sait que l’abstention était élevée du côté opposé au rattachement et quand on connait la russophilie de la Crimée. La rébellion s’organisait des deux côtés, et je dois avouer avoir toujours eu un ressentiment envers les rebelles pro-russes, surtout lors des crashs d’avions ukrainiens. Du côté ukrainien, la principale information à retenir est la présence massive de néonazis au sein des combattants pro-ukrainiens. Des milices comme Pravi Sektor feront parfois parler d’elles, mais étrangement, les principaux média européens éviteront d’aborder le sujet, notamment lorsque l’une de leurs pilotes fut capturée par les russes au grand dam de la communauté internationale. Il s’agissait donc d’une guerre aux torts partagés par les deux camps, la province du Donbass n’était pas une candidate légitime au rattachement à la Russie contrairement à la Crimée.

De ce conflit, la Russie sort affaiblie, et coupée d’une majorité de partenaires suite aux manigances de l’OTAN. La France pâtira sévèrement de cet embargo puisqu’elle dut annuler la vente d’un porte-avion (un milliard d’euro quand même) au mépris de toutes règles commerciales.

 

Actuellement, le fait qui me pousse à écrire sur la Russie reste naturellement les soupçons d’ingérence dans les élections américaines. Avant de revenir dessus, je pense que le moment est venu de fermer la parenthèse de ces élections désastreuses (que j’avais ouverte en Novembre). De mon point de vue, l’arrivée de Donald Trump n’a en rien aggravé la situation, contrairement à la potentielle élection de Mme Clinton. Ses sorties depuis les résultats sont parfois lucides, d’autres sont à l’image du personnage outrancier et sans scrupule qu’il demeure. Mais du côté des prises de paroles, celles de la direction du parti démocrate sont exécrables. Donald Trump admettait qu’il refuserait de reconnaitre les résultats des élections s’ils s’avéraient en sa défaveur. Aussitôt, des milliers de voix s’étaient élevées contre cette sortie visiblement antidémocratique. Pourtant, depuis les élections, ce sont bien les démocrates qui contestent les résultats, et tentent par tous les moyens de contourner la terrible vérité qui leur était assenée avec la victoire de Trump.  (Parenthèse refermée)

Nous sommes en Janvier, et les démocrates, via les organes exécutifs et les organes de renseignements, font tout pour retrouver leur aura. Visiblement, une énième accusation à l’encontre de la Russie semblait leur remonter le moral.

Ingérence. Un mot bien trop vague pour la réalité des choses. Les russes seraient donc impliquer dans le piratage informatique qui visait les démocrates, révélant les cadavres du placard oligarchique. Wikileaks, désormais considéré aussi fiable qu’un site d’informations russe par la pensée dominante, avait coopéré avec « l’ennemi » de l’Est, montrant que la défaite de Bernie Sanders n’était le fait que des magouilles démocrates (le parti n’aura jamais porté aussi mal son nom). Et ce sont ces actions qui s’apparenteraient à de l’ingérence ? S’ils avaient été honnêtes, ils auraient remercié les russes et Wikileaks pour service rendu à la nation ; pensez-vous, des preuves qu’un parti américain est impliqué dans une affaire de trucage, ça pourrait avoir une importance capitale, et remettre peut-être les services de renseignements us à leur place. Non, il s’agissait d’ingérences dont toute la campagne présidentielle aurait pâti. Certes, les renseignements divulgués ont prouvé que l’oligarchie était corrompue et manipulatrice, et cela a dû en décourager plus d’un d’aller voter Clinton. Mais au même titre que les casseroles trainées par les élus français, les casseroles américaines ont beau être révélées à un moment opportun, elles n’en demeurent pas moins réelles et problématiques. Bref, parler d’ingérence est risible, et je n’aborde pas là les nombreuses ingérences américaines, qui vont du soutien aux talibans à leur présence au gouvernement ukrainien.

 

Le principal problème de la Russie pour le reste du monde se résume évidemment à Vladimir Poutine. Tout le monde se permet des remarques quant à sa gestion de la Russie, témoignant d’un culot flagrant.

Il est évident qu’un dirigeant tel que Poutine ne pourrait décemment gouverner la France, surtout en raison d’un autoritarisme qui transparait parfois.

Lorsque j’étais plus jeune, encore au lycée, j’avais une pensée très manichéenne, et je condamnais sans cesse les dérives du Kremlin. Depuis, j’ai appris à relativiser. Le rôle des opposants politiques en Russie se limite effectivement à de la figuration. Mais Poutine est-il vraiment coupable de quoique ce soit dans ce cas de figure ? Ne faut-il pas envisager que l’opposition n’a rien de séduisant face à un parti qui défend mieux la souveraineté russe que quiconque ? (Il semblerait que le second parti du pays serait peu envisageable par ailleurs)

Le rôle de la Russie est l’un des plus importants dans le monde d’aujourd’hui, car il offre un contre-pouvoir au soft power américain, étant donné l’absence de volonté propre des autres pays de se démarquer de la pensée étasunienne, Chine mise à part. Sur le sol européen, personne n’est là pour défendre un projet ambitieux pour nos peuples, et les seules décisions qui n’émanent pas de la commission européenne (autant dire l’oligarchie) sont des décisions en provenance de nos « alliés » de l’Ouest. Il est donc nécessaire d’avoir un contre-pouvoir au niveau du continent européen, et vu notre transparence actuelle, seule la Russie peut maintenir ce pouvoir. Aussi, l’émergence puis l’élection d’un parti aussi américanophile que chez nous du côté russe serait une catastrophe en attendant une France plus forte et souveraine. La ligne défendue par Russie Unie en politique extérieure (à distinguer d’une politique intérieure conservatrice, correspondant aux attentes d’une part de la société russe, mais pas du tout aux miennes) est donc essentielle pour les relations internationales.

Certes, les moyens qu’il emploie pour s’assurer le pouvoir sont discutables. Nul doute qu’il pourrait se maintenir dans une élection, et ce, depuis son admirable reprise en main du pays après la catastrophe qu’était Boris Eltsine.  Il jouit d’une popularité remarquable en Russie, et pas uniquement à cause de potentielles pressions étatiques envers l’opposition. Alors oui, le régime est, sous quelques aspects, autoritaire. De là à le qualifier de dictature, il y a un pas que je ne franchirai pas. D’ailleurs, notre bonne oligarchie française permet-elle l’ascension d’une réelle opposition, contrairement à l’oligarchie russe ? J’en doute beaucoup. Nos autres alliés, pétromonarchies, USA, …sont-ils plus irréprochables  que la Russie de Poutine ? J’en doute aussi.

 

Ces nombreuses observations sur la Russie se veulent objectives, et j’espère que mon ressentiment à l’égard des politiques américaines  ne transparaitra pas trop.

Avec les conflits ukrainiens et syriens, les soupçons d’ingérence, tout cela semble confirmer mes précédentes réflexions sur une volonté affichée de prolonger la guerre froide, et surtout de créer un ennemi commun aux nations « démocrates » avec la Russie, afin de détourner l’attention des vrais problèmes (comme la persistance de cette oligarchie par exemple). On monte les gens contre les autres avec des conflits d’intérêts qui ne concernent que peu de personnes, mais tout le monde au final risque de trinquer.

 

Sur ce, passez une bonne année 2017.

Syrie, Alep: Intérêts et faux-semblants

 

Outré par l’intervention manichéenne de Raphaël Glucksmann dans Quotidien (Yann Barthès), émission que j’apprécie particulièrement quand elle est libre dans son expression, mais moins quand elle suit la doxa habituelle,  j’ai décidé de développer un petit dossier sur la Syrie, afin d’en finir avec la ligne floue défendue par la coalition, une ligne contestable et parfois assimilable à de la propagande indigne. Tentant de récupérer un maximum de sources, tâche difficile vu l’état des média actuellement, je vous présente donc ce petit condensé de la guerre en Syrie.

A retrouver sur le site dans un dossier spécial:

syrie-alep-interets-et-faux-semblants

 

bonne lecture, et partagez le autour de vous

Du rapport de la loi Urvoas sur la modernisation de l’élection présidentielle avec la constitution

 

A retrouver aussi dans le corpus de réflexion sur la constitution, dans les pages Opinions de mon site, ici

 

Comme on peut le remarquer dans le texte attaché à cette annexe, la loi Urvoas sur la modernisation de l’élection présidentielle est profondément contraire à la constitution, en plus d’être une insulte aux valeurs démocratiques de la république. D’un point de vue subjectif, le terme « modernisation » aurait dû mettre la puce à l’oreille de chacun, puisque ce terme est depuis longtemps parasité par sa définition officieuse : modernisation, le fait de changer quelque chose afin de l’adapter aux normes souhaitées par l’oligarchie, tout en enrobant ce changement d’illusoire progrès.

(Nul besoin du texte correspondant à l’annexe pour comprendre ce qui va suivre)

 

Tout d’abord, pour mieux cerner le paradoxe de la situation, je rappelle que Jean-Jacques Urvoas, en plus de remplacer Mme Taubira (qui était sans aucun doute favorable à une vraie pluralité des candidats, puisqu’elle l’a été en 2002), était le président de la commission des lois constitutionnelles au sein de l’Assemblée Nationale…Il est donc désormais garde des sceaux, ce qui me pousse à considérer monsieur Urvoas comme un juriste confirmé.

 

Deuxième point qu’il me faut traiter avant d’attaquer le sujet, c’est la faible présence de cette loi dans l’espace public et médiatique. Face à ce qui pourrait s’apparenter à la fois à de l’égoïsme (les grands journaux ne prennent pas parti pour des petits candidats, donc ne sont pas concernés) et à de la censure (Si les français avaient été informés, d’une manière claire et sans un obscur vocabulaire juridique, on peut tabler sur des manifestations d’ampleur ; du moins je l’espère), on ne peut que regretter cette persistance de l’oligarchie dans la méprise de l’information honnête aux citoyens. Un mensonge par omission reste un mensonge. Le traitement réservé à cette actualité juridique aurait dû suivre un traitement plus important.

 

Bien, il est temps de s’attaquer au cœur du sujet, principalement à deux articles.

 

I. Article 3

 

Au fur et à mesure de la réception des présentations, le Conseil constitutionnel rend publics, au moins deux fois par semaine, le nom et la qualité des citoyens qui ont valablement présenté des candidats à l'élection présidentielle. […] Huit jours au moins avant le premier tour de scrutin, le Conseil constitutionnel rend publics le nom et la qualité des citoyens qui ont valablement proposé les candidats.

 

Il est difficile de trouver une quelconque règle dans la constitution qui parle de signatures des maires (ce à quoi l’article fait référence), mais que ce soit une déclaration d’opinion en matière d’élections ou une approbation apportée à quelqu’un, le suffrage correspond autant que la signature à ces qualificatifs. (Provenant de la définition de suffrage du Larousse). Ainsi, on peut mettre cette partie de la loi en parallèle avec l’article 3 de la Constitution :

 

« Le suffrage peut être direct ou indirect dans les conditions prévues par la Constitution. Il est toujours universel, égal et secret. »

 

Ainsi, la signature des maires devenant publique, ce qui peut donc s’apparenter à un scrutin n’est plus secret. Concrètement, mise à part un usage des termes qui empêchent clairement de qualifier ce texte d’inconstitutionnel, il l’est bel et bien si on va au-delà des mots.

Pourquoi de telles phrases me direz-vous, ce à quoi je ferai remarquer que si les maires sont tenus de rendre publique les signatures qu’ils ont apporté, la pression de l’oligarchie ne sera que plus forte, et le filtrage des candidats, que plus important et radical.

 

II. Article 4

 

[…] A compter de la publication de la liste des candidats et jusqu'à la veille du début de la campagne, les éditeurs de services de communication audiovisuelle respectent, sous le contrôle du Conseil supérieur de l'audiovisuel, le principe d'équité en ce qui concerne la reproduction et les commentaires des déclarations et écrits des candidats et la présentation de leur personne.

Dans l'exercice de cette mission de contrôle, le Conseil supérieur de l'audiovisuel tient compte :

 

1° De la représentativité des candidats, appréciée, en particulier, en fonction des résultats obtenus aux plus récentes élections par les candidats ou par les partis et groupements politiques qui les soutiennent et en fonction des indications de sondages d'opinion ;

 

2° De la contribution de chaque candidat à l'animation du débat électoral. […]

 

A cet article 4, on peut immédiatement associer un autre article 4, celui de la Constitution :

 

« Les partis et groupements politiques concourent à l'expression du suffrage. Ils se forment et exercent leur activité librement. Ils doivent respecter les principes de la souveraineté nationale et de la démocratie.  […] La loi garantit les expressions pluralistes des opinions et la participation équitable des partis et groupements politiques à la vie démocratique de la Nation. »

 

Effectivement, l’influence des (grands) partis n’est que renforcée avec cette loi. Le respect de la souveraineté nationale semble bien peu respecté, mais ce n’est pas le sujet.

Non, ce qui est intéressant, c’est le fait que l’article de la Constitution défende la participation équitable des partis et l’expression pluraliste des opinions.

La loi de monsieur Urvoas parle aussi d’équité, mais elle base celle-ci sur les résultats précédents, ce qui va clairement à l’encontre du pluralisme d’opinions (puisque ce sont toujours les mêmes qui persistent dans les média), et sur les sondages, données aléatoires qui sont loin de pouvoir prétendre à une objectivité parfaite, et à toute fonction électorale. La participation équitable n’est donc pas respectée dans les faits, bien que le texte, par sa partie officielle, suive les termes de la constitution.

Tout cela, uniquement pour maintenir un cheptel de partis dans la partie visible des média.

 

III. La décision du conseil constitutionnel

 

Cette loi a subi un contrôle constitutionnel à priori le 6 Avril 2016.

Parmi les passages de cette décision, voici le septième grief :

 

7. Considérant que l'article 3 complète le paragraphe I de l'article 3 de la loi du 6 novembre 1962 pour imposer au Conseil constitutionnel de rendre public, au fur et à mesure de la réception des présentations et au moins deux fois par semaine, le nom et la qualité des citoyens qui ont valablement présenté des candidats à l'élection du Président de la République ; […] ; qu'il prévoit enfin, comme l'avait recommandé le Conseil constitutionnel dans ses observations, que le Conseil rend publics le nom et la qualité de l'ensemble des citoyens qui ont valablement proposé les candidats ; que ces dispositions ne sont pas contraires à la Constitution

 

En résulte donc que la publicité des signatures n’a rien d’inconstitutionnel, ce qui est vrai uniquement en apparence, alors que le conseil pouvait tout à fait interpréter les dispositions de cette loi de manière à les qualifier d’inconstitutionnelles. Néanmoins, on constate que le conseil lui-même est partisan de cette publicité des signatures. Pour l’objectivité, on repassera.

 

Voici maintenant les griefs 9, 10, 13 et 14 (C’est long et complexe, vous m’en voyez désolé)

 

9. Considérant que les premier à quatrième alinéas de ce paragraphe I bis déterminent les règles applicables pendant la période allant de la publication de la liste des candidats jusqu'à la veille du début de la campagne « officielle », comme l'avait recommandé le Conseil constitutionnel dans ses observations ; […] ; que les deuxième à quatrième alinéas confient au conseil supérieur de l'audiovisuel le soin de veiller au respect de ce principe par les éditeurs de services de communication audiovisuelle en fonction, d'une part, du critère de « la représentativité des candidats » et, d'autre part, du critère de « la contribution de chaque candidat à l'animation du débat électoral » ; que le troisième alinéa précise que le critère de la représentativité des candidats s'apprécie « en particulier, en fonction des résultats obtenus aux plus récentes élections par les candidats ou par les partis et groupements politiques qui les soutiennent et en fonction des indications de sondages d'opinion » […] ; qu'il prévoit que les éditeurs de services de communication audiovisuelle respectent, sous le contrôle du conseil supérieur de l'audiovisuel, le principe d'égalité ; […]

 

10. Considérant, en premier lieu, qu'aux termes du troisième alinéa de l'article 4 de la Constitution : « La loi garantit les expressions pluralistes des opinions et la participation équitable des partis et groupements politiques à la vie démocratique de la Nation » ; que le principe du pluralisme des courants d'idées et d'opinions est un fondement de la démocratie ;

 

13. Considérant qu'en prévoyant l'application du principe d'équité au traitement audiovisuel des candidats à l'élection du Président de la République pendant la période allant de la publication de la liste des candidats jusqu'à la veille du début de la campagne « officielle », le législateur organique a, d'une part, entendu favoriser, dans l'intérêt des citoyens, la clarté du débat électoral ; […] que, compte tenu de ces évolutions, en adoptant les dispositions de l'article 4 de la loi organique, le législateur a opéré une conciliation qui n'est pas manifestement déséquilibrée entre les exigences constitutionnelles de pluralisme des courants d'idées et d'opinions et de liberté de communication

 

14. Considérant, en deuxième lieu, que, d'une part, les dispositions de l'article 4 de la loi organique prévoient une égalité de traitement audiovisuel des candidats à l'élection du Président de la République à compter du début de la campagne « officielle » ; que, d'autre part, en prévoyant l'application d'un principe d'équité pendant la période allant de la publication de la liste des candidats jusqu'à la veille du début de la campagne « officielle », ces dispositions permettent que soient traités différemment des candidats qui sont à ce titre dans la même situation ; que cette différence de traitement, justifiée par le motif d'intérêt général de clarté du débat électoral, est en rapport direct avec l'objet de la loi, qui est de prendre en compte l'importance relative des candidats dans le débat public ; qu'il résulte de ce qui précède que l'article 4 ne méconnaît pas le principe d'égalité devant le suffrage qui découle de l'article 3 de la Constitution et de l'article 6 de la Déclaration de 1789 ;

 

Bon, pour résumé, rien de tout cela ne va à l’encontre de la constitution, alors même qu’il est reconnu une différence de traitement entre les candidats. Visiblement, il y a quelque chose qui m’échappe.

 

IV. « clarté du débat électoral »

 

L’argument discutable qui fut servi pour défendre cette loi était souvent proche des termes utilisés par le conseil constitutionnel : clarifier le débat électoral.

Ainsi, sous prétexte de clarté, on peut se permettre quelques entorses à la démocratie, que le traitement de l’élection présidentielle de 2012 par les média préparait déjà. En effet, et j’ai déjà utilisé cet exemple, vous souvenez vous du Monde qui avait diffusé une liste excluant l’un des candidats ?

La décision du conseil constitutionnel m’a surpris, d’autant plus que l’inconstitutionnalité de cette loi de par ses articles 3 et 4 me semblait évidente. Mais je me suis souvenu que l’on parle du conseil constitutionnel, ce même conseil qui avait fermé les yeux sur les fraudes de la campagne de monsieur Balladur en 1995.

 

V. Quels conséquences?

 

Les français se plaignent, à juste de titre, du manque de renouvellement de la classe politique.

Le fait de demander 500 signatures d’élus pour déterminer qui pourra se présenter est déjà une aberration en soi, puisque des élus choisissent, en fonction de leurs affinités politiques, qui les français pourront élire. Les petites candidatures, présentant souvent des projets diversifiés et uniques en leur genre (On pourra penser au programme bonapartiste, qui fera l’objet d’une étude d’ici Janvier ; d’autres ont déjà fait l’objet de mentions de ma part) étaient déjà désavantagés, cela le sera encore plus pour les élections futures par la publicité des signatures.

Enfin, l’inégalité entre les présences médiatiques de chacun était déjà admise les autres années, elle est cette fois-ci encouragée par le Conseil Constitutionnel et par la loi de monsieur Urvoas.

Les candidats qui auront la meilleure visibilité seront donc les plus prisés d’après les sondages et d’après les précédents résultats. On entre ainsi dans un cercle vicieux, puisque ces candidats seront encore plus prisés de par leur visibilité, et auront plus de visibilité aux prochaines élections. C’est une preuve tangible de confiscation de la démocratie par l’oligarchie, et le Conseil Constitutionnel n’a pas été capable de voir cela.

A noter que cette inégalité prendrait fin lors de la campagne officielle. Mais cela ne change pas grand-chose, dans le fond, le fait d’établir une différenciation entre candidats, ne serait-ce que pour quelques semaines, démontre déjà un certain irrespect envers les principes de démocratie.

 

Bref.

Le manque d’objectivité clair de ce Conseil est déplorable, et la promulgation de cette loi, sans doute aidée par les compétences constitutionnelles de monsieur Urvoas, a donc pu se faire au mépris de la Constitution, et avec l’aval du Conseil chargé de protéger cette dernière.

Il est urgent d’agir.

Sommes-nous en train de nous Trumper?

 

Bien, je sens que nous avons affaire à un cas particulier à partir d’aujourd’hui…

Donald Trump.

 

Il serait difficile, voire idiot, de se déclarer plus que satisfait du scrutin américain. Donald Trump est un fou, un milliardaire vulgaire et sans doute incompétent. Mais sommes-nous en train de parler du futur président de notre pays, ou celui d’un pays voisin qui a tout fait depuis des décennies pour enfoncer ses ennemis et ses amis dans la misère diplomatique et économique?

 

Les USA méritent Donald Trump, parce que les USA n’ont jamais été capables d’envisager autrement la politique que via les prismes de l’oligarchie démocrate-libérale ou de l’extrême-incompétence.

Le programme de Trump était clair : construire des murs, revenir sur la sécurité sociale, ne rien faire sur les armes…Bref, Les USA resteront un pays ancré dans le passé sans avoir une once de perspective d’avenir.

Mais après des décennies de soumission tacite aux Etats-Unis d’Amérique, cette victoire de Donald Trump et cette défaite de l’intelligence n’est-elle pas le moment pour la France et l’Europe de voler de ses propres ailes ?

 

Si les habitants des USA ont élu Trump, et ils l’ont élu de manière démocratique (même si leur système est loin de l’être), c’est parce que l’oligarchie, dont Trump est plutôt proche au final,  n’a plus, et ne devrait plus avoir la même aura qu’avant.

Un vote contestataire donc, mais un vote. C’est un signal fort pour nous, parce qu’en France, nous aurons un choix similaire à faire. Entre Trump et Clinton, aucun n’était une perspective satisfaisante à la fois pour nous et pour eux. Chez nous, Ni LR/PS ni le FN sont des choix lucides.

 

Donald Trump veut réchauffer les relations avec la Russie, ce qui signifierait la fin de la guerre froide. Et rien que pour ça, nous pouvons être, à défaut d’être satisfait, soulagé de ce scrutin.

Je ne suis pas pour Trump évidemment, je suis contre Hillary et l’oligarchie qu’elle représente.

 

Enfin, les démocrates n’avaient pas voulu Sanders et l’avenir plus prometteur qu’il voulait, ils ne peuvent que s’en mordre les doigts. De nos jours, les républicains étaient comme les démocrates, la pudibonderie et le conservatisme en plus. On pouvait donc difficilement les différencier de manière claire, surtout au niveau économique. Et lorsqu’une alternative se présente, ils la méprisent. C’était une erreur.

 

Après avoir une pensée pour tous ces petits candidats dont personne ne parle, je rappelle donc la principale information de cette journée : ne votez pas en faveur de l’oligarchie, et ne votez pas non plus pour une droite-extrême, qui en France se réjouit de cette victoire pour des raisons bien plus futiles et absurdes.

 

Cette campagne a été désastreuse, mais le résultat est un signal. A nous de le comprendre.

Les Etats-Unis au 21ème siècle, courrons-nous à la catastrophe ?

Les média ne parlent plus que de ça. Trump. Clinton. Des fusillades aussi. Bref, nos « amis » américains font la une de l’actu. Aussi était-ce peut-être le moment de prendre position vis-à-vis de ce voisin ma foi, fort encombrant. Que puis-je bien en penser ?

 

J’ai toujours eu du mal avec ce pays. Ma première impression ira donc à l’encontre de leur système :

  • Un vote par grands électeurs, deux partis : sans m’éterniser, cette démocratie représentative est encore moins démocratique que la nôtre.
  • Deuxième amendement de la constitution : garantissant le droit de porter une arme afin de se prémunir d’une potentielle tyrannie. Tout cela n’est qu’ineptie quand on sait que face à un tel risque, les armes ne serviront à rien. Le seul bilan qu’on retienne, c’est le nombre de morts tués par armes à feu.
  • Une privatisation plus qu’importante : bonne chance pour votre sécurité sociale privée. Peut-être même qu’avec ce qu’il vous reste, vous pourrez payer l’accès aux études supérieurs à votre enfant. (S’endetter pour cet accès serait un meilleur terme)
  • Un système de retraite couplé à des fonds privés : les gens travaillent de plus en plus longtemps, et voient parfois partir toutes leurs économies suite à des banqueroutes.

 

Ensuite, on peut évoquer la gestion financière du pays. Je retiendrais surtout deux choses :

  • Une présence plus qu’importante des lobbies
  • Une gestion désastreuse du budget militaire

 

On peut aussi parler de politique extérieure, et ça tombe bien. Petit rappel historique:

  • Lors de la guerre d’Afghanistan, les américains soutiennent contre les russes des rebelles afghans, connus sous le nom de Taliban.
  • 2003, ils envahissent l’Irak au mépris des règles internationales et se servent abondamment dans un pays au passé cent fois plus prestigieux que le leur. Dans un des camps de prisonniers, des islamistes, dont un certain Al-baggdadhi.
  • Années 2010 : Face à la tentation de l’Ukraine de se tourner vers la Russie, partenaire naturel et historique, les américains encouragent un coup d’état. Le gouvernement en place (qui ne méritait pas grand-chose de toute manière) est viré, mise en place d’un gouvernement avec quelques américains dedans, histoire d’avoir une vue sur le terrain je suppose. Guerre de Crimée, qui semble préfigurer la seconde guerre froide qui tente tellement nos amis de l’Ouest.

J’aimerai revenir sur le point numéro trois. Je reste intimement persuadé que les USA souhaitent ardemment une guerre froide qui ferait oublier que leur économie est embourbée (une dette à 14 chiffres pour rappel). A ce titre, Poutine, qui n’a rien d’un saint, est considéré comme l’homme à abattre, alors qu’il offre néanmoins un contre-pouvoir à l’influence américaine. Le danger est là.

 

C’était ma vision des USA. Pourquoi me demanderiez-vous ?

Parce que ses habitants, dans une certaine majorité dépourvus de culture, de regard critique sur l’actualité (comment un pays de cette taille peut réussir à intéresser les habitants à l’étranger quand ses propres régions sont elles-mêmes des pays étrangers), vont désormais voter par l’intermédiaire de leurs grands électeurs.

Il y a eu de multiples candidats, et j’avais bien évidemment ma préférence pour Bernie Sanders, afin qu’il apporte du changement dans une nation dirigée par ou la droite ou l’extrême –droite. Mais voilà, Hillary Clinton l’a coiffé au poteau. En face, nous avons Donald Trump. Milliardaire inculte, beauf et grossier, méprisant et méprisable.

Qui devrait donc gagner ces élections ?

On serait tenté de répondre : bah les démocrates avec Clinton évidemment.

Oui, mais non. Clinton est libéral, peut-être moins progressiste (dans le bon sens du terme) qu’Obama. Il faut savoir que lors des dernières élections, elle était favorable à la peine de mort. Elle était aussi favorable à une intervention en Irak. Elle est proche de la finance. Bref, une américaine moyenne. Néanmoins, sa politique extérieure est réputée agressive et tout aussi moyenne que ses prédécesseurs.

Alors Trump ?

Non. Son programme est connu à travers les média comme une vaste blague, à base de racisme abject et d’approximations. Et c’est sans doute vrai pour une bonne partie. Il nous reste donc une politique étrangère basée sur la diplomatie et la pacification des relations avec la Russie, entre autre. 

 

Nous, en tant que français et européens, sommes confrontés à un dilemme. Peut-on être favorable à une politique extérieure comme celle de Clinton ? Certainement pas, ce serait le risque d’une dégénérescence du conflit avec la Russie. Peut-on être favorable à une politique intérieure comme celle de Trump, vide de sens et brouillonne, vendue par un triste personnage ? Non plus, ce serait vraiment dommage pour les américains.

 

Et pourtant…il s’agit d’intérêt américain ou de ceux du monde. A mon grand regret, je dois avouer préférer le choix de droite, quand bien même il serait désastreux pour les USA. Et c’est là où je voulais en venir : un pays qui a autant gâché son potentiel, pour mettre le Moyen-Orient  dans un bazar pas possible, pour intervenir officieusement chez nous via un abus de faiblesse en Europe, et pour enfin perpétuer un système qui ne marche plus depuis longtemps, n’a-t-il tout simplement pas eu ce qu’il méritait, à savoir un accident qui le pousserait à se remettre en question ?

 

Non franchement ces élections sont à mes yeux que l’échec de deux Etats-Unis qui s’opposent, l’un libéral, l’autre grossier, et cela ne préfigure rien de bon.

Attentats

 

A plusieurs reprises, j'ai eu envie de commenter sur les attentats, mais effrayé par la suspicion de récupération, et découragé par la fréquence de ces évènements, j'ai choisi d'attendre un peu. Mais l'assassinat d'un prêtre, atteignant un sommet de barbarie rarement franchi chez nous, m'a poussé à finalement écrire quelques lignes là-dessus.

 

Orlando, Nice, Munich, Rouen, …Tant d’attaques terroristes de ces derniers mois qui font suite à tant d’autres de ces dernières années… L’actualité récente est tragique, et une certaine lassitude s’installe lorsque j’ai l’occasion de regarder les informations… Pourtant, des solutions existent. ET elles doivent exister. Contrairement à Monsieur Valls, je ne pense pas qu’il faille s’habituer à vivre avec le terrorisme. Ce dernier ne doit pas être une fatalité.

 

Tout d’abord, il s’agit d’identifier la menace et ses composantes, composantes qu’on a tendance à oublier.

On a affaire à des désœuvrés des quartiers le plus souvent, parfois convertis ou qui deviennent subitement intégristes. La raison est simple : une vie de débauche, parfois à leurs yeux, parfois aux yeux de tous (le profil de certains montre quand même un ancien goût démesuré pour la fête et les femmes). La plupart du temps, ils sont connus pour des délits ou pour avoir voyagé jusqu’en Syrie. Ce dernier cas soulève bien sûr quelques questions évidentes quant à sa liberté de déplacement. L’idéologie à laquelle ils adhèrent se base sur une interprétation guerrière et souvent fausse du Coran, livre qu’ils n’ont lu qu’à travers les prêches d’imams dangereux. On peut aussi ajouter une haine de l’occident, de l’ex-colonialisme et de la laïcité.

A cet acteur principal, il est essentiel de rajouter sur la liste des dangers :

  • Les intégristes non violents, qui offrent une caution morale aux terroristes
  • La prolifération du voile (à différencier du foulard) qui contribue au sentiment de séparation de la société entre des musulmans intégristes, soi-disant bons, et musulmans modérés, collaborant avec Seitan, l’occident
  • La tribune offerte à une branche de l’extrême gauche, qui défend un multiculturalisme débridé et sans limite, permettant au PIR et autres ennemis de la république de trouver un public.

 

Ensuite, il s’agira de chercher dans l’histoire une possible responsabilité de l’Occident dans l’émergence du terrorisme. Bien entendu, contrairement à ce qu’aimeraient certains, seule une infime partie de l’occident a profité de ces abus, et en aucun cas son intégralité doit être pointée du doigt.

On pourra ainsi penser à la décolonisation, qui bien que nécessaire, n’est pas une réussite à cause d’une logique administrative douteuse. Les frontières sont tracées n’importe comment, et les régimes installées par cette part de l’Occident laissent la part belle aux injustices.

Ensuite, la mise à l’écart des banlieues est évidemment un facteur de prolifération de haine, d’autant plus que les nouvelles générations issues de l’immigration d’hier ont bien du mal à s’intégrer (ne peuvent pas ou ne veulent pas).

Enfin, la suppression généralisée de postes dans les services publiques diminue l’efficacité de la prise en charge de la délinquance et des problèmes sociaux.

 

Une fois les différents problèmes cernés, il faut donc trouver des solutions.

Tout d’abord, peut-être serait-il temps de rétablir la justice dans les pays d’Afrique, en s’assurant que l’argent profite à tous, et pas uniquement au président en place. C’est aux multinationales de développer une meilleure industrie là-bas.

Ensuite, favoriser le CV anonyme pour éviter les discriminations, et donner plus de pouvoirs aux services sociaux. Le déficit d’éducation pour une partie des jeunes de banlieue pourrait ainsi se résorber partiellement.

La lutte contre l’intégrisme est aussi obligatoire. L’expulsion d’Imams dangereux, un meilleur contrôle du prosélytisme, autant de mesures que le FN ne devrait pas détenir en exclusivité. On pourrait aussi organiser un véritable débat sur la manière de pratiquer l’Islam (et les autres religions par la même occasion). Quels symboles tolérer ? Lesquels interdire dans l’espace public ?

Concernant la répression des futurs terroristes, il s’agirait de revoir le système de fiche « s », qui visiblement ne sert pas assez. Si un individu est perçu comme potentiel terroriste islamique, on peut envisager des contraintes en plus des peines de prison, comme l’interdiction de conduire un poids lourd ou la limitation de matériaux comme les clous (ou du moins son signalement)

Enfin, il faut absolument provoquer la fin des suppressions de poste, et embaucher plus pour l’armée (gendarmerie en priorité) et la police. Nos forces de sécurité sont épuisées, il convient de trouve une solution. Fini donc l’austérité, la situation est bien trop importante.

 

Ainsi, ces mesures pourront peut-être améliorer la situation, afin que l’on ne subisse pas un nouvel attentat d’ici le mois prochain. En attendant, mes condoléances aux familles des victimes trop nombreuses de ces derniers mois, en espérant que la situation s’arrange. Il faut toujours garder espoir, d’autant plus que Daesh semble perdre du terrain au vu de ses récents revers

Brexit, quelles conclusions?

Cette fois-ci, ça y est, l’Angleterre devrait quitter l’union européenne, qu’elle avait intégrée en 1973. Plus de quarante ans au cours desquels les anglais se sont toujours considérés comme à moitié étrangers à cette union…

Il est triste de devoir arriver à un tel issue, issu auquel je n’étais que partiellement favorable. Comme dit précédemment, les anglais ne se sont jamais sentis à leur place au sein de cette union, et on ne peut pas leur reprocher non plus de conserver une certaine souveraineté, quand bien même celle-ci est comme à son habitude défendue principalement par les extrêmes (et concernerait ici l’accueil juste des réfugiés, les même qui camperaient à Calais)…Mais pour autant, devaient-ils quitter l’Union européenne ?

 

I. Cette Europe qui méprise la démocratie

Si en France, nous avons l’oligarchie, n’oublions pas la grande sœur Union européenne. Comme toujours, ce genre d’élite s’installe démocratiquement (pas toujours) puis perd en légitimité ce qu’elle a gagné en légalité…Je rappelle en effet que nous élisons les députés européens (ou du moins une petite partie des français se bouge pour élire les députés), ceux-là même qui devraient faire bouger les choses si un peuple le demande…

La loi travail, artisane de la colère sociale, fait suite à des directives européennes. Rien qu’avec cela, comment ne pas se poser la question de notre propre souveraineté ? Sommes-nous vraiment libre de notre politique économique avec un gouvernement trop faible (ou trop zélé, c’est selon) pour s’opposer aux grandes pontes de l’UE ?

Le traité de Lisbonne est un autre témoignage de cette capacité de l’UE à contourner la démocratie…On le refuse en tant que nation libre, alors l’UE l’applique (avec la complicité des chefs d’état) au détriment du refus français (et néerlandais). Ce traité nous est donc resté en travers de la gorge, et l’affirmation que nous vivons en démocratie disparait sans doute ce jour-là.

Enfin, un dernier traité pour la route, le TAFTA. Inutile de revenir dessus je pense, on sait pertinemment qu’il a toutes ses chances d’aboutir, du moins du côté européen…Parce que ni Trump ni Clinton semblent en faveur d’un traité de ce genre…Mais en dépit d’un refus important de la part d’européens, on peut toujours s’attendre à ce que ce genre de traité, nié en bloc par un Emmanuel Macron de plus en plus à droite, soit imposé à tous.

Face à ces dérives, pourquoi rester dans l’Union européenne devrait rester la priorité numéro un ? C’est pourquoi je comprends parfaitement les anglais. Mais pour autant, je n’approuve pas entièrement.

 

II. Cette Europe potentielle qui nous ferait avancer

Les anglais, dans les premières puissances économiques européennes, ont-ils réellement tout tenté pour faire changer les choses ? Je n’en suis pas certain, et c’est pourquoi de mon côté, j’estime qu’une réforme importante, menée par la France, pourrait retourner la situation, en faisant presque table rase du passé, et en modifiant grandement les traités.

Je suis un alter-européiste, si ce terme existe.

Je suis pour une Europe démocratique, aux institutions dépendantes d’organes élus directement par les peuples, avec la menace d’une révocation pour un élu qui trahirait ses engagements. 

Je suis pour une Europe au libéralisme réduit et contrôlé. Personne n’a jamais essayé, pourquoi ne pas tenter ?

Je suis visiblement utopiste et naïf, puisque je pensais que l’Europe devait aider les pays de sa zone à se développer, et à préparer le futur du continent. Puisque ce n’est pas le cas actuellement, il faut le changer, en préparant un vrai plan pour l’altermondialisme économique au sein de l’UE. Développer les pays de l’Est, rétablir des liens viables avec la Russie (et réduire au passage ceux avec les USA), préparer le futur spatial, autant d’objectifs à se fixer pour prétendre à une Europe solidaire et prévoyante.

 

Les conséquences d’un Brexit, nul ne peut le prévoir de manière efficace actuellement. Mais cette sortie est un message d’avertissement envers l’UE. Car si d’autres pays choisissent de s’en aller suite à un nouvel empiètement de leur souveraineté, il est tout à fait possible qu’une Europe parallèle voit le jour. Et cette situation n’est pas souhaitable pour des institutions dont le principal objectif reste sans doute de faire de l’UE un pays aux régions constituées de ses membres, un pays démesuré où la démocratie n’aurait sans doute pas sa place.

Il ne reste plus qu’à souhaiter que cet avertissement soit pris en compte de la bonne manière. Et souhaiter aussi que la frontière anglaise se trouve en Angleterre et plus à Calais, ce qui changerait positivement les choses en France…

 

[edit juste avant de publier le billet]

Visiblement, le signal n'a pas été interprété correctement, vu les réactions en défaveur de la démocratie de la part de Juncker et consors...

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